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BRBT

par la largeur des conceptions et l’énergie du souffle poétique que par le grandiose et le flni de l’exécution,


Bretons (LES DERNIERS), par Émile Souvestre (Paris, 1836). À l’époque où parut cet ouvrage, très-remarquable sous bien des rapports, la France était inondée de publications sur la Bretagne, que l’on proclamait partout une mine féconde de poésie et de foi, et dans laquelle on n’avait qu’à puiser les chroniques, contes et légendes de tout genre ; mais la plupart de ces travaux de compilation avaient le défaut de fourmiller d’erreurs, et Souvestre entreprit de donner au public, sur ce sujet, des études plus sérieuses et plus scrupuleusement faites. C’est alors qu’il fit ses Derniers Bretons, « qui sont, dit-il, le résultat d’un séjour assez long dans la Bretagne, que j’ai parcourue en tout sens et à pied, de manière à bien voir le peuple des campagnes dans ses mœurs originales, avec ses préjugés, ses superstitions, ses antiques usages qui ont survécu à tous les bouleversements politiques. » En effet, on trouve dans cet ouvrage d’intéressantes recherches, et il fait bien connaître le caractère du pays et celui de ses habitants. Il présente sous un aspect nouveau leur amour de la légitimité, qui n’est, selon Souvestre, qu’un vieux levain de haine contre les bourgeois des villes, dont la civilisation plus avancée offusque ces paysans incapables de comprendre qu’il ne dépend que d’eux d’y arriver. Nous n’avons pas à discuter ici cette manière de voir ; mais il nous a paru utile de la constater, afin de donner une idée de la façon dont 1 auteur a traité son sujet. On y trouve aussi des traductions de plusieurs chants nationaux et de récits populaires qui peignent bien la naïve et sauvage énergie de ce langage encore à demi barbare. En résumé, ce livre est, aujourd’hui encore, utile h consulter et intéressant à lire.

Broions (peintres db sujets). Lorsque la phalange romantique eut mis en déroute les Grecs et les Romains de l’Académie, la jeune école se mit en quête de sujets où il lui fût possible d’allier au sentiment de la vie le pittoresque des costumes, la singularité des types et des usages. Léopold Robert, Schnetï mirent à la mode les scènes italiennes ; Decamps, Maiïlhat ouvrirent la route de l’Orient ; Louis Boulanger, Giraud peignirent les toréadors, les grisettes et les bandits espagnols. Sans aller si loin, M. Adolphe Leleux sut trouver en France une région jusqu’alors inexplorée, une province où n’avaient encore pénétré ni nos costumes ni les raffinements de notre civilisation : il découvrit la Bretagne, et entreprit de nous initier aux mœurs et coutumes de cette contrée vierge. Les premiers tableaux dans lesquels il représenta des bergers et des braconniers bas bretons parurent aux Salons de 1838, 1839, 1840. Bientôt tout Paris raffola de ces braves paysans a la physionomie sérieuse, aux longs cheveux, aux larges braies, aux vestes et aux gilets brodés, aux chapeaux a grands bords. La littérature s’empara, de son côté, de cette peuplade rustique ; romanciers et poète» célébrèrent a l’envi la vieille Armorique,

La terre de granit, recouverte de chênes. Le succès obtenu par M. Adolphe Leleux décida une foule d’artistes à se vouer à la peinture des types et des costumes de la Bretagne. Ils formèrent, en peu de temps, un groupe assez compacte, une sorte d’école provinciale, entichée de rusticité et de couleur locale. Ils réussirent, pendant quelques années, à attirer vivement l’attention ; ils se firent remarquer par l’exagération même de leur pittoresque campagnard, comme des gens qui affecteraient de parler patois dans un salon fashionable. M. Adolphe Leleux est resté le chef de ces Bretons bretonnants (c’est le nom qu’on leur a donné) ; parmi ses tableaux les plus connus, nous citerons : la Korrolle, Danse bretonne (Salon de 1843) ; les Faneuses (1846) ; le Retour du marché (1847) ; une Cour de cabaret (1857) ; les Moissonneurs bas bretons (1859) ; la Noce en basse Bretagne ; les Joueurs de boules et le Maréchal ferrant (1861) ; les Lutteurs (1864) ; un Jour de fête en basse Bretagne (1865) ; le Vanneur (1866), etc. Après M. Leleux, il faut nommer M. Luminais, qui, presque a son début, envoya au Salon de 1843 un tableau représentant une Scène de guerre civile, souvenir des luttes néfastes qui ont ensanglanté la Bretagne ; le jeune artiste quitta ensuite l’histoire pour l’idylle, et s’attacha à représenter les pâtres et les pêcheurs bretons au milieu de leurs rudes labeurs ou de leurs plaisirs grossiers. Il a exposé successivement : une Foire bretonne, les Braconniers, les Pilleurs de mer, le Pécheur de homards, un Pèlerinage breton, la Récolte du varech, le Pâtre de Kerlat, le Cri du chouan, le Retour de chasse, etc. On retrouve dans ces divers ouvrages la vraie Bretagne de Rosporden et de Penmarch, ses aspects sauvages, ses paysans farouches, ses landes monotones, ses côtes anguleuses, ses horizons pluvieux. M. Fortin possède aussi le sentiment de cette nature âpre et de cette race austère, comme il l’a montré dans sa Cahute de mendiant dans le Finistère, qui a figuré au Salon de 1857 ; mais

