Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 4, part. 2, Cim-Coi.djvu/145

Cette page n’a pas encore été corrigée

440

CLER

néfices. En 1733, le pape Clément XII lui accorda une dispense qui lui permit de porter les armes sans perdre Ses bénéfices. U fit les campagnes d’Allemagne, des Pays-Bas, celle de 1747, assista à la bataille de Fontenoi, prit Anvers et Numur, remplaça en 1758 le maréchal de Richelieu dans le Hanovre, où d’ailleurs il eut peu de succès et où il donna l’exemple de la fuite après la défaite de Crefeldt. En 1754, il avait eu la fantaisie d’entrer à l’Académie française, et sa réception avait été accueillie par une multitude d’épigrammes. Il soutint le parlement contre la cour, et c’est chez lui que fut rédigée la protestation des princes contre le coup d’État Maupeou.

CLERMONT (Robert de France, comte de). V. Bourbon.

CLERMONT (Charles Ier, duc de Bourbon, comte de). V. Bourbon.

CLERMONT (C.-Joachim-Jean), homme politique français, né k Salins (Franche-Comté) en 1732, mort en 17D4. Député aux états de Franche - Comté en 1788, bientôt après colonel de la garde nationale et maire de sa ville natale, Clermont adhéra complètement aux principes de la Révolution, et alla siéger en 1791 h l’Assemblée législative. Il s’y rangea parmi les constitutionnels, se signala par Sa modération, se prononça contre le parti . des Jacobins, et finit par être arrêté comme fédéraliste et conspirateur. Il fut condamné à la peine capitale par le tribunal révolutionnaire.

CLERMONT DE CHASTE DE GESSANS (Annet dk), grand maître de l’ordre des chevaliers de Malte, né en 1587, mort en 1660, issu de la famille dauphinoise des Clermont, depuis Clermont-Tonnerre. Il était commandeur de l’ordre, lorsque Louis XIIÏ l’envoya en mission auprès de son grand maître, pour obtenir de ce dernier le secours de ses galères contre les protestants de La Rochelle, et était bailli de Lyon en 1C60. Il jouit peu de temps de cet honneur, car, le 2 juin de la même année, il mourut des suites de blessures reçues en combattant les infidèles de la côte d’Afrique.

CLERMONT-GALERAN DE (Charles-Georges, marquis du), général, issu d’une ancienne famille du Maine, né à Paris en 1744, mort en 1823. Il obtint le grade de maréchal de camp avant la Révolution, joua un rôle actif parmi les émigrés, prit part à la défense du château le 10 août 1792, subit une assez longue détention pendant la l’erreur, fut chargé par Louis XVIII de remettre k Bonaparte la fameuse lettre où le prétendant demandait au premier consul de le rétablir sur le trône (1800), devint pair de France en 1814, et laissa des Mémoires pour servir à l’histoire de la Révolution (1S25, 3 vol. in-8°), livre où l’on trouve des anecdotes piquantes au milieu de beaucoup de banalités contre-révolutionnaires.

CLERMONT DE MONTOISON (Philibert de), chevalier dauphinois, qu’on a appelé héros, et qui mérite ce titre glorieux, mort à Ferrare en 1511 ou 1512. Il fut chambellan des rois Charles VIII et Louis XII, se signala, entre tous dans les guerres de son temps en Picardie, en Bretagne et en Italie, et se rendit surtout célèbre par sa conduite à la bataille de Fornoue (1495), « On raconte, dit M. Rochas, que, pendant cette bataille, le roi Charles "VIII s’étant trop engagé au milieu d’un corps ennemi, et se voyant près de succomber sous le nombre, appela à son secours Montoison, comme le plus brave de l’armée : < À la rescousse, Montoison 1 » lui cria-t-il. D’après la plupart des historiens, celui-ci, à l’appel de son roi, s’élança en avant, et, après l’avoir dégagé, réussit à le ramener sain et sauf. Mais il existe une autre version de ce fait. Charles VIII, dit-on, voyant une partie de ses troupes prendre la fuite, aurait simflement donné k Montoison, qui commandait arrière - garde, l’ordre de charger en lui criant : « À la rescousse, Montoison I » A nos yeux cette version ne diminue pas, sans doute, la gloire du guerrier dauphinois, qui contribua bien réellement au succès de la bataille de Fornoue, mais elle avait, sous l’ancienne monarchie, une certaine importance en ce. qu’elle taisait disparaître le mérite d’un service personnel rendu au roi. Peut-être a-t-elle été dictée aux historiens par quelques familles jalouses de l’élévation de celle de Clermont. Quoi qu’il en soit, la branche de Montoison, adoptant le cri de Charles VIII pour devise, le fit peindre dans ses armoiries et graver comme un souvenir glorieux sur les murs de son château.

