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!a science est une belle chose ! » Aussi laisserons-nous

au lecteur la plus complète latitude à ce sujet. Des théologiens, parmi lesquels il

  • faut citer Malebranche et le père Lebrun, ont

fait honneur au démon des prouesses de la baguette divinatoire. Ajoutons, au risque de scandaliser les bons pères, que les faits dont il s’agit n’ont jamais été l’objet d’expériences suivies, indiscutables et sérieuses, et qu’il ne reste à choisir qu’entre la négation absolue et une-extrême réserve. Il n’en est pas des miracles comme des sources du Nil, que personne n’a jamais vues et à l’existence desquelles tout le monde est raisonnablement obligé de croire.

Aujourd’hui, la baguette divinatoire a cessé d’être une imposture, car elle fait des merveilles sur nos places publiques. Le rabdomancien pose une douzaine de boîtes sur une table, se fait bander les yeux et invite une personne de la société à glisser dans l’une d’elles une pièce de 5 francs ; cela fait, il porte la baguette sur chacune de ces bottes, et lorsqu’il arrive à celle qui contient la pièce, la baguette se livre à des évolutions qui prouvent à l’auditeur que des émanations métalliques sont la cause de cette rotation. Or, chaque boîte est munie d’un double fond où se trouve un petit ressort que soulève la pièce des francs et dont la pression fait saillir un petit clou aperçu de l’opérateur seul. Voilà pour les émanations du métal ; voici maintenant pour celles de l’eau. Plusieurs vases sont placés sur une table, et l’un des spectateurs introduit de l’eau dans l’un d’eux. La baguette, présentée successivement sur chaque vase, se met en mouvement quand elle arrive à rencontrer celui.qui contient le liquide. Chaque vase ou chaque gobelet est percé au fond d’un trou fort petit exactement rempli d’une mèche en fil, qui dépasse un peu la surface inférieure et qui ne peut être aperçue que de l’opérateur. L’eau s infiltre à travers cette mèche et laisse une trace toujours facile à reconnaître par celui qui s’est familiarisé avec l’appareil.

De tout ce qui précède, nous ne prétendons pas conclure que l’art de découvrir les sources et les mines soit dénué de fondement. Telle n’est point notre pensée, Quel que soit le rocher que la science frappe de sa baguette enchanteresse, nous sommes toujours prêts à boire aux sources qu’elle en fait jaillir. Oui, nous reconnaissons a la science une puissance sans bornes ; mais que peut avoir à faire la science, la science vraie, la science sérieuse, avec les jongleries des rabdom ancien s ? Est-ce que les ingénieurs qui s’occupent de la recherche des couches d’eau et du forage des puits artésiens se sont jamais servis de la baguette divinatoire ? C’est la géologie seule qui les guide, et soyons bien persuadés que, lorsque cette belle science aura atteint sa dernière limite, on lira dans les entrailles de la terre comme dans un livre ouvert. Nous objectera-t-on l’abbé Paramelle ?Mais qui ignore que le savant abbé était un des favoris de cette science ? S’il se servait, dans ses opérations et ses recherches, d’une baguette de coudrier, il ne faut voir dans ce fait qu’une fai- " —blesse et peut-être un acte de prudence. Les peuplesserontéternelleinent crédules, le mystérieux aura éternellement sur eux un attrait de séduction irrésistible. Alors qu’y a-t-il d’étonnant à ce que Parainelle ait capitulé avec la croyance populaire qui attribue des propriétés mystérieuses à une baguette ? Peut-être aussi sa conduite était-elle un acte de prudence, comme nous venons de le dire. Personne n’ignore l’état de l’instrnction dans nos campagnes. Il est certaines de nos communes rurales, et le nombre en est grand, qui manquent d’une des choses aussi nécessaires à la vie que l’air et le pain ; l’eau. L’abbé Paramelle se présentait dans ces communes pour leur procurer le bienfait d’une eau pure, salutaire et vivifiante. Or, pour triompher de l’esprit d’inertie des administrateurs peu éclairés comme des administrés ignorants, il s’est dit en possession d’un pouvoir merveilleux ; il s’est présenté armé de la baguette divinatoire. ’ La connaissance des terrains révélait au savant abbé la présence d’une source cachée, et les mouvements de sa baguette confondaient les plus incrédules. La science n’y perdait aucun de ses droits, et le bien-être des populations était réalisé. Numa, un homme supérieur, veut donner de sages lois a des hordes à demi sauvages, et ces lois lui sont dictées par la nymphe Egérie. Le deuxième roi de Rome est-il pour cela un imposteur ? Nous ne le croyons pas : tant pis pour les hommes, s’il faut les tromper pour les rendre heureux. Ceci, bien entendu, se rapporte à l’histoire profane et ancienne ; car nous espérons bien qu’un jour viendra, et ce jour n’est peut-être pas très-êloigné, où il ne sera plus nécessaire de suivre la voie de l’erreur pour conduire l’humanité au bonheur. Que l’instruction soit proclamée obligatoire, que les méthodes d’enseignement soient perfectionnées, que la science se vulgarise de plus en plus, et bientôt tous les hommes seront mûrs pour la vérité ; on pourra la leur montrer sans voile.

