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minels. Conservons-les pour le soldat que la loi enlève à son champ, à son atelier, à sa Camille, pour le jeter au Mexique ou en Chine, sur les rives du Mincio, ou dans les montagnes de l’Atlas, sans raison pour lui, sans motif Personnel, exposé à tous les dangers, à toutes es fatigues, a toutes les privations ; qui donc réclame pour lui ? Les griefs principaux contre le bagne sont la nourriture insuffisante, le mauvais coucher, enfin le travail excessif. Or, voici ce que M. le baron Tupinier, directeur des ports au ministère de la marine, et chargé officiellement en 1S38 d’inspecter les bagnes) écrivait officiellement au ministre de la marine : « … À la manière dont les forçats sont traités, la loi pénale que les tribunaux, ont voulu leur appliquer n’est point exécutée ; au lieu des travaux de force auxquels ils sont condamnés, on les voit se livrer dans toits les recoins des arsenaux aux occupations les plus faciles ; la plupart du temps, ils ne font que dormir ou causer ; on en voit dix à douze suivre nonchalamment à pas comptés une petite charrette à peine chargée, que deux, autres traînent sans la moindre fatigue, et que chaque couple à son tour traînera de la même manière ; les hôpitaux maritimes en sont pleins ; ils y séjournent à titre de servants, d’infirmiers ; on les trouve dans les hôtels, dans les jardins, où ils remplissent des fonctions de domesticité ; à Toulon, on les voit circuler dans lus rues de la ville à toutes les heures du jour, au grand scandale de la morale publique ; indépendamment de ce scandale et des dangers qui résultent de l’emploi des forçats dans nos ports, ils sont pour la marine une charge fort lourde. »

Certes, voila un tableau qui, s’il est vrai, et nous n’avons aucune raison d’en suspecter l’exactitude, ne justifie guère les plaintes des philanthropes. Au reste, l’honorable inspecteur ne se contente pas do signaler le mal ; esprit essentiellement pratique, il indique le remède. Il demande qu’on prenne la résolution : « De faire défense absolue de laisser sortir les forçats de l’enceinte des arsenaux maritimes, si ce n’est pour le service des embarcations ; d’en prohiber, sans aucune exception possible, l’emploi dans les jardins dépendant de la marine, dans les bureaux, dans les hôpitaux maritimes, et, à plus forte raison, dans tout endroit quelconque qui ne serait pas sous la garde immédiate et la police de l’autorité maritime ; de ne les tolérer" comme écrivains ou comme infirmiers que dans les bureaux ou les hôpitaux spécialement affectés au service des chiourmes ; de ne plus permettre qu’un seul forçat soit employé comme ouvrier dans un atelier où il y a de3 ouvriers libres ; de les appliquer de préférence aux travaux de force, ainsi que l’indique la loi qui les a frappés ; enfin, de former, dans l’intérieur même des bagnes, des ateliers où seraient employés à des ouvrages plus faciles ceux que leur âge ou des infirmités empêcheraient d’appliquer à des travaux de force dans les arsenaux ; dispositions qui seraient le complément de celle qui avait été prise pour l’établissement des salles d’épreuve, le seul de tous les essais de classification faits alors pour améliorer le régime des bagnes qui ait donné de bons résultats. » Tel est le jugement que portait de ces lieux de répression l’un des hommes les plus distingués dont se soit honorée la marine française. Il faut en conclure que, tout en exigeant de profondes modifications dans la discipline intérieure, l’organisation du travail et la direction des condamnés, l’institution des bannes pouvait être conservée. Sans présenter de dangers pour l’avenir, elle assurait la répression et le châtiment. Dieu veuille que la déportation, si rapidement substituée à nos anciens bagnes, ne les fasse pas regretter un jourl

