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sent les restes de Guillaume le Conquérant ; on lit sur cette dalle l’inscription suivante dont on peut louer la simplicité : Hicsepultus est Invictissimus Guillelmus Conquestor Normanorum dux Et Angliœ rex Hujusce domus Conditor Qui obiit MLXXXVI. L’église de Saint-Étienne renferme peu d’objets d’art ou de curiosité dignes de mention : on doit toutefois remarquer les orgues, ouvrage d’un facteur renommé, dom François Bedos de Celles, bénédictin de Saint-Maur, qui vivait au xvirie siècle et qui a publie sur son art un traité estimé. Les beaux bâtiments de l’Abbayeaux-Hommes, construits au commencement du

siècle dernier sur les plans de Guillaume de la Tremblaye, frère convers de l’ordre, et qui remplacèrent les vieilles constructions de l’époque de Guillaume le Conquérant, sont occupés aujourd’hui par le lycée. Cette abbaye avait jeté un vif éclat pendant tout le moyen âge : elle jouissait de grands privilèges, possédait des biens considérables et renfermait des écoles florissantes. Les moines, qui suivaient la règle de Saint-Benoit, adoptèrent en 1663 la réformedes bénédictins de Saint-Maur. L’église de là Sainte-Trinité, dite l’Abbayeaux-Dames, fut fondée, en 1066, par Mathilde, femme de Guillaume le Conquérant. Moins vaste et moins imposante que l’Abbaye-auxHommes, elle a plus d’élégance, de grâce et de richesse dans les détails. Elle a moins souffert, du reste, des outrages du temps et des révolutions. Sa façade principale, décorée avec beaucoup de luxe et de goût, est flanquée de deux tours carrées, qui portaient autrefois des flèches octogones que Du Guesclin fit abattre, vers 1360, pour des raisons stratégiques, dons la guerre contre Charles le Mauvais. Les balustrades qui forment le couronnement actuel des tours datent des premières années du xvnic siècle. Une autre tour carrée s’élève au centre du transsept. Les murs latéraux de la nef sont surmontés de figure» chimériques, et l’abside s’arrondit par une courbe de l’effet le plus heureux. À l’intérieur, on retrouve la même élégance de style et la même richesse d’ornementation. Au-dessus des arcades de la nef, une galerie de petites colonnes tient la place du triforium. Les piliers et les colonnettes qui reçoivent les retombées de ia voûte ont plus de légèreté et de hardiesse que ceux de Saint-Étienne-, les chapiteaux sont sculptés aussi avec plus do délicatesse. Les arcades du transsept, sous la tour centrale, sont garnies de bandes de quatrefeuilles en bas-relief. Les sculptures qui décorent les chapiteaux des colonnes du chœur méritent particulièrement l’attention •-L’œil du penseur, dit M. Enault, peut y reconnaître les emblèmes mystérieux des

croyances et des superstitions des peuples. Tantôt deux chimères ailées, placées face à face, en contact immédiat, s’opposant réci>roquement une résistance égale, figurent

