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dans laquelle se trouvaient rangés et classés les chartes, les titres, les terriers, et généralement tous les papiers d’une certaine valeur, qu’on désigne sous le nom de cartulaires : Le chartrier d’un monastère, d’une abbaye, d’un château. Le chartrier de Saint-Denis. Il Volume conservé dans les familles nobles, et sur lequel se trouvent transcrits les brevets, les titres, les chartes pouvant servir de preuves nobiliaires. •

Chartrier de France, Collection des chartes de la couronne, qu’on portait à la suite des rois de France, en quelque lieu qu’ils allassent : En 1194, Philippe-Auguste ayant été défait par Richard, roi d’Angleterre, les soldats anglais s’emparèrent du chartrier de France ; pour éviter le retour d’un pareil événement, il fut décidé que les chartes seraient désormais déposées en lieu sûr, au milieu de la capitale ; c’est ce qu’on nomma depuis le trésor des chartes.

— Par anal. Recueil d’anciens titres, de vieux documents : Un bon dictionnaire, ce serait le chartrier de la langue, avec tous ses actes d’origine et d’alliances. (Ch. Nodier.)

— Nom que l’on donnait autrefois aux conservateurs des archives, il Adjeotiv. :

Qu’un vieux carme

Chartrier Ait pour arme

I/encrier. V. Hugo.

CHARTRIER s. m. (char-trié — rad. charIre, prison). Prisonnier. Il Geôlier. Il Vieux mot.

CHARTULAIREs. m. (char-tu-lè-re).V.CAR TULAIRE.

CHARTUMIN s. m. (char-tu-main). Nom que l’on donnait aux sorciers chaldéens, qui jouissaient d’une grande réputation au temps du roi David.

CHARVET (C), historien français, mort à Vienne (Dauphiné) en 1772. Tout ce qu’on sait de la vie de cet écrivain, c’est qu’il fut prieur de la maison de Saint-Donat (Drôme), chanoine de Vienne, archidiacre des titres de la Tour et de Salmorenc (près de Voiron) et curé deSaint-André-le-Bas. On a de lui une Histoire de la sainte Église de Vienne (Lyon, 1761), a laquelle il a donné plus tard un supplément. Charvet a laissé, en outre, deux manuscrits, dont le plus important a pour titre : Fastes de la ville de Vienne.

CHARY. rivière de [l’Afrique centrale, affluent du lac Tchad. La source de cette importante rivière, qui arrose le Baghermi, est inconnue. Quelques voyageurs et géographes, Browne entre autres, pensent que le Chary sort des monts de la Lune, non loin des sources présumées du Nil Blanc ; aucune exploration n’est venue encore vérifier cette assertion du voyageur anglais.

CHARYBDE, tille de Neptune et de la Terre, foudroyée par Jupiter pour son insensibilité, et changée en un gouffre du détroit de Sicile (aujourd’hui Calofaro), qui engloutissait les navigateurs assez imprudents pour s’en approcher.

