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CHEHBïUSTAN, ville du royaume de Perse, a 350 kilom. S.-E, de Téhéran, ch.-l. de la iirovince de ICouhistan et du district de Terbidjan. Fabrique et commerce de lainage.

CHEHREZOUR, pachalik de laTurquie d’Asie, dans le liourdistan, situé entre ceux de Van au N., de Diarbékïr et de Bagdad à l’O., ’ de Bagdad au S.t et la Perse à l’E. Ce pays esc traversé du N.-O. auS.-E. par des montagnes qui se rattachent aux monts-Hamezin ; ses principales rivières sont : le Tigre, qui forme la limite occidentale du pachalik, sur un parcours de 60 kilom. ; le Grand-Zab, le Petit-Zab et le Rerp, qui passe près de la ville de Chehrezour, capitale du pachalik, et dont la population est de 5,000 hab. Le climat est très-sain j plusieurs parties du sol sont fertiles et assez bien cultivées ; il y a surtout d’immenses pâturages. Les villes principales sont : Chehrezour, Arbil (l’ancienne Arbelles) et Kcrkouk. Ce pachalik est divisé en vingt sandjaks, presque tous au pouvoir des princes kurdes, vassaux de nom, mais réellement indépendants.

CHEIBANY (Aboul-Abbas-Ahmed-ben-Yahya), surnommé T«niaii-ci-NuhouT, écrivain arabe, né vers l’an 815 de notre ère, mort en 910. Il acquit des connaissances très-étendues et une grande réputation. On a de lui, outre des ouvrages sur la grammaire et la rhétorique, un liecueil de proverbes, un liecueil des mots que le monde prononce mal ; Explication des poètes, etc.

" CHEIK ou CHEIKH s. m. (ohèk — arabe scheikh, vieillard). Hist. orient. Chef d’une tribu arabe : En Égypte, il n’y a pas de chefs moins dangereux que /es cheiks, qui sont peureux, ne sauenû pas sa battre, et qui inspirent le fanatisme sans être fanatiques. (Nupol, 1er.) Il Supérieur d’un monastère turc. Il Nom que l’on donne, en Égypte, aux ainés des familles,

Cheik-ul-islam, Chef de la religion musulmane.

— Encycl, Le mot cheik, qui primitivement voulait dire vieillard, est devenu a peu près synonyme de chef. Le chef de la religion est désigné sous le nom de cheik-ul-islam r littéralement chef de la soumission à Dieu. Les supérieurs des tekkès ou monastères religieux musulmans, des derviches et autres, portent lu qualilication de cheiks. Mais il n’y a pas de titre qui ait été plus prodigué ; souvent des mendiants couverts de haillons se qualifient de cheiks. En Turquie et on Égypte, il est très-commun d’entendre les amers et les chameliers apostropher les animaux qu’ils conduisent en leur criant : la cheik.’ Cette expression, dans la bouche du peuple, est mémo devenue un terme injurieux. Chez les Bédouins, le titre de cheik est donné à tous les chefs, quels qu’ils soient. Le père de famille même reçoit ce nom, et, par extension, on le donne indifféremment à tous les hommes âgés. Les aînés de famille en Égypte, et aussi les gens de loi, prennent souvent ce titre.

— Homonymes. Chèque, scheik.

CHÉIL... (ké-il... —gr. eheilos, lèvre). Préfixe que l’on rencontre dans un certuiti nombre de mots scientifiques, et qui signifie lèvre, u Plusieurs écrivent cheil...

CHÉILALÈIE s. f. (ké-i-lal-jî — du gr. eheilos, lèvre ; algos, douleur). Pathol. Donleur aux lèvres.

CHÉILALG1QUEadj.(ké-i-lal-ji-ke). Pathol. Qui appartient à la chéilulgie ; qui a le caractère <d« la chéilalgie.

CHÉILANTHE adj. (ké-i-lan-te — du gr. eheilos, lèvre ; anthos, fleur). Bot. Qui a des fleurs labiées.

— s, m. Genre de végétaux cryptogames, de la famille des fougères, tribu des polypodiées, voisin des allosores et des capillaires, comprenant une trentaine d’espèces disséminées dans les diverses légions du globe : Les CHÉILANTHKS sont des fougères fort élégantes. Le chkilanthe odorant seul croit dans te midi de l’Europe. (A. Brongniart.)

