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tioa de la portion d’os cariée. La résection de l’os ou l’amputation du membre est souvent indiquée, lorsque le malade est faible et hors d’état de supporter la longue suppuration qu’entraînerait une carie étendue. Enfin, comme adjuvants, on emploiera avec avantage un régime tonique, les eaux minérales sulfureuses ou salines et les bains de mer,

Carie dentaire. V. dent, dentaire.

Carie vertébrale. V. vertébral.

—Art vétér. Carie de la conr/ue. Cette affection consiste en une suppuration et une destruction lente du cartilage formant la charpente de l’oreille. Elle peut être la suite des maladies de la peau ou du tissu cellulaire ambiant, des piqûres, des brûlures, des morsures, des abcès, etc. On l’observe chez tous les animaux ; cependant les soKpèdes et les chiens en sont plus souvent affectés. Cette carie est caractérisée par un ulcère qui siège presque toujours sur les bords de la conque. Les lèvres de cet ulcère sont saillantes, garnies de bourgeons’qui saignent facilement et laissent écouler un pus séro-maqueux, grumeleux, sanguinolent et fétide. « De l’ulcère, dit M. Lafosse, partent parfois une ou plusieurs fistules plus ou moins profondes ; sur quelques oints de sa surface, on voit le cartilage d’un lanc terne ou grisâtre, rugueux, épaissi. » Il est quelquefois nécessaire de soulever les bourgeons charnus qui recouvrent la conque pour voir la carte dont cet organe est atteint. L’ulcère qui, en général, est accompagné de prurit, a plus de tendance à s’étendre qu’à se cicatriser, et, au bout d’un certain temps, ses bords s’épaississent et s’indurent ; la conque se déforme, se plisse, et la guérison complète devient presque impossible.

Le traitement consiste à raser les bords de l’ulcère et à les nettoyer souvent sans faire saigner, k faire des onctions, après chaque pansement, avec les pommades laudanisée, camphrée, soufrée. On emploie encore avec avantage la pommade au goudron, à l’huile empyreuroatique lorsque le prurit est causé par les insectes. Par tous ces moyens, on préserve l’ulcère du contact de l’air. Pour combattre le prurit, qui est un des principaux obstacles à la cicatrisation, on saupoudre fréquemment la plaie avec de la poudre d’amidon, de charbon, de vieux bois. Enfin, il est quelquefois nécessaire de cautériser la partie cariée ; mais il est encore préférable d’inciser les parties, car on obtient ainsi une plaie simple, qui a plus de tendance k se cicatriser qu’une plaie escarrifiée, surtout lorsqu’on a le soin de la préserver du contact de l’air. Lorsque les animaux se frottent ou se secouent violemment, on coiffe l’oreille malade avec une capote en toile, ou bien on applique des colliers à chapelets et des bâtons-surfaix, dans les cas où les animaux se grattent avec les pieds. Enfin, l’amputation delà conque est un moyen extrême qui ne doit être employé qu’à la dernière extrémité, car c’est un moyen dangereux, et qui a, en outre, l’inconvénient de donner aux animaux une physionomie désagréable. « Avant d’en venir a ce moyen, dit M. Lafosse, on pourrait essayer l’amputation

fiarticile, que l’on dirigerait de manière à aisser à l’oreille une forme aussi normale que possible, tout en diminuant sa longueur. Si la guérison était obtenue, on aurait la ressource de tailler l’oreille saine sur le même patron que l’autre. Chez certains animaux de prix, dont la conque est très-développée, il ne serait pas impossible d’éviter par ces moyens la repoussante difformité que produit infailliblement l’amputation. »

— Agric. Carie des grains. La carie, que l’on confond quelquefois avec le charbon, peut être comptée au nombre des fléaux les plus nuisibles au cultivateur. Les pertes qu’elle cause peuvent s’élever au quart, à la moitié et même aux deux tiers de la récolte. En outre, sa présence diminue notablement la valeur de la portion qui a échappé à ses ravages. Les blés cariés engraissent les meules et les bluteaux, rendent défectueuse la mouture du blé sain qui vient ensuite, et produisent une farine da couleur terne, qui n est pas de garde. Le pain qui en provieut a une teinte violacée et une odeur repoussante. Cet inconvénient est si grave, qu’il y aurait lieu de renoncer à l’emploi dans l’alimentation du blé infesté de Carie, si on n’avait trouvé le moyen de le débarrasser de la poussière noirâtre que produit cette maladie. Le procédé le plus parfait parait être celui dont on se sert dans les environs de Paris. Voici en quoi il consiste : on joint à l’équipage des moulins un iong cylindre tournant en tôle, percé d’une grande quantité de trous faisant râpe à l’intérieur. Le grain, passant dans ce cylindre avant de tomber dans la trémie, s’y nettoie, par le frottement, de presque toute la carie qui y est attachée, et les grains cariés qui sont encore entiers y sont déchirés. Les lavages à grande eau sont aussi recommandés. Comme les grains cariés sont plus légers que les autres, ils surnagent, et on peut facilement les enlever.

