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lés chapeaux de qualité mélangée, mais ces mesures vexatoires n’eurent aucun résultat. De nos jours, l’industrie des chapeaux en France, pratiquée surtout à Anduze, à Lyon et à Paris, doit aux fabricants de cette dernière ville ses développements les plus notables. Leur habileté s’est appliquée à la chapellerie de feutre, de soie, aux chapeaux mécaniques, qui sont d’invention parisienne. Les gens qui se livrent à cette industrie se divisent en deux classes : les fabricants, et les façonniers, qui produisent les galettes et les tissus. Puis viennent les marchands, qui bordent, garnissent les chapeaux, et leur donnent la tournure nécessaire avant de les faire figurer dans leurs vitrines. Une autre industrie chapelière plus modeste est celle qui consiste à réparer les vieux chapeaux ; on lui attribue un personnel d’un millier environ de raccommodeurs et de vendeurs. « Donnez-moi 4 fr. et votre vieux chapeau, et je vous en donne un neuf, » lisonsnous sur les affiches de ces industriels. Si neuf, en effet, que tel élégant qui porte crânement une coiffure payée bien cher ne se doute pas que le même couvre-chef a été porté des années entières par son laquais. Et pourtant, le chapeau, c’est le thermomètre de la fortuno d’un homme. De là cette chanson populaire dont le trait final nous paraît un peu énigmatique :

Les chapeaux sont gra3,

Parce qu’on n’en a guère ; Les chapeaux sont gras,

Parce qu’on n’en a pas. Ici, ouvrons une parenthèse ; le besoin s’en fait sentir. Celui de nos collaborateurs qui a péché ce quatrain, sans doute dans les flancs caverneux d’une de ces énormes encyclopédies qui ont moins d’esprit qu’elles ne sont grosses a fait usage d’un singulier euphémisme en disant que le dernier vers est énigmatique ; c’est idiot qu’il aurait fallu dire. Voici le couplet type dans toute sa splendeur ; il appartient à une vieille chanson bourguignonne • Les coucous sont gras Parce qu’on n’en tue guère ;

Les coucous sont gras Parce qu’on n’en tue pas. La crainte que l’on a, c’est de tuer son père, Son cousin germain, son oncle ou son frère. Les coucous sont gras, etc.

Eh bien ! là, sans amour-propre de clocher, nous préférons ce refrain gaulois au chapeau gras des encyclopédies.]

Mieux vaut, toutefois, ne pas avoir de chapeau qu’en porter deux à la fois, comme il advint un jour à Lablache, ce grand chanteur qui était aussi poète. On sait combien grandes étaientles distractions de ce gros Italien nonchalant jusqu’à l’immobilité complète, rêveur jusqu’à l’extase. Un jour, le roi de. Naples le fait appeler ; il attend son tour d’audience, dans la salle qui précède le cabinet du roi, et demande la permission de garder son chapeau, parce qu’il est enrhumé. Bientôt on l’entoure, on provoque cette causerie spirituelle et pleine de verve qui, pour les amis intimes, valait les plus beaux succès de théâtre. Tout à coup, au milieu du feu de la conversation, on vient l’avertir que Sa Majesté est disposée à le recevoir. Il se hâte, saisit un chapeau qui était là sur une table, et entre triomphalement chez le roi, un chapeau à la main et l’autre sur la tête. « Que voulez-vous faire de ce chapeau que vous tenez à la main, mon cher Lablache ? » lui dit le roi en riant. Lablache reste interdit, ci Pardon, sire ; mais je ne comprends pas... — C’est moi qui ne comprends pas à quoi peut vous servir ce chapeau. — Mais, sire... À me coiffer, » reprit l’artiste en faisant un geste démonstratif, c’est-à-dire en portant sa main droite armée d’un chapeau à sa tête couverte d’un autre chapeau. Ce fut alors seulement qu’il s’aperçut de sa méprise, et il se mit à se confondre en excuses et en révérences, un chapeau de chaque main. Sa Majesté Sicilienne riait aux éclats ; jamais Lablache ne l’avait fait rire à ce point, dans ses rôles bouffes les plus désopilants.

