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CAZO’

« Nous devqns rapporter ici une prétendue prophétie de Cazotte sur la Révolution, au sujet de laquelle on a fait beaucoup de bruit.

L’histoire est racontée par La Harpe, et elle a été exploitée depuis par les feuilletonistes et les compilateurs de contes ljleus.

Donc, suivant l’auteur de Warwck et du Cours de littérature, Cazotte se trouvait, un soir de 17S8, à un souper chez la duchesse de Grarnmont (sœur de Choiseul), en compagnie de Malesherbes, Chamfort, Sylvain Bailly, Condorcet, Vicq-d’Azyr, Roucher, La Harpe, Nicôlaï, et beaucoup d’autres, hommes et femmes, appartenant tous à la société élégante et au monde philosophique. Les convives célébraient à l’envi le triomphe, regardé comme prochain, de la philosophie et de la raison, la ruine de la superstition et du fanatisme. Un seul était silencieux et rêveur, Cazotte. Interrogé, il se lève, et d’un ton d’inspiré : « Messieurs, dit-il, vous savez que je suis un peu prophète ; en bien 1 soyez satisfaits : vous serez tous témoins de la sublime révolution que vous rêvez. Mais quand cet heureux temps sera venu, vous, monsieur de Condorcet, vous vous empoisonnerez dans un cachot ; vous, Chamfort, vous vous couperez les veines de vingt-deux coups de rasoir ; vous, Bailly, Malesherbes, Roucher, vous périrez sur 1 échafaud ; vous, duchesse de Grammont, vous serez conduite au supplice dans une charrette, tout comme la reine, et vous n’aurez même pas de confesseur ; le dernier supplicié qui

Iouira de cette prérogative ne sera autre que e roi de France... Et tout cela arrivera sous le règne de la raison, de la liberté et de la philosophie, etc., etc. »

Nous abrégeons, on le comprend, cet inepte récit, et nous ne ferons pas à nos lecteurs l’injure de croire qu’il soit nécessaire de le discuter en détail pour leur en démontrer la fausseté. A priori, on pourrait déjà nier hardiment cette prophétie, que La Harpe, bien entendu, n’a révélée que longtemps après les événements qu’elle annonce, et dont rien, absolument rien, n’a transpiré à l’époque où elle est censée avoir eu lieu.

Peut-être quelques personnes ont-elles été dupes de cette mystification ; mais, sincèrement, cela ne fait pas l’éloge de leur bon sens et de leur raison.

Il est d’autant plus inutile de discuter cette assertion absurde, que celui qui l’a produite, et qui seul la garantissait, l’a démentie lui-même en termes positifs et formels. La Harpe a laissé, en effet, dans ses papiers une note de sa main, dans laquelle il déclarait que cette scène était-de son invention et qu’il n’avait eu que l’intention de composer une fiction poétique. Son exécuteur testamentaire, M. Boulard, a trouvé cette note et l’a rendue publique.

D’un autre côté, l’Anglais William Burt, dans un ouvrage intitulé : Observation on the curiosities <tf nature, a prétendu avoir été témoin du fait. Mais la déclaration posthume de La Harpe ne laisse évidemment aucun doute à cet égard.

Ce qu’il y a de possible, c’est que Cazotte a pu facilement prédire d’une manière générale une révolution que Voltaire et Rousseau avaient annoncée dix ans à l’avance et que tout le monde alors regardait camme imminente. Quant aux détails qui donnent un caractère si merveilleux à la prédiction, il est hors de doute que ce sont des ornements inventés après coup.

On a publié, en 1817, les œuvres de Cazotte (4 vol. in-S<>).

— J.-Scévole Cazotte, son fils, a porté les armes contre la France dans l’armée de Condé. Il a publié ses mémoires en 1839, sous le titre de : Témoignage d’un royaliste. Il est mort en 1853 ; il était alors l’un des conservateurs de la bibliothèque de Versailles.

— Elisabeth Cazotte, fille de Jacques, a pris rang parmi les héroïnes de la Révolution. On vient de voir avec quel courage et quel dévouement filial elle disputa la tête de son père. À la suite du malheur immense qui venait de la frapper, elle ne s’occupa plus que de consoler sa mère, et, après avoir occupé pendant quelques jours tous les esprits, elle rentra dans l’obscurité. Mais l’histoire a conservé le souvenir de son dévouement filial, et sa mémoire vivra éternellement.


CAZOU s. m. (ka-zou — mot madécasse). Mamm. Mammifère de la Guinée, qui • ressemble au blaireau.

