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Il était général des carmes, eut, de son vivant, une renommée éclatante, et Érasme lui-même va jusqu’à le comparer à Virgile. Cependant, ses nombreuses poésies latines sont fort médiocres, et les règles de la versification y sont même souvent violées. Ses Œuvres complètes ont été publiées à Paris en 1513,3 vol. in-fol., avec commentaires.

BATTISTI (Barthélémy), médecin italien, . né à Roveredo en 1755, mort en 1831. Il étudiait la médecine à l’université d’Inspruck, lorsqu’il traduisit, en 1767, de l’allemand en italien : les Instructions médico-pratiques à l’usage des chirurgiens civils et militaires, du docteur Stbrk. Ce travail lui valut la protection. de l’impératrice Marie-Thérèse^ et lui permit d’aller suivre à Vienne les leçons du célèbre docteur Stoll. Il se Ht recevoir docteur dans cette ville, où il fut appelé, en 1784, au poste de premier médecin du grand hôpital ; fut nommé, quatre ans plus tard, inspecteur des hôpitaux de la Lombardie ; puis, en 1801, conseiller du gouvernement et médecin délégué de l’empereur pour la Dalmatie. Privé de ces emplois, lorsque cette province tomba entre les mains de la France, après 1809, il les recouvra en 1814, et conserva jusqu’à sa mort la faveur de la cour,

BATTITURES s. f. (ba-ti-tu-re). V. Bati-

’ TURES.

BATTLE, ville d’Angleterre, comté de Sussex, à l’E. de Chichester et à 10 kil. N.-O. de Hastings ; 3,000 hab. ; sur l’emplacement du champ de bataille de Hastings. Ruines de la fameuse abbaye Battle-Abbey, bâtie par Guillaume le Conquérant en mémoire de sa victoire, et où Voa conservait le DoomsdayBook, livre où furent inscrits les noms de tous les chevaliers normands, ses compagnons d’armes.

BATTOGUES OU BATOGUES S. f. pi. (bato-ghe). Baguettes avec lesquelles on inflige en Russie la peine de la.bastonnade, il Peine qu’on inflige avec ces baguettes : Les battogues et le knout sont deux supplices particuliers aux Russes ; les battogues sont regardées comme une correction de police, et les seigneurs ne peuvent l’in/liger eux-mêmes. (Comnlem. de l’Acad.).

battoir s. m. (ba-toir ; de battre). Sorte de palette armée d’un manche, dont on se sert pour battre des objets de diverse nature : Battoir de blanchisseuse. Battoir du fabricant de pipes. Souvent le battoir déchire le linge ; il serait à désirer que les blanchisseuses en abandonnassent l’usage. (Lenormand.) On entend, au milieu de la nuit, le battoir précipité et le clapotement furieux des lavandières. (G. Sand.)

— Pop. Main large et solide, il Par ext. Main du claqueur, qui fonctionne avec la même constance et le même bruit que le battoir des blanchisseuses : Dieu, la belle tragédienne.’ En avant les battoirs ! (L. Reybaud.)

Il Avoir des mains comme des battoirs, Avoir des mains grosses et laides : Il cachait dans ses poches des mains comme des battoirs.

En vain de l’amitié l’impuissante cabale, Avec des mains telles (fie des battoirs. Faisait au loin sonner la salle. Deliu.b.

— Agric. Partie principale du fléau, celle qui frappe sur les gerbes : Le fléau pour battre le blé se compose d’un manche et d’un battoir. (Raspail.)

— Jeux. Sorte de palette avec laquelle on lance la balle dans les jeux de paume, il Jeu du battoir, Jeu de la grande paume, dans lequel pn emploie des battoirs au lieu de raquettes, et des balles de bois recouvertes d’une étoffe de laine, au lieu des balles ordinaires. C’est aussi le nom d’un jeu d’enfants qui se joue à deux, et qui consiste à se frapper mutuellement les mains en cadence ; quelquefois, les joueurs chantent un couplet, qui sert d’accompagnement à leurs mouvements.

