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tion. Les aspects étranges à la fois fit magnifiques que présentent les stalagmites et les stalactites de l’immense et qélèbre grotte d’Antiparos ont fourni a l’illustre botaniste Tournefort l’occasion d’émettre, à la fin du xvne siècle, une théorie des plus saugrenues sur la formation de ces concrétions. S’appuyant sur leur accroissement lent et progressif par couches concentriques, il soutint que les pierres végètent comme les plantes. < À droite et à gauche, drUil dans sa description de la grotte u’Antiparos, ce sont des rideaux et des nappes qui s’étendent en tous sens et forment sur les côtés des espèces de tours cannelées, vides la plupart, comme autant de cabinets pratiqués autour de la grotte. On distingue parmi ces cabinets un gros pavillon forme par des productions qui représentent si bien les pieds, les branches et les têtes des choux-tteurs, qu’il semble que la nature nous ait voulu montrer par là comment elle s’y prend pour la végétation des pierres. Toutes ces figures sont do marbre blanc, transparent, cristallisé, qui sa casse presque toujours de biais et par différents lits, comme la pierre judaïque. ’.» plupart môme de ces pierres sont couvertes d une écoree blanche et résonnent comme du bronze, quand on tape dessus. ■ Décrivant une de ces nombreuses colonnes de concrétion calcaire que l’on rencontre dans cette caverne, il la compare à un tronc d’arbre coupé en travers. « Le milieu, dit-il, qui est comme le corps ligneux de l’arbre, est d’un marbre brun, large d’environ 3 jiouces, enveloppé de plusieurs cercles de différentes couleurs, ou plutôt d’autant de vieux aubiers distingués par six cercles concentriques, épais d’environ 2 ou 3 lignes, dont les fibres vont du centre à la circonférence. Il semble que ces troncs de inarbre végètent ; Car, outre qu’il ne tombe pas une seule goutte d’eau dans Ce lieu, il n’est pas concevable que des gouttes, tombant de 25 a 30 brasses de haut, aient pu former des pièces cylindriques terminées en calottes, don.t la régularité n’est point interrompue. ■ Décrivant d’autres concrétions pyramidales, il dit que ce sont peut-être les plus belles plantes de marbre qui soient au monde, et il se trouve conduit aux conséquences les plus fausses sur le mode de reproduction des minéraux.

Après ta grotte d’Antiparos dont nous venons de parler, et pour laquelle nous renvoyons d ailleurs au mot Antiparos, nous nous bornerons à citer, parmi les plus célèbres et les plus remarquables cavernes a concrétions calcaires, celles des Demoiselles ou des Fées, dans le Dauphiné ; celles il’Arcy-surCure, en Bourgogne ; celles d’usuelle, près de Bessinçon ; celle de Ifan-sur-Lesse, en Hollande ; celles de Mammouth, aux États-Unis, dans le Kentucky, et celle à’AlabasJter (ou d’albâtre), en Californie.

Mais, en dehors des stalactites et des stalagmites dont nous venons de parler, il existe quelques cavernes qui renferment des dépôts, des concrétions d’une autre nature. C’est ainsi que les rochers dont les Alpes sont composées sont remplis, en quelques endroits, d-excavations caverneuses d’où, les habitants de la Suisse tirent le cristal de roche. On reconnaît la préseneede ces cavités lorsque, en frappant avec de gros marteaux de fer sur les roches, elle§ rendent un son creux. Ce qui indique leur existence d’une manière encore plus sûre, c’est une veine ou zone de quartz blanc, qui coupe la roche en différents sens, et qui est beaucoup plus dure que le reste de la roche. Les habitants de la Suisse la nomment bande ou ruban. Un autre signe encore auquel on reconnaît la présence d’une cavité souterraine contenant du cristal de roche, c’est lorsqu’il suinte de l’eau au travers du roc, près des endroits où l’on a observé ce qui précède. Lorsque toutes ces circonstances se réunissent, on ouvre la montagne avec une grande apparence de succès, soit à coups de ciseau, soit à l’aide de la mine. On a remarqué qu’il se trouvait toujours de l’eau dans ces excavations ; elle s’amasse dans le bas, après être, tombée goutte par goutte par la partie supérieure.

