Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 3, part. 2, Caq-Cel.djvu/320

Cette page n’a pas encore été corrigée

660

CEBI

CÉBADILLE s. f. (sé-ba-di-lle — II mil.). Bot. Syn. de cévadiffi*.

CÉBATHE a. f. (sé-ba-te). Bot. Syn. de coque DU LEVANT.

CEBAZAT, bourg et commune de France (Puy-de-Dôme), cant., arrond. et à G kilom. N. de Clermont, sur le Bédat ; pop. aggl. 1,982 hab. — pop. tôt, 2,044 hab. Église romane, beffroi remarquable ; restes du château et des fortifications.

CEBENNA MONS, nom latin des CÉVENNES.

CÉBÈS DE THÈBES, philosophe grec de l’école de Socrate, né à Thèbes vers l’an 440 avant notre ère, mort à un âge avancé. Platon en a fait un des interlocuteurs introduits par lui dans le dialogue célèbre intitulé ; Phédon. On le croit personnellement l’auteur de trois dialogues : 1 Hebdomade ou ta Semaine, le Phrynicus, et le Pinax connu sous le nom de Tableau de Cébès, le seul qui ait survécu. Le Tableau de Cébès est une allégorie dans laquelle l’auteur a mis en parallèle les bons et les mauvais instincts delà nature humaine, c’est-à-dire les vertus et les vices ; c’est une étude de mceursqui constate déjà, à cette époque, la décadence de la société grecque. Cébès nous montre l’imposture, ou si l’on veut le charlatanisme des sophistes, enivrant les hommes du breuvage de l’erreur et de l’ignorance. L’imposture a le talent d’exploiter les passions et les préjugés du moment ; elle pousse au goût des richesses, de la volupté et de la débauche, qui étaient les vices du temps. L’auteur s’attache à démontrer que ces excès sont suivis de maux supérieurs, par leur intensité, aux plaisirs préconisés par l’imposture ; ces maux sont la tristesse qui accompagne nécessairement l’abus du plaisir, puis le deuil et le désespoir de l’àine. Il met en regard de ces vices et des maux qui en sont la conséquence les vertus qui mènent à des résultats opposés. Ces vertus sont la patience et la modération. Pour la modération, la chose va de soi : elle est un tempérament, aux excès qui précèdent ; mais que vient faire ici la patience ? Cébès est d’avis que le mal tient une grande place dans la vie, quelque soin qu’on mette à suivre les lois de la sagesse, et que la patience est le seul remède a employer contre des maux inévitables. Tel est le sens de cette allégorie, dont iious allons maintenant donner l’analyse. Un tableau est offert à Saturne, père de la Vérité, qui est mère de la Vertu et compagne de l’Honneur. » L’ensemble singulier du tableau de la vie humaine, dit l’auteur, présentait divers sujets, tous différents les uns des autres. Il renfermait une espèce d’enceinte qui en contenait deux autres, dont une était plus spacieuse. On remarquait dans la première enccintcune porte, près de laquelle une grande foule paraissait se tenir debout. Au dedans de l’enceinte, on voyait un grand nombre de femmes. Près de l’entrée de la première porte et de l’enceinte était un vieillard, qui semblait commander quelque chose à la foute qui était entrée. » Telle est, d’après Cébès, la composition de ce tableau ; en voici l’explication : l’enceinte se nomme la Vie ; la grande foule qui se tient près de la porte est composée de ceux qui doivent vivre un jour ; le vieillard adossé à la porte s’appelle le Génie. C’est lui qui indique aux futurs vivants la conduite qu’ils devront tenir lorsqu’ils.seront sur terre. Les femmes sont la Séduction, la Fortune, l’Incontinence, la Débauche, l’Insatiabilité, la Flatterie, accompagnées du Chagrin, de la Tristesse, de la Douleur, du Désespoir et du Châtiment. Toutes suivent la fausse Education. En pénétrant dans la seconde enceinte, on rencontre la Continence et la Patience, qui vous conduisent vers la véritable Instruction, assise entre ses deux filles, la Vérité et la Persuasion. Autour d’elles sont la Science, la Force d’âme, la Justice, la Probité, la Modération, la Modestie, la Liberté et la Douceur. Toutes ensemble conduisent leurs protégés vers la Félicité, "lorsqu’ils ont bien compris qu’il n’y a de vrai bien que la sagesse et de vrai mal que la folie. Ce dialogue est un des rares monuments philosophiques de l’antiquité grecque, en dehors des grands ouvrages d’Aristote, de Platon et de Xénophon. On en a contesté l’authenticité ; mais les défenseurs de Cébès ont démontré que le fond du dialogue était réellement authentique, quoique plusieurs passages aient été interpolés. En effet, il est fait mention dans le Jaoleau deCébàs de plusieurs sectes qui n’ont vu le jour que longtemps après cephilosophe. Dans tous les cas, plusieurs écrivains dignes de foi, Diogène Laerce, Tertullien et Suidas, attribuent formellement à Cébès le dialogue connu sous son nom et en citent des fragments qu’on y retrouve textuellement. On a souvent imprimé le Tableau de Cébès à la suite du Manuel d’Epictète. La meilleure édition qu’on en ait est celle de Gronovius (Amsterdam, ’ 1689,1 vol. in-12).

