BEYL
cre dans tous les combats et lui imposa le nom de Yeni-Chéry, nouveaux soldats. C’est de là qu’est venu le nom de janissaires ; et le bonnet de cette milice a conservé la forme de • la manche de Beygtach. y
BEY-KOZ, gros village turc, sur la rive orientale du Bosphore, à 63 kil. N.-E. de Constantinople. Ce village à donné son nom à un des plus beaux golfes du Bosphore, que les anciens appelaient baie d’Amycus. C’est là que le roi des Bébryces fut tué par Pollux, au retour de l’expédition des Argonautes ; c’est là aussi que les flottes anglo-françaises se sont réunies, en 1854, avant d’entrer dans la mer Noire. j
BEYLE (Marie-Henri, plus connu sous le
pseudonyme de Stendhal), écrivain français, [
né à Grenoble en 1783, mort à Paris en 1842.
Son père, fils d’un médecin estimé dans son
pays, était lui-même un avocat distingué, et
avait épousé une demoiselle Gagnon, qui mourut,
jeune encore, alors que son fils était à
peine âgé de sept ans. L’enfant fut confié de
bonne heure aux soins d’un ecclésiastique,
dont il souffrit impatiemment l’autorité, et auquel
il ne pardonna jamais d’avoir volontairement
un jour blessé son jeune amour-propre.
Ce trait suffit à faire présager ce que
devait être plus tard l’extrême susceptibilité
de l’homme, et son aversion profonde pour
toute supériorité. Vers 1795, Henri Beyle suivit
les cours de l’École centrale de Grenoble,
où il se livra avec passion à l’étude des mathématiques,
sans pourtant négliger la littérature,
qui depuis longtemps l’avait attiré ;
car, s’il faut en croire son excellent biographe
et ami, M. Colomb, il avait, dès l’âge de dix
ans, composé de toutes pièces une comédie
en prose. Quand il eut dix-sept ans, il songea
à faire son entrée dans le monde, et vint à Paris. « Il y arriva, dit M. Sainte-Beuve, le
10 novembre 1799, juste le lendemain du
18 brumaire : date mémorable et bien faite
pour donner le cachet à une jeune âme ! »
C’est à partir de ce moment que Beyle commença
ses courses à travers le monde, cette
existence cosmopolite à laquelle il dut l’ample
provision qu’il nous a fournie d’observations
fines et piquantes, souvent profondes, et
quelquefois paradoxales, mais toujours pleines
d’intérêt, d’originalité et d’imprévu. Grâce à
la protection de M. Daru, qui le fit entrer dans
son état-major civil, Beyle suivit le quartier
général en Italie, où ses aptitudes artistiques
devaient trouver leur complet développement.
Bientôt, ennuyé de ne faire partie de l’armée
qu’en amateur, il entra comme maréchal des
logis dans un régiment de dragons, et, un
an après, obtint l’épaulette d’officier. C’est en
qualité d’aide de camp du général Michaud
qu’il prit part aux combats de l’armée française
en Italie ; mais, en même temps, il sut mettre
à profit chacune de ses étapes dans la Lombardie ;
et ses différents passages à travers Milan,
Bergame, Lodi, Brescia, Pavie, furent tous
pour lui l’occasion de faire connaissance avec
quelque chef-d’œuvre littéraire, artistique ou
musical. En 1802, lors de la signature de la
paix d’Amiens, Beyle donna sa démission et
essaya du commerce, en entrant comme commis
dans une maison d’épiceries de Marseille ;
mais il s’aperçut bientôt qu’il n’était pas précisément
né pour ce genre de travail, et il revint
en 1806 à Paris, où M. Daru lui fit obtenir
les fonctions d’intendant des domaines
de l’Empereur à Brunswick. L’année suivante,
il fut nommé adjoint au commissaire des
guerres, et entra an conseil d’État, comme
auditeur, en 1810. Enfin, en 1812, il fut appelé
à l’inspection du mobilier de la couronne, et
donna bientôt sa démission pour suivre l’armée
dans la campagne de Russie, À partir de
1814, il recommença ses pérégrinations, et se
hâta de reprendre le chemin de l’Italie, dont
il avait fait, dès son premier voyage, sa patrie
d’élection. C’est en Lombardie principalement
qu’il passa les premières années de la
Restauration ; mais la police autrichienne,
l’ayant soupçonné d’être affilié aux carbonari,
l’expulsa de Milan en 1821. Revenu à Paris,
où la publication de divers écrits l’avait déjà
fait connaître dans le monde littéraire, il s’acquit
dans les salons la réputation d’un brillant
causeur et d’un homme d’esprit. La part importante
qu’il s’attribua dans la querelle des
romantiques et des classiques acheva de mettre
son nom en évidence, et, en 1830, il dut
aux amis qu’il comptait dans le parti libéral
d’être nommé au consulat de Trieste, puis
bientôt après à celui de Civita-Vecchia, qu’il
occupait encore lorsqu’il mourut subitement,
pendant un congé qu’il était venu passer à
Paris.
