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prêtres d’un ordre inférieur chargés de la fermeture des portes.

— Encycl. On peut, sans faire de tort aux ’ uns ni aux autres, comparer les clidouques

anciens à nos sacristains modernes. Mais les portiers, et surtout !es portiers d’église, se sont toujours crus des personnages très-im Îiortants, et les clidouques d’autrefois avaient a démarche aussi grave, le port aussi majestueux que les sacristains d aujourd’hui. Les noms changent, l’homme ne change pas.

Clidouque, ou porte-clefs, était aussi une épithète que l’on attribuait à plusieurs divinités. Chez les Grecs, on disait Minerve clidouque, parce qu’elle tenait, croyait-on, les clefs du gouvernement de la ville, à Athènes. On disait encore, à plu3 juste titre, selon nous, Cupidon clidouque, pour indiquer qu’il avait le secret de tous les cœurs, et qu’il pouvait à son gré les ouvrir ou les fermer à l’amour.

CLIE s. f. (kll — du gr. kleio, je ferme). Agric. Barrière tournante qui sert, dans le Poitou, à fermer les champs enclos.

CLIENT, ENTEs. (kti-an, an-te ’— du lat. cliens, pour cluens, de duo. Ce mot peut se rattacher au sanscrit par la racine cru, écouter, au désidéralif çucrush, obéir, honorer, exaucer, d’où çravana, service, çuçrûshaka, serviteur, çuçrûshu, obéissant, etc. Le latin duo équivaut au sanscrit cru. Le thème cluens est un participe présent, en sanscrit çravant, écoutant. Nous trouvons dans l’ancien slave l’analogue sluga, slujiteli, serviteur, slubija, servitude, slvjiti, servir, etc., de sluti, écouter, de la racine slu, en sanscrit cru). Antiq. rom. Plébéien qui se mettait sous le patronage d’un patricien : Les clients n’étaient pas des serfs, mais des hommes libres. (Napol. III.) Les clients cultivaient les champs et faisaient partie de la famille. (Napol. III.)

Mon char est salué d’un peuple de clients.

V. Huao.

Que veulent les consuls avec la suite immense D’affranchis, de clients vendus à leur puissance ? M.-J. Chénier.

Il En ce sens, le masculin est seul usité.

— Par anal. Personne qui confie àun homme d’affaires le soin de ses intérêts : Les clients d’un notaire, d’un avoué, d’un avocat, il Se dit aussi des parties, à l’égard de leur juge.

— Par ext. Pratique, personne qui est habituée à prendre les marchandises ou à recevoir les bons offices de quelqu’un : Les clients d’un médecin, d’un épicier. Les clientes d’une modiste. Le client sort caressé, reconduit, confus. (La Bruy.) Le médecin devrait avoir intérêt à ce que ses clients se portassent bien. (Maquel.) L Anglais consulte attentivement le goût de son client. (Mich. Chev.)

— Fig. l’artisan, ami ;

Moi, ’je me plus toujours, client de la nature, À voir son opulence et bienfaisante et pure.

A. Chénier.

— Encycl. Antiq. rom. Suivant l’histoire traditionnelle, Romulus institua la clientèle et la patronage, afin d’établir entre les patriciens et les plébéiens une sorte de lien de famille, de contrat d’association et de solidarité fondé sur les devoirs réciproques. En réalité, cette institution s’était produite naturellement, en Italie comme dans toutes les sociétés primiti ves. Partout les familles nouvelles et pauvres se sont, dans l’origine, abritées autour d’une famille antique, puissante, maîtresse du sol : et loin d’avoir été un lien, une association, la clientèle et le patronage constituaient une sujétion pour les uns et un privilège, une domination pour les autres. Primitivement, les clients étaient les plébéiens, les patrons les nobles et patriciens. Ailleurs et dans d’autres temps, ces rapports furent indiqués par les noms de seigneurie et de vasselage. Les clients étaient, en effet, astreints à des obligations qui rappellent celles du vassal dans les sociétés féodales. Ils devaient aider le patron dans ses travaux, doter ses Allés, acquitter envers lui certaines redevances, payer ses dettes, le racheter lui et ses enfants, s’ils devenaient prisonniers de guerre, payer les frajs des procès qu’il perdrait, fournir l’argent nécessaire à ses dignités et autres dépenses publiques, le suivre a là guerre et former sa troupe, lui rendre des devoirs assidus, former cortège amour de lui quand il se rendait au sénat ou aux. tribunaux, lui donner leurs suffrages dans les comices, ne jamais déposer contre lui ni l’attaquer en justice, etc. Si un client mourait sans héritier on sans avoir fait de testament, le patron héritait de lui. De son côté, le patron devait prêter appui à son client, l’aider de ses conseils et de son crédit, plaider sa cause devant les tribunaux et subvenir à ses besoins dans le cas de détresse. Les obligations, comme on le voit, étaient loin d’être égales, et le patron, d’ailleurs, pouvait toujours éluder les siennes. Malgré l’opinion de Niebuhr, il parait vraisemblable que la plupart des plébéiens, des pauvres et des vaincus admis successivement dans la Rome primitive durent se placer dans cette condition, naturellement et par la force même des choses. Les victoires de la plèbe, ses conquêtes successives dans la cité politique et civile affaiblirent nécessairement les rapports de

