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Armée. L’armée prussienne forme, comme ou le sait, la partie principale de l’armée de l’empire allemand, et comprend, outre le contingent prussien proprement dit, le contingent de tous les États de l’Allemagne, sauf la Bavière, le Wurtemberg et la Saxe. Pour Waldeck, Schwarzburg-Sondershausen, les deux provinces de Lippe et les trois villes hanséatiques, la Prusse a pris la direction de l’administration militaire, et peut disposer, sous certaines réserves, des troupes de ces États. Les contingents de Bade, de Hesse, des deux Mecklembourg, d’Oldenbourg, d’Anhalt et des États de Thuringe font partie, sous diverses formes, de l’armée prussienne, de sorte que le roi de Prusse en serait le chef en cas de guerre.

L’armée comprend, sur le pied de paix, environ 14.000 officiers et 330.000 hommes ; sur le pied de guerre, 25.000 officiers et 1.000.000 d’hommes. Les contingents des autres États allemands non incorporés dans l’armée prussienne ont reçu la même organisation.

Marine. Il n’existe plus de marine prussienne depuis la fondation de l’empire d’Allemagne ; il n’y a plus qu’une marine impériale allemande, sous le commandement suprême de l’empereur d’Allemagne.

Histoire et littérature. V. Allemagne.

Prusse (ÉTUDES SUR L’HISTOIRE DE), par Ernest Lavisse (Paris, 1885, in-16). Les études réunies dans ce volume sont des morceaux détachés de l’histoire de Prusse. M. Lavisse y montre que la Prusse est « un État allemand fondé hors des frontières d’Allemagne » et que, si elle a prévalu sur l’Autriche, c’est qu’elle a été un État au service duquel toutes les forces ont été pliées et disciplinées. La Prusse moderne date du XVIIe siècle, du jour où le Grand Électeur mit le même uniforme sur le dos de ses soldats des duchés rhénans, du Brandebourg et de la Prusse, et plaça au-dessus des États provinciaux et des privilèges de chacun de ces pays une administration centrale qui représenta la partie prussienne. Mais il importait d’étudier les lointaines origines, et M. Lavisse a consacré deux chapitres à l’histoire de la Marche de Brandebourg jusqu’au XIVe siècle. Il a ensuite retracé les destinées de la corporation chevaleresque allemande. Les chevaliers Teutoniques ont fait sur la rive droite de la Vistule la même œuvre que les margraves de Brandebourg sur la rive droite de l’Elbe ; ils ont été, bien loin du corps de bataille, une avant-garde allemande exposée aux efforts de l’ennemi et dont l’histoire a le dramatique intérêt d’une lutte perpétuelle entre deux races. Les chapitres sixième et septième, où il est parlé des princes colonisateurs, montrent que l’État des Hohenzollern a été avec des moyens meilleurs et des idées plus nettes le continuateur des margraves et des chevaliers.

L’histoire de la fondation de l’université de Berlin est le sujet de la dernière étude. Cette université a été créée au temps où la Prusse semblait sur le point de mourir moins encore de sa défaite que des défauts de sa constitution. M. Lavisse fait remarquer qu’un régime politique où les individus ne sont que des instruments au service de l’État procure, pendant un certain temps, à cet État des forces extraordinaires, mais que les individus s’habituent à se reposer sur lui du soin de tout savoir et de tout faire. Si donc il arrive que quelque coup imprévu brise ou dérange le mécanisme, l’individu ne sait où se prendre pour résister ou pour continuer de vivre, Iéna fut ce coup imprévu, mais le roi de Prusse comprit toute la force qu’il retirerait de la création d’une université et songea au relèvement de l’État par l’école.

Les épisodes développés par M. Lavisse sont pleins d’intérêt pour l’histoire générale de la Prusse. Nous ajouterons qu’ils sont traités avec cette hauteur de vues dont on ne devrait jamais se départir lorsqu’on parle d’un ennemi.

Prussienne (ÉTUDE SUR L’UNE DES ORIGINES DE LA MONARCHIE), par Ernest Lavisse (Paris, 1875, in-8°). La monarchie prussienne a une double origine, la Prusse et le Brandebourg, dont les histoires demeurèrent distinctes l’une de l’autre jusqu’en 1618. L’histoire spéciale de la Marche de Brandebourg méritait donc une étude à part, et l’ouvrage dont on a lu le titre, ouvrage par lequel M. Lavisse préluda à ses solides études sur la politique allemande, est précisément destiné à exposer les origines de la Marche qu’il conduit jusqu’à l’extinction de la dynastie ascanienne. Quand est né le Brandebourg ? Quelle mission fut assignée à ses chefs et comment l’ont-ils remplie ? Quelles relations ont-ils entretenues avec l’Allemagne ? Quelles ont été leurs conquêtes en pays slave ? Quel est le véritable caractère de l’autorité margraviale et quelle est la portée de son œuvre ? Telles sont les grandes lignes de l’étude de M. Lavisse.

