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vait pris le duc pour écarter de sa femme les adorateurs. « Il a mis an bon suisse à la porte. > Nous ne savons si ce n’est pas cette rumeur qui donna lieu a deux bonnes comédies qui traitèrent un pareil sujet, quelque peu délicat a. mettre sur la scène : les Cadenas ou le Jaloux endormi, par Boursault, pièce en un acte et en vers, jouée en 1663 ; V Amour sentinelle ou le Cadenas forcé, par Nanteuil, pièce en trois actes et en vers, dédiée à un prince d’Orange (La Haye, 1G99, 56 pages). C’est probablement l’aventure rapportée par M™» de Sévigné qui aura inspiré à La Fontaine son conte du Bât.

L’emploi de ces ceintures s’est d’ailleurs maintenu dans certaines contrées de l’Asie et de l’Afrique. Le lieutenant Boudyck Bartiaansen (Voyage aux Moluques, 1845, p. 124) constate qu’à Java et dans quelques pays voisins, on fait usage d’une ceinture pourvue d’un anneau à charnière, accompagnée d’un cadenas. Sur l’infibulation des femmes pratiquée en Nubie, voir Caldavëne et Brevery (hgypteetNubie, II, 158) et Combes (Voyage en Égypte, II, 11). On sait que des mesures analogues étaient connues des anciens Romains (voir les passages cités dans le Glossariurn eroticum lingues talinœ, auclare p. p. ; et le Thésaurus antiquitatum de Gronovius (t. IX, p. 918), où sont gravés divers modèles de ces fibules. Hérodote raconte, en effet, que les Ethiopiens imposaient k leurs femmes des espèces d’anneaux, dans le genre de ceux que tes Romains mettaient aux enfants et aux esclaves dont ils voulaient préserver la santé, et aux comédiens et aux chanteurs auxquels ils désiraient conserver la voix. Sous l’empire, lorsque l’impudicité des dames romaines ne connut plus de bornes, on vit les matrones.devenir amoureuses de ces histrions chastes et vertueux par nécessité. Martial et Juvénal, dans leurs satires, ont flétri ce dévergondage de leurs contemporaines. « Apprends-moi simplement, dit la premier, à quoi sert aux comédiens et aux joueurs de cythare cette ceinture bouclée ? C’est afin que l’on paye plus cher le plaisir qu’ils procurent. » On trouve dans Celse les procédés, de l’infibulation, qui était souvent employée par la chirurgie de cette époque.

—Chirurg. La. ceinture est d’un emploi vulgaire et incontestablement utile aux cavaliers, aux voyageurs, aux gymnastes, aux hommes de peine ; elle fouiant un point d’appui aux muscles abdominaux et aux muscles des gouttières vertébrales ; enfin, elle empêche pendant la course les ébranlements douloureux du foie, de la rate et de la masse intestinale.

En chirurgie on emploie, sous le nom de ceintures, plusieurs appareils contentifs ; 1° la ceiuture de Hilden, bandage ou ceinture de cuir qui servait autrefois à la réduction des luxations des membres inférieurs ; 2« la ceinture de Uossort ou corset redresseur, appareil orthopédique appliqué au redressement des déviations du rachis ; enfin, la ceinture hypogastrique. Ce dernier appareil est le plus employé. Il est fait de coutil, de tissu élastique, de flanelle, etc., et s’applique sur le ventre pour se lacer ou se boucler à, la région lombaire. Cet appareil est utile aux femmes nouvellement accouchées qui ont un relâchement des symphyses et dont la marche est difficile et accompagnée de claudication ; il est encore utile aux enfants dont le ventre est volumineux ; il empêche les déviations de la colonne vertébrale. On l’applique pour soutenir les intestins ou l’utérus gravide ; après la ponction abdominale, pour soutenir l’abdomen et entraver jusqu’à un certain point la reproduction du liquide dans la cavité péritonéale ; enfin, on en conseille l’application aux femmes affectées de chute de matrice, ou aux personnes rhumatisantes dont les reins sont habituellement faibles.

