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par !a prise de cette ville, assurer la conquête d’une partie de l’Italie, lorsque le cardinal de Lorraine, qui se rendait» Rome pour négocier la paix, lui persuada de s’arrêter au milieu de ses succès. Ce fut la une faute que François Ier ne pardonna pas k l’amiral, et qui devint eu quelque sorte le point de départ de la disgrâce qui le frappa plus tard. À son retour d’Italie, Chabot trouva la cour partagée en deux camps par la rivalité de la duchesse d’Etampes, maîtresse du roi, et de Diane de Poitiers, maitresse du jeune duo d’Orléans, auquel la mort de son frère aîné François (1536) venait de donner le titre de Dauphin. L’amiral eut le tort de se mêler à ces intrigues et devint le chef du parti de la duchesse d’Etampes, tandis que Diane avait pour principal allié le connétable de Montmorency, l’homme le plus puissant de la cour, devant lequel le chancelier et les grands courbaient humblement la tête, et qu’ils n’osaient traiter que de monseigneur. Chabot ne se crut pas obligé k tant de déférence envers un ancien camarade d’enfance et continua de l’appeler, comme par le passé, bon compagnon et mon frère. L’orgueilleux connétable en conçut contre son rival une haine qui devint d’autant plus vive, qu’elle dut rester longtemps inactive, a cause du crédit tout-puissant de la duchesse d’Etampes sur l’esprit du roi. Cette haine trouva enfin l’occasion d’éclater. En 1539, François Ier résolut de faire exercer des poursuites contre ceux qui s’étaient enrichis aux dépens de l’État, et Montmorency vit là un moyen de perdre l’amiral, dont le luxe et la magnificence étaient extraordinaires, même au milieu de cette cour fastueuse. Il présenta au roi des relevés de comptes qui prouvaient que Chabot s’était approprié une partie des revenus de l’État dans son gouvernement de Bourgogne. Chabot, mandé auprès du roi pour se justifier, lui répondit ivec hauteur et l’ut arrêté. Le 8 févribi 1540, une commission, présidée par le président Poyet, qui était vendu au connétable, le condamna a 1,500,000 livres d’amende, au bannissement et a la confiscation de ses biens, comme coupable de concussion, d’exactions, de malversations et autres entreprises sur l’autorité royale ; à tous ces chefs d’accusation Poyet ajouta ceux d’infidélités et de déloyauté. Le jugement fut d’abord approuvé par François I«, dont le ressentiment contre l’amiral n’était pas encore apaisé ; mais la duchesse d’Etampes ne cessa d’intercéder en faveur du condamné, et ses larmes triomphèrent k la lin de la résistance du roi. L’amiral obtint des lettres de grâce, fut déchargé de l’amende et rétabli dans ses emplois. Bien plus, le connétable ayant été disgracié peu de temps après, Chabot fut appelé a lui succéder dans une partie des fonctions qu’il occupait k la cour. Mais il ne devait pas jouir longtemps de ce retour de la faveur de son maître. Il mourut un an plus tard du chagrin que lui avait causé sa condamnation, du moins k ce que prétend Brantôme, qui s exprime ainsi k ce sujet : « Depuis, le pauvre nomme ne proufita de son corps, car dès lors son pouls s’arresta et cessa tout à coup par telle véhémence de peur ? qu’oncques depuis il ne le put retruuver, m jamais put estre trouvé par quelque grand et expert médecin qui fut. • Bien qu’il portât le titre de grand amiral.de France, Chabot ne se distingua jamais personnellement comme homme de mer ; mais il ne négligea pas la marine, et ce fut grâce k la protection qu’il accorda k Jacques Cartier que ce dernier fut chargé par le roi d’un voyage d’exploration dans l’Amérique septentrionale, voyage qui eut pour résultat la découverte du Canada. Il existe k la Bibliothèque impériale un recueil manuscrit en 2 vol. in-fol. des Lettres de l’amiral de Brion, écrites en 1525. On trouve en outre des détails curieux sur son procès dans le livre VI des Recherches de Pasquier.

Léonor de Chabot, fils de l’amiral, lui fit élever un magnifique tombeau, à la description duquel nous consacrons l’article suivant.