es deux principes du bien et du mal ; tantôt c’est le dogme de l’immortalité de l’âme et le symbole de l’incessante reproduction des êtres que l’on découvre dans ces animaux mystiques entrelaçant leur col amoureux ; tantôt c’est un vautour, la tête dirigée vers le ciel, et dont la patte droite élevée tient un caillou ; ainsi s’exprime la vigilance chrétienne. Ici les passions rivales qui dominent l’homme sont représentées par deux. cigognes mangeant dans le même vase, et surmontées d’un chathuant ; deux autres cigognes, surmontées d’une tète d’homme, dévorant un rat, signifient l’homme éclairé par la raison, poursuivant le vice et domptant ses passions. Ainsi, au moyen âge, parlait toujours la pierre éloquente, dans un secret langage qui s’est perdu pour nous, comme s’est perdue pour l’Égypte la clef des hieroglypb.es sacrés sculptés dans le granit sacré des Pharaons. » Le chœur de l’Aobaye-aux-Dames est peu spacieux : te sanctuaire, élevé sur plusieurs rangs de degrés, est décoré d’un péristyle à double étage, ae forme semi-circulaire, surmonté d’une belle coupole peinte à fresque. Au milieu du chœur, on a placé le tombeau de la duchesse Mathilde, dont les cendres, comme celles de Guillaume, son époux, ont été profanées à diverses époques : ce tombeau, relevé e» 1819, n’a de remarquable que la table de marbre, provenant du monument primitif, et sur laquelle l’épitaphe de Mathilde est tracée en caractères du xi» siècle. Cette épitaphe fait de la princesse cet éloge touchant : « Elle aima la piété, elle consola les pauvres, et pauvre pour elle-même, elle ne se trouva riche que pour distribuer ses biens aux indigents. » Et l’inscription ajoute : « C’est par cette conduite que, le premier jour de novembre, après six heures du matin, elle alla jouir de la vie éternelle. » Sous le chœur qui renferme ce tombeau règne une fort belle crypte dont la voûte est soutenue par trente-six colonnes de prés de 3 mètres d élévation ; les colonnes du pourtour reposent sur un stylobate continu. Cette crypte servait autrefois à la sépulture des abbesses. Les religieuses de l’abbaye de la Sainte-Trinité appartenaient à l’ordre des bénédictines et étaient choisies dans les familles les plus illustres du pays. L’abbesse, qui avait une maison de plaisance à Ouistrehans, portait le nom de Madame de Caen ; elle avait le privilège de mettre ses armoiries sur les portes de la ville, le jour de la fête de la Trinité, et de recevoir les droits d’entrée. Les bâtiments du couvent, qui servent aujourd’hui d’bôtel-Dicu, ne datent que de 1120.

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’ L’église de Saint-Pieehb passe pour avoir été fondée, au vue siècle, par saint Regnobert, un des premiers évêques 3e Bayeux. L’édifice actuel offre un assemblage de divers styles : Jes parties les plus anciennes, le chœur et une

fiartie de la nef, sont de la fin du xme siècle ; a tour a été construite en 1308 ; le grand portail date du xive siècle ; l’abside et les voûtes du chœur et des ailes furent commencées en 1521. Cette abside, que l’on regarde à bon droit comme un chef-d’œuvre d’élégance et de délicatesse, a été fondée sur pilotis, à cause du voisinage de la rivière ; les plans en furent donnés par Hector Sohier, architecte de Caen ; mais la partie la plus remarquable de l’édifice est certainement la tour, dont la construction est attribuée par d’Expilly à un maître maçon nommé Huet. Cette tour, surmontée d’un clocher pyramidal qui atteint une hauteur de 72 mètres, est le spécimen le plus hardi du style gothique qu’il y ait en Normandie. ■ Nous en avons vu de beaucoup plus hautes, dit M. Enault ; nous n’en connaissons pas de plus légère, de plus élégante et de plus gracieuse : la flèche s’élance d’un groupe de huit clochetons, comme jaillirait de sa corolle épanouie le pistil aérien d’une fleur de pierre, — pierre ciselée de damasquinures comme un acier d’Alep ou de Téhéran, percée d’étoiles à jour, hérissée de crénelures aux faces multiples... Cette belle tour est vraiment d’un incomparable effet, soit qu’on la voie le matin, à demi noyée dans les brumes légères qui l’enveloppent de longs réseaux d’argent, ajoutant à sa beauté la poésie du vague et du mystère, ou que les feux du soir lui versent ces flammes d’or qui font resplendir et rayonner dans l’air pur les plus minutieux détails de sa merveilleuse architecture. » L’église Saint-Pierre a subi de nombreuses dévastations : le grand portail a perdu la plupart des sculptures qui l’ornaient autrefois et qui représentaient divers épisodes de la vie du

