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lage, est une grotte taillée dans le roc, et qui serait, dit-on, le tombeau du frère de Marthe et de Marie. À peu de distance de ce tombeau, on aperçoit un monceau de ruines informes, qu’on appelle château de Lazare ; quelques matériaux, quelques débris de mosaïque semblent indiquer une construction de l’époque juive.

BETH-ANOTH, ville de la Palestine, dans la tribu de Juda, à 6 kil. N.-E. de Hébron.

BETHAR ou BETH-ARBEL, place forte de la Palestine, dans la tribu d’Ephraïm’, sur la rive droite de la petite rivière appelée Cana.

BETHARA, ville de la Palestine, tribu deGad. il Nom d’un étang situé près de Jérusalem.

BETH-ARABA, ville de la Palestine, dans }a tribu de Juda ; elle fut donnée dans la suite à la tribu de Benjamin.

BÉTHARRAM {du béarnais beth, beau ; arram, rameau), lieu de pèlerinage, situé à 25 kil. de Pau, au village de Lestelle (Basses-Pyrénées), sur les bords du Gave, à l’extrémité de la belle plaine de Nay. La chapellecapère dé Bétharram, — fondée en 1475, en l’honneur d’une statue de la Vierge indiquée à de jeunes bergers, dit la légende, par une lumière miraculeuse, fut saccagée et brûlée pendant les guerres de religion, si terribles dans le Béarn, par les troupes du comte de Montgomery. Elle fut relevée, en 1615, par Jean de la Salette, évêque de Lescar, et dotée l’année suivante par Léonard de Trappes, archevêque d’Aucb, d’une seconde statue destinée à remplacer la statue miraculeusequi, lors de l’invasion de Montgomery, avait été transportée à Saint-Jacques (Espagne), où de nombreux pèlerins vont encore la visiter. En 1621, la direction de Bétharram fut confiée à l’abbé Charpentier, qui ajouta la dévotion de la Croix à celle de Notre-Dame, fit construire la chapelle et les stations du Calvaire, nom donné au monticule contre lequel est adossé Bétharram, et fonda la première congrégation des bétharramites ou prêtres de Bétharram, autorisée en 1622 par l’évêqùe de Lescar ; en 1623, par lettres patentes de Louis XIII, et enfin, le 3 décembre 1656, par une bulle du pape Alexandre VII. Lorsque la Révolution française éclata, la société était déjà riche et prospère ; mais en 1794, le calvaire fut saccagé par Monestier, agent révolutionnaire, et la congrégation obligée de se disperser ; la chapelle seule fut épargnée, grâce à l’énergie du maire de Lestelle, qui demanda, au nom des arts, la conservation de ce monument. Depuis le rétablissement du culte en France, Bétharram a été successivement le siège du petit et du grand séminaire, jusqu’en 1833. Enfin, en 1841, M, Lacroix, évêque de Bayonne, y établit la société des prêtres du Sacré-Cœur de Jésus, plus connus sous le nom de bétharramites. Bétharram compte au nombre de ses

firotecteurs d’illustres personnages, parmi esquels nous citerons : Louis XIII, la reine Hortense et la comtesse de Chambord, qui y a consacré à la Vierge sa ’ robe de noces ; on peut la voir à la sacristie. L’histoire de ce pèlerinage a été faite par le père Porée, de la compagnie de Jésus (xviic siècle), par Marca, le père de l’histoire du Béarn, par J.-B. Touton, chapelain de Bétharram, et enfin, de nos jours, par l’abbé Menjoulet, archiprêtre d’Oloron, et par l’abbé Rossigneux. Enfin Bétharram a eu aussi ses poètes : P. Bastide de Tausian composa, au xvn° siècle, en son honneur, un élégant poëme en vers latins ; et il n’y a pas longtemps que M. Vincent de Bataille, un de nos meilleurs poètes béarnais, a chanté dans de jolis vers, couronnés par la Société archéologique de Béziers (1839), la légende de Bétharram ; la voici en deux mots : Une jeune fille, cueillant des fleurs, glisse et tombe dans le Gave ; elle va être perdue, lorsqu’une branche vint s’offrir à sa main défaillante ; sauvée contre toute attente, elle offre à Notre-Dame de Bétharram un beau rameau d’or, en sig^ne de reconnaissance. Voici quelques extraits de la pièce de M. de Bataille, la capère dé Bétharram.

