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bois. Le fluorure de bore noircit immédiatement la cellulose, quelles que soient l’origine, la densité et la consistance plus ou moins compacte de cette dernière. Lorsqu’on a fait passer un courant de chlore à travers de l’eau dans laquelle on a mis en suspension de la cellulose, celle-ci s’oxyde aussitôt avec dégagement d’anhydride carbonique. On obtient le même effeten la chauffant modérément avec une solution concentrée d’un hypochlorite alcalin. Aussi, lorsqu’on blanchit le coton et le lin, soit pouravoirdu linge blanc, soit pour faire delà pâte à papier, faut-il avoir soin de ne pas prendre de solutions trop concentrées d’eau de lavel, sansquoi on perdrait la plus grande partie de la cellulose que l’on se propose de blanchir. La cellulose, lorsqu’elle est compacte, n’est

F oint colorée par les solutions d’iode ; mais si on a soin de la désagréger d’abord par les alcalis caustiques, ou mieux encore par l’acide sulfurique concentré, elle acquiert la propriété de bleuir sous l’influence de l’iode. Payen a proposé, il y a déjà longtemps, d’utiliser cetté réaction, dans l’analyse microscopique, pour reconnaître la cellulose dans les tissus végétaux. Certains végétaux qui renferment de la cellulose moins compacte, comme certaines algues et certains lichens, tels que le lichen d’Islande, donnent la coloration bleue par l’iode après avoir simplement subi l’action de l’eau bouillante.

La cellulose se rencontre dans les tissus végétaux sous forme de cellules, libres ou vaisseaux, dont, avons-nous vu, elle forme les parois. C’est donc une substance semi-organisée. Lorsque les fibres de cellulose sont assez longues pour pouvoir se réunir les unes aux autres, ia substance végétale devient susceptible d’être filée, et l’on a alors des matières textiles. Le lin, le chanvre et le coton sont dans ce cas. Les diverses variétés de coton ont toutefois des fibres de longueur très-inégale, et c’est à cette différence qu’est due leur valeur très-différente. Le coton des États-Unis étant celui qui a la fibre la plus longue est aussi le meilleur que l’on puisse trouver (v. coton).

— IV. Dissolution de la cellulose. La cellulose se dissout complètement dans une solution ammoniacale d’oxyde de cuivre. On peut préparer ce dissolvant en faisant passer un courant d’air tout à fait débarrassé d’anhydride carbonique à travers de l’ammoniaque au sein de laquelle on a mis de la tournure de cuivre. On peut encore faire filtrer goutte à goutte de l’ammoniaque a travers de la tournure de cuivre placée dans un grand vase de verre, ou plus simplement dissoudre l’oxyde cuivriquo dans l’ammoniaque ; au lieu d’oxyde, il vaut mieux, dans ce cas, employer l’hydrate précipité du sulfate au moyen de la potasse, après l’avoir toutefois complètement lavé. Les diverses espèces de papier ainsi que les étoffes de coton, de fin ou de chanvre, se dissolvent, au bout de quelque temps, dans cette liqueur, en formant une solution sirupeuse que l’on peut filtrer après l’avoir étendue de son volume d’eau. Le liquide filtré, étant mêlé avec un excès d’acide chlorhydrique, laisse précipiter la cellulose sous forme de flocons amorphes,

?[ui, après avoir été bien lavés a l’eau, ne renerment

pas trace de cuivre et sont tout à fait blancs. Toutefois, même dans cet état d’extrême division, la cellulose n’est point colorée en bleu par l’iode, à moins qu’on ne la soumette préalablement à l’action de l’acide sulfurique, La solution culvrique a donc pour effet de dissoudre et par suite de détruire la forme, de désorganiser la cellulose, mais elle ne lui fait pas subir une véritable désagrégation. Diverses substances, quel’on aenvisagées pendant longtemps comme des principes immédiats végétaux, ne sont en réalité que des modifications de la cellulose. Telles sont la fungine ou cellulose du champignon, la médulline, que l’on extrait de la moelle de divers arbres. Vkordéine, que l’on extrait de l’orge, est un mélange de cellulose, d’amidon et d’une substance azotée.