prince des apôtres ; à 1 intérieur, les murailles ont été couvertes d’un ignoble badigeon ; le jubé, qui était fort beau, a été détruit. Les chapiteaux de quelques-uns des piliers de la nef offrent encore des sculptures fort curieuses, où l’allégorie religieuse est associée à des scènes profanes empruntées pour la plupart aux romans du moyen âge. Après avoir été pendant longtemps la première paroisse de Caen, l’église Saint-Pierre fut transformée pendant la Révolution en temple de la Raison ; elle a été rendue au culte par le concordat, mais elle a cédé à l’église abbatiale de Saint-Étienne le rang de paroisse principale de la ville.

Les autres églises les plus remarquables de Caen sont : l’église SAiNT-JEAN, dont la construction, commencée au xive siècle, se poursuivait encore vers lafinduxvi< ! ; latourdunnlieu, qui est de cette dernière époque, est assez élégante ; celle du portail, plus ancienne de deux cents ans, a perdu son aplomb et menace les passants ; — l’église de Notre-Dame de-Froidb-Rue, composée de deux édifices bizarrement accolés dans le sens de leur longueur, ayant chacun leur abside et ne communiquant entre eux qu’à l’aide d’une construction en arc remarquée pour sa hardiesse ; la tour a été bâtie, au xive siècle, dans le style de celle de Saint-Pierre, mais elle est moins élevée et surtout moins élégante ; des restaurations inintelligentes, faites dans cette église, il y a quelques années, ont dénaturé ou fait disparaître plusieurs détails d’ornementation dignes d’intérêt ; — l’église SaintGilles, bâtie du xn<i au xvc siècle sur l’emplacement d’une chapelle fondée par le duc Guillaume et par sa femme, pour la sépulture des pauvres du quartier ; le portail latéral du sud offre de fines sculptures ; les collatéraux, peu élevés, sont couronnés extérieurement de clochetons et de pinacles qui donnent à l’édifice une physionomie originale ;—l’église de Sainte-Catherine, dite la Gloriette, bâtie par les jésuites dans le style adopté par eux pour foutes leurs constructions religieuses ; la première pierre fut posée par le poëte Segrais, en 1684. Il faut citer encore deux églises maintenant abandonnées nar le culte, mais dont l’architecture mérite l’attention : l’église de Saint-Étienne-le-Vieux, —que la Société des antiquaires de Normandie a sauvée } il y a quelques années, de la démolition, — intéressant édifice éîevé du xive au xve siècle,et l’église Saint-Nicolas, qui, suivant M. de Caumont, présente le type de l’architecture romane secondaire, sans mélange d’ornements étrangers et sans altérations modernes.

Caen possède beaucoup d’anciens hôtels aristocratiques, dont plusieurs ont droit à une mention spéciale. Le plus important de tous est ¥ Hôtel Le Valois, construit en 1538 par des architectes italiens, pour Nicolas Le Valois, seigneur d’Ecoville, et qui sert aujourd’hui de Bourse et de Tribunal de commerce ; cet hôtel, situé en face de l’église Saint-Pierre, so compose de quatre corps de logis, dont le principal est décoré d’ordres composites et d une belle porte d’entrée, autrefois surmontée d’une statue équestre figurant un des cavaliers de l’Apocalypse, d’où était venu le surnom d’Hôtel du Grand Cheval donné par le peuple a cet édifice. Un autre corps de logis, parallèle au précédent et qui forme le fond d’une cour intérieure, renferme un escalier construit en spirale et couronné de lanternes à jour, dispositions qui rappellent celles du célèbre escalier de Chambord. — VHàtel d’Étienne Duval, riche bourgeois auobli pur Henri II, a

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des galeries à l’italienne et est décoré de basreliefs, malheureusement très-endommagés, dont l’un représente lès quatre Cavaliers de l’Apocalypse ; cet hôtel est occupé aujourd’hui par une imprimerie. — VHôtel de Tnan, bien qu’il date aussi de la Renaissance, est resté fidèle aux traditions de l’art français du moyen âge : on y remarque surtout, du côté de la rivière, des fenêtres a frontons aigus, garnis de pinacles, au-dessus de l’entablement. — La Maison dès Quatrans est d’un style encore plus ancien. Cette maison, qui appartenait, en 1380, à Jean Quatrans, tabellion de Caen, est construite en bois, à compartiments réguliers, mais sans ornements ; dans la cour intérieure s’élève une tour en pierre, octogone dans les trois quarts de sa hauteur, et dont le sommet offre des angles saillants en encorbellement.