Chabot (statue de Philippe de), chefd’œuvre de Jean Cousin, musée du Louvre. Cette statue, qui est en albâtre de Lagny, ornait autrefois le monument que Léonor de Chabot fit ériger k la mémoire de son père dans l’église des Célestins, à Paris, en 1543. Elle fut recueillie, à l’époque de la Révolution, dans la musée des monuments français, aux Petits-Augustins. et passa ensuite dans la galerie d’Angouleme, au Louvre. Elle représente l’amiral k demi couché, accoudé sur son casque et semblant se reposer, par un doux sommeil, de ses longues fatigues. Il porte, par-dessus son armure, lo cordon de Saint-Michel, et une cotte d’armes sur laquelle sont gravées ses armoiries, et il tient k la main son sifflet de commandement. Son casque, dont il a déchargé sa tête, et ses gantelets, qui sont près de lui, montrent qu’il n’est pas mort au milieu des combats, ce que l’on indique, sur les monuments de cette époque, par le casque en tête, les mains couvertes de leurs gantelets et armées de l’épée. Cette statue, de grandeur naturelle, a été attribuée k Paul Ponco ; mais il a été prouvé depuis que c’était un ouvrage de Jean Cousin. d’ar la fierté de sa pose et la hardiesse de l’exécution, a dit M. de Clarac, cette statue est digne du ciseau de Michel-Ange, dont elle rappel !» le style. Malgré l’armure, le corps a beaucoup de souplesse ; la tête, pleine de force et de caractère, est d’un bon travail ; on y retrouve un

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Î>eu du style des têtes antiques d’Hercule, et a manière simple et large dont cette figure est drapée a beaucoup de rapport avec «elle de la belle statue connue sous le nom de Phocion. Une partie des armoiries dont est blasonnée la cotte d’armes est parlante. Le petit poisson k grosse tête plate se nomme chabot dans le Poitou, à ce que nous apprend Millin, dans ses Antiquités nationales (I, 55). » Le piédestal qui porte la statue est décoré d’un bas-relief en marbre, où sont représentés un des ancêtres de Philippe de Chabot et sa femme, tous deux endormis. Sous ce tombeau figuraient autrefois l’apôtre saint Paul et le grand prêtre Melchisédech, soutenant une femme qui personnifiait la Fortune. On suppose que Philippe de Chabot dut avoir une vénération particulière pour saintPaul, car il a été représenté avec les attributs de cet apôtre, dans une des peintures en émail exécutées par Léonard Limosin, d’après les dessins de Jannet, pour orner le tombeau de François Ier. Le comte Cieognara cite le monument de Chabot comme le chef-d’œuvre de la sculpture française au xvie siècle.


CHABOT. Pour les personnages de cette famille qui ne se trouvent pas ici, substituée à celle des Rohan en 1645, voyez Rohan-Chabot.


CHABOT (Louis-François-Jean), général, né à Niort en 1757, mort en 1837. Il se distingua dans les guerres de la Révolution et de l’Empire, et plus particulièrement au siège d’Anvers, au passage de la Meuse, en Vendée et au blocus de Mantoue, où il reçut la capitulation de Wurmser. Nommé commandant des îles Ioniennes, il défendit héroïquement Corfou, commanda une division pendant la guerre d’Espagne, et fut mis à la retraite en 1815.


CHABOT (François), conventionnel montagnard, né à Saint-Geniez-Dol (Rouergue) en 1759, décapité en 1794. Il avait été capucin avant la Révolution et d’une piété exaltée, que la lecture des livres philosophiques modifia ensuite singulièrement. Lors de la suppression des congrégations religieuses, il sortit de son couvent, déjà gagné à la cause de la Révolution, continua toutefois d’exercer les fonctions de la prêtrise, accepta l’un des premiers la constitution civile du clergé, et devint grand vicaire de Grégoire, évêque constitutionnel de Blois. Cette position, où il montra un patriotisme actif, stimulé par l’ambition de jouer un rôle dans les événements, le fit nommer député à l’Assemblée législative par le département de Loir-et-Cher. Il siégea à l’extrême gauche, et, de concert avec Merlin et Basire, soutint vivement la dénonciation du fameux comité autrichien, attaqua Dillon, Duportail, Montmorin, Bertrand de Molleville et autres, à cause de leurs manœuvres contre-révolutionnaires, et se fit une grande popularité par sa véhémence, sa parole facile et sa vigilance farouche. C’était d’ailleurs un homme distingué, instruit, sincèrement rallié aux idées nouvelles, et qu’il ne faudrait pas juger entièrement d’après les caricatures que les ennemis de la Révolution en ont faites. Chabot, l’ex-capucin Chabot, il ne faut pas l’oublier, fut une sorte de cible qui reçut les flèches de tous les partis. Ces épaves de l’ancien monde, ces ex-prêtres et ces ex-nobles, quelque sincères qu’ils fussent dans la foi nouvelle, étaient naturellement portés à faire oublier leur origine par une ardeur souvent excessive. Avec son emportement méridional et un penchant naturel pour l’intrigue, Chabot ne prêtait que trop le flanc aux attaques. On connaît la fameuse épigramme qui fut lancée contre lui et ses amis, et dont nous donnons ici une des variantes :