CHÉ1LANTHITE s. f. (ké-i-lan-ti-te — rad. cheitanthe). Bot. Genre de fougères fossiles, ayant do l’analogie avec les chéilanthfis, et comprenant une trentaine d’espèces, presque toutes trouvées dans les terrains houillets de l’Europe,

CHÉILINE s. f. (ké-i-li-ne— du gr. eheilos, lèvro). lchtltyol. Genre de poissons thoraciques, voisin des labres, dont fa lèvre supérieure est extensible : Plusieurs chéilike !» ont les os verts, (Valenciennes.)

«.— Encycl. Ce genre de poissons a pour caractères une lèvre supérieure extensible ; des opercules branchiaux dépourvus de piquants et de dentelures ; une seule nageoire dorsale. Quelques espèces ont le squelette coloré en vert. Les cnéilines sont de très-beaux pois-Sons, originaires do la mer des Indes. L’espèce la plus connue est longue de o m. 3S au plus, d’une couleur bleuâtre, tachetée de blanc, de jaune et do rouge. On a rapporté aussi k ce genre une espèce très-douteuse, qui vit dans la Méditerranée, la chéiline score, plus connue sous le nom de denté. Ce poisson est herbivore, vit le long des côtes, et sa chair est excellente. Les anciens, qui le connaissaient, le payaient un prix très-élevé.

CHÉILION s, m. (ké-i-li-on — du gr. eheilos, lèvre). Ichthyol. Genre de poissons des

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mers indiennes, voisin des labres, comprenant six ou sept espèces.

— Encycl. Ce genre de poissons thoraciques, de la famille des-labroïdes, est ainsi caractérisé : tête et opercules sans écailles ; museau aplati ; lèvres pendantes ; dents très-petites ; opercules ciselés ; corps et queue très-allongés ; nageoire dorsaie basse, très-longue, à rayons très-mous ; nageoires thoraciques très-petites. Ce genre comprend sept espèces, qui habitent la mer des Indes. Le chéilion doré doit son nom à la teinte générale de son corps, qui est ponctué de noir. On !e vend sur les marchés de l’île Maurice ; sa chair est blanche et de très-bon goût, mais il est peu abondant. Le chéilion brun est plus petit, de couleur brune, avec les nageoires mouchetées de blanc.

CHÉILOCAGE s. f. (kê-i-lo-ka-se — du gr, eheilos, lèvre ; kakos, mal). Méd. Ulcération des lèvres. Il La forme régulière serait chéilocaq.uk. Ce mot est d’ailleurs peu usité.

CHÉILOCOQUE s. f. (ké-i-lo-ko-ke — du

fr. eheilos, lèvre ; coccos, graine). Bot. Syn. e platylobe. Il II conviendrait d’écrire chéiLOCOCQ.uk.

CHÉILODACTYLE s. m. (ké-i-lo-da-kti-le

— du gr. eheilos, lèvre ; daktulos, doigt). Ichthyol. Genre de poissons de la Nouvelle-Zélande, appartenant à la famille des sciénoïdes.

CHÉ1LODIPTÈRE s. m. {ké-i-lo-di-ptè-re

— du gr. eheilos, lèvre ; dis, deux fois ; pleron, aile, nageoire). Ichthyol. Genre de poissons de l’Amérique et du Japon, de la famille des percoïdes.

CHÉILODROME s. m. (ké-i-lo-dro-me — du gr. eheilos, lèvre, bord, plage ; dromeus, coureur). Ornith. Genre d oiseaux, détaché du genre pluvier.

CHÉILOMÈNE s. m. {ké-i-lo-mè-ne — du gr. eheilos, lèvre ; menos, vigueur). Entom. Genre de coléoptères Irimères, de la famille des coccinellides.

CHÉILONYCHE s. m. {ké-i-Ip-ni-che — du gr. eheilos, lèvre ; onux, onuchos, ongle). Entom..Genre de coléoptères pentamères, de la famille des carabiques, tribu des cicindétètes, qui ont le labre très-avancé et la dent médiane très-saillante.

CHÉILOPHYME s. m. (kc-i-lo-fi-me — du gr. eheilos, lèvre ; p/mma, tumeur). Pathol. Tumeur aux lèvres.

CHÉILOPLASTIE s. f. (kè-i-lo-pla-stî — du gr. eheilos, lèvre ; plassô, je forme). Chir. Restitution anaplastique de la lèvre.

— Encycl. Il est peu d’organes qui se prêtent mieux que les lèvres aux opérations de restauration anaplastique ; il en est peu aussi pour lesquels ces opérations soient plus nécessaires. Lorsque la lèvre, surtout l’inférieure, a été détruite, le liquide salivaire s’écoule continuellement de la bouche ; c’est une infirmité pénible, qui se joint a une difformité des plus repoussantes. La chéiloplastie est donc indiquée chaque fois que l’une des deux lèvres a pu être détruite, soit par l’ablation d’un cancer, soit par une gangrène, une brûlure, une perte de substance, etc. L’opération est plus commune à la lèvre inférieure ; elle est plus nécessaire aussi.