— L'Hôtel des Monnaies, qui date du xvie siècle, est couronné de tourelles d’un effet pittoresque ; celle du milieu est surmontée d’une lanterne légère qui porte elle-même une petite statue d’une tournure élégante. — Le Manoir de Nollent, que l’on appelle vulgairement la Maison des Gendarmes, s’élève aux portes de Caen, dans un site des plus riants : c’est une espèce de castel, d’aspect guerrier, qui fut bâti, comme maison de plaisance, par Gérard de Nollent, seigneur de Contest, sous le règne de Louis XII. Des médaillons d’hommes et de femmes, représentant sans doute les seigneurs et les châtelaines de Nollent, sont sculptés en bas-relief sur les murs de ce manoir. Sur la plate-forme de la tour sont placées deux statues en pierre de soldats ou de guetteurs, dont l’un est armé d’un arc et l’autre d’une arbalète : c’est à ces deux figures menaçantes que le manoir de Nollent doit son surnom.-D’autres maisons de Caen n’ont qu’un intérêt purement historique : telle est la maison du poète Malherbe, bâtie en 1582, comme le disait une inscription latine qui se lisait encore sur une lucarne, il y a quelques années ; la maison de Segrais ; celle du savant évoque Daniel Huet ; celle deGalland, le traducteur des Mille et uné Nuits, etc. La maison de Charlotte Corday, que Lamartine a si poétiquement décrite dans les Girondins, a été démolie en 1850 et remplacée par une maison neuve.

Parmi les autres édifices de Caen, nous citerons : VHàtel de ville, qui occupe l’ancienne église des Eudistes, construction assez vaste, mais peu élégante, du xvnc siècle, et qui renferme une bibliothèque publique riche de plus de 40,000 volumes ; l’Hôtel de la préfecture, bâtiment moderne orné d’une colonnade d’acsez mauvais goût ; le Théâtre, bâti sur les plans de M. Guy, architecte de la ville ; le palais de l’Université, construit au commencement du xvme siècle, restauré et agrandi en 1840. Devant la façade de ce dernier édifice, on a inauguré, en 184", les statues de Malherbe et de La Place, dues à MM. J.-A. Barre et Dantan aîné.

Le Musée de Caen, placé autrefois dans un bâtiment dépendant de l’hôtel de ville et transféré depuis dans une galerie du palais de l’Université, eut pour noyau une collection de peintures enlevées aux églises de la ville pendant la Révolution, et qui furent installées provisoirement dans la petite église des Jésuites, en 1795. Cette collection s’accrut, en 1802, de quarante-sept tableaux envoyés par le gouvernement lors de la création des musées départementaux, et la galerie ainsi formée fut ouverte au public le 2 décembre 1809. D’autres dons de l’État, des acquisitions faites par la ville et des legs particuliers ont successivement enrichi ce musée, qui compte aujourd’hui trois cent sept tableaux {1866). La perle de ce musée est un Sposalizio (Mariage de la Vierge), une des œuvres les plus importantes du Pérugin ; un Saint Jérôme dans le désert, du même maître, est digne aussi d’admiration. Parmi les autres productions de