Pour que notre article soit complet, il nous reste à dire un mot de la baguette magnétique. Ici, la science est moins muette, et l’expérience, qui est son vrai langage, la seule affirmation vraiment digne d’elle, contient dans de certaines limites lesnypothèses et les systèmes.

On appelle baguette magnétique un instrument long de 25 à 30 centimètres sur 6 do

diamètre et de forme arrondie ; elle est de fer, d’acier ou de verre, avec un bout plus gros que l’autre. La baguette est un corps conducteur et excitateur ; comme telle, elle a ses avantages et ses inconvénients. L’expérience en a démontré les fâcheux effets, quand on s’en sert sans précaution dans certaines maladies, notamment dans celles des yeux. D’autre part, les baguettes ont été un sujet de plaisanteries et de comparaisons humiliantes. On en a donc complètement abandonné l’usage. D’ailleurs la magnétisation digitale ou palmaire l’a remplacée avec avantage et sécurité.

Lorsque Mesmer proposa l’examen de sa découverte, il indiqua comme auxiliaires indispensables le baquet et la baguette. Sans ôter systématiquement à ces moyens leur mérite réel, on est obligé de reconnaître qu’ils prêtaient trop au ridicule et à la fantasmagorie. Il était impossible de se présenter d’une manière plus défavorable. La plupart des per-sonnes q.ui voulaient magnétiser se croyaient obligées d’avoir une baguette en main et un baquet chez elles. Une boîte enchanteresse et une baguette magique ! c’en était assez pour faire croire au charlatanisme. Mesmer le vit bien ; aussi s’empressa-t-il de modifier ses procédés. Pour plus de détails, v. Baquet.

BAGUetter v. a. ou tr. (ba-guè-té — rad. Baguette). Frapper avec une baguette : Baguetter un enfant. Il V. mot.

bagueur s. m. (ba-gheur — rad. baguer). Hortic. Instrument à l’aide duquel on fait des incisions circulaires sur l’écorco de certaines branches.

BAGCIER s. m. (ba-ghié —rad. bague). Petit coffret, écrin spécial pour les bagues : Un élégant baguier. h Sorte de coupe évasée sur laquelle on dépose des bagues et autres bijoux.

— Fig. :

Gens tout nourris de flatteries Sont un bijou qui n’entre pas Dans son baguter de pierreries.

Voltaire. BAGWELL (Guillaume), mathématicien et astronome anglais, vivait au xvnf siècle. Il est auteur-d’un ouvrage* qui fit en son temps une certaine sensation : The mystery of astronomy made plain (Londres, 1651 et 1673.)

BAH interj. (bà). Sert à marquer un étonnement mêlé d’incrédulité : Bah ! cela n’est pas possible. (Acad.) Il Marque aussi l’ignorance ou l’indifférence : Bah ! ce n’est pas la peine. Bah ! de quoi cela guérit-il ?

Les bras m’en tombent. — Bah ! vous les ramasserez.

E. Auoier. Malgré vous et les vôtres,

On vous fera bien voir

Bah ! j’en ai bien vu d’autres.

Fabre d’Eulantine. Il II se répète fréquemment, comme la plupart des interjections :

Et c’est ma place aussi que vous prenez.

Bah ! bah ! C. d’Harleville.

Ah bah ! Double interjection dont le sens est à peu près le même que celui de l’interjection simple : C’est la vérité que je vous dis là.Ah bah I ah bah 1 il ne fera pas tout ce qu’il dit.

— Substantiv. : Faire entendre un bah ! des plus dédaigneux. Il avait vieilli et murmurait ce bah ! philosophique gui sert de bride à toutes les passions. (Alex. Dum.)

— Homonymes. Bas, bât, bat et bats (du verbe battre).

