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rait, dans cette représentation solennelle, que je me chargeasse des intermèdes, au cas où elle aurait besoin de se reposer. C’est d’après ses ordres mêmes que je te raconte tout cela en détail. L’entrevue eut lieu chez Maurice Bethmann. Ta mère, orgueil ou ironie, s’était parée de ses plus magnifiques atours, et non dans le goût français. Je t’avouerai qu’au moment ou je vis se balancer sur sa tête trois plumes, ondoyant de différents côtés, rouge, blanche et bleue (couleurs françaises), et s’élevant du sein d’une forêt de tournesols, mon cœur battit de plaisir et d’impatience. Elle avait mis beaucoup de rouge, et très-artistement ; ses grands yeux noirs faisaient jouer leurs batteries : elle portait la parure d’or bien connue que lui donna la princesse de Prusse ; des dentelles, vénérables d’aspect et véritable trésor de famille, tombaient sur sa poitrine. Une de ses mains, couverte d’un gant blanc glacé, agitait l’air de son éventail ; l’autre, qui était nue, étincelait de bagues et prenait de temps à autre une prise dans une tabatière d’or, sur laquelle tu es représenté en miniature, la tête frisée et poudrée, et mélancoliquement appuyé sur ta main. Un vaste cercle de vieilles dames, les plus distinguées de la ville, formait un fer à cheval dans la chambre à coucher de Maurice Bethmann, et tout cela sur un beau tapis rouge, avec un centre blanc, portant un léopard brodé : c’était imposant. « Mme de Staël, dis-je à ta mère, va se croire citée devant la cour d’amour ; ce beau lit là-bas, c’est le trône voilé de Vénus. » Enfin celle que nous attendions avec impatience traversa, accompagnée de Benjamin Constant, une file d’appartements resplendissants. Elle portait le costume de Corinne : turban de soie aurore, robe de même étoffe et tunique orange ; la taille très-courte : le cœur doit s’y trouver à l’étroit. Elle a les sourcils et les cils noirs et brillants comme de l’ébène, les lèvres pourpres ; ses gants longs laissaient ses bras — ses beaux bras — à découvert, et ne cachaient que la main, qui tenait la fameuse branche de laurier. Comme la chambre où on l’attendait était moins élevée que le niveau des autres appartements, il lui fallut descendre quatre marches pour y arriver. Pour les descendre, elle releva sa robe par devant, au lieu de la relever par derrière, ce qui porta un coup terrible à la majesté de la réception. Cette sultane orientale, s’avançant avec grâce vers les vieilles dames guindées de la société de Francfort ; c’était merveille. Ta mère me lança quelques vaillants regards lorsqu’on les présenta l'une à l’autre ; je m’étais un peu éloignée d’elles pour bien jouir de la scène. Je remarquai l’étonnement de Mme de Staël à l’aspect de ta mère et de sa toilette. Quant à ta mère, tout en elle respirait un magnifique orgueil. Elle écarta sa robe de la main gauche, salua de la droite en jouant de l’éventail ; et, inclinant la tête plusieurs fois d’un air protecteur, elle dit d’une voix assez forte pour être entendue d’un bout du salon à l’autre : « Je suis la mère de Goethe ! — Ah ! j’en suis charmée, répondit la femme poëte. » Un silence solennel fut suivi de la présentation des hommes distingués qui composaient la suite de Mme de Staël, et qui tous étaient très-curieux de connaître la mère de Goethe. Ta mère répondit à tous ces hommages par un compliment français, qu’elle marmotta entre ses dents, avec force profondes révérences. Bref je crois que la réception fut magistrale, royale, féodale et capable de donner à cette Corinne une haute idée de la sublimité allemande. » Il est étonnant, dirons-nous à notre tour, qu’aucun peintre n’ait été tenté de reproduire, par le pinceau, cette scène si comiquement racontée par la jalouse Bettina.