On pourra consulter sur Cébès : Fladc, De ■ Cebete, ejusque tabula (Freiberg, 1797, in-4o) ; Klopfer, De Cebetis tabula dissertationes très (Zwickau, 1818-1S2S, in-4o).—Il a existé un autre philosophe grec du nom de Cébès, qui était de Cyzique et que cite Athénée. Il était de l’école cynique et plusieurs critiques modernes lui ont attribué le Tableau de Cébès, qui appartient au disciple de Socrate.

CÉBIDIENS s. m. pi. (sè-bi-di-ain). Momm. Familie de singes, qui a pour type le genre cébus

CEBR

CÉBIEN, 1ENNE, adj. (sé-bi-ain, i-è-nerad. cébus), Mamm. Qui ressemble à un cébus ou sajou.

— s. m. pi. Grande tribu de singes d’Amérique à queue longue et prenante, sans callosités, qui a pour type le genre ’sajou.

— Encycl. Les cébiens, appelés aussi héUopithèques, sajous bu sapajous, forment la première division des singes américains ou platyrhinins. Ces quadrumanes ont les narines ouvertes sur les côtés du nez et munies de larges cloisons ; chaque mâchoire a quatre incisives, deux canines et douze molaires. Ils n’ont ni abajoues ni callosités, et leurs ongles sont aplatis. Enfin leur queue, longue et prenante, fortement musclée et dont ils se servent comme d’une main, leur permet de sauter de bronche en branche, et de s’y suspendre au besoin. On les divise en deux groupes : l<> cébiens à queue velue : genre sajou ou sapajou (cébus) ; 20 cébiens à queue nue •’ genres alouate, atèle, ériode et lagotrtche.

CÉBI-PIRA s. m. (sé-bi-pi-ra — nom brésilien). Bot. Arbre du Brésil, dont l’écorce amère et astringente est employée, en bains et en fomentations, contre les maladies de reins.

CÉBLÉPYBINÉ, ÉE adj. (sé-blé-pi-ri-né). Ornith. Qui ressemble à un céblépyris ou échenilleur.

— s. f. pi. Famille d’oiseaux ayant pour type le genre céblépyris ou échenilleur.

CÉBLÉPYRIS s. in. (sé-blé-pi-ris). Oinith. Nom scientifique du genre échenilleur.

CÉBOCÉPHALE s. m. (sé-bo-sé-fa-ledu gr. kêbos, singe ; kephatê, tête). Térat. Genre de monstres dont la tête ressemble à celle d’un singe.

CÉBOCÉPHALIE s. f. (se- bo-sé-fa-11rad. céhocéphale). Térat. Monstruosité des cébocéphales.

CÉBOCÉPHALIEN, IENNE adj. (sé-bo-séfa-li-ain, i-è-ne — rad. cébocéphale). Térat. Se dit des monstres dont la tète ressemble à celle des singes : Monstre cébocéphalien.

CÉBOCÉPHALIQUE adj. (sé-bo-sé-fa-li-ke — rad. cébocéphale). Térat. Qui appartient aux cébocéphales ou à la cébocéphalie : Difformité

CÉBOCÉPHALIQUE.

CEBOLI.A, ville d’Espagne, province et a

40 kilom. 0. de Tolède, près de la rive droite du Tage ; 3,000 hab. Vins blancs estimés. Palais des ducs d’Albe.

CEBREMA, district de l’ancienne Asie Mineure, dans laTroade, au-dessous de la Dardanie, C était un pays de plaines, qui devait son nom à Cebrena sa capitale, bâtie sur la rivière appelée Cebrenus. Les habitants prenaient le nom de Cebrenii.

CEBREROS, ville d’Espagne, prov. et à

41 kilom. d’Avila, ch.-l. de juridiction civile ; 3,000 hab. Commerce de grains, laines et vins ; fromages estimés.