clientèle et de patronage ; niais le nom et quelques usages n’en subsistèrent pas moins jusque sous 1 empire. Il se conserva sur toute une classe de pauvres et de parasites, qui faisaient métier des devoirs envers les patrons,

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les accompagnaient partout, les servaient dans toutes les occasions, candidatures, accusations, etc., et recevaient en échange UDe sorte de salaire en nature, la sportule, et quelquefois une rétribution pécuniaire. De bonne heure aussi il s’était établi des relations analogues entre des villes, des provinces conquises ou alliéfrs et des citoyens romains, qu’elles prenaient pour patrons, qui plaidaient leurs intérêts dans la cité, et auxquels le sénat remettait d’ordinaire la décision de leurs débats intérieurs. C’était souvent leur vainqueur ou l’ancien proconsul qui les avait gouvernées. C’est ainsi que le grand Pompée avait pour clients divers rois de l’Asie, Marc-Antoine les Bolonais, Caton les Cappadociens, Cicéron les Capouans, etc. Depuis que la connaissance des lois et de la procédure n’était plus le privilège exclusif des patriciens, des citoyens riches et puissants s’avouaient également les clients de quelque orateur ou jurisconsulte célèbre, en récompense de l’assistance judiciaire qu’ils en avaient reçue. Pompée était en ce sens le client d’Hortensius, et le consul Murena celui de Cicéron. Mais ici, c’était le plus souvent le client qui protégeait son patron. De la, l’acception restreinte de patron dans le sens d’avocat, et celle de client avec la signification que nous lui donnons aujourd’hui, où il se dit des parties qui chargent un avocat ou un avoué de leur cause, et, par extension, des chalands des simples marchands, fournisseurs ou artisans.

CLIENTÈLE s. f. (kli-an-tè-le — du lat. clientela ; de cliens, client). Antiq. rom. Ensemble des clients placés sous le patronage d’un patricien : Scipion avait une nombreuse clientèle. Il Protection accordée par le patron : Il était sous la clientèle de MarcAntoine. Il Rapports entre le patron et le client : La clientèle offrait des avantages réciproques pour le patron et le client.

— Par anal. Relation entre un protégé et la personne qui le protège : Il est important qu’il existe de bons rapports de clientèle entre le fabricant et l’ouvrier. (Blanqui.)

— Ensemble des pratiques, des clients d’une personne ou d’un établissement : La clientèle d’un avocat, d’un médecin, d’un commerçant. On court vingt ans après une clientèle, et le travail arrive à l’âge où il faudrait se reposer. (L. Reybaud.) Les commerçants, une fois en passessiû7t d’une clientèle, auront toujours le goût du monopole. (H. Baudrillart.)

— Par. ext. Réunion de gens qui ont le même genre de relations avec une même personne ; L’homme supérieur, partout où tl se trouve, se crée une clientèle d’admirateurs. (Alex. Dum.) il Action, habitude de réclamer

. les soins de quelqu’un, de fréquenter l’établissement de quelqu’un, de lui donner sa pratique : Auotr la clientèle d’une famille. Les avocats s’habituaient à solliciter les paysans sur la place publique pour obtenir leur clientèle. (Fourier.)

Quelqu’un disait que Roch, pour la première fois, Venait d’être attaqué d’une goutte cruelle : Pour la première fois ! vous me la baillez belle, Reprit son procureur, homme des plus matois ; Depuis tantôt dix ans que j’ai sa clientèle, Roch m’a bien fait sentir qu’il a la goutte aux doigts.

Bertrand.