Il nous reste à envisager Beyle sous le triple point de vue de critique d’art et de littérature, de romancier et d’homme privé. Ce ne sera pas la partie la moins intéressante de notre tâche. C’est par la musique que Beyle a commencé ses travaux de critique. « On pourrait dire, a écrit M, Mérimée, qu’il a découvert Rossini et la musique italienne. » Il semblerait étrange, en effet, de rappeler aujourd’hui combien de lances a dû rompre l’auteur de la Vie de Haydn et de Mozart, pour soutenir, contre les partisans quand même de la musique française, les beautés immortelles de Sémiramis et du Barbier de Séville. Les vérités qu’il s’efforçait de faire reconnaître, en 1818, nous semblent depuis longtemps des lieux communs, et on s’imaginerait difficilement tout le courage qu’il fallait alors pour proclamer la supériorité d’une œuvre étrangère sur une œuvre française ; mais Beyle avait, de bonne heure, secoué le joug de la tradition et des idées reçues ; il s’était pénétré de l’axiome favori de Michel-Ange : Chi va dietro ad alcuno non puo mai passare inanzi, et il n’a cessé, pendant toute sa vie, de battre en brèche, un peu par le raisonnement, beaucoup par le ridicule, qu’il craignait tant pour lui, et dont il se servait si bien contre les autres, les routiniers en tous genres qui s’attardent dans les chemins battus et les ornières du convenu. Sans être musicien, dit M. Mérimée dans ses Notes et souvenirs sur son ami, Beyle avait de la mélodie un sentiment très-vif1, cultivé et perfectionné par une certaine érudition qu’il devait a ses voyages en Italie et en Allemagne. Il me semble qu’il aimait et recherchait surtout dans la musique les effets dramatiques, ou plutôt, qu’en analysant ses impressions personnelles, il les expliquait par la langue dramatique, la seule qu’il connût ou qu’il crût intelligible à ses lecteurs. » En peinture et en sculpture, Beyle avait la même préférence pour le côté dramatique, à la condition qu’il ne fût pas maniéré, car il avait horreur de la manière : Il voulait que la vue d’un tableau ou d’une statua produisît en lui une émotion quelconque, et il méprisait profondément le peintre qui ne s’attachait qu’au coloris, à une juxtaposition plus ou moins savante de nuances, a des jeux de lumière et d’ombre plus ou.moins habilement combinés ; il ne faisait aucun cas non plus du sculpteur qui ne s’appliquait qu’à la pureté des formes et des contours. Pour lui, le beau n’existait pas en dehors de la passion. » En toutes choses, dit M. Cuvillier-Fleury, Henri Beyle est un chercheur d’émotions à tout prix. « M. Cuvillier-Fleury dit vrai, nous le croyons. Mais
peut-être Beyle n’avait-il pas tort de ne rien craindre tant dans l’existence que l’ennui. Comme critique littéraire, tout Beyle est contenu dans sa fameuse brochure (fameuse en son temps), de Racine et Skakspeare. Il s’y moque impitoyablement, et de la façon la plus spirituelle, de l’école classique ; il raille le vieux préjugé des unités, la forme académique, la manie des descriptions, des périphrases. Il va jusqu’à condamner la poésie et surtout le vers alexandrin, qu’il appelle un cache-sottise ; il affirme que la prose seule peut aller droit au but, imprimer clairement les idées et leur donner un tour naturel, simple et vrai. Enfin, le vigoureux aide de camp du romantisme naissant n’a pas assez de colère contre les pédants, les professeurs de littérature et de goût, qui, à 1 exemple de La Harpe, traînent le public à leur suite et le retiennent malgré lui dans les langes de la tradition et du convenu. Il n’est pas Desoin de relever ce