! choisit des scènes plus attrayantes, celles

par exemple qui nous montrent le Breton au milieu des joies de la famille, dans un modeste intérieur qu’égayent le babil des femmes et le doux ramage des enfants ; tels sont : le Bénédicité, la Chaumière du Morbihan, la

î du grand-pire, l’Hospitalité bretonne, 'érieur à Port-Vichet, l’Intérieur à Loc-

Fête

l’Intérieur

mine, le Tailleur breton. M. Penguilly L’Haridon, l’un des premiers qui aient suivi les traces de M. Leleux, nous a fait voir les Bretons au cabaret (1849 et 1851) ; et quelques sites curieux, tels que les Menhirs de la plaine de Carnac (1859) ; les Rochers du Grand' Paon, %tc. M. Trayer a peint r un Intérieur de marché breton, un Marché aux grains, la Marchande de crêpes à Quimperlé. — M. Darjou : les Paludiers du bourg de Batz jouant au tonneau, une Course (souvenir de Quimper), une Lutte (souvenir de Scaer), des Fagotiers bretons (souvenir des landes de Bannalech).

— M. Guérard : un Jour de fête, une Messe du matin à Monlerfil (Ille-et-Vilaine), Vive la fermière ! (fête après le battage des grains), le Convoi d’une jeune fille se rendant à l’église (Monterfil), un Repas de noce. — M. Fischer : une Aubeige à Scaër, une Pileuse, un Marché de bestiaux, le Diseur de compliments, le Départ pour le baptême, le Chemin du pardon, le Conteur, le Marché du dimanche au bourg de Guiscrif. — M. Roussin : une Famille bretonne, Misère et résignation (intérieur breton), les Vanneuses. — M. Guilleniin : le Colporteur breton et une Scène des guerres de 1793.-M. Amédée Servin : un Marché à SaintDourlo, les Epierreurs de champs, les Paludiers des environs du bourg de Bâta.-M. Gouezou : un Intérieur breton. — M. Couveley : une Noce bretonne. — M. Baudit : le Viatique en Bretagne.—M. Duveau : le même sujet, et, de plus, une Messe en mer pendant la l’erreur, le Retour du pardon de SainteAnne de la Palud. — M. Gustave Brion : des Bretons à la porte d’une église pendant la messe (v. la description ci-après). — M. Yan Dargent ; les Dénicheurs, le Chariot, les Derniers rayons, un Sauvetage à Guisseny, la Famille du pêcheur, une Idylle bretonne, les Pilleurs de mer, et plusieurs scènes fantastiques, telles que les Lavandières de la nuit (ballade bretonne). — M. Jules Noël : une Danse bretonne (1852), et diverses vues de Brest, de Quimper, d’Auray, de Douarnenez, de Quiberon, d’Hennebon. — M. "Vidal : des Braconniers bretons, des Paysans de Plouescat, etc.