     Vit-on jamais rien de plus sot
           Que Merlin, Basire et Chabot ?
           Connut-on jamais rien de pire
           Que Chabot, Merlin et Basire ?
           Et jamais rien de plus coquin
           Que Chabot, Basire et Merlin ?

Cette épigramme ne brille pas plus, d’ailleurs, par l’esprit que par la bienveillance. Elle est fort injuste, au moins à l’égard de Basire, qui était un homme honnête et pur. La probité de Merlin a été attaquée, mais il n’y a aucune preuve à cet égard. Quant à Chabot, on n’avait alors rien à lui reprocher sous ce rapport. Aucun des trois ne méritait de telles épithètes. Que Merlin, le vaillant défenseur de Mayence, fût un sot et un coquin, c’est ce qui semblera bien absurde à ceux qui connaissent l’histoire. Mais c’est avec des inepties de cette force qu’on a longtemps jugé les hommes de la Révolution et que les jugent encore quelques esprits étroits qui ne connaissent de cette grande époque que les mots terreur et massacres de septembre, et qui professent à l’égard de Robespierre et de Danton des opinions empruntées à nos grand’mères, naïves et saintes femmes auxquelles la République, en lutte avec toute l’Europe, avait enlevé les fils. À la veille du 10 août, Chabot s’agita beaucoup et contribua au soulèvement du faubourg Saint-Antoine. Le 15, il parla en faveur des patriotes de Lyon, fit réintégrer Chalier dans ses fonctions de membre de la commune de cette ville, destituer les administrateurs contre-révolutionnaires du Rhône, et refuser toute indemnité pour la suppression des droits féodaux. Lors des massacres de septembre, il est avéré qu’il contribua très-énergiquement à sauver la vie à plusieurs prêtres, et notamment au respectable abbé Sicard.

Réélu à la Convention nationale, il se trouva compris dans une dénonciation de Narbonne pour avoir reçu de l’argent de la cour ; mais il ne fut donné aucune preuve de ce fait, bien invraisemblable, si l’on se souvient des violentes attaques de Chabot contre le parti de la cour. Il est évident que, s’il avait reçu de l’argent, il l’avait bien mal gagné ; car, jusqu’à la chute de la royauté, on ne peut citer une seule occasion où il ne se soit prononcé pour les mesures les plus radicalement révolutionnaires.

Dans le procès de Louis XVI, il vota la mort, comme ses collègues de la Montagne, et s’opposa néanmoins au bannissement de tous les Bourbons, réclamé par Buzot, manifestant en cette circonstance, comme la plupart des montagnards, une entière confiance dans les opinions révolutionnaires du duc d’Orléans. Il combattit aussi l’idée d’une dictature mise en avant par Marat, contribua à la chute des girondins, appuya le décret qui transforma la cathédrale de Paris en temple de la Raison, et se singularisa, dit-on, par une affectation de négligence dans ses vêtements qui touchait à la malpropreté (dans le but de se donner un vernis de sans-culottisme).

En octobre 1793, il épousa la sœur d’un banquier autrichien, Frey, qui lui apporta une dot de 100,000 livres ; et, prévoyant sans doute que ce mariage donnerait lieu à quelques soupçons, l’annonça aux Jacobins, où il lut son contrat, et obtint que la Société nommât une députation pour assister au mariage. Devenu opulent, et mêlé d’ailleurs à des manœuvres qui sont restées fort obscures, Chabot, dont on n’avait voulu qu’exploiter l’influence au profit de certaines spéculations financières, se laissa facilement entraîner dans des intrigues d’agiotage qui se liaient à un complot financier, où se trouvait mêlé le fameux intrigant royaliste, baron de Batz. Il reçut de l’argent pour corrompre des membres de la Convention, et spécialement le malheureux Fabre d’Églantine, dans le but de falsifier un décret relatif à l’ancienne compagnie des Indes. Les conventionnels Julien (de Toulouse), Delaunay (d’Angers), trempaient dans cette dangereuse intrigue, dont Fabre et Basire furent les victimes, sans en être les complices.

