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église, dont une partie seulement remonte au xric siècle. Châteanneuf était autrefois une place forte, qui fut prise aux Anglais sous Charles V, après un siège de quatre ans.. Il Ville de France (Cher), en.-1. de cant., arrond. et à 22.kilom. N.-O. de Saint-Amand-Mont-Rond, dans une île formée par le Cher ; pop. aggl. 2,584 hab. — pop. tôt. 2,993 hab. Commerce de vin, de chevaux, de bestiaux ; tréfilerie. Restes d’un château fort. Il Bourg de France (Haute-Vienne)j ch.-l. de cant., arrond. et à 38 kilom. S.-E. de Limoges, sur la Combade ; pop. aggl. 390 hab. — pop. tôt. 1,521 hab. 0 Bourg de France (Ule-et-Vilaine), ch.-l. de cant., arrond. et à 14 kilom. S.-K. de Saint-Malo ; pop. aggl. 629 hab. — pop. tôt. 716 hab. Château qui domine le bourg ; forteresse easeinatée, construite en 1777, au sommet ào la colline, pour protéger la côte N.-E. du département, et pouvant recevoir do 600 à 700 hommes. Il Bourg de France (Finistère), ch.-l. de cant., arrond. et à 24 kilom. E. de Châteaulin, sur l’Aulne ; pop. aggl. 1,011 hab. — pop. tôt. 3,008 hab. Éducation d’abeilles, produisant 2,000 kilogr. de cire jaune, et 100 barriques de miel par an ; élève de bestiaux. On voit dans ce bourg la chapelle de Notre-Dame-des-Portes, remarquable par ses sculptures, il Village et commune de France (Puy-de-Dôme), arrond. et à 30 kilom. N.-O. de Riom, sur les deux rives de la Sioule ; l, Q03 hab. Ruines d’un vieux château ; aux environs, sur un tumulus, table de dolmen de très-grande dimension, et, tout auprès, menhir surmonté d’une Croix. Eaux thermales ou froides, bicarbonatées, sodiques et potassiques, ferrugineuses et gazeuses, connues dès l’époque romaine, dont l’efficacité se produit surtout dans les rhumatismes, les névroses, les gastralgies, etc. Elles émergent par quinze sources du terrain primitif, près de la limite nord-ouest du massif volcanique de la chaîne des Dômes, Leur densité varie de 1,0014 à 1,0035, et leur température de 15n, 1 à 38«, i. Etablissement thermal fréquenté annuellement par 400 à 600 malades.

CHÂTEAUNEUF (Pierrede), troubadour, né à Nice, qui vivait vers lo milieu du xm" siècle. Il s’était acquis une grande réputation par ses poésies écrites dans les langues latine et provençale. Il suivit l’expédition du comte de frovenco, et composa un poème sur ce voyage et sur les fêtes du couronnement du comte à Rome. Il composa aussi un ouvrage intitulé Simenti, espèce de satire contre les princes de son temps, puis un poème qu’il dédia à la reine Béatrix, quand elle fut couronnée reine de Sicile^ Les deux Nostradamus racontent de lui qu’ayant été arrêté dans un voyage par des voleurs, ceux-ci lui prirent son cheval, son argent, ses habits et jusqu’à sa chemise ; ils allaient même le tuer, quand Châteauneuf les supplia de lui permettre de faire encore, avant de mourir, une dernière pièce de vers. Cette idée burlesque, dans un moment si solennel, mit les assassins en si belle humeur, que non-seulement ils le laissèrent tranquille, mais lui restituèrent tout ce qu’ils lui avaient pris, puis l’emmenèrent avec eux faire un repas pantagruélique, où ils lui permirent de débiter des poésies tout à son aise.