qu’il y a de paradoxal et d’exagéré dans un pareil système ; mais il serait injuste de ne pas reconnaître la pari d’influence que Beyle a exercée sur les jeunes esprits de cette grande époque de renaissance littéraire qui a signalé la Restauration. M. Sainte-Beuve a caractérisé, avec autant d’esprit que du justesse, la nature des services que Beyle a rendus à la littérature de son temps. • Imaginez, dit-il, un hussard, un uhlan, un cbevau-léger d’avantgarde, qui va souvent insulter l’ennemi jusque dans son retranchement, mais qui aussi, dans ses fuites et refuites, pique d’honneur et aiguillonne la colonne amie qui cheminait parfois trop lentement et lourdement, et la force d’accélérer le pas : c’a été la manœuvre et le rôle de Beyle : un hussard romantique, enveloppé, sous son nom de Stendhal, de je ne sais quel manteau Scandinave, narguant le solennel et le sentimental, brillant, aventureux, taquin, assez solide à la riposte, excellent à l’escarmouche… Il a stimulé et réveillé, tant qu’il a pu, le vieux fonds français ; il a agacé et taquiné la paresse nationale des élèves de Fontanes, si Fontanes a eu des élèves. Tel, s’il était sincère, conviendrait qu’il lui a dû des aiguillons ; on profitait de ses épigrammes plus qu’on ne lui en savait gré. Il nous a tous sollicités, enfin, de sortir du cercle académique et trop étroitement français, et de nous mettre plus ou moins au fait du dehors ; il a été un critique, non pour le public, mais pour les artistes, mais pour les critiques eux-mêmes : Cosaque encore une fois, Cosaque qui pique en courant avec sa lance, mais Cosaque ami et auxiliaire dans son rôle de critique, voilà Beyle. »
Comme critique, Beyle était resté, ainsi que le dit M. Sainte-Beuve, parfaitement ignoré du public ; ses écrits, comme romancier, ne firent pas non plus, d’abord, une grande sensation. C’est Balzac qui, en 1840, donna au nom de Stendhal, adopté par Beyle, un retentissement européen, en le représentant comme un génie immense dont les écrits, où te sublime éclatait de chapitre en chapitre, ne pouvaient être appréciés à leur juste valeur que par les plus hautes intelligences, par cette élite de douze ou quinze cents personnes gui sont à la tête de l’Europe. Chacun voulut naturellement être rangé parmi cette aristocratie du bon goût, et les productions de Beyle devinrent i’objetd’un engouement exclusif. On commence à sourire un peu de ces hâbleries enthousiastes et de ces exagérations des coteries littéraires. Beyle, du reste, fut le premier à se moquer de l’avalanche d’éloges sous laquelle Balzac menaçait de l’étouffer. « Cet article, répondit-il à Balzac, après l’avoir remercié en termes tout confus, cet article étonnant, tel que jamais écrivain ne le reçut d’un autre, je lai lu, j’ose maintenant vous l’avouer, en
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éclatant de rire. Toutes les fois que j’arrivais à une louange un peu forte, et j’en rencontrais, à chaque pas, je voyais la mine que fej raient mes amis en le lisant… » I Beyle, comme critique et comme romancier, ■ est un écrivain spirituel, humoristique, paradoxal, plein de verve et d’originalité ; mais il
! faut y mettre une singulière complaisance
pour découvrir dans ses ouvrages ces beautés de premier ordre, ces.grandes pensées, ces créations puissantes et ce sublime, qui constituent les œuvres de génie. Son style, le plus I souvent facile et correct, n’est pourtant pas toujours aussi clair, aussi naturel, aussi simple qu’il le désirait dans les autres. Il ne dit pas toujours ce qu’il veut dire. « Il n’était pas 1 de ceux, dit M. Sainte-Beuve, à qui l’image arrive dans la pensée, ou chez qui l’émotion