Il s’agit, on le voit, d’un point peu connu d’histoire ; la genèse de l’État prussien. « L’État brandebourgeois est sorti d’une Marche, et cette origine en a déterminé tout le caractère… De même que certaines institutions s’imposaient au Brandebourg, à cause de sa qualité d’État frontière, de même la direction où devait s’avancer la conquête ascanienne était marquée d’avance par la situation géographique de la Marche. Placée au milieu de la grande plaine germano-slave, sur les deux rives de l’Elbe moyen, elle ne pouvait s’étendre du côté de l’Allemagne, où toutes les positions étaient prises. C’est à l’est qu’elle devait prendre corps, aux dépens des petites principautés slaves désorganisées. Mais un État ne peut s’allonger en plaine, parallèlement à la montagne et à la mer, sans chercher à couvrir ses flancs menacés de toutes parts. Riverains de l’Elbe, les margraves ne pouvaient point ne pas s’efforcer de remonter le fleuve et de le descendre. Ils étaient nécessairement attirés vers la montagne et vers la mer. Ils ont atteint l’une, et à plusieurs reprises touché l’autre. » N’ayant pas, à proprement parler, de frontières, le Brandebourg devait, ou périr comme la Pologne ou sortir de la médiocrité, mais s’il devait durer, il fallait d’abord qu’il prît racine par des institutions très fortes sur ce sol découvert, et il était condamné pour garantir sa sécurité à s’agrandir toujours. « Les margraves ascaniens, sans cesse en mouvement, achetant tout ce qui est à vendre, prenant tout ce qui est à prendre, annoncent les Hohenzollern, mettant à profit toutes les occasions de rectifier leur frontières. C’est sans le savoir que les Hohenzoilern ont suivi sur tant de points l’exemple des ascaniens : la persévérance dans les mêmes traditions s’explique par la persistance des mêmes nécessités. »


PRYMNO s. f. (pri-mno — nom mythologique). Astr. Planète télescopique, découverte en 1886 par C.-H.-F. Peters. V. planète.


  • PRYTANÉE s. m. — Encycl. Adm. milit.

Prytanée militaire. L’objet de l’institution du Prytanée militaire, primitivement installé à Saint-Cyr et transféré, en 1808, à La Flèche (Sarthej, est de donner à des fils de militaires des armées de terre et de mer une éducation qui les prépare spécialement à la carrière militaire. Par suite des modifications qui y ont été apportées successivement, le décret du 8 novembre 1859, portant organisation du Prytanée, n’était plus en harmonie avec le fonctionnement actuel de cet établissement. Dans ces conditions, un décretdu 11 mai 1888 a réorganisé le Prytanée militaire. Ainsi, l’effectif des élèves, qui était en 1859 de 430, a été fixé a. 500. Les places gratuites ou demi-gratuites sont réservées exclusivement 10 aux fils d’officiers décédés en activité de service, tués à l’ennemi ou morts des suites de leurs blessures ; £0 aux fils d’officiers en activité de service ou en possession d’une pension de retaite ou de réforme pour infirmités ; 3° aux fils des employés titulaires de l’administration centrale de la guerre. Le commandement du Prytanée militaire est confié à un colonel ou à un lieutenant-colonel d’infanterie en activité de service. Il est chargé de l’exécution des décrets et règlements qui concernent le Prytanée ; son autorité et sa surveillance s’étendent sur toutes les parties du service. C’est un lycéo soumis au régime militaire, mais où les membres du corps enseignant sont des professeurs de l’Université. Les élèves forment un bataillon composé de quatre compagnies:la fe compagnie comprend les élèves de mathématiques spéciales et ceux des mathématiques élémentaires ; la 2e compagnie les élèves de mathématiques préparatoires des classes de seconde et de troisième ; la3°compagnie comprend ceux des quatrième et cinquième; la 4", ceux des sixième et septième. Chaque compagnie est en outre divisée en sections dont le nombre peut varier suivant l’effectif des élèves. Les admissions ont lieu chaque année dans le courant du quatrième trimestre. Nul candidat ne peut être admis s’il n’u eu neuf ans accomplis et moins de dix ans au l « r janvier de l’année du concours et s’il n’est en état d’entrer dans la classe de septième. Des candidats plus âgés sont également admis au Prytanée à la condition de ne pas avoir seize ans révolus au 1er janvier de l’année du concours et de pouvoir entrer dans la classe correspondante à leur âge.

