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Ayant recueilli et traduit de la sorte en vives images le poétique attachement à la vie de la jeune fille qu’il vient de faire parler, et dont il ne se donne que comme l’écho fidèle et ému, le poëte ajoute en son nom :

Ainsi, triste et captif, ma lyre toutefois
S’éveillait, écoutant ces plaintes, cette voix,
     Ces vœux d’une jeune captive ;
Et, secouant le faix de mes jours languissants.
Aux douces lois des vers je pliais les accents
     De sa bouche aimable et naïve.

Ces chants, de ma prison témoins harmonieux.
Feront à quelque amant des loisirs studieux
     Chercher quelle fut cette belle :
La grâce décorait son front et ses discours,
Et, comme elle, craindront de voir finir leurs jours
     Ceux qui les passeront près d’elle.

Mlle de Coigny n’était, en effet, nulle part nommée dans ce poème touchant. Comme . Dante taisait le nom de sa Béatrix dans la Vita Nuova, Chénier ne faisait que désigner la muse qui lui avait inspiré ce dernier chant, le chant du cygne :

Tacendo il nome di questa gentilissima

 ; mais il la peignit assez bien pour que la tradition s’en soit discrètement conservée et transmise jusqu’à nous.

La Jeune captive fut imprimée pour la première fois dans l'Almanach des Muses de l’an IV (1796), sur une copie communiquée par Mlle de Coigny elle-même à Népomucène Lemercier.

Le 7 thermidor an II (25 juillet 1794), André Chénier, qui n’avait pas encore trente-deux ans accomplis, montait sur l’échafaud, et, le 10 août, Mlle de Coigny était mise en liberté par la réaction thermidorienne ; c’était le jour qui avait été indiqué pour son supplice. Les œuvres du poëte, parmi lesquelles figurait la Jeune captive, ne devaient être recueillies et publiées que vingt-cinq ans plus tard (juillet 1819), et quelques mois après avoir eu la joie de voir consacrée par ce monument la gloire de son poëte, de son amant, la Jeune captive mourait elle-même, belle encore,

Nel mezzo del camin di nostra vita,

aussi jeune par l’esprit et par le cœur qu’au temps de Saint-Lazare.

Si l’on en croit Népomucène Lemercier, l’auteur d’Agamemnon, qui fut honoré de son amitié, et qui l’avait connue pour ainsi dire au sortir de Saint-Lazare, ses traits n’avaient rien perdu de leur suavité, de leur pureté première. Peu de jours avant sa mort, comme au temps de sa captivité avec Chénier,

La grâce décorait son front et ses discours.

Elle était rayonnante des grandes et poétiques sensations de la jeunesse, des riches expériences du voyage, et semblait loin encore d’avoir compté tous les ormeaux du chemin, loin surtout de la dernière saison.

« On a lu d’elle, ajoute Lemercier dans la notice nécrologique qu’il lui consacra, un roman anonyme, qui, sans remporter un succès d’ostentation, attacha, parce qu’elle l’écrivit d’une plume sincère et passionnée. Elle a composé des mémoires sur nos temps, et une collection de portraits sur nos contemporains les plus distingués par leur rang et par leurs lumières, qui réussirent, étant vivement tracés et plus sincères encore. Nous l’avons perdue le 17 janvier 1820. Recueillons ce quelle nous a laissé, et pleurons-la, car son vif et rare esprit, tout brillant qu’il fût, séduisit bien moins que ne touchait la bouté de son cœur. »

Le roman de Mlle de Coigny, dont parle Lemercier, publié sous le voile de l’anonyme, fut écrit pour un choix d’amis qui eussent tenu aisément dans la maison de Socrate, si l’on en juge par le chiffre du tirage de ce roman. Alvar, c’en est le titre (Paris, imprimerie de Firmin Didot, 2 vol. in-12), ne fut tiré qu’à 25 exemplaires. L’ouvrage n’a pas d’ailleurs reçu de publicité proprement dite, n’ayant jamais été mis dans le commerce, et n’a pas même été déposé à la direction de la librairie. Lemercier en avait, on le sent, un exemplaire. Alvar est écrit avec beaucoup de simplicité, d’un style vif toutefois, ingénieux et. passionné.

