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(USOJ. Après avoir soutenu, à Cérines, un siège qui dura quatre ans, Charlotte abandonna Chypre. Elle mourut à Rome, laissant par donation son ancien royaume à son neveu, le duo de Savoie.

CHARLOTTE (Marîe-Améiie-Auguste-Victoire-CIémentine-Léopoldine), ex-impératrice

du Mexique, née le 7 juin 1840, est la fille du roi des Belges Léopold Ier, et la sœur du roi régnant. La 27 juin 1857, elle épousa l’archiduc Maximilien d’Autriche, depuis empereur du Mexique {10 juillet 18G3), sous le nom de Maximilien Ier. Dans les circonstances critiques où se trouva placé le nouvel empereur, elle montra beaucoup de résolution et de courage ; mais sa raison, ébranlée par les événements terribles auxquels elle dut assister, s’altéra tout à fait, et aujourd’hui encore la malheursuse princesse, retirée près de sa famille, . ignore la fin tragique de son époux.

CHARLOTTE-AUGUSTA, fille de Caroline de B.’unswick, reine d’Angleterre, née en 1796, morte en 1816. Elle avait épousé, en 1815, Léopold de Saxe-Cbbourg, qui devint plus tard roi des Belges.

CHARLOTTE DE BOURBON, femme de

Guillaume d’Orange le Taciturne. V. Bourbon (Charlotte de).

CHARLOTTE-ELISABETH DE BAVIÈRE,

dite la princesse Palatine, deuxième épouse de Philippe d’Orléans et mère du régent, née à Heidelberg en 1S52, morte à Saint-Cloud en 1722. Elle était fille de Charles-Louis, électeur palatin du Rhin, et fut mariée au frère de Louis XIV en 1671. Dépourvue de grâce et de beauté, d’une franchise parfois un peu brusque, elle fut peu aimée à la cour ; mais le roi estimait son caractère et ses vertus. On a publié d’elle, en 1788, des Fragments de let■-tres originales, qui paraissent authentiques, et qui renferment des détails curieux. Ils ont été réimprimés en 1807, sous le titre de : Mélanges historiques, anecdotiques et critiques, et, en 1823, sous celui de : Mémoires sur la cour de Louis XIV et de la régence. M. G. Brunet a publié, en 1853, des Lettres inédites de la princesse Palatine. Cette princesse, qui avait une extrême aversion pour la parure, h cependant laissé son nom à cette fourrure

le cou appelée palatine. V., pour plus de

détails, Elisabeth-Charlotte du Bavière.

CHARLOTTE-JOACHIME DE BOURBON,

reine de Portugal, née en 1775, fille du roi d’Espagne Charles IV, morte en 1830. Elle épousa, en 1790, Jean, infant de Portugal, qui fut prince-régent en 1793, et roi de 1816 à 1826. Elle en eut plusieurs enfants, parmi lesquels dom Pedro, plus tard empereur du Brésil, et dom Miguel, roi de Portugal en 1828. D’un physique disgracieux, d’une ambition démesurée, elle lassa, par ses intrigues et ses complots, la patience de son époux, qui vécut séparé d’elle de fait depuis 1806. Avide du pouvoir, instrument du parti absolutiste, monacal et espagnol, elle suscita vainement plusieurs mouvements militaires pour arriver à ses fins, mais ne réussit qu’à la fin de sa vie a faire proclamer dom Miguel souverain absolu.

CHARLOTTE DE SAVOIE, reine de France, seconde femme de Louis XI et mère de Charles VIII, née en 1445, morte à Amboise en 1483. Kde était fille d’Anne de Chypre et de Louis II, duc de Savoie. Louis XI, n’étant encore que dauphin, épousa la jeune princesse en 1450, lorsqu’elle était à peine âgée de six ans, malgré la volonté de son père Charles VII, roi de France, et ne lui témoigna, dans la suite, que des dédains. Toujours repoussée par son époux, parce qu’elle appartenait à une famille qu’il détestait, elle vécut près de lui dans une sorte de captivité jusqu’en 1483, époque do la mort de Louis XI, auquel elle ne survécut que trois mois.

CHARLOTTE (Louise). V. Carlota.

CHARLOTTE CORDAY. V. Corday.