« Philibert de Clermont était capitaine de 50 hommes d’armes et lieutenant général à l’armée de Louis XII à Ferrare, où il mourut de maladie. Son corps fut porté en Dauphiné et inhumé dans l’église de Montoison. »

La branche de Montoison devait son nom à une localité du département de la Drôme. La terre était entrée dans la maison de Clermont par une alliance (1363).

CLERMONT-MONT-SAINT-JEAN (Jacques, marquis du), homme politique français, né au château de Visargent (Bourgogne) en 1752, mort en 1827. Il embrassa la carrière des armes, fut nommé en 1784 colonel des chasseurs des Ardennes, et devint, en 1789, membre des états généraux. l’artisan de l’ancien régime, il vota contre toutes les réformes, émigra en 1792, devint plus tard aide de camp du roi de Sardaigne et se battit contre la France. De

CLER

1800 à 1814, il vécut dans la retraite. À la rentrée des Bourbons, il fut nommé inspecteur des gardes nationales de Seine-et-Marne (18U), et l’année suivante membre de la Chambre des députés, où il se signala entre les plus fougueux royalistes.

CLERMONT-TONNERRE (Catherine de), femme singulière, qui mania tour à tour, et avec une égale aisance, la plume, l’épée et l’éventail, née à Paris en 1543, de Claude de Clermont, baron de Dampierre, et de Jeanne de Vivonne, morte en 1603. Toute jeune encore, elle fut mariée au fils du baron de Retz, Jean d’Annebaud, et, l’année même de son mariage, elle prouva, par le trait que nous allons raconter, qu’elle était bien digne d’entrer dans l’illustre famille d’amiraux et de maréchaux à laquelle elle s’était unie. C’était en 1561, en ce temps où huguenots et catholiques avaient fait de la France un vaste champ de bataille, une sanglante arène ; la guerre civile, le ravage, la désolation étaient partout. Un jour, Catherine apprend qu’une horde de pillards s’apprête à entrer sur ses domaines. Son mari est absent. Aussitôt, elle mande près d’elle ses vassaux, tous les gens de ses.nombreux fiefs ; elle les arme, et, à leur tête, la lance au poing, fond sur les bandits, qui, surpris par ce rude choc, prennentlafuitej laissant plusieurs morts sur la place. L’année suivante, Jean d’Annebaud était tué à la bataille de Dreux, que gagnèrent les catholiques contre les protestants, sous les ordres du prince de Condé, et notre héroïne restait veuve. Mais toute jeune et déjà célèbre autant par les grâces de son esprit et de son visage que par le fait d’armes que nous venons de raconter, elle ne devait pas garder bien longtemps le deuil de son mari. En 1564, en effet, Catherine épousa Albert de Gondi, qui, dix années après, sous Charles IX, était maréchal de France et plus tard, sous Henri III, général des galères.

Mais, avons-nous dit, notre héroïne maniait la plume aussi aisément que l’épie. Catherine, en effet, parlait le latin, le grec et presque toutes les langues vivantes. « Elle mérita, dit Lacroix-Dumaiue, d’être mise au rang des plus doctes et mieux versés tant en la poésie et art oratoire qu’en philosophie, mathémati

?ues, histoire et autres sciences. ■ Un jour

c’était en 1573), on annonce l’arrivée a la cour de France, et l’arrivée pour le lendemain, des ambassadeurs de Pologne, qui viennent demander au duc d’Anjou d’être leur roi. Qui saura, au nom de Catherine de Médicis, haranguer les nobles envoyés, les haranguer en latin, et préparer en un jour sa harangue ? Grand embarras ! On s’adressa à Catherine, qui accepta et s’en tira si bien, que l’archevêque de Gnesne, .chef de l’ambassade polonaise, déclara que la plus grande merveille qu’il eût vue en France était notre savante, et qu’elle méritait qu’on vint des extrémités de l’Europe pour l’entendre.

Nous avons fait connaître la femme guerrière, la femme savante, il nous faudrait, pour achever le portrait de cette originale et singulière personnalité, faire connaître la femme de cour ; mais suivre Catherine à travers les méandres de sa vie amoureuse et politique serait k la fois très-difficile, très-long, et sans intérêt ni enseignement. Bornonsnous à dire que, gouvernante des enfants de France, dame d honneur et amie de Catherine de Médicis, elle fut mêlée aux sombres intrigues dont est noirci le quadruple règne de l’ambitieuse et méchante Italienne.

