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dénier empereur du Pérou, fut assassiné par les Espagnols. Tout près de la ville, il existe plusieurs mines d’or, et, à 2 kilom. a l’E., on trouve les sources thermales connues sous le nom de Bano* del Inca, et qu’on utilisait déjà du temps des anciens princes indigènes, il La province de Caxamurca, bornée à l’E. par le Maranon et la province de Cacapayos, à l’O. par celle de Lambayèque, au S. par celles de Huamaehaco et de Truxillo, et au N. par celle de Chota, présente une superficie de 950 myriam. carr, et renferme une population de 100,000 hab., parmi lesquels domine la race indienne. La haute chaîne péruvienne des Andes, qui traverse cette province, exerce une notable influence sur son climat et sur sa température, car on éprouve sur ses plateaux un froid rigoureux, alors que règne dans les vallées une chaleur étouffante. La culture du sol n’y est pas moins productive que l’exploitation des mines d’or et d’argent. Le coton y réussit admirablement ; les territoires d’Ichocau et de Jésus produisent beaucoup d’orge et de froment d’excellente qualité ; dans les vallées arrosées par les affluents du Maranon, l’élève du mouton et l’apprêtage de la laine se font sur une grande échelle, et /on fabrique au village de Casca des étoffes de coton très-recherchées.

CAXATAMBO, ville du Pérou, à 180 kilom. N.-E. de Lima, sur le versant occidental dés Andes ; 3,400 hab. Fabriques de draps et lainages ; commerce de cochenille.

CAXES (Patricio), peintre italien, né à Florence au xvie siècle. Il se rendit en Espagne et fut’ chargé par Philippe III de peindre a fresque l’histoire de Joseph dans une des galeries du Pardo. On a de lui une traduction en espagnol du Traité d’architecture de Vignole (1593). — Son fils, Eugène Caxes, né à Madrid en 1577, mort en 1642, s’adonna également à la peinture, et reçut le titre de peintre du roi (1612). Ce peintre distingué orna de ses tableaux plusieurs églises de Madrid, ainsi que le couvent de Saint-Philippe et le Pardo.

CAX1AS, ville du Brésil, province de Maranhao, à 255 kilom. S. de San-Luis, sur la rive droite de l’Itapicuru ; 7,000 hab. Commerce important en riz et coton.

CAXIAS (Louis-Alves de Lima, marquis de), général et ministre brésilien, né en 1800. A douze ans, il entra dans l’année et fut fait sous-lieutenant à quatorze. Il fit la campagne de la Cisplatine. À l’abdication du père de l’empereur actuel du Brésil, Alves avait le grade de major ; il fut alors fait colonel, et, après l’insurrection de Maranhao, fut élevé au grade de général, puis créé baron de Caxias. Ce fut lui qui fut chargé de comprimer le mouvement insurrectionnel du parti libéral, et ses exploits lui valurent dans l’armée le eurnom un peu emphatique de Napoléon du Brésil. Nommé président de la province de Rio-Grande, il finît par ramener la tranquillité dans cette belle partie de l’empire. Ce fut à cette époque de sa vie que le baron de Caxias reçut de l’empereur, avec les titres de marquis et de maréchal de l’empire, un siège au sénat. Appelé au ministère de la guerre en 1851, il devint le chef du parti conservateur et s’acquit une grande popularité parmi les hommes politiques de l’empire du Brésil, dont’ il fut dès lors un des plus marquants.

CAXINE, cap delà côte septentrionale d’Afrique, en Algérie, à 10 kilom. N.-O. d’Alger, par 36» 4Q’ de lat. N. et 0° 36’ long. E. Il est formé de hautes falaises et de rochers à pic d’une couleur roussâtre et brûlée. Ces rochers se prolongent assez avant dans la mer pour rendre dangereuses les approches de la côte en cet endroit.

CAXOE1RA ou CACHOEIBA, ville du Brésil, province et à 110 kilom. N.-O. de Bahia, sur les deux rives du Paraguaçu ; 4,700 hab. Collège, hospice ; belles rues bordées de maisons bien bâties. Cette ville possède un pont de 160 m. de longueur sur le Paraguaçu, et deux autres ponts de pierre sur des affluents du même fleuve. Elle possède en outre plusieurs églises, divers établissements d’instruction primaire et quelques édifices municipaux, et elle sert d’entrepôt pour les marchandises qui sont transportées ’te Bahia par le fleuve, et y sont échangées contre le café, le coton et le tabac dont on fait une grande exportation. Ses fabriques de cigares sont renommées. Il Autre ville du Brésil, province de Rio-Grande, à 144 kilom. de Porto-Allegre, et à 1,000 kilom. d’Uiuguayana, sur la rive gauche de la rivière Jacuhu, et près d’une cascade qui lui a donné son nom, cascade qui interrompt la navigation des bateaux à vapeur pendant les basses eaux. Commencée par la peuplade indigène des Butucaris, cette ville jouit d’une grande prospérité entre les mains des Brésiliens d’origine européenne. Sa population est aujourd’hui de 3,000 hab. Elle possède deux écoles d’instruction primaire pour les enfants des deux sexes, et un service de diligences