CHARYBDE, tourbillon fameux et redouté dans l’antiquité, situé dans le détroit de Messine (l’setum Siculum), au N.-E. de la Sicile et près du port de Messine. Ce tourbillon, qui porte aujourd hui le nom de Calofaro, est peu sensible, excepté quand les courants du N. et du S. viennent à se rencontrer ; il porte du N.-E. au S.-O., ce qui faisait dire aux anciens qu’en voulant éviter Charybde on tombait en Scylla. Quoiqu’il y ait beaucoup à rabattre de ce que les anciens, toujours-timides sur mer, nous ont raconté de Charybde, on ne peut assurer qu’à de certains moments le passage sur ce point soit sans danger. Un voyageur moderne qui, par curiosité, voulut connaître Charybde et savoir au juste ce qu’il en était, rapporte que la barque où il était avec quelques voyageurs étant parvenue sur les bords du gouffre fut aussitôt entraînée, et qu’après avoir fait plusieurs grands tours elle arriva au milieu, qui leur parut un peu plus bas que les bords ; que, néanmoins, elle n’y fut point engloutie, mais qu’on ne put l’en éloigner qu’à force de rames ; enfin, qu’un matelot qui se jeta dans l’abîme ne reparut qu’au bout d’un demi-quart d’heure et eut beaucoup de peine à remonter, à cause de la rapidité de l’eau qui s’abîme en tournoyant. C’est le cas de rappeler ici ce que rapporte le P. Kireher (Mund. subt., 1. II), non d’après les archives du royaume de Naples, comme il le dit, mais d’après une tradition populaire, au sujet d’un plongeur habile, surnommé le Poisson-Colas (PesceColà), qui plongea dans le Charybde pour satisfaire la curiosité du roi de Sicile Frédéric II. Il en revint tout hors de lui-même, rapportant néanmoins une coupe d’or que le roi y avait fait jeter. Interrogé sur ce qu’il avait vu et qui l’avait si fort impressionné, ii répondit que du fond de la mer sortait une rivière très-forte, à laquelle l’homme le plus robuste aurait peine à résister ; que le fond est plein de rochers présentant leurs pointes aiguës, du milieu desquelles s’élancent des torrents rapides, dont les courants opposés causent un tournoiement violent dans les eaux ; enfin, que le creux de ces rochers était plein de poissons d’une grosseur monstrueuse. Poisson-Colas ayant plongé une seconde fois dans le gouffre de Charybde, à la prière du roi, n’en revint pas. Le poète Schiller a fait sur cette légende, en la poétisant beaucoup, une ballade

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célèbre en Allemagne. (V. ballade, le Plongeur.) La disposition du fond du détroit, jointe a celle des côtes d’Italie, fournit la raison physique du mouvement circulaire des eaux. Quand on compare l’état présent du Charybde avec la description effrayante qu’en font les anciens auteurs, poètes, historiens et philosophes, on reste convaincu que les dangers de.ee terrible tournant, au travers duquel les vaisseaux et même les bateaux passent aujourd’hui aisément, et où la mer n’a plus de mouvement extraordinaire, ont dû diminuer de siècle en siècle par un pur effet de ces modifications remarquées par la géologie en mille autres lieux du globe, On ne peut traiter d’imposteurs tant d’auteurs qui ont décrit de la même façon le phénomène de Charybde. Quand même on n’en croirait pas les poëtes, dont quelques-uns cependant, comme Homère, et Virgile, ont été reconnus d’une grande exactitude dans leurs descriptions géographiques, il faudrait encore démentir les historiens, les philosophes et les géographes, Sallùste, Strabon, Sénèque. Sallùste dit : Est igitur CAarybdis mare periculosum 7iautis, quod çontrariis fluctuum cursibus collisionem facit et rapta quoque absorbet. «Charybde est une mer pleine de dangers pour les navigateurs, par le choc des courants opposés, qui engloutit les objets entraînés par les flots. « Strabon n’est pas moins affirmatif. Sénèque reconnaît le tait géographique en repoussant la fable. Mais tout cela n’est rien en comparaison des descriptions qu’en font les poètes. Homère et Virgile disent qu’il engloutissait et vomissait alternativement tout ce qui en approchait.

Dextrum Scylla latus, lamum implacata Charybdis Obsidet, aique imo baralhri ter gurgile vastos Sorbet in abruptum fluctus, eursusqve sub auras Eriyit alternos, et sïâera verberat unda.

■ Scylla occupe la rive droite, l’implacable Charybde la rive gauche. Trois fois celle-ci engouffre dans ses abîmes profonds les vastes flots, trots fois elle les rejette, et porte ses ondes jusqu’aux cieux.i

