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C’est de lui que sont sortis les Chastellux qui se sont perpétués jusqu’à nous.


CHASTELLUX (Claude de Beauvoir de), maréchal de France, né en Bourgogne vers 1386, mort en 1453. Il était conseiller et chambellan du duc de Bourgogne Jean sans Peur, qui le fit gouverneur du Nivernais, ainsi que des villes de Mantes, Pontoise, Meulan et Poissy. En 1418, à la tête d’une petite troupe de Bourguignons, il entra à Paris, grâce au concours de Perrinet Leclerc, et en chassa les Armagnacs. En 1423, il défendit vaillamment Crevant contre le connétable d’Écosse, et prit ensuite une grande part à la défaite des troupes de Charles VII devant cette ville. Il fut enterré dans l’église d’Auxerre, où on lui éleva une statue.


CHASTELLUX (François-Jean, marquis DE), militaire et littérateur, né à Paris en 1734, mort en 1788. Il se distingua en Allemagne dans la guerre de Sept ans, servit comme major général de l’armée de Rochambeau pendant la guerre de l’indépendance américaine, et se lia d’une étroite amitié avec Washington. À son retour, il fut nommé inspecteur d’infanterie et gouverneur de Longwy. Formé à l’école de Voltaire et des encyclopédistes, il en reproduisit les idées dans ses ouvrages, et fut porté par leur influence à l’Académie française en 1775. On a de lui : De la félicité publique (1772), sorte de tableau des progrès de l’esprit humain, un peu confus et déclamatoire, mais remarquable surtout par une étude approfondie et par une appréciation alors toute nouvelle des institutions et des mœurs de l’antiquité. Toutefois, c’est avec beaucoup d’exagération que Voltaire a comparé cet ouvrage à l’Esprit des lois. Le meilleur écrit du marquis de Chastellux est la relation de ses Voyages dans l’Amérique septentrionale (1786, 1 vol.), où se trouvent les plus intéressants détails sur les mœurs des habitants et sur le caractère des personnages célèbres qui ont joué un rôle dans la révolution américaine.


CHASTEMENT adv. (cha-sta-man). D’une manière chaste, avec chasteté : Le castor vit chastement avec une seule femelle. (Chateaub.) Dire aux jeunes gens d’aimer chastement, c’est enseigner à la fois le péché et la loi. (St-Marc Gir.)

L’amour le moins honnête exprimé chastement
N’excite point en nous de honteux mouvement.
                      Boileau.

CHASTENAY-LANTY (Gérard-Louis-Gui, comte DE), homme politique français, né à Essarois en 1748, mort en 1830. Il s’était acquis l’affection de tous, dans sa terre natale, par sa bienfaisance et ses vertus privées, lorsqu’il fut nommé membre des états généraux. Il se prononça pour les innovations de 1789 ; mais, après la fuite de Louis XVI à Varennes, le comte de Chastenay, effrayé par la marche des événements, signa une tardive protestation et se retira dans ses propriétés. Arrêté pendant la Terreur, il échappa à la mort, grâce aux touchants témoignages que rendirent de lui les habitants d’Essarois. En 1811, il fut nommé membre du Corps législatif, où il siégea jusqu’en 1815. À partir de cette époque, il vécut dans la retraite. — Son fils, Henri-Louis, comte DE Chastenay-Lanty, né à Paris en 1772, mort en 1834, fut, en 1792, sous-lieutenant dans la garde constitutionnelle de Louis XVI, et reprit du service sous la Restauration, qui lui donna, en 1815, le grade de colonel. En 1832, il entra à la Chambre des pairs.


CHASTENAY-LANTY (Mlle  Louise-Marie-Victorine DE), sœur du comte Henri-Louis de Chastenay, née à Paris en 1771, où elle mourut le 9 mai 1855. Elle était aussi distinguée par son savoir que par ses qualités aimables. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages, tous anonymes, parmi lesquels nous citerons : un Calendrier de flore ou Étude de fleurs d’après nature (1802-1804, 2 vol.) ; Du génie des peuples anciens (1808) ; les Chevaliers normands en Italie et en Sicile ; Considérations générales sur l’histoire de la chevalerie (1816, in-8°) ; une traduction des Mystères d’Udolphe, d’Anne Radcliffe, et du Village abandonné, de Goldsmith.


CHASTÉNÉE s. f. (chas-té-né). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des mélastomées, tribu des lavoisiérées, comprenant une seule espèce, qui croît dans l’Amérique australe.