f>our le transport des marchandises et pour es voyageurs. Les émigrants allemands commencent à fonder des colonies dans la campagne environnante, qui convient admirablement à l’agriculture et a l’élève des troupeaux.

CAXTON, village d’Angleterre, comté et à 16 kilom. S.-O. de Cambridge, à 87 kilom. N. de Londres ; 500 hab. Il est traversé par une voio romaine. Il a vu naître l’historien Ma GAXT

thieu Paris, et Caxton, premier imprimeur anglais.

CAXTON (Guillaume), célèbre typographe anglais, né vers 1412 à Caxton, dans le comté de Kent, mort en 1491.11 fut d^abord apprenti mercier à Londres, puis agent commercial en’ Hollande, où il étudia l’art nouveau de l’imprimerie, qu’il eut la gloire d’introduire en Angleterre. Il établit la première imprimerie vers 1474, à Westminster, protégé par l’évêque-abbé Thomas Milling. Cette importation souleva une vive opposition de la part du clergé, et l’on connaît le mot prononcé par l’évêque de Londres dans une assemblée de prélots : « Si nous ne parvenons pas ’à détruire cette dangereuse invention, elle nous détruira. » Caxton dirigea pendant près de quinze ans son établissement-et mit au jour des ouvrages que les bibliographes se disputent aujourd’hui à des prix excessifs, entre autres le Miroir du monde (1481), et le Jeu des échecs moralisé (1474). Ce laborieux artiste traduisait lui-même ses livres, les imprimait, les coloriait, les reliait, et comme les errata n’étaient point connus alors, corrigeait de sa main à l’encre rouge les fautes qui pouvaient s’y trouver.

Caxton (les), roman anglais par M. Bulwer Lytton. Ce roman est assurément le meilleur qui ait paru en Angleterre depuis la mort de Walter Scott. L’auteur y raconte l’histoire intime d’une famille du Cumberland. La narration commence à la naissance du héros, Pisistrate Caxton, et finit a la naissance du fils de ce dernier. Durant cet intervalle, l’auteur nous dépeint d’abord l’enfance de Pisistrate, puis son éducation sous l’intelligente et tendre direction de son père, Augustin Caxton, érudit aimable, philosophe oienveillant, grand cœur que la science n’a pu dessécher. Sorti de l’université, Pisistrate entre comme secrétaire chez un ancien ami de sa famille, lord Trevanion. Il tombe bientôt éperdument amoureux de la fille de ce dernier, miss Fanny ; mais ses bons instincts, ses principes d’honneur le protègent contre sa propre passion, et il quitte la maison de son protecteur, sacrifiant sa passion à son devoir. Sur ces entrefaites, l’oncle Jack, frère de Mme Caxton, figure originale de spéculateur malheureux et incorrigible, ruine à moitié le père de Pisistrate. Ce dernier, pour réparer ce désastre, part pour l’Australie, en compagnie de l’oncle Jack et de son cousin Herbert, qu’il est parvenu à retirer d’une vie de désordre. Arrivés au but de leur voyage, ils se mettent résolument à l’œuvre et parviennent en peu d’années à reconstruire la fortune de leur famille. Herbert achète alors une lieutenance dans l’armée des Indes, et part pour l’Orient, où il trouve une mort glorieuse qui rachète les fautes de sa vie. Quant à Pisistrate, il revient. en Angleterre au nianoirdesCaxton.il y épouse sa cousine Blanche, fille du capitaine Roland Caxton et sœur d’Herbert. Le livre se termine par la naissance d’un fils, qui vient au monde le jour même où son aïeul termine son grand ouvrage sur les Erreurs humaines.