Dejwis Celse, qui pratiquait des opérations de restauration anaplastique sur les lèvres, les procédés opératoires se sont multipliés et perfectionnés. Toutes les fois que la muqueuse qui tapisse !a face interne des lèvres peut être conservée, la restauration est des plus heureuses, et les tentatives les plus audacieuses ont été couronnées d’un succès remarquable. À la lèvre inférieure, rien n’est plus facile que d’amener un heureux résultat, et les procédés ne manquent pas. Le plus communément employé est le procédé dit de la méthode française. La lèvre inférieure est dénudée, réduite à la muqueuse sur une étendue plus ou moins considérable ; le chirurgien pratique deux incisions, qui, s’étendant des bords de la plaie, se prolongent obliquement sur le menton et le cou et se rencontrent sur la ligne médiane ; elles circonscrivent une sorte de V à pointe inférieure, que l’on dissèque et que l’on enlève ; on réunit ensuite les deux branches montantes de ce V sur la ligne médiane par une suture convenable, et, grâce à. la laxité des tissus de cette région, la solution de continuité se trouve comblée. La muqueuse intacte estd’uilleurs réunie, àla base supérieure du triangle, aux deux lambeaux cutanés, de manière à compléter lu lèvre. Dans le proeodé Chopart, les incisions partaient verticalement des commissures des lèvres et ne so réunissaient pas sur la ligne médiane ; une section horizontale limitait en bas la perte de substance, de sorte qu’il en résultait un lambeau quadrangulaire qu’on réunissait à lu muqueuse en inclinant la tète du malade sur le cou. Plus tard, l’extensibilité des téguments permettait au blessé de relever la tête. M. Uuérin rapporte au professeur Syme un procédé analogue, comportant deux incisions obliques qui partent des commissures des lèvres, se réunissent au-dessous de la partie il enlever, et se prolongent vers la région cervicale, où elles se terminent par une incision presque horizontale. Le procédé de M. Séditlot, k double lambeau, paraît encore préférable. On taille ces deux lambeaux quadrangulaires sur les joues ; ils ont l’apparence

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de deux petits tabliers qu’on relève et qu’on réunît sur la ligne médiane en avant fie la perte de substance. Deux sutures horizontales et trois sutures verticales assurent l’adhérence des lambeaux, et la partie inférieure de la face représente un H renversé horizontalement que prolongent, du côté de la région cervicale, deux sutures verticales. Delpeeh employait la méthode indienne. Il taillait un lambeau triangulaire, adhérant par la pointe, sur la peau ihi.cau, le retournait eu respectant le pédicule, et l’appliquait sur la solution de continuité. Ce procédé était applicâble aux cas où la muqueuse des lèvres était détruite. Delpech espérait que la peau, retournée au niveau du bord libre de la nouvelle lèvre et accolée à elle-même finirait par se transformer en muqueuse et par en remplir les fonctions ; ce procédé ne fut que rarement suivi de succès, et le lambeau tomba le plus souvent en gangrène. La méthode italienne était encore plus défectueuse : elle consistait à emprunter le lambeau à la peau du bras. Elle est complètement abandonnée aujourd’hui.

À la lèvre supérieure, on applique de préférence le procédé de ehéiloplastie à double lambeau. On les taille sur les joues, perpendiculairement à la ligne de la bouche, et on en réunit les bords inférieurs en avant de la lèvre à restaurer. Ces téguments, empruntés à !a peau du menton, se recouvrent d’une sorte de moustache chez les hommes, et la difformité produite par les sutures est à peu près masquée par cet artifice.

CHÉILOPSIDE s. f. (ké-i-lo-psi-de — du gr. eheilos, lèvre ; opsis, aspect). Bot. Genre de plantes peu connu, que l’on pense être le même que le genre dilivaire.

CHÉILORRHAGIE s. f. (kè-i-lo-ra-jl — du gr. eheilos, lèvre ; rhagê, rupture). Pathol. Ecoulement de sang par les lèvres.

CHÉILORRHAGIQUE adj. (ké-i-lo-ra-ji-ko

— rad. chéilorrhagie). Pathol. Qui appartient, qui a rapport à la chéilorrhagie.

CHÉILOSE s. f. (ké-i-lo-ze — du gr. eheilos, lèvre, bord). Bot. Genre de plantes, de la famille des euphorbiacées, comprenant un grand arbre, qui croît dans l’île de Java.