BAHALUL ou BAHALOUL ou BAIIABUL,

bouffon d’Haroun-al-Raschid ; on lui attribue quelques saillies assez piquantes. Ainsi, le calife 1 ayant chargé de dresser la liste des fous de la ville de Bagdad, il refusa, prétendant qu’une pareille tâche était impossible à cause du grand nombre. On lui annonçait, pour le railler, qu’il venait d’être nommé intendant des loups, renards et singes de ’l’empire : « Le calife m’a donc fait, dit-il, souverain des courtisans ? »

Un autre jour, il s’était assis sur le trône du calife et en avait été chassé à coups de bâton, o Prends garde, dit-il à Haroun ; pour m’être assis là j’ai été frappé : que ne te fera-t-on pas, toi qui viens t’y asseoir chaque jour ?»

BAHAMA s. m. (ba-â-ma). Linguist. Idiome parlé jadis dans l’archipel de Bahama, et qui a entièrement disparu depuis longtemps. C’est le premier idiome américain qui fut entendu par les Espagnols.

BAHAMA (archipel de) ou ÎLES LUCAYES,

appelé los Cayos (écueils, récifs) par les Espagnols et Keys par les Anglais ; archipel de l’océan Atlantique, dans les Indes occidentales anglaises, au N.-E. de Cuba, au S.-E. de la Floride, entre 21" 23’ et 25° 50’ lat. N., et 73» 25’ et 83° long. 0. ; il occupe une longueur d’environ 1,000 kil. du N.-O. au S.-O et se compose d’immenses bancs de sable, de rocs de corail, qui forment des bas-fonds, d’où s’élèvent près de six cent cinquante îles ou îlots séparés par des canaux d’une navigation dangereuse. Le plus considérable de ces bancs est le grand banc de Bahama, entre le vieux canal de Bahama qui le sépare de Cuba au S.-O. et le nouveau canal de Bahama qui le sépare de la Floride au N.-O. ; il supporte les îles Saint-André, Isaac, Berry, Nouvelle-Providence (cap. Nassau, siège du gouvernement), Exuma, l’île de Sel, etc. Le petit banc de Bahama, séparé du grand banc par le canal de la Providence, supporte les lies Grande Bahama, une des plus considérables de l’archipel ; Guana, Galapagos, etc. Parmi les autres îles, nous citerons encore : Acklin et Inagua, San-Salvador, la première terre du Nouveau Monde que découvrit Christophe Colomb (12 octobre 1492). Toutes ces îles jouissent d’un climat délicieux, sont très-fertiles et produisent en même temps les fruits de l’Europe et ceux des tropiques. En 1629, les Anglais établirent leur première colonie dans ces Iles, qui, après leur avoir été enlevées plusieurs fois par les Français et les Espagnols, leur ont été définitivement cédées en 1783. Gouvernement représentatif : un gouverneur et deux chambres.

BAHAMAN ou BAHMAN, mot persan qui a deux significations bien distinctes, que d’Herbelot détermine clairement. C’est d’abord le nom d’un ange ou d’un génie qui, selon la doctrine des mages persans, apaise la colère et a le gouvernement des bœufs, des moutons et des autres animaux paisibles. Ce même génie donne son nom au second mois de l’hiver et au second jour de tous les mois de l’année. Cette déité nous semble appartenir à l’ancienne théogonie aryenne et nous reporte, par la nature des fonctions qu’on lui attribue et le rôle qu’elle joue dans le calendrier, à l’époque antéhistonque où la grande famille indo-européenne, essentiellement agricole, n’avait pas encore effectué sa séparation. La seconde chose que les Persans désignent sous le nom de bahaman est une plante assez difficile à spécifier. Avicenne, qui la décrit, la représente comme ayant des racines tantôt blanches et tantôt rouges, ce qui la rapprocherait de la carotte. Il ajoute que ces racines engraissent beaucoup et disposent à l’acte conjugal. Le bahaman jouait un grand rôle symbolique dans l’ancienne religion persane ; les Persans en mangaient principalement dans les fêtes destinées à honorer la déité Bahaman dont nous avons parlé plus haut. Peut-être est-ce à cette circonstance que la plante doit son nom.

BAHAR s. m. V. Baar.