Si les lecteurs de romans trouvent quelque intérêt dans celui-ci, il ne le doit guère aux éléments habituels de la fiction. Le plan et l’intrigue sont extrêmement simples, les incidents sont peu nombreux, et ils peuvent presque tous se rencontrer dans la vie ordinaire. Cette simple histoire d’une famille est un essai qui s«î distingue des précédents ouvrages du même auteur ; c’est le premier où il ait fait usage de ce genre d’esprit qu’on appelle humour, et dont les maîtres sont Swift, Sterne, Steele et Addison ; mais il en a usé moins dans un but satirique que pour mettre en relief des caractères dont quelques ridicules n’effacent pas les qualités aimables. C’est aussi le premier roman où Bulwer ait observé l’homme plutôt dans le repos du foyer que dans ses relations actives avec le monde. Le héros a été choisi avec l’intention de montrer les influences de la maison paternelle sur la carrière des jeunes gens. L’ambition, il est vrai, éloigne momentanément Pisistrate des occupations sédentaires par lesquelles l’homme de la civilisation fait habituellement son début avant d’arriver à la fortune ou à la gloire ; mais l’auteur n’a pas voulu décrire la fièvre du génie qui a la conscience de sa supériorité et aspire a de hautes destinées, il n a eu en vue que les tendances naturelles d’une jeunesse pleine de sève, sentant le besoin d’exercer sa force dans la vie active. Pisistrate, sous ce rapport, devient le type d’une classe dont le nombre va toujours croissant, avec lo progrès inévitable de la civilisation moderne. 11 personnifie l’énergie exubérante de ces enfants, du siècle, qui, mal à l’aise dans la foule du vieux monde, se tournent, avec l’instinct de la nature, vers le monde nouveau. La morale enfin de tout l’ouvrage est complétée par cette leçon, que le bonheur se trouve le plus souvent dans le cercle étroit de la famille, au milieu des objets le plus immédiatement à notre portée. » Ce roman, d’une morale irréprochable, dit son élégant traducteur M. Pichot, est un de ces livres dont l’influence peut, bien mieux que la critique, — combattre t’influence des mauvais livres. Père de famille, je le surprendrais sans alarmes dans la main de mes fils ; et cependant, autre éloge essentiel pour ce genre d’ouvrage, il n’es-t pas du ceux dont on ait besoin d’imposer la lecture ; je n’en sais pas de plus intéressant. Sous ce rapport encore, je crois pouvoir met CAYA

tre le chef-d’oêuvre de Bulwer à côté du chefd’œuvre de Dickens, Davy Copperfield, .. Les deux romanciers se sont inspirés de la même morale, des mêmes sentiments, de la même poésie ; mais chacun d’eux dans sa sphère spéciale, en restant fidèle à la vérité de son observation comme a son idéal. Cette différence est encore plus sensible pour ceux qui, connaissant personnellement sir Édouard Bulwer et M. Charles Dickens, croient souvent retrouver dans les caractères favoris des deux auteurs, non-seulement quelques membres de leur cercle habituel, mais encore les auteurs eux-mêmes. ■

M. Bulwer a publié trois suites & ce roman ; elles sont intitulées : Mon roman, Qu’en fera-, t-il ? et Caxtoniana ; le dernier de ces ouvrages n’est point encore traduit.

CAY s. m. (ka-î). Mamm. Nom donné par les Brésiliens au sa !, espèce de sagouin.

CAYAHOGA ou CAYUGA, ville indienne des États-Unis d’Amérique, au N. de l’Ohio, sur la rivière de même nom, qui se jette dans le lac Erié.

