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tombé de cheval et s’était cassé la jambe. Le lendemain seulement, dans l’après-midi, Booth fut en état de continuer sa route. Sur les indications du docteur Mudd, condamné plus tard comme ayant trempé dans le complot, les deux hommes s’éloignèrent ; mais un retard de quelques heures avait mis Booth dans l’impossibilité de rejoindre des amis sur lesquels il avait compté. Booth et son compagnon s’étaient réfugiés dans les marais de Mary’s County (Maryland), et ils avaient trouvé un asile dans la ferme d’un nommé Garrett, située près de Port-Royal. Ils étaient cachés depuis deux jours lorsqu’ils y furent découverts dans une grange où ils s’étaient enfermés : c’était pendant la nuit. On les somma de se rendre, Harold voulut obtempérer à la sommation, mais Booth l’accusa de lâcheté. Cependant il le laissa sortir et se livrer aux cavaliers. Le Courrier des États-Unis a donné les détails dramatiques qui suivent sur la mort de Booth :

« .....Le colonel Gonger, se glissant derrière la grange, tira quelques pailles à travers une fente, les alluma et les rejeta à l’intérieur. La paille était sèche ; elle s’enflamma en un instant : on put voir, par les ais disjoints, la grange s’illuminer et s’emplir de fumée. Les plus noirs recoins s’éclairèrent de l’aire aux solives ; des teintes rouges et violettes dessinaient dans les angles, derrière les meules et les gerbes, les charrues, les herses, les moulins à sucre, et faisaient briller les grains battus comme des pierres fines. La flamme courait le long des poutres, s’enroulait autour des colonnes, léchait les parois de bois et s’accrochait aux arêtes des madriers. C’était une atmosphère ardente, au milieu de laquelle se dessinait une silhouette sinistre, celle d’un homme qui, séparé par un rideau de feu de tout ce qui l’entourait dans la nuit, était en pleine vue, tandis que son propre regard ne dépassait pas le cercle dans lequel il était enfermé. Il était debout, appuyé sur une béquille. Il ressemblait, dit M. Conger, à son frère Edwin, le grand tragique, à ce point qu’on a cru un instant à une illusion. Par un mouvement rapide, Wilkes laissa tomber sa béquille et sa carabine, et, se traînant sur ses mains, rampa jusqu’à l’endroit où avait commencé le feu, pour surprendre celui qui l’avait allumé et le tuer. Ses yeux lançaient des éclairs et resplendissaient d’une terrible beauté ; ses dents serrées brillaient dans sa bouche entr’ouverte ; sa figure était empreinte d’un calme diabolique, où se pressentait l’explosion de la folie. Mais ses yeux cherchaient en vain une issue ; l’incendie l’aveuglait. Il se releva, et, avec le sang-froid d’un vétéran au milieu de tous les feux de la bataille, il marcha droit à la porte, le revolver au poing, résolu à vendre chèrement sa vie. Ce fut à ce moment qu’un coup de feu l’abattit. « Il s’est tué ! » dit le colonel Baker. Non ; c’était le sergent Corbett, qui avait vu ses amis menacés, et qui avait détourné la mort en tuant le meurtrier. Quand tout fut fini, le cadavre de Booth fut cousu dans une couverture militaire. Un vieux nègre du voisinage était possesseur d’un cheval. On le prit. Ce cheval semblait fait exprès pour une œuvre ténébreuse. Ses hanches, ses côtes perçaient la peau ; son poil bourru ressemblait à la toison de son maître. Il marchait l’amble avec une désinvolture bizarre, et mesurait ses pas avec une lenteur que les plus violents encouragements ne réussissaient pas à hâter. La charrette à laquelle on l’attela n’était pas moins misérable. C’est sur cet équipage que fut chargé le cadavre, et le convoi sinistre se mit en route au moment où le crépuscule commençait à blanchir le ciel. Pour compléter le tableau, Harold, ce bas comparse du grand drame, marchait gémissant, implorant et s’excusant lâchement, au bout d’une corde qui tenait, d’une part à son cou, et de l’autre à la selle d’un cavalier. Quel tableau ! Ce vieux nègre, ce cheval squelette, cette voiture, et ce pendu qui marche au milieu d’une escorte silencieuse et de la nature encore endormie ! En route, le sang, arrêté jusque-là au bord de la plaie, coula abondamment et marqua le chemin d’une trace rouge. L’essieu et les planches de la voiture en étaient inondés. À un moment, le nègre s’en emplit les mains. Il poussa un rugissement d’horreur, « Essuyez-moi cela, criait-il ; essuyez... c’est le sang d’un maudit, je vais mourir... Pour des milliers de dollars je ne voudrais pas de cette tache... » Et le pauvre homme pleurait.