CLERMONT-TONNERRE (François de), évêque et comte de Noyon, pair et membre de l’Académie française, né en 1629, mort en 1701. Ce fut lui qui fonda le prix de poésie pour l’Éloge de Louis XIV à perpétuité, sujet que l’Académie devait proposer tous les ans, mais qu’elle changea dans la suite. L’évêque de Noyon est surtout célèbre par son incroyable vanité. Il disait dans une maladie : « Hélas 1 Seigneur, ayez pitié de Ma Grandeur. ■ Comme il était question devant lui des docteurs de la Sorbonne : « C’est bien affaire à des gueux comme cela, s’écria-t-il, de parler du mystère de la Trinité ! • Sa vanité a donné lieu à une foule d’anecdotes plus ou moins authentiques. Elle éclata surtout dans son discours de réception k l’Académie : « Avant qu’il eût parlé, dit M. J. Janin, on n’a jamais vu d’homme, plus content que cet homme-là des belles et sublimes choses qu’il allait dire ; après qu’il eut parlé, on n’a jamais vu d’homme plus content des belles paroles qu’il venait de prononcer. » La réponse de l’abbé de Caumartin, qui présidait la séance, fut une ironie fine et continuelle, d’autant plus amusante que le récipiendaire semblait accepter avec une bonne foi naïve les éloges outrés du directeur, tandis que tous les autres membres les écoutaient avec un fin sourire de raillerie. Il serait injuste de croire, néanmoins, que l’évêque de Noyon fût dépourvu d’esprit, et l’on cite de lui clés traits heureux. Comme Mascaron alléguait une incommodité pour ne pas faire l’oraison funèbre de François de Harlay, archevêque de Paris : « Ne dites pas que vous êtes incommodé, reprit M. de Noyon, dites

Elutôt que la matière est incommode. » La aute opinion que ce personnage avait de sa naissance et de son mérite lui valut après sa mort l’épitaphe suivante.

Ci-gît qui repose humblement,

De quoi tout le monde s’étonne. Dans un si petit monument,

L’MhisIre ToQn^rn ; en personne.

CLER

On dit qu’entrant en paradis,

11 fut reçu vaille que vaille ; Mais il en sortit par mépris,

N’y trouvant que de la canaille.

CLERMONT-TONNERRE (Gaspard, marquis de), maréchal de France, né en 1688, mort en 1781. Il figura honorablement à l’armée de Bohême, en 1741, à la défense de l’Alsace, au siège de Fribourg, commanda l’aile gauche de l’armée à Fontenoi, assista a la prisé de Tournay, commanda 32 escadrons à la bataille de Lawfeld, et représenta le connétable au sacre de Louis XVI, comme doyen des maréchaux de France.

CLERMONT-TONNERRE (Stanislas, comte de), célèbre constituant, né en 1747, massacré le 10 août 1702. D’abord colonel, il fut nommé à Paris, en 1789, député de la noblesse aux états généraux. U se prononça des premiers pour la réunion des ordres, se fit remarquer par son ardeur à appuyer la suppression des privilèges dans la mémorable nuit du 4 août, conquit une grande popularité comme orateur libéral, mais la perdit en se prononçant pour le système anglais des deux chambres, pour le veto absolu, et surtout quand il proposa d’investir le roi de la dictature pour réprimer les troubles qui agitaient les provinces (22 février 1790). Les luttes de la tribune ne suffisaient pas k son activité : il fut un des principaux fondateurs du Club monarchique et du Journal des impartiaux, destinés à combattre l’iniluence des jacobins. En 1790, il reçut une lettre de menaces, dont il fit lecture à. l’Assemblée ; l’année suivante, lors de la fuite du roi, il faillit être victime de la fureur populaire, et, dans la journée du

10 août, il fut arraché de son domicile et égorgé par une troupe d’individus, à la tête desquels se trouvait, dit-on, un de ses anciens domestiques. Ses Opinions et discours ont été publiés en 1791 (4 vol. in-8°).