    1. CHASTENET DE PUYSÉGUR (Armand-Marie-Jacques),

général et physicien français ## CHASTENET DE PUYSÉGUR (Armand-Marie-Jacques), général et physicien français. V. Puységur.


CHASTETÉ s. f. (chas-te-té — du lat. castitas ; de castus, chaste). Vertu des personnes chastes ; abstention des plaisirs illicites ; honnête retenue dans les plaisirs permis : Chastists conjugale. Cela blesse la chasteté. La cuastbte des veuves est une chasteté laborieuse, parce qu’il faut qu’elles combattent sans cesse te souvenir des plaisirs qu’elles ont goûtés. (Saint Jérôme.) La chasteté est lasourcede la force et de la beauté physique et morale dans les deux sexes. (B. de St-P.) La chasteté est une verlumorale par laquelle nous modérons les désirs déréglés delà chair. (Dider.) Avant d’être un devoir de morale, la chasteté est une loi de conservation que la nature impose à tous les êtres vivants. (Lamenn.) La chasteté jusqu’au mariage est utile et nécessaire. (Maquel.) Hors de la famille, il n’y a point de chasteté. (P. Janet.) Le mariage est un pacte de chasteté, de charité et de justice. (Proudh,) La chasteté est compagne du travail. (Proudh.) La chas-

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tetê est l’idéal de l’amour. (Proudh.) Il n’y a pas de mœurs sans la chasteté. (Lacord.) La chasteté est la sœur ainée de la vérité. (Lacord.) La chasteté est nue, comme Eve avant sa faute. (G. Sand.) « La chasteté est le plus riche trésor des femmes, et cependant la plupart se le laissent dérober, disait un railleur dans une société.C’est qu’il est bien difficile, reprit une dame, de garder un trésor dont tous les hommes portent, la clef. » Une dame d’Athènes demandait, par manière de reproche, à une Lacédémonienne ce qu’elle avait apporté en dot à son mari.La chasteté, » répondit-elle. Où donc la chasteté prend-elle cet empire, Que devant un regard t»a hardiesse expire ?

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— Parext. Entière abstinence des plaisirs de l’amour : Chasteté perpétuelle. Faire vœu de chasteté. Garder la chasteté. Trop de gens font vœu de chasteté pour l’observer, (Christine de Suède.) La foi suffit difficilement à entretenir le miracle perpétuel de la chasteté ecclésiastique. (Guéroult.)

— Fig. Pureté, morale, pudeur : La vraie chasteté de l’âme, la vraie pudeur chrétienne, c’est de rougir du péché. (Boss.)

— Particulièrem. Correction, caractère d’un style pur, châtié. Il Peu usité.

—" Syn. CllBSt.ctâ, continence, hotincnr,

pureté, sagesse, vertu. La chasteté est une vertu qui fait qu’on s’abstient des plaisirs charnels défendus, qu’on les a même en horreur. La 'continence est le fait seul de s’abstenir, et ce fait peut être contraint ; lors même qu’il est volontaire, il peut s’allier à des désirs, à des regards que la chasteté réprouve. La pureté est la chasteté la plus parfaite, c’est J’exemption de toute souillure, c’est quelque chose de saint qui impose le respect. Quant aux trois mots honneur, sagesse, vertu, ils ne sont synonymes des précédents que lorsqu’ils s’appliquent aux femmes ; l’honneur suppose la volonté de rester estimable aux yeux du monde ; la sagesse entraîne l’idée d’une grande réserve, de la prudence avec laquelle une femme évite les occasions dangereuses ; la vertu fait peifter à la force d’âme, au courage avec lequel une femme résisterait aux attaques des séducteurs.

— Antonymes. Concupiscence, cynisme, immodestie, impudeur, impudicité, impureté, incontinence, indécence, laseiveté, licence, lubricité, luxure, obscénité, sensualité, volupté.

— Encycl. La chasteté, au point de vue chrétien, consiste proprement à n’user des plaisirs de la chair qu’autant qu’ils sont autorisés par le mariage, et, dans le cas contraire, à en éviter les désirs et jusqu’à la pensée. Il ne faut pas confondre la chasteté avec la continence : on peut être chaste sans être continent, comme aussi on peut être continent sans être chaste. L’époux qui reste fidèle à Son épouse est chaste et n’est pas continent ; au contraire, l’homme qui, tout en n’usant pas des plaisirs de la chair, donne entrée dans son esprit ou dans son cœur à des pensées ou à’des désirs charnels, est continent, mais n’est pas chaste.

