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jeunes prêtres qui fut, dit-on, le germe du séminaire des missions étrangères.

BAGOT (Jean-Louis), médecin et homme politique, né à Rennes en 1728, mort en 1794, Il fut longtemps chirurgien de marine et maire de Saint-Brieuc, représenta son département à l’Assemblée législative de 91, siégea, à la droite et combattit inutilement les mesures révolutionnaires, et notamment les lois répressives contre les prêtres rebelles.

BAGOT (Louis), théologien et prélat anglais, mort en 1802. Il était fils de lord Bagot et devint évêque de Bristol, puis de Norwich, enfin de Saint-Asaph. On a de lui des Sermons sur les Prophéties ; une Lettre au docteur Belt sur le sacrement de l’Eucharistie et quelques autres écrits.

BAGOTTIER s. m. (ba-go-ti-é). Nigaud, niais, sot, imbécile. V. mot.

BAGOUDEN. Mvth. ind. Rajah qui était fils de Baraden et de la race des enfants du Soleil.

BAGOULAGE s. m. (ba-gou-la-je). Bavardage. V. mot.

bagouler v. n. ou intr. (ba-gon-lérad. bagoul). Pop. Bavarder avec volubilité et assurance.

BAGOULIER s. m. (ba-gou-lié). Gosier. V. mot, syn. do bagonisier.

BAGOUS s. m. (ba-gouss). Hist. V.Bagoas.

BAGOUT s. m. (ba-gou — rad. bas et gueule). Pop. Bavardage abondant, où il entre de la hardiesse et de l’effronterie : Quel bagout a ce commis voyageur ! Il admirait le, beau bagout du grand farinier. (G. Sand.) Le mercier ornait ses explications des plates plaisanteries qui constituent le bagout des boutiques. (Balz.) Elle avait plus de bagout que d’esprit et était d’une ignorance désolante. (H. Castille.) Malvina a’ce que l’on nomme vulgairement du bagout. (L. Keybaud.) Elle ne le cédait à aucune marchande du carreau pour le bagout et la platine. (Gér. do Nerv.) Que de gens passent pour avoir de l’esprit et qui n’ont simplement que du bagout I (L.-J. Larcher.)

Mais j’ai perdu ma peine J

En voulant résister ; Son bagout qui m’entraîne Me force d’acheter. Dulit.

Il On écrit aussi bagou et bagoul.

BAGRADAS, petit fleuve de l’Afrique septentrionale ; il prenait sa source au mont ftlnmpsarus et se jetait dans la Méditerranée, entre Utique et Carthage. L’armée de Regulus (255 av. J-C.) tua, sur les bords do cette rivière, appelée aujourd’hui Medjerdah, un énorme serpent dont la peau fut envoyée à Rome.

BAGRAT1DES. V. Pagratides.

BAGRATION (le prince Pierre), général russe, né en 17S5 dans la Géorgie, descendait de l’illustre famille des Pagratides.. Il entra comme sergent dans les armées de Catherine II, fut nommé colonel en 1788 et général en 1794, lit la guerre sous les ordres de Souvarow.on Pologne et en Italie, et partagea, sous Paul Ier, la disgrâce de ce général. Rappelé en 1805 par l’empereur Alexandre, il commanda l’avant-garde d’une armée qui allait porter secours aux Autrichiens, et éprouva en Souabe des revers qu’il effaça par une hardie et brillante retraite. Il prit encore une part glorieuse, malgré la défaite, aux batailles d’Austerlitz, d’Eylau et de Friedland, de Smolensk et de la Moskowa (1812). Blessé mortellement à cette dernière, il mourut quelques mois après.

BAGRATIONITE s. f. (ba-gra-si-o-ni-tede Bagration, nom d’homme). Miner. Variété d’épidote renfermant du cérium,

— Encycl. La bagraiionite a été étudiée par Kokschasow ; on ne l’a encore rencontrée qu’à Aschmatowsk, en petits cristaux noirs disséminés dans un banc grisâtre de pyroxène diopside. Ce minéral contient, outre une assez forte proportion d’oxvde de cérium, une certaine quantité d’yttrium, de lanthane et de didyme.

BAGRE s. m. (ba-gre), Ichthyol. Gcnro do poissons, formé aux dépens des silures, et renfermant un grand nombre d’espèces : La baghe a la tête courte. (V. de Bomare.)