CLERMONT-TONNERRE (Anne-Antoine-Jules de), cardinal, né k Paris en 1749, mort k Toulouse en 1830, Il était évêque de Chalons depuis 1782 lorsqu’il fut élu député aux états généraux. Il s’y prononça contre toutes les réformes politiques et religieuses, signa Y Exposition des principes des évêques contre la constitution civile du clergé, puis émigra en Allemagne et se démit de son siège en 1801, sur la demande de Pie VII. Lors du retour des Bourbons, il fut appelé k la pairie Î1814), puis nommé archevêque de Toulouse 1820) et cardinal (1822). Ce prélat se signala dans cette dernière partie de sa vie par ses idées ultrainontaines. Il publiaj en 1823, une Lettre pastorale qui donna lieUj à un appel comme d’abus et fut supprimée. Il protesta, l’année suivante, contre la demande faite par le ministre de l’instruction publique aux directeurs et professeurs de séminaire d’adhérer à la déclaration du clergé de 1682. Enfin, en 1828, il fit une vive opposition k l’ordonnance relative k l’instruction publique, réclama les droits de l’épiscopat sur les écoles et les petits séminaires, et répondit au ministre Feurtier, qui lui demandait de se soumettre : « Monseigneur, la devise de ma famille, qui lui a été donnée en 1120, par Calixte II, est celle-ci : Etiamsi omnes, ego non ; c’est aussi celle de ma conscience. » Le cardinal reçut ordre de ne point paraître k la cour jusqu’à nouvel ordre, et fit sa soumission à la suite d’un bref de Léon XII. Il mourut peu de temps après avoir pris part au conclave qui élut pour pape Pie VIII.

CLERMONT-TONNERRE (Aimé-Marie Gaspard, duc dk), général et ministre, né k Paris en 1780, mort en 18G5, neveu du précédent,

11 sortit en 1S01 de l’École polytechnique pour entrer dans l’artillerie, devint sous l’empire aide de camp de Joseph Bonaparte, et fut nommé, au retour des Bourbons (1814), lieutenant des mousquetaires gris, puis maréchal de camp. Après la.seconde restauration, il entra à la Chambre des pairs (1815), et fut appelé en 1821 à prendre le portefeuille de la marine, qu’il échangea en 1823 contre celui de la guerre. Dans ce dernier poste, il s’occupa de réorganiser l’armée ; il n’en fut pas moins contraire, en 1827, k la dissolution complète de la garde nationale qui avait poussé des cris antiroyalistes à la revue du Champ-de-Mars ; toutefois, il réprima énergiquemeut les troubles de la rue Saint-Denis au sujet de la loi du droit d’aînesse, et prit part à toutes les mesures réactionnaires du ministère Villèle. Il tomba du pouvoir avec ce dernier en 1827, se démit de son siège à la Chambre des pairs après 1830, et vécut depuis lors dans la retraite.

Clermont (MADEMOISELLE DE), roman de

Mme de Genlis, et le chef-d’œuvre de cet auteur. Jadis célèbres, les œuvres de cet écrivain semblent avoir perdu, avec la vogue du jour, l’estime plus réiléchie des critiques modernes. M. Sainte-Beuve nous paraît avoir rendu et fixé le sentiment littéraire des hommes de goût. Voici son jugement, qui ne Sera pas réformé. < Mademoiselle de Clermont, une très-courte nouvelle publiée en 1801, passe pour son chef-d’œuvre en eil’et ; moi-même j’ai longtemps aimé à croire que c’en était un, "mais je viens de le relire, et il m’est impossible de ne pas reconnaître que ce qu’il y a eu là-dedans d’agréable, de touchant et d’à demi bien est désormais tout à fait passé. J’invite k regret ceux qui douteraient de la justesse de mon impression à son assurer par

CLER

eux-mêmes. La première page est heureuse ; elle débute par un mouvement vif, mais qui ne se soutient pas et qui tourne vite au commun, au faux sensible et au faux élégant. L’auteur se pique d’être vrai avant tout ; cette vérité n’est ici qu’une phrase sentimentale de plus. MH« de Clermont, une petite-fille, du grand Condé, distingue et aime un simple gentilhomme, le duc de Melun, qu’elle finit par épouser secrètement ; comme princesse, elle doit faire les avances, et cette situation est assez bien dessinée. Pourtant, tout averti qu’on est dans un inonde imaginaire, ces personnages s’attendrissent pour rien ; leurs genoux fléchissent, ils soupirent, ils chancellent sans qu’il y ait de quoi ; l’émotion prodiguée n’est que dans les mots. Les termes de sentiment, de sensibilité, d'attendrissement, qui reviennent à chaque page, ne ressortent au fond ni des situations ni des cœurs. L’affaire du placet que Mlle de Clermont oublie pour un bal et dont M. de Melun tire un si grand parti à titre de leçon, cette grosse affaire, qui est comme le nœud de l’action, rentre tout à fait dans le génie de Bouilly ou de Berquin. La dernière scène, qui s’annonçait bien, quand

