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avec lui k la transformation de la cithare, dont le nombre des cordes avait été porta de quatre à sept. On ne sait sur lui que ce que Plutarque dous en apprend dans son Dialogue sur la musique, c’est-à-dire presque rien. La seule chose qui paraisse certaine, c’est que c’était un musicien très-habile et très-renommé, puisque, parmi les sept airs populaires qui so jouaient sur la flûte de son temps, et que Plutarque énumère, l’un, nommé le Cépionnien, portait son nom et avait été composé par lui. CÉPION (Quintus Servtlius), consul romain l’an 106 av. J.-C. Envoyé dans la Gaule au moment de l’invasion des Cimbres, il signala tristement son expédition par le pillage de la ville de Toulouse et de ses temples, dont il enleva toutes les richesses. Continué dans son commandement après l’expiration de son consulat, il ne put s’accorder avec le consul Mallius, envoyé de Rome avec une autre armée* et tous deux furent écrasés par les barbares (105). Plus tard, il fut attaqué à ce sujet par le tribun Norbanus, condamné par le peuple et dépouillé de tous ses biens. Suivant les uns, il mourut en prison ; suivant d’autres, il put s’exiler et mourut k Smyrne. L’opinion populaire attribua au pillage sacrilège des temples de Toulouse les désastres qui suivirent et les malheurs éprouvés dans la suite par Cépion. D’où le proverbe, au sujet des richesses mal acquises et d’un homme poursuivi par le malheur  : Il a de l’or de Toulouse.

CÉPION (Quintus Servilius). Après avoir été l’ami du tribun M. Livius Drusus, il devint son ennemi et fut l’auteur présumé de sa mort. Il prit part à la guerre sociale, et eut avec C. Marius le commandement de l’armée après la mort de P. Rutilius Lupus. Ii périt dans un piège où t’avait attiré le chef de l’armée ennemie, vers 90 av. J.-C.

CÉPION, historien dalmate, dont le vrai nom était Corioian Cippico, né k Tenu en 1425, mort eu 1493. Il servit dans la marine vénitienne et se distingua dans la guerre contre les Turcs, On lui doit : Cesta Pétri Afoccnici (Venise, 1477), ouvrage réimprimé plus tard sous le titre : De àel/o Asîatico, puis traduit en italien.

CÉPITE s. f. (sé-pi-te — lat. cepitius ; de cœpa, oignon). Miner. Nom donné par les anciens à une pierre, dure, de couleur blanche et criblée de veines qui s’entrelaçaient les unes dans les autres k la manière des dendrites : La cÉPiTE était probablement une agate formée de couches concentriques, et ayant l’apparence d’un oignon coupé en deux. (Landrin.)

CÉPOIE s. m. (sé-po-le). Ichthyol. Genre de poissons, de la famille des tœnioïdes.

— Encycl. Les cépoles sont des poissons k corps très-allongé et comprimé ; la queue est entonne de lame d’èpée et couverte d’écaillés tics-petites ; la bouche est arn«ôe de dents crochues ; les nageoires ont des rayons flexibles, ii l’exception du premier de la ventrale, qui est dur, ossçux et piquant ; la dorsale et l’anale sont très-longues et distinctes de la caudale, qui est étroite ou lancéolée. Ce genre présente deux espèces bien connues. Le cépole ténia, appelé aussi ruban ou bandelette, atteint quelquefois 1 in. de longueur ; il a le museau très-arrondi et la queue pointue. Il habite surfout la Méditerranée ; mais on le trouve aussi dans les mers du Nord, et jusque sur les côtes d’Irlande. Le cépolerougeéjheouserpentiforme se distingue du précédent par son museau pointu ; il habite les mêmes mers. On l’appelle rougeole k Marseille, calcignaris à Nice, serpent rouge dans d’autres localités. Ces deux espèces ont été confondues par les auteurs anciens sous le nom de tœnia. On a cru, mais à tort, que ce pouvait être le myrus des anciens. On sait que ce dernier est une murène. Les cépoles nagent avec une agilité extraordinaire, et plaisent aux yeux par la vivacité de leurs couleurs. Leur chair est peu estimée ; on ne les emploie guère que comme appât pour les gros poissons.

CEPOLLA (Barthélemi), jurisconsulte italien. V. Coepolla.

CÉPOLOÏDE adj. (sé-po-lo-i-de-de cépole, ni du gr. eidos, aspect). Ichthyol. Qui ressemblé à un cépole.

— s. m. pi. Tribu da poissons, de la famille dos tœnioïdes, ayant pour type le genre cépole.