; lyrique, éloquente, éclate et jaillit par places
dans un développement naturel et harmonieux. L’étude première n’avait rien /ait chez
; lui pour suppléer à ce défaut ; il n’avait pas ; eu de maître, ni ce professeur de rhétorique
qu’il est toujours bon d’avoir eu, dût-on s’m— ; surger plus tard contre lui. » I II nous reste à parler de l’homme privé, de , ses manies surtout, et il en avait à revendre. I La plus singulière consistait à déguiser sa personnalité. Il voulait passer pour un être
- bizarre, insaisissable, conjectural ; il aimait à
prendre des noms de fantaisie, des pseudonymes, non-seulement dans ses ouvrages,
mais encore dans la pratique de la vie. Ses Lettres sur Haydn sont signées Alexandré César Rombet ; plus tard, il adopta, —dans la | littérature, le pseudonyme de Stendhal, mais continua d’employer dans sa correspondance ] intime les noms les plus bizarres, les plus baroques même qu’il pût imaginer. C’est ainsi que, dans le cours de sa Correspondance, pu. blice après sa mort, on trouve des signatures telles que : Chapelain, Ch. de Saupir/uet, marquis de Curzay, le comte de Chadevelle, le baron Raisinet, Pùlybe-Love-puff, etc., etc. Certaines lettres sont datées d’Abeille pour Civita-Vecchia. En toutes choses, Beyle avait, ou semblait avoir, pour unique préoccupation de se singulariser. On sait quelles étaient ses théories en amour ; il en avaitde non moins originales pour toutes les circonstances de la vie. Il avait résumé chacune de ses idées en axiomes, préparé une maxime à opposer à chacun des événements les plus ordinaires de l’existence, trouvé des recettes infaillibles pour toutes les grandes occasions : , » Ce qui excuse Dieu, disàit-il, c’est qu’il n’existe pas.— Il ne faut jamais se repentir d’une sottise faite ou dite. — Si vous vous trouvez seul avec une femme, je vous donne cinq minutes pour vous préparer à l’effort prodigieux de lui dire : Je vous aime. Dites-vous : Je suis un lâche, si je ne lui ai pas dit cela avant cinq ] minutes. » On n’a que l’embarras de citer : • Quelque temps, dit M. Mérimée, j’ai soupçonné Beyle de viser à l’originalité ; j’ai fini par le croire parfaitement sincère. Aujourd’hui, rappelant tous mes souvenirs, je me suis persuadé que ses bizarreries étaient très-naturelles, et ses paradoxes le résultat ordinaire de l’exagération où la contradiction entraîne insensiblement… Les boutades de Beyle n’étaient, à mon avis, que l’expression exagérée d’une conviction profonde. » Nous ne demanderions pas mieux que de partager l’optimisme de M. Mérimée, mais nous croyons être plus sûr de ne pas nous tromper en répétant ce mot ingénieux et spirituel de Al. Deschanel : « Beyle était un écrivain (ajoutons aussi un homme) original, quoique ayant voulu l’être. »
A notre tour, essayons de caractériser Beyle en quelques lignes. Il n’y avait foncièrement en lui — et il avait l’intuition de cette défaillance — l’étoffe ni d’un grand écrivain, ni d’un grand penseur, ni d’un grand critique, et son incommensurable vanité se serait volontiers accommodée de tout cela. Que faire pour concilier l’amour-propre avec l’impuissance ? Attacher fièrement à sa boutonnière l’originalité. C’est ce qu’il fit ; et, comme le dit son ami M. Mérimée, il finit par le faire de bonne foi. Nous avons connu une respectable dame qui n’était guère éloquente que quand elle gourmandait ses domestiques ; et, 1 habitude aidant, elle avait fini par gronder depuis le matin jusqu’au soir. Cette dame avait nom M m » Stendhal.
