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avec une raison lumineuse et une passion éloquente, qu’il l’a gagnée presque immédiatement. Personne ne saurait lui contester cet honneur. Mais il semble que la rapidité même du succès diminue son mérite ; il semble qu’il eut ce bonheur tout fortuit de formuler et rie signer de son nom l’arrêt prononcé par l’opinion publique de l’Europe contre les institutions judiciaires régnantes. Est-ce là l’idée que nous devons nous faire ? Son livre n’a-t-il eu qu’une puissance de négation, de destruction, de révolution ? Doit-on le considérer comme un pamphlet, c’est-a-dire comme un acte, non comme une œuvre ? Nous disons : c’est une œuvre, dans toute l’acception du mot ; Car Beccaria ne s’est pas borné a.abattre le vieil édifice d’une législation devenue odieuse, il a creusé les fondements de l’édifice nouveau, il en afaçonné les matériaux, il en a tracé le plan. Nés des circonstances, les pamphlets vieillissent et meurent rapidement. Poiulaire a sa naissance, comme un pamphlet, e Traité des délits et des peines est un des livres du xviuc siècle dont on peut encore aujourd’hui tirer des leçons. Il ne faut pas oublier que Beccaria est le premier publiciste qui ait mis en doute la légitimité de la peine de mort ; son nom reste attaché à l’idée de la suppression de l’échafaud et du bourreau. Quelles que soient les objections que l’on peut faire à cette idée, on doit reconnaître ce qu’il y avait de généreuse audace et de puissante originalité a venir proclamer en face de l’histoire, qui montrait la peine de mort appliquée partout et en tout temps, en face détoutes les législations qui la maintenaient avec une rigueur croissante, en face des philosophes qui s efforçaient de la justifier, que cette peine excédait le droit (lu législateur et du juge, et qu’elle n’était pas nécessaire ; en un mot, à venir nier, au nom du cceur humain, cette source des grandes pensées, selon Vauvenargues, le passé, le présent, et jusqu’à la froide raison de ceux qui paraissaient représenter l’avenir.

Après cela, il est vrai de dire que, pour les grandes ligues, pour les principes fondamentaux, la philosophie sociale du xviiiiî siècle ne doit rien à Beccaria-, il suit, comme il le dit lui-même, la trace des philosophes français ; il ne tente pas d’ouvrir a. la pensée de nouvelles voies ; il reste sur le terrain des prémisses posées par les maîtres. Il accepte, sans le discuter, le Contrat social de Rousseau pour point de départ ; il suppose, comme Rousseau (et par la il se tient dans un courant d’idées où Rousseau et Helvétius sedonnentlamain), que ce contrat social, fondement de tous les liens sociaux, dérive du seul besoin, du seul intérêt. Comme. Voltaire, il voit dans les institutions religieuses de l’humanité le produit de la politique des premiers législateurs, l’œuvre primitivement bienfaisante d’hommes hardis « qui osèrent tromper leurs semblables pour les servir, et qui traînèrent l’ignorance craintive au pied des autels. »

Outre le Traité des délits et des-peines, Beccaria a laissé :

Du Désordre des monnaies dans l’État de Milan, et des moyens d’y remédier (1702) ;

Recherches sur la nature du style, imprimées d’abord dans le journal le Café (1765). Dans cet ouvrage, qui a été traduit en français par l’abbé Morellet(1771), on trouve des réflexions ingénieuses sur la formation des langues, que l’auteur rapporte a deux principes, l’expression du plaisir et de la douleur, et l’imitation des objets ; sur la distinction qu’il en tire, de deux espèces de termes, les uns représentant des objets physiques, les autres peignant des sentiments, et par suite exprimant des idées morales ; sur les effets des contrastes et sur l’origine des sentiments du ridicule ; sur la préférence qu’il faut donner, en matière d’épithètes, à celles qui se rapportent à la forme et au mouvement ; sur l’emploi des termes génénéraux et des termes particuliers, emploi qui doit dépendre de l’intensité et de l’étendue des sensations qu’on veut exciter ; sur celui des particules, » ces ternies de grammaire qui ne représentent ni des affections, ni des sensations, et dont l’office est de manifester extérieurement les liens de l’association des idées ;» sur le rôle que joue l’association des idées, comme source des figures et comme principe fondamental des règles du style ; sur le rapport des idées accessoires aux idées principales dans les différentes espèces de style : style concis, style grave, style diffus, style simple, style sublime. Le passage suivant, sur les métaphores, peut donner une idée de la portée philosophique du livre :