CÉPOBIDE ou CŒPOR1DE s. m. (sé-pori-de

— du gr. kêporos, jardinier). Entom. Genre d’insectes, de la famille des chrysoméliues, comprenant trois espèce.

CEPOU1NUS (Jacob), philologue suisse, né en 1499 à Dynhart, dans le canton de Zurich, ’ mort en 1525. Son nom véritable, qu’il avait traduit en grec, était Wicsenduuger. Il était fils d’un tuilier qui avait amassé quelque foitune, et qui, voyant en lui des dispositions exceptionnelles, lui fit faire d’excellentes études. Préparé par le curé de sa paroisse, il sortit de l’école de Winterthur avec une connaissance déjà très-remarquable du grec et de l’hébreu, puis il visita les universités les plus célèbres de l’époque : Cologne, Vienne et Ingolstadt, où il suivit les cours de Reuchlin. Doué d’une grande énergie de travail, d’un esprit large, qui embrassait la généralité des sciences, il donnait dès lors les ; plus belles espérances. A son retour au village natal, on vit les curés des environs se faire enseigner par lui le grec et l’hébreu.’ Il avait embrassé la religion réformée et venait de se marier, lorsque Cra CEQU

tander l’appela k Bàle ; où il s’occupa surtout de la Correction d’éditions grecques. Mais il n’y resta pas longtemps : Zwingle, qui, k Rencontre de Luther, comprenait la nécessité des études antiques, s’était chargé de réorganiser la célèbre école fondée à Zurich par Charlemagne, et de faire venir des maîtres éprouvés. Le premier qu’il appela fut Ceporinus, qui fut nommé à la fois chanoine de la cathédrale et professeur de théologie, pour l’explication de l’Ancien Testament et des Septante, et professeur de grec. Ses cours eurent un grand succès ; Zwingle lui-même les suivit. Il interprétait entre autres œuvres les Travaux et les Jours d’Hésiode, et se distinguait par l’absence de toute pédanterie. Nul doute qu’il n’eût rendu à la science les plus grands services, si sa santé n’eût été ébranlée par les veilles et les fatigues

3u’il s’imposait par amour de l’étude. Au boutun an de séjour à Zurich, une mort prématurée l’enleva à ses élèves. Il avait déjà publié un commentaire de la Description du monde de Denys et de Y Astronomie aVÂratus (Bâle, 1523 et 1534) ; une Grammaire grecque, dont l’usage s’est longtemps maintenu, et qui a été souvent reproduite ; une édition des 7’ravaux et des Jours d’Hésiode (Zurich, 1528), avec un court commentaire ; enfin on a imprimé après sa mort des Epigrammes grecques (Cologne, 1533 ; Zurich, 1539).

CEPPALONI, bourg du royaume d’Italie, province delà Principauté Ultérieure, k il kilom. N. d’Avellino et à 8 kilom. S. de Bénévent, canton d’Altavilla ; 2,600 hab.

CEPPEAU. V. cÈPEAU.

CEPS s. m. (sèps — du lat. cippus, tronc d’arbre). Bot. v. cep,

CÉPURE s. m. (sé-pu-re — du gr. kêporos, jardinier). Entom. Genre d’insectes, de la famille des curculiouides, dont l’espèce type habite le Sénégal.

CEQUI s. m. (se-ku-i). Métrol, Unité de poids usitée en Orient, et valant à Smyrne "97 gr. 586.

Ce qui plaît »nx feoimetf, comédie en trois actes, en prose et en vers, de Ponsard, représentée pour la première fois à Paris, sur le théâtre du Vaudeville, le 30 juillet 1860. Ce qui plaît aux femmes, dit Voltaire dans un conte charmant, c’est d’être maîtresses a la maison ; ce qui plaît aux femmes, -selonM. Ponsard, c’est la charité. Cet axiome, oui fait honneur à la galanterie de l’auteur de Lucrèce, est développé avec accompagnement de figures allégoriques dans trois tableaux, dont le premier se passe dans un salon, le deuxième sur un théâtre, le troisième dans une misérable mansarde. Une comtesse jeune, jolie et veuve, s’ennuie de son veuvage ; elle voudrait se remarier et ne sait k qui, de tous ses soupirants, donner la préférence. Un de ses cousins, homme de cœur, l’aime en secret, mais il craint qu’elle ne soit au fond qu’une coquette, si bien qu’avant de se déclarer il entreprend de la soumettre k do certaines épreuves. D’après ses conseils, la comtesse accorde un jour entier à chacun de ses prétendants, réservant pour récompense le don de sa main k celui qui aura su la distraire en comprenant le mieux ses goûts intimes. L’un l’initie aux émotions du steepie-chase, un autre fait exécuter devant elle une féerie charmante, qui remplit tout le deuxième acte, un troisième l’égaré parmi les célébrités du demi-monde. Le cousin, qui s’est réservé la dernière journée, la conduit dans les lieux où le pauvre souffre. Jusque-lk, elle ignorait les luttes douloureuses que certains êtres ont k soutenir contre la misère... Ce qui plail aux femmes, c’est la bienfaisance ! s’écrie-t-elle en laissant tomber sa main dans celle de l’heureux cousin.