BAHAR ou BÉHAR, anc. prov. de l’Indoustan, faisant actuellement partie de la présidence de Calcutta dans l’empire anglo-indien, située entre 22<> 49’-27° 20’ lat. N. et 80° 41’-84* 54’ long. E. Ce pays, généralement plat au N. du Gange, montagneux au S., arrosé par le Gange et ses nombreux affluents, la Sone, le Gunduch, le Gograh, forme une des provinces de l’Inde anglaise ; superficie, 140,000 kil. carrés ; 8,117,000 hab. ; cap. Patna. Sol très-riche, industrie florissante, récolte abondante d’opium estimé, grande quantité de nitre que l’on obtient partout du lavage des terres ; riz, maïs, tabac, sucre, coton, etc. Los Anglais, qui sont les maîtres du Babar depuis 1765, l’ont divisé en huit zillah ou districts, parmi lesquels le district de Bahar. n Bahab, ville de 1 Indoustan anglais, dans la prov. de Bahar, ch.-l. du district du même nom, présidence de Calcutta, à, 56 kil. S.-E. de Patna ; 30,000 hab. ; ville déchue, jadis capitale de la province.

bahAra s. f. (ba-a-ra). Bot. Syn. de badamier.

BAHARAM-CliRI, sultan de Perse au ve siècle. Pendant qu’il voyageait en Chaldée, un usurpateur s’empara de ses États. Il revint alors à la tête d une nombreuse armée. Mais au lieu de combattre, on tomba d’accord que la couronne appartiendrait à celui qui irait la prendre au milieu de deux lions affamés. Au jour fixé, l’usurpateur, nommé Kesra, prétendit qu’aj’ant en main le pouvoir, il ne devait pas commencer l’épreuve. Aussitôt Baharam-Curi se précipita sur les lions, les tua et mit la couronne sur sa tête. Les historiens rapportent que Kesra, témoin de cet acte de courage, résigna le pouvoir au sultan légitime, qui régna ensuite dix-huit ans.

BAHAR1TES, première dynastie des mameloucks d’Égypte (1254-1382), qui primitivement commandaient les places maritimes (bâhr, mer, d’où le nom de cette dynastie.) V. Mameloucks.

BAHAVOLPOUR ou BAIIAOULPOCR, principauté comprise dans les possessions médiates de l’empire anglo-indien, au S. du Pendjab, arrosée par la Setledjeet l’Indus, entre 280-300 lat. N. et 680-720 long. E. Cap. Bahavolpour ; 400,000 hab. Jadis tributaire du Kaboul, ce pays était gouverné par un prince qui portait le titre de nabab ; il est aujourd’hui dépendant de l’Angleterre, et son gouverneur prend le nom de khan. Il Bahavolpoor, ville de l’Indoustan, capitale de la principauté de ce nom, à 510 kil. O. de Delhi, à la jonction des routes de Calcutta et de Bombay pour le Kaboul ; 20,000 hab. Commerce et manufactures de soieries.

bah EL s. m. (ba-èl). Bot. Arbrisseau du genre barlérie ou barrelière, qui croît dans l’Inde et au Malabar, et qu’on appelle ordinairement bahel sculli : Les feuilles du bahel, sculli résolvent les tumeurs. (Encycl.)

BAHIA s. (ba-i-a). Bot. Genre de plantes de la famille des composées, tribu des sénécionidées.

BAHIA (province de), division administrative du vaste empire du Brésil, baignée à l’O. par l’océan Atlantique qui y forme la baie de Tous-les-Saints (bahia de todos os Santos), d’où la province tire son nom ; elle est limitée au N. par les provinces de Sergipe et de Pernambuco, à l’O. et au S. par celle de Minos-Geraes ; cfomprise entre 9° 50’-16° lat. S. et 40°-470 long. O. Superficie, 230,000 kil. carrés, divisés en trois districts, renfermant 800,000 hab. ; ch.-l. Bahia. Elle est sillonnée au centre par la sierra Chapada et la sierra do Orobo, arrosée au N. et à l’O. par le San-Francisco, qui forme sa limite occidentale, et par le Rio da Contas, le Rio Itapicuru et d’autres rivières moins considérables, affluant dans l’Atlantique. Le climat de cette province, généralement très-chaud, est rafraîchi par les brises de mer ; les principaux produits du sol sont : le sucre, le coton, le café, le tabac, le cacao, ’ les bois de construction et les diamants, objets d’un grand commerce d’exportation, dont la valeur s’est élevée, en 1850, a 92,793,582 fr.. Ce commerce est facilité par quelques voies de communication bien établies, un chemin de fer de Bahia à Joazeiro, une succursale de la banque du Brésil et quelques autres établissements -de crédit, dont le plus important est la banque de la ville de Bahia. Le capital de cette banque est de 24,000,000 fr. ; le montant des billets émis au 31 mars 1860 était de 17,621,640 fr.