Celle de la première entrevue de Goethe et de Bettina n’est pas moins originale. « Il était là, dit-elle, sérieux, solennel, et il me regardait fixement. Je crois que j’étendis les mains vers lui, je me sentais défaillir. Goethe me reçut sur son cœur : « Pauvre enfant, vous ai-je fait peur ? » Ce furent les premières paroles qu’il prononça et qui pénétrèrent dans mon âme. Il me conduisit dans sa chambre et me fit asseoir sur le canapé en face de lui. (Dans sa chambre à coucher sans doute, et ici le Grand Dictionnaire brûle d’envie de mettre une ligne de points perfides.) Nous nous taisions tous deux ; il rompit enfin le silence : « Vous aurez lu dans le journal, dit-il, que nous avons fait, il y a quelques jours, une perte en la personne de la grande-duchesse Amélie. — Ah ! lui répondis-je, je ne lis pas le journal. — Vraiment ! Je croyais que tout ce qui arrivait à Weimar vous intéressait ? — Non, rien ne m’intéresse que vous, et je suis beaucoup trop impatiente pour feuilleter un journal. - Vous êtes une aimable enfant. » Longue pause. J’étais toujours exilée sur le fatal canapé, tremblante et craintive. Vous savez qu’il m’est impossible de rester assise, en personne bien élevée. Hélas ! peut-on se conduire comme je l’ai fait ? Je m’écriai : « Je ne puis rester sur ce canapé », et je me levai précipitamment. « Eh ! bien ; faites ce qu’il vous plaira. » Je me jetai à son cou, et lui m’attira sur ses genoux et me serra contre son cœur. »

Alors Bettina avait dix-neuf ans et Goethe en avait cinquante-huit ; circonstance qui donne un brevet d’absurdité aux points que nous avons eu la prudence d’omettre plus haut ; d’ailleurs, la chose se passait en Allemagne, où l’opinion est indulgente pour ces amours d’imagination, qu’elle n’interprète point à mal, et dont elle a vu plus d’un exemple. Byron reçut un jour une lettre d’une femme inconnue qui avait longtemps pleuré sur l’impiété 8u poète, et offert sa vie à Dieu pour obtenir sa conversion ; c’est le mari lui-même qui avait adressé au grand poëte cette lettre, trouvée dans les papiers de cette mystérieuse amante.

La correspondance de Bettina dura jusqu’à son mariage, en 1811, époque à laquelle elle se brouilla un peu avec Goethe, pour une diversité d’opinions, ce qui prouve que la folle Bettina pouvait avoir des opinions. Goethe, tout en sentant son amour-propre flatté par cette passion, où l’admiration tenait plus de place que l’amour, traitait Bettina en enfant ; aussi celle-ci lui disait-elle un jour : « Tu m’as dans mes lettres, mais moi t’ai-je dans les tiennes ! »

Bettina fut aussi en correspondance avec Beethoven, qui avait fait sur elle une grande impression. « C’est de Beethoven que je veux te parler, écrit-elle un jour à Goethe, de Beethoven, qui m’a fait oublier toi et le mondé entier. » Les lettres, qu’elle a insérées dans son recueil comme étant du grand musicien, n’ont aucune authenticité, mais elle eut de fréquents entretiens avec lui, et l’auteur de la Symphonie en ut mineur a bien pu lui inspirer des phrases comme celle-ci : « Il y a bien des gens qui sont touchés des bonnes choses jusqu’aux larmes, ce ne sont pas des natures artistes. Les artistes ne pleurent pas ; ils sont de feu. • Si on avait été indulgent pour Bettina, amoureuse de Goethe, on le fut moins pour Mme d’Arnim, osant rendre publiques, après la mort du grand poëte, les lettres qu’elle lui avait écrites et celles qu’elle en avait reçues. Ce n’était plus cette exaltation du premier âge, qui explique tant de démarches inconsidérées ; c’était une soif de bruit et de publicité qui la dévorait, et que la naïveté allemande est impuissante à excuser. Toutes les jeunes filles pourraient retrouver dans leurs souvenirs une idole devant laquelle elles ont brûlé le même encens ; mais elles sont assez sages pour s’en taire, sinon comme d’une faute, du moins comme d’une faiblesse. Bettina n’eut pas cette réserve ; elle voulait faire parler d’elle à tout prix ; elle traduisit elle-même en anglais ces lettres, que les pudibondes plumes d’outre-Rhin se refusaient même à transcrire. Mais elle eut beau mettre en tête de son volume : « Ce livre est fait pour les bons, et non pour les méchants ; » les méchants, c’est-à-dire les railleurs impitoyables de tout ce qui est ridicule, en firent justice, et prétendirent que les déclamations hystériques de l’enfant gâté auraient dû être voilées soigneusement par la grave mère de famille ; ils ajoutèrent que si l’on avait ri d’elle, que si l’on avait mal interprété certaines de ses pages, aussi vides que déclamatoires, elle n’avait que le sort qu elle méritait, sort qui attend tous ceux qui voudront occuper le public de leur étroite et mince personnalité.

Oh ! femme honnête de l’ouvrier, qui tends prosaïquement, mais chastement, un sein robuste à ton enfant, et un front chaste à ton mari, qui revient fatigué du travail, combien plus je t’estime que toutes les Bettina du monde et les beautés follement hystériques qui lui ressemblent !