Bibliographie. On consultera avec fruit, sur la grande question des bagnes, sur l’histoire et le régime de ces établissements, les ouvrages dont voici la liste : Considérations sur les bagnes (1823, in-8o) ; Essai sur la statistique morale de la France, par Guerry (Paris, 1833, in-4o) ; Bagnes, Prisons et Criminels, par Appert (1836, 4 vol. in-8<>) ; De l’État actuel des prisons en France, par Moreau-Christophe (Paris, 1837, in-8o) ; Mémoires sur la déportation des forçats, présentés en 1828 au ministre de la marine (1840, in-S°) ; Mémoires sur l’état actuel des bagnes en France, par Gleizes (1840, in-8<>) ; Les Forçats considérés sous le rapport physiologique, moral et intellectuel, observés au bagne de Toulon, par H. Lauvergne (1841, in-8o) ; Intérieur des bagnes, suivi de la Physiologie du galérien et des Fiançailles au bagne, par Sers (chez Lefranc, 1842, in-12) ; Étude sur la mortalité dans les bagnes et dans les prisons centrales, de force ou de correction, depuis 1822 jusqu’à 1837 inclusiuement, par Raoul Chaninat, par ordre de M. le comte Duchâtel (Paris, 1844, in-4«) ; les Bagnes : histoire, types, mœurs, mystères, par Maurice Alhoy (Paris, 1844-1845, in-8<J avec planches) ; Code des prisons ou Recueil complet (de 1670 à 1845) des lois, ordonnances, arrêtés, règlements, circulaires, instructions ministérielles, concernant le régime intérieur, économique et disciplinaire des mai- ! sons d’arrêt, de justice, de force, etc., par Moreau-Christophe (Paul Dupont, in-8o, 1845). Il y a deux suppléments à ce recueil, l’un va de 1845 à 1855, l’autre de 1855 à 18C2. Sur les bagnes de la marine, par A. Lacoudrais (1850, in-s») ; Système pénitentiaire ; le Bagne, la

Prison cellulaire ; la Déportation ; par le docteur Lepelletier, de la Sarthe (Paris, 1853, in-S0) ; De la. Répression pénale, de ses formes et de ses effets, par Bérenger, membre de l’Institut, président à la cour de cassation (Paris, 1855, 2 vol. in-S°) ; le Bagne de Brest, considéré au point de vue hygiénique et médical, par le docteur Mongrand (Paris, 1856, in-8o) ; Essai sur les peines et le système pénitentiaire, par Isidore Alauzet, chef de division au ministère de la justice (Paris, 1863, 2e édition, 1 vol. in-8o) ; De l’amélioration de la loi criminelle, par Bonneville de Marsangy, conseiller à la cour impériale de Paris (Pans, 1864, 2 vol. in-8o).

BAGNÉ s. m. (ba-gné ; gn mil.). Messier, celui qui gardait les champs, les vignes, etc. || V. mot.

BAGNÉRAIS, AISE s. et adj. (ba-gnô-rè, è-ze). Géogr. Qui est de Bagnères ; qui appartient à Bagnères ou à ses habitants : Un Bagnérais. Mœurs bagnéraises.

BAGNÈRES-DE-BIGORRE, ch.-l. d’arrond. (Hautes-Pyrénées), à 20 kil. de Tarbes et à 774 kil. de Paris ; pop. aggl. 6,848 hab. —pop. tôt. 9,169 hab. L’arrond. a 10 cant., 194 comm. et 90,014 hab. Cette ville, située sur les bords de l’Adour, a l’entrée de la délicieuse vallée de Campan, entourée de sites pittoresques et de bosquets agréables, est renommée par ses sources thermales, dont le grand établissement surtout est remarquable par l’abondance des eaux et le luxe des marbres. Ces eaux sulfatées, calcaires et magnésiennes, ou chlorurées sodiques et ferrugineuses, ou sulfurées sodiques, émergent de la tourbe par environ cinquante sources ; leur densité varie de 1,00131 à 1,00311, et leur température de 18° 7 à 51° 2 centigrades. La découverte des sources thermales de Bagnères remonte à la plus haute antiquité ; les Romains fréquentaient ce lieu, qu’ils appelaient : Vieus aquensis, Aquœ convenarum ; des débris, des inscriptions attestent qu’ils y avaient élevé des autels en l’honneur des nymphes des eaux. Depuis eux, Bagnères n’a pas cessé d’attirer la foule à ses bains. Peu de commerce, quelques fabriques d’étoffes de laine, de tricots, de crêpes et de papier à sucre. Promenades : l’Elysée Cottin, l’Elysée Azaïs, la vallée de Campan, les allées de Maintenon, les Bains du salut, Coustous, le Jardin de Théas, etc.