La fabrication des chapeaux de femme est une industrie exclusivement parisienne ; car on sait que ces jolis riens, destinés à faire valoir la beauté des dames, ne deviennent modes, c’est-k-dire n’ont un cachet d’élégance réel et consacré, qu’à la condition d’avoir été faits à Paris. Ce sont des doigts féminins qui seuls construisent ces prodiges de tulle, de fleur3 et de rubans, qui n’ont qu’un seul défaut, bien atténué d’ailleurs, celui de cacher de beaux cheveux noirs ou blonds, vrais ou faux.

Pendant les dernières années qui précédèrent la Révolution, les femmes avaient abandonné la coiffure en cheveux pour prendre les chapeaux. En 1784, la mode des chapeaux de paille étant venue d’Italie, toutes les dames voulurent en porter, et le bonnet fut abandonné aux femmes du peuple ; mais que de formes diverses, que d’ornements variés, souvent bizarres, sur les nouveaux chapeaux ! Tantôt c’était un fond vertical comme nos tuyaux de poêle, et perdu dans des flots de rubans ; tantôt une passe énorme roulée en entonnoir et surchargée de plumes et de fleurs. Dans le court espace de deux années, les chapeaux changèrent dix-sept fois de forme ; la dernière se nommait chapeaux à la Caisse d’escompte, c’est-à-»dire sans fonds, comme cette caisse.

Aux chapeaux de paille succédèrent, peu de temps avant la Révolution, les petits clîîtpeaux de soie ornés de plumes et de fleurs, et coquet CHÀP

tément inclinés sur le côté de la tête, dit l’historien des Modes et parures. » Plus d’une jeune marquise, rabaissant son toupet et laissant au clou ses postiches, courait les magasins du boulevard en chapeau de soie ; » mais cette forme décente et modeste ne pouvait pas être de longue durée, et les femmes, toujours avides de nouveautés, s’avisèrent de porter des chapeaux dont les dimensions et les ornements étaient d’un goût plus que douteux. C’est alors qu’on vit apparaître le chapeau à la BellePoule, coiffure gigantesque représentant un vaisseau avec tous ses agrès et apparaux, voire ses canons en batterie ; de la même époque datent les chapeaux en trophée militaire, avec des cymbales, des étendards, etc.

Le Directoire renchéritencoresur les excentricités des chapeaux du règne de Louis XVI : les merveilleuses adoptèrent et délaissèrent tour à tour le chapeau à la primerose, lié d’une fanchon négligente ; le chapeau turban, le chapeau rond à l’anglaise, e chapeau à la glaneuse, le chapeau Spencer, le chapeau castor, le chapeau à la Lisbeth, le chapeau à damier ; puis revint le chapeau de paille, après et avant, et tant d’autres qu’il devient impossible, non pas seulement de décrire, mais d’énumérer.

Sous l’Empire, sous la Restauration, -sous Louis-Philippe et de nos jours, les chapeaux de femme ne furent guère qu’un prétexte à combiner, à entremêler, à enlacer le velours, la soie, les fleurs, les rubans et les dentelles, selon le goût et le caprice des marchandes de modes, intéressées à changer le plus souvent possible la forme et les accessoires d’une coiffure dont elles ont le monopole.

Aujourd’hui, nos dames se contentent, en fait de chapeau, de poser sur leur occiput un petit disque circulaire retenu par des brides et flanqué d’un bouquet. On ne sait pas vraiment où s’arrêtera cette gradation descendante dans le système microscopique. On croirait, ma foi, que le sexe enchanteur a juré de jeter son... chapeau par-dessus les moulins.