Bettine, comédie en un acte et en prose, d’Alfred de Musset, représentée sur le théâtre du Gymnase, le l« novembre 1851. Bettine est une cantatrice italienne qui a dit adieu à la musique, aux bravos et aux couronnes du public, pour se donner tout entière à M. de Gusberg, qu’elle aime ; le matin même, elle doit se marier. Le notaire arrive, ’ plume a l’oreille et dossiers sous le bras, et demande à un valet de l’introduire chez les futurs époux. Mais M. de Gusberg est parti dès le matin, son fusil sur l’épaule, et Bettine n’est pas encore levée. « Voilà de singulières gens en vérité, se dit le notaire ; passer à la chasse, un pareil jour ! dormir encore à pareille heure I « Heureusement, le brave homme prend patience devant une table délicatement servie et pourvue de flacons de muscatelle, M. de Gusberg finit cependant par rentrer, mais il a l’air soucieux, préoccupé, morose. Pauvre baron, ce n’est pas le mariage qui lui suggère d’aussi sérieuses pensées, c’est une perte énorme qu’il vient de faire autour d’un tapis vert chez une grande dame interlope. C’est là qu’il va chasser de si grand matin, sans s’apercevoir que le gibier c est lui, et qu’on le plume. Cependant, il songe que -dans un instant il va signer au contrat, et alors se réveillent en lui d’anciens instincts et des vices assoupis un instant. Il ne pourra décidément se résigner à un bonheur qui menace d’être toujours égal et sans nuages ; et ma foi ! il cherche une querelle à Bettine pour avoir l’occasion de rompre avec elle. Ce premier moyen vient échouer contre la douceur inaltérable de la diva. Mais voilà qu’elle reçoit une parure de diamants accompagnée d’une lettre signée d’un certain marquis Stefani ; or, ce marquis connaît Bettine depuis longtemps pour l’avoir applaudie presque chaque soir, tantôt à la Scala de Milan, tantôt à San-Carlo de Naples. Il est devenu peu à peu l’ami de la cantatrice, et, apprenant son prochain mariage, il a pris la liberté de lui offrir son cadeau de noces. Le baron de Gusberg saisit ce prétexte pour arriver à une rupture et s’éloigne. Pendant tout ce temps, notre brave notaire ne cesse pas d’aller des flacons de muscatelle aux futurs conjoints. Puis, enfin, lorsqu’il arrive pour la dernière fois, c’est le marquis Stefani qu’il trouve aux pieds de Bettine, tout prêt à lui donner son nom et à continuer avec elle cette bonne existence d’amis qu’ils ont déjà menée et à laquelle il ne manquait qu’un peu d’amour pourêtreheureuse. Bettine, moitié souriante, moitié triste, consent à se faire appeler marquise ; mais Stefani, l’intelligent dilettante, entend bien qu’elle reste toujours ce qu’elle a été : la cantatrice à la voix pure, fraîche et vibrante qu’il ira, comme par le passé, entendre chaque soir dans sa stalle habituelle.

Bettine est un délicieux bijou.ciselé avec l’art infini du poëte des Nuits. Ces personnages, aussi étranges que les fantômes des rêves, ont un charme divin ; aussi, cette comédie a-t-elle obtenu un très-grand succès auprès de tous les gens de goût, de tous les vrais dilettantes de la fantaisie, des épicuriens artistiques capables de sentir et de comprendre les idées poétiques et fraîches, les accents délicats et gracieux dont elle se compose. Rose-Chéri s’incarna à ravir dans le rôle de Bettine et y obtint un de ces triomphes dont le souvenir ne s’efface pas.