La carie n’est pas, comme on l’a cru pendant longtemps, une maladie particulière au froment ; on la voit se développer également sur l’épeautre et sur diverses autres graminées. Dans les premiers temps, les pieds de froment atteints par la carie sont assez difficiles à distinguer de ceux qu’elle a épargnés. Toutefois, leurs tiges et leurs feuilles sont plus minces et d’un vert plus foncé ; l’épi, quand on l’é CARI

crase, a une odeur caractéristique. Au moment de la floraison, la distinction devient plus facile : l’épi malade est alors plus étroit que l’épi sain, et ses balles sont plus serrées ; sa couleur est un vert bleuâtre très-prononcé. Le grain lui-même présente bientôt une peau verte épaisse ; il devient ovoïde et sensiblement plus gros que les grains sains. Lors même que la maturité approche, le péricarpe ne paraît pas altéré, mais il prend une teinte gris brun et renferme une matière noire, grasse au toucher, qui salit les doigts quand on la froisse, et dont l’odeur des plus désagréables ne peut mieux se comparer qu’a

celle de la marée. Les changements successifs qui se produisent dans l’intérieur du grain carié ont été décrits avec une exactitude parfaite dans l’ouvrage si remarquable de M. J. Kuhn sur les maladies des plantes cultivées ; nous en extrayons le passage suivant : « Si l’on fait une coupe d’un grain carié à une époque peu avancée, au moment où l’épi commence à sortir du tuyau, on voit que son enveloppe est dans un état anormal, épaissie vers le haut et eolorée en vert foncé et mat sur sa tranche. À la place de l’ovule, on ne trouve qu’une masse blanche qu’on peut facilement enlever pour l’observer sous le microscope. On reconnaît ainsi qu’elle est composée de filaments déliés, étroitement enchevêtrés et plusieurs fois ramifiés (ce sont les filaments végétatifs, ou le mycélium du parasite qui donne lieu k la carie). Si l’on isole de ces filaments par la dissection, ce qui ne laisse pas d’offrir assez de difficultés, on s’aperçoit qu’à l’extrémité de leurs plus petites ramifications il s’est produit de petites vésicules qu’on observe ordinairement à des degrés très-divers de développement. Ces vésicules sont d’abord extrêmement petites ; elles grossissent ensuite peu à peu, leur contenu augmente en même temps et devient granuleux ; enfin, elles se détachent des ramuscules à l’extrémité desquels elles ont pris naissance. Ceux-ci continuent à produire de nouvelles vésicules, de telle sorte que parfois on en voit deux superposées et parvenues à différents degrés de leur accroissement. Pour compléter leur organisation, ces vésicules, qui étaient jusqu’alors transparentes et limpides, sécrètent à leur surface une couche externe de couleur foncée, après quoi elles constituent les corps reproducteurs parfaitement formés ou les sporules d’un champignon parasite. Leur membrane externe (ou épispore), épaisse et foncée, s’est formée plus tard que l’interna (indospore), qui existait d’abord, et qui est délicate et fort transparente ; la première est donc le résultat d’une sécrétion de la seconde. À mesure que le développement des spores fait des progrès, on voit, même à l’œil nu, la masse blanchâtre intérieure grossir, passer au bleu et finalement au brun noir. Arrivée à ce point, cette masse est encore molle et grasse, mais son humidité s’évapore ; enfin les spores sèchent, leur amas devient pulvérulent. ■ | La carie est due à l’invasion de l’ovaire des plantes par un champignon parasite interne ou entophyte, de la tribu des ustilaginées, | auquel de Candoîle a donné le nom de uredoi caries. MM. Tulasne en ont fait un genre particulier qu’ils ont appelé tiltetia, du nom de Tillet, auteur d’un excellent ouvrage.sur les maladies des grains. Les spores ou corps reproducteurs de l’uredo-caries sont ronds et

