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BERS

rad. bersault). Art. milit. anc. Tirer de l’arc, tirer à la cible.

BERSAULT. s. m. (bèr-sô — du bas ]at. bersa, claie d’osier). Art milit. But de tir lieu d’exercice militaire pour le tir.

BEUSCH. V. Bœesch.

BERSEKER ou BEBSERRER. Nom d’une race d’hommes appartenant à la mythologie Scandinave et qui n’avaient pas leurs égaux en barbarie et en férocité ; leur rage a fourni une expression allemande, peu usitée de nos jours, mais non pas complètement oubliée. On dit volontiers d’un homme qui se démène comme un fou furieux qu’il est atteint de la rage bersekérienne. Les dieux, d’après la mythologie Scandinave, les ont plus d’une fois employés pour exécuter des travaux pénibles ou’mener à bonne fin des entreprises périlleuses. Quand ils entraient en fureur, rien ne pouvait les arrêter ; ils couraient dans les rues en hurlant comme les loups et les chiens, se précipitaient dans les flammes, mordaient dans leurs boucliers, assommaient et tuaient tout ce qui se trouvait sur leur passage. S’agissàit-il de combattre sur un champ de batuule, ils ne se donnaient parfois même pas la peine de revêtir leurs armes, et se lançaient tout nus dans la mêlée, terrifiant leurs ennemis par leur mine farouche et leur attaque furibonde. Leur ancêtre s’appelait Arngrim etdes^ cendait de Starkader, le géant aux huit mains, et d’Alfhilden, la plus belle des femmes. Comme il dédaignait, en allant au combat, de prendre un bouclier et un casque, on le surnomma Berseker, ce qui veut dire sans armure. Dans une lutte, il tua le roi Swafurlam et épousa sa fille avec laquelle il eut douze fils aussi vaillants, aussi terribles que lui. Argantyr, l’aîné, était de toute la tête plus grand que ses frères et doué de la force de deux hommes. Le plus grand accord régnait entre eux, et la devise : Un pour tous et tous pour !/«, les unit jusqu’au moment de leur mort commune. Comme leur père, ils allaient en guerre sans bouclier et sans armes, et héritèrent du même surnom ; la même rage les animait, et quand ils en ressentaient les premiers accès et qu’ils se trouvaient sur un . vaisseau, ils se hâtaient de descendre à terre pour s’attaquer dans leur fureur aux arbres et aux rochers, et ne pas causer de plus grands malheurs. Pareille chose leur était déjà arrivée, et leur équipage et leur vaisseau avaient été anéantis par eux. Les peuples Scandinaves, tout en les craignant, les méprisaient, probablement à cause de ce qu’il y avait de bestial dans leurs emportements et dans leurs attaques. Ce n’était pas là le courage comme on le réprésentait alors. Leur fin fut des plus tragiques. L’un des frères, "Hiornart, voulait épouser la fille du roi des Suèdes (Swedi), !a belle Ingburg ; mais elle était déjà promise à Hialmer. La guerre commença ; dans leur première fureur, les Berseker tuèrent plus de deux cents ennemis ; mais, ce premier élan

fiasse, ils durent continuer le combat avec eurs forces naturelles. Epuisés et succombant sous le nombre, vaincus aussi par des talismans que les nains avaient donnés à leurs adversaires, ils succombèrent tous. La mort réunit ceux qui ne s’étaient jamais quittés durant leur vie.

BERSENEFF ou BERSEIN’EW (Ivan), dessinateur et graveur russe, né% en Sibérie en 1762, mort en Russie en 1790. Il étudia d’abord, sous la direction de Cari Guttenberg et vint se perfectionner à Paris dans l’atelier de Clément Bervic. Il a gravé, pour le recueil de la Galerie d’Orléans : le Tentateur, d’après le Titien ; Saint Jean et Saint Jérôme, d’après le Dominiquin, Un de ses premiers ouvrages est un Saint André, d’après A. Losenko.

BERSER v. intr. (bèr-sé — du tud. birsen, percer d’un trait ; en ail. birshen, chasser ; en anc. angl. berselet, chien de chasse). Décocher un trait, une flèche ; chasser à l’arc.

DERSEKKER. V. BERSEKER.