Quoan lou Gabe, en braman, dits adiû à las pennes, Y s’abance, à pinnets, à trubes boses et prats. Que diséren que craing dé rencountra cadénès Sus bords dé mille flous oûndrats.

Moun DiQ la béroye flourette

Quis’mirailhe hens lou cristaû

Hens lou cristaû d’aquère ayguette

Y ta bribente, y ta clarette.

Qui ba bagna près de Paft

Courret ta Bétharram, hilhots dé la Nabarre Poplés de la Gascougne y diûs bords dé l’Adou ; La Bierye à Bétharram nou hou yamey abare DéOs trésors déû dibin amou.

Nous traduisons aussi littéralement que possible :

Quand le Gave, en mugissant, dit adieu aux monta-Et s’avance, par bonds, a travers bois et prés, [gnes On dirait qu’il craint de rencontrer des chaînes Sur bords de mille fleurs diaprés,

Mon Dieu, la jolie fleurette. Qui se mire dans le cristal, Dans le cristal de cette jolie eau, Et si bruyante et si clairette^ Qui va baigner les pieds de Pau !

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Courez à Bétharram, enfants de la Navarre, Peuples de la Gascogne et des bords de l’Adour ; La Vierge à Bétharram ne fut jamais avare Des trésors du divin amour.

Bétharram a encore été chanté dans des cantiques populaires : nous n’en citerons que deux vers, fameux dans l’histoire de France pour avoir été prononcés par Jeanne d’Albret, dans les douleurs de cet enfantement qui devait nous donner Henri IV.

Nousté Dame deù cap deû poun, Adyudat-mé a d’aquesté hore Notre-Dame du bout du pont, Aidez-moi à cette heure.

BÉTHARRAMITE OU BÉTHARRAMISTE S. m. — rad. Bétharram. Prêtre de la société dit Sacré-Cœur de Jésus.

— Encycl. Les bétharramites sont voués à la prédication et à l’enseignement. Ils dirigent, dans le diocèse de Bayonne, plusieurs maisons de retraite et d’éducation. Les premières sont situées à Bétharram, à Sarrance, pèlerinage fondé au xive siècle par les religieux de Prémontré (50 kil. de Pau), à Pau et à Sainte-Croix d’Oloron ; les secondes à Oloron et à Orthez. Ajoutons que le grand nombre des Basques et des Béarnais émigrés dans l’Amérique méridionale ont engagé les bétharramites à établir quelques maisons dans le nouveau monde ; celle de Buenos-Ayres, la première en date, fut fondée en 1856 ; celle de Montevideo en 1864, Les bétharramites ont encore à Buenos-Ayres un collège florissant,

BETH-BERA, lieu de la Palestine, dans la demi-tribu de Manassé, en deçà du Jourdain ; Gédéon vainquit les Madianites en ce lieu.

BETH-BESSEN, ville de la Palestine, dans la tribu de Juda. Simon et Jonathas Machabée firent fortifier cette place, que Bacchidès vint assiéger sans succès.

BETHCÉMÈS, ville sacerdotale de la-Palestine, dans la tribu de Juda ; l’arche d’alliance y fut renvoyée par les Philistins ; les habitants de cette ville furent frappés de mort pour avoir, contrairement à l’ordre de Dieu, jeté des regards indiscrets sur l’arche sainte.

BETH-DAGON, ville de la Palestine, sur les frontières de la tribu d’Ephraïm et de Dan, dans la plaine de Saron. il Autre ville de Palestine, dans la demi-tribu de Manassé, à l’O. du Jourdain.

BETHEL, ville de la Palestine, sur la frontière des tribus d’Ephraïm et de Benjamin. Le nom primitif de Bethel était Souz, à l’époque où Abraham y faisait paître ses troupeaux. C’est là que Dieu apparut à ce patriarche et à Jacob. Lorsque Jéroboam, après le schisme, y bâtit un temple, consacré à l’adoration du veau d’or, les prophètes Osée et Atnos changèrent le nom de Bethel (maison de Dieu) en celui de Bethaven (maison du crime). Ce n’est plus de nos jours qu’un amas de ruines, qui occupent plus de 1 kil. carré..