Cette pièce dissimulait, sous une forme légère et presque frivole, une peinture énergique deï séductions auxquelles la pauvreté est exposée ; elle fut interdite par la censure après la quatrième représentation. Quel-3uesvers, épaves sauvées, grâce aux journaux, o ce naufrage dramatique, méritent d’être conservés. Ils sont dits au second acte par l’Amour du pouvoir, ou, si on Je préfère, l’Ambition, à un jeune troubadour en quête du véritable amour : nous ne croyons pas que ces vers aient été pour quelque chose dans la disparition de l’ouvrage :

Tu viens d<j voir ma sœur, esprit qui rampe a terre, Bourgeoise ambition, qu’un peu d’or désaltère, Humble orgueil que repaît l’encens de quelques sots !

— Re£ûrde-moi ! mon œil est superbe ; l’Europe Que j’embrasse est mon champ ; la pourpre m’euveloppe ;

Devant moi les licteurs inclinent leurs faisceaux ; —Tantôt j’inspire aux chefs une œuvre grande et forte. A leur voix ressuscite une nation morte ; Tantôt je suis funeste et trouble la raison ; Par moi tombent les fils des familles antiques ; Par moi, les déserteurs des camps démocratiques D&n3 les camps féodaux portent leur trahison. Je puis t’ouvrir l’ac-es des conseils, je puis faire Tourner ton astre autour de la royale sphère. Va, monte fc la tribune, escalier du pouvoir. Tu sais comme on procède ; on sert les nobles causes, Les peuples affranchis, les libertés écloses ; On proclame le droit en face du devoir. On défend la raison, l’examen, la iuraiêre, La mâle égalité, trempe de l’âme Aère, Qui pousse aux grands destins les peuples aguerris ; On dit aux nations qu’elles sont souveraines, Et De ÊOiit pas la chose ou des rots ou des reines.

— Puis, quand on a longtemps enflammé les esprits,

CEEA

CÉRA

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Quand a l’homme d’État le tribun a fait place, Sur le feu qu’on soufflait on jette de la glace ; On prône le respect, détruit par le niveau : « Une aristocratie importe à l’équilibre ; t Rien ne sera debout, si l’examen est libre ; Il faut un frein pieux aux écarts du cerveau. ■ Bref, on dit le rebours des choses qu’on a dites : ■ Les révolutions î catastrophes maudites ;

« L’État route sans fin dans ce gouffre sans fond ;

« Le saiut est le droit divin. « — Citez les marquises On médit galamment des réformes conquises.

— Et cependant, saisis d’un vertige profond, Les jeunes gens sur qui ces exemples descendent Devant ce changement énorme, se demandent Ce que c’est que le vrai s’il est ou s’il n’est pas, Si la conviction n’est pas la duperie, Et s’il faut croire au bien, quand son aspect varia Selon qu’on le regarde ou d’en haut ou d’en bas.

Dans cette trilogie un peu bizarre déforme, où se succédaient sans transition un acte de comédie très-froid, une allégorie gracieuse et une scène de drame émouvante, M. Ponsard a atteint k des qualités de grâee, d’élégance et de fraîcheur dans le style qui répondent en plus d’un endroit assez victorieusement au re^ proche de lourdeur si souvent adressé à ses vers. Habitué toutefois k la grandeur tragique, le poète se plie difficilement, on le sent bien, k la preste allure du vaudeville ; il a été naturel et vrai cependant, et le public l’a applaudi, dans une scène assez remarquable où une marchande k la toilette essaye la séduction des bijoux sur une ouvrière jeuné, belle, honnête et sans ressources. Ce gui plait aux femmes est d’ailleurs une pièce très-morale.

CERA s. f. (sé-ra — mot lat. qui signifié cire). Bot. Usité dans cera de palma, expression empruntée à la langue espagnole pour désigner une sorte de cire produite par un palmier du genre ceroxylon : La cera db palma sert dans l’économie domestique. (T. de Berneaud.) Syn. de céroxyline.