CHÉILOSTE s. f. {ké-i-lo-zî — du gr. eheilos, lèvre). Entom. Genre d’insectes diptères, de la famille des braohystomes, comprenant une vingtaine d’espèces. •

CHÉILOTOME s. m. (ké-i-lo-to-me — du gr. eheilos, lèvre ; tome, division). Entom. Genre de coléoptères, de la famille des chrysomélines, comprenant deux espèces européennes.

CHÉILYCT1DE s. f. (kê-i-li-kti-de). Bot. Syn. de mquardk, genre de labiées’.

CHÉIMATOBIE s. f. (ké-i-ma-to-bi — du gr. cheima, cheimatos, hiver ; bios, vie). Entom. Genre de lépidoptères nocturnes de la tribu des phalénites, comprenant deux espèces.

— Encycl. Ce genre de lépidoptères nocturnes, établi aux dépens des phalènes, comprend des papillons à antennes simples, à tête large, à palpes aigus et à trompe grêle ; le corps est mince, et porte des ailes larges ou arrondies, <|Ui restent rudimentaires ou même avortent complètement chez les femelles de quelques espèces. C’est ce que l’on remarque surtout chez les chéimaiobies hyémale et boréale qui habitent le nord de l’Europe. Les chenilles, cylindriques, allongées, glabres, vivent sur les ai’ires fruitiers ou forestiers, dont elles rongent les bourgeons, causant ainsi des dégâts souvent considérables. Elles s’enfoncent dans le sol pour se métamorphoser en nymphes.

CHÉIMATOPHILE s. m. (ké-i-ma-to-fi-ie

— du gr. cheima, cheimatos, hiver ; philos, ami). Entoin. Genre de lépidoptères nocturnes.

CHÉIMONÉE s. m. {ké-i-mo-né — du gr. cheimôn, hiver). Ornith. Genre d’oiseaux fondé sur une espèce du genre lare.

CHÉIMONOPHILE s. m. (ké-i-mo-no-fi-le

— du gr. cheimôn, cheimonns, hiver ; philos, ami). Entom, Genre de lépidoptères nocturnes, de la tribu des tinéites, comprenant une seule espèce,

CHÉIR... (ché-ir...— gr. cheir, main). Préfixe qui, dans les mots scientifiques, signifie main, n Plusieurs écrivent cheir...

CHÉIRACANTHE s. m. (ké-i-ra7kan-tcdu gr. cheir, main ; acantha, épine). Helminth. Genre de vers intestinaux, comprenant deux espèces.

CHÉIRANTHÉ, ÉE adj. (ké-i-ran-té — du lat. cheiranthus, giroflée ; du gr, cheir, main, et anthos, fleur). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte aux giroflées, (l On dit aussi chui-

RANTHOÎDE.

— s. f. pi. Tribu de la famille des crucifères, ayant pour type le genre giroflée.

CHÉIRANTHÈRE s. f. (ké-i-ran-tè-re — du gr. cheir, main, et d’anthère). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des pittosporées, comprenant une seule espèce, qui croît dans l’ouest de l’Australie, et dans laquelle les cinq étammes sont placées presque côte à côte, comme les doigts’ de la main, il On dit

aUSSi CHK1RANTODENDRON S. m.

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~ CHÉIRANTIFOUÉ, ÉE adj. (ké-i-ran-tifo-li-é — du gr. cheir, main ; anthos, fleur, gt du lat. foliutn, feuille). Bot. Syn. de CHÉiRAf ;- thophyllKj qui est préférable.

CHEIRANTHUS s. m. (ké-i-ran-tuss — du gr. cheir, main ; anthos, fleur). Bot. Non scientifique latin du genre giroflée.

CHÉIRAPSIE s. f. (ké-i-ra-psl — du gr. cheir, main ; apsis, action de toucher). Méd. Action de se gratter.

CHÉIRI s. m. (ké-i-ri — arabe keiri, formé du gr. cheir, main). Bot. Nom d’une «spècé de giroflée.

CHÉIRINIE s. f. (ké-i-ri-nl — rad. ehéiri). Bot, Syn. de vélar, genre de crucifères.

CHÉIRISME s. m. (ké-i-ri-sme — gr. cheirisma ; de cheir, main). Chir. Usage méthodique de la.main dans les opérations chirurgicales.

CHÉIROBALISTE s. f. (ké-i-ro-ba-li-ste).

V. CHIROBALISTE.

CHÉIRODE s. m, (ké-i-ro-de — du gr. cheir, main ; deô, je lie). Entom. Genre de coléoptères hetéromères, de la famille des taxicornes, comprenant trois espèces.

