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dans sa grandeur, mais en même temps il laisse voir sa volonté inflexible de rester dans la retraite. Les moines, debout derrière le brancard, les mains cachées dans les larges manches de leur frac blanc, le visage empreint d’une humilité routinière, affectent une impassibilité qui déguise mal leur impatience. « Celui qui, d’un coin de la salle, allonge dans la pénombre sa tête macérée, dit M. Paul de Saint-Victor, est d’une beauté ascétique qui parle à l’esprit. Quelle flétrissure ardente dans ses traits ! quelle prudence de confesseur chargé des secrets d’un règne ! quel fin coup d’œil de casuiste habitué à scruter les âmes ! Il observe avec inquiétude son grand pénitent : on dirait qu’il le conseille à distance, et qu’il lui souffle sa réponse, de cette voix imperceptible qui chuchote derrière les grilles des confessionnaux ! » Sur le devant du tableau, un jeune gentilhomme, vêtu de velours noir et de satin, se fait remarquer par l’élégance et la fierté de sa tournure. D’autres personnages se tiennent à distance respectueuse, aux divers plans de la salle. À la muraille du fond est suspendu le magnifique tableau du Titien représentant l’Apothéose de la famille impériale. À gauche, l’œil plonge dans la chapelle toute resplendissante de dorures et de lumières. Cette page intéressante, qui a figuré au Salon de 1857, a obtenu les éloges à peu près unanimes de la critique. « La composition est simple, grande, a dit M. Delécluze (Débats) ; la projection de la lumière ainsi que le coloris y est traitée avec une véritable supériorité, et l’aspect général de l’ouvrage a quelque chose de magistral. » — Suivant M. de la Bédollière (Siècle), « la décoration de l’appartement, les meubles, l’architecture sont aussi remarquables d’exactitude que d’exécution ; jamais le pinceau de M. Robert-Fleury n’a été plus ferme et son talent plus élevé. » Mais écoutons M. de Pesquidoux (Union) : « De loin et au premier coup d’œil, cette toile vous surprend, vous éblouit. Qui donc a retrouvé la palette de Rembrandt ? Qui donc a répandu dans un appartement autant d’air, de transparence et de profondeur ? Quelle brosse a accroché ces coups de lumière fauve, dorée, aux mille détails de la plus riche et de la plus capricieuse ornementation ? Qui enfin a dérobé au soleil ce rayon éclatant et la fait se répandre en longue et scintillante traînée sur le marbre des dalles ?... Et si l’on approche, si l’on étudie de près cet admirable tableau, que de détails, que de beautés l’on découvre peu à peu ! que de finesse et d’expression sur les physionomies !... Si la critique voulait à toute force trouver un aliment, il faudrait remarquer les mains, qui sont certainement moins fortes et moins étudiées que les autres détails. Mais je me contente de noter cette observation, sans lui donner plus d’importance qu’elle ne mérite, et je reconnais avec tout le monde que si Charles-Quint est la meilleure toile de l’auteur, il est aussi, sans contredit, une des œuvres les plus remarquables de notre temps. » M. Alexandre Dumas (Indépendance belge) est d’avis aussi que c’est là, de tous points, un excellent tableau : « On y cherche avec un double intérêt, a-t-il dit, avec une double curiosité, le Charles-Quint qui a remué le monde, le vainqueur de Soliman et de Barberousse, le négociateur de Cambrai, puis, et surtout, le Charles-Quint intérieur, le Charles-Quint tombé dans le silence et la solitude, le Charles-Quint descendu de son piédestal, le Charles-Quint qui, suivant la charmante expression de Montaigne, « a sçeu cognoistre que la raison nous commande assez de nous coucher quand les jambes nous faillent. » Le peintre a bien compris cette double curiosité, et, dans sa composition simple, naturelle, il retrace très-bien cette histoire originale, il la représente avec un charme sérieux, une couleur ferme et forte, un parti pris de réalité, de vraisemblance, de bon sens, de raison qui indiquent un talent dans toute sa maturité. » M. de Calonne (Bévue contemporaine) pense que le Charles-Quint est le meilleur morceau de l’auteur, après le Colloque de Poissy, et il l’apprécie en ces termes : « Cette toile, de moyenne grandeur, a toutes les allures et tout le style de la grande peinture. Ce qui frappe surtout les connaisseurs, c’est l’aspect harmonieux et la solidité parfaite de la couleur. Tout est à son plan ; aucun détail n’est négligé ; les accessoires sont même traités avec beaucoup de soin, et cependant ils se soudent merveilleusement dans l’ensemble sans se nuire entre eux, sans diminuer surtout l’importance des figures, qui tiennent toute leur place et occupent parfaitement la scène. » M. Paul de Saint-Victor (Presse) n’est pas moins élogieux : « Le Charles-Quint, dit-il, est une page d’histoire écrite avec concision dans un petit cadre ; la facture en est fine, solide, accentuée dans les têtes, savamment abrégée dans les accessoires. Il y règne cette belle chaleur résultant de l’économie des clairs et des ombres, qui dégrade les plans, détache les personnages, accuse ou atténue les détails et les fait concourir à un riche effet d’harmonie. » Deux critiques, le sévère Gustave Planche (Revue des Deux-Mondes), et le malicieux M. About (Moniteur), ont jeté une note discordante au milieu de ce concert d’éloges : « Tous les personnages de la composition de M. Robert-Fleury, a dit le premier, sont bien conçus et d’un style élevé ; les figures sont dessinées avec élégance, la pantomime est vraie, les physionomies expressives. Il semble que les spectateurs devraient se déclarer satisfaits, et cependant ils témoignent peu d’empressement pour cette œuvre. Si l’on prend la peine d’étudier avec attention les diverses parties dont se compose ce tableau, le mécompte de l’auteur s’explique facilement. D’abord il a traité des sujets d’un intérêt plus vif, et puis il y a dans cette toile une part trop large faite aux accessoires. Il est utile sans doute d’indiquer la mesure de la salle où sont placés les personnages, mais il ne faut pas écrire avec tant de soin tous les détails de l’ameublement, car ces détails ne manquent jamais de distraire l’attention, et l’importance des personnages se trouve amoindrie. Avec moins de travail, M. Robert-Fleury aurait certainement réuni un plus grand nombre de suffrages. » M. About a donné à sa critique un tour plus léger en apparence, et qui n’en est que plus cruel : « M. Robert-Fleury, dit-il, a dépensé dans son tableau toutes les ressources, tous les raffinements, toutes les succulences de la couleur. Le regard entre avec joie dans cette vaste salle de réception ; l’esprit respire à l’aise dans cet espace qu’on pourrait mesurer géométriquement. Le jour y abonde, y circule et conquiert tous ses droits dans les recoins les plus intimes. L’ordonnance du sujet est magistrale : c’est ainsi que Titien aurait placé les figures. Il les aurait dessinées autrement. Lorsqu’on voit cette belle composition et cette couleur merveilleuse associées à un dessin si faible, ou plutôt si affaibli, on songe involontairement aux tableaux que Titien a pu peindre vers Je centième anniversaire de sa naissance ; ou si vous préférez une autre comparaison, on croit voir une œuvre de sa jeunesse, copiée habilement par une demoiselle. M. Robert-Fleury s’efface, il abdique ; il ressemble à un libre penseur qui, dans le relâchement du grand âge, s’abandonne aux mains d’un directeur. Il a sacrifié le dessin qu’il avait. Sa touche est fatiguée et vieillotte ; Sous son pinceau mal assuré, les muscles se détendent, les mains se dénouent, la figure humaine se liquéfie ; à peine s’il retient certaines formes dans le réseau de la couleur. » On ne peut avoir une méchanceté plus spirituelle, et je crains bien que le plaisir de décocher des épigrammes aussi finement acérées n’ait entraîné M. About à dépasser sciemment les bornes de la justice. Le Charles-Quint de M. Robert-Fleury n’est assurément pas une œuvre irréprochable ; mais, tel qu’il est, il mérite d’être cité comme une des productions les plus sérieuses de notre école contemporaine.