— V. Constitution de la cellulose. Bien que la cellulose n’ait jamais été obtenue synthétiquement, l’analogie de ses réactions avec celles de l’amidon et les dédoublements de cette dernière substance permettent de l’envisager comme un anhydride d’alcool polyglucosique, ou peut-être comme un alcool polyglucosique lui-même. Si nous établissons les formules de la glucose et des divers alcools polyglucosiques (théoriques) et des anhydrides qui correspondent à ces divers alcools, nous trouvons que les formules des premiers anhydrides sont multiples les unes des autres. On a en effet :

C611120« — HïO = CWOOB

Glucose. Eau. 1" anhydride

?C&H«0« — H«0 = ClîHïïO"

Glucose. Eau. Alcool diglucosique.

C1211220H — 1120 = C«1120Ot0

Eau.

ter anhydride diglucosique.

alcool diglucosique.

3CG111206— 2H*0 = C1S1132016 — H^O

Glucose. Eau. Alcool triglu- Eau.

cosique.

= C18tt3°015.

1« antiydride triglucosique.

Comme on le voit, les anhydrides glucosique C<WOO5, diglucosique C12HM010, et tri CELO

glucosique CiSHWOis sont des multiples les uns des autres :

ClSHîffoio = C8HIOO» x 2 et C1S1130OUS = C6HWO» x 3.

La formule C^H’OOS du premier anhydride glucosique est le rapport adopté pour représenter la composition de la cellulose et de ses isomères, l’amidon, l’inuline, la dextrine, les gommes, etc. Cette formule est en effet la plus simple par laquelle on puisse représenter la composition centésimale de ces corps ; mais exprime-t-elte réellement le poids de leur molécule ? La cellulose, l’amidon, la dextrine, les gommes ne devraient-ils pas recevoir des formules multiples de celle qu’on leur donne, et différentes selon la nature de ces corps ? Voilà ce qu’il est difficile de décider, ces composés n’étant pas volatils et leur densité de vapeur n’ayant pas pu être prise. Il est donc évident que l’amidon, la cellulose, etc., pourraient être non le premier anhydride de la glucose, mais les premiers anhydrides des alcools polyglucosiques, ou peut-être ces alcools eux-mêmes, l’analyse ne pouvant décider entre deux formules aussi voisines que celles ’de l’alcool triglucosique C181132Ç)l« et celle de son premier anhydride C181130OU>.

Il est toutefois une méthode qui peut fournir, sinon une certitude, du moins quelques indices sur la constitution de ces corps. Les éthers glucosicjues, lorsqu’on les saponifie, peuvent, si on agit avec précaution, se saponifier incomplètement, de manière que l’on en retire successivement, une à une, les diverses substances qui entrent dans leur composition.

Si, d’après cela, l’amidon est de l’anhydride diglucosique, il devrait, sous les influences hydratantes, se résoudre d’un seul coup en deux molécules de glucose

CiajpoO1» + H«0 = îC6Hi«0«. Mais si, au contraire, il était l’alcool triglucosique ou son premier anhydride, il devrait être susceptible de se dédoubler : 1» en glucose et en alcool ou en anhydride diglucosique, le

?uel, par une action plus énergique, se transormerait

ensuite en deux molécules de glucose. Or c’est ce dernier cas que l’on observe. M. Musculus a vu que, sous l’influence de la diastase, l’amidon se dédouble en dextrine et glucose, la dextrine se transformant ensuite totalement en glucose sous l’influence des acides étendus a 100°. On peut donc considérer l’amidon comme de l’alcool ou de l’anhydride diglucosique susceptible, en s’hydratant, de se réduire d’abord en dextrine (anhydidre diglucosique)j puis en glucose. Quant à la cellulose, elle doit être aussi un produit de condensation, puisque l’amidon en est un. On ignore s’il en existe plusieurs espèces ; peut-être cela est-il ; mais les moyens dont on fait usage pour la purifier la réduisent dans tous les cas a une espèce unique,

La cellulose, résistant mieux que l’amidon à la saccharification et exigeant des réactifs énergiques, on ne peut pas lui appliquer le même procédé d’analyse moléculaire qu’à l’amidon, et son degré de condensation est inconnu. M. Berthelot a cru pouvoir établir son degré de condensation en se basant sur l’étude de ses dérivés nitrés, mais ses arguments sont mauvais. Quoi qu’il en soit et bien qu’on ne connaisse pas son degré de condensation, on peut affirmer aujourd hui que la cellulose est un alcool ou un anhydride polyglucosique.

CELLULOSITÉ s. f. (sè-lu-lo-si-té — rad. cellule). Didact. État des corps celluleux, qui est propre à la matière organique.