BAGNÈRES-DE-LUCHON, ch.-l. de canton (Haute-Garonne), arrond. et à 48 kil. S.-O. de Saint-Gaudens, a 818 kil. de Paris ; pop. aggl. 3,281 hab. — pop. tôt. 3,376 hab. Bâtie à l’extrémité de la vallée de Luchon, entre les rivières de l’One et de la Pique, entourée d’immenses prairies que dominent des ramifications des Pyrénées, cette ville est célèbre par ses bains très-fréquentés. Les eaux thermales de Bagnères-de-Luchon, diurétiques, un peu purgatives et toniques, sont, au point de vue chimique, sulfurées ou sulfatées sodiques ou ferrugineuses, et émergent par quarante et une sources du terrain primitif, granit, schistes siliceux, ou d’atterrissements modifiés. Leur densité est un peu supérieure à celle de l’eau distillée, et leur température varie de 17° 1 à 58° 44 centigrades. Elles étaient connues des Romains, qui les nommaient : Aquæ Balneariæ Lixonienses, d’où est venu le nom de la ville ; de nombreuses inscriptions latines, une vaste piscine, plusieurs sarcophages, des autels votifs découverts dans les fouilles faites au siècle dernier, disent assez de quelle réputation méritée jouissaient les eaux de Bagnères chez les anciens maîtres du monde. Cependant elles furent délaissées pendant plusieurs siècles ; mais, grâce au maréchal duc de Richelieu, qui, en 1762, favorisa puissamment le rétablissement des bains, elles ont reconquis leur première célébrité et sont fréquentées annuellement par trois à quatre cents personnes. Promenades : le Cours, l’allée de la Pique, les cascades de Montauban et de Juzet, l’allée des Soupirs, le trou du Taureau, la vallée du Lis, etc.

BAGNES, village de Suisse (Valais), à 9 kil. S.-E. de Martigny, sur la rive gauche de la Dranse, dans la vallée qui porte le même nom ; 4,000 hab. Sources minérales et bains. Désastreuse inondation, le 16 juin 1818, causée par la chute d’un glacier, qui arrêta le cours de la Dranse.

BAGNEUX, village de l’arrond. de Sceaux (Seine) ; 1,100 hab. Fabriques do colle-forte. Cette localité, bâtie sur une éminence d’où l’on jouit d’un point de vue charmant, est un des endroits que préfèrent les Parisiens pour la villégiature de l’été. Bénicourt, favori du cardinal de Richelieu et l’exécuteur secret de ses volontés, y possédait une habitation, dans le pavillon de laquelle on a découvert, en 1793, un puits reniermant de nombreux ossements humains. On en conclut naturellement que ce lieu servait d’oubliettes au terrible cardinal. Bagneux possède une église qui date du xiIIe siècle, et que l’on considère comme un des monuments religieux les plus remarquables des environs de Paris.

BAGNl, BAGNO, mots italiens qui signifient : bains, bain, et qui, dérivés du latin balneæ, entrent dans la composition du nom de plusieurs localités d’Italie connues par leurs sources minérales. Les noms français Bagnes, Bagnères, Bagnols, etc., sont formés de ces mêmes mots.