L& chasteté, dans toute la rigueur qu’on attache à ce mot, est une vertu chrétienne. Jésus fut sans contredit le premier à lui donner ce caractère de sévérité qu’elle a gardé ; non content de condamner l’acte lui-même, il en défendit jusqu’au désir, jusqu’à la pensée consentie. « Quiconque regarde une femme avec des désirs coupables, dit-il, est déjà adultère dans son cœur. »

Action et réaction, telle est, en deux mots, toute l’histoire de ce monde. Or, à l’époque où Jésus commença sa carrière religieuse, la civilisation était tombée dans l’excès ; les arts avaient fait place au luxe ; cette facilité de mœurs qui fait le charme de la vie dans les temps civilisés avait dégénéré en débauche, en corruption. Il suffit de lire les ouvrages de Catulle, de Pétrone et de Juvénal, pour se faire une idée de la dépravation de mœurs qui avait envahi l’empire romain. Le fléau s’était introduit dans la Judée elle-même, sous le gouvernement des Hérode ; les Juifs se faisaient un mérite de copier en tout les moeurs de l’empire. L’histoire de la fameuse Hérodiade est présente à toutes les mémoires. L’austère moralité de Jésus fut naturellement révoltée du spectacle de l’humanité dégradée par les plaisirs charnels. Telie est la cause de cette sévérité extrême dont sa doctrine fut si fortement empreinte. La rigueur du nouveau maître fut excessive stfns doute ; mais ce n’était là que le résultat nécessaire de cette, loi presque fatale, qui fait qu’en voulant corriger un excès on tombe toujours dans l’excès contraire. D’ailleurs, autant Jésus était sévère dans sa doctrine, autant nous le voyons indulgent dans la pratique. • Que celui qui n’a point péché lui jette la première pierre, » dit-il en parlant de la femme adultère, et la fureur du peuple s’arrête devant cette parole empreinte d’une divine indulgence. Madeleine aussi, une fameuse courtisane, trouve grâce devant la bonté de son cœur. Ces nobles et généreux exemples n’ont pas toujours été suivis ; la doctrine de Jésus, quoique déjà exngéréc, fut encore outrée par quelquos-uns de ses disciples. Jean, qui, à son exemple, avait gardé sa virginité, déclara dans son Apocalypse que les vierges dans le ciel suivent l’Agneau, chantant un cantique que personne autre ne peut chanter. Paul proclame l’état de virginité bleu supérieur a la continence. Les excès

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allèrent croissant, et malgré les rigueurs déployées par l’Église contre des hérétiques qui, comme les encratiens (continents) par exemple, déclaraient que le mariage était une débauche et la continence un devoir rigoureux, la doctrine exagérée de la continence n’en fit pas moins des progrès. Les déserts de la Thébaïde se peuplèrent d’une multitude de religieux vivant dans la contemplation et dans l’abstention de tous les plaisirs de lit chair ; l’Occident lui-même fut bientôt envahi par des moines liés par le serment de chasteté, qui, plus tard, fut imposé à tous les membres du clergé. On vit encore se fonder de nombreux couvents où les religieuses s’engageaient aussi par des vœux à garder une continence perpétuelle, et de simples fidèles, même des rois sur leur trône, imitèrent cet exemple. — Au mot ceinture, nous avons parlé des fameuses ceintures de chasteté, en usage au moyen Age. Aux mots célibat et céLibataike, on trouvera d’autres détails qui complètent ce qu’il y a à dire à propos de chasteté.


CHASTIAX s. m. (ka-sti-akss). Forme ancienne du mot chat-chateil. || On disait aussi chastie et chastieux.


CHASTIEMENT, CHASTIER s. m. et v. a. Formes anciennes des mots châtiment et châtier.