Comme on le voit, la série des peintres bretonnants est longue, et nous sommes loin encore de l’avoir épuisée. La critique s’est justement émue en voyant les expositions envahies par ces confectionneurs de braies et de vestes armoricaines. M. Paul de Saint-Victor a lancé contre eux un spirituel réquisitoire qui nous servira de conclusion : « La peinture et la littérature, a dit le malicieux critique, ont singulièrement usé la Bretagne. On la»mise en contes, en romans, en nouvelles, en opéras-comiques, en aquarelles, en lithographies, en tableaux ; on la mettra bientôt en madrigaux, comme Benserade faisait de l’histoire romaine. VArmorique littéraire et pittoresque ne vous apparait-elle pas aujourd’hui comme un immense magasin de bricà-brac rempli de dolmens, de menhirs, de Costumes, de momies, de druides, de fées empaillées, de nains conservés en bocal, où des bardes chevelus débitent des paquets de couleur locale au son des rebecs et des cornemuses ? Défions-nous, dans les arts, de l’esprit provincial et surtout de l’esprit breton. Il rouille l’originalité et la fait végéter à l’ombre de son clocher. La poésie, par exemple, ne gagne rien à s’établir en Bretagne. On commence par chanter, on finit par croasser comme les corbeaux de ses gro v-es. Tel poëte (Brizeux), exquis à son début, a tourné au ménétrier de paroisse, pour avoir hanté trop longtemps le pays de Vannes. Le patois du Finistère s’était infiltré dans son style et l’avait embourbé de ses barbarismes. Il jouait d’abord de la lyre qui fait danser les Muses ; il soufflait à la fin dans le biniou strident qui fait sauter les gars. La Bretagne n’est pas non plus très-saine aux peintres qui s’y cantonnent ; elle les frappe de monotonie, elle les vone à la routine des mêmes types et des mêmes costumes : ni hommes ni femmes ; tous Bretons bretonnants. »

Bretons à la porte d’une église, tableau de

M. Gustave Brion ; Salon de 1859. C’est l’heure de la messe ; la petite église du village regorge de fidèles ; des paysans, qui n’ont pu trouver place dans l’enceinte sacrée, se pressent sous le porche, humblement prosternés et priant avec une sincérité, avec un recueillement qui fait plaisir à voir. M. Brion a peint avec beaucoup de fermeté cette scène simple et grave : les personnages, habilement grou Pés, se détachent bien sur le ciel grisâtre ; église a un aspect très-pittoresque et son clocher rustique est d’une belle couleur. « Ce tableau est complet, a dit M. Z. Astruc ; il charme, il repose, il fait penser, » Il a été exposé sous le titre de : Porte d’église pendant la messe (Bretagne).

Bretonne (chanson). La petite fleur des champs que nous allons offrir sous ce titre exhale un parfum de gravité mêlé à cette tendresse rêveuse que respirent tous les chants bretons. Dans cet antique pays, la chanson n’a jamais endossé la casaque bigarrée de la gaudriole ; elle garde le vêtement brun de la mélancolie. La chanson bretonne a toujours un but moral ; elle est une plainte, un conseil ou une résignation. Dans ce chant de la mariée, les idées gracieuses, mais saines, abondent ; il porte inscrit, en brèves sentences, les de BRET

voira de la femme et du maître de maison. « Soyez modeste, madam’ la mariée, les vains honneurz fissent comme les fleurs. — Vis chez toi, pour toi et les tiens ; » tel est le résumé de la conduite tracée par ses compagnes a la nouvelle épousée. Mane domum, fac tanam, eût dit une matrone romaine. Les Bretonnes n’ont point oublié l’antique axiome transmis à travers les âges par la sagesse féminine.

—la - ge, Pour sau-hai-ter le soir, heureux ma-ri - a - ge, A monsieur votre 6.

— poui, Aus - fi bien comme & vous.

DEUXIÈME COUPLET.

Vous n’irez plus au bal,

Madam’ la mariée,

Danser sous le fanal

Dans les jeux d’assemblée ;

Vous gard’rez la maison.

Tandis que nous irons.

TROISIÈME COUPLET.

Avez-vous écouté

Ce que vous dit le prêtre ?

Il dit la vérité,

Et comme il voua faut être,

Fidèle à votre époux,

Et l’aimer comme voua.

QUATRIÈME COUPLET.

Quand on dit son époux,

On dit souvent son maître ;

Us ne sont pas si doux,

Comme ils ont promis d’étro.

Il faut leur conseiller

Ce mieux se rappeler.

CINQUIÈME COUPLET.

Si vous avez, Bretons,

Des bœufs dans vos herbages,

Des brebis, des moutons,

Des oisillons sauvages.