« Les objets ayant beaucoup de côtés par lesquels ils se ressemblent, l’expression d un rapport commun entre deux objets peut servir à les désigner l’un et l’autre, leurs idées peuvent s’associer facilement dans l’esprit et se réveiller mutuellement : délaies métaphores... La métaphore sera bonne, naturelle, quand le rapport de similitude sur lequel elle est établie sera tel, que son impression surpassera et même écartera l’impression que peuvent faire les autres rapports par lesquels les deux objets diffèrent... Plus une nation est sauvage, plus ses métaphores sont fortes et hardies, parce qu’elle voit mieux les similitudes que les diflérences des objets ; par la raison contraire, les métaphores d’une nation civilisée et polie sont plus naturelles, plus exactes, mais en même temps plus faibles. Le sort ordinaire des métaphores, lorsqu’elles deviennentcommunes et que le peuple les emploie, est de perdre

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leur qualité de métaphores, et de devenir l’expression propre de l’objet qu’elles représentent. La cause de ce phénomène est l’association constante de l’expression métaphorique avec l’idée de l’objet. C’est encore à cette cause qu’il faut attribuer les changements qu’éprouve le style par le seul laps du temps. L’impressien qu’il fait sur l’esprit n’est plus la même, et ce qui était fort et sublime pour le siècle qui nous a précédés, nous paraît quelquefois faible et languissant, parce que Ce qui exprimait le rapport de deux idées n’en exprime plus qu’une seule pour nous. »

Discours sur le commerce et l’administration publique, traduit de l’italien par Antoine Comparet (1769). C’est le discours d’introduction au cours d’économie politique professé par Beccaria à Milan. Nous remarquons que l’auteur s’y montre également éloigné et de la théorie du libre échange, et du préjugé mercantiliste qui fait consister la richesse d’un pays dans la quantité d’argent que possède ce pays. Il nous apprend que l’on anime l’industrie des manufactures en allégeant les droits d’entrée des matières premières et les droits de sortie pour celles gui ont été travaillées dans le pays, et en chargeant l’entrée des marchandises étrangères et là soi-tie des matières premières non travaillées ; que le grand art de l’économie politique se réduit à procurer la plus grande quantité d’actions ou de négociations entre les individusd’un peuple, ce qui constitue sa vraie et principale richesse bien plus que la quantité de ce métal précieux, qui n’est qu’un signe représentatif, qui’court toujours là, où l’appellent l’industrie et le travail, et qui s’éloigne de tous les pays où régnent la paresse et l’inertie, malgré les efforts que 1 on fait pour l’y retenir.

Jtapport sur un projet d’uniformité des poids et mesures (l7Si). Beccaria y propose de substituer aux mesures vulgaires un système de métrologie qui soit, d’une part, lié aux mesures célestes (legato colle misure celesti), de l’autre, mis en harmonie avec la numération décimale. On sait que la Révolution française a réalisé cette belle idée du publiciste italien.

Beccaria cl le Droil pénal (ESSAI SUR), par

Césiir Cantù. Cet ouvrage du savant historien milanais a paru en italien à Florence, en 1862. Dans cette longue et complète monographie, Cantù examine d’abord’l’ancien état de la législation pénale avant-Beccaria, les prisons, les peines, les conditions de l’Italie et spécialement du Milanais à cette époque. Examinant ensuite la torture dans l’antiquité et depuis l’ère chrétienne, Cantù cite les textes les plus importants des Romains sur le droit pénal et la torture, et mentionne le livre le plus ancien qui ait combattu l’application de cette peine : c’est l’ouvrage de Martin Bernard, qui remonte aux premiers temps du christianisme : De Tortura ex foris christianorum proscribenda ; il cite un jurisconsulte, Grevius, qui, avant Bec ’ caria, en démontra l’iniquité. Les auteurs cités dans cet ouvrage sont innombrables ; il n’est pas uncrim’mahste un peu distingué qui n’y soit mis en lumière. Cantù fait ensuite l’histoire du livre Des délits et des peines, constate la sensation immense qu’il produisit, expose ses doctrines, celles des encyclopédistes, le pacte social, et.le système qui place, dans le droit qu’a la société de se détendre, le fondement du droit de punir et la mesure des peines ; il rend compte des discussions entre les admirateurs de Beccaria et ses adversaires ; puis il suit le grand philosophe dans son voyage à Paris, et, étudiant cette puissante personnalité sous tous ses aspects, il développe ses sentiments sur la famille et sur la propriété, ses idées économiques, son caractère et sa fin. Passant de la théorie à la pratique, il expose les réformes qui se sont accomplies sous t’influence de ce livre, et, avant d’aborder les théories et "les applications modernes des doctrines du droit criminel, il apprécie avec une profonde sagacité la valeur juridique et philosophique de l’œuvre de Beccaria.