■— Blas. La république suisse, au lieu de couronne, porte un chapeau. La communauté des chapeliers porte : D’or, au chevron d’asur accompagné de trois chapeaux de cardinaux, de gueules. Le chapeau est un des ornements extérieurs de l’écu des prélats. Le chapeau des cardinaux est de gueules, garni de deux longs cordons d’où pendent des houppes ou glands de même ; ces cordons sont entrelacés et ont cinq rangées de liouppes de chaque côté dans cet ordre : l, 2, 3, 4 et 5, ce qui fait quinze houppes de chaque côté. Le chapeau des archevêques et des évêques est de sinople, à dix houppes de chaque côté, en quatre rangs : 1, 2, 3 et 4. Les évêques ne portaient autrefois que six houppes ; aujourd’hui, presque tous en mettent dix de chaque côté, et les archevêques ne sont distingués des évêques que par la croix tréfiée d’or, qu’ils posent en pal au-dessus de leurs armes-, entre la couronne et le chapeau. En France, les abbés n’ont point de chapeau ; cependant Vulson de La Colombière dit qu’ils doivent mettre au-dessus de leur écu un chapeau de sable à trois houppes de chaque côté. C’est l’usage des protonotaires du saint-siège ; mais cette dignité ecclésiastique n’est pas reconnue et n’a pas de rang en France. Les cardinaux portaient autrefois de simples mitres. Ce ne fut qu’en 1245, au concile de Lyon, que le pape^Iunocent IV leur donna le chapeau rouge, et quand ils commencèrent à le porter, ils ne l’accompagnèrent pas du nombre de houppes qu’ils portent aujourd’hui ; ils n’en portaient pas des deux côtés de leurs armes, mais seulement sept Ou huit liés ensemble au-dessous de la pointe de l’écu, comme on en voit encore des exemples dans des peintures anciennes. Dans la suite, ils commencèrent à en mettre des deux côtés, puis ils en augmentèrent peu à peu le nombre jusqu’à quinze. <Sn voit même, dans quelques peintures, des armes de cardinaux où il y a jusqu’à vingt houppes de chaque côté, sans toutefois que cet usage ait jamais été adopté ; cette exagération était une flatterie ou venait de l’ignorance des peintres. Le chapeau rouge des cardinaux, pendant les cinquante premières années qui suivirent son institution, ne servit que dans les cérémonies. Ce ne fut que plus tard que ce chapeau tiguradans les armoiries. Le P. Ménestrier dit que ce fut Tristan de Salazar, archevêque de Sens, qui introduisit cet usage ; il fit sculpter ses armes en plusieurs eudroits de sa métropole, et à Paris, sur l’hôtel qu’il fit bâtir dans le quartier Saint-Paul, on voit un chapeau sur 1 écu de ses armes. Ce prélat mourut en 151S. Quelques auteurs héraldiques modernes donnent treize houppes aux archevêques et onze aux évêques ; d’autres n’en donnent que dix aux évêques et douze aux archevêques ; la vérité est que l’usage actuel en donne dix de chaque côté, tant aux archevêques qu’aux évêques.

Dans le blason, le mot chapeau se prend quelquefois pour le bonnet ou la couronne qui est entre l’écu et le cimier. Le cimier se porte Sur le chapeau, et le chapeau sépare le cimier de l’écu, car c’est une règle du blason que le cimier ne touche jamais immédiatement l’écu.

— Prestidig. Tour du chapeau. Il est peu de séances de prestidigitation où le tour du chapeau ne soit exécuté. Le chapeau est, dans ce cas, la corne d’abondance d’où l’escamoteur fait sortir une foule d’objets. Ce tour paraît d’autant plus extraordinaire, qu’on ne peut lui supposer aucune préparation, le chapeau

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étant emprunté au premier venu d’entre les spectateurs, et servant à l’instant même h opérer le prodige. Le tour du chapeau est très-varié ; il se modifie selon l’opérateur.’On y prépare des omelettes, des gâteaux, des plum-puddings ; on y fait apparaître des fleurs, des journaux, des jouets, des animaux même, tels que lapins, tourterelles, cochons d’Inde, etc. Comte en retirait toujours un trousseau complet d’enfant en. nourrice, et chaque objet lui servait de prétexte pour des plaisanteries à l’adresse du propriétaire du chapeau ; d’autres y ont fait trouver d’énormes boulets de canon et jusqu’à des lanternes allumées. Mais l’apparition la plus surprenante dans un cha~ peau fut, sans contredit, celle que le prestidigitateur Philippe réalisa en 1842 : il sut extraire du chapeau une si grande quantité de plumes, qu’elles auraient suffi pour faire un édredon. L’étonnement des spectateurs venait surtout de l’impossibilité apparente de faire tenir tout cela dans un chapeau. On ignorait sans doute que la plume peut se comprimer assez aisément au centième de son volume apparent.

Mais comment peut-on introduire ces divers objets dans un chapeau sous les yeux mêmes des spectateurs ? Rien de plus facile. On prend ces oojets derrière une table, et on les introduit prestement dans un moment où, par un artifice beaucoup trop long à décrire ici, on détourne l’attention de l’assemblée. Cet artifice, en escamotage, se nomme un temps, et nul ne peut se soustraire à son influence.

