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ses idées a un peintre qui les écrirait en croquis, voilà la meilleure combinaison pour obtenir un beau scénario de ballet, chose plus rare qu’on ne pense, caril est difficile de rendre une action perpétuellement visible, avec des formes gracieuses. » Mais c’est trop s’appesantir sur une chose si légère ; un ballet d ; action qui n’est ni meilleur ni pire qu’une pantomime ordinaire, tel est Betty, ou sont intercalés des pas plus ou moins brillants. Uno musique écrite avec abandon et légèreté, anime le scénario dont voici le fond en quelques mots : Charles, conseillé par Rochester, courtise, sous un costume de matelot, Betty, la fille d’un tavernier, laquelle est aimée d’un jeune page qu’elle prend pour un maître à danser. Le faux matelot est reconnu et le dénomment est facile à prévoir : le page épouse la jeune fille. — Ce ballet a servi aux débuts de M"" Sophie Fuoco, jolie ballerine venue de Milan, qui, dès le premier soir, a obtenu une réussite complète. Les auteurs de Betty lui doivent non pas une belle chandelle, car à l’Opéra, depuis longtemps, on ne brûle plus de chandelle, mais une belle bougie. Ses pointes et ses légèretés ont faitbeaucoup sans doute pour le succès de l’ouvrage.

BÉTULACÉES s. f. pi. (bé-tu-Ia-cé). Famille de plantes dicotylédones diclincs, qui renferme les genres bouleau et aune. Kilo est formée aux dépens des amentacées de Jussieu, et renferme dos arbres qui croissent dans les régions tempérées et froides de l’hémisphère nord, h On dit aussi bétulinées.

— Encycl. Cette petite famille, l’une de celles dans lesquelles on a décomposé le grand groupe des amentacées, ne comprend que les deux genres bouleau et aune. Les bétulacées se trouvent dans les régions boréales aussi bien que dans les climats tempérés. Ce sont des arbres ou des arbustes à feuilles simples, alternes et dentées. Les fleurs sont unisexuées et disposées à la base en chatons cylindriques. — Les mâles se groupent trois par trois dans l’aisselle de bractées peltées qui sont munies chacune de deux bractéoles. Quatre, six, huit ou douze étamines, insérées à la base d’une écaille unique, ou opposées à quatre écailles verticillées, simulent alors un calice. Les- fleurs femelles nues, réunies au nombre de deux ou trois, sessiles comme les mâles, sont placées sous autant de bractées entières ou trilobées, sans autre enveloppe que de petites écailles accessoires qui manquent quelquefois. Les ovaires, au nombre de deux ou trois, libres, à deux loges unioyutées, se terminent par deux stigmates styliformes, anguleux, larges et cylindriques. Le fruit est une sorte de cône dont les écailles ligneuses ou cartilagineuses portent chacune deux ou trois nucules membraneuses sur les bords, et monospennes par avortement. La graine, pendante et à tégument mince, présente un embryon dépourvu d’endosperme. On a trouvé à l’état fossile des chatons qu’on croit pouvoir rapporter à la famille des Oétulinées.

Bétulaire adj. (bé-tu-lè-re — du lat. betula, bouleau). Bot. Qui a rapport au bouleau.

BETULE, ville de l’Hispanie, dans la Tarraconaise ; chez les Ausetons, la même que Bœcula. V. ce mot.

BÉTULÉE (Sixte), philologue et poète allemand, dont le véritable nom éiait Birck, né en 1500 à Memmingen (Souabe), mort à Augsbourg en 1554. Il enseigna avec succès la philosophie et les belles-lettres, et fut pendant seize ans à la tête du collège d’Augsbourg. On a de lui divers ouvrages en vers et en prose, des pièces dramatiques pour la plupart écrites en allemand : Eve, Joseph, la Sagesse de Salomon, Judith, etc., publiées sous le titre de : Dramata sacra (Bàle, 1547, ? vol.) ; des commentaires sur Lactance, sur le traité de la Nature des Dieux, de Cicéron, etc.

BÉTULINE s. f. (bé-tu-li-ne — du lat. betula, bouleau). Chim. Espèce de camphre ou huile volatile solide, qu’on trouve dans l’épidermo du bouleau blanc.

BÉTULITE s. f. (bé-tu-li-to-du lat. betula bouleau). Bot. Chatons de bétulacées fossiles, très-peu différents de ceux de notre bouleau.