BAGSUAW (Christophe), théologien anglais, né dans le comté de Derby, mort à Paris vers 1625. Il abjura le protestantisme à Rome, revint en Angleterre comme missionnaire catholique et fut quelque temps enfermé à cause de sa propagande. Il a publié divers écrits de controverse, qui ne sont pas inutiles pour l’histoire de l’Église catholique en Angleterre sous Elisabeth, et Jacques I«.

BAGSHAW (Édouard), publieiste anglais, mort en 1662 : Membre du Long parlement, il embrassa le parti du roi, fut quelque temps emprisonné et devint, à la restauration, trésorier de Middle-Temple. Le plus important de ses écrits avait pour titre : Le droit de la couronne d’Angleterre, suivant qu’il est établi par la loi. Son fils, qui se nommait également Édouard, s’engagea dans des polémiques religieuses très-violentes, et mourut, dit-on, en prison, vers 1671.

BAGSRÀW (John), financier anglais, né en 1784, dirigea, de 1814 à. 1830, une grande maison de banque et de commission à Calcutta, et devint, à son retour dans la métropole, directeur de plusieurs chemins de fer ; entreprises dans l’exécution desquelles il engagea ses capitaux. De 1835 à 1837 et de 1847 à ce jour, il a siégé au parlement dans les rangs du parti libéral.

BAGUAGE s. m. (ba-ga-ge — rad. baguer.) Hortic. Action d’enlever un cercle, une bague d’écorce à une branche fleurie, pour hâter la fructification ou empêcher de coulage, en arrêtant la sève descendante.

— Comm. Art d’emballer des fruits tendres et qui craignent le transport, comme, les cerises, le raisin, etc.

BAGUARi s. m.(ba-gou-a-ri). Ornith. Espèce de cigogne. •

BAGUE s. f. (ba-ghe — étym. douteuse : du bas latin baga, bauga, anneau que l’on portait au doigt, bracelet ; du lat. bacca, perle, anneau de chaîne ; du tud. bog, du goth. oaug, de l’island. baugr, de l’anglo-sax. beag, du holland. beuget, tous mots qui dérivent d’une racine germanique signifiant courber, fléchir7 ployer en rond. Mais toutes ces étymologies, que nous rapportons ici parce qu’elles ont de nombreux partisans1, nous semblent moins probables que celle que nous allons donner. Anciennement, le mot bague, qu’on écrivait aussi baghe, servait à désigner tout ce qui composait l’avoir meuble, c’est-à- ! dire les objets de toute nature, vêtements, I joyaux, meubles do prix, armes et armures, i vases et ustensiles, que, en cas de guerre, on avait toujours intérêt à tenir prêts à être rapidement enlevés et transportes. Ces objets étaient plaeés sur des bêtes de somme, dans des coffres recouverts d’un cuir de vache, et c’est à cette dernière circonstance qu’ils devaient leur nom générique, bague n’étant autre chose que le bas latin baga, francisé, lequel était lui-même une altération du latin vacea. À cette époque, -on disait d’une personne riche qu’elle était bien baguée. o Et Dieu sait, lit-on dans les Cent’Nouvelles nouvelles, si elle partit bien baguée. » Quand on chargeait sa fortune sur une ou plusieurs bêtes de somme, ’ on la baguait. "Vous l’enlevait-on sur la grande route, on vous débaguait, n La reyne d’Angleterre, dit un historien qui écrivait en 1463, fut en adventure de perdre sa vie et son fils en une forêt du pays, où ils furent prins et débaguez de brigands, à Les objets d’orfévrerio et de bijouterie étant compris dans les bagues ou baghes, l’usage s’introduisit peu à peu d’employer aussi ce mot pour signifier les menus joyaux des femmes, les petites bagues. Enfin, vers le xve siècle, on restreignit encore davantage le sens de ce mot : on commença à ne l’employer qu’en parlant des joyaux ou bagues à mettre au doigt, c’est-à-dire des anneaux.) Anneau que l’on porto au doigt, et qui est souvent orné de pierres précieuses : Bague d’or. Bague d’argent. Bague garnie de diamants. Bague de cheveux. Le prince électoral avait envoyé une bague montée d’un beau diamant à madame Renée de France. (Mignet.) Elle avait au doigt une bague fort simple et fort jolie. (Scribe.) Les femmes qui sont tout à fait contentes de leurs mains ne portent point de bagues. (A. Karr.)

Je n’ai que cette bague-, en bien, je vous la donne. C. Delavigne.

En cette bague, au moins, reçois de mon honneur Et de ma passion un véritable gage.

