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il des bandes de pirates. (J. Reynier.) Ailleurs les voleurs forment une bande, à Madrid l’est une corporation. (V. Hugo.) li Troupe d’hommes ou d’animaux réunie dans un’ but quelconque : Une bande de musiciens, de buveurs, de débauchés. Une bande de loups, d’étourneaux, de canards. Si quelque femme survient, la bande joyeuse ne peut comprendre qu’elle ne sacke point rire des choses qu’elle n’entend point. (La Bruy.) Dans l’hiver, les chardonnerets s’assemblent par bandes de huit ou dix. (L.-J. Larcher.) Tout le monde se souvient encore aujourd’hui de ces bandes de verdets qui traquaient les glorieux débris de nos armées vaincues. (L.-J. Larcher.)

Touta notre bachique bande Boit un grand verre à sa santé. ç

Chapelle. Tu serais parmi nous

La seul sage, au milieu d’une bande de fous.

ANDR1EUX.

.... Monsieur, l’on vous demande, C’est un comédien. — Parbleu ! voici la bande.

— Dites troupe : l’on dit bande d’égyptiens, Et {andc^oflenseraU tous les comédiens.

Poisson.

— Personnes qui se détachent d’une réunion plus considérable et forment une troupe à part : Les éclaireurs se divisèrent en deux bandes. Une bande d’invités s’était séparée de la compagnie et chuchotait dans un angle.

— Par dénigr. Parti, ligue, clique : // est de la bande.

— Fam. Faire bande à part, Se mettre à l’écart, isoler ses intérêts des intérêts des autres : Il gagnait de l’argent avec moi, et il a préféré s’appauvrir en faisant bande a part. Cet archifou, qui aurait pu être quelque chose s’il s’était laissé conduire par vous, s’avise de FAIRE BANDE À PART. (Volt.)

— Jurispr. Bande armée, Réunion d’individus armés et dont le but est de commettre des crimes’ contre la sûreté de l’État ou des particuliers, ou d’attenter aux propriétés publiques ou privées, mobilières ou immobilières : La peine de mort est prononcée par les articles 96 et suivants du Code pénal contre les chefs de bandes armées, contre ceux qui les ont organisées, qui leur ont fourni des armes ou des subsistances, et contre ceux qui en ont fait partie, dans certains cas, et qui encourent au moins la peine de la déportation. Les pillages commis en bandes sont punis des travaux à temps.

Bandes noires, Compagnies d’infanterie introduites au xvi<s siècle et dont les enseignes étaient noires : Il y avait des corps d’Allemands amenés au service de la France, sous le nom de bandes noires, par le duc de GuelUres. (Gén. Bardin.)

Bande noire, S’est dit sous la-Restauration, et se dit encore d’un certain nombre de spéculateurs qui achètent les anciennes propriétés pour démolir les édifices et en mettre à profit les matériaux ; abattre les vieux arbres et vendre les terrains en détail : Sans consulter mon oncle, Octave avait disposé d’une, terre en faveur de ta bande noire. (Balz.) Des bandes noires se sont formées pour démolir les châteaux, morceler les grandes fermes, et les vendre par faibles parcelles. (Ch. Dunin.) il Par anal., Personnes qui cherchent à détruire quelque chose de respectable : Les Vandales ! ils feraient tout tomber sous leurs ciseaux destructeurs ! C’est la bande noire de la coiffure. (Mazères.)

— Art milit. anc. Bande d’artillerie, Batterie complète. Il Bande de pied, Compagnio de fantassins.

— Mus. Se dit depuis quelque temps d’un corps de musique militaire appelé banda en Italie, il Grande 6ande ou grand bande, Autref. Troupe des vingt-quatre violons du roi. Molière a dit ironiquement en ce sons :

Si, dans le carnaval, vous pouvez espérer

Le bal et la grand’bande, a savoir deux musettes.

Il Bande de l’écurie, Troupe de musiciens du roi formée d’officiers de l’écurie.

— Hist. Petite bande, Petite troupe choisie et privilégiée de dames qui accompagnaient lo roi dans ses parties de plaisir.