réticulés ; ils sont supportés par de petits pédicelles qui naissent d’un corps charnu diversement contourné. C’est ce corps qui remplace l’ovaire, après en avoir dévoré la substance et même rongé les parois, de telle sorte qu’à la fin le grain carié n’a plus pour enveloppe péricarpienne qu’une membrane mince, trôsi’ragile, formée seulement d’une ou deux couches de cellules polygonales, tandis que, dans l’état normal, la portion externe du grain est composée de trois ou quatre couches de grandes cellules aplaties et à parois épaisses. Mais, si la cause première de la carie est aujourd’hui parfaitement connue, il n’en est pas de même de ce qu’on pourrait appeler les causes secondes, c’est-a-diro les influences atmosphériques et géologiques qui doivent en favoriser le développement. Celles-ci n’ont pas encore pu être convenablement appréciées. Cette maladie sévit en effet dans tous les terrains et sous toutes les températures. Toutefois, il résulte des observations auxquelles on s’est livré, qu’elle ne se développe presque jamais spontanément, mais qu’elle se propage par des spores dont le nombre est pour ainsi dire illimité. Ces spores, restées adhérentes aux grains et à la paille, germent dans la terre après les semailles et donnent naissance au champignon entophyte. Les filaments de celui-ci, d une extrême ténuité, pénètrent dans la plante par les racines, s’y étendent et se multiplient avec une effrayante rapidité ; ils arrivent enfin à l’ovaire, où leurs spores se développent de la façon indiquée plus haut. La propagation de la carie par les spores étant un tait reconnu, le meilleur moyen d’en préserver les récoltes sera évidemment de soumettre les semences à’des opérations qui détruisent ces corps reproducteurs, ou du moins leur enlèvent la faculté de germer. Or, personne ne l’ignore aujourd’hui, ce résultat peut être atteint de deux manières, par le chaulage et le sulfatage. Le chaulage est dû, parait-il, à Tillet, qui le premier l’a conseillé, après en avoir expérimenté lui-même les salutaires effets. On le pratique, soit en aspergeant le blé de semence avec une disso CARI

lution de chaux et de sel marin, soit en le plongeant tout à fait dans cette même dissolution, ce qui est beaucoup plus sur. Le sulfatage est dû à Bénédict Prévost. Ayantxremarqué le bon état des récoltes obtenues par un cultivateur de Montauban, qui chaulait sa semence dans un chaudron couvert de vertde-gris, il essaya de tremper le blé dans une solution de sulfate de cuivre ou couperose bleue. Les résultats qu’il obtint furent tellement satisfaisants que l’opération imaginée par lui passa bientôt dans la pratique agricole. Tl est bon de remarquer cependant que, pour obtenir du sulfate-de cuivre tout l’effet désiré, l’immersion de la semence doit être prolongée pendant dix heures au moins. D’un autre côté, malgré ses avantages incontestables, le sulfate de cuivre présente un inconvénient très-grave : ses propriétés vénéneuses en rendent l’emploi dangereux. C’est donc avec raison qu’on préconise aujourd’hui le procédé imaginé par Mathieu de Dombasle, qui parait être en même temps plus efficace et plus inoffensif. Voici en quoi il consiste : on fait dissoudre, dit l’éminent directeur de Rpville, 8 kilogr. de sulfate de soude par hectolitre d’eau. La dissolution doit se faire au moins quelques heures à l’avance dans un cuvier, et l’on agite fréquemment jusqu’à ce que le sel soit complètement dissous. Le liquide ainsi préparé peut se conserver pendant toute la durée des semailles. D’un autre côté, on réduit la chaux en poudre en la faisant fuser par l’addition d’une petite quantité d’eau. Le meilleur moyen consiste à placer quelques pierres de chaux dans un panier ou manne, et à plonger le tout dans l’eau pure seulement pendant quelques secondes. On la retire aussitôt, et l’on dépose la chaux sur le sol, où elle s’échauffe et se fuse bientôt en se réduisant en poudre. On verse hectol. de froment au milieu de la pièce et on agite vivement le tas, tout en ayant soin de verser de temps à autre autant de sulfate de soude que le graiD peut en absorber. Il faut généralement 6 à 8 litres de solution par hectolitre de grain. Tous les grains doivent être uniformément humectés de liquide sur toute leur surface sans qu’un seul échappe à son action. On répand ensuite de nouvelle chaux, et l’on continue de brasser le tas jusqu’à ce que tous les grains en soient exaotementcouverts. L’opération est alors terminée ; elle n’a exigé que quelques minutes par hectolitre.