CAYAHOGA (le prophète de), Indie*’ appartenant à la nation delaware, qui résidait près du lac Erié, à Cayahoga, et qui tenta, sans grand succès, de ranimer parmi les Peaux-Rouges de l’Amérique du Nord l’énergie éteinte, afin de constituer une grande nation au moyen de la réforme religieuse, et de chasser les Européens de la terre qu’ils avaient usurpée. Bien que ses prédications fussent assez écoutées par les peuplades de l’intérieur, il faisait peu de prosélytes, et le gouvernement américain eut la sagesse de le laisser dire, sans essayer une répression qui eût peut-être ranimé chez les Delawares le vieil esprit national. Aussi, après une légère effervescence produite dans deux ou trois peuplades, tout tomba de soi-même et le prophète rentra dans l’obscurité. Quelques-unes des idées dont ce fanatique s’était fait l’apôtre étaient véritablement élevées ; mais il eut recours, comme cela arrive souvent, à des moyens peu honorables pour propager sa doctrine. Pour fanatiser ces peuplades barbares, il affirmait qu’il était envoyé par le Grand-Esprit pour leur montrer la véritable route et leur rendre le bonheur dont leurs pères avaient autrefois joui. Il avait tracé sur une peau de chevreuil une carte qu’il appelait la grand livre, titre sous lequel les Indiens avaient appris à vénérer la Bible. Sur cette carte était dessiné un grand carré ouvert à deux de ses coins, qui étaient supposés représenter le nord-ouest et le sud-ouest. D’après le prophète de Cayahoga, ce carré était l’image des régions célestes où les Indiens devaient séjourner après leur mort ; les deux ouvertures ménagées aux angles servaient d’entrée, mais le passage était difficile : il fallait franchir un large fossé, éviter un précipice, surmonter une foule d obstacles. Le malin esprit veillait toujours dans ces parages pour s’emparer des Indiens ; s’il réussissait aies saisir,-il les conduisait dans une contrée aride ou tous les fruits étaient avortés, tous les animaux maigres, et où il se servait d’eux en guise de chiens ou de chevaux dans ses chasses diaboliques. L’espace en dehors du carré représentait le terrain donné aux Indiens pour habiter pendant leur vie, et dont leurs pères avaient longtemps joui. En le leur montrant, le prophète s’écriait : « Vous voyez ce que le Grand-Esprit nous avait donné et ce que nous avons perdu par nos vices. Aujourd’hui les Visages-Pâles sont maîtres de notre terre de vie, et gardent l’entrée des régions célestes au nord-ouest, de sorte que les Peaux-Rouges n’ont plus qu’une seule avenue, pénible et éloignée, pour arriver au pays des âmes. Si vous voulez reconquérir et la terre que vos pères habitaient vivants, et la porte qui les conduisait aux contrées bienheureuses, offrez des sacrifices au Grand-Esprit, renoncez à toutes les habitudes qui vous viennent des Visages-Pâles, cessez de boire leur beson mortel (T’eau-de-vie) ; alors vous retrouverez la force de les chasser, et vous rentrerez dans l’héritage de vos ancêtres 1 » Il appuyait ces conseils de descriptions splendifes des régions célestes ; il les montrait foisonnant de chevreuils, de dindons gras, de porcs, de buffles, et vendait, pour une peau de la valeur de 5 fr., un exemplaire de cette carte du paradis, illustrée de tout ce qui pouvait le rendre désirable. Il paraît que ces cartes se vendaient assez bien.

CAYAMBE, montagne de l’Amérique du Sud, dans la république de l’Equateur. Elle fait partie de la chaîne des Andes orientales, et, bien que placée sous l’équateur, elle est couverte de neiges perpétuelles. D’après les dernières recherches hypsométriques du docteur Wagner, en 1852, le sommet du Cayamba s’élève à 7,122 varas, ou 5,947 mètres 87.

CAYAMBOUG s. m. (ka-ian-bouk). Mar. Nom que les marins donnent par mépris à un mauvais navire ou à un bâtiment de peu d’importance.

CAYANA s. m. (ka-ia-na). Linguist. Sousdialecte finnois. V. carblien.

CAYATONIE s. f. (ka-ia-po-nl). Bût. Genre de plantes, de la famille des cucurbitacées.

GAYAS s. m. (ka-iass). Métrol. Petite monnaie de cuivre qui avait cours dans tes Indes, et qui ne valait pas tout à fait un denier de France,

CAYE

m$

CAYELAC s. m, (ka-ie-lac). Bois de senteur, de Siam.

CAYENNAIS, AISE s. et adj

è-ze)

(ka-iè-nès,

Géogr. Habitant de Cayenne ; qui appartient à Cayenne ou à ses habitants : Les Çayennais. La colonie catennaise.

CAYENNE s. f. (ka-iè-ne — du bas lat, caya, demeure). Mar. Vieux vaisseau servant de caserne flottante, n Lieu de dépôt où l’on reçoit, dans les ports, les matelots récemment levés, tl Lieu où les matelots d’un navire en armement ou en désarmement préparent leur cuisine,

— Par ext. Lieu de réunion des compagnons du devoir.

— Argot. Cimetière situé hors des murs, et considéré par le peuple comme un lieu d’exil lointain. Il Fabrique, atelier situés hors de Paris.