Il nous paraît certain qu’au temps de Virgile Charybde offrait encore un phénomène terrible ; car le poète étant si près des lieux, et pouvant être taxé d’exagération et de mensonge par tout voyageur romain, n’aurait pas dit sans cela qu’Enée et sa flotte ressentirent de fort loin les effets de la fureur de Charybde, et que sur-le-champ ils gagnèrent le large pour l’éviter. Hélénus n’aurait pas pris tant de peine pour l’engager à ne pas entrer dans ce golfe dangereux ; enfin il ne lui aurait pas conseillé de faire le tour de la Sicile plutôt que de le passer. Les voyages d’Enôe et d’Ulysse en font si souvent mention, et toujours dans des termes si effrayants, qu’on ne peut pas douter que ce gouffre n’ait été autrefois très-périlleux. Il est donc vraisemblable qu’il y avait là des cavernes profondes qui, recevant les eaux •dans un bras du courant, les rejetaient ensuite dans l’autre avec une violence extraordinaire, et que le phénomène et le péril qui en était la suite étaient très-réels. Comment expliquer le changement survenu en cej lieux ? Par un effet naturel des révolutions secondaires du globe. Il "est très-probable que la disposition physique des lieux a été modifiée ou par un de ces tremblements de terre si fréquents sur ce sol volcanique, ou par toute autre cause ; car’il se peut encore que le phénomène ait diminué d’intensité de siècle en siècle jusqu’à devenir ce qu’il est aujourd’hui, par la simple accumulation des rochers, du sable et du gravier charriés sans cesse par la force du courant dans les cavernes qui le produisaient.

En face du gouffre de Charybde se trouve le rocher de Scylla, du côté de l’Italie. Peu de distance sépare le gouffre du rocher, de telle sorte que le pilote qui cherche à échapper à un danger peut tomber dans l’autre. De là ce proverbe, qui était très-usité chez les anciens : Incidet in Scyllam cupiens vitare Carybdim, lequel a passé dans toutes les langues sous cette forme : Tomber de Charybde en Scylla, c’est-à-dire n’échapper à un mal, à un danger que pour tomber dans un autre plus grand. C’est l’équivalent de notre proverbe : De mal en pis.

Voici des applications de cette phrase proverbiale :

« Assurément l’ordre providentiel est que le progrès s’accomplisse ! ; mais ce qui embarrasse la marche de la société et la fait aller de Charybde en Scylla, c’est tout justement qu’elle n’est point organisée. Nous ne sommes encore parvenus qu’à la seconde phase de ses évolutions, et déjà nous avons rencontré sur notre route deux abîmes qui semblent infranchissables, la division du travail et les machines. > Proudhon, Contradictions économiques.

« Après sa première démission, M. Thiers a ramé entre Charybde et Scylla avec une incroyable souplesse d’aviron, évitant la gauche sans se donner à la droite ; on voyait bien qu’il venait de passer.par le ministère des affaires étrangères. »

Cormenin, Livre des orateurs.

« Ma bohème est située, il est vrai, entre deux abîmes, la misère et le doute ; mais enfin, quand vous avez évité Charybdeet Scylla,

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vous trouvez un sentier qui, par toute sorte de tours et de détours également dangereux, finit par vous conduire à la renommée et parfois à la gloire. »

Henry Murger, Scènes de la Vie de bohème. «La superstition est un commerce de l’homme avec Dieu, entaché d’inefficacité, d’immoralité et de déraison ; l’incrédulité est une rupture désespérée de tout commerce de l’homme avec Dieu. Quand l’homme veut faire de la religion sans le secours de la raison, il tombe dans la superstition ; et s’il veut faire de la religion avec la raison, il tombe inévitablement dans l’abîme de l’incrédulité. En sorte que Dieu s’est placé et a placé l’homme entre un Charybde divin et un Scylla divin ; et quiconque ne navigue pas sur le vaisseau dont Dieu est le capitaine et le pilote, celui-là sombre par un triste naufrage à l’un de ces deux écueils. • Lacordaire, Conférences.

« C’est en s’approchant de son sujet pour l’étudier que l’auteur reconnut ou crut reconnaître l’impossibilité d’en faire admettre une reproduction fidèle sur notre théâtre, dans l’état d’exception où il est placé, entre le Charybde académique et le Scylla administratif, entre les juges littéraires et la censure politique. » V. Hugo, Préface de Cromwell.