BATTOIRE s. f. (ba-toi-re — rad. battre). Syn. de Baratte.

battologie s. f. (ba-to-lo-jî — de Battos ou Battus, roi de Cyrène ; qui était bègue, et que cette infirmité forçait a répéter souvent le même mot plusieurs fois. On pourrait aussi faire remonter l’étymologie de ce mot à un autre Battus, simple berger, qui avait vu Mercure voler les bœufs confiés à la garde d’Apollon par Admète. On sait que Mercure, pour engager ce Battus à lui garder le secret, lui avait fait don d’une vache ; et qu’ensuite il se déguisa pour éprouver Battus, et, sous la figure d’un inconnu, lui promit deux vaches s’il voulait découvrir le lieu où l’on avait caché le troupeau d’Admète. L’appâtde cette double récompense tenta le berger, et, selon Ovide, il répondit : ",

■ Sut itlis

Montibus, inquit, erunt, — et erant sub montibus illis.

Voilà une répétition qui est bien ce que nous appelons une battologie ; elle fit sourire Mercure, qui répliqua par une autre répétition du même genre :

...... » Me mihi, perfide, prodis !

Me mihi prodis, * ait.....

Ovide, à la vérité, ne dit pas que le berger Battus, que Mercure changea en pierre de touche, avait la ridicule habitude de répéter les mois sans utilité ; mais son récit le fait suffisamment entendre. Lui a-t-il prêté ce

défaut par réminiscence du roi de Cyrène, ou ne serait-ce pas plutôt que le nom même battos réveillait dans l’esprit une idée de répétition par la double consonne t, et peut-être par quelque rapport d’origine avec la racine de nos mots battre, rebattre ? Nous posons seulement la question, sans avoir la prétention de la résoudre). Littér. Répétition oiseuse, et presque dans les mêmes termes, de ce qu’on avait dit déjà. Voici un exemple de battologie : Je ne crois pas que vous ayez raison, et si vous y réfléchissez, vous verrez bien que nous n’avez pas raison, car si vous aviez raison, ce que je ne crois pas, etc. Les premiers sermons de Bossuet sont pleins de battologie et d’enflure de style (Chateaub.) J’avais assez profité de mes inutiles études pour posséder au moins quelques-uns des secrets du barreau, les apostrophes et les exclamations, les battoi.ogies de remplissage, les redondances verbeuses, les gestes démantibulés et les haut-te-corps spasmodiques. (Ch. Nod.)

— Syn, Battologie, tautologie Aucun synonymie te n’a cherché, k notre connaissance, à préciser les nuances qui distinguent ces deux termes, et les dictionnaires, celui de l’Académie entre autres, ne donnent à ce sujet que des indications fort incertaines. Une battologie, d’après l’Académie, est la répétition inutile d’une même chose ; une tautologie est la répétition inutile d’une même idée en différents ternies. Faut-il chercher la nuance dans les mots chose et idée ? Non, évidemment, puisqu’il est impossible d’exprimer une chose sans exprimer par cela même une idée. Est-ce la différence des termes employés qui constitue proprement la tautologie ? Alors, l’Académie aurait dû définir la battologie une répétition de mots, et non pas une répétition de choses. Nous sommes sûr, d’ailleurs, d’avoir entendu désigner comme batlologies des répétitions d’idées faites dans des termes très-différents. Nous allons proposer une distinction que nos lecteurs seront libres d’accepter ou de rejeter, selon leur propre jugement. Toutes les fois que, dans une conversation ou dans un livre, nous sommes choqués de voir revenir, sans nécessité et trop souvent, les mêmes mots ou les mêmes idées, peu importe, si nous voulons simplement faire entendre que cela nous ennuie, que nous y voyons la marque d’un esprit pauvre ou distrait, qui ne sait pas se rendre intéressant, ou dont on ne peut suivre les idées sans fatigue, nous disons qu’il y a battologie. Tout nous porte à croire, en effet, que le mot battologie vient du nom propre Battus, et Battus était un roi bègue, ou peut-être un poète ennuyeux, qui fatiguait à l’excès ses auditeurs ou ses lecteurs. Si, au contraire, on a la prétention de nous expliquer une chose dont nous n’avons pas 1 intelligence bien claire, et si l’explicateur ne fait que remplacer un mot par un autre ayant au fond le même sens, et, par suite, la même obscurité, nous disons que sa prétendue explication n’est qu’une tautologie, et ce n’est pas seulement parce que la même chose a été répétée snus des termes différents, c’est surtout parce que celui qui a commis cette bévue ne croyait pas la commettre, parce qu’il avait la prétention de nous apprendre quelque chose, et qu’en réalité il ne nous apprenait rien. En d’autres termes, le battologue nous ennuie ; il ne sait que répéter toujours la même chose, mais en la répétant il sait au moins qu’il la répète, et il peut se faire même qu’il croie avoir de bonnes raisons pour la répéter ; le tautologue est un pédant qui prétend nous apprendre quelque chose et qui ne nous apprend rien, c’est un esprit faux, il y a du sophisme dans son fait, et ses explications taulologiques tiennent beaucoup du cercle vicieux.