BÉTUNE s. f. (bé-tu-ne — de bête, une, une seule bote). Autref. Nom ancien des carrosses à un cheval, appelés depuis demi-fortunes et enfin coupés.

BÉTURIE, pays de l’Hispanie, dans leN.-O. de la Bétique, sur les bords de l’Anas (Guadiana) ; il tirait son nom des Béturiens (Bœturiani) ses habitants.

BÉTURIEN, lENNEs. ot adj. (bé-tu-ri-ain i-è-ne — rad. Béturie). Habitant de la Béturic ; qui appartient à la Béturie ou à ses habitants.

BÉTUSE s. f. (bé-tu-ze). Péch. Tonneau qui sert au transport du poisson vivant.

— Écon. dom. Coffre à avoine.

BETUSSI (Joseph), littérateur italien, né k

Bassaiio, mort en 1560. Tout jeune encore, il se lit connaître par des poésies qui le mirent en renom ; mais ayant eu le malheur d’entrer en relation avec Arétin et de le prendre pour modèle, il s’abandonna à toutes ses passions, mena une vie de désordre et d’agitation, et

parcourut l’Italie, la France et l’Espagne, en compagnie d’un riche seigneur français qui l’avait pris pour secrétaire. Betussi a beaucoup écrit ; parmi ses ouvrages, nous citerons : Dialogo amoroso e rime (Venise, 1543) ; illtayeria, dialogo (Venise, 1544) ; des traductions italiennes de trois ouvrages latins deBoccace : De casibus virorum et fœminarum iltustrium (Venise, 1545) ; De Claris mulieribus (1547), ouvrage biographique auquel Betussi a ajouté les femmes célèbres qui avaient vécu depuis Boccace ; et De genealogia deorum (1547), qui n’a pas eu moins de treize éditions, etc.

BETWA1I, rivière de l’Indoustan anglais, dans la prov. de Malwah ; descend, près de Bopal, du versant septentrional des monts Vindhya, traverse des terrains imprégnés de substances ferrugineuses, et, après un cours de 523 kil. du S. au N.-E., se jette dans la Jumna, près de Kalpi. Les eaux de cette rivière sont reconnues par les Indous comme très-favorables à la santé.

BÉtyle s. m. (bé-ti-le — gr. baïtulos, mémo sons, dérivé de l’héb. bethel, maison de Dieu). Antiqr. Nom donné par les Grecs ot les Romains à des pierres sacrées analogues aux monuments druidiques : Un des plus célèbres bétyles de la Grèce est celui qui serait à faire la statue de Cybèle. On montre encore aux voyageurs, en Italie, un bétyle, que la tradition dit être la pierre offerte à Saturne par sa femme, pour être dévorée à la place de Jupiter.

— Encycl. On a supposé, non sans vraisemblance, que les bétyles étaient des aérolithes devenus les objets d’un culte public, dans les lieux où ils étaient tombés. Quelques-uns ont écrit que la pierre dévorée par Saturne était un de ces bétyles ; nous aimons mieux croire que Saturne n’a jamais dévoré de pierre d^aucune espèce. En dehors de ce béiyle et d’autres non moins problématiques, l’histoire en cite plusieurs dont l’existence est plus certaine ; notamment celui que Scipion Nasica rapporta de Phrygie, et un autre qu’on vénérait à Sparte dans le temple de Minerve. On attribuait à ces pierres la propriété merveilleuse de nager sur l’eau au son de la trompette, et celle plus merveilleuse encore do s’enfoncer dans le liquide aussitôt qu’on prononçait le nom des Athéniens. On les honorait en les oignant de vîd, d’huile et de sang.

BÉTYS s. m. (bé-tis). Bot. Nom d’un poivrier du Brésil, dont la graine est analogue à celle du bétel :

BETZ, bourg et comm. de France (Oise), ch.-l. de canL, arrond. et à 35 kil. S.-E. de Senlis, sur la Grivette ; pop. aggl. 459 hab.pop. tôt. 590 hab.’ Parc renfermant des débris de monuments, des tombeaux : ruines d’un vieux château.

BEUCHET ou BEHUCHET (Nicolas), amiral de France, mort en 1340. Il fut d’abord maître des eaux et forêts, puis trésorier de Philippe VI, maître des comptes, et amiral chargé de commander l’armée de mer avec Hugues Quierel. Il brûla plusieurs villes anglaises, s’empara de Portsmouth et se retira chargé de butin ; mais dans un combat naval contre Édouard, roi d’Angleterre, il fut fait prisonnier, et ce prince le fit pendre au mât de son navire, pour se venger des ravages qu’il avait commis dans tout le pays.