CHÂTEAUNEUF {Renée de Rieux, dite la Belle de), fille d’honneur de Catherine de Médicis, maîtresse du. duc d’Anjou, depuis Henri III, née vers 1550, d’une illustre famille de Bretagne. Elle était d’une beauté merveilleuse, et le due employa la muse de Desportes pour exalter ses charmes. On a de ce poëte un grand nombre de sonnets qui lui sont adressés. Eloignée de la cour après le mariage du roi, elle épousa par dépit l’Italien Antinotti, qu’elle poignarda par jalousie, et se remaria plus tard à Philippe Altovitti, que Henri III créa baron de Castellane, et qui, ayant trempé dans un complot contre Henri d’Angoulême, eut aussi une fin tragique.

CHÂTEAUNEUF (François vu Castagner, abbé de), musicographe, né vers 1645, mort en 1709. Il fut le parrain de Voltaire et l’un des derniers amants de Ninon de Lenclos. Il a laissé : Dialogue sur la musique des anciens (1.725), et Observations sur la musique, la flûte et la lyre des anciens (1726), ouvrages d’ailleurs peu estimés. — Son frère, Pierre-Antoine, fut chargé de diverses ambassades.

CHÂTEAUNEUF (l’Epine de), diplomate et poëte français, né vers 1753, mort en isoo. Il donna sa démission de capitaine d’infanterie pour entrer dans la carrière des consulats, et occupa divers postes, notamment à Tunis, en qualité de consul général (1787), et à Genève comme résident français. Il quitta ce dernier poste en 1793, lorsque Dumouriez, son cousin et son protecteur, s expatria ; il se fixa à Hambourg, où il exerça la profession de libraire. Châteauneuf a traduit en- vers lqs Idylles de Théocrite (1794), et les Paraboles de l’Évangile (1795).

CllÂTEAUNEUF-D’ISÈHE, bourg et commune de France (Drôme), arrond. et a 12 kilom. N. dé Valence, sur la rive gauche de l’Isère ;

iop. aggl. 380 hab. — pop. tôt. 2,093 hab.

« arrières de pierres ; récolte de blé et de vins três-estimés. Ruines d’un vieux château.

CHÂTEAUNEUF SCR-LOIKE, ville de France (Loiret), ch.-l. de cant., arrond. et à 26 kilom. E. d’Orléans ; pop. aggl. 2,751 hab. — pop. tôt. 3,264 hab. Fabriques de’grosse draperie, raffineries de sucre de betterave, tuileries, abeilles. On remarque dans l’église parois Ë

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siale plusieurs tombeaux anciens ; près de la ville, les restes d’un château royal bâti par Philippe-Auguste, et un hunulus appelé Buttedu-Mont-a ux-Prêtres.

CHÂTEAUNEUF-RANDOPJ, petite ville de France (Lozère), ch.-l. de cant., arrond. et à 25 kilom. N.-B. de Mende, près du Chapeauroux, petit affluent de" l’Allier ; pop. aggl. 393 hab. — pop. tôt. 1,391 hab. Cette petite ville, aujourd’hui sans importance, située sur une montagne autrefois fortifiée, fut, jusqu’à la fin du xvne siècle, le siège d’une des baronnies du Gévaudan. Elle était jadis défendue par un château fort, dont on voit encore les ruines. Elle est célèbre par le siège qu’y soutinrent les Anglais en 1380, contre les armées de Charles V, que commandait Duguesclin. Ce héros mourut devant cette place, et le gouverneur anglais déposa sur son cercueil les clefs de la ville. Un modeste monument a été élevé en 1820 au hameau de la Bitarelle, sur le lieu où se passa cet événement.