CLIEU (Jean-Baptiste de), savant théolo■ gien, né à Dieppe en 1629. Il fut curé de Notre-Dame du Havre. Il a composé un ouvrage sur le Système du nouvel univers de VApocalypse (Le Havre, 1694-1711, 8 vol. in-4o), qui contient de curieuses notices sur l’histoire du Havre durant le xvn» siècle ; un autre De cultu puro Virginis (1690, 4 vol. iri-4°) ; un Plan de retraite ecclésiastique (1 vol. in-8<>), etc.

CL1E0 (Gabriel de), introducteur du cafier dans les Antilles, né en Normandie en 1680, mort près de Dieppe en 1774. Il était en 1720, comme il l’apprend lui-même dans une lettre, capitaine d’infanterie à la Martinique, lorsque, ayant fait un voyage en France, il obtint à force d’instances un jeune pied de cafier du Jardin des plantes. Pendant la traversée, Clieu entoura le délicat végétal de soins infinis. « L’eau devenant rare dans le vaisseau qui me portait, dit-il, et n’étant distribuée à chacun qu’avec mesure, je partageai avec ma plante chérie le peu qu’on m’en donna. • Un momentmême il faillit la perdre, mais enfin il arriva à la Martinique et la planta dans un terrain convenable. Au bout de dix-huit mois, il obtenait une adondanto récolte de fèves. II les distribua aux habitants, et, dans l’espace de trois ans, l’Ile se trouva couverte de cafiers. Clieu, qui avait apporté aux Antilles une immense source de richesses, resta presque pauvre. Dans son désintéressement, il alla jusqu’à refuser un don

de 150,000 fr. que lui offrirent les colons de la Martinique et de la Guadeloupe. Il fut lieutenant du roi à la Martinique, puis gouverneur de la Guadeloupe, et se distingua dans le commandement des batteries flottantes, lors du bombardement du Havre, en 1759.

CLIFFE, ville d’Angleterre. V. Cloveshou.

Ciiffo (conciles de). V. Cloveshou (conciles de).

CLIFFORD, village d’Angleterre, comté de Hereford, à 4 kiloin. N. de Hay, près de la rive gauche de la Wye ; 1,000 hab. Ruines de l’ancien château de Cliii’ord.

CLIFFORD (famille de), une des plus anciennes familles d’Angleterre. Elle eut pour

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chef Walter, fils d’un baronnormand, et dont la fille, la belle Rosamonde, fut la maitresse de Henri II, Un de ses descendants, Robert de Clifford, entra à la chambre des lords en 1299 et périt en 1314 à la bataille de Bannockburn. Deux lords de cette famille, Thomas et John, figurèrent avec éclat dans la guerre des Deux-Roses, où ils scellèrent de leur sang leur dévouement à la maison de Lancastre. Un de leurs petits-fils, Henri, fut créé, en 1523, comte de Cumberland.

CLIFFORD (George), comte de Cumberland, né dans le Westmoreland en 1558, mort en 1605. Il fut souvent, dans les joutes, tournois et exercices chevaleresques, le champion de la reine Elisabeth, qui un jour lui donna son gant. En 1586, comme pair d’Angleterre, il prit part à la condamnation de Marie Stuart. Passionné pour les expéditions maritimes, il fit de nombreuses courses contre les Portugais et les Espagnols, le plus souvent sur des navires armés à ses frais. En 1588, il combattit avec intrépidité contre la fameuse Armada de Philippe II, et fut un des lords chargés d’agir contre le comte d’Essex.

. CLIFFORD (Anne), fille du précédent, née dans le château de Skipton en 1589, morte en 1676. Elle épousa Richard, comte d’Orset, puis, en secondes noces, Philippe Herbert, comte de Pembroke et de Montgomery. Elle est surtout connue par l’énergique et fière lettre qu’elle adressa au secrétaire d’État de Charles II, Joseph Williumson.»Celui-ci l’ayant engagée à faire nommer dans le bourg d’Appleby, dont elle disposait, le candidat du pouvoir à la chambre des communes : « J’ai été exposée aux vexations d’un usurpateur, lui dit-elle ; j’ai été négligée par une cour ; mais je ne me laisserai pas commander par un sujet : votre homme n’aura pas mon appui. » Anne Clifford a laissé des Mémoires manuscrits sur son premier mari et sur elle-même.

