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CONCORDANCE DU CALENDRIER RÉPUBLICAIN AVEC LE CALENDRIER GRÉGORIEN
(Suite)


CALENDRIER POSITIVISTE

Le calendrier positiviste a été inventé par Auguste Comte en 1849, surtout en vue de la Éeligion dite positive. On sajt que cette relifion substitue ïhurhamië à Dieu comme objet u culte privé et publié. L’humanité est, selon Auguste Comté, l’Être suprêméde l’avenir. Les dieux ciûmériques de toutes les reiigfions q, ui ont précédé 1 avènement du positivisme doivent céder la place à ce vrai grand Être. En lui se résume l’ordre universel ; il est le moteur de chaque existence individuelle ou collective, l’uiiiûue centre désormais possible des bons et nobles sentiments. De même que le positivismén’entend pas être la négation, la condamnation révolutionnaire du pàjSsé, mais le terme normal de toute l’évolution religieuse, philosophique et scientifique de l’humanité, le calendrier positiviste se présente à nous comme le perfectionnement final du système des supputations du temps. Ce perfectionnement consiste dans la division de l’année en treize mois égaux, composés chacun de quatre semaines (Vingt-huit jours), lesquels ne laissent en dehors d’eux qu’un jour complémentaire dans les années ordinaires, et

deux dans les années bissextiles. Mais laissons Auguste Comte expliquer-lui-même cette innovation ;

« Avant d’instituer le culte public où l’humanité se trouve directement adorée, je dois expliquer le calendrier qu’il exige. Ce préambule System atise une construction qui, fdndée sous le fétichisme, resta nécessairement empirique jusqu’à l’avènement du positivisme. Une. date consiste à.distinguer chaque jour.par.le

rang qu’il occupe dans l’ensemble des temps écoulés depuis l’ère adoptée. Mais si cette indication devenait directe et simple, elle exigerait des nombres trop grands, même envers la durée dé la ’vie personnelle, et surtout pour l’existence sociale. La désignation doit donc, comme dans la numération abstraite, être indirecte et composée en groupant les jours, sans pourtant offrir’ plus de trots termes simultanés, sous peine de confusion. Parmi ces périodes à la fois artificielles et naturelles, la moindre est seule, devenue pleinement unanime jusqu’ici, d’après les propriétés subjectives du nojnbre 7. Le positivisme, en expliquant les attributs de la semaine, systématise cette institution spontanée, qui remonte au fétiïmisme même nomade ; mais, Quoiqu’il y rapporte l’ensemble du culte public, il consacre, en le régularisant, l’usage simultané de périodes supérieures sans lesquelles la date exigerait encore de trop grands nombres. Il les rattache autant que possible a la semaine, afin, de faciliter les.comparaisons numériques, et surtou’t de perfectionner l’harmonie des célébrations. Cette double condition se trouve remplie en combinant sagement les deux périodes usitées (mois et années) suivant leur vraie nature subjective d’une part, objective de l’autre. On doit regarder toutes les divergences relatives au calendrier comme résultées surtout d’une insuffisante appréciation de cette diversité’nécessaire. Faute de l’avoir sentie, nos ancêtres*fétiehîstes instituèrent la coordination des temps en puisant au dehors les deux périodes supérieures, d’après les mouvements apparents de la lune et du soleil. Le

premier prévalut spontanément dans l’état nomade, et le second sous l’astrolâtrie proprement dite, où le sacerdoce ébaucha son évaluation. Mais leur discordance numérique se manifesta bientôt et força dé renoncer & leur combinaison objective, pour instituer une liaison subjective. Elle comportait deux modes incompatibles, suivant celle des deux périodes qui devenait artificielle, quoique la première ce mois) ne l’ait jamais été suffisamment. De là résultèrent les deux institutions du calendrier lunaire et du calendrier solaire, où tantôt l’anpée se subordonne au mois, tantôt le mois à l’année. Quel que fût le mode adopté, la liaison se trouva toujours déterminée d’après le culte, où la période hebdomadaire était incorporée depuis, l’astrolâtrie. C’est aussi par là que le positivisme établit la coordination finale, en conservant d’abord la préférence unanime des Occidentaux envers le calendrier solaire, qui combine directement les deux mouvements simultanés de la planète humaine. La théocratie fonda leur harmonie générale en instituant le temps moyen, et la transition occidentale la compléta d’après l’intercalation bissextile d’abord julienne, puis grégorienne. En adoptant’ entièrement l’heureuse concordancé ainsi résultée d’une légère altération des deux périodes naturelles (le jour et l’année), la religion positive la consacré à manifester la subordination fondamentale du subjectif à l’objectif, basa universelle du dogme final. D’après • cette : constitution occidentale de l’année solaire, I ensemble des ; fêtes du Grand Être.se reproduit avec les principaux ; phénomènes d’abord cosmologiques, pais biologiques propres au milieu planétaire qu’il amélioré en le respectant. Nos divers ancêtres ayant ainsi coordonné les deux périodes natureliés (le jour et l’année), il faut compléter l’institution du calendrier en établissant une suffisante harmonie entre leurs deux liens artificiels (la semaine et le mois). Toute relation à la lune étant éliminée, et le mois devenant aussi subjectif que la semaine, on reconnaît bientôt la nécessité de le composer toujours de quatre semaines, ce qui conduit à partager l’année en treize mois. Le jour complémentaire qui se trouve ainsi terminer chaque année ne doit porter aucun indice hebdomadaire ou mensuel non plus que le jour additionnel qui le suit dans les années bissextiles.

En les^ désignant seulement d’après les fêtes

qui s’y’rapportent, oli’obtient la perpétuité dû calendrier positiviste, où tous les mois, commençant toujours par un’ lundi, finissent "par un dimanche. U conserve d’ailleurs l’origine actuelle de l’année occidentale placée de manièréà représenter un renouvellement, puisque les jours y commencent à croître dans le principal hémisphère de notre planète. >

Ainsi, l’année positiviste commencele i** janvier comme l’année grégorienne. De plus, la période hebdomadaire est conservée pat-le fondateur de la religion positive en raison des propriétés subjectives du nombre 7, qui expliquent l’antique origine et l’universelle adoption de cette division du temps", ’Quelles sont ces’ propriétés merveilleuses du nombre 7, ? Elles, dérivent, suivant Auguste ; Comte, de celles des trais première sombres, 1, 8,