— Mar. La ceinture de sauvetage des pompiers et des égoutiers consiste ordinairement en une bande de cuir souple et solide, ayant une longueur de 1 m. 10, sur une largeur de 0 m. 10. Elle est munie de trois anneaux de fer ; l’un au milieu et les autres aux extrémités. Dans les incendies, on la passe sous les aisselles de la personne dont on veut opérer le sauvetage, puis, au moyen d’une corde attachée aux deux anneaux extrêmes, on descend cette personne avec précaution. L’anneau du milieu ne sert que lorsque le mur du bâtiment présente des saillies qui s’opposent à la descente verticale. Bans ce cas, une seconde corde, amarrée à ces anneaux, et dont le bout libre est tenu.par un homme placé sur le sol, permets celui-ci de diriger le sauvetage en maintenant la personne convenablement éloignée des objets qui pourraient la blesser. Des manœuvres semblables, mais eu sens inverse, servent à retirer une personne du fond d’un puits, d’un égout, d’une fosse d’aisances.

Les ceintures de sauvetage k l’usage des nageurs et des naufragés sont très-nombreuses, mais deux ou trois seulement ont été expérimentées avec succès. La plus estimée est celle du capitaine anglais Ward ; elle se compose d’une toile imperméable sur la face extérieure de laquelle sont fixées des plaques de liège très-épaisses et de forme rectangulaire, disposées de manière à laisser à l’homme qui en est revêtu la liberté de mouvements la plus complète. Lorsqu’elle est en place, elle constitue comme un étui de liège dans lequel

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le corps se trouve enfermé. Deux bretelles, qui passent sur les épaules et se croisent par derrière, et deux forts rubans de fil qui s attachent sur le devant, empêchent l’appareil de se déplacer. Cette ceinture a été adoptée en Angleterre par la célèbre Institution royale de sauvetage ; c’est celle aussi que notre Société centrale de sauvetage donne à tous ses équipages. Une autre ceinture, également fort simple, consiste en un boyau imperméable, long de 1 mètre environ et large de 0 m. 25 à 0 m. 30. On la fixe autour des reins à l’aide de boucles, on la remplit d’air avec la bouche et on la ferme au moyen d’un petit robinet de buis. Cette ceinture renferme assez d’air pour faire flotter un homme, maïs elle a le défaut d’être mise hors de service par la moindre déchirure. Une autre ceinture, tout aussi peu compliquée, est formée d’un boyau qui se place de la même manière que la ceinture précédente et qui est rempli de menus copeaux ou de râpure de liège. Elle est un peu moins commode-à transporter ; mais, en revanche, elle ne craint pas les avaries.

Coimure de Vénus (la), opéra-comique en prose, avec vaudeville, paroles de Le Sage, musique de Gilliers, représenté pour la première fois au théâtre Saint-Edme, à la foire Saint-Germain, en 1715. La Fortune et l’Amour, descendus pour un moment sur la terre, se rencontrent au bois de Boulogne. Ces divinités entendent deux mortels se plaindre : l’un, qui est Arlequin, gémit de ce que la Fortune lui tient rigueur, ce qui l’empêche d’épouser Oolonibine, sa maîtresse, et l’autre, son camarade Mézettin, déplore l’indifférence de Marinette, qui ne lui fait éprouver que les chagrins de l’amour. Pour faire cesser ces plaintes, la Fortune donne à Arlequin une bourse dans laquelle il peut toujours puiser sans que jamais elle se vide, et l’Amour fait ^présent à Mézettin d’une ceinture qui doit le faire aimer de toutes les femmes. Les deux divinités disparaissent, en recommandant à leurs protégés de faire un bon usage de leurs dons. Arlequin et Mézettin essayent la puissance de leurs talismans d’abord sur une jeune bergère nommée Nicole, et la ceinture seule réussit auprès d’elle, Mais nos deux héros, rendus ambitieux par le succès, accourent k Paris, et opèrent là sur une grande échelle. Toutefois, ils font de leurs dons un si criant abus, que les deux divinités viennent les reprendre avant la fin de la journée. Arlequin et Mézettin retrouvent dans un bal Colombine et Marinette. Celle-ci se reproche sa froideur, qui a rendu Mézettin inconstant ; elle consent à l’épouser pour le fixer auprès d’ellé, et Arlequin se hâte de profiter de quelques débris qui lui restent de son opulence pour s’unir aussi k Colombine.

Parmi les scènes épisodiques qui forment les accessoires de ce sujet, on remarque celle d’une comtesse plaideuse, représentée par Pierrot, sur laquelle la ceinture produit un effet bizarre. Elle la rend alternativement amoureuse d’Arlequin et de Mézettin. Cette pièce obtint un très-grand succès. L’allégorie parut ingénieuse, et le dialogue pétille d’esprit et de vérité. La Ceinture de Vénus fut reprise avec le même éclat en 1727, au théâtre d’Honoré, pendant la foire Saint-Laurent.