BETTINELLI (Joseph-Marie ou Xavier), littérateur italien, né en 1718, à Mantoue, mort en 1808. Après être entré dans l’ordre des Jésuites, il professa les belles-lettres à Brescia (1739-1744), où il montra ses dispositions pour la poésie en composant des pièces pour les exercices scolastiques ; puis il se rendit à Bologne, se mit en relation avec les nombreux savants et littérateurs alors réunis dans cette ville, partit en 1748 pour Venise, ou il enseigna la rhétorique, et fut mis quelque temps après à l’a tête du collège des Nobles, à Parme. Après avoir rempli ces dernières fonctions pendant plusieurs années, Bettinelli se mit à parcourir l’Italie, l’Allemagne et la France, visita Voltaire aux Délices et se lia avec les hommes les plus remarquables de son temps. De retour en Italie, il habita successivement plusieurs villes, convertissant la jeunesse, dit le chevalier Pindemoiite, à Dieu dans l’église et.au bon goût dans sa maison. Il professait l’éloquence à Modène lorsque l’ordre des Jésuites fut aboli (1773). Bettinelli revint alors dans sa ville natale, où il termina sa vie au milieu de ses travaux littéraires. Poëte élégant et ingénieux, littérateur instruit et fécond, philosophe et moraliste, libéral et tolérant, Bettinelli tint un rang des plus distingués dans la littérature italienne du xvme siècle. Il a laissé un grand nombre d’ouvrages, dont il a donné une édition complète sous le titre de YAbbatte Bettinelli, opère édite e inédite. (Venise, 1801, 24 vol. in-12). parmi ses écrits, on cite surtout ses Discours philosophiques, son discours Sur l’enthousiasme pour (es beaux-arts. Les tragédies de Xerxés, Jonathas, Démétrius Poliorcètes, Home sauvée, traduite de Voltaire, un Essai sur l’éloquence, des Dialogues sur l’amour, des Lettres de Virgile aux Arcades, ouvrage qui lui attira beaucoup d’ennemis, à cause de la liberté de sa critique sur le Dante, et qui a été traduit en français par M. de Pomereul (1778). C’est en faisant allusion à ces lettres que Voltaire écrivit ce quatrain sur ses œuvres, qu’il envoya à Bettinelli :

Compatriote de Virgile,

Et son secrétaire, aujourd’hui,

C’est a vous d’écrire bous lui, Vous avez son âme et son style.

BETTING s. m. (bè-taing — mot anglais formé do to bet, parier). Turf. Pari de courses.

— Encycl. Ce fut après 1840 que le mot de pari fut remplacé sur le sport français et dans les salons du Jockey-Club par celui de betting, qui ne s’emploie absolument qu’en matière de courses. II représente la somme risquée pour un cheval engagé dans une course. Le refus d’enjeu par un parieur autorise l’autre à déclarer nul le betting. L’absence d’un parieur des courses annule ses bettings, à moins que quelqu’un ne les tienne pour lui. Nul ne peut, sur le champ de courses, se dédire d’un betting convenu ailleurs au préalable. Unbetting Fait après une seule épreuve est nul si le cheval ne court pas à la seconde. Les bettings faits quand la course est commencée ne sont valables qu’après que le prix est définitivement gagné, à moins qu’il n’ait été convenu que le betting n’est fait que pour une épreuve ou première course.

Betting est aussi le nom qu’on donne au salon des courses. Pour faire partie du betting, il faut adresser sa demande et payer une cotisation. Les parieurs s’y réunissent la veille de chaque course, et le règlement des paris s’y fait huit jours après par l’intermédiaire du secrétaire du betting.

BETTING DE LANCASTEL (Nicolas), administrateur et littérateur français, né à Saar-Union (Bas-Rhin), en 1798. Il fut d’abord secrétaire général de la préfecture du Haut-Rhin, puis sous-préfet de Colmar. Ensuite il lut envoyé à l’île Bourbon pour y remplir la fonction de directeur général de l’intérieur. Il a publié les ouvrages suivants : Considérations sur l’état des Juifs en Alsace ; Annuaire du département du. Bas-Rhin (1S25) ; Statistique de Vile Bourbon (1827) ; Questions coloniales (1836), et divers articles insérés dans le National de l’Ouest sur l’exportation française. Depuis 1834, il s’est retiré à Nantes, pour s’occuper d’armements maritimes.

BETTING-RING OU BETTING-ROOM S. m,

(bè-taingh-raingh, bè-taingh-roumm ~ ds l’angl. belting, pari ; ring ou room, appartement, cercle). Turf. Parquet des parieurs sur les courses, bourse des paris.

BETTINl (Antonio), écrivain ascétique italien, né à Sienne en 1396, mort en 1487. A l’âge soixante-cinq ans, il fut nommé évêque de Foligno ; mais lorsqu’il se • sentit trop vieux pour remplir ses devoirs d’évêque, il se démit et alla finir ses jours au monastère de Saint-Jérôme. Son principal ouvrage, intitulé Monte-Santo di Dio, est curieux, surtout à cause des gravures en taille-douce qui en accompagnent le texte : c’est le premier livre qui ait été imprimé avec des gravures.