CÉRACATE ou CÉRACHATE s. f. (sé-ra-ka-te — lat. cerachates ; de cera, cire ; achates, agate). Miner. Nom donné par les anciens à une variété d’agate qui était d’une couleur jaune de cire.


CERACCHI (Giuseppe), sculpteur, né en Corse en 1760, guillotiné en 1801. Il quitta son pays à l’âge de neuf ans, en compagnie de son père, qui ne voulait pas accepter la domination française. Il étudia la sculpture à Rome et s’y fit une certaine réputation. La présence en Italie des armées françaises commandées par Bonaparte l’entraîna à embrasser la cause de la France. Il exécuta un buste du général qui reçut beaucoup d’éloges, et revint à Rome après le départ de l’armée française. En 1798, il prit une part active au mouvement insurrectionnel que la présence de Championnet avait fait naître à Rome, et il dut quitter cette ville en même temps que les Français. Il vint à Paris en 1799, comptant sur Bonaparte pour arriver à la fortune et à la célébrité ; il n’en fut rien ; le premier consul oublia son compatriote, malgré ses nombreuses pétitions, et Ceracchi, qui avait eu d’abord quelques commandes, telles que les bustes des généraux Brune, Berthier, Masséna et Bernadotte, se vit réduit à vivre d’expédients. Ce fut alors qu’il entra dans le complot formé par Demerville, Arena, Diana et Topino-Lebrun, pour assassiner le premier consul dans sa loge à l’Opéra, le 18 brumaire an IX. Les biographes de Ceracchi le représentent à tort comme un fougueux révolutionnaire, qui aurait voulu arrêter Bonaparte dans ses empiétements ; il n’obéissait pas non plus, comme il le disait lui-même, à un sentiment de haine que, dès son enfance, sa famille lui aurait inspiré contre les Bonaparte ; la ruine de ses espérances le poussa seule au crime. Arrêté le 18 brumaire an IX, dans le couloir qui conduisait à la loge du premier consul, condamné avec ses complices le 9 pluviôse an IX (1801), il fut exécuté en place de Grève.


CÉRACÉ, ÉE adj. (sé-ra-sé — du lat. cera, cire). Bot. Qui a l’aspect et la consistance de la cire, comme les efflorescences qui recouvrent les prunes, les feuilles de choux, etc.


CÉRACÉE s. f. (sé-ra-sé — du lat. cera, cire). Econ. rur. Nom donné en Suisse k une sorte de laitage : La Fanchon me servit de la céracéb. (J.-J. Rouss.)

CÉRAGÉNIE s. f. (sé-ra-jé-nt — du gr. keras, corne ; geneios, duvet). Entom. Genre d’insectes longicornes, division dos cérambycins, comprenant une- seule espèce américaine, qui porte sur le front deux cornes obtuses, et dont les antennes sont velues.

CÉRAÏNE s. f. (sé-ra-i-ne — du lat. cera, cire). Chim. Matière grasse extraite de la cire.

CÉRAISTE s. m. (sé-rè-ste — du gr. Itérantes, cornu). Bot. Genre de plantes, de la famille des caryophyllées, tribu des alsinées, comprenant plus de soixante espèces disséminées dans les régions tempérées du globe ; On cultive presque tous les cékaistes dans les jardins. (C. Lemaire.) Le céraiste des champs est très-commun dans les terres en friche, sur le bord des chemins. (T. de Berneaud.) Syn,

d’HÛLOSTÉE.

— Encycl. Les plantes de ce genre se font généralement remarquer par l’élégance de leur port ; leurs fleurs, d’un blanc pur, sont Basez grandes dans quelques espèces pour faire de celles-ci des plantés ornementales.

On les cultive quelquefois dans les jardins d’agrément, où leur petite taille les rend surtout propres k servir de bordures. La plus connue est le céraiste cotonneux (cerastiurri tomentosum), vulgairement appelé argentine, oreille-de-souris, traînasse, etc. Ces plantes sont très-rustiques, croissent dans tous les sols et se propagent facilement de graines ou d’éclats. Tous les bestiaux les broutent volontiers, et, sous ce rapport, elles rendent quelques services lk ou elles sont abondantes.

CÉRACHIS s. m. (sô-ra-kiss). Bot. Syn. do spilanthe, genre de composées.

CÉRADïA s. m. (sé-ra-di-a). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées.

CÉRSIGIDION s. m. (sé-rè-ji-di-on — du gr. keras, corne ; aigidion, chevreau). Entom. Genre de coléoptères tétramères, comprenant une seule espèce de la Nouvelle-Hollande.