BERSEZIO (Vittorio), littérateur italien, né à Coni, en 1830, s’engagea dans le mouvement libéral de 1847 et fit, en 1848, avec les étu-diants la campagne de Lombardie. Rédacteur littéraire de la Gazette piémontaise, il a écrit dans beaucoup de journaux et recueils, les Letture di famiglia, le Messagiere Torinese, le Cimenta, la Revista contemporanea, l’Espero, où parurent ses Profils politiques. Au théâtre, ou des essais juvéniles l’avaient préparé, il a. produit un drame, Micca d’Andormo  ; une tragédie, Romulus ; et le Pasque Véronesi. Plus connu comme romancier, il mérite la réputation d’écrivain châtié et d’observateur ftdèle. Son Novelliere, traduit en français (Nouvelles piëmontaises, 1859), ouvre la série de ses romans, où reparaissent les personnages déjà présentés par l’auteur, et où il peint avec une grande fidélité les mœurs du Piémont. On cite surtout : la Famiglia, l’Amor di patria, Palmina, l’OdiOj etc.

BERSOT (Pierre-Ernest), philosophe et écrivain français, né en 1816 à Surgères (Charente-Inférieure). Après avoir fait ses classes au lycée de Bordeaux, il accepta dans cet établissement les fonctions de maître d’étude pour se préparer à l’École normale, où il fut admis en 1S3G. Son assiduité au travail, la solidité de son instruction, son intelligence réfléchie l’y firent promptement distinguer, et, lorsque M. Cousin fut appelé au ministère de l’instruction publique (mars 1840), il choisit le

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jeune Bersot pour son secrétaire. Une amitié sincère s’établit entre le maître illustre et le brillant disciple, et M. Bersot fut nommé professeur de philosophie au collège de Bordeaux, quatre ans après sa sortie de cet établissement comme élève. On craignait qu’une telle position ne fût-au-dessus de la maturité du jugement d’un homme aussi jeune ; mais M. Bersot se montra à la hauteur de sa mission, et son enseignement, plein d’indépendance et d’élévation, fit du bruit même en dehors de la zone universitaire.

Il jouissait de l’estime générale, lorsque, en 1842, le père Lacordaire vint prêcher le carême à Bordeaux. Grand admirateur du prêtre dominicain, M. Bersot le fut beaucoup moins de ses doctrines après l’avoir entendu, et il protesta au nom de la philosophie. Le parti dévot s’émut ; le recteur et léproviseur prêtèrent l’oreille aux insinuations cléricales, et M. Bersot fut vivement réprimandé. Mais heureusement pour le libre penseur, le parti religieux exerçait moins d’influence à Paris que dans le midi : le recteur et le proviseur furent désavoués et mis à la retraite ; toutefois, le courageux écrivain sollicita un congé de trois années, qu’il employa à se faire recevoir docteur es lettres. La thèse qu’il soutint brillamment à cette occasion roulait sur la Liberté et la providence, d’après saint Augustin. On lui offrit ensuite la place de suppléant de philosophie à la Faculté de Dijon, qu’il refusa, et il n’accepta la chaire de philosophie au collège de Versailles qu’avec la promesse d’être appelé à Pans à la première vacance.

Après 1848, il soutint dans les feuilles publiques de Bordeaux et de Versailles une vive polémique en faveur de la candidature présidentielle du général Cavaignac. Son espoir ayant été déçu, il s’occupait, de préparer son livre : la Philosophie de Voltaire ou Extraits de ce philosophe sur la liberté, Dieu et la morale, recueil qui prouve que ceux qui traitent Voltaire d’athée ne l’ont jamais lu, lorsque le coup d’État de décembre vint changer la face des affaires. Ayant refusé de prêter serment, il fut considéré comme démissionnaire et se lança exclusivement dans le journalisme et la littérature.

Depuis 1852, il a collaboré à la Revue de l’instruction publique, au Dictionnaire des sciences philosophiques, à la Revue de Paris et à la Revue nationale. Enfin, en 1859, M. Saint-Marc-Girardin, digne appréciateur de son talent, le fit admettre à la rédaction du Journal des Débats, où il s’occupe spécialement des questions philosophiques et littéraires.

M. Bersot a publié un certain nombre d’ouvrages dont les principaux sont : Essai sur la Providence (1853) ; Mesmer et le magnétisme animal (1853) ; Études sur le xvme siècle (1855, 2 vol.) ; Lettres sur l’enseignement (1857). Il a réuni en volume ses articles du Journal des Débats sous ce titre : Littérature et morale (1861).