— Bot. Syn. de cajou.

CAZOULS-LTÏZ-BÏ’ZIERS, ville de France (Hérault), tant., arrond. et à 11 kilom. N.-O. de Béziers ; pop. nggl., 2, fiCl hnb. — pop. tôt., 2,8-40 hab. ’ Fabriques d’eaux-de-vie ; commerce de vins muscats, prunes renommées. Ruines d’un vieux château.

CAZOUYNY ou CAZWVNY (Zacharie-ben-Mohammed-ben-Mahmoud), célèbre naturaliste et géographe arabe, né à Cazouyn ou Casbin (Perse), vers 1210 de notre ère, mort en 1283, Il appartenait à une famille qui descendait d’Anas-ben-Malek, un des compagnons de Mahomet et le fondateur du rite îmilékite, Cazouyny fit ses études à Bagdad, apprit le droit, la géographie et les sciences physiques ; puis, après avoir habité quelque temps Mossoûl et Damas, il fut nommé cadi de Wacet ouVaseth et de Hilla. À partir de 1258, époque où les Tartares s’emparèrent de Bagdad, Cazouyny vécut dans la retraite. Il a composé

CE

plusieurs ouvrages qui lui ont valu le surnom de Pline des Orientants. Le plus remarquable est intitulé : Merveilles des choses créées et singularités des choses existantes. Il se compose d’une introduction et de deux parties, dont la première traite des choses d’en haut ou -de l’astronomie ; la seconde, des choses d’en bas, c’est-à-dire de la terre, de ses phénomènes et des êtres qui l’habitent. La description des trois règnes de la nature y offre surtout de l’intérêt. M. de Chézy a traduit plusieurs fragments de cette seconde partie en 1806 ; M. S. de Sacy en a traduit aussi dans sa Chrestomathie arabe. Un autre ouvrage de Cazouyny a pour titre : Description de i univers et histoire de ses habitants. C’est un traité de géographie, dans lequel il a divisé la terre en sept climats. M. "Wustenfeld en a publié le texte arabe. Comme Pline, Cazouyny manquait d’esprit critique et de méthode.

CC Antiq, et numism.’ Abréviation du mot consulks (consuls) à tous ses cas, mais particulièrement à l’ablatif consulibus (étant consuls).—Comm. Abréviation des mots compte courant,

— Diplom. Abréviation du mot codices (manuscrits) à tous ses cas.

CD. Chim. Abréviation du mot cadmium.