’ Enfin, Holberg atteint Marseille et prend la mer. Les Barbaresques attaquent son bateau ; on en vient à l’abordage ; on prie, on pleure, on gémit, on se prend corps à corps et le sang coule sur le pont. Holberg, échappé aux pirates, tombe entre les mains des aubergistes italiens : c’était Charybde après Scylla !' L. Enaui.t, Norvège.

«Voyez-les à l’arrivée 1 l’illusion féconde habite dans leur sein, comme a dit un poëte ; et revoyez-les au retour : c’est l’heure où leur poche vide rend leurs oreilles moins sourdes aux conseils de la prudence qui chercha vainement à les éloigner de la roulette-Charybde et du trente et quarante-Scylla. »

H. de Pêne, Un mois en Allemagne.

« Nous estimons que l’Europe doit veiller aux révolutions et se fortifier contre les guerres. Mais nous pensons que, si aucun incident ne vient troubler la marche majestueuse du xixe siècle, la civilisation, déjà sauvée de tant d’orages et de tant d’écueils, ira s’éloignant de plus en plus chaque jour de cette Charybde qu’on appelle guerre et de cette Scylla qu’on appelle révolution. •

V. Hugo, Le Rhin.

■ Les philosophes se poussent mutuellement dans l’abîme de l’absurdité, tandis que les théologiens ferraillent dans l’obscurité ; c’est ainsi que, pour éviter Charybde, on s’approche trop de Scylla. » Frédéric II.

« Une femme à la mode d’aujourd’hui, et qui veut être encore à la mode de demain, doit conduire habilement, et presque honnêtement, sa barque fragile, sans toucher les roches de Charybde, non plus que l’écueil de Scylla ; son art consiste dans un rire plein d’agrément, dans un parler plein de bienséance ; tant mieux pour elle et tant pis pour qui la voit, pour qui l’écoute, si cette belle est savante à représenter par tous les moyens défendus, et même par les moyens permis, la belle et frivole et passagère déesse de la jeunesse, n J. Janin, Littérature dramatique.

« Nous avons été obligés d’abandonner nos compagnes de voyage, fort bien placées dans l’amphithéâtre à droite du grand autel. Les plaisanteries voltairiennes de Paul me faisaient mal ; je me suis accosté d’un monsignore de nos amis, grand latiniste, qui a voulu me convertir : c’était tomber de Chabybde en Scylla.

Stendhal, Promenades dans Rome.

« Oui, reprit Williams, elle te fera un oreiller de tes vertus et t’étouffera dessous.-Grâce au ciel, reprit Guy, M"><s de Ners n’a point de jprétention à la sainteté. — Alors tu tombes de Charybde en Scylla, et je vais te prouver la vérité de cette comparaison mythologique. Çiche, elle te ruinera par ses exigences ; jolie, elle attirera autour d’elle une légion de beaux qui se coaliseront contre ton bonheur anonyme ; spirituelle, elle inventera des ridicules pour avoir le droit de s’en moquer. ■

A. Achard, L’École buissonnière.

o — Vous avez, monsieur, non loin de votre porte, reprit Jolibois en hochant la tête, certain château dont je vous engage aussi à vous défier, à moins qu’il ne vous plaise de tomber de Charybde en Scytla, et de sortir d’un guêpier pour vous fourrer dans un nid de vipères, »

J. Sandkau, Saes et parchemins.

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« Nous déjeunons, nous montons à cheval ; à cinq heures, à l’école de natation ; à sept heures, au Palais-Royal. Nous payons à déjeuner à ce pauvre Thiberge, qui, en finissant cette année sa rhétorique, tombe de Charybde en Scylla ; d’élève il devient professeur. »

■ Si le correcteur court trop attentivement après les coquilles, le sens du texte lui échap-pera, et il laisse passer de grosses balourdises ; si, au contraire, il s’attache trop au sens, il ne voit que ce qu’il devrait y avoir et non ce qu’il y a : il tombe de Charybde en Sctjlla. Aussi est-ce un axiome en typographie, qu’il n’y a pas de livre sans faute. »

■ J’avais juré de ne plus remonter en diligence ; mais faire trente lieues à pied, c’eût été une folie, une imprudence ; c’eût été tomber de Charybde en Scylla. »

Paul de Kock, Le Retour de Beaùgency.