CÉBRION s. m. (sé-bri-on-nom mythol.), Entom. Genre de coléoptères serricornes, dont uno espèce est commune dans leimidi de l’Europe : La femelle du cébrion géant ne sort jamais de terre. (V. Meunier.)

— Encycl. Les céAnoHsressemblentaux taufiins pur leurs élytres, aux malacodermes par eurs autres caractères. Les mandibules de ces insectes sont arquées, aiguës, et le labre est court chez le mâle ; les antennes, longues chez le mâle, très-courtes chez la femelle, sont insérées en avant des yeux, qui sontglobuleux ; le corselet est transversal avec des angles qui se terminent en épines. On les trouve en été sur les feuilles des arbres, et plus souvent sur celles des plantes aquatiques. Ils volent très-bien, et quelques-uns ont la faculté de sauter au moyen de leurs cuisses postérieures. Les cébrions se font remarquer par les différences considérables qui existent entre les deux sexes, et par leur singulièro manière de s’accoupler. Ainsi le mâle a des antennes très-longues, des élytres qui recouvrent complètement l’abdomen, et des pattes grêles ; la femelle a des pattes renflées, des antennes et des élytres très-courtes, l’extrémité de l’abdomen découverte et terminée par une longue tarière, enfin elle est dépourvue d’ailes. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner que les entomologistes aient rapporté a un genre particulier les femelles des cébrions, tant qu’ils n’avaient pas vu ces insectes accouplés. Cet accouplement ne peut s’observer par les temps de sécheresse ; il n’a lieu qu’après les fortes averses qui ont ramolli le sol. La femelle enfonce alors tout son corps dans la terre, et ne laisse sortir que l’extrémité de l’abdomen, terminé, comme nous l’avons vu, par une longue tarière tubuïeuse, dans laquelle le mâle introduit son organe génital, et qui sert ensuite à la femelle a déposer ses œufs dans la terre. Les cébrions sont en général des insectes de grande taille, et c’est à cela qu’ils doivent leur nom mythologique. On en connaît une dizaine d’espèces, qui, pour la plupart, habitent le midi de l’Europe. La plus remarquable estle cébrion géant (cebrio gigas), long de 2 à 3 centimètres, noirâtre et pubescent sur presque toutes les parties de son corps. On le rencontre souvent, dans le midi de la France, en automne et après les pluies d’orage, volant en grandes troupes, b. la manière des hannetons, et se heurtant de temps en temps, comme ces

CÈCÈ

derniers, contre les obstacles qu’il rencontre.

CÉBRION, géant qui prit partà la guerre contre les dieux, et qui fut tué par Vénus.

GÉBRIONITES s. m. pt. (sé-bri-o-ni-terad. cébrion). Entom. Tribu de coléoptères serricornes, ayant pour type le genre cébrion.

— Encycl. Les insectes qui composent cette tribu ont le corps ordinairement mou et flexible, tantôt arrondi et bombé, tantôt ovale ou oblong et arqué en dessus ; les antennes très-longues ; les mandibules entières ; les

Falpes de même grosseur ou plus grêles à extrémité ; le corselet transversal, plus large à la base, à angles latéraux aigus ou même épineux. Ces insectes se tiennent sur les plantes, dans les ■ lieux humides ou même •inondés. On ne connaît pas leurs larves ; on présume qu’ils vivent et se métamorphosent dans la terre. Cette tribu comprend les genres cébrion, rhipicère, dascille, élode, scirte, nyetée, eubrie, physodactyle, sandale, etc.

CÉBU, lie de l’archipel des Philippines.

V..ZÉBU.

CÉBUS. s. m. (sé-buss — lat. cebus, gr. kébos, espèce de singe, qui se rapporte au sanscrit kapi, même sens. Ce dernier mot dérive lui-même de la racine kap, aller, d’où kapala, rapide, et aussi cheval. À cette racine se lient également plusieurs autres dérivés s’appliquant à diverses espèces d’animaux remarquables par leur agilité). Mamm. Nom scientifique du genre sajou.