BETTINl (Mario), littérateur et savant italien, né à Bologne en 1582, mort en 1657. Il entra dans l’ordre des Jésuites, s’adonna en même temps à l’étude des sciences et des lettres, professa successivement les mathématiques et’la philosophie à Panne et termina ses jours dans sa ville Datale. Parmi ses ouvrages de science, on cite son Apiaria uniwrsœ philosophiœ mathematicœ (Bologne, 1641-1642, 2 vol. in-fol.), et son Ararium philosophiœ mathematicœ (Bologne, 1648).*La plus connue de ses œuvres littéraires est une pièce intitulée Rubenus, hilaro tragœdia satyra pastoralis (Parme, 1614), qui plut par sa singularité, fut traduite eu plusieurs langues et commentée par D. Bonsfèrt.

BETTINl (Domenieo), peintre italien, né à Florence en 1G44, mort à Bologne en 1705. Il apprit de Mario Nuzzi, surnommé dé Fiori, l’art de peindre des fleurs, et il égala presque son maître. Au lieu de placer ses groupes de fleurs ou de fruits sur des fonds obscurs, comme ses prédécesseurs, il les encadrait avec art au milieu de beaux paysages, et cette in- ’ novation futtrouvée très-heureuse.

BETTINl (Giovanni-Antonio), peintre bolonais, mort en 1773. Carlo-Guiseppe Carpi lui apprit à dessiner l’architecture et à peindre l’ornement. On voit beaucoup de ses œuvres au palais Lambertini et dans les églises de Bologne.

BETTINl-ou BETINI (Pietro), peintre et graveur italien, florissait vers la fin du xvhû siècle. Il a gravé à l’eau-forte : le Martyre de saint Sébastien, d’après le Dominiquin ; la Vocation de saint Pio-reet de saint André, d’après Dom. Ciampelli (1684).

BETTIO (Giuseppe), peintre italien, né à Bellune en 1720, mort en 1803. Il se forma par l’étude des œuvres du Titien, de Paul Véronèse et du Bassano. Ensuite, il suivit à Londres un gentilhomme anglais, et il y acquit par son pinceau une fortune honorable. De retour dans sa patrie, il peignit, pour l’église de Valle di Cadora, deux grands tableaux où l’on remarque une grande facilité d’exécution, de la fraîcheur et du coloris.

BETTKOBER (Chrétien-Henri-Frédéric-Sigismond), sculpteur allemand, né à Berlin en 1746, mort en 1822. On cite, parmi ses meilleurs ouvrages : le Tombeau du négociant Sckutze, dans l’église de Saint-Nicolas ; un Groupe d’enfants en pierre, sur le bâtiment de la machine hydraulique ; cinq Groupes d’enfants, sur le nouveau Pont-Royal, etl’ewîpereur Alexandre saluant le public, à son arrivée à Berlin.

BETTON, comm. du dép. d’Ule-et-Vilaine, arr. de Rennes ; pop. aggl, 758 hab. — pop.. tôt. 2,003 hab.

BETTONI (le comte Charles), philanthrope italien, né à Bugliaco, sur le lac de Garde, en 1735, mort en 1786. Il s’appliqua toute sa vie à propager les découvertes utiles. Fondateur de la Société d’agriculture de Brescia, il composa des mémoires sur divers sujets agronomiques et employa sa fortune à fonder des prix pour des travaux utiles. Nous citerons parmi ses écrits : l’Uomo volante per aria, per acqua e per terra (Venise, 1784), qu’il composa après avoir connu les expériences de Montgolfier.

BETTS (Jean), médecin anglais du xviie siècle, né à Winchester. Après s’être fait recevoir docteur en médecine, il se fixa à Londres, où il acquit une grande réputation et devint médecin de Charles II. Le plus curieux de ses ouvrages est intitulé  : Analomiœ Tkomœ Parri, etc. Il contient des observations intéressantes au sujet de la dissection de Thomas Parr qui vécut cent cinquante-deux ans et neuf mois.

Be«y, ballet en deux actes, de M. Mazillier, musique de M. Ambroise Thomas, représenté pour la première fois à Paris, au théâtre de t’Opéra, le 16 juillet 1846. — La Jeunesse d’Henri V, d’Alexandre Dumas, comédie qui a obtenu dans son temps un brillant succès, ne s’attendait guère à être mise en entrechats. Cela pourtant lui est arrivé en plein Opéra, à une époque où l’on trouve commode de rhabiller des drames en opéras et des comédies en ballets. Cette habitude, qui paraît s’enraciner chez nous, est indigne peut-être de notre Académie de musique. D’ailleurs, une pièce traduite en signes mimiques et accompagnée d’un divertissement n’est pas un ballet. C’est une vérité qu’on oublie trop souvent, ainsi que le fait remarquer M. Théophile Gautier. « Les habiles en charpente dramatique i se trompent en appliquant à la chorégraphie leurs procédés ordinaires. Un jpoete dictant