CELMISIE s. f. (sèl-mi-zî — de Celmis, personnage mythologique qui fut changé en diamant). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des eupatoriées, comprenant deux espèces, qui croissent dans les terres australes.

CELNART (Elisabeth-Félicie), femme auteur, née à Moulins en 1796. Elle se fit connaître par de nombreux ouvrages écrits, pour la plupart, dans le but d’instruire ou de moraliser les femmes. Les principaux sont : Bethsali, ou la Dispersion des Juifs (Paris, 1825, 4 vol. in-12) j Inquisition, poëme historique (1824) ; Manuel complet d’économie domestique (1826) ; Manuel des dames, et Manuel des demoiselles (1826) ; Manuel du zoophile, ou l’Art d’élever et de soigner les animaux domestiques (1827) ; la Sortie de pension ou la Bonne tante (1825) ; Choix d’anecdotes anciennes et modernes (Paris, 1827, 4 vol. in-18), etc.

CÉLOCASIE s. f. (sé-lo-ka-zî — corrupt. du lat. colocasia, colocase). Bot. V. colocase.

CÉLOCE s. m. (sé-lo-se). Antiq. V. célête.

CELOI pron.relat. (se-loi). Forme ancienne du mot celui.

CÉLOME s. m. (sé-lo-me — gr. koilàma, même signif.). Pathol. Ulcère particulier de la cornée.

CÉLONITE ou CfXLONITE s. f. (sé-lo-ni-te). Entom. Genre d’hyménoptères diploptères, comprenant une seule espèce du raidi de l’Europe.

— Encycl. Les célonites sont des insectes hyménoptères caractérisés par des antennes terminées en massue courte à articles peu distincts, et par des ailes n’ayantque deux cellules cubitales complètes. La seule espèce connue est la célonite apiforme ; elle est longue de 0 m. 01, noire, avec les antennes fauves, le corps couvert de-taches et de bandes jaunes. Cet

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insecte habite le midi de l’Europe ; mais il est assez rare dans nos départements méridionaux. Il se tient attaché aux plantes, les ailes pendantes de chaque côté du corps, et a la propriété de se mettre en boule quand on le saisit. Ses mœurs ne sont pas bien connues ; mais les analogies qu’il présente avec les chrysides font penser qu’il doit vivre en parasite.

CÉLOPE s. m. (sé-lo-pe — du gr. kêlos, brillant ; pous, pied). Entom. Genre d’insectes diptères, de la famille des muscides.

— Encycl. Les célopes sont des insectes caractérisés surtout par une tête petite, à face courte et concave, et car des antennes dont le deuxième article est épais et bordé de soies. La seule espèce^connue, observée d’abord en Laponie, puis en Suède, a été trouvée plus tard sur les côtes de Normandie et de Bretagne. Ses mœurs sont peu connues ; mais, d’après l’organisation de sa bouche, on pense qu’elle se nourrit des varechs ou des mollusques en décomposition. On la voit voler en troupes sur les plantes marines, courir par saccades sur le sable ou chercher une retraite sous les galets ; on a remarqué que, loin de redouter l’approche de la vague, c’est vers elle qu’elle dirige son vol.

CÉLOPNÉ, ÉE adj. Moll. V. cœlopné.

GÉLORBIZE adj. Anat. V. cœlorhizb.

CÉLORHYNQUE adj. Zool. V. CŒLORHTN QUE.

CELORICO, petite place forte du Portugal, dans la province de Beira, au pied de la sierra d’Estrella, à 18 kilom. N.-O. de Guarda ; 1,800 hab. Forteresse importante.

CÉLOSIE s. f, (sé-lo-zî — du gr. kêlos, brillant). Bot. Genre de plantes, de la famille des amarantacées, type de la tribu des célosiées, comprenant un. assez grand nombre d’espèces, qui croissent pour la plupart dans les régions tropicales de l’ancien continent : La. célosie argentée est annuelle. (L. Gouas.)

— Encycl. Les cétosies sont des plantes annuelles, très - voisines des amarantes, avec lesquelles on les confond quelquefois. Leur nom fait allusion k l’éclat et au riche coloris de leur inflorescence, et non de leurs fleurs, comme on dit vulgairement. Ces plantes sont fort recherchées dans les jardins d’agrément.