« Enfin, comme pour ajouter un frisson à cette lamentable histoire, on raconte que le cadavre a disparu... Où ? comment ? Allez le demander aux vents du ciel, aux entrailles de la terre, ou aux abîmes des flots. Un homme seul pourrait nous le dire. C’est le colonel Lafayette C. Baker, l’agent secret du département de la guerre. Ce qu’il y a de certain, c’est que, déposé à bord d’un monitor, sur le Potomac, puis débarqué à l’arsenal maritime, il y est resté jusqu’au jeudi soir 27 avril. Le lendemain, il n’y était plus. Que s’est-il passé dans la nuit ?... Voici ce que l’on a raconté : À minuit, un barque sans fanal, montée de deux hommes, était partie sans bruit de l’arsenal. Les hommes ramèrent silencieusement jusqu’à ce que la dernière étincelle du village et le dernier bruit des avirons eût disparu dans l’immensité de l’ombre et du silence. Depuis, on ne les a plus revus. On sait qu’avant de partir on leur avait fait jurer le secret. Il y avait dans la barque une caisse de bois grossier de 6 pieds de long et de 18 pouces de large. Qui pourra jamais dire ce qu elle est devenue ? Le meurtrier n’est pas seulement mort, il n’est plus rien, pas même une pincée de cendre ; il est annihilé, et pas un être au monde, pas même sa mère, ne saura où verser une larme pour épancher sa douleur. Et si, un jour, les flots rejetaient les dépouilles du meurtrier et qu’une main amie voulût leur donner une tombe, on pourrait y graver les derniers mots qu’il a prononcés quand on voulait le secourir encore : «Useless ! useless ! (Inutile ! inutile ! ) » Car le crime qu’il a commis et qui avait pour but le maintien de l’esclavage n’a servi qu’à précipiter la ruine de cette institution odieuse. »

La mort de Lincoln n’a pas désorganisé le gouvernement de Washington ; elle n’a pas retardé d’une heure la marche ni les derniers triomphes de l’armée fédérale. Investi par la constitution de l’autorité présidentielle, le vice-président de la république, M. Johnson, a pris immédiatement d’une main ferme la direction des affaires. Cités devant un conseil de guerre siégeant à Washington, les complices connus de Booth ont été condamnés, savoir : Payne, auteur de l’attentat contre M. Seward, Harold, Atzeroth et Mme  Surratt à la peine de mort ; le docteur Mudd, Arnold et O’Laughlin à la prison perpétuelle ; Spangler à six ans de prison. Payne, Harold, Atzeroth et Mme  Surratt ont été pendus le 7 juillet 1865. On a publié une Confession de John-Wilkes Booth, assassin du président Abraham Lincoln, traduite de l’anglais, d’après le manuscrit original (Paris, 1865), qui nous paraît être une œuvre de spéculation. Nous ne pensons pas qu’on puisse, en lisant cette prétendue confession, croire un seul instant qu’elle ait un caractère sérieux.

Un des frères de John-Wilkes Booth, portant comme son père le nom de Junius-Brutus, a abordé le théâtre avec succès ; il a donné depuis l’attentat des représentations à Cincinnati ; un autre, Edwin T.-Joseph, était, au moment de l’assassinat du président, engagé au théâtre de Boston ; ce dernier, qui jouit de la faveur du public, a une grande ressemblance avec John-Wilkes. Une de ses sœurs, Rosalie, est mariée à l’acteur John-S. Clarke. Son autre sœur, qui habitait avec sa mère, était venue depuis peu faire sa résidence à New-York ; elle a quitté cette ville dans la matinée du 15 avril.


BOOTHBY, bourg d’Angleterre, comté et à 13 kilom. S. de Lincoln, district de Joussom ; 350 hab. Ruines du château de Somerton, construit en 1305, et où fut enfermé Jean le Bon après la bataille de Poitiers.


BOOTHIA -FELIX, grande presqu’île de l’Amérique du Nord, formant la pointe la plus septentrionale du nouveau continent, baignée par l’océan Glacial arctique et comprise entre 690 30’-72<i lat. N. et 940-980 long. O. Sur la côte N. de cette presqu’île se trouve le détroit de Barrow, sur la côte E. le golfe de Boothia, et sur la côte 0. le détroit de Ross, nom du capitaine anglais qui découvrit cette presqu’île en 1829-1833, et y plaça le pôle magnétique boréal, par 70<> 5’ lat. N. et 990 long. 0-

BOOTHIE s. f. (bo-o-tî— de Booth, n. pr.). Bot. Genre de plantes, de la famille des papavéracées. Syn. de platystémon.