PSCHOTT s. m. (se prononce ps…). Néol. Autre nom du high-iife, de la société élégante et raffinée:Après avoir dit la fashion, puis le high-life, la gomme, on a dit le pschutt, te seleet, le vlan ; c’est absolument la même chose. Je mènerais ma femme partout où j’irais moi-même, comme mon petit camarade; je la ferais pénétrer avec moi dans tous les secrets de la vie parisienne, dans tous les arcanes du boulevard, dans tous les mystères du pschutt et du vlan, et elle m’en saurait un gré infini, (O. Feuillet.)

— Encycl. Langue. Dans le Nabab, de M:Alphonse Daudet, figure un certain marquis de Monpavon, vieux beau, familier du duc de Mora (Morny), dont il s’efforce de reproduire la haute mine, les attitudes dédaigneuses, les façons de parler. < De loin, on aurait cru entendre le duc de Mora. C’étaient les mêmes phrases inachevées, terminées en ps…, ps…, ps…, du bout des dents; des « machin », des « chose », intercalés à tous propos dans le discours, une sorte de bredouillement aristocratique, fatigué, paresseux, où se sentait un mépris profond pour l’art de la parole. Dans l’entourage du duc, tout le monde cherchait à. imiter cet accent, ces intonations dédaigneuses avec une affectation de simplicité. » Monpavon y réussit plus que les autres, étant plus près du mo S

PSEU

dèle. Le voici qui cause avec le docteur Jenkins. « Adieu, je m’en vais, dit le docteur. Vous verra-t-on chez le Nabab ? — Oui, je compte y déjeuner… promis de lui amener chose… machin… comment donc ? vous savez, pour notre grosse affaire… ps…, ps…, ps…, sans quoi dispenserais bien d’y aller… vraie ménagerie, cette maison-là. Sait pas, veut pas apprendre. Au lieu de consulter les gens d’expérience… ps…, ps…, ps…, premier écornifleur venu. » C’est, paraît-il, ce ps…, ps…, de Monpavon et du duc de Morny, remis en honneur par M. Daudet et considéré comme le suprême du genre aristocratique, qui a donné naissance au pschutt et aux pschutteux.

PSCHUTTEUX s. et. adj. Qui appartient au pschutt.

  • PSEUDONYME s. m. — Encycl. Le pseudonyme, dont on faisait, il y a quelques années,

un abus que nous signalions (v. pseudonyme, au tome XIlI du Grand Dictionnaire), est devenu de nos jours une manie contagieuse, une sorte d’épidémie qui sévit de plus en plus dans le monde des lettres et dans le monde des arts. • Jadis, dit M. Georges d’Heylli, de son vrai nom M. Poiusot, un écrivain donnait ses ouvrages sous un pseudonyme unique et permanent qu’il substituait tout à fait à son nom réel, et parfois la loi elle-même en consacrait la légitime et personnelle possession. Aujourd’hui la pseudonymie s’est généralisée et étendue à un tel point que les mêmes pseudonymes servent souvent à des écrivains différents et que les titulaires de ces pseudonymes, presque tous éphémères, ne paraissent plus y attacher ni importance ni intérêt, attendu qu’ils en ont ainsi un grand nombre de rechange, qu’ils abandonnent ensuite pour en prendre de nouveaux. Il est même des écrivains qui ont usé jusqu’à vingt masques différents sous lesquels il devient très difficile de rechercher et de constater à coup sûr leur personnalité. » Nous n’entreprendrons pas cette tâche trop fastidieuse, et, nous bornant à compléter notre étude primitive, nous citerons ici les pseudonymes les plus connus:à tout seigneur, tout honneur, commençons par les femmes. Mm » E. Caro écrit sous le pseudonyme de P. Albane ; Mme de Rute signe vicomte d’Albens ; M’ne la comtesse Paul de Molènes s’abrite sous le nom d’Ange Bénigne. On lui attribue aussi celui d’Ary Écilaw. MmeAnnïs Lebrun est connue en littérature sous le nom de comtesse de Bassanville ; Mme Blanc sous celui de Th. Bentzon ; M’ie Luce Herpin sous celui de Lucien Perey ; Mme Marie Barthe a choisi celui de Marie de Besneray ; Mme Clémence Alterner celui de René de Camors ; M’io de Peyronni justifie celui d’Etincelle ; Mme la comtesse de Martel fait endosser par Gyp sa brillante fantaisie ; Mma Durand est devenue dans le monde des lettres Henry Gréville ; Mme Guebhard signe Séverine au « Cri du Peuple » et Jacqueline au < Gil Blas » ; M&ie la marquise d’Osmon échange son titre nobiliaire contre le nom biblique de Myriem; M" »  » Charles Bigot devient Jeanne Mairet ; M1 » * de Roussen, Pierre Ninous ; Mme Louis Figuier, Claire Senart ; M1"9 Miller, MaxValrey ; M"1’Bailly, Claire de Chandeneux ; Horace de Lagardie est le pseudonyme de Mmo de Peyronnet, etc.