Songez, soir et matin,

Qu’à leur tour ils ont faim.

SIXIÈME COUPLET.

Recevez ce bouquet

Que nous venons vous tendre.

Il est fait de genêt,

Pour vous faire comprendre

Que tous les vains honneurs

Passent comme les fleurs !

BRETON (île du CAP-), île de l’Amérique septentrionale. V. Cap-Breton.

BRETON (Guillaume), également connu sous le nom de Gutiicimu* Brin» Armoricim, historien et poète français, né à Saint-Pol-de-Léon vers 1150, mort en 1226. Étant entré dans les ordres, il devint chapelain de Philippe-Auguste, qui le nomma précepteur de son fils naturel Carlottus, et le chargea de diverses missions à Rome. Il a écrit deux histoires de Philippe- Auguste, l’une en prose, l’autre en vers latins, sous le titre de Philippidos libri XII. Elles ont été publiées dans les Scriptores rerum Francicarum, et traduites dans la Collection des mémoires relatifs à l’histoire de France.

BRETON ’(Guillaume), moine anglais, né dans le pays de Galles, mort vers 1358, était très-versé dans la connaissance de la philosophie, de la philologie, de la grammaire, etc. Outre plusieurs ouvrages inédits qu’il a composés sur ces diverses sciences, on a de lui des Synonyma (Paris, 1496), qui eurent de nombreuses éditions.

BRETON (Raymond), missionnaire français, né en 1609 à Beaune, selon les uns, à Auxerre, selon les autres, mort à Caen en 1679. Étant entré dans l’ordre des dominicains, il partit en 1635 pour l’Amérique, où il passa vingt ans, propageant l’Évangile parmi les indigènes de Saint-Domingue, de la Guadeloupe et des autres Antilles. De retour eu France, il a publié un Dictionnaire français-caraïbe et caraïbe-français (Auxerre, 1662) ; une Grammaire caraïbe et un Petit catéchisme, également en caraïbe (1664). Son dictionnaire est surtout fort recherché, parce qu’il présente sur les moeurs, les productions, etc., des Caraïbes des détails extrêmement intéressants.

BRETON (Luc-François), sculpteur français, né à Besançon en 1731, mort dans la même ville en 1800. Il commença par être apprenti menuisier et entra ensuite dans l’atelier du sculpteur Attiret, à Dôle. Après s’être formé sous la direction de ce maître, il résolut d’aller se perfectionner à Rome. Arrivé dans cette ville, il fut réduit, pour se procurer les moyens de vivre, à se livrer aux plus humbles travaux d’ornementation. Mais son mérite finit par percer : il remporta en 1758 le premier prix de sculpture au concours ouvert par l’Académie de Saint-Luc, et, recommandé par ce succès au peintre Natoire, directeur de l’école française à Rome, il se vit admettre comme

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pensionnaire du roi à la villa Médicis, sur le même pied que les lauréats des concours de Paris. Affranchi des soucis de l’existence, Luc Breton put, dès lors, se livrer tout entier à l’étude. Pendant son séjour à Rome, il exécuta un bas-relief en marbre représentant la Mort du général Wolf et une statue colossale en pierre de Saint André pour l’église de Saint-Claude des Bourguignons. De retour dans sa ville natale, Luc Breton se vit entouré de la considération et des prévenances de toutes les notabilités de la province. Au nombre des personnages de distinction qui lui accordèrent leur patronage, on doit citer Mme de Ligneville, qui lui commanda plusieurs ouvrages importants, notamment le tombeau de la famille des La Baume, dont cette dame était la dernière descendante ; les deux Anges adorateurs, de la cathédrale de Besançon, et la belle Descente de croix, de l’église Saint-Pierre, dans la même ville. Kn 1773, Luc Breton fonda, avec le peintre Wyrsch, l’Académie de peinture et de sculpture de Besançon, dont il fut professeur jusqu’en 1792. En 1798, il fut norniné correspondant de l’Institut. On conserve au musée de Besançon plusieurs terres cuites de cet artiste distingué, savoir : l’esquisse du tombeau de la famille de La Baume, monument qui était autrefois dans l’église de Pesmes et qui a été détruit en 1793 ; le Temps et l’Histoire, fragments de ce mausolée ; l’esquisse d’une statue de la Loi qui avait été exécutée pour l’hôtel de ville ; la statue de Saint Jérôme ; Y Apothéose de saint FrançoisXavier (bas-relief) ; le Ravissement de saint Jean l Evangéliste (bas-relief) ; le Prophète Habacuc (bas-relief) ; le Testament d’hudamidas (bas-relief), d’après Poussin ; Diane chasseresse ; la 'Liberté ; un Moine en extase ; le buste de Cicéron ; celui de La Fontaine, etc, BRETON (Alexandre-Hippolyte), général français, né à Melun (Seine-et-Marne) en 1805, mort en 1855. Eiève de La Flèche et de Saint-Cyr, il entra au service en 1824, fit la campagne de Morée (1828-1829), dirigea le gymnase de La Flèche de 1831 a 1838, fut détaché a l’école de Saint-Cyr et servit ensuite dans divers régiments. Colonel en 1853, il fit partie de l’expédition de Crimée, pendant le cours de laquelle il fut nommé général de brigade et officier de la Légion d honneur, montra une bravoure éclatante dans toutes les péripéties de cette guerre mémorable, et fut tué d’une balle au front au dernier assaut de Malakoft".