Effrayé bientôt des manœuvres ténébreuses dans lesquelles il avait accepté un rôle, Chabot alla les dénoncer au Comité de sûreté générale, en remettant 100,000 livres qu’on lui avait données pour corrompre Fabre, et en prétendant ne s’être mêlé à cette affaire que pour en saisir tous les fils et déjouer les projets des conjurés. Ses explications parurent peu satisfaisantes, et peu de temps après il fut arrêté avec Basire, qui n’était coupable que d’avoir reçu quelques-unes de ses confidences, sans trop les comprendre et sans les révéler.

Emprisonné au Luxembourg, Chabot, qui avait espéré se tirer de cette vilaine affaire, quoiqu’il eût bien réellement participé à la falsification du décret et aux manœuvres d’agiotage, écrivit vainement à Robespierre les lettres les plus suppliantes ; il fut renvoyé devant le tribunal révolutionnaire, jugé en même temps que les dantonistes, qui se plaignirent amèrement d’être accolés a des fripons, et enfin condamné à mort. Il prit du sublimé corrosif, mais conserva assez de vie pour être conduit à l’échafaud (5 avril 1794). Sur la charrette, le malheureux se releva moralement par un touchant remords de justice et d’amitié. Au milieu des souffrances qu’il endurait, il ne songeait qu’à son ami, innocent, et qu’il entraînait avec lui, et il ne cessait de s’écrier : « Ah ! pauvre Basire, tu n’as rien fait ! »

Voilà le caractère de ces temps vraiment héroïques : de la grandeur jusque dans la faiblesse, une certaine force jusque dans les défaillances. Aujourd’hui, la corruption est tellement entrée dans nos mœurs que, si l’on se frappe la poitrine, c’est de regret de n’avoir pas réussi au gré de ses convoitises.


CHABOT DE L’ALLIER (Georges-Antoine), jurisconsulte, né k Montluçon en 1758, mort en 1819. Il était avocat au parlement avant la Révolution, et devint président du tribunal de Montluçon. Nommé député suppléant à la Convention, il prétendit avoir reçu de ses électeurs la mission d’appuyer le maintien de la royauté, et il ne fut admis à siéger qu’en 1796, lorsque cette assemblée était livrée à la réaction. Il fit aussi partie du conseil des Anciens, puis du Tribunat, où il appuya bruyamment les empiétements successifs de Napoléon, qui le nomma inspecteur général des écoles de droit et conseiller à la cour de cassation. Il n’en fut pas moins un des premiers à se rallier aux Bourbons en 1814, retourna à l’empereur pendant les Cent-Jours, puis à Louis XVIII, et sut conserver ses places sous tous les gouvernements. Il est plus recommandable comme jurisconsulte que comme homme politique. Il avait pris part à la rédaction du Code civil, et il composa des ouvrages estimés : Tableau de la législation ancienne sur les successions et de la législation nouvelle établie par le Code civil (1804-18O6) ; Commentaire sur la loi des successions, 6e édition, revue et annotée par M. Pellat (1832) ; Questions transitoires sur le Code Napoléon (1809-1829).


CHABOT DE BOUIN (Jules), littérateur français, né en 1805, mort en 1857. Il a publié des romans et signé, le plus souvent en collaboration, un certain nombre de pièces appartenant k tous.les genres. Entre autres pseudonymes, il <i pris ceux de Michel Marin, Jules Pécherel, Oct. de Saint-Ernest. On a de lui notamment : Ellé Tobias, histoire allemande (1834, 2 vol.) ; Histoire de deux sœurs (1835, 2 vol.), roman ; le Moutard des fuu~ bourgs, vandeville en un acte (1S3G) ; la Mouche du mari, en un acte (183Ï), avec M. Durnarioir ; le Fils du savetier ou les Amours de Télémaque, avec M. Dartois ; les Deux étoiles ou les Petites causes et les grands effets, en trois actes (1837), avec M. Lubbîe ; Jlita l’Espagnole, drame en quatre actes, avec Charles Desnoyer (1837) ; la Maîtresse d’un ami, en un acte (1840), avec le même ; l’Hospitalité, le Beau-père, le Quinze avant midi, vaudevilles en un acte, avec M. Connon ;, Paula, drame en cinq actes (1841), etc. Tous ces différents ouvrages ont été représentés sur les scènes de second ordre.


CHABOTTE s. f. (cha-bo-te). Techn. Pièce de fondation qui constitue la base de l’enclume du marteau-pilon, et qui reçoit une table ou une matrice appropriée au travail demandé, par un assemblage à queue d’aronde.