— Arboric. Carie du bois. La carie du bois est un état morbifique du tissu ligneux, durant lequel la partie affectée perd ses caractères organiques, se ramollit, s’émiette, se réduit en poussière, et enfin se transforme en une espèce de terreau. Cette maladie n’a pas encore été bien étudiée. Dans certains cas, elle est spontanée, par exemple, lorsqu’elle provient de la vieillesse, d’une constitution vicieuse ou de la fâcheuse influence du milieu ambiant ; dans d’autres, elle est accidentelle et résulte d’une violence extérieure qui a mis à nu une portion du corps ligneux, ou bien encore elle est amenée par des larves d’insectes qui s’introduisent dans le cœur même de l’arbre. Quand la carie est le résultat d’un long âge, d’une constitution vicieuse ou de l’influence nuisible des causes extérieures, elle attaque l’arbre soit à la base, soit au sommet. Dans le premier cas, elle commence au cœur du tronc, tout près du collet, rongeant le bois de proche en proche et y creusant incessamment une cavité de forme conique qui, à la longue, finit pas s’étendre depuis la base du tronc jusqu’à son sommet. Dans le second cas, la carie parait d’abord k l’extrémité des plus jeunes rameaux et les fait périr ; elle attaque ensuite successivement les branches secondaires, les branches primaires et le tronc. La carie qui commence au sotntnet est précédée, dit M. de Mirbel, par l’avortement des bourgeons, La sève n’a pu s’élever jusqu’à l’extrémité des rameaux ; ceux-ci, privés de feuilles, se dessèchent, se détruisent et laissent à nu une portion du bois des branches. Ce bois est exposé simultanément à l’action de l’humidité et de l’oxygène de l’air. Or, l’humidité dissout et entraîne les parties solubles, et l’oxygène, volatilisant le carbone, se dissipe avec lui sous forme de gaz acide carbonique. Il est fort probable que l’humidité et l’oxygène agissent aussi dans la carie qui commence par la base du tronc ; mais, jusqu’à présent, on n’a pu fonder cette opinion sur aucune preuve certaine. Ce qui est bien constaté, cest que, dans les deux cas dont il vient d’être question, la carie est incurable, parce qu’elle est un symptôme de caducité, maladie fatale contre laquelle tout remède est impuissant.

Lorsque la carie se développe sur des arbres jeunes et vigoureux, mais dont une portion d’écorce a été enlevée par un accident quelconque, l’action dé l’oxygène et de l’humidité est encore plus manifeste que dans la carie qui attaque la cime des vieux arbres. Si la portion d’écorce enlevée est très-petite, la vie ou la santé de l’arbre ne courent aucun danger ; le cambium qui se forme sur les lèvres de la plaie ne tarde pas à la recouvrir d’une écorce nouvelle, et la végétation subit à peine en cet endroit une légère interruption. Mais si la plaie est tellement grande que le cambium ne puisse la recouvrir pendant le cours de la première année, le bois sera bientôt attaqué par la carie. On peut toutefois prévenir cette maladie en mettant la plaie à

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. l’abri de ’la pluie et du contact de Vair, au moyen de Y onguent de Saint-Fiao-e, de l’onguent deForsith, oude toute autre composition

j analogue. Cela fait, l’arbre est sauvé, pourvu que la blessure ne soit pas horizontale. Dans. ce dernier cas, sa perte n’est que retaidê.e, parce qu’alors la formation du cambium est nulle ou presque nulle. On sait, en effet, que les sucs nutritifs ’tonnant naissance au cambium viennent d^s feuilles supérieures ; or, la sommité de la branche ou du tronc ayant été retranchée, la place manque pour que des feuilles se développent au-dessus de la plaie. Il faut faire une exception en faveur de certaines espèces d’arbres qui se font remarquer par leur végétation facile et abondante ; tels sont par exemple les platanes. Ces arbres, lors même qu’on les ététe, ne sont pas attaqués par la carie ; des branches vigoureuses se développent au haut du tronc, et bientôt leurs bases réunies forment un large empâtement sous lequel la plaie ne tarde pas à disparaître.