— Encycl. L’antiquité connaissait sous le nom-de cébus une espèce de singe qu’elle avait rangé parmi les satyres, et dont Pline le naturaliste parle en ces termes :„• On vit aussi aux jeux du grand Pompée l’animal d’Ethiopie nommé cébus, dont les pieds de derrière ressemblent aux pieds et aux jambes de l’homme, et les pieds de devant à des mains. Depuis ce temps, ces animaux n’ont plus reparu à Rome. » Pythagore, de son côté, parle d’un singe d’Egypte auquel il donne le nom de képas. « C’est, dit-il, un animal terrestre des bords de la mer Rouge. Son nom signifie jardin, parce que ses couleurs sont variées. Il est de la taille d’un chien d’Erétrie. Sa tête, son dos, son épine dorsale jusqu’à la queue, sont de couleur de feu mêlée de poils dorés. Sa face est blanche jusqu’aux joues, que suivent des bandes dorées. Le cou, la poitrine, le ventre, les pieds de devant sont blancs, les pieds de derrière noirs. On lui voit deux mamelles bleuâtres, assez grandes pour remplir la main. On peut comparer la forme de son museau à celle du cynocéphale. • Il est évident, d’après cette description, que cet animal n’est autre que le paiasde Buffon, ou le simia rubra. Reste la question plus difficile de savoir si Pline a décrit, sous le nom de cébus, le singe^ auquel Pythagore donne le nom de kêpos.

CECCANO, ville des États de l’Église, délégation et à 8 kilom. S. de Frosinone, près du Sacco ; 3,800 hab.

CECCARELLI (Alphonse), historien italien, né à Bevagna en Toscane, au xvie siècle. Il publia un ouvrage intitulé : Delï Historia de casa Monaldeses libri V(Ascoli, 1580) ; et comme il y avait dans ce livre des passages injurieux contre plusieurs grandes familles- d’Italie, Grégoire XIII fit arrêter l’auteur, qui fut condamné à mort pour altération de pièces.

CECC1II (Jean-Marie), jurisconsulte et poète comique italien, né à Florence en 1517, mort en 1587. Il était homme de loi, et cultiva par délassement la li ttérature dramatique. Il a composé un grand nombre de comédies, de tragédies et de représentations sacrées. On n’a publié qu’une dizaine de ses comédies ; quelquesunes sont imitées des anciens ; les autres sont des comédies de caractères : toutes sont originales, spirituelles, bien conduites et d’une gaieté qui touche trop souvent à la licence. La plus célèbre est l’Assiuolo, qui fut représentée à Florence en 1515.

Ceccliliin (LA), o»»in In Bnoiin Figlluola, opéra italien, livret de Goldoni, musique da Piccinni ; représenté à Borne en 17G0.V. Buqua.

FlGLIUOLA MARITATA.

CECCO D’ASCOLI (François Stabili, dit), écrivain italien, né h. Ascoli, dans la Marche d’Ancône, vers 1257. Le peu qu’on sait de sa vie, c’est qu’il professa l’astrologie à Bologne. En 1321, il fut accusé d’avoir attaqué la religion et condamné par l’inquisition il diverses pénitences et à l’umende. De nouvelles imprudences lui attirèrent toutes les rigueurs du redoutable tribunal, qui le condamna au feu comme hérétique en 1327, sentence qui fut exécutée le jour même où elle fut prononcée. 11 parait que ses critiques de Dante et deGuido Cavalcanti, en lui attirantla haine deleursadmirateurs, n’avaient pas été étrangères a. sa condamnation. Il avait composé de nombreux ouvrages scientifiques, dont la plupart sont restés manuscrits. Le pluscélèbre, publié vers 1272, a pour titre : l’Acerba (peut-être à’acervus, monceau, amas), poBine inachevé, sorte d’encyclopédie scientifique, d’un style incorrect et dur, mais qui dénote chez son auteur un profond savoir et des connaissances bien plus étendues que celles de ses contemporains. Il se compose de quatre livres : le premier traite de l’astronomie et de la météorologie ; le second, de l’influence des cieux, de la physionomie, des vertus et des vices ; le troisième, du l’amour des animaux et des minéraux ; le quatrième, d’un grand nombre de problèmes

physiques et moraux. Un cinquième devait traiter de la théologie ; mais l uuleujj. n’en. » écrit que le premier chapitre. L’Acerbn compta plus de vingt éditions, presque toutes altérai :* (les imprimeurs du temps craignaient d’être poursuivis en donnant le texte exact). La moins mauvaise est celle de Venise(1510, in-4t>),

CECHENUS s. m. (sé-ké-nuss — du gr. ké* chénos, bâillant). Entom. Genre de coléoptères pentamères, de la famille des oarabiques, que plusieurs entomologistes ont rejeté.

CECI pron. démonstr. m. s. (se-si — de ce pron. et ci). Cet objet-ci, cette enose-ci : Ceci est mon bien. Ceci est délicat. Retenez bien ceci. Il y avait ckci de particulier chez les Romains, qu’ils mêlaient quelque sentiment religieux à l’amour qu’ils avaient pour leur patrie. (Montesq.)