— Syn. Baude, compagnie, trotipe. Bande est moins noble que les deux autres ; on dit une bande d’histrions, de bohémiens ; de plus, il ne suppose pas un nombre considérable, il faut la réunion de plusieurs bandes pour former une troupe. Compagnie suppose aussi un nombre assez limité ; mais il ajoute à l’idée de nombre celle d’union, de communauté dans la vie intime : une compagnie de perdrix forme comme une petite famille ; il est aussi plus noble que troupe, et on l’applique quelquefois aux acteurs d’un théâtre, quand on veut les présenter sous un jour très-favorable. Une troupe est toujours composée de nombreux individus, formant une masse considérable.

— Encycl. Hist. Paris, la ville géante, la villédéfendue aux voleurs, exerce sur eux, par cela même, et aussi par ses richesses, par ses ressources, et par la facilité plus grande qu’il y a pour eux de s’y dérober dans la foule, une attraction magnétique à laquelle les plus résistants se laissent aller. Aussi, est-ce Paris que les bandes les plus fameuses ont, de tout temps, choisi pour asile et pour centre d’action.

De la la bande de Cartouche, avant la Révolution, et, de nos jours, la bande Sauf (lard et Lcsage (1838) ; la bande Châtelain, Mug, eto. (18«)-, lu. bande Charpentier et la lande Cour voisier (1843) ; la bande Poulmann (1844) ; la bande des Escarpes (même année) ; la bande des Habits noirs (1845) ; la bande des Porteurs d’eau et la bande des Endormeurs (1846) ; la bande Thibert (1847) ; la bande Nathan (1802-1852) ; la bande du Café du xixe siècle (1860), etc.

Cependant il y a eu aussi des bandes de province, telles que les bandes Mandrin, Poulailler, des Chauffeurs (1755-1800), et, de nos jours, les ôandesdes Voieurs de diiigenc«s(1819-lS24) ; la bande des Brigands de la Vienne (1834) ; la bande de l’Auberge aux Tueurs (1835) ; la banda du Grand creux de Bassat (1837) ; la bande Graft (1857) ; la bande Lemaire (1821-1858), etc. Terribles associations de brigands, dont M. Moreau-Christophe a tracé l’histoire dans son Monde des Coquins, en terminant son récit par les observations suivantes :

« Après l’ênumération. de cette longue et sanglante série de forfaits, on respire, soulagé, comme au sortir d’un long et terrible cauchemar, quand on songe que, grâce aux mesures d’énergique prévoyance du gouvernement, le cratère qui les vomissait estt en grande partie, éteint, et qu’il finira par l’être tout à fait, ou tout au moins par ne plus lancer, à travers quelques fissures rouvertes, que de rares et faibles débris de lave, qui pourront en renouveler le souvenir, sans plus jamais en renouveler le danger. »

— Hist. Bandes noires. Ce nom fut donné, dans le principe, à un corps de fantassins allemands, qui servirent dans "les guerres d’Italie sous Louis XII, roi de France, et qui formaient une partie des troupes appelées

! grandes compagnies. Robertson, dans son His-
! toire de Charles-Quint, fait allusion à ces com-I

pagnies (édit. in-4o, 1769, vol. I, p. 113). Le I nom de Bandes noires fut donné a. ces aventuriers, parce qu’après la mort d’un chef qu’ils aimaient beaucoup, ils avaient pris un drapeau noir (le P. Daniel, Histoire de la milice française, in-4o, Paris, 1721, ’t. II, p. 383). Un autre corps de troupes, formé d’Italiens, prit plus tard le même nom pour des causes analogues ; et le même historien donne k celles-ci le nom distinctif de Bandes noires italiennes. Il ajoute que le régiment français, au service du Piémont, prit aussi ce nom significatif, après la mort de son colonel, le comte de Brissac, -en 1569. Les couleurs de ce régiment étaient noires, avec une-croix blanche.

On a donné, en France, le nom de bande noire à une ou plusieurs compagnies de spéculateurs, qui, après la Révolution, achetèrent les vieux en&teaux, les couvents, les parcs, les biens d’émigrés, etc., pour les démolir et en vendre les matériaux, ou pour en tirer le parti le plus avantageux ; ce nom leur fut donné par les artistes et par les archéologues, indignés de voir ainsi disparaître tout ce qui rappelait de vieux souvenirs. Cependant il faut reconnaître que, s’il y avait du vandalisme dans ce système de destruction impitoyable, il en est quelquefois sorti des résultats utiles, au point de vue de l’assainissement des villes et de la division des propriétés.