Dans ces appréciations si délicates sur le droit pénal, Cantù s’inspirant, comme dans ses doctrines historiques, des principes les plus purs, repousse les théories de Beccaria fondées sur le système de l’origine de la société, telle que la concevaient les philosophes de cette époque. Il reproche à Beccaria de s’opposer à l’interprétation de la loi, et énumère les cas où cette interprétation peut être utile et nécessaire. Tout en notant les erreurs économiques de Beccaria, il détermine sa véri

— table part dans la réforme de la jurisprudence criminelle, et il conclut que, si Beccaria n’a pas été tout à fait le premier à demander cette réforme, il a du moins eu la gloire de l’accomplir à lui seul. En un mot, Cantù admire et discute tout à la fois ; mais il se garde bien de faire un dieu de son héros.

BECCARUZZl (Francesco), peintre de l’école vénitienne, né à Conégliano, florissait do 1527 à 1540. Il eut pour maître le Pordenone, dont il se rapproche par le relief qu’il sut donner à ses figures. Ses ouvrages sont très-rares. Le meilleur que l’on connaisse est un Saint François recevant les stigmates (gravé par G. Zuliani), qui était autrefois dans l’église de Conégliano, et que possède aujourd’hui la pinacothèque de Venise.

BECCATELLI (Jean-François), musicographe italien, mort en 1734. Il vécut en Toscane, dans la ville de Prato, où il obtint la place de maître de chapelle, et il occupa ses loisirs à

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composer sur la musique un assez grand nombre d’écrits, qui sont, pour la plupart, restés manuscrits. Parmi ceux qui ont été publiés, on cite : Lettera critico-musica sopra due difficoltà nella faeoltà musica, etc. (Venise, 172G), et, sous le titre de Parère sopra il problema armonicb, une curieuse dissertation sur le moyen d’écrire un morceau pour des instruments accordés de différentes manières, de sorte que chaque partie puisse être jouée à une clef quelconque sans désignation. Cette dissertation a été insérée dans le 33" vol, du Ciornale dé letterati d’Italia.

BECCERA (Gaspard). V. Bkceura.

BECCLES, ville maritime de l’Angleterre, comté de Suffollc, sur la Waveney, que peuvent remonter jusqu’krBeccles les bâtiments de loo tonneaux ; 4,100 hab. Belle église gothique, dont le portail surtout est très-remarquable ; ruines d’une autre église paroissiale, détruite par ordre de la reine Elisabeth.

BECCO POLACGO s. m. (bèk-ko-po-Iak-ko). Mus. Grande cornemuse en usage chez les paysans de quelques contrées italiennes.

BEC-COURBE OU BEC-COURBE S. m. Ornith. Nom vulgaire de l’avocette, oiseau dont le bec est recourue en haut, tt PL Becs-

COURBES.

— Tcchn. Outil de calfat.

BEC-CRESPIN, nom d’une ancienne famille de Normandie, qui s’établit dans cette province vers le xe siècle, et dont le premier membre connu est Gilbert de Brionne, baron de Bec-Chespik. Gilbert fut, vers 1034, un des fondateurs de l’abbaye du Bec. Quelques-uns de ses descendants jouèrent un rôle important dans les affaires du pays- : — Guillaume V ou Bec suivit, en 12B9, saint Louis à la croisade, et fut nommé maréchal de France en 1283 ; — Philippe du Bkc, qui mourut en 1605, se distingua au concile de Trente, et devint successivement évêque de Vannes, de Nantes (1561) et archevêque de Reims (1594). Il laissa des sermons et un règlement pour les pauvres de son diocèse ; — Jean du Bec-Crespin, théologien et polygraphe, né vers 1540, mort en 1610, était neveu du précédent. Il voyagea d’abord en Eirypte, en Palestine et dans le Levant ; puis il prit part aux guerres civiles qui déchiraient alors la France. Ayant été grièvement blessé à Issoire, en 1577, il entra dans les ordres, fut nommé abbé de Mortemar, et, en 1590, avèque de Saint-Malo et conseiller du roi. Il a composé plusieurs ouvrages, parmi lesquels on a conservé : Discours de l’antagonie du chien et du lièvre, ruses et propriétés d’iceux, l’un à bien assaillir, l’autre à se bien défendre (1593, in-8°), volume très-rare et très-curieux ; Histoire du grand Tamerlan, tirée des monuments ara&es’(Lyon ou Bruxelles, 1602, in-8°).