— Allus. littér. Dans son chapitre des chapeaux, Allusion à un passage de Molière, dans sa comédie le Médecin malgré lui :

SGANARELLE,

Hippocrate dit... que nous nous couvrions tous’deux.

GÉRONTE.

Hippocrate dit cela ?

SGANARELLE.

Oui.

GÉRONTE.

Dans quel chapitre s’il vous plaît ?

SOANARELLE.

Dans son chapitre... des chapeaux.

Dans l’application, qui est toujours plaisante, ces mots se disent quand, pressé d’indiquer à quelle source on a puisé une citation, un argument, on se trouve dans l’impossibilité de le faire. On échappe ainsi à la nécessité de répondre catégoriquement :

« Je m’aperçus que je m’étaisun peu avancé en m’appuyant sur l’autorité de Montesquieu, et je le compris encore mieux au sourire ironique de mon adversaire.

— Dans quel passage de l’Esprit des loist me dit-il, puisez-vous cette opinion ?

b Et comme j’hésitais à répondre : — Parbleu ! exclama un charitable auditeur, dans le chapitre des chapeaux. »

(Panthéon littéraire.)

« Ce passage des Mémoires du duc de- Luynes ne semble-t-il pas indiquer qu’à cette date de 1738 et autre part qu’à la cour, lorsqu’on n’était pas en cérémonie, on dînait encore le chapeau sur la tête ? C’est au reste une simple question que je propose : Hippocrate a oublié de la traiter dans son fameux chapitre des chapeaux. »

Sainte-Beuve, Causeries du lundi.

— Allus. bist. Chapeau ilo Gessler. AI —bert Ier, empereur d’Allemagne, ayant eu à se plaindre des cantons de Schwitz, Uri, Unterwalden et- Lucerne, avait ordonné à ses baillis, ou avoyers, de redoubler de sévérité. L’un d’eux, Hermann Gessler, exagérant encore le, s ordres de son maître, signala son zèle par des actes de la plus révoltante tyrannie. Il fit arborer un chapeau sur la place publique d’Altorf (peut-être le chapeau ducal, suivant la conjecture du célèbre historien J. de Muller) et voulut obliger tous les Suisses îf le saluer en passant. Un homme de la campagne, Guillaume Tell, refusa de so soumettre à cette humiliation. Le gouverneur le fit arrêter, et, le sachant très-babile archer, le condamna à abattre avec une flèche une pomme placée sur la tête de son jeune fils, épreuve terrible dont il sortit victorieux. Quelques jours après, Guillaume Tell perçait le tyran lui-même, et l’épisode du chapeau de Gessler se terminait par l’affranchissement des quatre cantons.

On rappelle le chapeau de Gessler à propos d’une prétention humiliante, à laquelle on refuse de se soumettre :

« En vain les tuyaux de pompes, dirigés sur l’indiscipliné cuisinier, l’inondent d’une eau amère ; en vain les menaces éclatent de toute part ; ferme comme un rocher au milieu des flots mutinés, il s’écrie :

— Fussiez-vous vingt fois plus nombreux, vous ne viendriez pas à bout de me soumettre aux lois extravagantes de votre père la Ligne, dont ma fierté veut s’affranchir. Non, je n’aurai pas salué le chapeau de Gessler ni la cheval de Caligula ; non, je ne serai pas baptisé. » Jacques Arago, Voyage autour du Monde.

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« La Suisse fait mieux que de ne rien dépenser pour l’entretien de ses troupes ; elle vend ses soldats, elle en tire un revenu. Ce qui ruine partout les nations lui fait profit à elle. Je ferai même observer, à ce propos, que la Suisse républicaine ne vend ses soldats qu’aux monarchies absolues. À Palerme, c’est un compatriote de Guillaume Tell qui vous force à mettre chapeau bas devant une affiche de spectacle collée sur un mur, sous prétexte que ce mur est celui du palais du roi. » Toussenel, les Juifs.

« Le censeur le plus terrible aujourd’hui, c’est ce public que toute vérité hardie importune et blesse, qui met ses préjugés au bout d’une perche, et veut, comme Gessler, qu’on leur âte son chapeau ; qui se plaît aux pensées creuses, aux grandes phrases ; qui a peur d’une idée neuve ou d’un trait vif, comme un oiseau de nuit d’un rayon de soleil, et n’admire un journaliste que s’il écrit en style do revue les ponts-neufs de la politique et de la morale officielle, b

Francisque Sarcey, Opinion nationale.