Bandes militaires. Au mot aventuriers, nous avons raconté sommairement l’histoire des bandes militaires considérées comme un fléau qui, dans le moyen âge, étendit ses ravages sur presque tous les pays de l’Europe, et nous avons dit à quelle époque et comment ce fiéau finit par disparaître. Nous ne répéterons pas ici ce qui a trouvé sa place ailleurs ; mais nous y ajouterons quelques détails sur les bandes militaires, envisagées sous un point de vue moins défavorable.

Quelques historiens font remonter la dénomination de bandes aux premiers siècles de la milice byzantine, et elle eut alors à peu

Ïirès le sens du mot cohorte chez les Romains ; a bande n’était qu’une subdivision du drunge ou de la chiliarchie, elle était divisée elle-même en décarchies ou décuries. Vers le xnic siècle, on commença à désigner sous le nom de bandes certaines compagnies à piedqui n’étaient pas convoquées ]>av la voie du ban ou de 1 arrière-ban, mais qui étaient formées en grande partie de volontaires et soldées par le roi ou par les communes. Le roi Jean donna à quelques bandes le nom de connestablies ; mais cette nouvelle désignation fut bientôt abandonnée. Le nombre des hommes qui composaient une bande a beaucoup varié ; quelquefois il s’élevait à 200 ; sous Charles VII, chaque bande avait au moins 500 hommes, et Louis XI forma des bandes divisées en plusieurs enseignes, dont chacune comptait 200 soldats. Quand nos rois prenaient à leur service des troupes étrangères ou des corps libres, commandés par des chefs qui les avaient réunis de leur autorité privée, on leur donnait toujours le nom de bandes, et on les distinguait soit par la couleur de leurs enseignes, soit par le théâtre sur lequel on les envoyait faire la guerre. C’est ainsi que notre histoire parle souvent des bandes noires, qui marchaient sous un drapeau de cette couleur, et des vieilles bandes du Piémont. Les bandes noires, employées sous Louis XII, sont quelquefois confondues avec les lansquenets ou avec les compagnies désignées sous le nom de grandes verges, à cause de la hauteur excessive de leurs drapeaux. François I« créa des légions qu’il divisait en six bandes, et le corps des dragons, qui fut créé vers cette époque, ne fut qu’un nom nouveau donné à l’une de ces bandes. Sous Henri II, les bandes étaient encore de 200 hommes ; elles perdirent ensuite de leur importance jusqu’à descendre h 40 hommes, et elles disparurent enfin quand on forma des régiments. Cependant le nom de bandes continua quelque temps encore d’être employé dans un sens général, pour signifier des troupes de soldats armées et organisées d’après un système quelconque. Cela était entré dans les habitudes du langage militaire, et l’ensemble des ordonnances établies pour fixer la discipline des armées fut longtemps désigné sous le nom de police des bandes.

bande s. f. (ban-de— rad. bander). Mécan. Tension d’un ressort ; quantité dont il est ou peut être tendu : Le ressort a trop de bande.

BANDÉ, ÉE (ban-dé) part. pass. du v. Bander. Enveloppé d’une bande : Plaie bandée. Blessure bandée.

— Couvert d’un bandeau, au propre et au figuré : Des yeux bandés. Quiconque a les yeux bandés ne saurait faire de bons choix que par hasard. (C. de Richelieu,)

Voyantvosyeux bandés, on vous prend pour l’Amour ; Les voyant découverts, on vous prend pour sa mère.

MONTREUIL.

Je dois, les yeux bandés, peser d’un poids égal, Gomme le prix du bien, l’importanoe du mal.

Rotrou.

— Tendu avec effort : Arc bandé. Arbalète bandée. Ressort bandé.

— Fig. Dirigé vers un point, appliqué vers un but d’une manière constante et soutenue : L’esprit a besoin de se détendre, et ne peut rester toujours bandé.

— Hist. Se disait, sous le règne de Charles VI, des partisans de ce roi malheureux parce qu’ils portaient une écharpe ou bande blanche, en signe de ralliement.