BET1IELL (sir Richard), homme politique anglais, né en 1800. Élève de l’université d’Oxford, il étudia la jurisprudence à l’école de Middle-Temple, et devint successivement avocat de la reine en 1840, solicitor général en 1852, et attorney général en 1858. Il était, depuis 1851, membre de la Chambre des communes, où il votait avec le parti libéral, lorsqu’il fut appelé, en 1801, au poste de lord chancelier. À cette occasion, il a été élevé à la pairie, sous le titre de lord Westbury. Il remplissait ses fonctions à la satisfaction du gouvernement et du public, lorsque, en 1865, la découverte d’un trafic scandaleux, qui se faisait à son insu au profit de son fils aîné, sur quelques-unes des affaires dépendant de la cour de chancellerie, l’obligea à donner sa démission.

BÉTHENCOURT (Jean de), gentilhomme normand, conquérant des îles Canaries, où il fonda le premier établissement européen, était chambellan de Charles VI, roi de Franco. Ruiné pendant les guerres qui ensanglantaient le royaume à cette triste époque, il chercha fortune en pays étranger, et s’embarqua à La Rochelle avec quelques autres aventuriers, le îef mai 1402. Il relâcha en Espagne, et aborda à l’île de Lancerote après quelques jours de traversée, visita l’île Fortaventure, se fît décerner le titre de seigneur des îles Canaries par Henri III, roi de Castille, soumit l’île de Fer et l’île de Palme, fit baptiser le roi de ces parages sous le ntfhi de Louis, et convertit les habitants au christianisme (1404). Après plusieurs voyages en Normandie, pour en amener des ouvriers et des colons, il quitta ’ définitivement les Canaries, où il laissa comme gouverneur son neveu Maciot de Béthencourt, et revint finir ses jours dans sa patrie (1406). La relation de cette curieuse conquête a été publiée en 1630 par Bergeron.

BÉTHENCOURT ou BETTENCOURT (Jacques de), médecin français du xvie siècle. Il exerçait la médecine à Rouen et avait embrassé lecalvinisme, ce qui lui fit courird’assez grands dangers, quand cette ville tomba entre les mains de Charles IX. On a de lui : Nova pœnitentialis quadragesima et purgatoriiwi in morbum gallicum sive venereum (Paris, 1527), ouvrage dans lequel il donne, le premier, à la syphilis le nom de maladie vénérienne, au lieu de celui de maladie française, sous lequel on la désigna jusqu’alors.

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BÉTHENCOURT Y MOL1NA (Augustin de), ingénieur espagnol, né à Ténériffe en 1760, mort à Saint-Pétersbourg en 1826. Il donna à notre école des ponts et chaussées le plan d’une nouvelle écluse, entra en 1808 au service de la Russie, et créa dans ce pays le corps des ingénieurs hydrauliciens. Ses principaux ouvrages sont : Mémoire sur la force expansée de la vapeur de l’eau (1700) ; Mémoire sur un nouveau système de navigation intérieure (1805) ; Essai sur la composition des machines (1808).

BÉTHENCOURTIE S. f. (bé-tan-kour-tî).

Bot. Genre de plantes do la famille des composées, formé aux dépens des séneçons.

BETHGABARA ou ELEUTHÉROPOL1S, ou

BEIT-DJIBRIN, ville de Palestine, appelée Bethogabris par Ptolémée et Peutinger. V. Beït-Djibrin.

BETH-GAMUL, ville de la Palestine, dans là tribu de Ruben, au paj’s des Moabites.

BÉTIIISAC (Jean), favori et conseiller de Jean, duc de Berry, natif de Béziers, ruina par ses exactions la province de Languedoc, dont son maître était gouverneur, et fit une fortune scandaleuse. Lorsque Charles VI monta sur le trône, ému des justes réclamations de ses sujets, il enleva au duc de Berry, son frère, le gouvernement du Languedoc et fit arrêter Béthisac, qui périt sur le bûcher (1389).

BÉTH1SY DE MÉZIÈRES (Eugène-Marie de), lieutenant général, né en 1656, mort en 1721, s’est illustré par sa bravoure pendant les guerres de Louis XIV. À la tête de la cavalerie, il décida, par des charges brillantes, le succès des batailles de Fleurus et de San-Vietoria, et couvrit la retraite de la maison du.roi à Ramillies, en 1706. Il reçut le gouvernement d’Amiens et de Corbie, puis fut nommé lieutenant général en 1710.