Lorsqu’on a lu avec attention les œuvres de M. Bersot, qui se distinguent par la profondeur de l’érudition, l’énergie et, disons mieux, la sincérité des doctrines, on n’est pas étonné que, malgré son âge, l’auteur ait déjà obtenu plus d’un suffrage à l’Académie des sciences morales. Son style est clair— grande qualité dans les sciences philosophiquescorrect, nourri, serré, chaleureux dans l’occasion, surtout lorsqu’il s’agit de combattre pour la liberté, au triomphe de laquelle nous félicitons M. Bersot de consacrer toutes les ressources de sa belle intelligence.

BERSCRIA, nom latin de Bressuire.

BERT, radical germanique qui entre dans la composition d’un grand nombre de noms propres appartenant à la même nationalité, tels

?ue Humbert, Bertrand, etc. La véritable

orme germanique est bercht, ou par métathèse brecht ; le mot anglais bright (clair, brillant) s’y rattache immédiatement. Ce radical germanique doit être rapporté à la racine sanscrite bhridj ou bhardj (briller et griller), qui a donné de nombreux dérivés dans la plupart des idiomes indo-européens, tels que phlegô en grec, fulgere et frigere en latin. M. Delâtre, dans son excellent travail-sur les origines de la langue française, donne la plus grande partie des noms propres germaniques usités en français et présentant ce radical bert comme élément de composition dans le sens de brillant, illustre, etc. D’abord deux noms de femme, Brigitte, qui se rattache le plus immédiatement à l’anglais bright, et Berthe, clara, înclyta. Vient ensuite une série très-nombreuse de noms propres d’hommes, que M. Delâtre rapproche avec assez de bonheur d’équivalents grecs analogues pour le sens et le procédé de formation : Bertrand, Bertram (ram, bélier ; aries clarus), Albert, Albrecht (al, tout à fait ; grec pamphaès ou pagklês) ; Adalbert (adat, edel, noble, noblesse, de ad ou od, propriété, nobilitate claru., ktésiclès) ; Philibert et Guibert, Willibert (willi ou viel, beaucoup, très, magne clarus, polyclès) ; Dagobert (dago, degen, épée, gladio clarus, xiphoklès) ; Sigebert (sige, siège, victoire, ’ Victoria clarus, nikoklès) ; Childebert (childe ou held, héros, bellator clarus, kléomaklès) ; Gombert, Gundibert (gund, guerre, bello clarus, polemoklès) ; Hébert, Héribert (her ou heer, armée ou combat, prœlio clarus, agônoklès) ; Hubert, Hugobert (hug, esprit, sagesse, memoria etprudentia clarus, mnesiklès) ;

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Imbert et Humbert (haim, heim, home, le chez soi, le pays, in domo clarus, dèmoklès) ; Lambert, Landbert (land, pays, in patria clarus, patroklès) ; Robert, Ruadbert (ruad, rath, red, conseil, consilio clarus) ; Colbert(colt, en anglosaxon, poulain, cheval, equis clarus, hippoklès) ; Gilbert (gull, en islandais or, aura clarus, khrusoklès) ; Joubert (guete, bonté, gut, bon, bien, bonitate clarus, agathoklès), etc.

BEBTAIRE ou BERTHAIRE (saint), issu des rois de la seconde race, devint abbé du Mont-Cassin en 856. Il fut massacré par les Sarrasins en 884. On a de lui divers écrits, dont l’un, intitulé : Antikeimenon (Cologne 1533, in-8°), traite des contradictions qu’on trouve dans l’ancien et le nouveau Testament.

BERTALL (Charles-Albert d’Aenodx, dit), dessinateur et caricaturiste, né à Paris en 1820. C’est un des artistes les plus féconds de notre temps.’ Ses vignettes sont répandues par milliers dans les recueils illustrés, Y Illustration, le Magasin pittoresque, a Semaine, le Journal pour rire, le Musée des familles, la Semaine des enfants, le Journal pmis tous, les Romans populaires illustrés, etc. Comme caricaturiste, il a peut-être moins de finesse et d’élégance que Gavarni, moins de verve grotesque que Daumier ; mais il est pétillant de gaieté malicieuse et de piquante originalité. Parmi ses œuvres, nous citerons : les Omnibus, revue comique de 1843 ; le Diable à Paris (in-8<>) ; Petites misères de là vie conjugale, avec le texte de Balzac ; le Cahier des charges des chemins de fer ; la Physiologie du goût ; les Guêpes à la Bourse ; Paris en l’an 3000 ; Types de la Comédie humaine de Balzac ; Bibliothèque des enfants, collection Hetzel, etc.

BERTAMBOISE OU BERTEMBOISE S. m.