CE, CET m. sing., CETTE f, sing., CES m, et f. pi. adj. démonstr. (se, se, sè-te, se. — Ce s’emploie devant un nom qui commence par une consonne ou un h aspiré, cei devant une voyelle ou un à muet. Du latin ipse, ipsa, ipsum. À l’époque de la décadence, ainsi que le remarque Chevallet, et dans les siècles de la basse latinité, on se servait très-fréquemment de ipse comme adjectif démonstratif. Le neutre de cet adjectif, ipsum, a fourni à la langue d’oil et à la langue d’oc un dérivé particulier employé dans un sens indéterminé et absolu : il donna a la langue d’oil iço, iceo, izo, ezo, ceo, ço, aujourd’hui ce ; à la langue d’oc aisso, aizo, so, no, ço. Nous ajouterons, avec Chevallet, que tous ces mots sont masculins, quoi qu’on en ait dit. Ipse a, de plus, donné à 1 espagnol l’adjectif démonstratif ese, ce, cet ; portugais, esse ; à l’italien, l’ancien pronom personnel isso, aujourd’hui esse. Dans certains composés, esso se trouve employé, comme notre ce, dans un sens absolu : lunghesso pour longo esso, tout le long de ce ; sovressouour soora esso, sur ce. Déjà, du temps d’Auguste, le peuple supprimait le p dans ipsum. Suétone, qui : nous apprend ce fait, nous donne même à entendre que cette prononciation n’était pas seulement en usagéparmi le peuple, mais que les gens des hautes classes et l’empereur lui-même ne faisaientpas difficulté d’en user familièrement. C’est à peu près ainsi que nous prononçons ça pour cela. L’historien des Césars dit, en parlant d’Auguste ; Orthographiant, id est formulant rationemque sçribendi a grammaticis institutam non adeo custodiit ; ac videtur eorum segui potius opinionem gui perinde scribetidum ac loquimur existimant ; nam quod sape -non litteras modo, sed syllabas, autpermutât aut preeterit, commuais hominum error est. Nec ego id notarem, nisi mihi mirum videretur tradidisse aliquos, legato eum consulari successorem dédisse, ut rudi et indocto, cujus manu ixi pro ipsi scriptum animadverterit. —’« Pour l’orthographe, c’est-à-dire pour les formes et les modes de l’écriture établis par les grammairiens, il ne s’attacha guère à les garder, et il paraît s’être rangé à fopinion de ceux qui pensent que l’on doit écrire comme on parle. Souvent, en effet, il change ou supprime des lettres et même des syllabes, ce qui’d’ailleurs arrive à tout le monde. Aussi n’en ferais-je pas la remarque si je n’avais été surpris de lire chez quelques auteurs qu’Auguste remplaça, comme grossier et ignorant, un de ses lieutenants^ homme consulaire, parce qu’il avait écrit tel au lieu de ipsi. » Le m final se faisait également très-peu sentir, en sorte que, dès cette époque, le mot en question devait avoir dans la langue populaire une prononciation fort voisine de notre iço. C’est en employant le dérivé d’t’psum, ainsi que le fait observer encore le savant M. Chevallet, que nous disons : Ce me semble, ce fut dit, ce sera fort utile, etc. Nous avons définitivement adopté l’orthographe ce, mais il aurait été plus conforme à la véritable étymologie d’écrire se et de réserver ce pour figurer le dérivé de eccistum, qui est cet devant une voyelle. Du reste, l’orthographe était autrefois si variable et si incertaine à cet égard, que plusieurs manuscrits nous offrent se et ce dans le même passage, comme nous allons le voir dans ces quelques lignes empruntées aux sermons.de saint Bernard : « Solfre or, ce dist nostre sires, car ensi nos convient aemplir tote justice. Dons se soffrit sainz Johans et si obéit. » De même que l’on a joint les adverbes ci et à celui, dans l’expression celui-ci, celui-là, en ajoutant les mêmes adverbes h ce, pris dans le sens absolu, on a formé tes composés ceci, cela). Sert à désigner les personnes ou les choses que l’on montre ou dont on parle : Ce livre. Ce héros. Cet enfant. Cet homme. Cette femme. Cette habitude. Ces temples. Ces armées. Homme, ne cherche plus fauteur du mal : cet auteur, c’est toi-même. (J.-J.. Rouss.)

A. ce» mots, ce héros expiré

N’a laissé dans mes bras qu’un corps défiguré.

, Racine.

D’un regard étonné j’ai vu, sur les remparts, Ces géantscourt-vetus, automates de Mars,

CE

Ces mouvements ai prompts, ces démarche» si flère», Ces moustaches, ces grands bonnets,

Ces habits retroussés, montrant de gros derrières Que l’ennemi ne vit jamais. Voltaire.

De cette nuit, Phénioe, as-tu vu la splendeur ?

Tes yeux ne sont-ils pas tout pleins de sa grandeur ?

Ces flambeaux, ce bûcher, cette nuit enflammée.

Ces aigles, ces faisceaux, ce peuple, cette armée,

Cette foule de rois, ce» consuls, ce sénat,

Qui tous de mon amant empruntaient leur éclat ;

Cette pourpre, cet or que rehaussait sa gloire,

Et cm lauriers encor témoins de sa victoire ;

Tous ces yeux qu’on voyait venir de toutes ports

Confondre sur lui seul leurs avides regards ;

Ce port majestueux, celte douoe présence !

Racine.

— Pour déterminer le substantif d’une façon plus absolue, on fait suivre c lelquefois ce substantif de l’un des adverbes’ci ou là : Ce livreci. Cette roôe-iA. Ces papiers-Lk. Cette ofe-ci n’est qu’un songe. (Volt.) Lorsqu’on représentait à Napoléon une chose comme impossible, il prétendait que ce moi-Lk n’était pas français. (J.-B. Say.) Que de défauts elle a,

Cette jeunesse ! On l’aime avec ces défauts-M.

Dufkesny.

— Souvent, au lieu de désigner l’objet dont on a parlé ou que l’on a montré, ce désigne l’objet dont on va parler ou que l’on va montrer immédiatement : Okt homme que vous cherchiez, le voici. Quand la vertu n’aurait que cet avantage, de nous mettre à l’abri de toutes les tempêtes des passions... (Mass.)