— Encycl. Mar. Dans les ports militaires, on désigné* sous le nom de cayennes de vieux vaisseaux installés en casernes flottantes pour les matelots qui attendent une destination, ou même le bâtiment construit à terre pour le même objet. Ce mot a dû être employé pour la première fois à Brest, en souvenir de la malheureuse tentative de colonisation de la Guyane, sous le ministère de Choiseul. Construite de 1766 à 1767, la Cayenne de Brest dut d’abord servir de refuge aux colons échappés aux désastres de 1763 et de 1768. Son constructeur, Choquet de Lindu, ne lui donna qu’un étage ; Trotté de la Roche l’a fait exhausser de deux autres, de 1842 à 1845. Enfin, en 1858, on a repris en sous-œuvre le soubassement de la façade, en remplaçant par un contre-fort en maçonnerie le rocher en talus sur lequel cette caserne était assise. Telle qu’elle existe aujourd’hui, elle peut contenir 3,200 hommes, avec tous les bureaux et magasins nécessaires au service de la division des équipages de la flotte.

Od donne encore le nom de cayenne à une cuisine bâtie sur un quai pour préparer les repas de l’équipage, les règlements de police et de sûreté des arsenaux ne permettant pas d’allumer du feu à bord des navires tant qu’ils sont dans le port.

CAYENNE (Ile de), Ile de l’Amérique du Sud, dans l’océan Atlantique, sur la côte de la Guyane française, dont elle est séparée par le petit fleuve de Cayenne à l’O., celui de Mahury à l’E., et par un canal naturel dit Rivière du Tour-de-lTle, qui unit les deux fleuves, au S.-O. ; par 4<>56’de latitude N. et 54°38’ de longitude moyenne occidentale ; 50 kilom. de périmètre ; 8,400 hab. Ch.-l. Cayenne.

Autour de l’île de Cayenne émergent de l’eau onze rochers, lies ou îlots, qui sont d’abord, en allant du sud au nord, à partir do l’Oyapok, le Grand-Connétable, le Petit-Connétable, les Mamelles ou les Deux-Filles, la Mère, le Père, le Malingre, formant le groupe connu sous le nom d’Jlets de Remire. Au N.-N.-O. de Cayenne, à 7 milles du rivage, on voit encore [’Enfant-Perdu ; plus au N.-O., à 27 milles, sont les lies du Salut ; enfin, vis-àvis de l’embouchure de la rivière de Vincent-Pinçon, se trouve la grande Ile Marca,

Le sol de l’Ile de Cayenne va en s’abaissant à l’intérieur ; la partie septentrionale de l’île est plus élevée, plus saine et mieux cultivée que les autres parties. Au S. s’étendent de grandes prairies ou savanes, qui sont inondées dans ia saison des pluies ; le centre de l’Ile est entre-coupé de marais. L’île est partagée, par un cours d’eau salée qui facilite le transport des marchandises, en deux parties ou quartiers : le quartier de l’Ile de Cayenne et le quartier du Tour-de-l’île. Le premier de ces quartiers commence k l’O., h la crique Montabo, qui le sépare de la banlieue de Cayenne ; il s’étend au N., sur le bord de la mer, jusqu’à la rivière Mahury, qu’il traverse pour comprendre dans sa circonscription toute la rive droite de ce fleuve, dont il remonte le cours jusqu’à la montagne Anglaise, à 15 kilom. de son embouchure. Il est borné au S. par la crique Fouillée, qui le sépare du quartier du Tour-de-1’Ile, et établit une communication entre la rade de Cayenne et le Mahury. La longueur de ce canal est de 8 kilom. environ, et sa plus petite largeur de 10 mètres. Une chaîne de petites collines, d’une hauteur de 100 mètres environ, s’étend dans la partie nord du quartier le long de la mer, sur une longueur de a kilom. Ce fut sur ce plateau, désigné sous le nom de Table-de-Remire, que s’étabirent les premiers colons de la Guyane. Un lac d’une certaine étendue alimente en toute saison un grand nombre de ruisseaux, qui vont arroser les habitations situées sur les deux versants de la montagne. L’administration y possède trois habitations ; Baduel, Bourda et Montjoly. Cette dernière sert de lieu d’internement pour les transportés libérés. Une église et un presbytère ont été édifiés à l’endroit nommé Remire. La partie S.-O. du quartier, entrecoupée de marécages, est moins fertile que la partie nord. Sur la rive droite du Mahury, on avait creusé un canal nommé le canal Torcy, par lequel s’opérait le dessèchement des plaines fertiles de cette portion de llle de Cayenne ; presque abandonné depuis longtemps, ce canal ne rend plus les services qu’on était en droit d’en espérer. Vingt habitations splendides s’élevaient autrefois sur ses bords ; aujourd’hui, cette localité ne possède plus que quatre su-