! M’io de Clermont déclarait vouloir k tout prix

pénétrer jusqu’à M. de Melun blessé et mourant, cette scène est manquée finalement, puisque la princesse se laisse détourner de sa pensée, et qu’elle ne revoit point celui qu’elle aime. Dans ce petit roman, comme dans tous ceux de l’auteur, le récit, qui coule partout avec facilité, ne se relève nulle part d’aucune vivacité d’expression. Les expressions qui ont quelque nouveauté et quelque fraîcheur sont très-rares chez M’no de Genlis, et on ne les rencontrerait guère que dans quelques-uns de ses portraits de société, où elle est soutenue par la’présence et la fidélité de ses souvenirs. On a dit très-justement de son style, comme on disait d’une actrice qui jouait avec plus de sagesse que de mouvement : « Elle est toujours bien, jamais mieux. •

Clcrniont OU Une femme d’artiste, Vaudeville en deux actes, de MM. Scribe et Emile Vanderburch, représenté au Gymnase le 30 mars 1838. Clermont, un peintre de talent, est devenu l’heureux époux d’une jeune fille noble, qu’il avait aimée longtemps sans espoir. Il redouble alors d’activité pour donner à Hermance la fortune ave, c le bonheur ; mais sa vue, plus faible que son. courage, s’altère rapidement et il’ devient aveugle. À cet horrible malheur vient se joindre un soupçon : Hermance, qui était courtisée par un jeune vicomte, s’absente le soir de longues heures. Plus de doute, Clermont est trahi. Il ne songe pas à la vengeance, car la partie ne lui semble pas égale ; son cœur généreux pardonne, mais il veut se guérir de la vie. Il y a là un monologue noble et touchant, qui est une des choses les plus délicates que renferme l’œuvre de Scribe. L’artiste va mourir, lorsque sa femme accourt. Pour échapper à la misère, elle a foulé aux pieds un vain orgueil ; tirant parti d’une voix splendide, Hermance est devenuo la prima donna à la mode. Le vicomte n’est

fias un traître, loin de là ; il a, grâce à ses reations, surmonté les premiers obstacles, et aidé au succès de la jeune femme. Bouffé a obtenu dans cette pièce un de ses plus beaux succès ; mais à cause de cela même, le rôle de Clermont effraye les médiocrités.

CLERMONTAIS, AISE s. et adj. (klèr-montè, è-ze). Géogr. Habitant d’une des villes qui

Portent le nom de Clermont ; qui appartient à une de ces villes ou à ses habitants : Les Clermontais. La population clkrmontaise. Pascal était Cuùrmohtms. Il On dit aussi Cler-

MONTOIS, OISE.

CLERMONTIE s. f, (klèr-mon-tl — de Clermont, n. pr.). Bot. Genre d’arbres et d’arbrisseaux, de la famille des lobéliacées, tribj des lobéliées, comprenant trois espèces qui croissent aux îles Sandwich.

CLERMONTOIS, ancien pays de France, dans la province de Lorraine, aujourd’hui compris dans le département de la Meuse ; la capitale était Clermont-en-Argonne. n Les environs de Clermont-F’errand, en Auvergne, portaient aussi le nom de Clermontois,

CLÉROCRATIE s, f. (klé-ro-kra-sî — du gr. ecclés. klêros, clergé ; kratos, puissance). Néol. Domination politique du clergé.

CLÉRODENDRON s. m. (klé-ro-dain-dron

— du gr. klêros, partage, héritage ; dendron, arbre). Bot. Genre d’arbres et d arbrisseaux, de la famille des verbénacées, tribu des lanr tanées, voisin des volkaméries et des ovièdes, comprenant une quarantaine d’espèces qui croissent, pour la plupart, dans les régions tropicales de l’ancien continent : Le clbuodendron éclatant. Les clkkodendrons sont originaires des climats situés sous les tropiques. (Lallement.)

— Encycl. On ne s’explique guère l’étymologie du nom de ces arbres, ni le rapport qu’il peut y avoir entre eux et un héritage ; inoins encore la contradiction qui existe entre cette dénomination générique et les noms spécifiques (infortuné, calamiteux) que portent plusieurs clérodendrons. Aussi quelques auteurs prennent-ils klêros dans le sens de clergé, par allusion aux cérémonies superstitieuses dans lesquelles les prêtres indiens emploient ces arbres, y attachantde prétendues propriétés analogues à celles qu’on attribue à Vagnus castus ou ijaltilier, autre genre d’une même famille,