CHÂTEAUNEUF-» ANDON (Alexandre, comte de), homme politique et général, né dans la Lozère vers 1750, d’une famille ancienne, mort en 1816. II était capitaine dans les dragons du comte d’Artois et gentilhomme de ce prince, fut nommé député de la noblesse aux états généraux, puis député a la Convention. It vota la mort du roi, prit la défense de Marat, devint membre du comité de sûreté générale, fut un des commissaires envoyés à Lyon pour presser le siège, et montra beaucoup d’énergie a la tête des colonnes d’attaque. Après le 9 thermidor, il lutta contre la réaction, reçut sous le Directoire le commandement de Mayence avec le grade de général de brigade, et la préfecture des Alpes-Maritimes après le 18 brumaire, poste qu’il ne put garder, à cause de ses antécédents révolutionnaires,

CHÂTEAUNEUF-SUR-SARTHE, bourg de France (Maine-et-Loire), ch.-l. de canton, arrond. et à 33 kilom. E. de Segré ; pop. aggl. 1,191 hab. — pop. tôt. 1,683 hab. Ateliers de machines agricoles, fours à chaux, tanneries, teintureries, tuileries, transports par eau j commerce de vins, lin, chanvre, grains, bestiaux. On voit, au lieu dit de la Motte, les ruines de la tour féodale qui a fait donner au bourg son nom actuel. L’église paroissiale, remarquable par ses voûtes hardies, est du style ogival, avec d’étroites croisées à plein cintre.

CHÂTKAUNEUF-EN-THYMERAIS, bonrg de France (Eure-et-Loir), ch.-l. de cant., arrond. et à 20 kilom. S.-O. de Dreux, près de la forêt de même nom ; pop. aggl. 1,470 hab. — pop. tôt. 1,489 hab. Filature de lin. Restes de fortifications.

CHÂTEAUPONSAC, ville de France (Haute-Vienne), ch.-l. de cant., arrond. et à 21 kilom. E. de Bellac, sur la rive droite de la Gartempe ; pop. aggl. 703 hab.— pop. tôt. 3,809 hab. Dans 1 église paroissiale, construction du XIe siècle, on admire un reliquaire de vermeil en filigrane, couvert d’émaux et de pierres Unes, et provenant de l’abbaye de Grammont.

CHÂTEAU-REGNAULTou RENAUD, village et commune de France (Ardennes), cant. de Moutheriné, arrond. et à 12 kilom. de Mêzières ; 1,213 hab. Exploitation do schiste, comme pierre de construction ; ferronnerie. Ce village, fondé au xne siècle, eut dans la suite le titre de principauté. Louis XIII l’acheta en 1629.

CHÂTEAURENAULT, ville de France (Indreet-Loire), ch.-l. de cant., arrond. et à29kilom. N.-O. de Tours, au confluent des deux petites rivières de la Brenne et de la’Bransle ; pop, aggl. 3,721 hab. — pop. tôt. 3,978 hab. Tanneries importantes, manufacture de colle-forte, fabriques de draps. Grand commerce de céréales et de cuirs. Ruines d’un château féodal. Ce fut d’abord une forteresse plus massive que formidable, défendue par des fossés, par des murailles, et surmontée d’un donjon qui dominait tout le pays. On la nommait la tour de Carament, et elle joua un grand rôle dans les annales de la Touraine. Elle fut bâtie par Thibaut le Tricheur, afin de défendre le comté de Blois contre les continuelles attaques du ducd’Anjou. Le roi de France Henri I« voulut faire abattre cette tour, qui néanmoins resta debout et devint la propriété de Geoffroy Martel, puis celle de Renault de Belesine, dont elle prit le nom. Ce fut la famille de Châtillon qui, plus tard, posséda Chàteaurenault. En 1592, le château appartenait aux Longueville, qui le firent.passer aux mains de Charles de Gondy, et, plus tard, dans celles de La Pardieu, ami du roi Henri IV. Enfin, le célèbre château^, devint de nos jours la propriété de M. CàTmon. Mais alors la haute tour de Carament était tombée en ruine, et un château plus moderne s’était élevé. La porte et les deux tourelles qu’on y admire paraissent dater du xlvc siècle, mais le plus vieux des deux- bâtiments qui le composent est d’une époque plus rapprochée ; on assigne a sa construction la fin du xv= siècle ou le commencement du xvi°.