BEUCHON s. m. (heu-chon). Agric. Espèce de binette à deux tranchants.

BEUCUOT (Adrien-Jean-Quentin), bibliographe et philologue né à Paris en 1773, mort en 1851. Il rit ses études chez les oratoriens de Lyon, servit, pendant la Révolution, comme chirurgien militaire, et fut bibliothécaire de la Chambre des députés de 1831 à 1850. Il a publié le Nouvel Almanach des Muses (180S), revu la partie bibliographique de la Biographie Michaud Jusqu’au tome XLVIII, et dirigé le Journal de la librairie de 1S11 à 1848. On lui doit une réimpression du Dictionnaire de Dayle (1820-1S21, 16 vol. in-8"), et la meilleure édition des Œuvres de Voltaire (1827-1833, 72 vol. in-8o). Parmi ses écrits, nous citerons : Nouveau nécrologe des hommes nés en France ou qui ont écrit en français, morts depuis 1800 (Paris, 1812) ; Liberté de la presse (1814) ; Dictionnaire des immobiles (1815) ; Réflexionssur les loisconcernant la propriété littéraire (1817), etc. ; enfin, le Catalogue de la Bibliothèque voltairienne, recueil comprenant les éditions et réimpressions avec la notice des écrits apologétiques ou satiriques sur Voltaire. Ce travail important est resté en manuscrit.

BEUC1NOM, nom latin de Butzow.

BEUCKELS. V. Berkelszoon.

BEUDANT(François-Sulpice), minéralogiste et physicien français, né à Paris en 1787, mort en 1852, fut d’abord répétiteur a l’École normale, puis professeur de mathématiques spéciales au lycée d’Avignon, et de physique au lycée de Marseille. En 1818, il fit aux frais de l’État un voyage minénilogique en Hongrie, succéda ensuite à Haiiy, son maître, à la chaire de minéralogie de la Faculté des sciences de Paris, et fut reçu à l’Académie des sciences en 1824. À sa mort, il était inspecteur général de l’université. Il a laissé de nombreux ouvrages, qui ont fait faire de grands progrès à la minéralogie, en la ramenant à l’étude des caractères physiques et chimiques. On lui doit : Traité élémentaire de physique (1824,

in-8<>) ; Traité élémentaire de minéralogie (1824, 2 vol. in-8o) ; Cours élémentaire de minéralogie et de géologie (1842), qui a eu un nombre considérable d’éditions. Beudant a composé, en outre, un grand nombre de mémoires insérés dans les Annales du Muséum d’histoire naturelle, dans le Journal de physique, dans les Annales de chimie, dans les Annales des mines, dans les Mémoires de l’Académie des sciences, etc., et dont les plus importants sont : Recherches sur les causes qui déterminent les variations des formes cristallines d’une même substance minérale (1818) ; Recherches sur la manière de discuter les analyses pour parvenir à déterminer exactement la composition des minéraux (1839). Citons encore de Beudant : Voyage minéralogique et géologique en Hongrie pendant l’année 1818 (3 vol. in-4o, 1822), et de Nouveaux Éléments de grammaire française (1841, in-12), qui se distinguent par des idées neuves et d’une grande justesse.

C’est dans un de ses ouvrages scientifiques que le savant professeur a exposé les principes suivantlesquels certaines substances minérales se combinent entre eUf pour former des cristaux. Voici en quoi co, . ste cette loi, qui a pris le nom de loi de Beudant. Certains composés possèdent la propriété de cristalliser ensemble quand leurs molécules existent péleméle dans le même dissolvant ; de cristalliser en même temps, non pas en formant des cristaux séparés et seulement joints par juxtaposition, mais en se réunissant et se mêlant en toutes sortes de proportions dans un cristal unique dont ils fournissent les matériaux en commun. Dans tous les cas de ce genre, l’angle du cristal unique est différent des angles des cristaux simples que produiraient les molécules de chaque composé particulier, si ce composé cristallisait séparément : il a une valeur intermédiaire qui serait une moyenne entre les angles propres à chaque substance, prise proportionnellement à la quantité de chacune d’elles. Toutefois, il est à remarquer que la loi de Beudant ne repose encore que sur un petit nombre d’observations faites sur les mélanges des carbonates et de quelques autres sels. Néanmoins, sa simplicité paraît la rendre assez probable. « La loi de Beudant, dit Delafosse, si elle est exacte, est sans doute applicâble à tous les cristaux dont la détermination ne dépend que d’un seul angle, et, par conséquent, aux octaèdres à base carrée. Quant aux cristaux d’une symétrie moins parfaite, comme les octaèdres à-base rhombe ou parallélogrammique, dont la détermination dépend