La Jeune Captive n’est pas le seul poëme qui ait été inspiré par Mlle de Coigny à André Chénier, à ce fils d’une Grecque, à cet Athénien égaré dans Paris. Un autre, moins connu, écrit aussi à Saint-Lazare, nous met dans le secret, nous transporte sur le balcon où Roméo dut posséder sa Juliette ; ce poème commence par ce vers :

Blanche et douce colombe, aimable prisonnière…

Plus intime, il donne, sous une fine allégorie, quelques détails vagues sur cette mystérieuse, sombre et pourtant charmante histoire des amours d’André Chénier et de Mlle de Coigny. En voici le passage le plus remarquable :

Je t’ai vue aujourd’hui (que le ciel était beau !)
Te promener longtemps sur le bord du ruisseau.
Au hasard, en tous lieux, languissante, muette,
Tournant tes doux regards et tes pas et ta tête.
Caché dans le feuillage, et n’osant l’agiter.
D’un rameau sur un autre à peine osant sauter,
J’avais peur que le vent décelât mon asile.
Tout seul je gémissais, sur moi-même immobile,
De ne pouvoir aller, le ciel était si beau !
Promener avec toi sur le bord du ruisseau.
Car si j’avais osé, sortant de ma retraite,
Près de ta tête amie aller porter ma tête.
Avec toi murmurer et fouler sous mes pas
Le même pré foulé sous tes pieds délicats,
Mes ailes et ma voix auraient frémi de joie,
Et les noirs ennemis, les deux oiseaux de proie.
Ces gardiens envieux, qui te suivent toujours,
Auraient connu soudain que tu fais mes amours.
Tous les deux à l’instant, timide prisonnière.
T’auraient, dans ta prison, ravie à la lumière,
Et tu ne viendrais plus, quand le ciel sera beau,
Te promener encor sur le bord du ruisseau.

Voilà les notes préliminaires qui devaient être suivies de ce chant du cygne qui s’appelle la Jeune Captive, de ces strophes sublimes qui résonneront toujours aux oreilles de ceux qui aiment les vers pleins et sonores, où l’amour tressaille, où le sentiment déborde.

Heureuse celle qui a pu inspirer de tels vers ! Quand la démocratie régnera sans partage sur le vieux monde écroulé, quand les siècles auront passé, bien des noms aristocratiques encore fameux aujourd’hui seront oublies à jamais ; mais celui de Mlle de Coigny, de la Jeune Captive, traversant les temps sur les ailes de la poésie, sera présent à la mémoire de tous.


COIGNY (Augustin-Louis-Joseph-Casimir-Gustave de Franquetot, duc de), général, né à Paris en 1788, mort en 1865, petit-fils du maréchal Marie-François-Henn. Il entra dans l’armée comme engagé volontaire en 1S05, perdit le bras droit à Smolensk, reçut le grade de colonel de cavalerie après le retour des Bourbons (1814), fut attaché à la personne du duc de Bordeaux et remplaça, en 1821, le maréchal de Coigny à la Chambre des pairs. Après la révolution de Juillet, le duc de Coigny devint chevalier d’honneur de la duchesse d’Orléans et fut nommé maréchal de camp (1840).

COILANAGLYPHE s. m. (koi-la-na-gli-phe — du gr. koilainô, je creuse ; gluphê, sculpture), B.-arts. Ouvrage de sculpture dans lequel les figures sont saillantes dans le renfoncement de la pierre. U II faudrait dire cœ- LjsNOGLYPiiis, ce qui ne ferait rien perdre au mot sous le rapport de l’harmonie.

COILER v. a. ou tr. (koi-lé). Forme ancienne du mot CiiLER.

COILLART s. m. (ko-llar ; II mil.). Ane. art milit. Espèce de catapulte.

COILLE s. t. (koi-lle ; U mil.). Tabac en poudre très-fine. U Vieux mot.

COIMBETOUR, en anglais Coimèatoor, ville de i’Indoustan anglais, présidence et k 430 kilom. S.-O. de Madras, chef-lieu de la province de son nom, sur la petite rivière de Noyel, affluent de la rive droite du Cavery ; 16, 000 hab. Commerce de tabac, coton, laine, sucre, bétel ; mines de fer, de sel et de nitre. Mosquéo remarquable bâtie par Tippoo-Saëb. La province de Coimbetour, comprise entre le Maïssour, le Cochin, le Carnatic et le Malabar, a 21, 819 kilom. carrés et 810, 000 hab. Pays de plaine ; gras pâturages nourrissant de nombreux troupeaux de gros et’menu bétail ; sol fertile en riz, coton, tabac. Cette province fut cédée au gouvernement anglais en 1799.