BEC-CROCHE s. m. Ornith. Nom vulgaire du jeune ibis muge et du iiaile. u On dit

aussi DEC-SC1E. || l’I. BECS-CROCHES, BECS sciss.

BEC-CROISÉ s. m. Ornith. Genre d’oiseaux, de l’ordre des passereaux, famille des conirostres, ayant les mandibules du bec croisées obliquement l’une sur l’autre : Le bkc-croisé est l’un des oiseaux dont les couleurs sont les plus sujettes à varier. (Buff.) Le bec-croisé se sert très-adroitement de ses mandibules crochues pour désunir les écailles des cônes du pin. (Dum. de St-Croix.) Il On dit aussi uec-

EN CHOIX. Il PI. BECS-CROISES, BECS EN CROIX,

— Ency cl. Les oiseaux de ce genre sont lous remarquables p : ir un bec très-comprimé, dont lus deux mandibules, arquées daut un sens opposé, se croisent vers les deux tiers de leur longueur. Leurs pieds robustes sont armés d’ongles puissants, élevés et presque triangulaires, inuis peu courbés. Comme conséquence de cette organisation exceptionnelle, les becscroisés ont un genre de vie à part. Ils se tiennent généralement dans les forêts de pins et les plantations d’arbres résineux, et se nourrissent des semences qu’ils Savent extraire de luurs cônes. Ces oiseaux, peu nombre..x en espèces, forment, avec le dur-becet le psittuciu, un petit groupe de gros-becs suspenseur*, dont M.de Lafresnaye a composé sa sou-s-fumille des loxianées, dans la famille des fringillidées. Ils habitent particulièrement les contrées boréales de l’Europe et de l’Amérique. Une espèce, le bec-croisé des pins, vient quelquefois en France, et y reste plus ou moins, suivant l’abondance de nourriture,

BECCUTI (François, surnommé II Cappetta, poëte italien, né à Pérouse en 1509, mort en 1553. Il professa le droil, remplit plusieurs missions politiques importantes, et fut successivement gouverneur de Casa-Castalda, de Sasso-Fenato, de Norcia et de Foligno. Malgré ces graves fonctions, Beocuti avait 1 esprit non-seulement enjoué et original, mais encore porté aux plaisanteries les plus burlesques. Les poésies légères qu’il a publiées, sous le titre de liime( Venise, 1580), sont fort remarquables par le naturel, la vivacité, la grâce piquante du style, et surtout par une pureté qui a valu à Beecuti d’être rangé, par l’Académie de la Crusca, au nombre des auteurs classiques.

BEC-D’ÂNE ou BÉDANE s. m. (bé-dâ-ne). Techn. Poignée de fer servant à ouvrir une serrure. Il Espèce de ciseau ou de coin, fixé nu bout d’un long manche de bois ou d’osier tressé, et qui sert à couper le fer, u Outil de

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fer ou d’acier, dont se servent les charpentiers et les menuisiers pour creuser des mortaises, et qui est dispose do manière que le tranchant forme toujours la partie la plus large, quel que soit le raccourcissement que Tes affûtages puissent lui faire subir, li Outil en bédane, taillé en bédane, Outil qui présente la même disposition que le bédane du menuisier, quelles que soient, d’ailleurs, sa formo et sa matière.

BEC-D’ARGENT s. m. Ornith. Nom vulgaire du tangara pourpré : Le bec-d’arcent est, de tous les tantjaras, celui qui est le plus répandu, dans l’île de Cayenne et à la Guyane. (Buff.) il PL Becs-d’argent.

BEC-D’ASSE s. m. Ornith. Ancien nom de la bécasse, il PL Becs-d’asse. ■>

BEC-DE-CANARD s. m. Entom. Nom vulgaire d’une variété de lingule. il PL Becs-decanard.

bec-de-cane s. m. Chir. Sorte de pincettocjui ressemble au bec d’une cane, et qui sert à l’extraction des balles : Cestuy qui est nommé bec-de-cane, ayant une cavité en son extrémité, large et ronde, dentelée, pour mieux prendre la balle. (A. Paré.) il PL Becs-cecane.