(ber-tan-boa-ze). Hortic. Manière de greffer en biseau ; Greffe en bertamboise,

BERTANA (Lucie), femme poëte italienne, née à Modène selon les uns, selon d’autres à Bologne, morte en 1567. Elle appartenait à la famille dell’Oro et épousa un frère du cardinal Bertani. Elle acquit un grand renom en Italie, non-seulement comme poëte, mais encore pour sa beauté et sa sagesse, et elle compta au nombre de ses amis plusieurs poètes du temps, au premier rang desquels se trouvaient A. Caro et V. Martelli. Ses poésies parurent dans divers recueils, surtout dans celui de Louise Bergalli, ’

BERTANGLES, village et comm. de France (Somme), cant, de Villers-Bocage, arrond. et à 10 kil. N. d’Amiens ; 606 hab. Briqueterie. On y voit un magnifique château, remarquable surtout par l’importance de ses archives qui contiennent la relation contemporaine des funérailles d’Anne de Bretagne et des mémoires relatifs aux guerres d’Espagne, d’Allemagne et de Flandre. Ces précieux manuscrits furent recueillis et classés par le général comte de Vault. Le château de Bertangles est la résidence de la famille de Clermoni-Tonuerre-Thoury depuis le commencement du xviie siècle.

BERTANI ou BERTANO (Giovanni-Battista), peintre et architecte italien du xvie siècle. Élève de Jules Romain, il lui succéda dans la direction de l’académie de Mantoue, et il eut la haute main sur tous les travaux d’art exécutés sous le duc Vincent de Gonzague. Il maniait mieux le crayon que le pinceau, et plusieurs grands tableaux furent exécutés sur ses dessins. Comme architecte, il a fait élever plusieurs des principaux monuments qui embellissent Mantoue, entre autres l’église

Sainte-Barbe, l’ancien couvent des Carmes, la porte de la Douane. Il a publié un ouvrage intitulé : Gli oscuri e difficili parti dell’ opéra lonica di Vilruvio, etc.- (Mantoue, 1558, in-fol.). BERTANI (Augustin), homme politique italien, né à Gênes vers 1810. Il se fit recevoir docteur en médecine à la faculté de Gênes ; mais la politique a absorbé la plus grande partie de sa vie, et, depuis longtemps, il s’était jeté avec ardeur dans les conspirations républicaines. D’abord affidé de Mazzini, il s est rendu célèbre par le rôle immense qu’il a joué dans l’épopée garibaldienne. Organisateur et directeur suprême des comités révolutionnaires, dits de provvedimento, qui ont joué un si grand rôle de 1859 à 1862, il a tiré des entrailles de l’Italie cette armée méridionale qui conquit deux royaumes. Secrétaire général de Garibaldi à Naples, il y fut ce que Crispi avait été à Palerme, un lien avec Mazzini. Doué de vues larges, d’une parole facile et d’une volonté de fer, il est le seul qui ait exercé sur Garibaldi une influence aussi complète. On a dit de lui qu’il a de la fibre de Saint-Just.

De retour à Gênes après la retraite de Garibaldi à Caprera, Bertani continua d’être l’âme et le moteur des comités de provvedimento de Gênes, tout en suivant les séances du parlement italien, car il était député depuis février 1861. Le résultat de ces manœuvres continues fut l’agitation des comités et leur réunion à Gênes, au printemps de 1862, réunion et agitation bientôt suivies des souscriptions patriotiques et des enrôlements pour l’expédition contre Rome, en faisant une diversion en Vénétie. On connaît l’affaire de Sarnico et le combat d’Aspromonte qui en furent les conséquences. Après la blessure et la capture de Garibaldi, Bertani donna sa démission.

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BERTANO (Jean-Baptiste), poète italien, né & Venise vers 1595. Il compta au nombre de ses amis le poète Marini, tut nommé chevalier par l’empereur Mathias et fonda, à Padoue, l’académie dite dé Disuniti. Parmi les ouvrages les plus connus de Bertano, qui tomba dans tous les défauts de Marini, nous citerons ses pièces de théâtre intitulées : / Tormenti amorosi (Padoue, 1641} ; Il Marina arasdo (Padoue, 1641) ; la Ninfa spensierata (Padoue, 1642) ; la Gerusalemme assicurata (Padoue, 1641).

BERTAPAGL1A (Léonard), médecin italien du xve siècle. Il se fit une grande réputation en enseignant la médecine et la chirurgie à Padoue et à Venise. Le plus important de ses ouvrages a pour titre : Chirurgia seu recollecta : super quartum Avicennce, etc. (Venise, 1499, in-fol.).