CE pron. démonstr. (se — de ce adj. démonstr.). L’objet que voilà ou dont il s’agit : De ce non content, il voulut aller plus loin. Pour ce faire, voici comment vous vous y prendrez. Ce faisant, vous pourrez réussir. Ce disant, il s’assit. A ce «7 répondit. Il parla longtemps, et ce sans rien aire du tout. Ce nonobstant, il persista. Vous aurez soin d’annoter dans la colonne à ce destinée les motifs qui vous ont empêché de répondre. (V. Duruy.)Et de ce non content

Aurait aveo le pied réitéré. — Courage !

Racine.

Sur ce, Là-dessus, après la chose qui vient d’être dite : Sur cb, je prie Dieu qu’il vous ait en sa sainte et digne garde. Sur ce, bonsoir ;... moi, je sais bien qui ne dormira pas. (Alex. Dum.)

Depuis ce, Depuis l’époque indiquée : Et depuis CE, il n’est pédant... (Volt.)

Ce semble, Paralt-il : Il est, ce semble, assez bien partagé.

La noblesse et l’argent sont brouillés, ce me semble.

BouaSAULT.

Ce dit-il, ce dit-elle, ce dit-on, Dit-il, dit-elle, dit-on ; ce est explétif dans ces locutions :

Un tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux tu l’auras.

La Fontaine. Doux trésors, ce dit-il, chers gages, qui jamais N’attirâtes sur vous l’envie et le mensonge.

La Fontaine. Raton

N’était pas content, ce dit-on.

La Fontaine.

À ce que, Afin que : A ce qu’i’2 ne prétextât cause d’ignorance. N’est usité qu’en style de pratique et de chancellerie.

Quand ce vient, Quand il est question, quand vient le tour ou le moment : Quand ce vint à moi de parler.

Ce qui nous paraissait terrible et singulier S’apprivoise aveo notre vue, Quand ce vient & la continue.

La Fontaine. Il emprunta. Quand ce vint à payer, Et qu’à sa porte il vit te créancier, Force lui fut d’esquiver par la fuite.

La Fontaine.

— En dehors des locutions et des emplois fort rares qui précèdent, ce ne s’emploie jamais qu’avec le relatif qui ou que, ou avec le verbe être, ou avec les verbes devoir ou pouvoir suivis de l’infinitif être.

Ce qui, ce que, ce dont ou de quoi, La chose ou les choses qui, la chose ou les choses que ou dont : Ce qui plait. Cb que je sais. Ce qu’iï me faut. Ce dont il s’est avisé. C’est ce de quoi il n’est jamais convenu. Nous appellerons bonheur de notre vie ce qu’iï faut quitter, ce qu’il faut haïr, ce qu’iï faut expier. (Fléeh.) La bonne grâce est au corps ce que le bon sens est à l’esprit. (La Rochef.) On nous persuade aisément ce qui mous fait plaisir. (Mmo de Fontaines.) Le luxe est cb qui fait plaisir, mais ce dont on pourrait se passer. (OU.) Tout ce que j’admire m’est cher, et tout ce qui m’est cher ne peut me devenir indifférent. (J. Joubert.) La nature d’un être est ce qui le constitue ce qu’il est. (De Bonald.) Le génie d’un peuple, c’est ce qui fait que ce peuple est lui, et non tel autre. (Ballanche.) Ce qui est au-dessus de toute évidence, c’est la bonté de Dieu. (Lacordaire.) La Grèce ne fut jamais ce Qu’on peut appeler un État industriel. (Renan.)

Ce qui fait le héros dégrade souvent l’homme.

Voltaire. Il La personne ou les personnes qui, que ou dont : Le Français est avec vous ce que vous désirez qu’il soit. (Raynal.) La religion est l’appui de tout ce qui souffre contre tout ce qui domine la terre, (P. Leroux.)

Votre hymen se prépara, et Médéê «Ba-mé^Sf, À tout ce qu’elle hait livre, tout ce qwelie aime, .

  • " E. LMouvâ. • *

Ce que a signifié autrefois Si, la raison • pour laquelle : Ce que je me laisj c’est que j’aime la paix. CBQtfE je réponasXujt-le-champ

à une harangue que tu ns préméditée, c’est un fruit de ce que j’ai appris de toi. (Coeffeteadj Nous avons, faute de mieux, traduit cette locution par si, mais elle -en diffère par.une nuance : outre la raison de l’acte, elle annonce. les raisons de la nature et des Unfites de cet acte. Ce que je réponds signifie gn mêmé * temps Si je réponds et si je réponds ainsi*. Cette tournure, toute latine, avait la concision < du latin. ^,

Ce, sujet du verbe être, peut avoir pour attribut 1« un adjectif : C’est bien fâcheux. C’est possible. C’est superbe à voir. C’est égal, (Tétait facile. Ce serait faisable, il so On participe : C’est fini. C’est entendu. C’est bien tourné. C’est plutôt fait de céder à la nature.- (La Bruy.) I) 30 Un nom ou un pronom : C’est . votre frère. C’est une montagne très-élevée. C’est la question. C’est lui. C’est vous. C’est tout le monde. Est-ce là votre sœur ?— Ce l’est. Si jamais homme a été capable de soutenir un si vaste empire, c’a été Alexandre, (Boss.)