BÉTHISY (Eugène-Eustache, comte de), général, de la même famille que le précédent, né à Moutiers en 1739, mort en 1823. Il servit dans l’île de Minorque sous le duc de Richelieu (1756), se distingua, dans la guerre de Sept ans, à ’Yarbourg et à Johannisberg, fut nommé colonel des grenadiers de France en 1763, et élevé au grade de maréchal de camp en 1780. Commandant à Toulon, au commencement de la Révolution, il émigra bientôt après, fit dans l’armée de Condé les campagnes dé 1792 à 1790, se battit contre les troupes de la République à Bodenthal, à Weissembourg et au pont de "la Kinsing (1796), où il faillit perdre la vie, puis servit jusqu’en 1814 dans l’armée autrichienne. De retour en France en même temps que Louis XVIII, il fut nommé lieutenant général et gouverneur des Tuileries.

BÉTHISY DE MÉZIÈRES (Henri-Benoît-Jules de), prélat et théologien français, frère du précédent, né en 1744, mort à Londres en 1817. Il était évêque d’Uzès depuis neuf ans, lorsqu’il fut nommé, en 1789, député du clergé aux états généraux. Il s’y montra fougueux défenseur de tous les privilèges de son ordre, se prononça avec force contre le serment exigé des ecclésiastiques par la constitution civile du clergé, quitta la France et se réfugia en Angleterre en 1792. Lorsque le pape entra en négociation avec Bonaparte au sujet du rétablissement de la religion catholique, l’évêqùe d’Uzès se prononça vivement contre le concordat, refusa de le reconnaître, et protesta contre l’autorité du pape à ce sujet. De retour en France en 1814, il parut quelque temps aux Tuileries ; mais, ne trouvant pas que les affaires ecclésiastiques prissent la marche qu’il eût désirée, il retourna bientôt à Londres. En 1816, Louis XVIII lui fit écrire de donner sa démission d’évêque. Béthisy envoya, ainsi que les autres prélats français restés en Angleterre, une démission conditionnelle, en ayant soin d’y ajouter ces mots, « qu’il jugerait par lui-même de l’utilité de cette démarche. » Ce trait seul suffit à montrer quel était le caractère et l’obstination de ce fougueux prélat, qui avait été plus catholique que le pape et plus royaliste que le roi.

BÉTHISY (Jean - Laurent de), musicien français, né à Dijon en 1702, mort en 1781. Il enseigna la musique à Paris, et s’est fait connaître par la publication d’un ouvrage où il expose la théorie de l’harmonie selon les principes de Rameau. Cet ouvrage a pour titre : Exposition de la théorie et de la pratique de la musique, suivant les nouvelles découvertes (Paris, 1754).

BÉTHISY-SAINT-PIERRE, bourg et comm. de France-(Oise), cant. de Crépy, arrond. et à 23 kil. N.-E. de Senlis ; 1,604 hab. Fabriques de peignes, papier à sucre ; chanvre à cordages ; scierie mécanique. L’église paroissiale est flanquée d’une tour de style gothique ; sur un tertre haut de 66 m., se dressent les restes d’un ancien château fort, dit le Pâté du roi Jean.

Ce fut la reine Constance, femme du roi de France Robert, qui fit construire le château de Béthisy, où elle transféra le siège de la juridiction, établi jusqu’alors au palais de Verberie. Richard de Béthisy, le favori de la reine Constance, ayant levé l’étendard de ia révolte contre le roi Henri Ier, fut battu et demanda grâce et merci au roi, qui se rendit au château de Béthisy et lui pardonna ; ce châtelain comptait, parmi les droits de son fief, celui de prélever quatre deniers sur chaque belle fille qui v passait ; il acheva les parties

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du château que la reine Constance n’avait pu faire terminer.

Le roi Louis le Gros séjourna souvent au chârcau de Béthisy, qu’il affectionnait, et ce fut là qu’il signa la charte de franchise des habitants de Béthisy.

La cérémonie du mariage de Louis VII avec Éléonore de Guyenne, célébrée en 1137, eut également lieu dans ce château, et Philippe-Auguste, qui s’y rendait souvent avec toute sa cour, y assembla, en 1182, le3 grands vassaux du royaume et y expédia plusieurs ordonnances. En 1184, le château fut attaqué par Philippe d’Alsace, comte de Flandre ; mais les troupes de Philippe-Auguste lui firent lever le siège. Dès la fin du xme siècle, ce vieux castel avait perdu toute son importance ; cependant, le roi Jean, qui le nommait « soc désert, » 1 habitait encore de temps à autre. Lors des guerres qui signalèrent le règne de Charles V, rapporte M. Léon Ewing, les Navarrais et les Anglais réunis se présentèrent devant cette forteresse et tentèrent un assaut ; mais ils furent repoussés avec une telle vigueur, que la plupart d’entre eux furent taillés en pièces ; la ruine du château était imminente cependant ; plus tard, Marie de Médicis ordonna qu’il fût réparé, afin de procurer un asile aux gens du lieu contre les exactions des partis qui désolaient le pays sous prétexte de religion ; aussi, « les gens du lieu » payèrent-ils de leurs deniers le prix de ces nombreuses réparations.