— S’emploie très-souvent par opposition à cela, pour désigner un objet plus rapproché qu’un autre, ou simplement un objet différent ou distinct d’un autre : Laissez cela, ciiCI vaudra mieux. J’aime autant eue : que cela, il Ceci, cela, S’emploie familièrement, dans un sens tout à fait indéterminé, pour signifier une chose et une autre : Je ne puis encore louer cette femme que par les négatives ; elle n’est point ceci, elle nest point cbla ; avec le temps, je dirai peut-être ; elle est cela, (Mmc de Sév.) Un ignorant attrait été embarrassé et vous eût été dire : c’est ceci, c’est cela. (Mol.) J’ai déjà dit ce qu’il faut faire quand un enfant pleure pour avoir ceci ou cela. (J.-J. Bouss.) Ma santé ? répondit Oring’oire ; eh.' eh ! on en peut dire ceci et cela. (V. Hugo.) La critique avance ceci et cela. (Th. Gaut.)

Pais ceci, fais cela ; va, viens, monte, descends.

RSONARD.

L’un n’avait en l’esprit nulle délicatesse. L’autre avait le nez fait de cette façon-la ; C’était ceci, c’était cela.

La Fontaine. Combien de gens par-ci par-la. Comme le roi lombard, comme Joconde, Ne se doutent te moins du monde Ni de ceci ni de cela !

La Fontaine.

Il A été employé adjectivement, pour signifier Qui est d’une façon et d’une autre ; la locution est alors des plus familières : On leur a donné la plus folle, la plus dissipatrice, la plus cisci, la plus cela qu’il est possible d’imaginer. (M">e de Sév.)

Pour elle aussi, sans la flatter,

J’oseray dire et protester

Que c’était bien la plus jolie,

La plus cointe, la plus polie,

La plus ceci, la plus cela...

Du Freskot, Enéide Iravcette. Ceci «’«■(pas un conte, ouvrage de Diderot, écrit en 1774, et plusieurs fois réimprimé, notamment dans les Romans et contes de l’auteur (1776), dans les Œuvres complètes (édition Naigeon, 1798, 15 vol. in-S") et, avec des coupures, dans les Œuvres choisies (édition Génin, simalheureusementmutilée, 1856,2 vol. in-18). « 11 faut avouer qu’il y a des hommes bien bons et des femmes bien méchantes ! C’est ce qu’on voit tous les jours, et quelquefois sans sortir de chez soi. » À cette forme dialoguée qu’il affectionnait beaucoup, reconnaissons Diderot. Deux personnes, dont l’une est l’auteur, causent entre elles, et ce qu’elles se disent va constituer l’ouvrage tout entier. De cet échange de petites phrases courtes, nettes, vives, qui semblent une conversation surprise, va résulter sans fatigue et sans ennui un double drame qui tient dans quelques pages.

Un certain Tanié est tombé éperdument amoureux d’une M">e Reymer, Alsacienne fort belle, belle à rendre la force aux vieillards et à glacer les jeunes gens. Tanié est un de ces enfants perdus que la dureté des parents chassa de la maison paternelle et qui se jettent dans le monde, un beau jour, sans savoirce qu’ils deviendront. La passion l’exalte ; elle lui fait accomplir sans répugnance les actioi s les plus pénibles et les plus viles, afin de so ;.lager la misère de son amie. Bientôt, voyant que ses luttes quotidiennes, que ses efforts désespérés ne suffisent pas à détourner l’indigence de celle qu’il adore, il prend la suprême et héroïque résolution d’aller chercher la richesse dans des pays lointains ; il ne reviendra qu’avec une fortune digne de sa maîtresse, t La seule grâce que j exige de vous, dit-il à M»» Reymer en la quittant, c’est de ne former aucun engagement qui nous sépare à jamais. » M010 Reymer pleure et se désespère... comédie !... Tanié est à peine parti qu’elle accepte les consolations qui lui sont offertes par une foule d’adorateurs. Dix années se passent ; Tanié revient en France avec une fortune laborieusement amassée, qu’il offre à celle qui était si peu faite pour comprendre son sublime dévouement. Il va donc enfin recueillir le fruit de sa rude et douloureuse existence ; il aime, il se croit aimé ; il touche au moment d’être heureux. Hélas I la cupidité de l’ingrate courtisane l’arrache à ce bonheur si longtemps et si ardemment désiré. M. de Maurepas vient d’établir dans le Nord une maison de commerce. Qui la dirigera ? La probité et l’intelligence de Tanié font jeter les veux sur lui. Il refuse d’abord. Qu’est-ce que l’or peut ajouter à son bonheur ? Mais il compte sans son indigne amie. En effet, cet homme qui, par