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unique dans la littérature française, si riche en mémoires et en recueils épistolaires. Pour comble d’agrément et d’intérêt, le sien n’est pas, comme tant d’autres, une collection exclusive des lettres d’un seul personnage sans les réponses faites à ces lettres. D’ordinaire, on a un monologue, et tout au plus un dialogue ; avec Bussy, on assiste à une conversation, à une comédie, où il tient le principal rôle, mais en laissant chaque acteur prendre la parole à son tour. Ces acteurs ne sont rien moins que l’élite des beaux esprits de son temps. De cet ensemble, de ce concours, naissent une variété de physionomies et un contraste de sujets et de langage qui achèvent l’illusion. Cette correspondance embrasse une période de vingt-six années ; les lettres commencent précisément au mois de septembre 1G66, époque où s’arrêtent les Mémoires de Eussy. À peine sorti de la Bastille, il se rend en Bourgogne, où l’attend un exil que la rigueur de Louis XIV prolongea pendant dix-sept ans. Elles se continuent presque sans interruption jusqu’à sa mort, arrivée le 9 avril 1693, Des hommes, des femmes, des courtisans, des gens de lettres, furent les correspondants empressés d’un reclus si vanté pour son esprit, son goût et sa galanterie. Nouvelles politiques et nouvelles littéraires se mêlent dans ce commerce suivi ; prose et vers s’y succèdent sans interruption. On échange avec l’exilé des madrigaux et des sonnets ; on lui envoie les pièces et les livres qui viennent de paraître. Tout Paris est en Bourgogne. Ces lettres ne manquent pas de causticité ; elles révèlent les défauts et les qualités des hommes et des choses. Outre Bussy, on voit en pleine lumière des figures de second ordre, des physionomies accessoires, personnages plus ou moins oubliés, dont quelques-uns manient la plume comme les bons écrivains du xviio siècle. On rend tour a tour un sincère hommage à Mme deScudéry, la Sapho de l’hôtel de Rambouillet ; à M’ie de Montmorency, précieuse pour les anecdotes de cour ; à la marquise de

— Gouville, dite l’impudique par Bussy même ; au chevalier de Grammont, au duc de Saint-Aignan, au P. Rapin, etc., etc. Grands seigneurs et grandes dames, femmes vertueuses ou femmes galantes, hommes d’épée et hommes de robe, prélats et académiciens, poêles et abbés, semblent s’être donné rendez-vous dans cette causerie pour faire sortir de terre cet ancien monde, si différent du nôtre, et le faire passer en revue devant nous. Les nombreuses éditions de la Correspondance de Bussy sont toutes incomplètes et infidèles. La dernière, publiée en 1858, est la seule qui restitue intégralement le texte des lettres originales. Le premier recueil avait paru en 1697.


BUSSY-LE-GRAND (anciennement Boxum), bourg de France (Côte-d’Or), arrond. et à 19 kilom. N.-E. de Semur ; 725 hab. Grains, fourrages, élève de bestiaux ; source minérale.

Ce qui recommande Bussy-le-Grand à notre attention, c’est son magnifique château, entouré d’eau et dominé par une colline boisée. Cet édifice, fondé au xu<s siècle par Renaudin de Bussy, n’offre rien de remarquable au point de vue architectural : il est bâti sur le plan d’un parallélogramme. Quatre tours rondes font saillie aux angles et marquent les quatre points cardinaux : celles du nord et de l’ouest flanquent la partie postérieure du principal corps de logis, dont la façade, reconstruite en 1649, se relie aux tours du sud et de l’est par deux ailes formant galerie au rezde-chaussée. Ces ailes datent du règne de