Ce n’est plus votre fils, c’est le maître du monde.

Racine. ... C’est la nature et l’humeur des personnes, Et non la qualité, qui rend les choses bonnes.

RÉGNIER.

Il <o Un verbe & l’infinitif : C’est parler sagement. Ce serait vouloir se perdre. C’était bien mal agir. Epargner les plaisirs, c’est les multiplier. (Fonten.)

Déchoir du premier rang, c’est tomber au dernier.

La Harpb. Il 5" Une proposition complète : C’est où je l’attends. La loi de l’univers, c’est : Malheur aux vaincus !

Saurin.

Ce, employé dans la proposition principale, est souvent répété comme sujet du verbe être dans la proposition suberdonnée ; dans ce cas, la proposition principale étant le véritable sujet, le second ce est purem^it explétif : Ce que je sais, c’est qu’il était là. Ce qu’il faudrait, ce serait un homme sûr. La fureur de la plupart des Français, c’est d’avoir de l’esprit, et ta fureur de ceux qui veulent avoir de l’esprit, c’est de faire des livres. (Montesq.) Ce qui importe à tout homme, c’est de remplir ses devoirs sur la terre. (J.-J. Rouss.)

Alléguer l’impossible aux rois, c’est un abus.

La Fontaine. Ce que je sais le mieux, c’est mon commencement.

Racine. Il Un excellent usage, qui toiftbe en désuétude, permettait, dans ce cas, de supprimer le ce explétif : Ce qu’il a de bon est qu’il ne se fâche pas. Ce qui me plaisait était de me voir compris.

Ce que je vous dis là ne sont pas des chansons.

Mouèke. Son droit ? Tout ce qu’il dit ne sont que des sornettes.

Racine. Il Ce est encore explétif, mais donne cependant une certaine précision à la phrase, lorsqu’il est employé concurremment avec le mot qui sert de sujet à lu proposition : Le corps, c’est l’animal ; l’esprit, c’est £’Aomme.(Lamenn.) Dans ce cas, la suppression du ce explétif est grammaticalement facultative.

C’est que, La raison ou le motif est que : S’il s’est tu, c est qu’iï n’avait rien à dire. Si je suis allé là, c’est que j’y avais affaire. Il C’est de Même sens avec un infinitif : Le marquis de Seignelay ayant demandé au doge de Gênes ce qu’il trouvait de plus singulier à Versailles, il répondit : c’est de m’y voir. (Volt.) Il Cest... qui ou que, Cet objet est la personne ou la chose, une personne ou une chose qui ou que : C’est lui qui m’a répondu. C’est de toi ov’il voulait parler. C’est cela Que je voulais dire. C’est trop d’honneur que vous me faites. C’est un poids bien pesant Qu’un grand nom à soutenir. (Montesq.) 11 Ce n’est pas que, suivi d’un verbe au subjonctif, La raison n’est pas que, il n’est pas vrai de dire que : Ce n’est pas que je l’aie cru. Ce n’était pas qvtëje l’eusse oubfié. Il C’est... que de, suivi d’un infinitif, est une inversion équivalant à une phrase directe dans laquelle 1 in finitif serait le sujet, ce, que et de étant supprimés : C’est pouvoir que de vouloir, c’est-à-dire Vouloir est pouvoir. C’est une maladie d’esprit que de souhaiter des choses impossibles. (Fén.) C’est créer les talents que de les mettre en place. (Volt.)

C’est être criminel que d’être misérable.

G. de la Touche. Il On supprime souvent de tout en conservant l’inversion : C’est pouvoir que vouloir. C’est l’outrager que- le croire capable de cette lâcheté. C’est se taxer hautement d’un défaut que se scandaliser qu’on le reprenne. (Mol.)

C’est mériter la mort que l’attendre d’autrui.

BbCaux, C’esl doubler son argent que le bien employer.

L. Laya. Le mérite a toujours droit de charnier nos veux, Et c’est presque en avoir que savoir la connaître.

Landue. Il Souvent aussi l’on supprime que au lieu de