BAHIA ou SAN-SALVADOR, ville forte du Brésil, ch.-l. de la prov. de même nom, dans une situation magnifique, sur le cap Saint-Antoine, qui forme l’extrémité orientale de la baie de Tous-les-Saints, à 1,350 kil. N.-E. de Rio-Janeiro, par 120 56’ lat. S. et 400 50’ long. O. ; 180,000 hab., parmi lesquels les noirs dominent, comme dans tout le Brésil. Seconde ville de l’empire, dont elle fut la capitale jusqu’en 1763, Bahia, première place forte et premier port militaire du Brésil, au milieu de ses rues étroites et irrégulières, offre quelques beaux monuments : le palais de l’archevêque, le palais du gouverneur, l’hôtel de ville, la bourse, le collège des jésuites, la cathédrale et l’église de la Conception ; on y remarque aussi un hôpital militaire, l’école de chirurgie, une bibliothèque de soixante-dix mille volumes, des chantiers de constructions navales, et surtout sa vaste rade, qui pourrait contenir toutes les flottes du monde entier. À l’exception de la fabrication du sucre brut, du tafia et des cigares, le reste de l’industrie de Bahia est peu important et se trouve entre les mains des étrangers ; on y compte cependant trois fonderies de fer et quelques fabriques de tissus de coton. Le commerce de cette place a principalement pour objet l’exportation du tabac, café, tafia, cuirs, diamants ; il s’est élevé, en 1859, à 71,951,000 fr. Le mouvement général de la navigation du port a été, la même année, en y comprenant le cabotage, de 844 navires, jaugeant 258,938 tonneaux.

Bahianais, aise s. et adj. (ba-ia-nè, è-zo). Géogr. Habitant de Bahia ; qui appartient à Bahia ou à ses habitants.

bahir s. m. (ba-ir). Philol. Le plus ancien dos livres rabbiniques, qui traite des mystères de la haute cabale des Juifs.

BAHLINGEN, ville du Wurtemberg, cercle de la ForêtNoire, à 40 kil. S.-O. de Stuttgard ; 3,200 hab. Draperies, lainages, tanneries.

BAHMAN. V. Bahaman. Chez les Hébreux, c’était le génie des bestiaux.

BAHMOURIQUE adj. (bâ-mou-ri-ke). Ling. Syn. de bachmourique.

BAHNSEN (Benoît), théologien, né dans le Holstein vers le milieu du xvue siècle. Passionné pour la théologie mystique, il publia sous son nom des ouvrages oubliés de différents auteurs et qu’il puisa dans un fatras de vieux livres ascétiques qu’il avait collectionnés : L’Antichrislianisme ; le Traité mystique des trois siècles et de leur grand mystère ; les Révélations divines, etc.

BAHO s. m. (ba-o). Bot. Variété du manguier des Philippines.

BAIIR (Joseph-Frédéric), théologien protestant allemand, né en 1713, mort en 1775. Il remplit d’importantes fonctions ecclésiastiques à Wittemberg et dans d’autres villes. Ses principaux ouvrages sont les suivants : Traité de la pure doctrine de notre Église évangélique au sujet de la destructibilité et de la mort corporelle de l’espèce humaine, ouvrage contre les sociniens ; la Vie de Jésus-Christ (1772) ; Prœcepla oratoriœ sacrœ, etc.

BAHR ou BAE1IR (Cari-Johann), peintre allemand contemporain, né à Liefland, en 1801. Il a exposé à Berlin, en 1839, une composition qui a été remarquée : Dante et Virgile devant le f portes de l’enfer. On voit de lui, au musée de Dresde, un autre bon tableau, payé soo écus -4 à la vente de Lind, en 1852 : Ivan le Terrible, auquel des magiciens finnois prédisent sa mort prochaine.

BAHRDT(Charles-Frédéric), théologien protestant, né en 1741, dans la haute Saxe, mort en 1792. Nommé professeur de théologie à l’université de Leipzig, et ensuite d’antiquités bibliques à Erfurth, il vit ses ouvrages condamnés comme entachés d’hérésie par l’université de. Wurtemberg, Il parcourut alors la Suisse et l’Allemagne, se créant partout des ennemis par la singularité et la hardiesse de ses doctrines. Il alla enfin se fixer près de Halle, en Prusse, et y termina ses jours. Ses principaux ouvrages sont : Essai d’un système de dogmatique biblique ; Vœux d’un patriote muet ; Almanach des hérétiques ; Nouvelles révélations de Dieu, ; Histoire de ma vie, etc. Il niait le surnaturel et professait le déisme pur.