CHÉIROGALE s. m, (ké-i-ro-ga-le— du gr. cheir, main ; gale, chat). Mamm. Genre de quadrumanes, de la famille des lémuriens.

— Encycl. Le genre chéirogale est caractérisé par six incisives proclives à la mâchoire inférieure, des ongles étroits, carénés en dessus, treize vertèbres dorsalos et treize paires de côtes. Il habite Madagascar. Ce genre a été établi, en 1812, par Geoffroy Saint-Bifaire, d’après des dessins de Comincrson, naturaliste faisant partie de l’expédition de Bougainvilte. Ces animaux ont, comme les chats, la tête ronde, le nez et le museau courts, les lèvres garnies de moustaches, les yeux grands, saillants et rapprochés, les oreilles courtes et ovales. Leur queue est longue, touffue, régulièrement cylindrique, se ramenant naturellement en avant, ou s’enroulant tantôt sur elle-même et tantôt autour du tronc. Jusquo-la ce ne sont, en grande partie, que des traits empruntés en quelque sorte au genre chat ; mais ces traits sont combinés, chez les chéirogales, avec des doigts aussi divisés et aussi propres à la préhension que le sont ceux des makis. On trouve, en effet, dans l’un et l’autre genre d’animaux, un pouce à chaque main, également écarté, distinct, susceptible de mouvements proprés. Les chéirogales n’ont d’ailleurs d’ongle large, court et aplati, qu’aux pouces ; les ongles des autres doigts sont étroits, grêles, aigus et dépassent de beaucoup la dernière phalange. Ce ne sont cepen» danl pas des griffes ; ils rappellent plutôt les ongles subulés qui, dans les makis, garnissent le deuxième doigt des pieds de derrière.

Les espèces qui ont servi de type ont été désignées sous les noms de cheirogalus major et cneirogalus minor. Unô* espèce moins connue est le chéirogale de Milius, ainsi nommée du nom de celui qui l’a fuit connaître. Elle habite, comme les autres, Madagascar. Les jolis animaux qu’elle comprend ont le pelage gris roux en dessus, blanc cendré en dessous, une tache blanchâtre entre les yeux, le museau nu et noirâtre. Frédéric Cuvier décrit en ces termes les mœurs des individus qui ont vécu à la ménagerie du Muséum de Paris ; « Ce petit quadrumane passe tout le jour couché dans un nid de foin, où il est roulé en boule et où il dort assez profondément ; mais, aussitôt que la nuit commence, il sort de sa retraite, et tant qu’elle dure il agit. C’est alors qu’il mange, qu’il satisfait à ses besoins, qu’il joue ; il est peu d’animaux plus agiles et plus vifs pour sauter ; il parcourt sa cage comme en volant, et fait verticalement des sauts de 2 à 3 m. On le nourrit de fruits, de pain, de biscuits. Sa vie nocturne paraît avoir pour cause principale l’extrême sensibilité de Ses yeux pour la lumière ; le peu qui en reste pendant la nuit et que nous n’apercevons qu’à peine lui suffit ; il parait qu’alors il voit, même très-distinctement, les objets, car ceux ’ de la ménagerie, un mâle et une femelle, s’étant échappés un jour de leur cage, parcoururent la pièce ou ils étaient renfermés et qui se trouvait remplie d’une foule d’autres cages et d’animiiux, et rentrèrent dans leur gite par le petit trou qui leur, avait servi k en sortir, sans qu’il leur fût arrivé le moindre accident, et quoique l’obscurité la plus profonde régnât dans cette pièce, dont tous les volets étaient fermés. »

CHÉIROMÈLE s. m. (ké-i-ro-mè-le — du gr. cheir, main, et du lat. mêles, blaireau/. Mamm. Genre de chéiroptères établi pour une seule espèce de l’Inde.

CHÉIROMYENS s. m. pi. (ké-i-ro-miainrad. Chéiromi/s). Mamm. Famille de mammifères quadrumanes.

— Encycl. Ces mammifères établissent le passage des singes, d’un côté, avec les rongeurs, et de l’autre, avec les chéiroptères. Los chéiromyens ont encore quelque chose de l’as-peet général des lémuriens, et ils ne présentent guère pour caractères communs que-d’avoir les membres antérieurs seuls propres il porter les aliments à leur bouche, sans pouce opposable aux autres doigts. On les trouve, les uns, à Madagascar, les autres, dans les lies de l’Archipel des Indes, Les deux genres que renferme cette famille sont les chéiromys et les galêopithèques. (V, ces mots.)