— Techn. Pince plate, munie de dents à l’intérieur, dont les mors sont droits et carrés p : ir le bout, et qui sert à tenir les petits objets que l’on travaille à la forge. Il Rêno mobile, taillé en chanfrein, qui est toujours poussé en dehors par un ressort, et que l’on lait rentrer dans sa cavité en agissant avec le pouce sur un boulon placé en dedans de la porte, il On l’appelle aussi pêne coulant..u Serrure pourvue d’un bec-de-canc, et dont il existe doux espèces principales -. le bec-dccano proprement dit, qui n’a point de clef et ne s’emploie que pour les portes d’intérieur, et la serrure a tour et demi, dont le bec-decane, après avoir été pousse par un ressort, est encore chassé au dehors par un tour de clef : Les vitres étaient sales, le bec-de-cane tournait de lui-même, comme dans tous les en-

 : droits d’où l’on sort encore plus promptement

' qu’on n’y est entré. (Balz.)

| — Hydraul. Base pyramidale que l’on éta I blissait autrefois en aval do la vanne motrice, pour diriger l’eau sur la roue d’une usine.

— — Bot, Nom vulgaire d’une espèce d’alocs. BEC-DE-CANON s. m. Techn. Outil de serrurier servant à dégager le derrière des moulures, et qui est une sorte do bec-de-canc plus grêle de forme, il PL Becs-de-canun.

bec-de-CIGOGNE s. m. Bot. Nom vulgaire d’une espèce de géranium. Il PL Becs-de-cigogne.

bec-de-CIRE s. m. Ornith. Nom’ vulgaire du sénégali rayé, dont le bec est d’un rouge de cire d’Espagne. Il PI. Becs-de-cire.

bec-de-CORBEAU s. m. Chir. Instrument dont la forme ressemble à celle du bec d’uncorbeau, il PL Becs-de-corbeau.

BEC-DE-CORBIN s. m. (de bec, et du lat. coroinus, do corbeau. Forme particulière d’un objet, courbé, crochu et plus ou moins aigu, comme le bec d’un corbeau : Canne, manche de parapluie à bec-de-corbin ou en bec-decorbin. u PL Becs-de-corbin.

— Fam. Nez en bec-à-corbin, Nez recourbé et terminé en pointe : Il avait des yeux bleus, un grand mez en bec-à-cûrbin, qui lui donnaient un air d’autant plus sinistre, que ses yeux étaient un peu trop rapprochés du nez. (Balz.)

— Techn, Ciseau emmanché comme le bédane, dont le fer est recourbé par le bas, comme un bec de corbeau, et que l’on emploie, dans l’arquebuserie et dans d’autres arts industriels, pour nettoyer les mortaise» et sculpter des ornements sur le bois, u Espèce de crochet servant aux chapeliers pour faire voler l’étoffe sur la claie. Il Pièce de fer soudée en saillie, il Vaisseau de cuivre dont le raffineur se sert pour verser le sucre dans les formes.

— Art milit. anc. Sorte de hallebarde, dont le fer était accompagné d’une pointe recourbée, comme un bec de corbeau, il Gentilhomme au bec-de-corbin ou simplem. lec-de-corbin, Garde do la maison du roi qui portait une arme de ce genre, il On disait aussi becquoysel.

— Mar. Instrument pointue courrjéj dont les calfats se servent pour^wTacher. les vnjiJ.los-v

étoupes des couture&<fes navires.

— Manég. Petit morceau de fer que l’on j soude à l’un des fers de derrière, pour empê- ! cher un cheval boiteux de marcher sur l’autre fer de derrière, u Crochet de fer faisant partie de l’arçon.

— Chir. Instrument fait en forme de pincettes ou tenailles, qui sert à tirer des plaies

’ les corps étrangers.

— Hortic. Figure faite en crochet, qui entre j dans le dessin des parterres.

I — Encycl. Les becs-de-corbin étaient desî gentilshommes, officiers de la maison des rois I do France, qui, sous la troisième race, étaient I préposés a la garde du souverain. À l’origine . de la création de cette garde, il y avait cent becs-de-corbin ; plus tard, on en ajouta un cer, tain nombre, bien qu’on ait continué à la dé-I signer sous le nom des cent gentilshommes àbec-de-corbin. Us marchaient deux a deux de-