Henri II ; elles bordent une vaste cour d’honneur, h laquelle on arrive par un large escalier. Ce fut dans ce château que Roger de Rabutin, comte de Bussy, passa, au sortir de la Bastille (1666), les dix-sept années d’exil auxquelles il avait été condamné par Louis XIV, pour avoir écrit l’Histoire amoureuse des Gaules, Durant ce long exil, il s’occupa d’embellir sa résidence, y multiplia les inscriptions et les devises galantes et y réunit une curieuse collection de tableaux, composée principalement de portraits, qui s’est conservée jusqu’à nous. Un homme de goût, M. le comte de Sarcus, devenu propriétaire du château de Bussy-Rabutin, il y a une trentaine d’années, a consacré des sommes considérables à la restauration de cette demeure historique et des œuvres d’art qu’elle renferme. Les salles les plus intéressantes à visiter sont : la Salle des devises, ainsi nommée des devises que Bussy-Rabutin y a fait peindre contre l’inconstance de sa maîtresse, la marquiçe de Monglat, qui s’était empressée de le trahir dès qu’il eut été enfermé a la Bastille ; le Salon des grands hommes de guerre, salle entièrement boisée et ornée d’écussons, de trophées d’armes et de soixante-cinq portraits de guerriers célèbres, depuis Duguesclin et Dunois jusqu’à Bussy-Rabutin ; la Chambre à coucher, où l’on voit quelques tableaux de mérite, entre autres une Fileuse, de Piazzetta, et des Marines de Lal-Icmant ; la Chambre de Sévigné, que l’on nomme ainsi parce que Mme de Sévigné y coucha lorsqu’elle vint visiter son cousin, le comte Roger ; dans les boiseries de cette salle sont incrustés vingt-six portraits de femmes, dont plusieurs ont été peints par Mignard ; celui de Mm<= de Sévigné, exécuté par Louis Ferdinand, et celui de la comtesse de Grignan, sa fille, sont particulièrement dignes d’attention ; la Petite chambre de Sévigné, qui

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contient un très-beau meuble noir, de l’époque de Henri IV, et plusieurs bons tableaux, notamment une Madone, de Mignard ; l’Éducation de la Vierge, esquisse de Rubens ; une Jeune fille, de Natoire ; une charmante Liseuse, de Mony (1740), etc. ; la Tour dorée, belle pièce circulaire, située dans la tour de l’ouest, décorée de sujets mythologiques et allégoriques, et de nombreux portraits de femmes, accompagnés d’inscriptions en vers généralement peu spirituelles, de la composition de Bussy ; la Galerie, renfermant une riche bibliothèque, les portraits des rois de la troisième race, ceux de divers hommes célèbres, soit par leur naissance, soit par leur génie ; la Chapelle, dans la tour de 1 est : on y remarque deux tableaux qui passent pour être des originaux de Poussin, -le Frappement du rocher et le Buisson ardent ; une Madone, attribuée à Andréa del Sarto ; un Saint Jacques de Compostelle, par Murillo, etc. Le parc du château de Bussy-Rabutin est très-vaste : il contient, outre de beaux arbres et des rochers disposés d’une façon très-pittoresque, une copie par Dubois de l’Enlèvement de Proserpine, groupe de Bouchardon, et un Jupiter lançant ta foudre, par Attiret. Cette demeure princière est entourée de jardins dessinés par Le Nôtre et d’un parc qui a 34 hectares d’étendue.


BUSTA GALLICA, nom donné par les anciens Romains au lieu où furent ensevelis les morts de l’armée gauloise qui assiégea le Capitole sous la conduite de Brennus. La position exacte de ce lieu est incertaine ; plusieurs auteurs prétendent qu’il se trouve au pied du mont Esquilin, près du Colisée.

BUSTA GALLOBCM, ville de l’Italie ancienne, dans l’Ombrie, à 15 kilom. S.-E. de Pérouse. Totila, roi des Ostrogoths, y périt dans un combat contre Narsès, en 552. Le village de Bastia occupe actuellement l’emplacement de cette antique cité latine.

BUSTAMANTE (don Carlos-Maria de), publiciste mexicain, né à Mexico vers la fin du dernier siècle, a mis au jour, recueilli, annoté et complété une série de travaux historiques inédits, traitant des antiquités et des annales du Mexique. Ses publications, dont il n’a été que l’éditeur intelligent et zélé, ont-comblé une lacune regrettable dans une partie de l’histoire du continent américain, et constituent une mine inexplorée de matériaux précieux, qui attendent encore un Bancroft ou un Augustin Thierry. Nous citerons les ouvrages suivants, qui sont d’un haut intérêt par les documents précieux que l’on y trouve : Mémoire statistique sur la vallée a’Oaxaca (Mexico, 1821), d’après le grand travail de J. Murguia y Galardi ; un mémoire sur la République de Tlaxcala ; Tezcoco dans les derniers temps de ses anciens rois (Mexico, 1826), d’après les manuscrits de Boturini ; une traduction mexicaine de l’Histoire des conquêtes de Fernand Cortès (Mexico, 1826, 2 vol.) ; Description historique et chronologique des deux pierres, etc. (Mexico, 1832), d’après les dissertations de don Antonio de Gama sur l’astronomie usuelle des Indiens ; Trois siècles de la domination espagnole au Mexique (Mexico, 1836-1842, 3 vol.), ouvrage d’Andres Cavo ; Histoire complète des événements qui se sont passés à la Nouvelle-Espagne (Mexico, 1S39, 3 vol.), dont l’auteur est le moine Bernardino de Sahagun, et qui a été publiée sur les manuscrits dé la bibliothèque de lord Kingsborough.