Charlotte, touchante figure, une des créations immortelles de Goethe. Du jour où Werther a vu Charlotte, il ne peut bannir de son cœur cette chère image. Il essaye en vain d’exprimer à son ami tous les mérites de celle qu’il aime. Que dire, en effet ? Lui écrit-il quec’est un ange : ti ! chacun en dit autant de la sienne, n’est-ce pas ? « Et pourtant, je ne suis pas en état de t’expliquer comment elle est parfaite, pourquoi elle est parfaite. II suffit, elle asservit tout mon être. Tant d’ingénuité avec tant d’esprit ! tant de bonté avec tant de force de caractère I et le repos de l’âme au milieu de la vie la plus active ! » Peut-on se défendre de retracer la première entrevue de Werther et de Charlotte ? Quel spectacle délicieux que celui dont le pauvre jeune homme fut témoin quand il entra pour la première fois chez le bailli de S... Six enfants, de deux ans jusqu’à onze, se pressaient autour d’une belle jeune fille, en robe blanche, avec des nœuds de couleur rose pâle aux bras et au sein. Elletenait un pain bis, dont elle distribuait des morceaux à chacun en proportion de son âge et de son appétit. Elle donnait avec tant de douceur, et chacun disait merci avec tant de naïveté ! Toutes les petites mains étaient en l’air avant que le morceau fût coupé. Werther mène Charlotte au bal avec plusieurs de ses amies. Tout le long de la route, il s’enivre de , la voix suave et des regards charmants de la jeune fille. Au bal, il la fait valser. » Jamais, dit-il, je ne me sentis si agile. Tenir dans ses

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bras la plus belle des créatures I voler avec elle comme l’orage ! voir tout passer, tout s’évanouir autour de toi, sentir... Wilhem, pour être sincère, je fis alors le serment qu’une femme que j aimerais, sur laquelle j’aurais des prétentions, ne valserait jamais qu’avec moi ! ■ Un instant après, Werther apprit que Charlotte était fiancée à un jeune homme, alors en voyage. Pourtant Werther retourne chez le bailli : il revoit Charlotte. Il croit lire dans ses yeux qu’elle s’intéresse à lui. « Non, je ne me trompe pas, dit-il, ., je sens, et là-dessus je puis m’en rapporter a mon cœur, je sens qu’elle... Oh ! 1 oserai-je prononcer ce mot qui vaut le ciel ? Elle m’aime !... » Mais Werther prend pour amour ce qui n’est que la naïve expansion d’une âme innocente et pure. Charlotte, toute sensible qu’elle est, n’a point de passion. Albert revient : c’est son fiancé. Et le mariage doit avoir lieu bientôt. Werther ne peut rester plus longtemps. Il part ; mais, après plusieurs mois de voyage, il est attire de nouveau vers Charlotte, Une année entière s’est écoulée. Il revoit, en automne, les lieux qu’il avait vus pendant le printemps et l’été. Quel changement ! Charlotte est mariée ; mais elle reçoit Werther avec le même sourire affectueux qu’autrefois. Elle est longtemps avant de comprendre la souffrance de celui qu’elle appelle son ami. Dès lors, elle est décidée à tout faire pour éloigner Werther ; mais elle hésite a demander ce sacrifice douloureux, par compassion d’abord, peut-être aussi par un secret attachement pour son malheureux amant. Elle laisse entendre à Werther qu’il ne doit point revenir si souvent ; mais le lendemain même, malgré sa promesse, il revient. Charlotte était seule. Werther lui lut quelques pages d’Ossian. Ils ne purent s’empêcher de pleurer tous deux, en sentant leur propre infortune dans la destinée des héros d’Ossian. Les lèvres et les yeux de Werther se collèrent sur le bras de Charlotte, et le brûlaient. Il sembla à Charlotte qu’elle sentait passer dans son âme un pressentiment affreux. Ses sens se troublèrent. « Elle serra les mains de Werther ; elle les pressa contre son sein ; elle se pencha sur lui avec attendrissement, et leurs joues se touchèrent

L’univers s’anéantit pour eux. Enfin elle s’arracha à lui, toute troublée, tremblante, entre l’amour et la colère, et lui dit : « Voilà la dernière fois, Werther, vous ne me verrez plus 1 » Elle ne disait que trop vrai. L’infortuné se tua la nuit suivante. Charlotte, ainsi combattue entre son devoir et le penchant de son cœur, courageuse et pourtant sensible, forte mais sans éclat et sans héroïsme, est une création originale, d’autant plus touchante qu’elle est plus vraie. Chez elle, ce n’est point la passion qui commande, mais ce n’est pas non plus la raison : elle n’est ni entièrement maîtresse d’elle-même ni esclave de son amour. La sensibilité, tel est le fond de sa nature. Elle aime, mais d’nue affection étrangement douce et tempérée, qui réchauffe son cœur, mais ne le brûle pas. C’est quelque chose d’intermédiaire entre l’amour et l’amitié.