COÏMBRA, montagne du Brésil, sur la rive droite du haut Paraguay, vers le 20s degré de latitude S. Sur cette montagne se trouve un fort portant le même nom. Il est célèbre par la défense qu’y soutint Almeida Serra contre les Espagnols en 1801, et par la défense récente d’une garnison de 120 soldats brésiliens commandés par le colonel Porto Carreira, qui, faute de munitions, l’abandonnèrent a une colonne de Paraguayens forte de 3, 000 hommes. Cette colonne, sous la conduite de Barrios, s’empara du fort le 29 décembre 1864, après trois jours de combat et après avoir subi des pertes considérables. Sous cette montagne se trouve Tune des plus vastes cavernes a stalactites du monde. Une seule de ses nombreuses salles peut abriter 4, 000 hommes.

COÏMBRE, Conimbrica, ville de Portugal, ch.-l. de la province de Bas-Beira, sur la rive droite du Mondego, à l’embouchure de la Ceira, à 57 kilom. de l’Océan, à 175 kilom. N.-E. de Lisbonne ; 18, 000 hab. Evêché suffragant de Lisbonne ; université, bibliothèque publique. Fabrication de faïence, toiles, ouvrages en corne, cuirs, vannerie et confitures. Commerce de fruits et surtout d’oranges excellentes.

Cette ville, autrefois fortifiée et place de guerre très-importante sous les Romains, est bâtie en amphithéâtre sur une colline qui domine une belle plaine ; elle est alimentée par un bel aqueduc ancien et environnée de vieilles murailles flanquées de quelques tours en ruine. À la chute de l’empire romain, elle appartint aux Goths, ensuite aux Maures, enfin aux rois de Portugal qui y faisaient leur résidence.

L’université de Lisbonne fut transférée, en 1308, dans la ville de Coïmbre, où le roi JoâoIII rit appeler plusieurs savants professeurs français, parmi lesquels André de Gouvea, Guillaume de Guerente et Nicolas de Grouchy. L’université de Coïmbre a joui en tous les temps de nombreuses prérogatives. Les derniers troubles politiques lui ont porté un coup funeste. L’enseignement se partage aujourd’hui en cinq facultés : la théologie, le droit, la médecine, les mathématiques et la philosophie. Le nombre des étudiants est de 8 à 900. « Les écoliers, dit M. Germond de Lavigne, sont vêtus comme au temps de Gil Blas ; ils portent une sorte de soutanelle noire, avec culotte courte et bas noirs ; un grand manteau les enveloppe, et, sur fa tête, ils ont un bonnet carré ou un bonnet de soie noire très-long, pendant sur l’épaule. > Le palais de l’Université se fait remarquer par son étendue plutôt que par son architecture. Les salles consacrées a la bibliothèque sont ornées de sculptures, de dorures et de peintures fort intéressantes. L’université possède aussi un musée d’histoire naturelle, de chimie et de physique, qui est l’un des plus complets que possède le Portugal, et même l’Europe.

L’ancienne cathédrale, bâtie, dit-on, du temps des Goths et convertie en mosquée par les Maures, frappe par l’originalité de son architecture byzantine. Extérieurement, l’édifice a l’aspect d’un château fort. À l’un des murs est adossé le tombeau de Fernando, comte de Coïmbre. À l’intérieur, les colonnes sont revêtues de faïences aux éclatantes couleurs. On^y remarque surtout la chapelle des Douze-Apotres et celle qui porte le nom de Camoëns.

L’église de Santa-Cruz, peu intéressante au point de vue architectural, possède les magnifiques mausolées d’AIfonso et de Sancho, les deux premiers rois de Portugal.

Le couvent de Santa-Clara possède le tombeau de la reine Elisabeth, sa fondatrice. Ce monument, très-finement sculpté, est entouréd’urte balustrade d’argent artistement travaillée. Dans l’église, qui est fort belle, on remarque des tableaux très-curieux sculptés sur bois et peints ; une châsse en argent, contenant le corps de sainte Elisabeth, une chaire en pierre d’un travail charmant. Le cloître, dont l’architecture intéresse vivement les archéologues, renferme un bassin de marbre blanc admirablement sculpté. Les pilastres sont couverts de sculptures. La salle que l’on désigne sous le nom de Reliquaire est éclairée par le haut, et ses murailles sont tapissées de reliques et de statues de saints. Les jardins du couvent de Santa-Clara étaient immenses et renfermaient un grand nombre de fontaines et de statues. De toutes ces merveilles, il ne reste qu’une vaste pièce d’eau entourée de cèdres séculaires.