— AllU3. littér. II mirait volontiers écrit sur son chapeau : C est moi qui suis Guillot, berger de ce troupeau, Allusion à la fable de La Fontaine, le Loup devenu berger : Il s’habille en berger, endosse un hoqueton,

Fait sa houlette d’un bâton,

Sans oublier la cornemuse.

Pour pousser jusqu’au bout la ruse, Il aurait volontiers écrit sur son chapeau : ■ Ces* moi gui suis Guillot, berger de ce troupeau. «

Dans l’application, ces vers se disent de ceux qui affichent leurs titres, leurs qualités, etc. :

h Ce nouveau forban, cet homme, pour lequel Crapart affecte un si profond dédain, c’est celui-là même que, quelques jours auparavant il opposait avec tant d’éloges à l’abbé Royou, comme le véritable auteur de l’Ami du roi, et qui, se présentant à son tour aux souscrip teurs avec le certificat que les éditeurs du journal lui avaient solennellement délivré, leur criait : C’est moi qui suis Montjoye, berger de ce troupeau. Que s’était-il donc pdSsé en si peu de jours ? »

(Histoire de la presse.)

« La douleur de Gertrude se manifesta de la manière la plus bruyante. En toute occasion, elle racontait l’histoire de son cher Joseph Mayn. Elle aurait volontiers écrit sur son chapeau : C’est moi gui suis Gertrude, la femme du plus grand musicien et du plus grand fou de Munich. » Clément Caragbel.

« Il y a encore l’affreux bonhomme arrivé à Paris en sabots à dix ans, et dévenu millionnaire a trente, à force d’ordre. Il le dit partout et à" tous ; Récrirait sur les murs, •l’écorce des hêtres et la colonnade du Louvre : C’est moi qui suis ***, berger de ce million. » (le Figaro.)

« Les gouvernements qui sont le plus positivement et le plus visiblement dévoués à la cause de l’amélioration populaire ne sont pas ceux qui l’écrivent le plus sur leur chapeau. » Michel Chevalier, Lettres sur l’orga nisation du travail.

Chapeau (le petit). Il s’agit, bien entendu, du petit chapeau de Napoléon, ce chapeau si célèbre dans l’histoire et dans la légende, que les vieux soldats ont vu aux Pyramides et au Kremlin. C’est ce même chapeau que l’empereur ôta de sa tête, quand il visita le tombeau du grand Frédéric. Mais est-il bien vrai quo Napoléon ait toujours porté le même chapeau ? On se demande aussi pourquoi ce nom de petit chapeau ? Bonaparte avait la tête grosse et le front large. Était-ce une manière tamilière de désigner l’illustre capitaine dont la stature était peu élevée ? Disait-on à l’armée le Petit Chapeau, comme on disait le Petit Caporal ? On a brodé diverses anecdotes sur ce petit chapeau. Laquelle est authentique ? Aucune probablement. On voit au Louvre (Musée des Souverains) plusieurs chapeaux de Napoléon : ils ne sont nullement de petite dimension ; le feutre en est assez grossier. Il y a aussi un chapeau dans le reliquaire impérial de la chapelle des Invalides.

On sait que le petit chapeau fut donné par l’empereur au fameux peintre d’histoire Gros, qui avait été chargé de peindre la bataille d’Eylau. Gros s’en servit pour son tableau et ne le rendit jamais. Après sa mort, il fut vendu aux enchères publiques et acheté par le docteur Delacroix, pour la somme de 2,047 fr. À l’époque du retour en France des cendres de Napoléon, M. Delacroix offrit- ce chapeau au gouvernement de Louis-Philippe. L’offre fut acceptée, et, après la cérémonie de la translation des cendres, il fut déposé a l’hôtel des Invalides. Mais est-ce le vrai, l’unique petit chapeau ? Grave question historique.

Chapeau de paille d’Italie (lb), vaudeville en cinq actes, par MM. Marc Michel et Labiche, représenté sur le théâtre du. Palais. Royal, le 20 août 1851. Cette pièce est un im*■