Charles prêtant serment entre les mains des bourgmestres et échevins d’Anvers (L’ARCHIDUC), fresque de M. Leys ; hôtel de ville d’Anvers. La scène se passe en 1515. Le futur empereur d’Allemagne, en pourpoint et haut-de-chausses de soie blanche, avec manteau de la même étoffe doublé de rose, est debout sur une sorte d’estrade ; il étend la main sur l’Évangile et prête serment, en qualité de comte de Flandre, en présence de Marguerite d’Autriche, sa tante, de Marguerite d’York, sœur d’Édouard IV, et de divers autres personnages de la cour placés à gauche derrière lui. À droite se tiennent les magistrats d’Anvers, qui écoutent le prince avec une gravité mêlée de respect. Du même côté, sur les degrés de l’estrade, on voit l’évêque d’Anvers entouré de son clergé, et plus bas, assis sur la première marche, des hérauts d’armes, vêtus de pourpoints bruns, à crevés blancs, et qui portent des écussons armoirés. Un de ces hérauts, vu en entier, est d’une tournure magnifique, les autres sont hardiment coupés par le cadre. Cette belle composition fait partie d’une série de peintures murales exécutées dans la grande salle de l’hôtel de ville d’Anvers ; M. Leys en a fait une reproduction sur toile qui a figuré à l’exposition universelle de 1867, où cet artiste a remporté une des grandes médailles d’honneur décernées par le jury international.