Roïeou. ... *. Elle sait sans doute ce qu’on doit Attendre des amours qui vont sans bague au doigt.

E. Acoier.

— Loc. prov. C’est une bague au doigt, Se dit d’une chose dont on tire facilement avantage, et surtout d’un emploi lucratif et peu ’ assujettissant, par allusion sans doute à ces anneaux mystérieux des légendes, qui rendaient invisibles ceux qui les portaient au doigt. D’après M. Quitard, cette expression serait un reste de l’usage observé autrefois en France, de remettre à l’acquéreur comme titre de propriété un anneau sur lequel les parties contractantes avaient juré. Il Cela lui va comme une bague à un chat, Locution familière qui signifie Cela ne lui va pas, cela ne lui convient pas du tout, et qui répond à cette autre beaucoup plus triviale : Cela lui va comme un tablier à une vache. Ils veulent me mettre de l’Académie : cela me va comme une bague a un chat. (Le maréchal de Saxe.)

— Ane. iurispr. Bagues et joyaux^ Pierreries, bijoux, objets de prix apportes par la femme, et que son contrat de mariage l’autorise à reprendre.

On stipule fréquemment dans les contrats de mariage, qu’advenant la dissolution de la communauté, la femme reprendra ses bagues et joyaux, ou, à son choix, une somme déterminée. Cette clause constitue au profit de la future un véritable avantage matrimonial, une convention de préciput ; car peu importe qu’elle ait ou non apporté des bagues et joyaux et qu’elle n’en ait même jamais possédé pendant le mariage, elle n’en a pas moins le droit de se faire attribuer en argent, avant tout partage, la valeur fixée comme équivalent par le contrat. Les bagues et joyaux comprennent tout ce qui sert à l’ornement et à la parure, tout ce que les Romains entendaient par ornamenta muliebria, mais non la toilette et ce qui en dépend, ce qu’on appelait à Rome mundus muliebris (Digeste, lib. XXXIV, fit. n). Cette distinction, que Justinien avait empruntée à Ulpien, a été maintenue dans l’ancien droit français, et est encore admise aujourd’hui. La

femme peut reprendre ses bagues cl joyeux (lorsque la faculté lui en a été accordée), quand même leur valeur excéderait la somme qu’elle aurait le droit de se, faire remettre en échange.

— Techn. Anneau soudé sur le corps d’un tuyau d’orgue, il Anneau métallique entourant une tige, garnissant le bord d’un orifice, ou recouvrant l’intérieur d’un conduit.

— Art milit. Bague de baïonnette, Sorte d’anneau qui sert à fixer la douille de la baïonnette au canon du fusil. [| On l’appelle aussi virole.

— Arqueb. Boursouflure annulaire qui se trouve quelquefois dans l’intérieur d’un canon de fusil, et qui résulte d’un vice de fabrication.

— Mar. Œillet qui termine certains cordages, il Petit cercle de for ou en cordage servant à fixer les focs et voiles d’étai le long de leur draille respective,

— Archit. Membre plat de moulure, qui divise horizontalement les colonnes dans leur hauteur : Au xne siècle, les bagues étaient souvent décorées par des feuilles, (ViollctLcduc.)

— Méd. Bagues en fer, bagues électriques, Bagues aimantées auxquelles on attribue la vertu de préserver de la paralysie et de l’apoplexie, de guérir les maux de nerfs, les étourdissements, les palpitations, etc.

— Hortic. Nom donné aux œufs de certains papillons disposés par rang tout autour d’une branche ou pousse de l’année.

— Jeux. Jeu de bagues, Jeu d’adresse qui consiste à enfiler et à, enlever, au galop d’un cheval, avec une lance, une épée, un stylet ou un bâton, un ou plusieurs anneaux suspendus à un poteau : Le jour de la mi-carême, 26 mars 1656, Louis XIV'voulut courre la bague dans le palais Cardinal. (Journ. inéd.) u Ôn-donne aujourd’hui le môme nom à un jeu dans lequel, montés sur des chevaux de bois ou places sur des sièges qui se meuvent circulairement, les joueurs tâchent d’enlever avec une baguette de fer des anneaux suspendus à leur portée, li Courre ou courir la bague, Chercher à enfiler des bagues, s’exercer au jeu de bagues, n Signifie aussi, par analogie, faire très-rapidement une course : Nous sommes venus courant la bague depuis le diner. (M100 de Sév.) Il Bague à marquer, Anneau dont se servent les tricheurs pour marquer les cartes principales. Cette bague, appelée aussi trépas, est creuse et munie dune pointe "terminée par une ouverture capillaire. L’escroc la remplit d’une encre très-limpide, puis, la passant au doigt, la pointe tournée vers ^intérieur de la main, il l’emploie pour imprimer un ou plusieurs points imperceptibles, sous les yeux mêmes de son adversaire, sur les cartes qu’il prévoit lui être plus tard nécessaires. Les tricheurs ont une autre bague du même genre, mais pleine et à pointe d’acier émoussee, pour friponner au jeu de dominos.