Ceinture doréo, comédie en trois actes et en prose, par M. Emile Augier, représentée pour la première fois sur le théâtre du Gymnase, le 3 février 1855. Encore un millionnaire sans probité, une épave de la police correctionnelle, un effronté, dont la devise a été :

De l’argent ! de l’argent ! et de l’argent encor ! Une chose vaut mieux ; une seule I... et c’est l’or ï

Roussel, le héros de la pièce, offre plus d’un rapport avec Vernouillet, ce bandit que M. Emile Augier a stigmatisé plus tard dans sa’pièce des Effrontés. Lui aussi croit que l’on oublie la source honteuse de sa fortune, et il s’étonne que le million de dot qu’il donne à sa fille n’amène que des prétendants sans honneur, sans délicatesse, que Céleste repousse invariablement. Il faut enfin qu’il soit ruiné un beau jour par de fausses spéculations de Bourse, pour qu’un homme d’honneur, M. de Trélan, consente h. donner son nom à Céleste, tandis que les autres prétendants se hâtent de se retirer devant l’anéantissement de la dot. Tel est le sujet peu original et sans intérêt de cette comédie, où le relief, la vérité et même la vraisemblance font presque entièrement défaut. Ceinture dorée n’en a pas moins réussi assez bien auprès du public ; ce qui s’explique, du reste, par certaines situations gaies ou pathétiques, par un épisode gracieux habilement intercalé, et enfin par l’esprit et le style qui distinguent cette pièce, de même que toutes celles qui sont sorties de la plume de M. Emile Augier.

CEINTURÉ ; ÉE (sain-tu-ré) part. pass. du v. Ceinturer : Femme ceinturée d’or.

— Hist. nat. Qui porte une bande circufaire colorée.

CEINTURELLE s. f. (sain-tu-rè-le —dimin. de ceinture.) Mar. Trelingage des mâts a antennes. Il Bridure des haubans au-dessous du calcet.

CEINTURER v. a. outr. (sain-tu-ré —rad. ceinture). Entourer d’une enceinte : LouisPhilippe ceintura Paris de forts détachés.

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il Mettre une ceinture autour du corps : Ceinturer de bleu une petite fille. ll. Peu usité.

Se ceinturer y. pr. Se mettre une ceinture ; s’entourer comme d’une ceinture : Cette femme a de la peine à SB ceinturer. L’horizon se ceintura, de vapeurs argentées. Il Peu usité.

CEINTURETTE s. f. (sain-tu-rè-te-dimin. dé ceinture). Petite ceinture :

Si j’aime bien les blanches’eefci^ure/les. J’aime bien mieux femmes qui sont brunettes. C. RUkot.

Il Vieux mot.

— Chass. Bande de cuir qui s’enroule autour d’un cor de" chasse, et qui est ordinairement de couleur rouge.

CEINTURIER s. m. (sain-tu-rié). Techn. Fabricant ou marchand de ceintures, de baudriers et d’autres objets analogues, il On dit aujourd’hui CEinTUronnIER.

— Adjeetiv. : Marchand ceinturikh.

CEINTURONS, m. (sain-tu-ron — augment. de ceinture). Sorte de ceinture, le plus souvent en cuir, pour suspendre des armes : Boucler son ceinturon. Passer un couteau de chasse à son ceinturon. Un chevalier félon faisait amende honorable, la tête nue et sans

CEINTURON.

— Encycl. L’origine de cet effet de grand équipement milita» re remonte bien loin dans les siècles, puisque Virgile fait mention de ceinturons garnis de clous d’or semblables aux bulles qui se forment sur l’eau. Sidoine Apollinaire

Ïiarle des ceinturons des Francs. On dégradait es soldats romains en leur arrachant leur ceinturon. Aujourd’hui, le ceinturon n’est qu’une ceinture en cuir, serrée avec une boucle et portant des pendants auxquels est attaché un sabre, ou une épée, ou un poignard, ou une baïonnette, etc. La giberne d’infanterie tient aussi au ceinturon, au moyen d’un coulant qui permet de lui faire faire le tour de la taille et de l’amener k portée de la main.

CEINTURONNÉ, ÉE adj. (sain-tu-ro-né). Qui porte un ceinturon : Un officier étroitement CEINTURONNÉ.

— Zool. Quia au milieu du corps une bande colorée : Epeire ceintoronnée.