Dans le monde politique M"" » Edmond Adam reprend son nom que dans les lettres, elle abandonne pour celui de Juliette Lamber ; Mme Boyanowich devient Mme gaule Minck, etc.

Parmi les pseudonymes qui ont fait quelque bruit, rappelons celui de Scrutator. Il fut pris, au lendemain de la guerre francoallemande de 1870, par un des hommes d’Etat les plus en vue de l’Angleterre. C’est sous ce nom que M. Gladstone fit paraître en février 1872, une brochure ayant pour titre : « Qui est responsable de la guerre ? • Cette brochure fut traduite en français par M. Alfred Sudre. Pendant cette même guerre de 1870, M. le duc de Chartres prit du service en France, d’où il était exilé, sous le nom de Robert le Fort et il le porta avec éclat.

Passons aux pseudonymes des hommes de lettres : M.Jules Claretie a signé de nombreux articles du nom de Perdican ; M. Barbou, le charmant chroniqueur du • Journal illustré « , prend parfois le nom de Brevannes et celui d’Hassan ; M. Eugène Vachette se déguise sous le nom de Chavette ; Emile Bergerat est tantôt Caliban, tantôt l’Homme masqué, tantôt l’Homme des foules ; M. Adrien Marx, c’est Jean de Paris ; Jules Vallès, c’était Vingtras ; Aurélien Scholl signe quelques-unes de ses fines chroniques Bachazar ; Descudier est connu sous le nom d’Alfred d’Aunay ; Rivet, aujourd’hui député, a été longtemps Brizacier dans les journaux radicaux ; Urbain Roucoux s’est fait connaître sous le pseudonyme de Paul Burani ; Henry Fouquier, c’est Nestor, c’est Colombine, bien que la propriété de ce dernier pseudonyme lui ait été contestée de par la loi ; Jules Lermina, c’est William Cobb ; Chojecki, c’est Charles Edmond ; le baron Toussaint a fait une solide réputation d’écrivain fantaisiste à René Maizeroy ; Albert Rogat signe tantôt de son nom, tantôt du pseudonyme Covielle ; Henri de Pêne avait plusieurs pseudonymes : Loustalot, Mané, Nemo, Popinot ; le vicomte de Saint-Geniès fait les délices de la • Vie parisienne * sous le pseudonyme de Richard O’Monroy ; Poit94

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tevin, c’est Maurice Drack ; Coquelin cadet signe Pirouette ; Pierre Elzéar est le pseudonyme de M. Ortolan ; Henri Este, celui de M. Albert Kaempfen ; Charles Ducher est connu sous le pseudonyme de Dom Fabrice ; Gramont signe ses critiques d’art du nom de Fauchery ; Fervacques avait valu une réelle notoriété au regretté Duchemàn ; Arnold Mortier a fait quelque bruit sous le pseudonyme de Frou-Frou ; M. Quesnay de Beaurepaire, procureur général à la courde Paris, est connu dans le monde des lettres sous les pseudonymes de Jules de Glouvet et de Lucie Herpin ; M. Léon Lavedan devient dans la presse Philippe de Grandlieu ; Me Caraby, c’est maître Guérin ; M. Guy de Maupassant, c’est Maufrigneuse ; Henri Rochefort signe quelques-unes de ses chroniques Grimsel ; Charles Viau est connu sous le nom de Robert Hait ; M. Morimbeau s’est distingué sous la pseudonyme de Henri des Houx ; le baron Platel avait pris au 1 Figaro • le nom de Ignotus ; M. Charles Canivet c’est Jean de Nivelle ; M. Léon de Froidemont tient le sceptre de la critique au • Petit Journal • sous le nom de Léon Kerst ; M. Jules Viaud, officier de marine est, en littérature, Pierre Loti ; M. Meilheurat signe de Lyden ; le ca Îiitaine Maujan fait de l’art dramatique sous e nom de Jean Malus ; M. Lépine, ancien secrétaire du duc de Morny et son collaborateur, a donné de la notoriété au pseudonyme de Quatrelles ; M. Alcide Dusolier, avant d’être sénateur, était un charmant poète connu sous le pseudonyme d’Étienne Maurice ; M. Philippe Gille est le Masque de fer ; M. Mouton, candidat a l’Académie française, cherche à mériter son fauteuil sous le nom de Mérinos ; M. Chartier signe Charles de Mérouvel ; M. Maillot, Jules Richard ; M. Nuina Baragnon, avant ses tentatives de faire marcher la France », signait Miles ; M. de Saint-Albin donne des tuyaux sous le pseudonyme de Robert Milton ; M. Oscar de Poli, ancien préfet, est dans la presse Albert Nogarel ; M. Truinet est devenu par anagramme Nuitter ; M. Emile Blavet, c’est Parisis ; M. Ernest d’Hervilly, c’est le Passant du « Rappel » ; M. Passérieu, avocat, s’est fait connaître dans la presse sous le pseudonyme de Jean Bernard ; M. Delmas est connu sous le nom de René de Pont-Jest ; M. Désiré Parfouru dirige l’Odéon sous le nom de Porel ; M. Poupart-Davyl, auteur dramatique et romancier, c’est Pierre Quiroul ; M. Léon Bienvenu a rendu célèbre le pseudonyme de Touchatout ; M. Paul Alexis a emprunté à