À ce que nous avons dit des concrétions calcaires, il nous faut ajouter qu’on aurait tort de les attribuer toutes exclusivement aux eaux d’infiltration ; il est fort vraisemblable que de véritables sources calcarifères ont pu contribuer, en certains cas, a la formation dès lits tabulaires stalagmitiques, souvent très-épais, qui tapissent le sol de nombreuses cavernes, et qui’remplissent les Assures à brèches osseuses. Les sources qui traversent les cavernes déposent souvent à leur issue des amas considérables de tufs calcaires ; très-souvent, les fentes de dislocation sont entièrement bouchées par d’épaisses concrétions de même nature ; u doit donc s’être opéré des dépôts semblables dans les cavités intérieures, quand les circonstances physiques auront permis l’évaporation de l’eau calcarifère, évaporation d’ailleurs nécessaire pour laformation des stalactites et des stalagmites elles-mêmes.

Il nous reste à parler maintenant des cavernes à ossements. Lorsqu’on fouille le solde ces cavernes, on y rencontre une prodigieuse quantité d’os, de crânes brisés, de mâchoires disloquées, confusément mêlés avec du limon, du sable et des cailloux. Or, on a reconnu que ces ossements avaient appartenu à une multitude d’animaux que l’on est naturellement surpris de rencontrer ensemble dans ces abîmes : des rhinocéros, des hippopotames, des élé CAVE

phants, des lions, des tigres, des cerfs, dés

’ sangliers, des ours, des hyènes, des chevaux,

des écureuils, des lièvres, jusqu’à des oiseaux.

Bien que les géologues soient encore loin de s’accorder sur la cause d’un fait si bizarre, on est cependant autorisé à croire aujourd’hui que le plus grand nombre des ossements que 1 on trouve dans les limons des cavernes y ont été introduits par des eaux courantes, torrentielles ou périodiques. Ajoutons que les mœurs de certains mammifères sont singulièrement propres à venir en aide en quelques circonstances à ces enfouissements. Les hyènes, par exemple, dont les habitudes sont bien connues, ont pu non-seulement vivre passagèrement dans ces casernes, mais y introduire parfois leur proie ; les ours et un certain nombre d’autres animaux d’espèces voisines sont connus pour passer une partie de leur vie dans des cavités souterraines ; les insectivores et autres petits carnassiers fouisseurs, les rongeurs hibernants, tous ces animaux ont pu être, en bien des circonstances, surpris dans leurs retraites par des cours d’eau passagers, et entraînés dans des cavités plus profondes et plus vastes, au milieu des limons, qui contribuèrent à préserver de la destruction leurs squelettes si délicats. D’autres circonstances ont dû se présenter sur les continents, car elles s’y reproduisent encore aujourd’hui. Des animaux ont pu chercher une retraite dans les cavernes pendant de grandes inondations, et s’y trouver enfouis par les conséquences de ce fait même. Fréquemment des animaux herbivores, ruminants et autres, ont pu tomber et mourir dans les gouffres et dans les nombreuses crevasses qu’ils trouvaient sur le trajet de leurs courses ; leurs débris ont dû y être cimentés par les concrétions calcaires, ■ ainsi que cela paraît être arrivé le plus fréquemment pour les brèches osseuses. Toutes ces causes diverses semblent s’être combinées autrefois et avoir agi, soit isolément, soit successivement dans certaines cavernes.

Les cavernes à ossements sont répandues non-seulement dans toutes les contrées.de notre Europe, mais encore en Asie, en Afrique et en Amérique. Les quatre principaux pays où on les trouve surtout sont l’Angleterre, la France, la Belgique et l’Allemagne. Nous n’essayerons pas de passer en revue toutes ces cavernes ; nou$ nous bornerons à citer brièvement les plus importantes : en Angleterre, celle de Kirkdale, celle de Kent (Kents Hole), celle de Bauwell, celle de Paviîand, celle de Wirksworth, celles de Crawley-Rocks et d’Yealmbrige ; en France, celles de Fouvent, celle d’Echenoz, celle de Lunel-Viel, celles de Poudres et de Souviguargues, celle de Mialet, celle de Nabrigas, celle de Bize, celle de Saint-Macaire, etc. ; en Belgique, celle de Chokier, celles d’Engis et d’Enginoul, celles de Fondde-Forèt et de Goffuntaihe ; en Allemagne enfin, celle de Gaylenreuth, celle de Kuhlooh, celle de Rabenstein, celle de Brumberg, celles d’Erpfingen et de Witlingen, celles de Sund■wicb et de Kluterhohle, celle de Bauman et celle de Scharzfelds.