Cbarlo«e Brown, comédie en un acte et en prose par Mme de Bawr, représentée sur le théâtre de Ta Comédie-Française le 7 avril 1S35. L’auteur avait voulu prouver que l’inégalité des conditions ne doit pas mettre obstacle à l’union de deux amoureux, et, comme Fanc/wn la vielleuse, M»1» de Bawr disait :

L’amour ainsi qu’la nature

N’connaissent pas ces distances-la,

■ Voici, dit un critique, de quelle manière Mme de Bawr avait traité son sujet : le comte de Rasberg s’est mésallié ; fils d’un grand mare- j chai, personnage fort chatouilleux etfortrigide j sur 1 article de la naissance, il a épousé Char- i lotte Brown, la nièce d’un simple tailleur, en laissant croire à son père qu’elle appartenait à une noble et ancienne famille du même nom. La distinction de la jeune femme, l’excellente éducation qu’elle a reçue, lui permettent de se montrer digne du rang qu’elle occupe dans le monde. Mais l’embarras des époux est extrême lorsqu’arrive l’honnête Brown pour embrasser sa nièce. Que dira le grand maréchal, en voyant cet homme qu’on lui a donné pour un comte, pour un personnage, et qui apporte chez lui les habitudes et le langage d un tailleur. Heureusement le hasard, cette providence des auteurs placés dans une situation difficile, le hasard avait voulu que Brown sauvât un jour la vie à un grand-duc, qui intervient à propos pour apaiser l’indignation du grand maréchal. Celui-ci pardonne donc aux deux époux. •

Le fond de cette pièce est très-léger, on le voit, mais les détails sont charmants. Le style correct, facile, spirituel, avait le mérite de reproduire la forme d’une conversation élégante. Le rôle de Brown était très-heureusement tracé. Mlle Mars créa avec son charme habituel le personnage de Charlotte. Elle aida ainsi au succès complet de cette agréable comédie.

CHARLOTTEKBODRG, ville de Prusse, province de Brandebourg, régence de Postdam, à 5 kilom. O. de Berlin, sur la Sprée, 10,000 hab. Sources minérales et bains ; manufacture royale de porcelaine. Nombreuses villas. Beau château royal, résidence de la cour pendant l’été, bâti par Frédéric Ier, en 170G, et dans le parc duquel on admire le mausolée de la reineLouise, femme de Frédéric-Guillaume III. Ce monument est un petit temple d’ordre do CHAR

rique, dans lequel ont été inhumés la reine Louise de France (juillet 1810) et te roi Frédéric-Guillaume III, son époux (juin 1840). A

I l’intérieur, au-dessus du caveau royal, s’élèvent deux sarcophages sur lesquels reposent les statues couchées du roi et de la reine, deux chefs-d’œuvre de Rauch.

CHARLOTTENBRUNN, bourg de Prusse, province de Silésie, régence et à 22 kilom. S.-O. de Breslau, district de Reichenbach, au pied de l’Eulengebirge ; 1,200 hab.. Sources minérales renommées pour les maladies des nerfs et de la poitrine. Ces eaux, froides, carbonatées, calcaires, sodiques et ferrugineuses, connues depuis 1697, émergent, par deux sources, du grès rouge et du porphyre. Leur température est de 7° s, et leur densité de j,01062.

CHARLOTTESV1LLE, ville des États-Unis d’Amérique, k 100 kilom. N.-O. de Richmont, à 130 kilom. S.-O. de Washington, sur le versant oriental des montagnes Bleues, près de la Rivanna ; 3,956 hab. Université fondée en 1817, avec Ecoles de droit et de médecine. Les bâtiments de l’Université sont considérés comme les plus beaux de ce genre qui existent en Amérique. En février 18S5, le général Sheridan surprit le général rebelle Early dans Charlottesville, qui était un des plus grands arsenaux de l’armée sudiste, et le fit prisonnier avec 1,800 hommes.

CIIARLOTTE-TOWN, ville de l’Amérique anglaise du N., ch.-l. de l’île du PrinceÉdouard, à 930 kilom. de Québec, au centre de l’île et au fond de la baie d’Hillsborough ; 5,000 hab. Place de guerre défendue par plusieurs forts-, beau port de mer, l’un des plus sûrs et des vastes de l’Amérique septentrionale.