Charles-Quint et la duchesse d’Étampes, tableau de M. Ch. Comte ; Salon de 1863. On lit dans les Mémoires de Martin du Bellay ; « Pendant son séjour à Fontainebleau, en 1540, l’empereur Charles-Quint, invité par la duchesse d’Étampes à un grand festin, laissa tomber devant elle, en se lavant les mains, un diamant d’un grand prix. La dame le ramassa et voulut le rendre. L’empereur la contraignit de le garder en lui disant qu’il était tombé en de trop belles mains pour qu’il pût le reprendre. » Ce sujet a inspiré à Révoil une composition toute pleine d’intentions spirituelles, mais d’une exécution un peu léchée, suivant la critique qu’en fit M. Guizot (Salon de 1810). Le tableau de M. Comte est remarquable surtout par la finesse avec laquelle sont peintes les étoffes, les tentures, les boiseries de la vaste salle où se passe la scène ; les personnages ont des tournures d’une grande élégance ; l’ensemble est d’une couleur harmonieuse.

Charles-Quint visitant le château de Gand, tableau de M. Charles Comte ; Salon de 1866. Avant de se retirer au monastère de Saint-Just, le vieil empereur, appuyé sur le bras d’un jeune écuyer, suivi par les officiers et quelques femmes de son ancienne cour, parcourt les appartements déserts du château où s’est écoulée sa jeunesse. Il s’est arrêté, avec sa suite, dans la grande salle de la Toison-d’Or, jadis pleine de bruit, d’éclat, de luxe, aujourd’hui solitaire et nue ; une immense tapisserie de haute lisse, qui couvre toutes les murailles, représente l’expédition des Argonautes. « Ce fond de nuances vives, mais très-harmonieuses entre elles, est traité avec une entente remarquable du coloris, dit M. Maxime Du Camp ; en effet, au lieu de nuire aux personnages, ces tons gais les font ressortir et leur donnent une valeur relative fort heureusement trouvée. Toutes les têtes, depuis celle de Charles-Quint jusqu’à celle de son dernier homme de suite, sont fines, expressives, modelées peut-être d’une façon un peu trop restreinte, mais vigoureuse et en rapport direct avec le sujet. »


CHARLES VI, deuxième fils de l’empereur Léopold Ier, né en 1685, mort en 1740. Il fut le compétiteur de Philippe V à la couronne d’Espagne, fit la guerre dans la péninsule, et, tour à tour vainqueur et vaincu, pénétra deux fois jusqu’à Madrid. La mort de son frère Joseph Ier lui donna la couronne impériale (1711). Il continua néanmoins la guerre de la Succession ; mais, abandonné par ses alliés, il dut se résigner à signer le traité de Rastadt, qui lui donnait en compensation de l’Espagne le Milanais, Mantoue, l’île de Sardaigne et les Pays-Bas. En 1715, il prit parti pour les Vénitiens contre les Turcs, et les troupes impériales commandées par le prince Eugène remportèrent les victoires de Peterwardein et de Belgrade, qui amenèrent le traité de Passarowitz (1718), en vertu duquel il prit possession de Belgrade, de Temeswar et d’une partie de la Servie et de la Valachie. En 1733, il s’engagea dans la guerre sanglante de la succession de Pologne, se déclara avec la Russie pour le fils d’Auguste II, essuya une série continuelle de revers, et dut sacrifier à la paix de Vienne (1735) Naples, la Sicile, une partie du duché de Milan et toute la Lorraine. Son alliance avec la Russie ne lui fut pas plus favorable dans la guerre qu’il entreprit ensuite contre les Turcs, et il y perdit ses conquêtes précédentes. Pendant une partie de sa vie, il avait lutté pour faire agréer des puissances européennes la pragmatique sanction, par laquelle il assurait sa succession à sa fille unique Marie-Thérèse.