Quelle charmante promenade que le jardin botanique, si délicieusement situé, et où les palmiers et les bananiers croissent en pleine terre I On y trouve des serres chaudes potft les plantes des tropiques et des serres froides pour les plantes du Nord. De la promenade dite Vallée des Regrets, qui occupe le sommet de la colline, on découvre un admirable panorama. Nous signalerons, en outre, l’ancien collège des Jésuites, te pont du Mondego et le bol aqueduc qui fournit de l’eau à la ville.

Aux environs de Coïmbre s’élève la Quinta das Lagrimas, dans laquelle Inès de Castro fut assassinée par ordre d’Alphonse IV. La fontaine des Amours est ombragée par les mêmes cèdres qu’au temps d’Inès. Sur une pierre dressée au pied de l’un des cèdres, on lit des vers du Camoens dont voici la traduction : > Les nymphes du Mondego, par une longue douleur, célébrèrent cette mort lugubre, et ces larmes versées, pour éternel souvenir, se transformèrent en une pure fontaine. Le nom qu’elles lui donnèrent et qu’elle porte encore rappelle les amours d’Inès, dont elle fut le témoin. Voyez quelle fraîche fontaine-arrose ces fleurs. Ses eaux sont des larmes et son nom les Amours. »

COÏMBRE (dom Pedro, duc de), régent de Portugal, né en 1392, mort en 1440, deuxième fils de Jean Icr) roi de Portugal. Après la mort d’Édouard, son frère ainé, et pendant la minorité d’Alphonse V, le duc de Coïmbre fut élu par les cortès défenseur et régent du royaume. U remplit ces hautes fonctions avec une grande habileté ; mais, quelque temps après la majorité du roi, d’odieuses intrigues indisposèrent Alphonse contre son oncle, en lui faisant croire que celui-ci conspirait contre sa couronne. Déclaré en état de rébellion et forcé de défendre sa vie, le duc de Coïmbre, soutenu seulement par une troupe de soldats fidèles, trouva la mort à la journée d’AIfarrobeira. U a laissé quelques poésies, et on lui attribue l’invention de la guitare.

COIMENT adv. (koi-man — rad. coi). D’une manière coite, paisible, tranquille. Il Vieux mot irrégulièrement formé, les adverbes se formant du féminin et non du masculin des adjectifs ; il eût donc fallu dire coitement.

COIN s. m.(koain — lat. cuneus, même sens). Instrument de fer ou de bois taillé en prisme, avec deux faces très-allongées, destiné à être introduit de force entre deux corps que l’on veut écarter : Fendre du bois avec des coins. Fixer, à l’aide d’un coin, « ne roue sur son arbre. Enfoncer des coins à coups de maillet. On arrache les pierres meulières à l’aide de coins de bois que l’on arrose d’eau. Une idée nouvelle, est comme un coin qu’on ne —peut faire entrer que par le gros bout. (Fonten.) L’acier coupe le bois que déchiraient les coin*. Delille. Le chêne en longs éclats cède aux coins déchirants. Delille. — Par anal. Angle, point de rencontre de deux lignes ou de deux surfaces, soit en dedans, soit en dehors : Le coin d’une rue, d’une maison, d’un champ, d’un bois. Les coins d’une serviette, d’un mouchoir. Les coins d’un livre, d’une feuille de papier. Les coins du poêle étaient tenus par quatre magistrats. La liberté n’est pas un placard qu’on lit au coin de la rue. (Lamenn.) Envoyez des soldats à chaque coin des rues. Corn k iu.fi.

Je trouve au coin d’un bois le moi qui m’avait fui. BOILEAU

La naïve bergère, assise au coin d’un bois, Chante, et roule un fuseau qui tourne sous ses doigts. Saiht-Lamuekt.

il Angle formé dans le voisinage par une rue qui coupe la rue où l’on se trouve ; endroit quelconque d’une rue : Le boulanger, l’épicier «  « coin. Il y a dans tous les coins des gens qui ont des remèdes infaillibles contre toutes les maladies imaginables. (Montesq.) Li géomètre dit qu’il en fallait parler au théologien du coin. (Volt.)