de deux ou d’un plus grand nombre d’angles, nul doute qu’il n’y ait une loi analogue et plus générale qui leur convienne ; mais cette généralisation de la loi de Beudant est encore à trouver. «

beudantine s. f. (heu-dan-ti-ne — de Beudant). Miner. Variété do néphéline, que l’on trouve près du cratère du Vésuve.

beudantite s. f. (heu-dan-ti-te — de Beudant). Miner. Substance minérale que l’on rencontre à la surface de certains.fragments de limonite mamelonnée, dans le pays de Nassau. C’est une variété do pharmacosidérite ou fer arséniaté cubique.

BEUDIIS (Jacques-Félix), auteur dramatique et homme politique français, né à Paris le 12 avril 179G. Quoique placé à la tète d’une importante maison de banque, il a cultivé les lettres et a travaillé, sous le couvert de l’anonyme, au triomphe du romantisme. Avec M. Goubaux, il a écrit Trente ans ou la Vie d’un joueur, drame qui, retouché par M. Victor Dueange, a obtenu à la Porte-Saint-Martin un des plus grands succès de notre temps (1827). Il a collaboré, enoutre, ài ?icAarrfd’Aîlinglon (1832), pièce retouchée par M. Alex. Dumas. Sa participation à ces œuvres dra- ’ matiques s’est voilée sous le pseudonyme de Dinaux, formé des dernières syllabes de son nom et de celui de Goubaux, pseudonyme que ce dernier a seul conservé lorsque M. Beudin, abandonnant la littérature, sans cesser toutefois de diriger sa maison de banque, se jeta dans la politique. Grâce au patronage ministériel, il succéda, en 1837, comme député de Paris, à M. Paturle. À la Chambre, il s’est prononcé contre la conversion des rentes et a fait passer un crédit de 60,000 fr. pour la bibliothèque de l’Arsenal. Vaincu par M. Bethmont-dans la lutte électorale de 1842, il fut envoyé de nouveau à la Chambre en 1846, où ses votes continuèrent d’être acquis à la majorité conservatrice. La.révolution de Février mit fin à sa carrière politique et le renvoya aux affaires de banque, dont il n a plus cessé de s’occuper exclusivement.

BEUDO s. m. (bou-do). Bot. Grand arbre de l’Archipel indien.

beuffroy s. m. (heu-ffoa). Ancienne forme du mot beffroi,

bedg s. m. (beugh). Pôch. Petit filet dont les Hollandais se Servent pour la pèche de la.

morue.

BEUGHEM (Corneille de), bibliographe allemand, né à Pummerich. en Prusse, rlorissait au xvue siècle. Il a publié plusieurs ouvrages sur la bibliographie, parmi lesquels nous citerons : Bibliographia ntridica et politica (Amsterdam, 1680)- Bibliographia medica et physica (1696) ; Bibliographia eruditorum criticocuriosa (1689-1701, D vol.), etc.

BF.ur. IIEM (Charles-Antoine-François-de-Paule. van), théologien et littérateur flamand, né à Bruxelles en 1744, mort en 1820. Après être entré dans les ordres, il devint professeur de poésirt à Turnhout, principal des collèges de Courtray, et de Gand, et fut un des premiers qui réclama la répression des désordres de la mendicité. L’archevêque de Malines le nomma son secrétaire en 1790 ; mais, après l’invasion de la Belgique par l’armée française, Beughem fut emprisonné à Malines, puis déporté à l’île d’Oleron, et il ne revint dans sa patrie qu’après la chute de l’Empire. II a publié plusieurs brochures : V Unité, le Bouclier, l’Antidote contre le somnambulisme, etc., et divers ouvrages, notamment : Fructus suppressa cortraci mendicitate exorti (Courtray, 1776).

BEUGLANT (heu-glan) part. prés, du v. Beugler : L’abbé Beauregard, tout en beuglant des pauvretés, persuadait aux gens, du moins à un grand nombre, que tout ce qu’il disait était beau. (M«>e d’Abrantôs.) La locomotive du chemin de fer fume en ce moment et se précipite en beuglant sur la jetée qui [end l’eau comme un bras tendu. (M111" L. Colet.)