BAGNI-DELLA-PORETTA, village du roy. d’Italie, dans l’ancienne Légation, et à 32 kil. S.-O. de Bologne ; 2,650 hab. Bains d’eaux thermales.

BAGNI-DI-SAN-GIULIANO, autref. Aquæ Pisanæ, village du royaume d’Italie, à 6 kil. N.-E. de Pise. Eaux gazeuses thermales dont la température varie de 30° à 41° centigrades.

BAGNINI (Carlo), graveur à l’eau-forte, travaillait à Sienne vers le milieu duxvnc siècle. Ses principales estampes sont : Moïse sur le mont Sinaï, d’après Antonio-Maria Ruggieri, et une Allégorie en l’honneur de la famille de Médicis, d’après Burbarini.

BAGNO-A-CORSENA où simplement BAGNO, village d’Italie, à 25 kil. N. de Lucques, sur la Lima ; 800 hab. Théâtre, ancien palais ducal, bains d’eaux thermales très-fréquentés. || Bagno-in-Romagno, bourg d’Italie, dans l’ancien duché de Toscane, à 25 kil. S.-O. de Sarsina ; 1,050 hab. Les sources alcalines thermales de cette petite localité étaient connues des Romains et sont encore assez fréquentées.

BAGNOIRE s. f. (ba-gnoi-re ; gn mil.). Baignoire. V. mot. || Chaudière employée à faire le sel.

BAGNOLAIS, AISE s. et adj. (ba-gno-lè. c-za ; gn mil.). Géogr. Qui est de Bagnols ; qui appartient à Bagnols ou à ses habitants ; une jeune Bagnolaise. Rivarol était Bagnolais.

— s. m. Hist. relig. Nom donné aux membres d’une secte manichéenne qui prit naissance, au viiie siècle, dans la ville de Bagnols. On dit aussi Bagnolien.

bagnole s. f. (ba-gno-le : gn mil. — du lat. balnewn, cabinet de bains). Cabane, maisonnette, || V. mot.

BAGNOLES, village du dép. de l’Orne, arrond. et à 18 kil. S.-E. de Domfront. Eaux thermales ou froides, sulfureuses ou ferrugineuses, connues surtout depuis la fin du xviie siècle et très-fréquentées de nos jours pour les maladies cutanées. Elles émergent par trois sources du terrain primitif, granit, quartz ; leur température varie de 12° 3 à 27° 5 centigrades.

BAGNOLET s. m. (ba-gno-lè ; gin mil.). Mar. Prélart goudronné qui sert, dans le Levant, à couvrir les câbles autour des bittes, dans les navires pontés.

BAGNOLET S. m. OU BAGNOLETTE s. f. (ba-gno-lè, ba-gno-lè-to ; gn mil.). Cost. Sorte d’ancienne coiffe de femme : Bagnolet de dentelle. Bagnolette d’été. Bagnolette d’hiver. Les bagnoluttes d’été sont ordinairement de gaze blanche mouchetée, avec une dentelle de filou blondede soie. (Mercure.)

Mettez, belles, vos bagnolets ;

Voici le temps qu’on court aux fraises.

Couvrez vos gorges de collets ;

Mettez, belles, vos bagnolels.

Vieille chanson.

BAGNOLET, comm. du dép. de la Seine, arrond.de Saint-Denis ; pop, aggl. 1,835 hab. — pop. tôt. 2,553 hab., àc kil. N.-E. de Paris. Culture du pêcher, carrières de plâtre.

BAGNOLI, petite ville du royaume d’Italie, dans l’ancien royaume de Naples, principauté Ultérieure, à 25 kil. S.-O. de San-Angelo-di-Lombardi ; 5,000 hab. Il Bagnoli, village de l’ancien royaume de Naples, province de Molisse, non loin de Campobasso ; 4,400 hab.