On a d’Henri Beyle : Lettres écrites de Vienne, en Autriche, sur Haydn, suivies d’une Vie de Mozart, et de considérations sur Métastase et l’état présent de la musique en Italie, par Alexandre-César Bombet (Paris, 1814). Une autre édition, augmentée d’une préface, parut en 1817, sous le nouveau pseudonyme de Stendhal. Ce n’est pas, comme on l’a dit, une simple traduction des Haydine de Carpani. Beyle a remanié, augmenté, coupé, transposé la plupart des passages de Carpani, et s’en est expliqué dans la préface de la deuxième édition. Quant à la Vte de Mozart, qui fait suite à celle de Haydn, elle n’est pas non plus originale, quoi qu’on en ait dit. C est une traduction libre d’un ouvrage allemand de Schlichtegroll ; Histoire de la peinture en Italie, dédiée à Napoléon 1er (Paris, 1817) ; Rome, Naples et Florence (Paris, 1817) ; l’Amour (Paris, 1822.— V. Amour) ; Vie de Rossini (1823) ; Racine et Shakspeare (1825) ; D’un nouveau complot contre tes industriels, brochure (1825) ; Armance, seines d’un saloti de Paris, roman (1SÎ7) ; Promenades dans Rome (1828, — V. Promenades) ; le Rouge et le
BEYR
66c
Noir, chronique du xixe siècle, roman (1831.-V. Rouge) ; Mémoires d’un— cot*ri’sfe(iS38.V.’Mémoires) ; la Chartreuse de Parme, roman(1839.—V. Chartreuse). Enfin, Beyle a produit, sous les innombrables pseudonymes dont il aimait à s’envelopper, une infinité d’articles dans les journaux, revues et recueils de tous genres qui se publiaient de son temps.
BEYLER-BEY s. m. (bè-lèr-bè). Gouverneur général d’une province de la Turquie.
BEYLIER s. m. (bé-lié). Techn. Métier donnant une première filature à la laine.
BEYLIEUR s. m. (bè-li-eur). Techn. Ouvrier qui donne à la laine la première filature.
BEYLIK s. m. (be-lik— rad. bey). Province gouvernée par un bey : L’Olympe, l’Ossa, le Pélton et le Pinde s’appelaient le beylik de Janina. (V. Hugo.)