Un grand nombre de cavernes à ossements, à côté des ossements ou des débris d’ossements d’animaux, renferment en outre des traces de l’homme et de son industrie. Généralement ces vestiges de l’industrie humaine offrent, en même temps que les objets les plus grossiers de l’époque celtique, tels que armes de silex, aiguilles en os, colliers de coquilles ou de dents d’animaux, poteries noires à peine cuites, etc., d’autres objets incontestablement plus modernes, tels que statuettes et lampes en bronze ou en terre hne, bracelets de jade ou de métal, vases en poterie rouge à reliefs, verres recouverts d’émaux colorés, même des fragments de tuiles à rebords, etc.

Maintenant, faut-il conclure de la réunion, dans les cavernes ossifères, des ossements humains et des vestiges de l’industrie humaine avec des débris de mammifères d’espèces aujourd’hui détruites, que l’homme a été contemporain de ces mammifères, c’est-à-dire

que l’homme fossile existe ? C’est ce que, vers 1830, plusieurs géologues avancèrent, après les premières découvertes de ce genre faites dans le midi de la France, et c’est ce que soutiennent encore aujourd’hui un certain nombre de savants distingués, entre autres MM. Boucher de Perth.es, Joly, etc. Mais la plupart des géologues repoussent absolument cette théorie, et expliquent la réunion sur le même sol souterrain des vestiges du squelette de l’homme et de son industrie avec les ossements d’espèces perdues, par plusieurs causes fortuites non simultanées, postérieures au comblement de la plus grande partie des cavernes, et pouvant indiquer des dépôts et des remaniements plus modernes. On sait, en effet, de source certaine, que des nombreuses cavernes qui ont conservé tes traces de la présence de l’homme, les unes lui ont servi d habitation et de lieu de défense, les autres de sépulture ; dans d’autres, ses ossements ou les objets de son industrie n’ont pénétré qu’à l’aide de courants d’eau successifs, les unes étant vides, les autres étant déjà en partie remplies quand ces transports plus récents ont eu liau. Postérieurement, des cours d’eau pénétrant a divers intervalles dans ces cavernes auront pu soit empâter dans des lits distincts les ossements humains de diverses époques et les débris d’animaux contemporains, soit les confondre dans les mêmes graviers avec les ossements d’animaux qui y étaient déjà enfouis peut-être bien longtemps avant eux. Les co ;

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«étions calcaires auront ensuite, sur certains points, cimenté le tout en agrégats solides.

Nous croyons que, dans l’état actuel de nos connaissances en pareille matière, il est prudent, si l’on n’est satisfait de ces diverses explications, d’attendre l’époque, qui parait prochaine, où des découvertes plus concluantes, des preuves plus irréfragables seront venues mettre hors de doute 1 existence de l’homme fossile.