CHATEAURENAUT (François-Louis Rousselet, marquis du), comte de Crauzon, baron de Pçmlmie, vicomte de Mordelle et d’Artois, vice-amiral et maréchal de France, né en 1637, mort en 1716. Le jeune Châteaurenant servit d’abord dans l’armée de terre ; il assista à la butaille des Dunes et aux sièges

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de Dunkerque ét.dé Bergue-Saint-Vinoc, sous le vicomte de Turenne, % ei-itra, en 166t, dans la marine comme ensëtefte, et fit plusieurs campagnes encette ojfflvté. En 1664, il fit partie de l’expéàitioS au duc de JBeaufort sur les côtes d’Afrique, et participa à la prise de Gigéri. Nommé capitaine de vaisseau en 1672, Chateaurenaut fut chargé de se rendre dans les mers du Levant pour les purger des corsaires dont elles étaient infestées, et, avec son unique vaisseau, il combattit et enleva cinq de ces corsaires. Il alla bloquer ensuite le port de Salé, empêcha les bâtiments qui s’y trouvaient d’en sortir durant toute la campagne, et détruisit tous les forts qui existaient le long de cette côte. Il fut nommé chef d’escadre en 1673, et alla prendre à Brest le commandement d’une escadre de 5 vaisseaux, avec l’ordre de croiser dans les mers du Nord et d’intercepter un convoi qu’on savait devoir sortir de Texel. Ce convoi, composé de 130 bâtiments environ, était escorté par 8 vaisseaux de guerre, sous le commandement de Ruyter, alors contre-amiral de Hollande ; Chateaurenaut, malgré l’infériorité de ses forces, n’hésita pas à attaquer, et, après un combat sanglant, dispersa le convoi. Trois vaisseaux hollandais coulèrent bas sur place ; les autres, fort maltraités, durent aller relâcher en Angleterre.

Au commencement de l’année 1677, Chateaurenaut remporta une seconde victoire

navale aussi brillante que la précédente, avec une*escadre de 6 vaisseaux. Attaqué sur les côtes d’Espagne par 16 vaisseaux de ligne et 9 brûlots, commandés par l’amiral hollandais Evertzen, il prit chasse d’abord, puis, forcé enfin de combattre, il soutint l’attaque avec tant de bravoure et de vigueur, que l’escadre hollandaise, après avoir eu 4 vaisseaux coulés à fond, se vit contrainte de se réfugier en désordre dans le port de Cadix et de retourner ensuite en Hollande sans avoir pu parvenir à procurer à la Sicile menacée le secours qu’on attendait d’elle.

En 1688, Chateaurenaut faisait partie de l’escadre aux ordres de Tourville, et, au mois de juillet de la même année, il assistait au bombardement d’Alger avec l’escadre du maréchal d’Estrées. Au commencement de 1689, il fut nommé lieutenant général des armées navales, et reçut l’ordre de transporter en Irlande les troupes que Louis XIV envoyait au secours de Jacques II. Il appareilla de Brest le 6 mai, à. la tête de 24 vaisseaux, 2 frégates et 6 brûlots. Le 12, il arrivait dans la baie de Bantry et procédait au débarquement des troupes, lorsqu’une flotte anglaise de 21 vaisseaux de guerre, flanqués de 8 ou 9 autres bâtiments, survint^pour s’opposer au débarquement. Une action très-vive s’engagea vers onze heures et demie, entre les avantgardes des deux armées ; l’avantage demeura aux Français. L’amiral anglais, après être resté deux heures en ligne avec toute son armée, profita du vent qui vint à changer pour gagner au large. Chateaurenaut reprit alors l’opération du débarquement, qui fut terminée le 16. Chateaurenaut quitta les côtes d’Irlande, et, le 18, il rentrait à Brest avec 7 voiles hollandaises qu’il avait prises chemin faisant.