CHABOUC s. m. (cha-bouk). Grand fouet dont on se sert dans les Indes et dans les colonies pour châtier les nègres. || Châtiment que l’on inflige à l’aide de ce fouet.

— Encycl. Ce châtiment est mentionné dans une lettre de Parny à son ami Bertin, datée de l’Île Bourbon, en janvier 1775. « L’intérêt a désuni les familles ; la chicane est devenue nécessaire ; le chabouc a déchiré le nègre infortuné, etc. » Luilier, dans son Voyage aux Indes, a décrit le chabouc, qu’il appelle chaboux. « C’est, dit-il, une punition si rude, que souvent on en meurt. On prend le patient, auquel on lie les mains, entre lesquelles ou passe une perche appelée bamboux. Deux nommes ensuite l’enlèvent, et le soutiennent en l’air ; et, pendant qu’il est soutenu par les deux bras, un exécuteur le frappe à grands coups de nerf de bœuf sur tout le corps. »


CHABOUILLET (Jean-Marie-Anatole), antiquaire, né k Paris en 1814. Il est, depuis 1849, conservateur adjoint au cabinet des médailles de la Bibliothèque impériale. Il a publié de nombreux articles et mémoires dans le Trésor de numismatique et de glyptique, dans la Jlevue numismatique, etc., et a fait paraître à part un Catalogue d’émaux et de camées

(1858).

CHAEOUSSADE s. f. (cha-bou-sa-de). Agric. Race de moutons américains, qui sont dépourvus de cornes.

CHABBAN (Joseph), général français, né à Cavaillon (Vaucluse) en 1763, mort en 1843. Parti comme volontaire en 1790, il se signala au passage du pont de Lodi (1795), obtint lo brevet de général de brigade et un sabre d’honnenr, pour ses exploits dans la campagne d’Italie. Chabran déploya les plus brillantes qualités en Suisse, sous Masséna (1799), emporta, eu 1800, par un coup d’audace inouï, le fameux fort de Bard, dans la vallée d’Aostc, eut le commandement du Piémont après la victoire de Marengo, servit en Espagne, et reçut, en 1814, le titre de comte.

CHABBAQUE ou SCHABRAQUE S. f. (chabra-ke

— allem. schabracke, même sens). Art milit. Peau de chèvre ou de mouton que l’on met sur les chevaux de la cavalerie légère : L’usage de la chabraquk nous vient des hussards hongrois, qui l’avaient empruntée aux Turcs. (E. Mourot.)

— Patois. Fille ou femme qui vit dans lo désordre.

CHABRÉE s. f. (cha-bré — nom d’un savant Genevois). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des nussauviôcs, comprenant quelques espèces, la plupart vivaces, originaires du Chili.

CHABRÉE (Dominique), en latin Cliniu-wn», médecin et naturaliste suisse, né k Genève, mort vers 1667. Il exerçait la médecine h Yverdun, lorsqu’il fut chargé par Louis de Graffemied de surveiller l’impression et l’arrangement des figures de l’Histoire des plantes lie Jean Bauhin, tâche dont il s’acquitta avec une grande négligence. En 1666, Chabrée publia un abrégé de cette histoire comme un ouvrage de lui, sous le titre de ; Stirpium icônes et sciagraphia, etc. (Genève, in-fol.)

CHABRIAS, général athénien très-célèbre, mais dont les exploits ne sont qu’imparfaitement connus. L’an 392 av. J.-C, il commmula^ un corps et fit quelques incursions heureuses en Laconie, défit encore les Spartiates quelques années plus tard, dans l’Ile d’Egine, fut envoyé, en 385, au secours d’Evagoras, roi de Chypre, et lui fit obtenir du roi de Perse une paix honorable. Il fit ensuite la guerre pour son propre compte, en Égypte, fut rappelé par les Athéniens, qui lui donnèrent le commandement des forces qu’ils envoyaient au secours des Thébains, souleva l’Eubée et les Cyclades contre les Spartiates, et lutta avec bonheur contre le fameux général lacédémonien Agésilas, qu’il intimida même en Béotio, par une manœuvre inattendue. Quand sa patrie, après Leuctres, prit parti pour les Spartiates (368), il repoussa Epaminondas, qui tentait d’emporter Ôorinthe, laissa surprendre Orope, se vit accuser de trahison, et s’exila momentiiaôment d’Athènes, emotau’il eût trioai-