« Pot-Bouille > de Zola, son pseudonyme de Trublot, etc.

Au théâtre, Mme Alice Regnault, c’est Alice Toulet ; Mme Théo, c’est M™" Vacher ; M’1 « Agar, c’est MmoChurvin ; M » « Dubreuil, c’est MHo Tallandier » ; M" » Reju. c’est Mlle Réjane ; M. Thomas, c’est Lafontaine ; M. Haban3, c’est Paulus ; M"6 Favart, c’est Pierrette-Ignace Pingaud ; etc.

Il serait & peu près impossible de faire connaître tous les pseudonymes en cours dans le monde de la galanterie, où ce sont plutôt des noms de guerre. Citons seulement celui de Sombreuil, que M" « Schneider a fait retentissant, ! » la suite de ses nombreux démêlés avec la police.

PSEUDOPHŒNIXs.m. (pseu-do-fé-niksdu gr. pseudés, faux ; phoinix, dattier). Bot. Genre de palmiers de la tribu des chamoedorées, créé par le professeur H.Wendland pour une forme arborescente découverte en 1886, dans la Floride, par M. Charles Sargent.

— Encycl. ■ Le pseudopkœnix Sargenti forme, dit M. Ed. André, un arbre de 7 à 8 mètres de hauteur, a tronc droit, élégant, de 25 à 30 centimètres de diamètre. Il a l’aspect

fénéral d’un oréodora. Il porte des feuilles rusquement pennées, de im, 50 de longueur, à divisions lancéolées, acuminées, longues de om, 30 à O^^O, d’un vert brillant en dessus, glauque en dessous. Le spadice, intrafoliaire, atteint une longueur de 1 mètre et un diamètre un peu moindre… Les fruits ou baies mûrissent en avril et leur couleur orangé brillant ou rouge est très ornementale. ■ M. Sargent n’a trouvé que six individus, en tout, de cet arbre si remarquable, et encore étaient-ils éloignés de plusieurs kilomètres les uns des autres. ■

PSEUDO-SPHÈRE s. f. (pseu-do-sfè-redu préf. pseudo et de sphère). Géom. Surface possédant en commun avec la sphère la propriété d’avoir un coefficient de courbure constant, et par conséquent de permettre à toute figure tracée sur elle d’être déplacée sans se déformer. V. spherb.

PSEUDO-SPHÉRIQUE adj. (pseu-do-sféri-ke — rad. pseudo-sphère). Géom. Qui se rapporte à la pseudo-sphère.

Paycba, tableau de M. Lefebvre, exposé au Salon de 1883. M. Lefebvre a représenté Psyché à l’heure où, revenant de l’enfer, elle a reçu de Proserpine le coffret mystérieux. Assise sur un rocher et complètement nue, elle tient des deux mains la botte fameuse, et, absorbée par une pensée inquiète, elle attend le batelier qui lui fera traverser le fleuve noir. Au fond, des ombres revêtues de longs suaires voltigent au milieu des brumes.

« Psyché a de la jeunesse et de la grâce, dit M. Paul MantZi elle est délicatement modelée, mais d’un pinceau qui n’insiste pas assez et qui, comme d’ordinaire, semble avoir peu »

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