La célosie crètée (celosia cristata) est plus connue sous les noms d’amarante} crête-decoq, passe-velours, etc. Elle est originaire de l’Inde. «La célosie crête-de-coq, dit M. Vilmorin dans son excellent livre intitulé les Fleurs de pleine terre, a produit des variétés de colorations diverses, chez lesquelles l’inflorescence a pris une conformation aussi remarquable que singulière, simulant une crête simple, double ou tripls, plus ou moins tourmentée, et ayant l’apparence d’un épais tissu velouté. Ces formes bizarres sont le résultat de la dilatation du sommet de la tige, qui est devenu très-large, comprimé, tronqué et plus ou moins sinueux et monstrueux a sa partie supérieure, et qui porte sur ses deux côtés, qui en sont presque littéralement couverts, un grand nombre de paillettes ou écailles allongées, luisantes, d’un beau rouge cramoisi, ou d’une autre coloration, suivant les variétés. C’est à l’aisselle de ces petites écailles que se trouventles fleurs.... Cette disposition a reçu le nom de fascie ou fascialion.... Quelques autres variétés présentent, au lieu d’une crête, une agglomération de rameaux cylindriques parfois dressés et serrés en une sorte de panicule conique d’un assez bel effet. D’autres fois, ces ramifications sont au contraire lâches, allongées, fiexueuses, et imitent un beau panache ou une panicule plumeuse ; mais, d’ordinaire, ces formes sont peu constantes et fort difficiles a maintenir fidèlement. > Les célosies produisent toujours un charmant effet, soit en plates-bandes, soit en corbeilles, si l’on a soin de bien grouper les variétés suivant leur hauteur et leurs couleurs. Leur port, un peu roide, est racheté par la richesse de leur coloris ; elles présentent toutes les nuances du rouge, depuis le rose jusqu’au violet : on a aussi des variétés jaunes et chamois, d autres à reflets argentés. Enfin, on a obtenu des célosies naines, qui se prêtent très-bien à la culture en pots, et peuvent servir à orner les fenêtres ou les jardinières. Les inflorescences, séchées rapidement à l’ombre, conservent leurs couleurs pendant plusieurs années, comme celle des immortelles. Parmi les autres espèces, qui sont aussi originaires de l’Inde, on distingue la ce7oste argentée, dont les épis, d’un blanc nacré, passent quelquefois au blanc jaunâtre ou grisâtre, ou au rose tendre satine. La célosie perlée en diffère par ses épis un peu plus gros, mais de couleur moins brillante. Toutes ces plantes se cultivent de la même manière : on les sème en avril sur couche ; on les repique une ou deux fois, aussi sur couche ; sil’on veut obtenir des pieds vigoureux, on les plante dans un sol riche, et on arrose copieusement pendant les chaleurs ; la floraison a lieu depuis juin jusqu’en octobre. Toutes ces espèces conservent longtemps leur couleur, après avoir été séchées à l’ombre et la tète en bas, et peuvent servir, durant l’hiver, soit à faire des bouquets, soit a orner les appartements.

CÉLOSIE, ÉE adj. (sé-lo-zi-é). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte aux célosies.

— s. f. pi. Tribu de la famille des amarantacées, ayant pour type le genre célosie.

CELS

CÉLOSOME s. m. (sé-lo-so-me — du gr.kêlê, hernie ; sôma, corps). Térat. Genre de monstres unitaires à éventration plus ou moins étendue, avec divers organes formant hernie.

CÉLOSOMIE s. f. (sé-lo-so-mî — rad. célosome). Térat. Monstruosité des célosomes.

CÉLOSOMIEN, IENNE adj. (sé-lo-somi-ain, ié-ne), Térat. Qui appartient aux célosomes : Conformation célosomienne.

— s. m, pi. Famille de monstres ayant pour type le genre célosome,

CÉLOSOMIQUE adj. (sé-lo-so-mi-ke — rad. célosomié). Térat. Qui a rapport à la célosomie : Hernie célosomkjub.

CÉLOSTOIHIE S. f. V. CŒLOSTOMIE.

CÉLOTIUM s. m. (sé-lo-si-omm). Antiq. V.

CÉLKTK.

CÉLOTOME s. m. (sé-lo-to-me — du gr. kêlê, hernie ; tome, section). Chir. Instrument pour opérer les hernies étranglées.

CÉLOTOMIE s. f. fsé-lo-to-ml — du gr. kêlê, hernie ; iornê, seciU^ :.’). Chir. Opération de la hernie étranglée. Il Castration par la ligature des vaisseaux spermatiques.