BATTOLOGIQUE, adj. (ba-to-lo-ji-kerad. battologie). Qui tient de la battologie ; qui a rapport a la battologie : Style batto-

LOGIQUE,

BATTOLOGUE s. m. (ba-to-lo-ghe — rad. battologie). Écrivain qui se répète, qui fait de la battologie : Un battologue ennuyeux.

BATTON1 (Pompeo-Girolamo). V. Batoni.

BATTORI, nom d’une famille princière d’origine hongroise. V. Bathori.

battorie s- f. (ba-to-rî). Comm. Comptoir étranger des villes hanséatiques : Les villes hanséatiques avaient des battories dans les principaux centres de commerce.

BATTRANT s. m. (ba-tran — rad. battre). Techn. Gros marteau carré dont on se sert, dans l’exploitation des carrières etdes mines, pour enfoncer les coins dans la roche. Il On dit aussi Battbrand.

BATTON (Désiré - Alexandre), musicien français, né à Paris en 1797, mort à Versailles en 1855, était fils d’un fabricant de fleurs artificielles. Admis au Conservatoire en octobre 1806, dans une classe de solfège, il devint, en 1812, élève de Cherubini. Le jeune Batton obtint, en 1816, le deuxième grand prix de composition musicale, et, en 1817, sa cantate, intitulée : la Mort d’Adonis, lui mérita le premier grand prix. L’heureux lauréat donna à l’Opéra-Comique, le 17 novembre 18is, une Soirée à Madrid ou la Fenêtre secrète, opéra en trois actes. Le poème, estimable au point de vue, littéraire, était assez ingrat comme inspiration musicale. On applaudit une instrumentation pure et savante, et des mélodies colorées, sinon originales. Marta’mville rendit compte de cet ouvrage dans les

termes suivants : « Le sujet est fondé entièrement sur une donnée comique, employée déjà dans plusieurs pièces : un époux volage fait sa cour à une charmante inconnue, qui se trouve, à la fin, être sa femme ; une mystification conjugale est la seule punition du parjure, qui promet d’être plus fidèle à l’avenir, tout en regrettant la peine qu’il a prise pour conquérir ce qui lui appartenait... Comme le style de la pièce est, en général, facile et naturel, on a été d’autant plus choqué d’entendre ce vers, qui serait merveilleusement placé dans la bouche du Mascarille des Précieuses ridicules :

Le flambeau du plaisir n’a que des étincelles.

Le naturel, cette qualité qui tient lieu de tant d’autres, et qu’aucune ne remplace, est précisément celle qui manque a ht musique du nouvel opéra : on y reconnaît beaucoup d’art et de travail, une distribution attentivement combinée des effets d’orchestre, un soin laborieux dans les accompagnements. Le finale du premier acte et la sérénade du troisième sont les morceaux les plus marquants de la partition, et leur mérite est tout entier dans une parfaite application de l’harmonie. C’est de : la musique bien faite, ce n’est pas de la musique trouvée, comme disait Grétry. Sans l’inspiration, point de grâce ; la musique est un jeu dans lequel toute la science possible ne remplace pas le bonheur ; et le bonheur, en musique, c est l’inspiration. » Batton partit alors pour Rome. Il composa, dans la ville sainte, un oratorio ; puis, à Munich, sur l’invitation de la Société des concerts, une symphonie qui fut remarquée. De retour en France, vers 1823, Batton, après bien des démarches et des dégoûts de tout genre, parvint à faire représenter à l’Opéra - Comique, en 1827, Ethelwina, opéra en 3 actes, qui ne réussit guère ; les paroles étaient de M. Paul de Kock. L’auteur de tant de joyeux romans, subissant l’influence de sou collaborateur, avait assombri son esprit pour se mettre au niveau d’un sujet sérieux. La musique ne put se soustraire à. l’obligation de la. similitude exigée en pareil cas. Elle était donc monotone et sans effet.