— Portion peu étendue d’une maison, d’un appartement, d’un lieu quelconque : Se loger dans un coin. On assurait qu’il n’avait aucune influence et qu’on le nourrissait dans un coin, en lui donnant des bourrades. (Chateaub.) Jamais le despotisme n’a mis le pied sur un coin du monde, que contre le gré de ceux qui l’ha ■ bitaient. (A. Thierry.) Chaque science humaine a pour effet de reconstruire sous l’ail du savant un coin de la grande unité du monde. (J. Simon.) Il Petit espace deterrnin : Posséder un coin de terre. Je ne suis qu’un laboureur malade qui défriche les champs incultes, et qui marié les filles d<ms un coin de terre ignore. (Volt.) Cannes est un petit coin de terre privilégié, à la fois charmant et ennuyeux. (E. Texier.)

… Ami, cet heureux com de terre Renferme tes amours, tes goûts et tes plaisirs.

Lamartine. Il Endroit éloigné, extrémité :

C’est l’inconstante Renommée, Qui, sans cesse les yeux ouverts, Fait sa revue accoutumée Dans tous les coins de l’univers.

J.-B. Rousseau.

Il Endroit retiré, isolé, peu fréquenté : Je voudrais être caché dans un coin de Toulouse, le jour que l’innocence de Sirven sera reconnue.

(Volt.).

Ah ! ne languissons plus dans un coïndii Bosphore.

Racine.

Je saurai m’éloigner ou vivre en quelque coin.

La Fontaine.

Va, furie exécrable, en quelque com de terre

Que t’emporte ton char, j’y porterai la guerre.

Corneille. Tandis que dans un coin en grondant je m’essuie, Souvent, pour m’achever, il survient une pluie.

BOII.EAU.

Qu’heureux est le mortel qui, du monde ignoré. Vit content de soi-même, en un coin retiré !

Boileau Je voudrais, dans un com, Ignoré de la terre. De nos belles amours dérober le mystère.

E. Auoier.

— Petite armoire triangulaire destinée à être placée dans un angle d’appartement. Il On dit plus ordinairement encoignure.

— Fig. Côté qui donne accès, repli secret, aspect particulier : Si vous laissez au clergé la possibilité de rentrer par un coin quelconque dans vos affaires, il envahira tout bientàt. (Dupin.) Le coin par où l’on peut caricaturer un héros est précisément le cachet populaire de sa gloire. (P. Féval.) Les femmes ont toujours vingt ans dans quelque coin du cœur (Alex. Dum.)

Vainement l’esprit mûr, l’aile à demi blessée, Vers les bruns horizons emporte la pensée ; On a toujours vingt ans dans quelque coin du cœur.

H. Cantel.

Coin du feu, de la cheminée, Chacun des deux côtés de la cheminée où l’on se met pour se chauffer ; intimité de la vie domestique : Quand le temps est vilain, je suis au coin de mon Feu. (Mme de Sév.) Au théâtre, il faut parler au cœur plus qu’à l’esprit ; Tacite est fort bon au coin du feu, muis ne serait guère à sa place sur la scène. (Volt.) Louis XVIII était le roi du coin du feu. (Lumart.) Ce n’est pas en montant la garde sur une chaise et au coin du feu, qu’un conscrit se forme au métier de la guerre. (Blanqui.)

La s’épanche le cœur ; le plus pénible aveu, Longtemps captif ailleurs, s’échappe au coindufeu.

I) bulle. Et je n’ai pour toute place Que. le petit com du feu.

(Opéra de Cendrillan.)

Il Ne bouger du coin du feu, Garder le toin de son feu, Rester chez soi, ne pas sortir de la maison : C’était un temps à garder le coin de son fêu. (Mme de Sév.) Il N’aimer que le coin de son feu, Se plaire dans la retraite, aimer à rester chez soi. 11 Allez lui dire cela au coin de son feu, Allez lui dire cela et vous chauffer au coin de son feu, Vous ne seriez pas bien reçu h lui dire cela dans un endroit où il aurait la faculté de vous répondre.

Coin de feu, Sorte de vêtement néglige pour la chambre.

Coins de la bouche, coin de l’œil, Angles formés par les lèvres, par les paupières : Un sourire légèrement sardonique relevait les coins de sa bouche. (Lamart.) il Regarder du coin de l’œil, Faire signe du coin dé l’œil, Regarder en dessous et en secret, faire signe à la dérobée, sans en avoir l’air : Elle regards. les Rochers du coin de l’œil, mourant d’envie d’aller s’y reposer. (Mme Qe Sév.) Je regardais quelquefois du coin de l’œil, d’une manière qui mettait le feu aux étoupes. (Le Sage.)