CÉLOTOMIQTJE adj. (sé-lo-to-mi-ke). Chir. Qui concerne la célotomie : Opération célotomiqub.

CÉLOX s. m. (sé-loks). Antiq. V. cÉi.iss.

CELS (Jacques-Martin), botaniste, né à Versailles en 1743, mort en 1806. Il remplit différents emplois dans les bureaux de la Ferme générale, se livra ensuite exclusivement à Pherticulture et à la botanique, et se rendit célèbre non moins par la magnifique pépinière qu’il avait formée non loin de Montrouge que par le nombre prodigieux des plantes exotiques naturalisées par lui. Membre de la Société d’agriculture de la Seine et delà section de l’agriculture de l’Institut, il prit part à la rédaction du code rural, et fut souvent chargé de rédiger des notes et des instructions sur les diverses branches de l’agriculture. Il a donné son nom à Un mode de greffe dont il fut l’inventeur.

CELSE (Celsus Cornélius Aulus), célèbre médecin du temps d’Auguste. La date et lo lieu de la naissance de Celse sont inconnus. Les seuls documents qu’on ait sur lui sont ses œuvres, et quoique Scaliger, Casaubon, Rhodius, Leclerc, Fabricius, Morgagni, Bianconi aient fait de savantes recherches à son sujet, sa vie est restée pleine d’incertitude. D’après les autorités les plus graves, il serait né à Vérone du temps de César ; les misons qu’on donne a l’appui de cette date sont le silence de ses livres à l’égard de Musa, quand il parle de l’école méthodique, et les emprunts que leur fit Julius Gra ; cmus, écrivain qui vivait, dit Pline, sous les premiers empereurs. Maintenant, quelle était la profession de Celse ? On n’a aucun renseignement sur ce point ; mais il semble probable que l’auteur du De arte mediea a du être un médecin, qu’il a dû pratiquer son art pendant de longues années. Cependant, « s’il fallait, comme dit Bianconi, déterminer la profession de Celse d’après l’habileté qu’il montre dans chacune des sciences qu’il a traitées, on devrait en faire non-seulement un médecin, mais aussi un agriculteur, un rhéteur et un homme de guerre, puisqu’il avait écrit sur l’agriculture, la rhétorique et l’art de la guerre, des ouvrages qui n’étaient point au-dessous de leur sujet. Au reste, pour lever tous les doutes, il suffirait peut-être de S£ rappeler que, chez les anciens, le plan des études était bien plus étendu que dans nos temps modernes, et qu’il comprenait la presque universalité des connaissances humaines. Que d’objets Caton n’avait-il pas traités dans ses écrits, outre la médecine, l’agriculture et la guerre 1 Et Varron, profondément instruit en tout genre fie littérature, n’avait-il pas renfermé dans les siens presque tout ce qu on pouvait savoir alors ? Qui sait même si Celse, assez voisin de cette époque, ne s’était pas proposé de suivre dans ses compositions l’exemple du plus docte des Romains ? Ajoutons encore qu’autrefois la médecine était la science dont l’étude était le plus généralement suivie, et dont, par cette raison, on trouve d’importantes leçons répandues dans tous les écrits des anciens. C’est ainsi que, quand Cicéron, Lucrèce et Horace touchent des points de médecine, ils se montrent très-instruits dans cette partie. » Il n’en reste pas moins probable que Ceise dut pratiquer la chirurgie, car il décrit dans ses livres des opérations et des instruments avec des détails qui supposent une connaissance toute spéciale. Il a, en outre, des formules qui, loin d’indiquer un simple compilateur ou un encyclopédiste, témoignent d’une science médicale qui se trahit à chaque page par des critiques hardies et des aperçus nouveaux. Ainsi que l’a dit un de ses commentateurs, « on l’y surprend en flagrant délit de pratique médicale. • Mais, sans nous occuper plus longtemps de cette question, peu importante après tout, parlons du principal ouvrage de Celse, de celui qui a pour titre : De arte mediea. Les jugements exprimés sur les doctrines de Celse sont extrêmement variés. On l’a tour à tour considéré comme un méthodiste, un empirique, un disciple d’Hippoerate, etc. La plupart de ses historiens, cependant, s’accordent à le présenter comme élève de Thémison. L’Hippocrate latin, comme on