CLIFFORD (Thomas), ministre anglais, né en 1630, mort en 1673. Il fit partie du trop fameux ministère de la Cabale, dont le but avoué était de rendre le roi absolu. Ce fut lui qui conseilla la suspension des payements de

I Echiquier, mesure frauduleuse qui déshonora le règne de Charles II. Il fut aussi un de ceux qui déterminèrent le roi à se mettre à la solde de Louis XIV. Il était catholique, et fut en conséquence éloigné des affaires par la loi du test, peu de mois avant sa mort.

CLIFFORD (Jacques), musicien anglais, né à Oxford, mort à Londres en 1700. Il fut chapelain de Saint-Paul de Londres et a publié, sous le titre de Collection of divine services and anthents usually sung in Mis Majesly’s chapell, etc. (Londres, 16G4), un ouvrage dans lequel il a donné des détails intéressants sur la musique anglaise.

CLIFFORD (Arthur), littérateur anglais, mort à "Winchester en 1830. Il se livra à la culture des lettres tout en menant la vie de grand seigneur. II a publié : Portefeuille et correspondance officielle de sir Ralph Sadler (Londres, 1809) ; un recueil devers sous le titre de Poésies de fixall (1813) ; Collectanea Clifjordiana (1820, in-8»), recueil d’anecdotes dont la plupart sont relatives à des membres de la famille Clifford, etc.

CLIFFORT (George), jurisconsulte et botaniste hollandais, né à Amsterdam, dans la première moitié du xvure siècle. Il était un des directeurs de la compagnie hollandaise de Indes. Il avait formé, à sa terre de Haitecamp, le jardin le plus riche en végétaux qu’il y eût en Europe, une ménagerie, un muséum, ainsi que des collections d’histoire naturelle. Protecteur de Linné, pauvre et inconnu, il lui confia la garde et la direction de ces riefiesses. Le savant naturaliste donna le nom de cliffortia à un genre de la famille des rosacées, et publia la description du jardin de son protecteur : ilortus Cliffortianus (1737).

Cliffort (Paul), roman anglais de Bulwer. Cliffort est né d’une pauvre prostituée, victime de l’aimable rouerie de deux jeunes seigneurs. Jeté par le hasard dans une taverne d’un des quartiers honteux de Londres, habituelle résidence de l’écume de la populace, il y passe son enfance, et, aidé d’une intelligence vive, d’un caractère ardent, il profite si bien des leçons et des exemples qu’il a sous les yeux, qu’il devient à quinze ans un coquin achevé. Il ne sort de ce quartier que pour s’attacher à la rédaction d’un journal obscur intitulé l’Asinxum, où son éducation se perfectionne encore. Accusé d’un vol qu’il n’a pas commis, Cliffort est condamné à la réclusion dans une maison de correction, où il perd le reste des scrupules honnêtes qu’il avait encore au fond de l’âme, .et d’où il sort pour se faire voleur de grand chemin. Toutefois, comme c’est un voleur lettré, il exerce son métier avec distinction, on peut dire avec de grondes manières ; il a toujours un mot aimable à l’adresse des gens qu’il dévalise. Cependant Cliffort est un fort beau garçon : dans une de ses entreprises, le hasard veut qu’il se montre sous un jour très-avantageux aux yeux d’une jeune personne, fille d’un gentilhomme campagnard, qu’il a vue h Londres, et dont il est devenu passionnément amoureux.

II s’introduit chez ce vieux seigneur, gagne ses bonnes grâces, et, au moyen de ses élégantes façons, se fait pendant toute une saison à Bath le chevalier publiquement avoué

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de miss Lucie Brandon. Cette passion réveille en lui ce que la nature avait mis de grand et de généreux au fond de son cœur. Il veut quitter son infâme métier : c’est alors que les liens de la société l’entravent et l’embarrassent de toutes parts et le repoussent malgré lui dans son infamie. Bref il est blessé, arrêté et enfermé la veille du jour qu’il avait fixé pour quitter l’Angleterre et aller chercher ailleurs un autre genre de vie, un nouveau baptême d’honnête homme. Sans entrer dans des détails plus longs que ne le comporte cette analyse, disons que Paul Cliffort est le fils de l’homme qui le condamne à mort pour son dernier crime, et qui par son injuste accusation l’a fait jeter tout jeune dans une maison de correction. Tous ces détails ne sont connus du juge qu’au moment où, placé sur son siçge aux assises, Brandon va prononcer la sentence de mort contre son fils. Cette situation et tout le caractère de Brandon sont peints admirablement. II est impossible de rendre avec plus de finesse et de vérité que ne l’a fait l’auteur les mœurs de l’aristocratie anglaise, et de mêler plus habilement les traits d’observation les plus délicats aux scènes de passion les plus pathétiques ; mais il ne se borne pas seulement a reproduire les vices et les plaisirs des classes privilégiées ; il met en parallèle les deux extrêmes, et présente une peinture achevée des folies, des crimes, des misères des classes pauvres. C’est ce que Bulwer s’est le plus attaché à faire ressortir, et il faut convenir que son pays lui offrait le modèle le plu3 parfait de cette monstrueuse inégalité des destinées humaines.