— Ichthyol. Syn. de bogue.

— Encycl. Le jeu de bague est immémorial en Orient. Chez les Grecs et les Romains, c’était un dos amusements favoris des soldats, dans les camps. Pendant le moyen âge, il constituait un des divertissements ordinaires des tournois. Enfin, au^xviic siècle, il faisait souvent ’partie du programme des carrousels. Aujourd’hui, on ne court guère la bague, du moins en Europe, que dans les foires ou dans les lieux]de promenade publique. Encore même cet exercice est-il réservé aux jeunes enfants, circonstance qui l’a fait profondément modifier. D’un côté, une sorte de petite broche de fer tient lieu deg lances et des épées «fautrefois’ ; d’un autre côté, les joueurs sont montés sur des chevaux de bois ou assis dans des fauteuils ou des chars, suspendus à une charpente légère, et que l’on fait tourner circulairement, avec accompagnement d’orgues de Barbarie, au moyen d’un mécanisme mû à bras d’homme ou par un cheval.

Bague de l’oubli (la), comédie en cinq actes et en vers de Rotrou, représentée en 1628. Alphonse, roi de Sicile, désire unir sa sœur Léonore avec le fils du roi de Naples ; mais cette princesse est éprise de Léandre, officier de fortune, à qui elle fait part des projets du roi son frère. Léandre, que l’ambition tourmente autant que l’amour, propose a sa maîtresse de s’emparer du trône de Sicile ; et Léonore y consent, à condition que l’on respectera la vie de son frère. Léandre obtient alors d’un magicien-un anneau qui a la propriété de faire perdre la mémoire à celui qui le porte, et il échange adroitement cet anneau contre celui du roi. Alphonse commence aussitôt à extravaguer : il méconnaît ses officiers, donne des ordres contraires a tout ce qu’il venait de prescrire, met le désordre dans ses affaires et même dans ses amours ; mais il recouvre toute sa raison dès que la bague n’est plus à son doigt ; alors la mémoire lui est rendue, et il rétablit toutes choses dans le premier ordre. Il parait que ce bijon a de plus le don d’inspirer la crédulité à son possesseur ; car Léandre abuse grandement de celle du roi. La pièce ne roule plus que sur les contradictions parfois plaisantes, dans lesquelles tombe ce prince, soit qu’il porte ou non son anneau. Enfin la fourberie se découvre par l’adresse d’un bouffon ; et le roi, avec une clémence fort inattendue, pardonne à Léandre et lui accorde Léonore.

Cette pièce, remplie d’une foule d’incidents, obtint un succès non contesté. C’était le deuxième ouvrage de l’auteur. On y retrouve les défauts de la pièce de Lope de Véga, qui lui a fourni son sujet. Rotrou ne fit imprimer sa comédie que plusieurs années après la représentation ; il ne l’aurait même pas exposée a la censure du public, si les comédiens ne l’eussent menacé de la communiquer à un imprimeur. Il s’excuse sur son inexpérience (il avait à peine vingt ans), de ce que les vers n’ont pas la pureté que la lecture etl’exercice lui ont acquise depuis. Legrand, chargé en 1718 de composer un divertissement à Chantilly, rajeunit ce sujet et l’égaya dans la comédie intitulée : le Roi de Cocagne.

Bague niu£iq«o (la), comédie en un acte et en prose, avec divertissement, par Fuzelier, jouée aux Italiens en 1728. L’héroïne do la pièce est une jolie meunière, Mme Farinettej jeune veuve très-piquante et très-coquette, qui entend battre au fond de son cœur autant de tic-tac qUe dans son moulin. Le boulanger Croûton, à force d’engrener chez la meunière, se prend d’amour pour elle et ne tarde pas à brûler d’une flamme qui atteint le rouge blanc. Enfin, dans quelques jours, il doit apprendre chez le notaire du lieu si la meunière a des écus. Sur ces entrefaites, Arlequin, qui a été Battu, volé et dépouillé, à l’exception d’une bague faite de crins de licorne et qu’il regarde comme magique, se réfugie par hasard chez dame Farinette, qui prend pitié de son sort et passe subitement de la compassion à l’amour. Le boulanger CeBûton, qui voit que le four ne chauffe plus pour lui, désespère d’enfourner et se retire. Mme Farinette épouse Arlequin, et maître Trivelin, compagnon de ce dernier, épouse de son côté la servante de la meunière. Croûton

N’était pas content, ce dit-on.