l’école italienne, on remarque quatre tableaux bien authentiques de P. Véronèse : Tentation de saint Antoine, Judith tenant la tête d’Holopherne, les Israélites sortant d’Égypte (provenant de l’ancienne galerie des ducs d’Orléans), et Jésus-Christ donnant les clefs à saint Pierre (gravé par Michel Lasne) ; une Descente de croix, vigoureuse peinture du Tintoret ; la Vierge aux rochers, de Léonard de Vinci, réduction de la peinture du Louvre, provenant de la collection Campana ; la Naissance de la Vierge, de D. Feti ; Mercure et Argus, do B. Strozzi ; Coriolan supplié par sa mère et Didon abandonnée, du Guerchin ; un Ecce Homo, piquante esquisse de Tiepolo. De l’école espagnole, le Musée n’a qu un vigoureux Couronnement d’épines et une tête de Saint Pierre, par Ribera. De l’école allemande ; une délicieuse Madone entourée de trois saintes, qui passe généralement pour être d’Albert Durer, mais que quelques connaisseurs croient plus rapproenée du style de Van Eyck ; une tête de Vieillard, minutieusement peinte, de Balth. Denner, et une Nativité, de Paul Fevg. L’école flamande compte plusieurs toiles intéressantes : Melchisedeeh offrant le pain et le vin à Abraham et un beau portrait d’homme, par Rubens ; les Esclaves de l’amour et le Massacre des onze mille vierges, curieuses peintures de Frans Francken le jeune ; un Mendiant, par ou d’après Jordaens ; un Saint Sébastien, œuvre charmante de Calvaert, provenant de l’église Saint-Pierre de. Caen ; un beau portrait de femme â^ée, par Frans Floris ; une Madone entourée de fleurs, par Van Oost le vieux et Seghers ; le Christ et la Samaritaine (grav. par Édelinck) ; le Va-u de

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Louis XIII et l’Annonciation, de Ph, de Champagne : l’Adoration des bergers, .de B. Flemael ; les Préparatifs du passage du Rhin et le Passage du Rhin (tous deux gravés), de Van der Meuîen ; la Conversion de saint Augustin, de Gérard de Lairesse ; une Chasse aux ours et un Cheval dévoré par des loups, de Paul de Vos ; divers paysages de Van Bloemen ; la Communion de saint Bonaventure, que quelques connaisseurs croient une œuvre originale de Van Dyck et que d’autres disent être une copie par Van Thulden, etc. L’école hollandaise est aussi représentée par plusieurs tableaux de mérite : le portrait d’un magistrat, par F. Bol ; celui d un médecin, par Salomon Koninck ; celui d’une femme, par Van der Heist ; une Ecaillère, de Jean Victor ou Fictoor ; un paysage signé et daté de 1664, par Salomon Ruysdael ; d’autres paysages de Van der Cabel, W. Romeyn, Ab. Bega, Moucheron ; la Poule et ses poussins, vigoureuse et savante étude d’Hondekoeter ; le Baptême de Jésus, de Lambert Lombart, etc. Parmi les productions de l’école française, on distingue : un Poussin authentique, la AJort d’Adonis (grav. par Baquoy) ; Apollon et Thétis, grand tableau provenant deTrtanon, et Saint Pierre

Guérissant les malades, charmante esquisse de ean Jouvenet ; le portrait d’un dominicain, par François Jouvenet ; une toile immense d’Eustache Restout, le Repas chez le Pharisien, copie du Poussin ; un Vase de fleurs, de Blain de Fontenay, artiste caennais ; le portrait de Mme de Parabère, peinture très-séduisante d’Ant. Coypel ; le Baptême du Christ (provenant de l’église Saint-Jean), et Daniel dans la fosse aux lions, de Le Brun ; le Sacri~ flee de Manné, d’Eust. Le Sueur ; l’École d’Athènes, belle copie du chef-d’œuvre de Raphaël, par Jacques Stella ; un joli Effet du soir, attribué à Patel ; les Suites d’un combat, du Bourguignon | la Cène, de F. Verdier ; une Chasse au sanglier, signé et daté de 1748, par Oudry ; Tithon et l’Aurore, charmante peinture longtemps attribuée fa. Vien et qui a été restituée à Simon Julien, son véritable auteur, par M. A. Guillard, conservateur actu&l du Musée ; David vainqueur de Goliath, de Lagrenéejeune ; le Vieillard et ses enfants, d’Abel de Pujol ; la Mort de Patrocle, du baron Gérard ; un Christ on croix (daté de 1S27), et