BOOTIE s. t. (bou-tî — de Boot, n. pr.) Bot. Genre de plantes, de la famille des rosacées, réuni aujourd’hui, comme simple

section, au genre potentille. I ! On a donné encore ce nom à une section du genre saponaire, famille des caryopliyllées, et à un genre do la famille des hydrocharidées, comprenant une seule espèce, qui croît au bord des eaux, dans le royaume d’Ava.

B00TLE-CUM-L1NACRE, commune d’Angleterre, comté de Lancastre, district de

Walton, à 5 kil. N. de Liverpool, à 331 kil. de Londres ; 2,592 hab. Bains fréquentés.

BOOZ, personnage biblique célèbre, épousa Ruth, femme moabite, sa parente par alliance, en eut un fils, Obed, père d’Isaï, de qui devait naître le roi David, souche du Sauveur. V. Ruth.

liooi et Ruth, sujet de tableau traité par différents maîtres. Y. Ruth..

BOPAL. V. BhOpal.

BOPP (Franz), célèbre philologue allemand, né à Mayence en 1791. Envoyé à l’université d’Aschaffenburg, il y reçut les conseils et les encouragements d’un disciple de Schelling, le professeur Windischmann, qui préparait déjà son grand travail sur la littérature orientale : la Base de la philosophie dans l’Orient. Grâce à une faible subvention accordée par le roi de Bavière, M. Bopp put faire un voyage et un assez long séjour à Paris, à Londres et àGœt-tingue, se livrant sans relâche à l’étude des langues de l’Indoustan, et liant connaissance avec les philologues Chezy, S. de Sacy et Aug. G. Schlegel. À son retour en Allemagne, il fut chargé de l’enseignement de la langue sanscrite à l’université de Berlin. Les travaux de M. Bopp, qui est membre associé de l’Institut de France, ont inauguré une ère nouvelle dans les études de linguistique. Ses écrits ont notablement contribué à la connaissance et à l’intelligence de la langue sanscrite, et ses traductions de divers livres classiques de l’Inde ont servi dans une large proportion à

BOQU

la vulgarisation de l’ancienne littérature indoue : poésie, morale et philosophie. La grammaire de la langue sanscrite lui a inspiré plusieurs ouvrages, qui peuvent être qualifiés d’originaux ; nous citerons entre autres : lç Système de la conjugaison du sanscrit, comparé avec celui des langues grecque, latine, persane et germanique, etc. (1816) ; Système complet de la langue sanscrite (1827) ; Grammaiica critica lingues sanscritœ (1829-1832) ; Abrégé de la grammaire critique de la langue sanscrite (1834 et 1845). Il a compilé sur le texte des Vedas un vocabulaire : Glossarium sanscritum, in quo omnes radices et vocabula usitatissima explicantur, etcum vocabulis grœcis, latinis, gerrnanicis, lilhuanicis, slavicis, celticis, comparantur (nouv. édit. 1840). Il faut rapprocher de ce travail lexicographique le grand ouvrage de M. Bopp : Grammaire comparée des langues sanscrite, zende, grecque, latine, lithuanienne, slaoe ancienne, gothique et allemande (2" édit. refondue, 1857}, traduite en français par M. Michel Bréal (1866, in-8o). De l’exposition et de la critique des formes grammaticales des langues indo-germaniques il a déduit avec une sagacité surprenante les rapports généraux et les principes communs à leur formation et a leurs modes." C’est en se plaçant au même point de vue d’analyse et de synthèse analogique que l’illustre philologue a composé : les Langues celtiques (1839) ; les Rapports des langues malaiso-polynésiques avec les langues indo-germaniques (1841) ; et les Rameaux caucasiens du système des langues indo-germaniques, etc. (1847).

BOPPART (anciennement Baudobriga ou Bontobrice), ville de Prusse, prov. du Rhin, régence et à 13 kilom. S. de Coblentz, sur la rive gauche du Rhin ; 4,125 hab. Fabrication de coton et tabac ; commerce actif et navigation. Boppart avait autrefois le titre de ville libre impériale.

BOPYRE s. m. (bo-pi-re-du grec bous, bœuf ; pur, feu). Crust. Genre de crustacés isopodes, formé aux dépens des monocles, et comprenant deux espèces, qui vivent en parasites sur le corps d’autres crustacés : Nos pécheurs prennent souvent les bopyres pour de petites soles. (P. Gervais).

bopyre, ÉE adj. (bo-pi-ré— rad. bopyre). Crust. Qui ressemble à un bopyre.