Nous avons donné, de ce proverbe latin, des applications empruntées à treize des auteurs différents, avec indication des sources où nous les avons puisées, et il nous eût été facile de sortir de ce nombre de sinistre augure. Le lecteur nous pardonnera de nous arrêter un peu sur ce détail du Grand Dictionnaire : il caractérise on ne peut mieux notre manière de travailler, et le plan qui a présidé à, l’œuvre tout entière. Il y a deux méthodes pour entreprendre et exécuter une encyclopédie : concevoir l’idée aujourd’hui, et envoyer demain de la copie à l’imprimerie. Cette méthode est celle qui a été suivie généralement jusqu’ici. Aussi qu’en est-il résulté ? Quelque chose de monstrueux qui a une tête d’hippopotame et une queue de poisson, ou une tête de tortue et une queue de baleine. C’est parce qu’un bon dictionnaire doit être achevé dans la plupart de ses parties quand on met en vente le premier fascicule. Une aussi colossale entreprise peut être comparée à un voyage de long cours : on ne met à la voile qu’après avoir fait ample provision d’eau, de charbon, de biscuit, etc. ; car ce n’est plus quand on est en pleine mer qu’il est possible de s’approvisionner. C’est précisément de cette façon que nous avons manoeuvré pour être à l’abri des naufrages qu’ont subis ceux qui nous ont précédé sur cette route semée d’écueils. Par exemple, à quel saint eût pu se vouer le Grand Dictionnaire, si, arrivé au mot Charybde et voulant donner au proverbe qui fait l’objet de cet article des applications tirées des écrivains, il lui eût fallu alors les aller glaner dans leurs ouvrages ? Ce que nous disons de cette allusion mythologique, nous pourrions le dire de toutes les autres parties de notre immense travail.

CHARYBDÉE ou CARYBDÉE s. f. (ka-ribdé — de Charybde, nom inythol.). Zooph. Genre de méduses comprenant quatre espèces, répandues dans diverses mers : La charybDÉe périphytle a été observée dans l’océan Atlantique équatorial. (Péron.) La charybdée marsupiale habite la Méditerranée. (Dujardin.) il V. Océanie.

CHARYBDIS s. m. (ka-ri-bdiss). Crust. Genre de décapodes brachyures détaché du genre thalamite, et comprenant sept espèces.

CHARYTONIE s. f. (ka-ri-to-nl). Entom. Genre de coléoptères pentamères, de la famille des serricornes, tribu, des buprestides, syn. de sternocere.

CHAS s. m. (châ — du lat. capsa, boîte). Tech. Trou d’une aiguille : Le chas- de cette aiguille est trop petit. Cette aiguille n’a pas chas. Il Plaque de métal de forme carrée, percée d’un trou par lequel passe le fil à plomb. Il Nom que les maçons donnent à une travée, c’est-à-dire à l’intervalle qui sépare deux poutres voisines. Il Colle d’amidon qu’on tire du grain par expression, il Colle à l’usage des tisserands.

— Argot. Œil. Il On dit aussi chasse.

CHAS (J.), jurisconsulte et littérateur français, né k Nîmes vers 1750, mort vers 1830. Ii vint se fixer à Paris pour y exercer la profession d’avocat ; mais il ne tarda pas à abandonner le barreau, où il était sans clientèle, et se mit aux gages des libraires. Compilateur infatigable, il composa un nombre considérable de brochures et d’ouvrages, ce qui ne l’empêcha pas, vers la fin de sa vie, de tomber dans une profonde misère et d’être réduit à implorer la pitié des passants. Changeant d’opinion avec les circonstances, Chas loua tour à tour en termes pompeux les divers gouvernements qu’il vit se succéder en France. Dans la liste de ses nombreux et médiocre» ouvrages, nous nous bornerons à ci-