En mai 1690, Chateaurenaut appareilla de Toulon avec 6 vaisseaux, pour rallier l’escadre de Tourville. Le 10 juillet suivant, il décida le gain de ta bataille de Bévezieis, en détruisant presque complètement, à la tête de l’avant-garde de l’armée française, l’avantgarde ennemie, commandée par l’amiral hollandais Evertzen. Il continua de s’illustrer par d’autres actions d’éclat, et, Tourville étant mort, il lui succéda dans la charge de viceamiral du Levant. II alla ensuite rejoindre l’escadre espagnole dans les eaux de la Vera-Cruz ; puis, en 1703, il fut nommé maréchal de France, et peu après gouverneur de la Bretagne. Il mourut a l’âge de soixanto-dixr neuf ans.

Cbdicau - Rouge. Placé à la porte de l’ancien Paris, le Château-Rouge fut la résidence de la belle Gabrielle, maîtresse de Henri IV. Son architecture, très-simple, est du meilleur effet, et rappelle un peu Je pavillon de la terrasse de Saint-Germain. Propriété particulière depuis deux siècles, ce château devait être fatalement mêlé aux événements politiques. En 1814, le roi Joseph, frère de 1 empereur Napoléon, occupait militairement le Chàteau-Rouge, où il présidait le conseil de défense de Paris. A 1 une des fenêtres du premier étage, M. Allent, chef d’état-major de la garde nationale et directeur du dépôt des fortifications, étudiait la marche des assiégeants ; à midi, un aida de camp de Marmont entra au château et vint annoncer au conseil que toute résistance était inutile ; une heure plus tard, le roi Joseph la quittait pour n’y plus rentrer.

En 1845, un industriel imagina de transformer la magnifique propriété du Châtoau-Rouge en bat public, et pondant deux ou trois étés ce fut le rendez-vous de toute la jeunesse élégante de Paris. De brillantes fêtes de nuit y furent données, et les.célébrités chorégraphiques, Chicard, Rigolette, Frisette.et Brididi, y vinrent étaler leurs grâces ; mais le public est inconstant dans ses goûts, et, de même qu’on ne sut jamais pourquoi la vogue s’était attachée au Château-Rouge, de même on ignore les causes qui la firent abandonner peu à peu par ceux-là mêmes qui le fréquen CHAT

taient le plus assidûment. Il était encore en pleine possession de la faveur publique, lors» que arrivèrent les événements qui amenèrent la révolution de Février, et le premier banquet réformiste qui eut lieu fut donné au Château-Rouge. Ce fut à partir de cette époque que l’établissement chorégraphique commença a être délaissé. Mais le château est resté debout, et le jardin qui l’entoure a été de nouveau transformé en bal public. Mais ce ne sont plus les viveurs du bon ton et les élégantes du demi-monde qui s’y donnent rendez-vous ; ce sont de modestes commis et de jeunes ouvrières. Qu’importe après tout ? le plaisir qu’on y prend est toujours le même, si le public est changé. Le Château-Rouge est si bien approprié a sa destination, qu’il ne se donne pas un grand bal de bienfaisance ; une fête par souscription ou toute autre cérémonie de gala, dans les arrondissements du nord de Paris, qui n’ait lieu au Château-Rouge, où l’on danse trois fois la semaine, de six heures du soir a onzo heures et demie, sans compter les bals de nuit.

CHÂTEAUROUX (Castrum ftufum), ville de France (Indre), eh.-l. de départ., d’arrond. et de cant., à 255 kilom. S.-O. de Paris, sur l’Indre et le chemin de fer du Centre ; pop. aggl. 14,014 hab, — pop. tôt. 17,161 hab. L arrond. comprend 8 cantons, 81 communes et 106,767 hab. Tribunaux de l« instance, de commerce et de justice de paix. Lycée impérial ; école normale d’instituteurs, bibliothèque publique ; ch.-l. de la 4e subdivision do la 19e division militaire ; parc de construction d’équipages militaires ; manufacture impériale de tabacs, occupant 100 surveillants et. 1,450 ouvrières, et produisant annuellement 250,000 kilogr. de tabac en poudre. Exploitation de pierres lithographiques estimées, do pierres cîites àeràorisèes, représentant des dessins de la plus grande finesse ; fabriques de draps communs, filatures, brosserie, meunerie, tanneries, élève de chevaux. Commerce de laines, céréales, moutons, chevaux, vins et cuirs.