Deux autres pièces tombèrent au même théâtre. Compositeur trop modeste pour attribuer ses échecs successifs aux poèmes ingrats sur lesquels il travaillait, Batton abandonna la carrière musicale, et succéda à son père dans le commerce des fleurs. ■Batton, qui était déjà membre du comité d’enseignement des études au Conservatoire, fut nommé, «n 18-12, inspecteur général des écoles de musique des départements. Il refit l’instrumentation de l’Amant jaloux, de Grétry, à l’occasion de la reprise de cet ouvrage, qui eut lieu à l’Opéra-Comique, le 18 septembre 1850. Voici la liste des autres ouvrages de ce compositeur estimable : le- Prisonnier d’État, opéra-comique en un acte, de feu Cuvelier, arrangé par M. M.... (Opéra-Comique, 6 février 1858), pièce jouée, le 9 avril 1803, au théâtre de la Porte-Saint-Martin, sous le titre de l’Officier cosaque. M. M.., y avait fait quelques changements ; succès éphémère et sans portée ;le Camp du drap d or, opéra en trois actes, de Paul de Kock et L..., musique faite en collaboration avec Rifaut et Leborne (Opéra-Comique, 23 février 1828), chute à peine déguisée ; la Marquise de Brinvilliers, drame lyrique en trois actes, de Scribe et Castil-Blaae (Opéra-Comique, 31 octobre 1831), la musique de cet ouvrage était signée de noms illustres : Auber, Carafa, Hérold, Berton, Blangini, Cherubini et Paër ; la part de M. Batton consistait en un finale remarquable et plusieurs airs que la mélodie avait caressés de son aile ; enfin, le Remplaçant, opéra-comique en trois actes, de Scribe et Bayard, lequel fut joué sans aucun succès à l’Opéra-Comique le 11 août 1837.

BATTRE v. a. ou tr. (ba-tre. — L’origine immédiate du mot français battre semble être l’italien battere, qui, lui-même, provient du latin batuere. Batuere est un mot parfaitement latin, et n’appartient pas, comme on pourrait le croire, à la basse latinité. On le trouve, avec la signification de frapper, pousser, piler, en particulier dans Plaute ; Cicéron l’emploie dans le sens de comprimer, serrer, et Suétone, dans le sens de se battre, faire des armes, en parlant d’escrime. Le mot iïattualia, battualium, exercices de combat et d’escrime des soldats et des gladiateurs, appartient bien, par exemple, lui, à la basse latinité ; de là viennent l’ital. baltaglia et le franc, bataille. Si nous voulons maintenant chercher l’origine du lai. batuere, nous verrons que ce mot se rattache à la racine sanscr. badh, ou, avec l’insertion de la nasale, bandh, frapper, souffrir, tourmenter, d’où viennent le gr. paschô, le lat. patit passus sum, etc. — C’est probablement aussi dans la même famille qu’il faut faire rentrer les formes german. but et bot, qu’on retrouve dans l’anc. haut allem. bôzen, et le holland. bots, coup. M. Delâtre y rapporte avec beaucoup de vraisemblance l’ital. botta, coup, particulièrement coup de fleuret, et le franc, botte, dans le sens de pousser une botte.Je bats, tu bats, il bat, nous battons, vous battez, ils battent ; je battais, nous battions ; je battis, nous battîmes ; je battrai, nous battrons ; je battrais, nous battrions ; bats, battons, battez ; que je batte, que nous battions ; que je battisse, que nous battissions ;

battant, battre). Frapper, heurter directement ou àl’ak’e d’un instrument : Battre le fer avec un nu ’tenu. Battre un arbre, pour en secouer les fruits. Battre des chaises, des habits, des livres, pour en secouer la poussière. Battre la ’laine pour la carder. Battre le linge pour le nettoyer. Battre le plâtre pour le pulvériser. Battre des livres à relier, pour en réduire l’épaisseur. Battre le sol pour l’aplanir et le durcir. Battre les coutures pour en réduire lasaillie. Les taupes pressent et battent la terre, la mêlent avec des racines et des herbes, pour faire la demeure de leurs petits. (Buff.) Les servantes à jupons courts, qui battaient le linge au bord des lavoirs, se retournèrent. (V, Hugo.) Il Dans son sens Je plus général, Frapper une personne ou un animal pour leur faire du mal : Il loit bien à l’homme battre sa femme... quand elle lui méfoit, si comme quand elle est en voie de faire folie de son corps. (Beaumanoir). Semblable à ces enfants drus et forts, d’un bon lait, qui battent leur nourrice... (La Bruy.) Grondemoi, querelle-moi, vins-moi, je souffrirai tout, mais je n’en continuerai pas moins à. dire ce que je pense. (J.-J. Rouss.) Comment ! avoir l’audace de battre un philosophe comme moi 1 (Mol.)