En 1618, Richelieu ordonna la démolition du château de Béthisy. On abattit la grosse tour et l’on fit de larges brèches aux murailles féodales, qu’on répara" encore pendant lestroubles de la Fronde. Aujourd’hui, le nouveau château de Béthisy n’offre qu’une idée très-imparfaite de ce que fut autrefois la demeure royale qui porta ce nom ; c’est une habitation de plaisance, et rien de plus.

BETH-LEBAOTH, ville de la Palestine, dans ^la tribu.de Siméon.

BETHLÉEM (la Maison du pain), petite ville de la Palestine, dans la tribu de Juda, à 8 kil. S. de Jérusalem. Nommée primitivement Ephrata (la fertile) à cause do son admirable situation, elle porte aujourd’hui le nom arabe de Beït-Lahm ; 3,000 hab. C’est là que se placent : l’églogue de Ruth la glaneuse, le sacre de David par Samuel ; enfin, la naissance do Jésus-Christ dans une établë. Dès les premiers jours du christianisme, Bethléem devint un des sanctuaires les plus vénérés de la religion chrétienne. Saint Jérôme et sa chère Paula y achevèrent leurs jours dans la contemplation des divins mystères. Au temps des croisades, cette ville fut le siège d’un évêché ; en 1834,1e quartier musulman, à la suite d’une révolte, fut entièrement détruit par Ibrahim-pacha.

Avant de décrire les monuments de Bethléem, nous esquisserons en peu de mots l’état actuel du berceau de la religion chrétienne. Bethléem est située sur le sommet d’une haute colline qui descend, par une suite de terrasses couvertes de vignes et d’oliviers, jusqu’aux profondes vallées qui l’entourent de trois côtés. On y jouit d’un panorama magnifique : à droite s’élève un pic couronné d’un vieux donjon, qui doit aux croisades le nom de Mont des Francs ; à gauche surgissent les dômes et les minarets de Jérusalem ; en face, à TE., l’horizon est borné par la chaîne bleuâtre des montagnes de Moab. La population déBethléem, connue de tout temps pour son humeur rebelle et belliqueuse, se compose en grande partie de chrétiens des trois principaux rites, dont l’occupation, outre la culture des champs et des vignobles, consiste dans la fabrication des chapelets, des croix de nacre et autres objets de dévotion, qui forment le revenu le plus important de cette bourgade industrieuse. À l’extrémité E. de la ville, I’Église de Sainte-Marie ou de la Nativité, dont la construction, commencée par sainte Hélène, fut achevée par Constantin le Grand, entre 327 et 333 ap. J.-C, s’élève au-dessus d’une grotte où, suivant la tradition, Jésus vint au monde. Elle est masquée extérieurement par les hautes murailles et les jardins des couvents latin, grec, arménien, qui l’entourent. Elle n’a qu’une entrée à l’O., précédée d’une piace dallée et couverte de débris. Un vestibule nu et obscur, divisé en trois chambres, ouvre sur l’église. Cet édifice, dont le plan est disposé en forme de croix, est bâti dans le style de la basilique romaine. Le pied de la croix comprend cinq nefs, formées par quatre rangées de colonnes corinthiennes de 6 m. de hauteur et de 0 m. 83 de diamètre ; ces colonnes, au nombre total de quarante-huit, sont monolithes, d’un calcaire veiné qui a le poli du marbre. Les cinq nefs ont la même élévation : celle du centre est aussi large, à elle seule (26 m. 30), que les quatre autres réunies. La traverse de la croix ou transsept, qui a la même largeur que la grande nef, se termine à chaque extrémité par une abside demi-circulaire qui marque ses formes à l’extérieur. Le haut de la croix, où se trouve le chœur ou sanctuaire, élevé de trois degrés au-dessus de la grande nef, est terminé aussi par un hémicycle qui a des dimensions égales à celles des absides de la croisée. L’église n’a pas de voûtes : au-dessus des colonnes est un entablement en bois qui, dans la nef centrale, est surmonté de murs percés de grandes fenêtres. Une charpente à jour, que quelques auteurs croientêtre en bois de cèdre, prend naissance au-dessua