BÉRTAT, nom d’un petit roy. de l’Afrique orientale, dans la Nubie, entre le roy. de Sennaar au N., le Bahr-el-Azrek à l’E., le Darfour au S. et le pays de Denka à l’O. Il est arrosé par le Tournât, affluent du Bahr-el-Abiad, et couvert de montagnes et de forêts impraticables. Ce pays peu connu a été exploré, pour la première fois, par M. Caillaud.

BERTAUD adj. m. (bèr-tô— du préfixe péjorat.-ier et de tondre). Autref. Mal tondu : Un enfant bertaud.

— Par ext. Châtré ; Un chien bertaud.

BERTAUDER v. tr. V. Bretauder.

BERTAULD (Charles-Alfred), jurisconsulte et professeur à la faculté de Caen, né à Verson (Calvados), en 1812. Il a été deux fois bâtonnier des avocats du barreau de Caen. Il a publié les ouvrages suivants : Études sur le droit de punir (1850) ; De l’hypothèque légale des femmes mariées sur les conquêts de la communauté (1S52) ; Cours de code pénal et leçons de législation criminelle (1853) ; Questions et exceptions préjudicielles eti matière criminelle (1856) ; Loi abolitive de la mort civile (1857), etc.

BERTAULD ou BERTHAULT (Pierre), érudit français, né à Sens vers 1600, mort en 1681. Il entra dans l’ordre des oratoriens, devint professeur de rhétorique à Marseille, puis chanoine et doyen de Chartres. On a de lui : Florus gallicus (1632) ; Florus francisons (1630) ; abrégés d’histoire longtemps en usage dans les collèges, et jin traité de Ara massiliense (Nantes, 1535) plein de recherches et d’érudition.

BERTAOLE s. m. (bèr-tô-le). Pêch. Nom languedocien d’un verveux ou filet en forme de manche.

BERTAUT (Jean), poète et prélat français, né à Caen en 1570, mort en 1611. Élevé par son père, il fut voué de bonne heure au culte des lettres et sentit naître en lui la vocation poétique en lisant les vers de Ronsard, dont il devint un admirateur enthousiaste, sans toutefois tomber dans ses défauts. Ses poésies galantes le mirent à la mode et attirèrent sur lui l’attention de Henri III, qui le nomma conseiller au parlement de Grenoble, secrétaire de son cabinet et son lecteur. Il était près de ce roi, lorsqu’il fut assassiné par Jacques Clément, et il jouit sous son successeur d une faveur égale. Henri lui donna la riche abbaye d’Aunay (1594), Marie de Médicis le choisit pour son premier aumônier, et, en 1606, il fut nommé êvêque de Séez, en Normandie, où il passa les cinq dernières années de son existence.

M’e de Scudéry classe Bertant entre Ronsard et Desportes. « Il a, dit-elle, plus de clarté que le premier, plus de force que le second, plus d esprit et de politesse que les deux... » Ce jugement, qu’on ne doit accepter que sous bénéfice d’inventaire, parait avoir été approuvé par Boileau. On connaît les vers de l’Arf poétique consacrés à Ronsard :

Ce poète orgueilleux, trébuchi ! de si haut, Rendit plus retenus Desportes et Bartaut.

Les chansons amoureuses ou complaintes de Jean Bertant sont assez nombreuses. On y trouve du sentiment, de la grâce, de la langueur et, parfois, une certaine recherche. Tout le monde a dans la mémoire ces quatre vers si pleins de charme :

Félicité passée

Qui ne peut reve»ir,

Tourment de ma pensée%

Que n’ai-je, en te perdant, perdu le souvenir !

Bertant ne nous a rien laissé de plus exquis. Un jour qu’il était malade, une dame da ses amis lui ayant dit que son mal provenait d’un excès de travail et de lecture, il lui répondit sur-le-champ par des vers se terminant ainsi :

Si la douleur qui m’abat sans remède

Procède de trop lire, hélas ! elle procède

De lire en vos beaux yeux que vous ne m*aimez pas.

Qu’imaginer de plus ingénieux ?

On devine, au style du poëte, qu’il ne s’adressait qu’a des personnes de condition et savait allier le respect à l’amour. Ronsard ne trouvait pas d’autre défaut à son élève que celui « d’être trop retenu pour un jeune poëte. » Ce défautparaîtra sans doute une qualité à bien des gens.