BAGNOLI (Jules-César), poète italien, né à Bagnacavallo, dans le Ferrarais, florissait à Rome et mourut après 1621. Il était secrétaire de Michel Peretti, prince de Venafre et neveu de Sixte-Quint. On le comptait parmi les postes les plus distingués de son temps. On cite surtout ses tragédies des Aragonais et du Jugement de Paris.

BAGNOLI (l’abbé Pierre), poète italien, né a San-Miniato (Toscane) en 1767, est un des bons versificateurs modernes de l’Italie. Il a’ réussi surtout dans le genre épique et le genre lyrique. Ses poèmes épiques sont : Cadmus (Cadmo), dans lequel on trouve de vraies beautés poétiques, et le Roland sage (l’Orlando savio), poème de chevalerie. Son petit poËme Au soleil et plusieurs autres poésies lyriques sont inspirés par un esprit plus moderne. Les trois canzoni sur les vertus théologales : Foi, Espérance et Charité, sont l’œuvre de ses dernières années. Bagnoli est mort vicaire général du diocèse de San-Miniato, en octobre 1847. Ses Poésies choisies ont été publiées en un volume par Le Monnier, à Florence, avec une introduction et des notes d’Auguste Conti.

BAGNOLO, ville du royaume d’Italie, dans la Lombardie, a 14 kil. S. de Brescia ; 3,000h. Il Bagnolo, autre petite ville du royaume d’Italie, province et 0 15 kil. N.-E. de Saluées, sur la rive gauche de la Grana ; 2,625 h.

BAGNOLO (Jean-François-Joseph, comte), mathématicien et jurisconsulte italien, né à Turin en 1709, mort en 1760. Outre des dissertations sur l’aurore boréale, sur Quinte-Curce, etc., il a laissé un commentaire sur les Tables de Ûubbio (1748), très-savant et très-estimé, et un traite sur le carré des nombres,

BAGNOLS, ville de France (Gard), ch.-l. de cant., arrond. et à 23 kil. N.-E. d’Uzès ; pop. aggl. 3,939 hab. —pop. tôt. 5,050 hab. Vins estimés, distilleries d’eaux-de-vie, grosses draperies, serges, organsins. Patrie de Rivarol. Il Bagnols-les-Bains, village de France, dép. de la Lozère, arrond, et à 17 kil. E. de Mende ; 400 hab. Etablissement d’eaux thermales fréquenté annuellement par 2,000 personnes ; ces eaux thermales, sulfurées sodiques, bicarbonatées sodiques émergent par six sources du schiste primitif, et • ont une densité’de 1,0095 et une température de 42" centigrades.

BAGNUOLO (le comte), que les écrivains portugais appellent à tort Banhuolo, général, né dans le royaume de Naples à la fin du xvio siècle. Il commanda, au Brésil, l’année espagnole contre Maurice de Nassau et les Hollandais, qu’il força a se replier sur Pernambuco après les avoir repoussés de Bahia et leur «voir fait subir des pertes considérables. Le roi d’Espagne Philippe IV le récompensa par le titre de prince et un majorât.

BAGOAS s. m. (ba-go-ass). Hist. Nom que les anciens Perses donnaient aux eunuques, et dont quelques écrivains ont fait le nom propred’un’ounuquod’Artaxerxès. (V.l’article suivant.) 11 On dit aussi bagous.

BAGOAS, eunuque égyptien, officier d’Artaxerxès Ochus, l’aida à soumettre l’Égypte (354 av. J.-C), puis l’empoisonna pour punir ses persécutions contre la religion nationale ; mit sur le trône Arsès, fils de ce prince, et le fit bientôt périr pour donner la couronne a Darius Codoman, qui le condamna lui-même a mourir par le poison (336).