Êhisieurs portraits, par Robert Lefèvre, do ayeux ; divers ouvrages d’autres artistes nés à Caen ou dans la Normandie, notamment du paysagistéMalbranche (1790-1838), de Jacques Noury (1747-183 ?), d’Henri Elouis, un des organisateurs du Musée (1755-1840), de François-Pierre Fleuriau (-1810)-, de Georges

Lefrançois (1805-1839), artiste mort prématurément et qui a légué au Musée plusieurs toiles que nous avons citées. Nous signalerons enfin parmi les ouvrages des artistes vivants : la Procession de la Circoncision au Caire, de M. Eug. Giraud ; un Marché au xvui<= siècle, de M. Phil. Rousseau ; une Vue du Tibre, de M. Lanoue ; Esclavage et Liberté, de M. Brémond ; Joseph emmené en captivité, de M. Bellet ; des Cavaliers persans, de M. Pasini ; les Petits patriotes et la Mort d’un enfant, de M. Jeanron ; une Vue des environs de Naples, de M. Paul Huet ; la Bataille d’Hastings, de M. H. Debon, etc. Le Musée n’a qu’un très-petit nombre de sculptures : Daphnis et Chloê, groupe de Paul Gayrard ; Niazia, statue, de M. Etex ; Virgile enfant, de M1’1" Lefèvre-Deumier, etc.

CAEN, nom d’une petite île de l’Océanie, dans la Mélanésie, archipel de la Nouvelle-Bretagne, par 3° 27’ lat. S. et 150° 54’ de longit. E. Elle fut nommée Oraison par Bougainville, et Refugio par Maurelle.

CJENE ou CiBNOPOLIS, Ville de l’ancienne Grèce, dans la Laconie, près du cap Ténare, d’où lut vint son premier nom de Tœnarum. Il Ville de l’ancienne Mésopotamie, au S. de Larissa, sur le Tigre et près de l’embouchure du Lycus. Il Ville de l’ancienne Égypte, clans la haute Égypte ; la ville moderne de Kénéh occupe l’emplacement de l’ancienne Cœnypolis.

C£INIE S. f. Bot. V. CÉNM.

CdËNltYA, ville de l’Italie ancienne, dans le Latiura, au N.-E. de Rome ; prise pur Romulus, qui-y établit une colonie.

CJÎNIS. Myth. Jeune fille qui reçut les caresses de Neptune et fut ensuite changée en homme sous le nom de Ca-neus. Enée la retrouva en fille dans les enfers.

CAENNAIS, AISE s. et adj. (ka-nè, è-zerad. Caen). Habitant de Caen ; qui appartient à Caen ou à ses habitants : Les Caennais. La population caennaise. Il On écrit aussi caeUais.

CffiNOPTÉRIDB s. f. (sé-no-pté-ri-dedu gr. kaitios, nouveau ; pteris, fougère). Bot. Genre de fougères, syn. de parée.

CffiOMACÉ, ÉE adj. (sé-o-ma-sé). Bot.

V. CÉOMACÉ.

CIOME s. m. (sé-o-me). Bot. V. cèome. GiEOMURE s. m. (sé-o-mu-re). Bot. V. ciiowure. CjïPORIDE s. m. (sé-po-ri-de). Entom.

V. CÉl’ORIDE.

CMKÉ, ville de l’Italie ancienne, en Etrurie, au N.-O.deVéies, à30kiloin. N.-O.de Rome. C’est une des villes les plus anciennes et les. plus intéressantes de la primitive Italie. Elle fut bâtie peu- les Sicuiea, iJboû ans avarif lu

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