BUSTAMENTE (don Anastasio), président de la république mexicaine, né à Guadalajara en 1780, mort dans l’État de Queretaro en 1853. Quand, au mois de septembre 1810, Hidalgo et Allende poussèrent contre les Espagnols le premier cri d’indépendance, et que ce cri, répété partout, mit toute la Nouvelle-Espagne en conflagration, Bustamente exerçait dans sa ville natale la profession de médecin et y jouissait d’une certaine réputation méritée par son talent. Il se vit forcé d’abandon-ner sa profession pour aller combattre dans les rangs des Espagnols contre les patriotes. À peine quatre mois s’étaient-ils écoulés depuis la première tentative d’insurrection, qu’il porta les armes, sous les ordres de Calleja, contre Hidalgo, Allende, Aldama et Abasolo, ces héros de la gueTre de l’indépendance. À la fameuse bataille de Calderon, Bustamente, alors, simple officier, se distingua de manière à attirer sur lui l’attention publique, et ce fut le commencement de sa carrière militaire. Ayant reconnu plus tard que les véritables intérêts de sa patrie étaient dans la cause des indépendants, il se rangea parmi eux en 1821, avec le grade de général. Ce fut dans cette même année qu’Iturbide, qui devait à l’issue de cette lutte devenir empereur, proclama à son tour, dans Iguala, l’indépendance du Mexique. Bustamente sejoignit à lui et lui fut fidèle jusqu’à sa déchéance.

De 1823 à 1828, époque à laquelle la présidence temporaire de la république mexicaine cessait de droit, Bustamente prit une part active dans les affaires de l’État. Le 30 novembre de cette même année, une insurrection éclata à Mexico. Elle avait pour but de faire annuler l’élection de Pedrazza, qui venait de succéder à Guadelupe Vittoria ; elle se termina par la fuite du premier, le pillage de la capitale et l’avènement du général Guerrero, qui, nommé vice-président, exerça pendant un an l’autorité de président. Une révolution

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semblable à celle qui l’avait élevé devait le renverser une année après, mois pour mois, et il était réservé au général Bustamente d’être l’instrument de sa chute, et plus tard de sa mort tragique. En décembre 1828, Bustamente commandait la division campée &

Jalapa, lorsque ses soldats le choisirent pour renverser Guerrero. Le 18, il se mit en marche à grandes journées ; il n’avait fait encore

?ue le quart de la route, quand Guerrero, efrayé

de cette prochaine attaque et ignorant que Santa-Anna accourait a son secours, abandonna Mexico pour se jeter dans le Sud, et laissa à un officier supérieur le soin de défendre le palais et la constitution. Bustamente, dans la nuit du 22 au 23 décembre, entra à Mexico, dont les défenseurs avaient mis bas les armes. Un gouvernement avait succédé à un autre dans l’espace de quelques heures. Bustamente s’empara de l’administration (1er janvier 1830) à la place du vice-président Guerrero ou, pour mieux dire, il la laissa à D. Lucas Alaman, son ministre, homme fertile en expédients, machiavélique, ne reculant devant aucune conséquence politique. Guerrero n’avait cependant pas abandonné la

fiartie. Bustamente, ou plutôt Alaman, résout, pour en finir avec lui, d’avoir recours à la trahison. Il ne s’agissait que de trouver un homme pour la commettre ; cet homme, ce fut un Génois du nom de Picaluga. Capitaine d’un navire alors à l’ancre dans le port d’Acapulco, quartier général de Guerrero, il parvint à gagner ses bonnes grâces et se lia intimement avec lui. Or, un jour que le vieux général avait accepté sans défiance une invitation à déjeuner à son bord, le Génois fit lever l’ancre pendant le repas et livra son hôte à ses ennemis. Bustamente fut impitoyable : Guerrero, condamné à être fusillé, fut exécuté le 14 février 1831. L’année suivante, une pétition de la garnison de la Vera-Cruz, appuyée par Santa-Anna, fut présentée à Bustamente pour lui demander le renvoi de son ministère. Le président, qui ne voulait rien accorder à l’intimidation, fit marcher contre les pétitionnaires un corps de troupes de 3,000 hommes, commandés par le général Calderon. Ce général battit Santa-Anna à la sanglante affaire de Tolomé, le 3 mars ; mais la faim, la soif, la fièvre jaune décimèrent à la Vera-Cruz les troupes du gouvernement. L’insurrection contre Bustamente fit alors d’immenses progrès ; le général Pedrazza, président de droit, élu en 1828, fut de nouveau redemandé par les insurgés. À cette nouvelle, Bustamente se porta en toute hâte à la rencontre de Santa-Anna ; les deux rivaux furent en présence à Puebla ; une affaire générale