— s. m. pi. Famille de crustacés isopodes, comprenant le seul genre bopyre.

BOQUEIRAO, montagne de la province de Ceara ; coupée perpendiculairement par le Rio-Saigado. Les eaux de la rivière y passent sans éprouver aucune différence de niveau ; mais, dans les grandes crues, elles s’amoncellent en amont, de manière à former un lac temporaire de plusieurs lieues de circonférence. Dans l’énorme entaille de l’est, il y a une caverne qui sert de repaire à des myriades de chauves-souris, lesquelles se dispersent le soir dans les contrées voisines.

BOQuerel s. m. (bo-ke-rèl). Ornith. Nom vulgaire du moineau friquet.

boquet s. m. (bo-kè). Techn. et Hortic. Sorte de pelle creuse, à l’usage des jardiniers et des sauniers.

boqueteau s. m. (bo-ke-to — dimin. de bosquet ; on disait autrefois boquetel et bosquetel). Eaux et for. Petit bouquet de bois : Le renard devance le pipeur dans les boqueteaux où l’on prend les grives et les bécasses au lacet. (Buff.) Le département renferme onze forêts d’une assez grande étendue ; le reste des bois ne se compose que de boqueteaux. (A. Hugo.) ’

boquette s. f. (bo-kè-te). Techn. Sorte de pince, à l’usage du coffretier.

BOQUETTIER s. m. (bo-kè-tié). Bot. Nom vulgaire du pommier sauvage.

BOQUILE s. f. (bo-ki-le). Bot. Genre de plantes de la famille des lardizabalées, créé aux dépens du genre lardizabal, et comprenant une seule espèce, qui est un sous-arbrisseau du Chili et du Pérou, n Selon d’autres botanistes, division de la famille des ménispermées.

BOQUILLON s. m. (bo-ki-llon, Il mil. — rad. bosquet, qui a d’abord donné bosquilton). Bûcheron :

Et boquillons de perdre leurs outils, Et de crier pour se les faire rendre.

La Fontaine.

Il Ce mot était déjà vieux du temps de La Fontaine.

BOQUILLON (Nicolas), littérateur et publiciste français, né à Rethel en 1795. Il fonda à Nancy, vers 1817, l’Abeille de la Moselle, écrivit dans d’autres feuilles libérales, se fit plus-tard une spécialité des comptes rendus des expositions du l’industrie, et devint bibliothécaire du Conservatoire des arts et métiers. On lui doit aussi un Dictionnaire biographique (1825, 3 vol. in-12) ; un Dictionnaire des inventions et découvertes (1826, in-12). Outre ces deux principaux ouvrages, M. Boquillon a publié des brochures, dont l’une a pour titre Un jésuite par jour (1825), et diverses traductions d’ouvrages anglais, tels que : Discours sur le but, tes avantages et les plaisirs de la science (1827) ; Traité de la mécanique pratique (1828) ; Traité de pneumatique (1828), etc.

BOQUIN ou BOCQUIN (Pierre), théologien et controversiste protestant, né au commen BORA

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cernent du xvie siècle, mort à Lausanne en 1582. Il prit en 1539 le grade de docteur dans l’université de Bourges, qui comptait parmi ses professeurs plusieurs partisans de la Réforme. Jusque-là, il avait appartenu à l’ordre des carmes, et même il était prieur d’un couvent ; mais son esprit s’ouvrit insensiblement aux idées nouvelles, qui d’Allemagne avaient pénétré en France. Il quitta donc î’habit religieux et partit pour la Suisse vers l’année 1541. Il passa par Bàle, sans vouloir s’y arrêter longtemps. Son désir était d’aller en Poméranie, où l’attendait un de ses amis ; mais il voulut voir Luther et Mélanchthon, déjà célèbres dans l’Europe entière. Mélanchthon le dissuada de poursuivre son voyage ; Sur son conseil, il revint à Strasbourg, où il fut nommé professeur de théologie ; puis le désir de revoir sa patrie s’empara de lui. Il retourna à Bourges et y donna des leçons publiques de grammaire hébraïque et d’exégèse, qui furent très-suivies. La reine de Navarre le protégea et lui accorda une pension. Néanmoins, menacé par ses ennemis, il dut s’enfuir. Il se rendit à Strasbourg, où il fut nommé prédicateur de l’Église française. Deux ans après, (1557), une chaire de théologie, vacante à Heidelberg, lui fut donnée. Les luthériens et les réformés étaient divisés à propos de l’eucharistie. L’électeur Othon Henri, voulant mettre un terme à ce dissentiment qui avait amené une guerre violente, rédigea une profession de foi dans le but de réconcilier les deux partis ; mais son espoir fut déçu : Boquin, le premier, refusa d’y souscrire et fut immédiatement chassé de sa chaire. Il devint dans la suite professeur à Lausanne, où il mourut subitement. Boquin a composé, entre autres ouvrages : De necessitate et usu sacrarum litterarum, ouvrage dédié à la reine de Navarre ; Defensio ad calumnias doctoris cujusdam Avii (1558, in-4") ; Exegesis divinœ atque humanœ koinconias (Heidelberg, 1561, in-8o) ; De una et ea perpétua totius Christi pressentia in sua Ecclesia peregre agente thesium sectiones XX V (Heidelberg, 1565, in-4o) ; Adserlio veteris ac veri chrislianismi adversus novum et fictum jesuitismum. On est indécis sur la.date et le lieu d’impression de cet ouvrage. Du Pin dit : Lyon, 1576 ; Bayle, Heidelberg, 1579.