CHARLUS (comtes de), branche de la maison de Lévis, issue de celle de Ventadour. Elle a pour auteur Jean db Lévis, second fils de Louis de Lévis, baron de la Voûte, et de Blanche de Ventadour. Jean devint baron de Charlus, seigneur de Champagne, des Granges et des Margerides, par donation que lui en fit Catherine de Beaufort, comtesse de Ventadour, son aïeule maternelle. Il mourut en 1519, laissant de Françoise de Poitiers, sa femme, Charles de Lévis, baron de Charlus, vicomte de Lugny, seigneur de Poligny T gentilhomme ordinaire de la chambre des rois Henri II, François II et Charles IX, nommé grand maître et général réformateur des eaux et forêts de France, eu 1554. Claude de Lévis, baron de Charlus, son fils et son successeur, chambellan du duc d’Alençon, laissa, de Jeanne de Maumont, Jean-Louis de Lévis, comte de Charlus, marié à Diane de Bâillon du Lude. De ce mariage naquirent Charles, qui a continué la ligne directe, et Jean-Claude de Lévis, qui a fait la branche des Lévis, marquis de Châteaumorand. Charles II de Lévis, comte de Charlus, fils et successeur de Jean-Louis, fut capitaine des gardes du corps. Il mourut en 1662, laissant Roger de Lévis, comte de Charlus, marquis de Poligny, lieutenant général et gouverneur du Bourbonnais. Chaules-Antoine, fils de Roger, fut lieutenant général pour le roi en Bourbonnais, et père de Charles-Eugène de Lévis, lieutenant général, officier très-distingué, qui, en récompense de ses services, obtint, en 1723 des lettres patentes érigeant en duché-pairie, en sa faveur, les terres et seigneuries de Lurcyle-Sauvage, Poligny, la Baudrière, Champroux, etc., sous le nom de duché de Lévis. Il mourut en 1734, sans laisser d’enfant de Marie-Françoise d’Albert de Luynes, sa femme.

GHARLWOODIE s. f. (char-lou-di — de Charlwood, bot. angl.).Bot. Syn. de cordyline, genre de liliaeées.

CHARLY, bourg de France (Aisne), ch.-l. de cant., arrond. et à 15 kilom. S.-O. de Château-Thierry, sur la rive droite de la Marne ; pop. aggl. 1,252 hab. ; — pop. tôt. 1,774 hab. Fabriques de bonneterie, boutons, serges, draps, fonderie de cuivre.

CHARLY (GaUdé dit), artiste dramatique français, né à Paris vers 182S, d’un père, chef d’institution, qui lui donna une excellente éducation. Conduit un soir à la Comédie-Française, il en sortit, après avoir vu jouer Beauvallet dans Polyeucte, avec la résolution de se faire acteur. Malgré l’opposition de sa famille, il se présenta au Conservatoire et fut refusé ; six mois plus tard, il parvenait à s’y faire admettre. Eu 184S, sa dernière année de Conservatoire, le prix de tragédie ne lui ayant pas été décerné au concours, malgré le succès que lui avait valu le rôle d’Hamlet, il y eut émeute dans la salle et ses camarades infirmèrent par leurs applaudissements prolongés la décision du jury. Il fut alors engagé a l’Odéon, où il débuta dans le Cid, et se fit remarquer par plusieurs créations. Renonçant, sur l’avis de Bocage, à l’emploi des amoureux, auquel son physique se prêtait peu, il prit les troisièmes rôles. La direction l de l’Odéon ayant changé de mains, le jeune acteur fut congédié, et se trouva tout à coup sans ressources. Il joua à Belleville et fut engagé enfin à la Porte-Saint-Martin, en 1850 ; il prit alors le nom de Charly qu’il n’a plus quitté. La déconfiture du théâtre laissa de nouveau M. Charly sans emploi durant quelque temps ; à sa réouverture, il y a pris et depuis lors il y a tenu avec honneur l’emploi } ingrat et difficile des traîtres. Frère Tran~ I

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quille ; d’Orbee, de Benvenulo Cellini ; le bourreau, de la Jeunesse des Mousquetaires ; le jeune Horace, de la Vie d’une comédienne ; Hanuad, de Schamyl ; le prince d’Orange, qu’il a repris après M. Clarence dans le Comte de Lavernie ; Rapso, des Noces Vénitiennes ; Emery, des Carrières de Montmartre ; Jules-César et Lahire, de Paris ; Ramiro, du Gentilhomme de la Montagne ; Benito, du lioi des (les ; de Villeslecq, du Capitaine fantôme ; le général Guerrero, des Flibustiers de la Sonore, ont été ses rôles les plus remarqués jusqu’à ce jour (1884). U a abordé, grâce à la iiberté des théâtres, le rôle de Valère dans l’Auare ; mais cette excursion dans le classique n’a pas été des plus heureuses pour lui.