Chastiement des dames (LE), poëme moral et didactique de Robert de Blois, trouvère du XIIIe siècle. Les conseils que l’auteur y donne aux dames ont parfois la naïveté du Manuel de la civilité puérile et honnête ; mais ils renferment des renseignements très-précieux sur certaines coutumes de son époque. « Les dames priseront peu ce livre, si elles ne sont amendées par lut ; je veux courtoisement leur enseigner comment elles se doivent comporter, »dit l’auteur en commençant son poëme. Il faut croire qu’elles avaient besoin d’être guidées même dans les choses les plus usuelles et les plus élémentaires, puisqu’il va jusqu’à leur dire : «Tenez toujours vos mains très-propres ; ayez soin découper vos ongles, qui ne doivent point dépasser la chair, de crainte que l’ordure ne s’y amasse. A dame qui ne se tient pas propre arrive toujours mat, » Il n’y-a cependant pas que des conseils de cette nature dans le livre de Robert de Blois : « Si vous allez à l’église, marchez droite et d’un pas égal, et ne devancez pas les personnes de votre compagnie, on le tiendrait à méchanceté ; courir ou trotter ne siéra jamais à une dame. Ne vous arrêtez ni çà ni là ; ne regardez pas dans les maisons, mais droit devant vous. Saluez déhonnairement tous ceux que vous rencontrerez ; cela ne vous coûte pas beaucoup, et moult en est tenu plus cher celui qui salue volontiers. N’est pas large de rien donner qui est avare de saluer. Ne méprisez pas les pauvres gens, mais parlez-leur doucement ; qui rien ne leur donne du sien leur plaît par belles paroles. >

Le passage ie plus ingénieux est celui qui se rapporte aux épingles et à leur invention : Gardez qu’à nul homme vous ne laftsiez mettre la main en votre sein, fors à celui qui y a droit. Sachez que celui qui le premier inventa les épingles le fit pour que nul homme ne mît sa main au sein de femme où il n’a droit, et qui épouse ne lui soit. Celui-là peut la mettre sans forfait qui du surplus fait son plaisir. Quand il le voudra, bien le souffrez : obéissance lui devez, comme les moines à leur abbé. Pour cela fut le sein couvert, que- nul autre n’y doive mettre ta main. Celui-là à qui femme laisse ses mamelles nues sentir, et sa chair tâter en haut et en bas, elle ne refuse pas le surplus. Comment se peut-on plus échauffer que par tâter ? et quand est fait échauffement, si lieu est, le surplus se prend.» Ces conseils, si crûment exprimés, n étaient pas superflus dans une société où la liberté des paroles égalait à peine celle des actes. La délicatesse, la retenue dos chevaliers, n’existait que dans les romans ; dans la réalité, ils devaient plus souvent leurs bonnes fortunes à la force qu’à la persuasion : ils avaient les gestes fort libres. De là le conseil de notre poète.

Il faut entendre avec quelle rigueur de logique ce bon Robert gourmande les femmes qui montrent leur chair blanche.Se fait toujours blâmer la dame qui fait sa blanche chair montrer à ceux avec qui elle n’est pas familière. Beaucoup laissent ouverte leur poitrine, pour qu’on voie combien bellement elle est blanche ; une autre laisse sa chair apparaître au côté, ou bien ses jambes trop découvre. Un prud’homme n’approuve pas cela, car convoitise vite saisit loi cœur d’autrui quand il le voit. Blanche gorge, blanc col, blanc visage, blanches mains elles montrent : ce m’est avis que blanc est aussi dessous ses vêtements. « Jacques Boileau, le théologien, n’eût pas dit mieux, dans son livro sur l’Abus des nudités de gorge. Il faut croire que les dames du xinc siècle s’habillaient à l’antique, comme celles du Directoire, pour laisser voir ainsi leur chair au côté.

Les conseils sur la manière de se comporter à l’église n’ont rien de bien particulier, et pourraient s’adresser à quelques contemporaines qui vont parader à la messe de midi.

Le reste du poëme contient des conseils sur l’art d’aimer, sur les encouragements à donner aux amants pour ne pas les rebuter par une sévérité trop grande ; il se termine, comme d’habitude, par des préceptes sur l’amour de Dieu et de la Vierge.

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Peut-être pourrait-on reprocher à l’autour d’avoir supprimé les anecdotes, ne gardant que la morale ; l’ouvrage y gagne en gravité, mais aussi en monotonie. Nous ne nous sommes ainsi étendu sur le Chastiement des Dames que parce qu’il fait connaître plusieurs coutumes aujourd’hui abandonnées.


CHASTIE-MUSART s. m. (de chastier et musard). Nom donné à une série de quatrains, composés au xin« siècle, qui contenaient des préceptes moraux et étaient répandus dans les familles, où on les faisait apprendre aux enfants. Il Ce mot est aujourd’hui complètement inusité.