BOR, fils de Boure, époux de Belsta et père des trois plus anciens dieux Scandinaves : Odin, Vile et Vé.

BOR (Pierre-Chrétien), historien hollandais, né à Utrecht en 1559, mort à Harlem en 1635. Il s’occupa toute sa vie d’étudier et d’écrire l’histoire de son pays, et les états d’Utrecht invitèrent tous les Hollandais à lui fournir tous les renseignements, toutes les pièces originales qui pourraient lui être utiles. Ses principaux ouvrages, écrits en hollandais, sont : Histoire des Pays-Bas (i6ïl, 8 vol. in-fol.), enrichis de gravures ; Origine et histoire des guerres des Pays-Bas (1679,4 vol. in-fol.) ; deux tragédies dont le succès fut médiocre, etc.

BORA, B011RA ou 1)0 H HEM (Catherine de), femme de Luther, née à Loeben le 29 janvier 1499, morte à Torgau en 1532. Catherine dé Bora était fille d’un gentilhomme allemand, qui la mit toute jeune encore au couvent de Nimpkchen. Le bruit que faisaient alors dans toute l’Allemagne les querelles religieuses, franchissant même les murs des maisons saintes et cloîtrées, parvint jusqu’à notre jeune fille ; elle eut la curiosité de lire les livres de Luther. Naturellement romanesque, Catherine de Bora s’enflamma à cette lecture, et, un beau matin, c’était en 1523, elle s’évada avec huit de ses compagnes, Cette évasion avait été facilitée par un sénateur nommé Leonhard Kopp, qui fit conduire les fugitives à Torgau, puis à Wittemberg. On sut plus tard, par une lettre de Luther à Kopp, que le réformateur avait dirigé toute cette affaire et en avait assumé sur lui toute la responsabilité. Luther engagea les parents à reprendre les jeunes filles et, sur leur refus, s’occupa de les marier. Catherine, en attendant un époux, se réfugia chez le bourgmestre de Reichenbach. Agée de vingt-quatre ans et fort belle, elle aima d’abord un jeune savant de Nuremberg.nommé Jérôme Baumgartner, auquel

Luther lui-même écrivit un jour : « Si tu veux obtenir la Catherine de Bora, hâte-toi, avant qu’on la donne à un autre qui l’a sous la main ; cependant, elle n’a«pas encore triomphé de son amour pour toi, je me réjouirais fort de vous voir unis. » Personne ne songeait au mariage du réformateur. Pourtant, dès le mois de mai 1524, il écrivit h des amis : « J’aime fort ces mariages que vous faites, de prêtres, de moines et de nonnes, j’aime cet appel des maris contre l’évêque de Satan... » Enfin, le 13 juin 1525, il épousa Catherine et l’annonça en ces termes : < Je viens d’épouser une nonne. » Son choix n’avait pas été fait sans hésitation, car il avoua plus tard qu’il avait songé à une nommée Ave Schonfeldin, depuis épouse du médecin prussien Basilius, parce qu’il avait soupçonné Catherine d’être fière et hautaine. Luther, quoique vieux, fut aimé de sa jeune femme, et lui-même l’aima tendrement. Voici comment il peint son bonheur dans une lettre écrite à Stiefel pendant l’année qui suivit son mariage : « Catherine, ma chère côte, te salue ; elle se porte fort bien, grâce à Dieu ; douce pour moi, obéissante et facile en toutes choses au delà de mes espé-’ rauces. Je ne voudrais pas changer ma pauvreté pour la richesse de Crésus. • Il écrivait à sa femme vers lo même temps : « Tu as un