Cette ville, autrefois mal percée, mal bâtie, est formée aujourd’hui de rues spacieuses, régulières et bien pavées. Elle renferme quelquesplaces agréables et de belles promenades, parmi lesquelles on remarque celle qui s’étend sur la rive de l’Indre. Parmi ses édifices, nous citerons : l’église principale, construction du xve siècle, avec le tombeau de Clémence do Maillé, nièce du cardinal de Richelieu ; le château, dont les tours cylindriques et les toits aigus offrent de loin un aspect pittoresque ; l’ancienne église des Cordeliers, construction du xme siècle ; la maison dite du père Adam, dont la façade est de bois sculpté ; la maison du maréchal Bertrand, et la statue élevée à ce maréchal sur la place Sainte-Hélène.

Châteauroux doit son nom et son origine à un château qu’y fit bâtir, en 950, Raoul le Large, descendant du fondateur de la ville de Déols ; des maisons se groupèrent peu à peu autour du château, et formèrent, dans le cours du xie siècle, une petite ville qui prit le nom de Castrum liufum ou Castrum Modolplii, Château de Raoul, d’où est venu le nom moderne de Châteauroux. Conquise par Philippe-Auguste, cette ville fut réunie au Berry. La ville de Châteauroux était une baronm’e qui appartenait à la famille de Chauvigny, d’où elle passa par mariage dans la maison de Maillé, au commencement du xvi<> siècle. Françoise de Maillé la porta dans la maison d’Aumont, en faveur de laquelle elle fut érigée en comté par lettres patentes du mois d’août 1573. Henri de Bourbon, prince de Condé, acquit ce comté à titra onéreux, en 1612, et obtint du roi Louis XIII son érection en duché-pairie, en 1616. Louis XV acheta ce duché à Charles de Bourbon, et en fit don à une de ses maîtresses, la marquise de LaTournelle, qui prit le nom de duchesse de Châteauroux. À la mort de cette favorite, le duché fit retour à la couronne. Pendant la Révolution, cette ville, patrie de Guimond de La Touche et du général Bertrand, fut appelée Indreville.

CHÂTEAUROUX (Marie-Anne de Nesi, es, marquise de La Tournei.le, duchesse DE), maîtresse du roi Louis XV, née en 1717 de Louis III, marquisde Nesles, prince d’Orange, et de Lisle-sous-Montréal. Marie-Anne de Nesles avait douze ans (1729) lorsque mourut sa mère, cette Mme de Nesles trop connue par ses galanteries, et de laquelle on disait même qoelle avait la première joué avec le roi au jeu de l’amour. La jeune fille fut recueillie par sa grand’mère maternelle, Mffi« de Mazarin, et resta près d’elle jusqu’à son mariage avec Jean-Louis de La Tournelte. Elle devint veuve en 1742. À cette époque, sa grand’mère était morte, et M. de Maurepas, . "héritier de Mme de Mazarin, refusa d’ouvrir la porte de son hôtel devant la marquise. Que faire ?Elle alla àVersailles demander un asile à la comtesse de Mailly, sa s<eur aînée.

Mmo de Mailly, qui fut pour Louis XV ce que La Valljère avait été pour Louis XIV, était encore à cette heure la maîtresse en titre ; mais elle régnait déjà depuis dix années, et c’était beaucoup pour une reine de la main gauche. Le roi n’étaitplusle timide amoureux de dix-huit ans, dans la poche duquel M’e de Charolais était obligée de glisser une déclaration d’amour ; c’étaitdéjàle roi n’aimant rien, ne haïssant rien, ne tenant à rien, ne pensant a rien ; c’était le roi ennuyé et cherchant à se désennuyer, ou mieux qu’on cherchaità désennuyer. Un jour, Mme de Vintimill*