— Encycl. Cette habitude de mettre en vers les préceptes moraux pour les fixer plus facilement dans la mémoire n’est point particulière au xme siècle ; après les chastie-musart, on vit les quatrains de Pibrac, puis ceux du président Favre, et enfin les doctes tablettes du conseiller Pierre Mathieu, dont parle Molière dans une de ses comédies.

Au siècle de Louis XIV, Port-Royal mit les racines grecques sous forme de vers, et le catéchisme a fait la même chose pour les commandements de Dieu et de l’Église. L’invention parut si heureuse, qu’elle fut imitée par l’Italie, et le Vénitien Dominique Balbi composa un assez long poëme moral Sous le titre de Castiga Matti, qui peut être regardé comme la traduction littérale de notre chastie-musart. Ce genre de poésie fut très-fréquemment employé à cette époque ; il faisait la base principale de l’éducation des familles et de celle des écoles. En voici quelques quatrains qui donneront une idée de 1 enseignement pratiqué au xttic siècle :.

Qui blandist homme par devant

Et d’arrier le va décevant,

Il n’a point pis, ni a entencion. Que la queue de scorpion.

Qui trop en son euidier se fie

Deceu s’en voit à la fie.

11 advient bien que li noms mort Tel morsel qui le maine à mort.

Oste hors de ton œil l’estueil, Qui en l’autrut vois le festeuil. Fotz est qui ne cognoist en lui Ce qu’il veut jugier en autrui.

    1. CHASTILLON. Nom de deux anciennes familles

françaises ## CHASTILLON. Nom de deux anciennes familles françaises. V. Châtillon.


CHASTILLON (Claude DE), ingénieur français, né à Châlons-sur-Marne en 1547, mort en 1616. Il fut nommé, en 1589, topographe du roi Henri IV et a laissé plus de trois cents vues de châteaux, de villes, de batailles. On prétend que ce fut d’après les dessins et sous la conduite de cet artiste que furent exécutés les plans de la Place Royale et du Pont-Neuf de Paris. On conserve précieusement’à la Bibliothèque impériale, sous le titre de Topographie française, la collection complète de Chastillon.


CHASTILLON (Jérôme), président au siège présidial de Lyon et au parlement de Dombes, mort en 1787. Il jouissait d’une grande réputation de science et d’intégrité. Il fut échevin de Lyon en 1577. On a de lui quelques ouvrages, notamment des Commentaires sur la juridiction de Dombes.

CHASTOIS ou CHASTOY s. m. (cha-stoidu lat. castigatio, action de châtier). Châtiment corporel ; supplice. Il Réprimande, correction :

Don d’ennemy, c’est mal rencontre ; Chastoy d’ami, c’est bonne encontre. BaIf.

Il Vieux mot.

CHASTON1ER (Bernard), curé de Saint-Bonnet-la-Rivière (Haute-Vienne), né à Bord

(Puy-de-Dôme) vers la fin du xvue siècle, mort en 1763. Il a laissé : Poésies nouvelles sur différents sujets de piété et de morale (Limoges, 1749), ouvrage qui fait plus d’honneur à la piété qu’au talent de son auteur. Son principal titre à cotre souvenir est d’avoir attiré chez lui Marmontel, son parent, et de lui avoir appris la langue latine.

CHASTRE s. m. (cha-stre). Ornith. Petit oiseau que l’on trouve dans la Provence.

CHASTREMENT s. m, (cha-sire-ment). Castration. Il Vieux mot.

CHASUBLE s. f. (cha-zu-ble — du bas lat. casubula ; de casa, case, petite hutte). Ornement que le prêtre met par-dessus l’aube et l’étole, pour dire la messe : Chasuble de damas, de drap d’or. Mettre la chasuble. Oter ta chasuble. L’Église grecque n’a pas admis la chasuble ; les célébrants officiaient en chape. (Lévy.)

— Encycl. Cet ornement sacerdotal était anciennement un grand manteau rond, ouvert seulement par le haut pour y passer la tête. Il était commun aux ecclésiastiques et aux laïques. Les grecs conservèrent, sans aucun changement, la forme antique de la chasuble, qu’ils nommaient planeta, c’est-à-dire objet qui n’a pas beaucoup de fixité, qui change et tourne très-facilement, tandis que les latins l’appelèrent casala, petile maison, dénomination assez juste, car l’ancienne chasuble ressemblait assez à une petite maison dans

laquelle le prêtre se trouvait enfermé tout entier.

Pendant la célébration de la messe, le prêtre, pour avoir les mains libres, relevait la