CHARLES VII (Charles-Albert), fils de Maximilien-Emmanuel, électeur de Bavière et gouverneur des Pays-Bas, né à Bruxelles en 1697, mort à Munich en 1745. Il passa sa jeunesse à la cour impériale, servit dans les guerres contre les Turcs, épousa en 1722 la fille cadette de Joseph Ier, succéda en 1726 à son père dans l’électorat de Bavière, protesta contre la pragmatique sanction de Charles VI, et se posa comme le compétiteur de Marie-Thérèse pour la souveraineté des États autrichiens. Appuyé par la France et l’Espagne, il se fit reconnaître comme archiduc d’Autriche à Luiz, roi de Bohème à Prague, fut ensuite élu unanimement empereur et se fit sacrer à Francfort des mains de son frère l’archevêque de Cologne (1741). Mais les Hongrois se soulevèrent pour Marie-Thérèse, et, à la suite d’une guerre sanglante, Charles vaincu, chassé deux fois de ses États héréditaires, mourut de chagrin dans sa capitale, où une diversion de Frédéric II lui avait permis de rentrer. Son fils lui succéda comme électeur et s’empressa de reconnaître comme empereur François Ier, époux de Marie-Thérèse.


PRINCES D’ALLEMAGNE
rangés par ordre alphabétique des États :

CHARLES (l’archiduc), fils de l’empereur d’Autriche Léopold II, né à Vienne en 1771, mort en 1847. Il commanda l’avant-garde du prince de Cobourg dans les campagnes de 1793, et fut nommé peu après gouverneur des Pays-Bas et feld-maréchal. Appelé en 1796 au commandement de l’armée du Rhin, il eut quelques succès sur Moreau à Rastadt, sur Jourdan à Amberg et à Wurzbourg, mais s’attarda à prendre Kehl pendant que Bonaparte triomphait en Italie. Il franchit enfin les Alpes pour prendre le commandement de l’armée impériale, décimée à Arcole, et malgré ses talents n’essuya que des revers. En 1799, il battit Jourdan sur le Rhin, passa en Suisse, fit assaut de manœuvres et d’audace avec Masséna, mais sans résultat, et fut rappelé sur le Rhin. Privé de son commandement par suite de ses dissensions avec les généraux russes, il accepta le gouvernement de la Bohême, fut rappelé après le désastre de Hohenlinden, réorganisa l’armée, combattit jusqu’à la paix de Lunéville (1801), commanda une armée, en Italie dans la campagne de 1805, gagna la victoire de Caldiero sur Masséna, mais fut forcé d’accourir à la défense des États héréditaires, se porta en Bavière en 1807, fut défait dans plusieurs actions importantes où il avait Napoléon pour adversaire, à Eckmühl, à Essling, à Vienne et à Wagram en 1809, où il lutta avec un talent qui fit flotter la victoire et la rendit indécise. Découragé, fatigué surtout de voir ses plus belles combinaisons compromises par des généraux incapables, il résigna son commandement et vécut depuis dans la retraite. L’archiduc Charles était un stratégiste de premier ordre et l’un des bons généraux de son temps. Au sein d’une cour qui professait les principes de l’absolutisme le plus complet, l’archiduc Charles nourrissait des idées libérales, et encourut la défaveur impériale. Il portait une sincère affection au duc de Reichstadt. On a de lui deux ouvrages célèbres : Principes de la stratégie expliqués par les opérations de la campagne d’Allemagne en 1796 (Vienne, 1814) ; Histoire de la campagne d’Allemagne et de Suisse en 1799' (Vienne, 1819).


CHARLES-GUILLAUME, margrave de Bade. V. Bade.


CHARLES-FRÉDÉRIC, grand-duc de Bade. V. Bade.


CHARLES-ALBERT, électeur de Bavière et empereur d’Allemagne. V, Charles VII.


CHARLES-THÉODORE, électeur de Bavière. V. Bavière.


CHARLES Ier, duc de Brunswick. V. BRUNSWICK.


CHARLES, prince de Hesse, né à Sleswig en 1744, mort en 1836. Il fut successivement lieutenant du roi de Danemark, en Norvège, dans les duchés de Holstein et de Sleswig, et reçut le titre de feld-maréchal général en 1814. Il a laissé des Mémoires sur la campagne de 1788 en Suède.