Paraissait inévitable, mais Bustamente céda à influence toute-puissante de l’étoile de Santa-Anna, et donna gain de cause au chef de l’insurrection en sacrifiant son ministère.

En 1833, Santa-Anna étant devenu président obtint du congrès, le 24 juin 1833, un arrêt qui bannissait une trentaine de ses adversaires : Bustamente fut du nombre. Il vint alors en France pour la première fois, et, pendant trois ans, il parcourut l’Europe pour y étudier et admirer les merveilles de la civilisation européenne.

En 1836, la guerre ayant éclaté entre le Mexique et le Texas, Bustamente, fatigué d’un exil de trois ans, repassa l’Atlantique pour aller demander à son pays du service contre le Texas. Il obtint mieux qu’il ne demandait, et fut élu, le 26 janvier 1837, président de la république mexicaine. Le 8 mai suivant, il conclut avec l’Espagne un traité définitif de-paix, et l’ancienne métropole reconnut l’indépendance du Mexique. En 1838, eut lieu l’affaire de San-Juan d’Ûlloa. Bustamente, dans cette circonstance critique, sut rester ferme en présence des forces de la France qu’il avait osé braver. Le traité avec l’amiral Baudin fit cesser les hostilités. Deux ans après, une nouvelle insurrection fomentée par Santa-Anna éclata contre le gouvernement de Bustamente, à l’occasion d’une mesure qui frappait les marchandises, à leur entrée à Mexico, d’un droit de 15 pour 100. On se battit dans cette ville ; une troupe de forcenés pénétra, l’épée à la main, dans le cabinet du président en criant : Que muera Bustamente ! Celui-ci s’avança froidement vers eux, et, entr’ouvrant son uniforme, il leur dit : « Frappez, si vous l’osez, le premier magistrat de la république ! » Cette intrépidité lui sauva la vie, et les factieux se retirèrent sans oser accomplir leur projet. Le gouvernement finit par retirer l’impôt de 15 pour 100, et Bustamente continua l’exercice de ses fonctions présidentielles, qui devaient expirer l’année suivante ; mais d autres événements le renversèrent avant le temps prescrit par la loi. Une nouvelle révolution, dont Santa-Anna était encore le chef, vint changer la face des choses, et le général obtint les pouvoirs nécessaires pour remanier la constitution. Alors Bustamente, fatigué de lutter contre des obstacles sans cesse renaissants, désespérant de la chose publique, remit entre les mains du congrès son pouvoir, qui ne lui donnait plus d’action pour le bien de son pays, et s’en vint de nouveau chercher en Europe le calme et la tranquillité de la vie privée. Depuis cette époque, Bustamente, de retour au Mexique, reparut sur la scène politique, mais il se retira ensuite définitivement à San-Miguel de Allende, dans l’État de Queretaro, où il mourut au commencement de 1853, sous la présidence du général Arista,

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BUSTAMENTE DB LA CAMARA (Jean),

médecin et naturaliste espagnol, né à Alcala de Henarès, florissait au commencement du xvie siècle. Il fut professeur de médecine et de philosophie dans sa ville natale, et s’adonna surtout à l’étude de l’histoire naturelle. On a de lui un ouvrage intitulé ; De Beptilibus vere animantibus sacrœ Scriptural, etc. (Alcala, 1595, 2 vol. in-4o), dont Bochart a parlé avec éloge dans son Hierozoicon.