Caverne de Platon (la), ingénieuse allégorie du philosophe athénien, qui est devenue célèbre. Platon y a expliqué de la façon la plus heureuse comment il se fait que l’Ignorance soit si chère aux hommes, que non-seulement ils ferment les yeux pour ne pas voir la lumière, mais qu’ils traitent même de fous, qu’ils aillent même parfois jusqu’à tuer ceux qui veulent la leur apporter. « Imagine-toi, Glaucon, un autre souterrain, très-ouvert dans toute sa profondeur du côté de la lumière du jour, et dans cet autre des hommes retenus, depuis leur enfance, par des chaînes qui leur assujettissent tellement les jambes et le cou, qu’ils ne peuvent ni changer de place, ni tourner la tête, et ne voient que ce qu’ils ont en face. La lumière leur vient d’un feu allumé à ute certaine distance, en haut et derrière eux. Entre ce feu et les captifs s’élève un chemin, le long duquel tu imagineras un petij ; mur semblable à ces cloisons que les charlatans mettent entre eux et les spectateurs, et au-dessus desquelles apparaissent les merveilles qu’ils montrent. Suppose encore qu’il passe le long du mur des hommes portant des objets de toute sorte, qui paraissent au-dessus de ce mur : des figures d’hommes et d’animaux, en bois ou en pierre, et de mille formes différentes. Les uns se parlent entre eux, les autres ne disent rien. Voilà un étrange tableau et d’étranges prisonniers, diras-tu ; en bienl voilà pourtant ce que nous sommes. Étant obligés de rester toute leur vie la tête immobile, ces hommes ne verront autre chose d’eux-mêmes et de leurs compagnons que les ombres qui iront se retracer par la lueur du feu sur le côté <Je la caverne exposé à leurs regards ; ils ne verront aussi que l’ombre des objets qui passent derrière eux. S’ils pouvaient parler ensemble, ils désigneraient certainement comme des objets

réels les ombres qu’ils voient s’agiter sur le mur ; et si la prison avait un écho, toutes les fois qu’un des passants viendrait à parler, ils croiraient entendre parler l’ombre marchant devant eux. Enfin, ce.s captifs n’attribueront de réalité qu’aux ombres seules. Maintenant supposons qu’on les délivre de leurs chaînes et qu’on les guérisse de leur erreur, vois ce qui résulterait de leur situation nouvelle ! Le prisonnier que l’on détachera de ses fers, que l’on contraindra de se lever, dé tourner la tête, de marcher et de regarder du, côté de la lumière, ne pourra faire tous ces mouvements sans souffrir, et l’éblouissément l’empêchera de discerner les objets dont il voyait les ombres. Que dira-t-il si quelqu’un vient lui déclarer qu’il n’a vu que des fantômes jusqu’ici^ et que, plus près de la réalité, ij voit maintenant plus juste ? Enfin, si, ■en lui montrant chaque objet, on l’oblige, à force de questions, à dire ce que cela est, il sera fort embarrassé, et ce qu’il voyait auparavant lui paraîtra plus vrai que ce qu’on lui présente. Puis, si on le force de regarder le feu, sa vue n’en sera-t-elle pas blessée ? ne renortera-t-il’ pas les yeux sur ces ombres qu’il considérait sans effort, les jugeant réellement plus visibles que les objets qu’on lui montre ? Nul doute, assurément.

Faisons une nouvelle hypothèse. On arrache malgré lui ce captif de la caverne, on le traîne, par un sentier rude et escarpé, jusqu’à la clarté du soleil. Cette violence excite naturellement ses plaintes et sa colère, et lorsqu’il est parvenu au grand jour, accablé de sa splendeur, il ne peut distinguer aucun des objets que nous appelons des êtres réels. Ce n’est que peu à peu que ses yeux s’accoutument à cette région supérieure. Ce qu’il discerne le plus facilement, ce sont d’abord les ombres, puis les images des hommes et des autres objets qui se peignent sur la surface des eaux, ensjjyte les objets eux-mêmes. De là il porte ses regards vers le ciel, dont il soutient plus facilement la vue pendant la nuit, à la clarté de la lune et des étoiles, qu’il ne pourrait léfaire durant le jour. À la fin, il peut non-seulement voir le soleil dans les eaux et partout où son image se réfléchit, mais le contempler lui-même et à sa véritable place. Alors, se mettant à raisonner^ il en vient à conclure que c’est le soleil qui lait les saisons et les années, qui gouverne tout dans le monde visible, et qui est le principe de tout ce que nos captifs voyaient là-bas dans la caverne. Se rappelant aussi sa première demeure, ce qu’on y appelait du nom de sagesse, ses compagnons de captivité, il se trouve heureux et plaint sincèrement les autres ; et quoiqu’il y eût là-bas des honneurs et des éloges pour celui qui observait le mieux lès ombres à leur passage, et pour le plus habile a deviner leur apparition, loin d’être jaloux de ces distinctions, il préférerait souffrir tout au monde, plutôt que de revenir à sa première illusion et de vivre comme il vivait.