BEUGLANT, ANTE adj. (heu-glan, an-terad. beugler). Qui beugle, qui crie : Il y avait des paysages de Dupré, aux longs roseaux, aux arbres élancés, aux vaches beuglantes et aux ciels merveilleux. (Alex. Dum.)

BEUGLE s. f. (heu-gle). Comm. Grosse étoffe de laine, nommée plus généralement bure.

— Mus. Nom donné improprement à un instrument de cuivre. V. Bugle.

beuglé, ÉE (heu-glé) part, pass. du v. Beugler : Le mourant entendit ces mois criés ou plutôt beuglés par un de ses héritiers. (Balz.)

BEUGLEMENT s. m. (heu-gle-man — rad. beugle ?-). Cri prolongé du taureau, du bœuf et de la vache : Les bœufs poussèrent de longs beuglements. Les champs étaient déserts, et leur silence n’était troublé, de loin en loin, que parle beuglement prolonqé de quelque qénisse. (Ad. Paul.) J J

— Par ext. Cri d’animal ayant quoique analogie avec celui du taureau : Quelques courlis poussèrent leur rauque beuglemhnt. (H. Castille.) H Cri fort et prolongé par uno personne : Les beuglements ife ce chanteur sont insupportables. Qu’avez-vous à pousser de pareils beuglements ? Après une courte halte à Vicence, la locomotive se précipite plus rapide, jetant dans l’air ses beuglements de bête fauve. (M«’c L. Colet.) il Généralement, Bruit fort et prolongé : Versailles, la ville du silence, s’est éveillée cette nuit aucliquetis des cymbates, au beuglement des saxophones. (L. Jourdan.)

beugler v. n. ou intr. (heu-glé — du lat. buculus, dimin. de bos, bœuf). Pousser des mugissements prolongés, en parlant du bœuf et de la vache : Des bœufs et des vaches qui beuglent.

— Par anal. Jeter de grands cris prolongés : Qu’a donc cet enfant à beugler de la sorte ? Morbleu ! me croyez-vous aveugle ? (beugle.

— Non pa3. C’est plutôt lui qui me croit sourd : il

E. Auoiek.

Il Généralement, Produire un son fort et prolongé : Sur les côtes de la Hollande, la mer est.terrible, le vent hurle et beugle, tes mouettes crient... (H. Taine.) il Dans ce dernier sens, wiijir est plus poétique et préférable, le mot ne pouvant être pris ici que dans un sens métaphorique.

— v. a. ou tr. Crier, chanter très-fort et d’une manière ridicule : Cuinlrandi avait beuglé la chanson de i’Inconstante. (Mme (je. Sév.) Une fois qu’il avait beuglé un de ses airs, sa vie commençait. (Balz.) À la moitié du couplet final, on entendait la voix rude et enrhumée du vieux chanvreur beugler les derniers vers. (G. Sand.)

BEUGLEUR s. m. (heu-gleur — rad. beugler). Celui qui beugle, qui pousse de grands cris, qui joue d’un instrument criard : À présent, je me moque bien de vos beugleuiîs de musette criarde. (G. Sand.) Il Peu usité.

BEUGNE s. f. (beu-gne ; gn mll. — du celt. bigne, enflure). Pop. Enflure qui provient d’un coup : Qui vous a fait cette beugne au front ? || Coup qui produit cette enflure : Donner, attraper des beugnes.


BEUGNOT (Jacques-Claude), homme politique, né à Bar-sur-Aube en 1761, mort en 1835. Député constitutionnel à l’Assemblée législative, il fut emprisonné pendant la Terreur, et devint après le 18 brumaire préfet, puis successivement conseiller d’État, ministre des finances du grand-duché de Berg, comte de l’Empire, etc. Rallié à la Restauration, il reçut la direction de la police, rendit des ordonnances pour le rétablissement de la célébration forcée du dimanche et des processions publiques, fut appelé ensuite au ministère de la marine, puis à la direction des postes, au ministère d’État, au conseil privé, à la Chambre des députés, etc. C’était d’ailleurs un homme d’État médiocre, d’une conscience facile, et qui riait le premier de la multitude de fonctions diverses dont il avait été revêtu. Il avait un esprit étincelant et railleur, fécond en saillies et en mots heureux. On connaît celui qu’il imagina pour le comte d’Artois : Rien n’est changé en France, il n’y a qu’un Français de plus (V. changer). Il a laissé des Mémoires