Bag-o-Babnr, roman indoustani, qui est un des plus curieux et un des plus charmants spécimens de cette littérature née de la fusion de l’élément indien avec l’élément musulman représenté par la Perse. C’est à M. Garcin de Tassy, le savant professeur de la Bibliothèque, que l’on doit la connaissance de ce roman. Le titre Bag-o-Bahar est persan et signifie le jardin et le printemps. Ce roman ou plutôt ce conte, dit M. Garcin de Tassy, encadre d’autres contes, d’après l’usage oriental. Quant à l’ensemble de l’ouvrage, il offre un tissu d’aventures compliquées, où est mis en jeu le merveilleux féerique si aimé des Orientaux, malgré sa monotonie. Il s’agit d’un empereur de Constantinople, nommé Azad-Bakht, qui n’avait pas d’enfant. Arrivé à l’âge do quarante ans, il obtint enfin, grâce a ses prières et à ses nombreuses aumônes, un héritier dans les circonstances suivantes : étant sorti une nuit pour aller dans un cimetière se livrer à ses ferventes méditations, il aperçoit quatre derviches réunis à la lueur d’une lampe et se racontant mutuellement leurs aventures. Azad-Bakht se cache pour les écouter. Ces aventures, que nous nous abstiendrons d’analyser ici, rappellent singulièrement certaines histoires bien connues des Mille et une nuits, et portent ainsi un cachet musulman bien accentué. Les quatre récits durent quatre nuits, pendant lesquelles Azad-Bakht revient régulièrement au cimetière. La Quatrième nuit, au moment où le quatrième derviche achève la narration de sa vie, un eunuque vient annoncer au roi Azad-Bakht la naissance d’un fils, et bientôt après on lui apprend que le prince nouveau-né a disparu, emporté dans un nuage. C’était le roi des génies qui avait ordonné cet enlèvement, parce qu’il destinait le jeune prince a être l’époux de sa propre fille, née le même jour. Après diverses péripéties, Azad-Bakht, accompagné des quatre derviches, devenus ses amis, est transporté auprès du roi des génies, et là survient le dénoument de tous les épisodes contenus dans le conte principal. Le tout se termine par des réjouissances et des mariages. Voilà en peu de mots, ajoute M. Garcin de Tassy, le canevas du Bag-o-Dahar.

BAGOÉ, nymphe et crophêtesse qui enseigna aux Toscans l’art de prédire l’avenir par l’observation do la foudre et des éclairs. On l’appelle aussi Bégoé et Bygoïs.

bagola s. f. (ba-go-la). Bot. Syn. à’ai relie ou myrtille.

BAGOLINO, bourg du royaume d’Italie, dans la Lombardie, à 35 kil. N.-E. de Brescia, sur le Caffaro, à l’entrée du Val Sabia ; 3,050 hab. Plusieurs forges et fabriques do quincaillerie ; aux environs, sources sulfureuses de San-Giacomo,

BAGOLINO (Jérôme), médecin italien, né h Vérone au commencement du xvi<s siècle. Il enseigna la philosophie et la médecine !i l’université de Padoue. Il a composé plusieurs ouvrages en collaboration avec son fils, entro autres : De fato, deque eo quod in nostrapotestate est, ex mente Aristotelis, liber eximius Alexandri Aphrodisiensù, latine vertit Ilieronymus Bagolinus (Vérone, 1510).

BAGOLINO (Sébastien), peintre, musicien et poëte sicilien, né à Alcamo on 1500, mort en 1604. Il traduisit de l’espagnol en latin la Emblèmes moraux d’Orosco, enseigna la poésie et la peinture et composa un grand nombre d’épigrammes et d’élégies dont une partie seulement a été imprimée sous le titre de Carmina (Païenne, in-8», sans date).

Bagonisier s. m. (ba-go-ni-zié). Gosier. Il V. mot. Il Syn. de bagoulier,

BAGOT (Jean), jésuite, théologien, né à Rennes en 1580, mort en 1C64. Parmi ses ouvrages, il faut rappeler seulement Defensio juris episcopalis, traduit en français (Paris, 1655), qui souleva de vives discussions et fut censure par l’assemblée du clergé, commo contenant des propositions ultramontaines. Le père Bagot avait formé une association do