CE1NTURONNIER s. m. (sain - tu - ro - nié rad. ceinturon). Techn. Fabricant et marchand de ceintures, de ceinturons, de baudriers et d’autres objets analogues.

CE1BA ou ELNAS, rivière du Portugal, qui prend sa source dans la sierra d’Estrella, pro v, deBeira, à 20 kilom. S.-O. de Covilhas, coule de l’E. u, l’O. et se jette dans le MoiMlego, près de Colmbre, après un cours de 72 kilom.

CEIXAPURA s. m. (sèk-sa-pu-ra). fchthyol. Poisson du Brésil.

CEL. V. par cœl un grand nombre de mots dérivés du grec koilos, creux, et dans lesquels l’introduction de l’e simple est une faute d’autant plus grave que ces mots sont purement scientifiques.

CEL. Forme ancienne des mots ciel et

CELUI.

CELA pron. démonstr. (se-la — de ce et là). Cette chose-là ; se dit d’une chose plus éloignée qu’une autre, ou qui la précède, ou qui est simplement distincte d’une autre désignée par ceci : Ceci vaut mieux que cela. Vous avez entendu cela, écoutez ceci, il S’emploie souvent, sans opposition à ceci, pour désigner un objet présent, un fait actuel, une chose dont on parle, dont on vient de parler ou dont on va parler : Je sais cela. Cela s’est vu. Que dites-vous à cela ? Cela s’entend. Passe pour cela. Qu’à cela ne tienne. Cela dit, nous partons- Cela va sans dire. Cela va de soi. Cela étant, vous avez tort. Les femmes sont, de nos jours, ou dévotes, ou coquettes, ou joueuses, ou ambitieuses, quelques-unes même tout cela à la fois. (La Bruy.) Toujours s’amuser, cela n’est pas toujours amusant. (M"1» E. de Gir.) Ne rien avoir et avoir besoin de tout, cela explique bien des crimes. (Nisard.) Toute religion née dans le temps est, par cela même, une religion fausse. (Le P. Ventura,) Cela seul ennoblit qui suppose dans l’homme une valeur intellectuelle ou morale. (Renan.)

Cela dit, maître loup s’enfuit et court encor, La Fontaine.

Il Se met souvent après la désignation d’un fait ou d’un objet, pour l’affirmer ou le désigner de nouveau : C’est chanter, cela. Voilà parler, celaI Se sauver, détaler, fuir, c’est bon pour les mousquetaires du roi, cela ! (Al. Dura.)

— Cette personne-là ; ne s’emploie en ce sens qu’avec une intention de mépris ou d’extrême familiarité : Cela veut raisonner. J’ai vu cela tout jeune. Cela parle de donner la mort, et tout au plus si cela est né.’ (G. Sand.) Comme cela dort, ces jeunes gens ! (V. Hugo.)

Cela n’a rien du tout, et cela fait la flere.

Picard.

J’ai vu cela tout jeune, et d’un air important Cela tranche, cela vous prêche, vous gourmande. C. DELAVIONS.

J’avais juge" Cronwell : cela veut être roi ! Dans quel temps vivons-nous 1 Cela ne sait pas même Déjouer un complot, prévoir un Btratageme.

V. Huoo.

— Souvent le mot cela est employé sans rapport direet avec ce que l’on & dit ou ce que l’on va dire, pour désigner un objet ou un tait

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qui est dans Va pensée de la pwsoiyse tmiparle et qui est suffisamment indiqué par les circonstances ou l’usage habituel de la tournure employée ; en voici quelques exemples : Avoir de cela, Avoir de l’argent, de l’intelligence, du savoir-faire, etc., être bien avaur tagê sous quelque rapport que les circonstances définissent, il Comment cela va-t-il ? Comment la santé ou comment l’affaire va-t-elle ? Il Ily a vingt ans de cela, Il y a vingt ans écoulés depuis ce fait. Il Pas plus haut ou Pas plus grand que cela, Haut comme cela, De très-petite taille, la locution, si elle est parlée et non écrite, étant généralement accompagnée d’un geste qui détermine la taille approximative. Il Je m’en soucie comme de cela, Je ne m’en soucie pas du tout ; la locution est souvent accompagnée d’un geste de mépris qui complète la pensée et qui est ordinairement moins honnête qu’énergique :

Pour moi je m’en soucie aillant que de cela.

Molière.

— Loc. fam. Comme cela, Ainsi, de cetto façon  : Il y a, commk cela, des temps dans la vie oi l’on ne trouve rien de bon. (M"IC do Sév.)