BustaMIte s. f. (bu-sta-mi-te — de Bastamante, nom d’homme). Miner. Silicate naturel de chaux et de manganèse dont la composition a été déterminée par M. Dumas : La BustaMIte se trouve au Mexique en masses radiées d’un gris verdâtre ou rosâtre.

buste s. m. (bu-ste. — L’espagnol et l’italien disent busto ; c’est probablement à cette dernière langue que le français a emfirunté le mot buste ; mais d’où l’italien tient-il ui-même ce terme ? Il est impossible d’en trouver l’origine en latin ; il faut donc s’adresser aux langues germaniques, qui nous donnent le mot èrust dans le sens de poitrine, et, par extension, de buste. En passant dans les bouches italiennes, le mot brust, assez dur à prononcer, aura fini par perdre IV, et par devenir bust, et, avec la terminaison obligée en i ou en o, busto. Nous trouvons en ancien haut allemand brusti, dans le sens de poitrine ; en. allemand brust et brustbild, littéralement poitrine-image, portrait en buste ; en anglais, breast ; en islandais, briost ; en danois, bryst ; en suédois, brcest ; en hollandais, borst, etc. Avant que le mot buste nous eût été transmis par le canal de l’italien, le brust germanique avait déjà tenté de s’introduire (directement dans notre langue, comme le prouve notre ancien mot brus, poitrine ; la langue d’oc disait bruts ; l& nom vulgaire du sternum est encore aujourd’hui bréchet, qui très-probablement doit dériver du vieux mot irai). Partie supérieure du corps humain, depuis la poitrine : Il avait une large poitrine, un buste carré, mais les parties inférieures de son corps étaient grêles, quoique nerveuses. (Balz.) Son buste paraissait fléchir sous le poids de sa tête inclinée. (Balz.) Le buste était trop court et les jambes trop longues, défaut commun chez les plus belles statues de l’art grec. (E. About.) En s’approchant, on s’aperçoit que les visages manquent à ces hommes, que les bustes sont absents de ces cuirasses. (Th. Gaut.)

— Poét. Cuirasse, partie de l’armure qui couvrait la poitrine :

Ils ne se cachent pas sous ces bustes d’acier, Des anciens chevaliers ornement honorable.

VOLTAIBE.

— Beaux-arts. Portrait en buste, Portrait qui ne reproduit que la partie supérieure du corps : Dans uhe assemblée qui se tenait chez madame la duchesse du Maine, chacun était convenu de tracer soi-même son portrait avec sincérité. Mademoiselle de Launay s’en acquitta à son tour avec beaucoup d’esprit. M. de Malezieux lui ayant fait observer avec une sorte de malignité qu’elle avait passé sous silence tout engagement de cœur : « Ah ! repliqua-t-elle avec beaucoup de finesse, je ne me

SUiS PEINTE ÇU’EN BUSTE. »

— Sculpt. Représentation en ronde bosse du buste humain, le plus souvent les bras non compris, pour des raisons d’harmonie. Un buste de marbre, de bronze. Un buste antique. Un garde-meuble chargé et embarrassé de bustes rores, déjà poudreux et couvert d’ordures. (La Bruy.) Le ministère envoie à la ville de Laon un buste et une statue de Gabrielle d’Estrées. (H. Beyle.) Les artistes anciens ont exécuté des bustes à deux têtes jointes ensemble par l’occiput. (Bachelet.)

C’était un buste creux et plus grand que nature. Le renard, en louant l’effort de la sculpture, « Belle tête, dit-il, mais de cervelle point. • Combien de grands seigneurs soDt bjistes en ce point !

La Fontaine.

— Comm. Boîte désapin dans laquelle se transportait le raisin de Damas.

— Blas. Figure héraldique représentant la partie supérieure du corps humain, sans les avant-bras : Hibon de Frohen : D’argent, à trois bustes de reine de carnation, chevelées de sable, habillées A’azur et couronnées d’or à l’antique.

— Encycl. Blas. Le buste est ordinairement un roi, une reine ou un guerrier, et il est habituellement habillé. Le visage est da couleur carnation, les yeux et les cheveux ont un émail spécial ; souvent l’œil est d’azur et la chevelure d’or. Si le buste comprenait les bras et se prolongeait jusqu’à mi-corps, les personnages seraient dits tssants. Le buste s’emploie en cimier ; il peut être seul ou en nombre dans l’écu, et accompagné de toutes autres pièces ou figures héraldiques. Il charge une pièce honorable ou héraldique, mais n’est jamais chargé, bien qu’il puisse être surmonté ou soutenu. Il est toujours représenté de face.

— Sorcell. Buste magique, Nom sous lequel un industriel désigna un buste qu’il exhiba à Paris, rue de Lancry, en 1825. Ce buste répondait à toutes les questions qu’on lui adressait’ ; l’illusion était complète : la voix sortait de la bouche, seulement les lèvres ne rerouaient pas ; voici comment s’opérait le miracle : le buste était placé dans une salle entourée d’un couloir habilement dissimulé ;

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