BAGUÉ, ÉE (ba-ghé), part. pass. de baguer). Hort. Dont on a enlevé un anneau d’écorce : Branche baguée..

! — Techn. Faufile : Robe baguée. Plis ba-

, ’ gués. I ! Canon bagué, Canon de fusil dôfec| tueux, dont la surface intérieure offre une espèce de bourrelet.

— Particulièrem. Nippé, muni de bagages ou baguas, n Emballé, u "Vieux dans ces deux sens.

BAGUENAUDAGE s. m.- (ba-ghe-nô-da-jc

— rad. baguenaudé). Action de baguenauder, baguenauderies : Il ne reste que les maussaderies, les tristes nécessités, le baGuenaudaGe : voilà à quoi se passe la vie. (Mme d’Epinay.)

BAGUENAUDANT (ba-ghe-nô-.dan) part, prés, du v. Baguenauder : Jem’envais musant et BAGUENAUDANTyiwçu’d Naples. (P.-L. Cour.) François pensait au temps où il était tout petit enfant, et où il s’en allait rêvant et baguenaudant par les prés et sifflant pour attirer les oiseaux. (G. Sand.),

BAGUENAUDE s. f. (ba-ghe-nô-de). Fruit du baguenaudier, espèce de gousse pleino d’air, qui éclate avec bruit quand on la presse entre les doigts : Les enfants aiment à faire claquer les baguenaudes.

— Fig. Ineptie, baguenauderie : Comme peut estre créance d’homme si légère, que telles baguenaudes soient prinses pour doctrines (Rabel.) Ce sont toutes baguenaudes quetuma bailles. (Ducangc.) Il V. mot regrettable.

— Littér. Ancienne pièce de poésie française en vers blancs, faite en dépit des règles, et qui était une espèce d’amphigouri : Entre les-espèces de nostre poésie, il y en eust une que l’on appelait baguenaude. (Et. Pasq.) Les baguenaudes étaient fort en honneur du temps de Jehan de Virtoc, maître inconnu, qui plus d’une fois inspira Rabelais. (Fr. Wey.)

baguenauder y. n. ou intr. (ba-gho-nôdé — rad. baguenaude). S’amuser a des riens, à des choses frivoles, à des choses vides comme les baguenaudes : Diogène baguenaudait à part soi, roulant son tonneau. (Montaigne.) l’on goût est de baguenauder en amour. (Hamilt.) Je n’ai pas la conscience d’avoir encore employé la moitié de mes forces ; jusqu’à présent, je n’ai que baguenaudé, (Dider.) Les temporiseurs s’amusent à baguenauder ; il faut agir. (Danton.) Ils baguenaudent si le maître s’éloigne ; l’ouvrage est doublé si le maître surveille sans relâche : (Fourier.) Pendant l’été, il baguenaude sur les boulevards. (H. Monnier.) Il ne faut pas toujours parler modes et bals, et baguenauder comme vous faites. (Balz.)

— Transitiv. Jouer, railler, moquer : Biogène baguenaudait à part soi le grand Alexandre. (Montaigne.) Il Inus. aujourd’hui.

baguenauderie s. f. (ba-ghe-nô-de-ri

— rad. baguenaude). Action de baguenauder. Il Niaiseries, paroles sottes et ridicuies : Je me

suis trouvé avec des demoiselles qui se lavaient la gorge des baguenauderies que leur avaient ramage leurs aimés courtisans. (Cholières.) il Peu usité.

BAGUENAUDIER s. m. (ba-ghe-nô-diérad. baguenaude). Celui qui baguenaude, qui s’amuse à des choses frivoles : C’est un vrai baguenaudier. (Acad.) il Adjectiv. Qui aime à baguenauder, qui baguenaude : Ces écrioainslà sont pour la plupart des versificateurs fleuris, des littérateurs baguenaudiers. (Journ.).

— Jeu. Sorte de jeu d’enfants qui consiste à enfiler et a désenfiler des anneaux disposes