H Au commencement d’une phrase, Ainsi donc, de telle façon que : Comme ckla, vous avez renoncé à votre a/faire ? Il Ainsi fait, de ce caractère : Que voulez-vous que j’y fasse ? il est comme cela. Les gens comme cela ne sont pas difficiles à gagner. Ily a des personnes comme ckla, gui ne trouvent rien de bien. Il Ni bien, ni mal : Comment vous portez-vous ?Commk cela. L’affaire marche-t-elle ? Eh ! comme cela. Il Comment cela ? quelle manière ? Comment cette chose est-elle possible ? Vous venez de courir un grand danger/Comment cela ? Il Après cela, Cependant, après tout, tout bien considéré : Après cela, j’ai peutêtre tort, il Avec cela, avec tout cela, Malgré cela, nonobstant, néanmoins : Avec ckla, je ne suis pas payé, moi. il Pour cela, Quant k ce, sur ce point : N’ai-je pas raison ? Oh ! pour ckla, oui. Signifie aussi Malgré cela : Il n’est pas content pour cela. Il n’ira, pour cela, ni plus vite ni plus lentement. Tous ceux qui s’acquittent des devoirs de la reconnaissance ne sont pas reconnaissants pour cela. (La Rochef.) Toute substance nutritive, en général, n’est pas pour cela alimentaire en particulier. (Rasp.) il Ceci, cela, Une chose et une autre : Celait ceci, c’était cela. C’était toute sorte de raisons. Je ne puis encore (ouer cette femme que par les négatives : elle n’est point ceci, elle n’est point cela ; avec le temps, je dirai peut-être : elle est cela. (M’ie de Sév.) V. C’ecC il C’est cela, c’est bien cela, Se dit pour approuver ce qu’une personne vient do dire ou de faire : C’est cela ; vous l’avez dit.

Il N’est-ce que cela ? Indique le peu de cas que l’on fait de ce qui vient d être dit : L’imagination grossit tous les moyetts de succès ; à l’examen, la raison se dit : n’est-ce que cela ? (Boiste.)

Qu’est-ce donc ? me voilà !

—Ma maîtresse se meurt.—Quoi, n’est-ce que cela ?

Molière.

H Avoir cela de. Avoir cela que, Se distinguer par ceci que : /’ai cela de bon, que je crois tout ce qu’on nie dit et prends tout ce qu’on me donne. Il a cela quV n’est pas rancunier. Étienne eut cela de piquant dans sa vie, d’être reçu deux fois à t’A cadémie française. (Ste-Beuve.)

Le scandale, au contraire, a cela d’admirable, Qu’étant vieux comme Hérode, il est toujours nouveau, A. de Musset.

Il II ne manque plus que cela, Ceci met le comble, c’est le dernier malheur, le dernier inconvénient qui pût arriver : Vous allez vous fâcher ! Il ne manquerait plus que cela.

— Ellipt. Point ou pas de cela, Je ne veux pas de cela, il ne faut pas de cela.

— Rem. Ça, pronom démonstratif, n’est qu’une abréviation familière de cela, s’employant dans le même sens et dans les mêmes cas. V. Ça.

— Allus. litt. Nous avons changé tout cela, Allusion à une scène du Médecin malgré lui.

V. CHANGHR.

Je ne dis pas cela, Allusion h un dos passages les plus comiques du Misanthrope.

V. DIRE.

CELA s. m. (se-la). Ornith. Syn. de casoar. —Homonymes. Celas, cela (du verbe celer).

CÉLACHNÉE s. f. (sé-la-kné). Bot. V. cœlachnée.

CELADE s. f. (se-la-dû). Forme ancienne du mot salade, armure de tête.

CÉLADON s. m. (sé-la-don — du nom d’un personnage de l’Astréc). Nuance de vert pale analogue à celle de la feuille du pêcher.

—Adjeetiv. : Vert céladon. Couleur céladon. Tenture céladon. Le tout était encadré dans une guirlande de /leurs qui se détachait à merveille du fond vert céladon de la porte. (E. Sue.)

— Entom. Espèce de phalène.

— Encycl. Au xvno siècle, on donna à une nuance de vert le nom du fade héros de VAstrée, et il est curieux que ce nom soit resté. «On distinguait aussi, dit Ménage, la couleur d’Astrée, de Clélie, etc. » La connaissance des noms donnés aux couleurs etaux vêtements est peut-être moins futile qu’on serait tenté de