CERA5I, île de l’Océanie, dans la Malaisie, archipel des Moluques hollandaises, au N, des lies d Amboine et de Banda et au S. de Gilolo, entre 2° 40’ et 3° 30’ de lat. S., et entre 125" 35’ et 1280 31’ de long. E. Longueur de l’E. k l’O., 300 kilom., sur 50 de largeur ; superficie, 1,430,000 hectares. Les côtes sont élevées et forment quelques bons ports. Climat sain, tremblements de terre fréquents. L’intérieur de l’Ile est traversé dans toute sa longueur par une chaîne de montagnes dont les points culminants s’élèvent k 2,600 m. Le sol, généralement fertile, est en grande partie couvert de forêts vastes et riches en bois d’ébénisterie et de senteur, et surtout en palmiers-sagou, dont le produit est la principale nourriture des habitants. Parmi les autres végétaux utiles qui croissent k Céram, il faut citer la canne k sucre, le riz, le maïs, le muscadier, le giroflier et tous les fruits des tropiques. L’île, peuplée k l’intérieur d’habitants sauvages appelés /Jarfaurs et appartenant à la race polynésienne, forme sur les côtes plusieurs États qui reconnaissent la suzeraineté des Hollandais. Les indigènes parlent un dialecte malayo-polynésien, aussi bien que ceux de l’île de Saparua ou Honimoa. Selon Marsden, ce dialecte a beaucoup d’affinités avec le polynésien, mais il a en propre une syllabe finale te ou ra, qui est attachée aux roots originaux. Par exemple  : ulunte, tête ; idonte, nez ; matara, œil ; apira, eau ; ayira, feu ; putira, blanc, etc. Dans l’île de Saparua, la syllabe distinetive est ni ou lo ; ainsi le mot primitif ulunte, la tête, deviendra uruni, l’un et l’autre étant des modifications augmentatives de la racine ulu ou uru. Les noms de nombre, k l’exception de celui de l’unité, tehura, sont, avec de légères modifications, identiques k ceux du malais proprement dit.

CÉRAMANTHE s, f. (sé-ra-man-te — du gr. keramos, vase ; anthos, fleur). Bot. Genro 3e plantes dont on fait avec doute un syn, du genre scrofulaire, de la famille des personnées.

CÉRAMBYCIN, INE adj. (sé-ran-bi-sain, i-ne). Entom. Qui ressemble à un cérambyx ou capricorne.

— s. m. pi. Famille de eoléoptères syn. de. longicornes. Il Chez d’autres auteurs, tribu de la famille des longicornes : Des quatre tribus dont se compose la famille des longicornes, celle des cérambycins est la plus remarquable. (Duponchel.)

— Encycl. On a jadis donné la nom de cérambycins à une famille d’insectes coléoptères désignée aujourd’huTsons celui de longicornes. La dénomination de cérambycins ne s’applique plus qu’à une tribu de cette famille, ayant pour type le genre cérambyx ou capricorne, et présentant les caractères suivants : tête avancée ou penchée, mais non verticale ; yeux échancrés et entourant la base des antennes ; labre très-apparent et occupant toute la largeur du devant de la tête ; mandibules ordinaires, semblables ou presque semblables dans les deux sexes ; mâchoires k lobes saillants et très-distincts ; palpes ayant leur dernier article tronqué au bout. Les cérambycins se divisent en deux sous-tribus, suivant qu’ils ont les ailes courtes ou longues. On range dans ce troupe un nombre de genres très-considérable et que plusieurs auteurs ont porté jusqu’au chiffre de quatre-vingt-dix ; nous citerons les principaux : I. lirévipennes : nécydale, tomoptère, stènoptère, odoiitocère. II. Longipennes : rhinotrague, orégostoine, pachytérie, colobe, callichrome, aromie, ionthode, rosalie, litope, anopliste, chrysoprase, êburie, cérambyx, corémfe, cténode, oxymère, tragocére, déile, callidie, gracilie, clytus, etc.

Lès cérambycins sont généralement des insectes de grande taille, de formes élancées, élégantes, bien proportionnées, de couleurs variées, souvent très-vives et brillantes. Leurs antennes, ordinairement très-longues, vont en diminuant de grosseur vers le sommet ; lorsque l’insecte les renverse Sur Son dos, la base se loge dans une échancrurc que présentent ses yeux. Le prothorax est presque toujours rugueux, souvent tuberculeux ou épineux, Les femelles ont l’abdomen terminé par un oviducte en forme de tarière, oui leur sert k insinuer leurs œufs dans les fissures des végétaux où les larves doivent vivre et croître jusqu’k leur passage k l’état de nymphe. Ces larves ont le corps mou, blanchâtre, plus gros en avant, avec une tête