— Blas. Se dit d’un écu dont les bandes sont en nombre égal aux interstices du champ, de sorte qu’il est impossible de distinguer les bandes de ces interstices. Famille Gourdon de Genouillac : écartelé aux 1 et 4 d’azur à trois étoiles d’or en pal, aux 2 et 3 bandé d’or et de gueules de six pièces : Un écu bandé est toujours de métal et d’émail alternés de six pièces au moins, de huit au plus, il Se dit aussi du chef, de la fasce ou du pal, lorsqu’ils sont divisés en six ou huit espaces égaux dans le sens de la bande. Famille Chauveron de La Motte : d’argent au pal bandé d’or et de sable. Il Bandé, contrebande. Se dit lorsque, dans un écu parti, coupé, taillé ou tranché, les bandes se trouvent opposées les unes aux autres, c’est-à-dire quand la couleur est « pposée au métal et le métal à la couleur,

BANDEAU s. m. (ban-do — rad. bande). Bande, ornement de tête dont certaines personnes se ceignent le front : Se ceindre la tête d’un bandeau. Ses cheveux étaient ramassés sous un bandeau d’une blancheur éblouissante. (Ch. Nod.)

Des bandeaux moyen âge, avec des yeux cernés, Font de sombres profils d’archanges consternés.

De Banville. Tous ses traits sont parfaits, sa chevelure noire S’enroule sur son front comme un bandeau de moire.

M11" DE POLIONY,

— Se dit particulièrement d’un tissu d’étoffe précieuse dont les rois et les reines se ceignaient le front : Le bandeau ro^ai est sujet à tomber sur les yeux. Monime essaya de s étrangler avec son bandeau.

Et toi, fatal tissu, malheureux diadème, Bandeau que mille fois j’ai trempé de mes pleurs...

Racine. ... De ce front guerrier les nobles cicatrices Ne peuvent se couvrir que du bandeau des rois.

Voltaire.

Et de ses pieds on peut voir la poussière Empreinte encor sur le bandeau des rois.

BÉRANGER.

Mes richesses des rois égalent l’opulence ; Environné d’enfants, soutiens de ma puissance, 11 ne manque à mon front que le bandeau royal.

Racine. Il Ceindre le bandeau royal, Monter sur le trône, arriver aux honneurs souverains.

— Se disait aussi d’une pièce de toile fine que les veuves portaient sur le front pendant touto la durée de leur deuil : Madame de Navailles est la dernière femme à qui j’ai vu conserver le bandeau, qu’autrefois les veuves portaient toute leur vie. (St-Sim.) il Se dit encore d’une pièce d’étoffe tout à fait semblable que les religieuses portent sur le front, après qu’on a coupé leurs cheveux.

Elle ne porte pas une robe de bure, Son front n’est point voile par des bandeaux de fin ; Et sous les jours savants d’une riche guipure, Elle fait ressortir le brillant du satin.

Auo. Humbert. Que cette vestale a d’appas !

Heureux celui qu’elle aime ! Le bandeau ne lui messied pas,

11 semble un diadème : Et s’il était deux doigts plus bas, Ce serait l’Amour même. (Vers à une jolie religieuse sur son bandeau.)

— Bande ou linge que l’on applique sur les yeux de quelqu’un pour l’empêcher de voir :

. Une feuille flexible

Sur les yeux de l’un d’eux en bandeau s’appliquait, Et puis sur le cou se nouait.

Flokian.

Qu’on te mette un bandeau, qu’on l’ûte, tour à tour, Rien ne peut t’enlaidir, et tu sais toujours plaire. Le bandeau sur- les yeux, chacun dit : c est l’Amour : Lève-ton le bandeau, chacun dit : c’est sa mère. (À une dame qui jouait à colin-maillard.)

— Fig. Cause d’aveuglement de l’esprit ou du cœur : Combien de fois essaya-t-iî, d’une

main impuissante, d’arracher le bandeau fatal gui lui couvrait les yeux ! (Fléch.) Le bandeau de la présomption est bien plus épais que celui de l’Amour. (Mme de Grafngny.)

Le bandeau de l’erreur aveugle tous les yeux.

Voltaire. Déchirez le bandeau qui recouvre vos yeux.

Lamartine. Sur mes yeux effrayés quel bandeau se déchire ?

V. liuoo. .... Toujours sur mes yeux ma facile bonté A remis le bandeau que j’avais écarté.

« Racine. La main des dieux sur moi si longtemps suspendue Semble ôter le bandeau qu’ils mettaientsur ma vue.

Voltaire.

— Poét. Emblème que les poètes donnent à l’Amour, à la Fortune et a la Justice, pour signifier l’aveuglement des deux premières divinités et l’impartialité de la troisième : La justice doit voir sous son bandeau ; ce bandeau doit la rendre impartiale et non aveugle. (Chatoaub.)