CHARLES Ier ou CHARLES-FRÉDÉRIC, duc de Holstein-Gottorp, né à Stockholm en 1700, mort en 1739. Il était fils de Frédéric IV, à qui il succéda à l’âge de deux ans. Pendant sa minorité, son oncle, Christian-Auguste, gouverna le duché, qui eut beaucoup à souffrir lors de la guerre entre le Danemark et la Suède (1709-1720). Le jeune duc, forcé de quitter ses États, n’y rentra qu’en 1720, après la conclusion de la paix de Friedrichsbourg. Par cette paix, il fut dépouillé d’une partie du Sleswig, dont s’empara le Danemark, et qu’il s’efforça vainement de recouvrer.


CHARLES II ou CHARLES-PIERRE-ULRICH, duc de Holstein-Gottorp et empereur de Russie. V. Pierre III.


CHARLES-LÉOPOLD, duc de Mecklembourg-Schwerin, né en 1679, mort en 1747. Il prit possession du duché à la mort de son frère Frédéric-Guillaume. Parent de Pierre le Grand, il se déclara en sa faveur pendant les guerres que le czar eut avec Charles XII de Suède. Non-seulement le Mecklembourg eut à souffrir des ravages de la guerre, mais encore il se vit écrasé d’impôts par Charles-Léopold et en appela, en 1728, à l’empereur d’Allemagne, Charles VI, qui déclara le duc déchu de ses droits, et confia l’administration au frère de ce dernier.


CHARLES, duc de Mecklembourg-Strelitz, né en 1785, mort en 1837. Il était beau-frère du roi Guillaume III de Prusse. Lieutenant général dans l’armée prussienne en 1813, il se distingua dans plusieurs combats contre les Français, commanda la garde royale lors de l’entrée des alliés à Paris en 1815, puis devint président du conseil d’État de Berlin en 1825. Ce prince joignait aux talents pratiques et militaires des facultés poétiques assez remarquables.


CHARLES Ier (Alexandre), duc de Wurtemberg, né en 1684, mort en 1737. Il se conduisit avec éclat pendant la guerre de la succession d’Espagne, notamment à Cassano en 1705, et à Landau en 1713, qu’il défendit vaillamment contre le maréchal de Villars, puis il prit part à la guerre contre les Turcs (1716-1718). Charles fut successivement nommé feld-maréchal, gouverneur de Belgrade, commandant du royaume de Servie ; puis, à la mort de Louis-Eberhard, en 1733, il devint duc de Wurtemberg.


CHARLES II (Eugène), duc de Wurtemberg, né en 1728, mort en 1793. Il était tout enfant lorsqu’il succéda à son père Charles Ier en 1737. Il reçut son éducation à Berlin, prit les rênes de l’État entre ses mains en 1744, et mérita le surnom de Père du peuple en s’occupant exclusivement de tout ce qui pouvait contribuer à améliorer physiquement et intellectuellement le sort des populations wurtembergeoises. C’est à lui qu’on doit la fondation de l’université de Stuttgard.


CHARLES Ier (Frédéric-Alexandre), roi régnant de Wurtemberg, né à Stuttgard en 1823, est le fils unique du roi Guillaume Ier et de sa troisième femme, Pauline, fille du duc Louis de Wurtemberg. Il acheva ses études aux universités de Tubingue et de Berlin, et eut pour la première fois l’occasion de prendre part aux affaires en 1848, pendant une absence de son père. Dès cette époque, ses actes donnèrent une haute idée de son caractère élevé et de ses tendances libérales. Plus tard, pendant une seconde absence du roi Guillaume, il ne jouit pas d’une autorité aussi illimitée que l’eût désiré l’opinion publique ; et la volonté paternelle l’empêcha dans la suite d» faire valoir ses idées progressives au sein du conseil d’État. Charles Ier a succédé à son père le 25 juin 1864, et son avènement a été signalé par l’introduction de réformes radicales, tant dans la politique intérieure que dans la politique extérieure du Wurtemberg. Dans les affaires d’Allemagne, il a suivi la ligne politique des États moyens, et, dans le conflit entre l’Autriche et la Prusse, il s’est déclaré contre cette dernière puissance (v. Wurtemberg). Il a épousé, en 1846, la grande duchesse Olga, née en 1822, fille de l’empereur Nicolas, de laquelle il n’a pas eu d’enfants.


CHARLES-AUGUSTE, grand-duc de Saxe-Weimar-Eisenach, né en 1757, mort en 1828. Il était fils du duc Ernest-Auguste-Constantin, qui mourut moins d’un an après sa naissance, et auquel il succéda sous la tutelle de sa mère, Amélie de Brunswick. Celle-ci, qui était encore elle-même sous la tutelle de son propre