BEYLON (Jean-François, le chevalier), né en Suisse, mort en 1779, fut appelé en Suède en 1760, et attaché au service de la reine, en qualité de lecteur. Ses connaissances étendues, son extérieur agréable et sa droiture éprouvée donnèrent à penser qu’on pouvait l’employer à autre chose qu’à charmer les loisirs de Louise-Ulrique par des conversations et des lectures. Il fut initié aux secrets de l’État, investi de la confiance de la famille royale, qui le choisit.pour son agent particulier auprès des ministres étrangers, et devint ainsi comme le pivot autour duquel roulèrent toutes les entreprises politiques. Peu de temps avant son avènement au trône, le prince royal, depuis Gustave III, ayant résolu, sur le conseil du duc de Choiseul, de se rendre en France, pour y suivre une importante négociation avec Louis XV, il s’y fit précéder de Beylon, chargé de lui ménager un accueil favorable, et le nomma, à cette occasion, chevalier de l’Étoile polaire, titre sans prétention, mais qui devait suffire néanmoins pour lui ouvrir tous les salons. Le chevalier Beylon réussit, ce qui lui valut à la fois les faveurs de sa cour et celles de la cour de France. Il mena également à bien certaines affaires confidentielles qu’il eut a traiter plus tard avec la cour d’iïspagne. Ces succès, joints aux charmes de su, personne et aux agréments de son commerce, lui méritèrent la sympathie générale. Sa maison, où il tenait une table excellente et très-hospitalière, devint le rendez-vous de tout ce que Stockholm possédait de distingué dans la politique, les sciences, les leLtres et les arts. Il était l’oracle universel, et c’était à qui prendrait son avis, même sur les secrets d’un menu culinaire. La tâche la plus ardue, la plus fastidieuse qu’il eut à remplir, fut du servir d’intermédiaire entre le jeune roi Gustave III et sa mère, Louise-Ulrique, qui ne pouvait pardonner à son fils de l’avoir exclue de ses conseils. Il y déploya toutes les qualités dont il avait fait preuve dans ses autres missions : discernement, tact lin, jugement sûr et droit, politesse souriante ou grave, suivant les circonstances ; il ne tint pas à lui qu’enh-e les deux hauts personnages la réconciliation ne fût sincère et durable. Beylon est un de ces rares exemples de la vérité et de la vertu estimées et honorées au sein d’une cour et des affaires d’État. Il avait beaucoup d’amis, et pas un seul ennemi ; il était aimé et considéré de tous, sans avoir excité la jalousie de personne.
BEYMA (Jules de), jurisconsulte hollandais, né à Dockum en 1539, mort en 1598. Après avoir exercé la profession d’avocat à Leuwarde en Frise, il devint professeur de droit à Wittemberg, puis à Leyde et à Franeker ; enfin, il fut nommé conseiller à la cour de Frise en 1597. On a de lui des Dissertations de jurisprudence (Franeker, 1598, in-4<>)
BEYNAT, bourg de France (Co’rrèze), ch.-l. de cant., arr. et à 21 kil. S, —E. de Brives ; pop. aggl. 445 hab.— pop.tôt. 2, 105 hab. Fabrication d’ouvrages de paille ; commerce de* bestiaux.
BEYBAM. V. BaIram,
BEYRAND (Martial), général de brigade, né à Limoges en 1768, mort en 1796. Il servit d’abord comme simple soldat, et il s’était élevé au grade de général lorsqu’il fut envoyé à l’armée d’Italie, en 1794. Chargé par Augereau d’attaquer les hauteurs à la droite de Castiglione, il fut tué à la tête de sa brigade.
BEYRICHIE s. f. (bè-ri-chî). Bot. Genre de plantes de la famille des scrofulariacées, qui a pour type une plante herbacée du Brésil.
BEYROUTH ou BAIROUT, ville de la Turquie d’Asie, dans la Syrie, pachalik et à 110 k. N.-E. de Saint-Jean d’Acre, à 100 kil. N.-O. de Damas ; 70, 000 hab., dont un tiers à peine musulmans, et le reste chrétiens de différents rites. Evèchés grec et maronite ; hôpital français ; écoles et établissements religieux, protestants et catholiques ; consulats généraux de toutes les nations européennes et des ÉtatsUnis.
Beyrouth est le port le plus important de la Syrie, bien qu’il soit en partie comblé par les sables et que le mouillage y soit impossible par les gros temps. Son commerce, qui représente un mouvement annuel de plus de
350, 000 tonnes, correspondant a une valeur d’au inoins 70 raillions de francs, consiste en
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