Ûteî a l’Amour son oandeau, Vous rendrez le repos au monde.

J.-B. Rousseau.

— Cost. Cheveux divisés au milieu du front et ramenés sur un des côtés de la tête : Une légère guirlande de diamants ownait ses cheveux d’un noir doux, séparés en bandeaux sur un front lisse et pur. (G. Sand.) Ses magnifiques cheveux noirs étaient séparés en deux bandeaux sur son front d’Espagnole (Balz.)

— Chir. Bandage circulaire que l’on applique sur les yeux d’un malade, pour y maintenir un topique ou pour soustraire l’organe aux effets de la lumière.

— Archit. Plate-blande saillante, décorée de moulures ou d’ornements sculptés, qui sert à marquer le niveau des étages d’un édifice ou qui se place autour des croisées, des arcades : Le bandeau indique un plancher, un sol ; c’est un repos pour l’œil, c’est l’arase d’une construction superposée. (Viollet-le-Duc.) Dans les édifices du commencement du xinc siècle, les bandeaux passent devant les faisceaux des colonnes et servent de bagues pour maintenir leurs fûts posés en délit. (Viollet-le-Duc.)

— Techn. Planche étroite et unie qui termine un lambris sans corniche, il Bande circulaire et saillante sur le corps d’une colonne de poêle, n Bande d’étoffe couronnant les draperies au-dessus d’une croisée,

— Pêch. Portion de la manche do certains filets.

— Artill. Pièce de fer appliquée sur la flasque d’un fût de fusil, à rendroit de la crosse. Il On dit aussi Molle-bande.

— Epithètes. Riche, superbe, magnifique, brillant, éclatant, resplendissant, étiocelant, précieux, sacré, royal, auguste, chaste, virginal. — Aveugle, épais, sombre, obscur, ténébreux, noir, funeste, fatal.

— Encycl. Archit. Les architectes don-nent le nom de bandeau à une assise de pierre

saillante et horizontale qui pourtourne un édifice et en marque les différents étages. Les bandeaux sont dits intérieurs ou extérieurs, selon la place qu’ils occupent dans une construction ; continus ou interrompus, suivant qu’ils se déroulent sur une façade entière, ou qu’ils sont coupés par un membre vertical d’architecture. Il importe de remarquer, dit M. Viollet-le-Duc, que le bandeau indique nécessairement un plancherj un sol, et que, par suite, il ne peut être indifféremment placé sur une façade ou dans un intérieur. On conçoit que les bandeaux intérieurs n’ont de raison d’être que dans les monuments ayant des voûtes assez élevées pour que des constructions accessoires puissent être étagées au dedans des murailles d’enceinte. C’est ainsi que, dans certaines églises, le sol de la galerie haute ou triforiuin a été souvent indiqué par un bandeau. Nous devons reconnaître, d’ailleurs, qu’il y a un assez grand nombre d’exemples de bandeaux dont la place a été déterminée seulement par la fantaisie des architectes.

Les bandeaux extérieurs paraissent avoir été destinés, dans le principe ; à empêcher, par leur saillie, les eaux fluviales de laver les parements des édifices. Aussi les a-t-on faits généralement de pierre plus dure que celle 3e ces parements, et, h partir du xiue siècle surtout, leurs profils se rapprochèrent de ceux des larmiers. Pendant la période romane, ces profils furent d’abord très-simples : les bandeaux étaient taillés de façon a former un biseau, un cavet légèrement concave ou une doucine sous un lit horizontal. Quelquefois on les orna de sculptures peu saillantes, telles que dents de scie, billettes, damiers, rosaces, enroulements, etc. Comme spécimens de cette époque, nous citerons les bandeaux intérieurs des églises de Beaune et d’Autun, et le bandeau extérieur de la tour Saint-Romain de la cathédrale de Rouen, dont la décoration est protégée par un talus en pierre formant mouchette. Les bandeaux furent assez rarement employés dans l’architecture religieuse ogivale, dont la tendance consistait a exclure les lignes horizontales pour donner le plus de développement possible aux lignes perpendiculaires. Les puristes ont vivement critiqué, comme étant contraire aux principes de cette architecture, le large bandeau décoré de feuillages très-saillants, qui, dans l’intérieur de la cathédrale d’Amiens, accuse la hauteur du triforium.