Imaginons encore que cet homme redescende dans la caverne et qu’il aille s’asseoir fc son ancienne place. Dans le passage subit du griti^d jour à l’obscurité, ses yeux seront certainement comme aveuglés : Puis si, tandis que sa vue est encore confuse et &v*i£ que ses yeux se soient accoutumés de nouveau à l’obscurité, ce qui demande du temps, il lui faut donner son avis sur les ombres et entrer en dispute avec ses compagnons restés aux chaînes, il apprêtera à rire à ses dépens. Ils diront que, pour être monté là-haut, il a perdu la vue, et que ce n’est pas la peine d’essayer de sortir du lieu où ils sont, et que si quelr qu’un s’avise de les en tirer et de vouloir les conduire en haut, il faudra le saisir et le tuer s’il est possible. Il est fort probable que les choses se passeront ainsi.

Eh bienl cher Glaucon, le tableau aux’ diverses péripéties que je viens de mettre sous tes yeux est l’image précise de notro condition. L’antre souterrain, c’est ce monde visible ; le feu qui l’éclairé, c’est la lumière du soleil ; ce captif qui monte à la région siifiérieure et la contemple, c’est l’âme qui s’éëve dans l’espace intelligible. "Voilà du moins ma pensée, puisque tu veux la savoir ; Dieu sait si elle est vraie. Quant à moi, la chose me paraît telle que je vais dire. Aux dernières limites du monde intellectuel est l’idée du bien, qu’on aperçoit à peine, mais qu’on ne peut apercevoir sans conclure qu’elle est la cause de tout ce qu’il y a de beau et de bon ; que dans le monde visible elle produit la lumière et l’astre d’où la lumière vient directement ; que dans le monde invisible, c’est elle qui produit directement la vérité et l’intelligence ; enfin, qu’il faut avoir toujours les yeux sur cette idée pour se conduire avec sagesse dans la vie privée ou publique. »

Pour reconnaître la justesse de tous les traits de cette allégorie, il n’est besoin que d’interroger l’histoire ; c’a trouvera de nombreux exemples de ces captifs qui, arrivés un jour dans l’atmosphère lumineuse de la vérité, éblouis de ses splendeurs, sont redescendus dans la caverne pour faire part à leurs compagnons des découvertes qu’ils avaient faites, et n’ont trouvé que l’injure, l’outrage, Je martyre même pour prix du progrès et de la civilisation qu’ils leur apportaient.

Cavorue (la), draine lyrique ep trois Etetes, en prose, paroles de Darcy, musique de Lesueur, représenté at(théâtre Feyde^u lo 16 février 1793. II est difficile de comprenflro qu’il se soit trouvé k Paris, dans ces jours terribles, un compositeur capable de faire re ? présenter une de ses compositions, et un public pour s’y intéresser et y applaudir chaque soir. C’est cependant ce qui a eu lieu pour l’opéra de Lesueur, Le sujet reproduit 1 épisode de la caverne, dans le Gil Bios de Lo Sage. Les sitmitions énergiques qui s’y tron-t vent ont été bien rendues par le musicien. Il y a de l’inspiration réelle et une grande originalité dans cet quvrage. Les chœurs de la Caverne sont classiques, et nous voudrions bien en donner ici quelqueSTuns ; mais les monceaux à plusieurs parties nous étant interdits, nous allons nous borner à prendre, dans cet ouvrage, les couplets de Pétronille, qui cuni trastent, par leur extrême, simplicité, aveo l’emphase et la, epmplicatipn des autres morceaux de l’opéra.

Andante

ment. C’Olaietitdes soins ut de la po - li ■ rent ! Ahl qu’aujourd’huile mondeestdif-K -H

—sent ! Le pau-vro temps, le pau-vro

« • sent I Que le temps d’it-pré - senti

DEUXIÈME COUPLET.

On m’abordaît toujours avec tendresse,

Et pour me plaire on s’empressait toujours.

Çn admirait mon air, ma gentillesse ;

On me nattait par cent jolis discours.

Ah ! l’heureux temps que la temps des amours