CLIFFORTIB s. f. (kli-for-tt — de Cliffort, n. d’homme). Bot. Genre d’arbrisseaux, .de la famille des rosacées, tribu des sanguisorbées, contenant une trentaine d’espèces qui croissent au Cap de Bonne-Espérance : La cliffortie à feuilles ternées. •

CLIFOIRE s. f, (kli-foi-re). Sorte de jouet d’enfant fait d’une tige de sureau dont* on a retiré la moelle, et dans laquelle on i : hasse, au moyen de l’air comprimé, des tampons de chanvre ou de papier mâché.

CLIFTON, bourg et paroisse d’Angleterre, comté de Gloucester, près de Bristol, dont il forme comme un faubourg, sur la rive droite de l’Avon ; 12,400 hab. Cette ville, renommée pour la salubrité de son climat, possède des établissements de bains et- une source d’eau thermale carbonatée calcaire, connue anciennement, dont la température est de 24°,4. Sur ses dunes on trouve des traces de fortifications romaines.

CLIFTON (François), médecin anglais du xvme siècle. Il pratiqua son art à Londres, devint médecin du prince de Galles et fut agrégé à la Société royale. Son principal ouvrage : État de la médecine ancienne et moderne (Londres, 1732, in-S°), a été traduit en français par l’abbé Desfontaines en 1742. On y trouve quelques idées ingénieuses, mais beaucoup de lacunes et d’erreurs. Clifton a traduit le traité d’Hippocrate sur l’Air, l’eau et les deux, et la Description de la peste d’Athènes, de Thucydide.

CLIFTONIE s. f. (kli-fto-nî — de Clifton, savant anglais). Bot. Syn. de mylocarye.

Cligi» ou Ciigei, héros et titre d’un des romans de la Table-Ronde, qui a pour auteur Chrétien de Troyes, trouvère du xiie siècle. L’analyse de ce" poème ne présenterait qu’un médiocre intérêt. Ce sont toujours les même3 aventures fabuleuses, les mêmes amours traversées, puis heureuses, les rencontres, les reconnaissances inattendues, qui font en général les frais des romans de chevalerie. La Bibliothèque impériale de Paris possède plusieurs manuscrits de Cligès.

CLIGIACUM, nom latin de ClichY.

CLIGNANCOURT, ancien hameau de la banlieue de Paris, dépendant jadis de la commune de Montmartre, situé au versant nord de la butte, et enclavé aujourd’hui dans Paris avec cette commune. L’étymologie du nom de ce. hameau est fort ancienne : dans le Journal d’un bourgeois de Paris, rédigé sous Charles VI, on le voit désigné sous le nom de Glignencourt, et les historiens pensent que cette portion de Montmartre avait dû appartenir jadis à un nommé Cleninus, dont on aurait fait Clc~ ninis Cortis ou Curtis, puis enfin, par corruption, Clignancourt. Ce qui est certain, c’est que, au xin" siècle, il existait en ce lieu une sorte de château ou maison de plaisance appartenant à un seigneur qualifié dans les

chartes dominus de Clignancourt. En outre, un ancien plan de Paris, exécuté sur tapisserie en 1540, donne le nom de Clignancourt à tout le terrain compris au versant nord de la butte Montmartre, et même aune notable portion du territoire environnant. En 1483, ie fief de Clignancourt était la propriété de François de l’Arche, notaire, auquel il avait été apporté en dot par Anne Turquan, sa femme, dont la famille le possédait avec l’agrément de l’abbé de Saint-Denis, propriétaire de cette

f>artie de la seigneurie de Montmartre, d’où e nom de la Fosse-2’urquan^ sous lequel on désigna quelque temps aussi Clignancourt ; mais ce dernier nom pi-évalut. En 1579, le fief appartenait, du moins en partie, à Jacques Legier, trésorier du cardinal de Bourbon, qui l’en avait sans doute gratifié en sa qualité d’abbé de Saint-Denis. Jacques Legier, impotent, obtint, par Saveur de l’évêque de Paiis,