Elles

Battent, dan3 leurs enfants, l’époux qu’elles haïssent.

Bou.eau.

J’épouserais plutôt un vieux soldat Qui joue et boit, bat sa femme qui l’aime, Qu’un fat en robe, enivra de lui-même.

Voltaire.

Jean s’accusait un jour dVrt’Oîr battu su femme.

— Combien de fois, mon ûis, lui dit son confesseur 7

— Tous les matins. — Comment, tous les mn.tins,

(infâme !

D’un semblable péché sentez-vous la noirceur ? Sachez qu’il peut sur vous faire tomber la foudre ! Battre sa femme ! Ah ciel’ — Mon père, je vous crois,

Et je vous fais serment, si vous voulez m’absoudre, De la battre aujourd’hui pour la dernière fois, Pons le Verdun.

— Absol. Donner des coups à une personne : Celui qui veut battre, étant jeune, voudra tuer étant grand. (J.-J. Rouss.)

— Par anal. Heurter, se ruer contre : Les vagues battaient le rivage. Les volets battent le mur. Cette voile bat le mât. Les ondes noires battaient le navire. (Fén.) Des tempêtes extraordinaires battent les vaisseaux d’Anson et les dispersent. (Volt.) Il y a encore des vapeurs qui battent le visage, après que le coup de vent a cessé de souffler. (Lamart.) La pluie et le coup de vent battaient au dehors le bois dépouillé. (Chateaub.)

Vous voyez que la mer en vient battre les murs.

Racine.

De rage elle battait les murs avec sa tête.

Regnard.

L’aurore se levait, la mer battait la plage.

L.4SIAKT1NE.

H Atteindre, heurter en se balançant : Il portait un bel habit marron puce, dont les longues basques lui battaient agréablement les mollets. (L.-J. Larcher.)

— Mêler, brouiller, gâcher : Battre des œufs. Battre le beurre. Battre de la terre et de l’eau. Carême battait longtemps et vivement sa pâle. (Cussy.)

— Vaincre : Nous avons battu les Busses. Je veux vous battre au trictrac. On attend tous les jours que M. de Luxembourg batte les ennemis. (Mme de Sév.) Rome battait tous ses ennemis. (Boss.) Si vous battez M. le Prince, vous n’aurez fait que votre devoir. (Hamilton.) Il surprenait les ennemis, et les battait en pleine campagne. (Fléch.) u Vaincre l’armée de : Les Romains battirent Annibal.

il Fig. Triompher, être mis au-dessus de : Le droit, d’abord battu par le fait, finit par le battre. (Chateaub.) il Travailler à détruire : La vapeur est le bélier qui bat, qui perce et c"

VeuiUot.)

— Explorer, parcourir : Battre les bois. Battre le pays. Battre la nier. En France, quand on prend vingt hommes pour battre le bois ou la plaine, on pense faire suffisamment les choses ; en Russie, il faut, pour le même objet, plus de dix fois autant de monde. (L. Viardot.) Les carabiniers battirent le pays dans des directions différentes. (Alex. Dum.)

Battre l’air, Faire des mouvements dans l’espace : Les oiseaux battent l’air de leurs ailes.

Le malheureux lion se déchire lui-même, Fait résonner sa queue à l’entour de ses lianes. Bat l’air qui n’en peut mais. Le voila Siu’ ses dents. La Fontaine.

Il Fig. Faire une chose inutile :

Qu’on ne m’en parle plus, la chose est résolue,

— Seigneur, considérez... — C’est en vairi battre l’air.

Tristan.

On dit dans le même sens Battre le vent : Monseigneur, voulez-vous que je vous disepour toute conclusion et sansplusbattre le vent ? je ne veux pas cesser le service d’un roi de France pour un comte de Charollais. (Chastellain.) il On dit encore Battre l’eau, dans ces deux sens :

Tu vois qu’à chaque instant il te fait déchanter. Et que c’est battre l’eau de prétendre arrêter Le torrent.., . Mouéke.

Battre la caisse, Je tambour, Donner un

perce et démolit toutes les frontières, (h.