BRETON (François-Pierre-Hippolyte-Ernest), artiste et littérateur, né à Paris en 1812. Élève de Régnier et de Watelet, il étudia ensuite en Italie les chefs-d’œuvre de l’antiquité et des maîtres modernes, figura aux expositions annuelles par des paysages assez remarquables, et débuta dans la littérature artistique par des articles insérés dans le Magasin pittoresque, l’Artiste et autres recueils importants. Il a en outre publié, entre autres ouvrages recommandables : Introduction à l’histoire de France ou Description physique, politique et monumentale de la Gaule (1838), en collaboration avec le marquis Achille de JouflYoy ; Monuments de tous les peuples (1843), avec trois cents dessins sur bois exécutés par lui-même. C’est un résumé de l’architecture chez tous les peuples du monde. Ce travail, qui a eu deux éditions françaises, a été traduit en plusieurs langues. M. Breton a coopéré, comme dessinateur, à l’illustration duMusée des Familles, de l’Histoire de Paris de Dulaure et d’un grand nombre d’autres publications. Comme écrivain, il a collaboré à la Nouvelle biographie générale, éditée par Didot, où il a inséré de nombreux articles sur les peintres, sculpteurs et architectes, parmi lesquels il faut citer particulièrement ceux qui appartiennent aux différentes écoles italiennes.

BRETON (Jules-Adolphe), ’ peintre français contemporain, né à Courrières (Pas-de-Calais) en 1827. Il étudia d’abord sous la direction de Félix de Vigne, peintre distingué, auquel il se lia de la plus étroite amitié, et dont il épousa la fille en 1858. Il eut ensuite pour maître Drolling, et débuta à Paris, au Salon de 1849, par un petit tableau intitulé : Misère et désespoir. Une composition analogue, la Faim, qu’il exposa l’année suivante, passa inaperçue, mais le Retour des moissonneurs, qu’il envoya au Salon de 1853, commença à révéler son talent. L’Exposition universelle de 1855 le mit en pleine lumière. Trois tableaux de M. Jules Breton figuraient à ce grand concours international : les Glaneuses (collection de M. Isaac Pereire), pauvres filles des champs, belles sous leurs haillons pittoresques ; de Jeunes paysannes consultant des épis (collection de l’impératrice), petite composition pleine de naïveté et de grâce rustique ; le Lendemain de la Saint-Sébastien, scène comique d’une exécution vigoureuse. Ces trois ouvrages valurent à l’artiste une médaille de 3e classe et furent suivis de la Bénédiction des blés, qui remporta une médaille de 2c classe au Salon de 1857, et fut achetée par le musée du Luxembourg (v. Bénédiction). Loin de s’endormir sur ses premiers lauriers, M. Jules Breton redoubla d’efforts pour élargir la voie dans laquelle il avait remporté un si légitime succès ; son exposition de 1859 le classa définitivement parmi les maîtres de la jeune école contemporaine : la Plantation d’un calvaire (musée de Lille), le Rappel des glaneuses (musée du Luxembourg), le Lundi et la Couturière, comptèrent parmi les meilleurs ouvrages du Salon et furent jugés dignes de la médaille de ire classe.