CHARMA (Antoine), philosophe français, né à la Charité-sur-Loire en 1801. Élève de l’École normale lorsqu’elle fut licenciéeenlsaî, M. Charma fut noté pour l’indépendance de ses idées et fut écarté de l’Université. U se livra à l’enseignement libre jusqu’à l’époque de la révolution de Juillet. M. Cousin, qui connaissait son mérite, l’appela alors a occuper la chaire de philosophie à la faculté de Caen, bien qu’il n’eût point encore passé son doctorat. Dès l’année suivante, M. Charma remplit cette formalité. Ses leçons publiques, dont le succès fut grand, ne tardèrent pas à éveiller l’attention des ultrainontains, qui lui suscitèrent les plus vives attaques. Dans son zèle fougueux, M. de Montalembert dénonça, en pleine Chambre des pairs, le savant professeur comme le propagateur de doctrines immorales, matérialistes et impies. En 1844, M. Charma fut de nouveau accusé devant le conseil supérieur de l’instruction publique, pour avoir publié dans le National du Calvados des articles sur la philosophie politique. Cependant, malgré tous les efforts de ses ennemis, M. Charma conserva, non sans peine il est vrai, sa chaire de philosophie, qu’il occupe encore.

Outre des notices biographiques et des mémoires archéologiques sur la Normandie, on doit au savant professeur des ouvrages philosophiques qui se font remarquer par une

grande force dépensée. Les principaux sont : JSssai sur les bases et les développements de la moralité humaine (IS34) ; Leçons de philosophie sociale et de logique(lS3S-SiO, 2 vol. in-s°) ; Essai sur la philosophie orientale (1S42) ; Un sommeil (1851, m-&»), etc.

CHARMANT (char-man) part. prés, du v. Charmer ; L’imagination peut nous servir en charmant nos ennuis, comme nous nuire en les exagérant.

CHARMANT, ANTE adj. (char-man, an-te

— rad. charmer). Qui charme, qui plaît par les agréments de son esprit, de son caractère, de ses manières, de sa tournure : Vous êtes charmant, en vérité. Quelle femme charmante !

Soyez l’homme du jour, et vous serez charmant.

Bûissy.

C’est peu d’être agréable et charmant dans un livre. Il fautsavoir encore et converser et vivre.

BOil. EAtl.

On rencontre souvent de ces gens a beaux mots, De ces hommes charmants qui ne sont que des sots.

Gresset.

(mante !

Elle est charmante ! elle est charmante ! elle est char- Mon cœur bout, ma main brûle et ma tête fermente.

E. AUOIEK.

U Plein de charme, agréuble, qui donne du plaisir : Des lieux charmants. Une maison charmante. Un livre charmant. De charmants récits. Un charmant souvenir. Une charmante idée. Une hospitalité charmante. Le projet est charmant. Quelle voix charmante ! Le spectacle sera charmant. La jeunesse est une chose charmante. (Chateaub.) Un homme vraiment touché dit des choses charmantes ; il parle une langue qu’il ne sait pas, (H. Beyle.)

Jérusalem renaît plus charmante et plus belle.

Racine.

Si l’or seul a pour vous d’invincibles appas, Fuyez ces lieux charmants qu’arrose le Permesse ; Ce n’est point sur ses bords qu’habite la richesse.

Boileau.

— Par ext. Piquant, amusant, singulier, bizarre, en parlant des personnes ou des choses : Ah ! il est charmant, avec ses projets d’union conjugale ! Qu’a-t-il dit à cela ? ''Jlien du tout.Mien du tout ! La réponse est charmante.

— Ironiq, Désagréable, en parlant des personnes ou des choses : Après les importuns, la pluie ; le temps est aussi chars/ant que les hommes. Quand il a pleuré il boude, quand il a boudé il s’irrite ; quel charmant petit caractère ! Vous me refusez ! vous êtes charmant en vérité !

— Substantiv. Mon charmant, ma charmante, Mot d’amitié qu’on emploie en s’adressant à quelqu’un : Ques aco {qu’est-ce là), ma charmante ? dit le vieua : garçon en se mettant sur son séant. (Balz.)

— s. m. Ce qui est charmant, ce qui plaît, ce qui est agréable : Le charmant de l’histoire, c’est que...

Et nous verrous s’il n’est point de milieu Entre le charmant et l’utile.

COItNElLLB.

■— S. f. Argot. Gale. C’est évidemment pai une antiphrase que Von pourrait peut-être