CARIE, ancienne province de l’Asie Mineure, au sud-ouest, bornée au N. par la Lydie et l’Ionie, à l’E. par la Phrygie et la Lycie, au S. et à l’O. par la Méditerranée. Les côtes, découpées par une multitude de petites baies, formaient de nombreux promontoires, dont le plus septentrional et le plus connu était celui de Mycale. La chaîne du Taurus séparait cette contrée de la Lycie et envoyait en Carie de nombreux rameaux, qui accidentaient le sol arrosé par le Méandre, le Calbis et le Glaiccos, Ce pays était médiocrement cultivé, mais on élevait de nombreux troupeaux dans les montagnes, et les laines de cette provenance étaient très - estimées. Les habitants étaient fort industrieux et s’adonnaient surtout à la navigation. C’est par la flotte des Cariens que Psamméticus fut, dit-on, placé sur le trône d’Égypte. Leurs villes principales étaient Milet, Halicarnasse, Apollonie, Laodicée et Tralles. Dans les temps les plus reculés, la Carie était divisée entre plusieurs princes ou rois, dont le plus puissant était celui qui régnait à Halicarnasse. Plus tard, elle fit partie, avec la Lydie, de l’empire des Perses, et les princes indigènes conservèrent leur autorité sous la dénomination de satrapes. L’un d’eux, Lijrdumis, fut le père d’Artémise lr<>, l’une des femmes les plus célèbres de l’antiquité ; elle accompagna Xerxès contre les Grecs et montra dans cette campagne immortelle plus de virilité et de courage que le grand roi. Plus tard, le trône d’Halicarnasse fut occupé par Mausole, que la douleur fastueuse de son épouse a immortalisé. À la chute du vaste empire des Perses, la Carie passa sous les lois de la Macédoine ; elle reconnut ensuite successivement la souveraineté des rois de Syrie, des Romains, des empereurs grecs, des Arabes, des Turcs Seldjoucides. Les Ottomans en firent la conquête en 133fi ; elle était alors soumise à un chef turc appelé Aïdin, d’où le nom de pays d’Aldin, sous lequel les géographes turcs désignent l’ancienne Carie, comprise aujourd’hui dans la Caramanie.

CARIE ou d’ANTIOCHE (concile da). Les évêques macédoniens, au nombre de trente-quatre, se réunirent, en 367, k Antioche, en Carie, sous le prétexte de travailler à la réunion des Églises. Ils s’étaient déjà opposés, de concert avec lef Ariens, à la tenue du concile de Tarse ; dans leur assemblée, ils décidèrent que l’on s’en tiendrait à la confession de foi de la dédicace d’Antioche, confirmée à Séleucie, qu’ils soutenaient être l’ouvrage du martyr saint Lucien, et ils rejetèrent le mot consubstantiel.

. CARIÉ, ÉB (ka-ri-é) part, pass. du v. Carier. Attaqué par la carie : Dent cariée. Os carie. Blé carié. Dois carié. Le jour de la. Purification, te laboureur ne manque jamais de faire des crêpes, afin que son blé ne soit pas carié. (A. Hugo.) Le pain fait avec du froment Carié a un yoût désagréable. (Duchartre.)

— Homonyme. Carrier.

CARIEN, IENNE s. et adj. (ka-ri-ain, i-è-ne). Géogr. Habitant de la Carie ; qui appartient à ce pays ou k ses habitants : Les Cariens. Les femmes cariennes.

CARIER v. a. ou tr. (ka-ri-é). Détruire par la carie, donner la Carie à : Une dent malade suffit pour carier toutes les autres.

— Fig. Détruire progressivement : La ho- blesse courtisane est un poison gui carie la liberté des peuples. (Machiavel.)

Se carter v. pr. Être attaqué de la carie : L’os s’étant carié, la cuisse fut bientôt pourrie et le mal emporta Cambyse. (P.-L. Courier.)

— Homonyme. Carrier.

Carieux, euse adj. (ka-ri-ou, eu-ze). Pathol. Qui est de la nature de la carie : Affection carieuse. Il Affecté de carie : Os carieux. U Résultant de la carie : Ulcère carieux.

CAR1FE, bourg du royaume d’Italie, dans la Principauté Ultérieure, district et à 16 kil. S.-E. d’Ariano ; 2,558 hab. Sur l’emplacement de la Califœ des Romains.

CAUIGAL1NE, village et paroisse d’Irlande,

; comté et à 16 kilom. S.-E. de Cork ; 5,733 hab.

1 Exploitation de marbres, pierres k chaux et ardoises. Ruines du château fort de Cognn.