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PROU

animal les radiolaires et autres rhizopodes paraîtra peut-être excessif, de même que les botanistes renonceront difficilement à considérer les diatomées comme n’étant pas des algues.

Un savant dont l’autorité n’est pas discutable, M. E. Perrier, a ainsi jugé la tentative du naturaliste d’Iéna : « Nous acceptons volontiers, dit-il, le mot protiste comme un adjectif exprimant l’extrême simplicité d’organisation des êtres les plus inférieurs ; mais il nous semble d’autant plus impossible de créer pour ces êtres un règne particulier, que la plupart d’entre eus ne sont pas exactement intermédiaires entre les animaux et les végétaux et manifestent une tendance bien nette soit vers les uns, soit vers les autres. Les transitions sont d ailleurs tellement insensibles que Hseckel se trouve réduit à ranger parmi ses protistes les infusoires ciliés, en qui bien peu de naturalistes refuseront de voir de véritables animaux, et les champignons, que nul n’avait songé jusqu’ici à distraire du règne végétal. Les protistes sont comme le vestibule de deux grands règnes organiques, mais non pas un règne distinct.

PROTOMÉRIDE s. m. (pro-to-mé-ri-dedu gr. prdtos, premier ; meros, partie). Zool. Premier individu (méride) d’une colonie animale.

— Encycl. Dans son ouvrage sur les colonies animales, M. Ed. Perrier explique ainsi comment il a été amené à créer ce nouveau mot : > Le méride fondateur d’une colonie a… une influence prépondérante sur la forme et le développement ultérieur de la colonie ; en raison de son importance, il a droit à un nom particulier : nous l’appellerons le protoméride. Dans les colonies linéaires, le protomêride n’est pas seulement l’individu qui détermine la forme de l’organisme ; il conserve pendant toute la durée de celui-ci une prépondérance physiologique des plus marquées. C’est lui qui, seul ou associé aux anneaux qui le suivent immédiatement, en constitue la tête. Tous les individus issus des colonies linéaires qui sont, a leur naissance, représentés par leurprotoméride sont donc, en définitive, pendant la première période de leur existence, réduits à leur tête, et c’est la tête qui engendre le reste du corps par voie de métagenèse. ■

PROTOMÉRITE s. m. (pro-to-mé-ri-te — du gr. prâtos, premier ; meros, partie). Zool. Partie antérieure du corps des grégarines : Son protoméritb est élégamment terminé par un long rostre… (De Lanessan.)

— Encycl. Le protomérite est la première cellule du corps des grégarines ; le plus souvent il est surmonté d’un appendice caduc ou rostre souvent muni à son extrémité d’une couronne de crochets. C’est sur la présence de ce rostre et la nature de ses épines que A. Schneider a établi une classification des grégarines.

  • PROTOPLASMA s. m. — On dit aussi

PROTOPLASME, CYTOPLASMA, SARCODE.

— Encycl. Le protoplasma est une substance molle, analogue à l’albumine et composée de carbone, d’oxygène, d’azote, d’hydrogène et de soufre, et formant, seule ou pourvue d’une enveloppe, la substance fondamentale des cellules animales et végétales. Le protoplasma forme les cellules des organismes les plus simples (protistes, protozoaires), comme le tissu du corps des animaux et des plantes supérieurs. Par ses continuelles transformations chimiques, il produit tous les phénomènes vitaux des animaux et des végétaux.

PROTYLE (pro-ti-le — du gr. prâtos, premier). Chira. Mot créé par Crookes pour désigner la matière première hypothétique de tous les corps, même réputés simples.

V. CORPS.

    • PROUST [Antonin), publiciste et homme

politique français, né à Niort (Deux-Sèvres) le 15 mars 1832. — De 1877 à 1881 il fut constamment membre, à la Chambre des députés, de la commission du budget. Réélu en 1881, il fit partie du cabinet Gambetta comme ministre des Beaux-Arts, du 14 novembre 1SS1 au £6 janvier 1882. Pendant son court passage au pouvoir il prit l’initiative de quelques mesures utiles et créa notamment l’Ecole du Louvre. Pendant la législature de 1881-1885, M. Antonin Proust a été rapporteur du traité du Bardo, qui a consacré le protectorat de la Tunisie, et président de la commission du traité de Tien-Tsin. Il était à cette époque président du groupe de l’union républicaine. Il fut réélu député des Deux-Sèvres le 4 octobre 1885. En dehors de la Chambre, M. Antonin Proust est président de la commission des monuments historiques depuis 1879, et président de la commission d’organisation de l’Exposition universelle de 1889. À ce titre, il a contribué à faire adopter le plan qui fut définitivement exécuté. Comme président de l’Union centrale des Arts décoratifs, il a poursuivi la création du musée des Arts décoratifs qui manquait à la France. Le 6 octobre 1889, il a été élu député de Niort par 8.840 voix. On doit à M. Proust de nombreux articles sur des questions d’art et de politique étrangère, et un volume : le Prince de Bismarck, sa correspondance (1876, in-lî). Il a également colla PRUD

bore a une publication importante : le Musée des Arts décoratifs.

PROUST (Achille-Adrien), médecin français, né à Illiers (Eure-et-Loir) en 1834. Il ht ses études médicales à Paris, où il se fit recevoir docteur et agrégé (1866). En 1877, il fut nommé au concours médecin des hôpitaux. Il s’est surtout fait connaître par ses travaux sur l’hygiène publique. Elu membre de l’Académie de médecine le 19 juin 1879, il en devint peu après secrétaire. Inspecteur général des services sanitaires, il fut nommé, le 16 octobre 1885, professeur d’hygiène à la Faculté de médecine de Paris. Parmi les nombreux travaux de ce savant, nous citerons : sa thèse d’agrégation Des différentes formes de ramollissement du cerveau (1866, in-8<>) ; De l’aphasie (1872, in-8 » ) ; Essai sur l’hygiène internationale, ses applications contre la peste, la fièvre jaune et le choléra asiatique (1873, in-8 » ) ; Traité d’hygiène publique et privée (1877, in-8 » ) ; Éléments d’hygiène (1883, in-12) ; le Choléra : étiologie et prophylaxie (1883, in-8 « ) Rapport sur la prophylaxie sanitaire maritime des maladies pestilentielles (1885, in-8°) ; Second rapport sur la prophylaxie des maladies pestilentielles exotiques (1886, in-8°) ; Conférence sanitaire internationale de Rome : documents et rapports (1886, in-8°).

  • PROVOST(Eugène-François-Charles), acteur

français, né en 1837. — Il est mort à Paris au mois de janvier 1836. Il parut pour la dernière fois, en 1875, à la salle Ventadour, en interprétant Sganarelle, du Médecin malgré lui. Sa vue très affaiblie le força de renoncer au théâtre. Il était le beau-frère de Mm « Ponsin, sociétaire de la Comédie-Française, morte d’une maladie de cœur en

1885.

"PRUD’HOMME s. m. — Encycl. Législ. La législation des conseils de prud’hommes a subi quelques modifications.

Electeurs, Aux termes de la loi du 24 novembre 1883, sont électeurs pour la formation des conseils de prud’hommes:îo les patrons âgés de vingt-cinq ans accomplis, patentés depuis cinq ans au moins et depuis trois ans dans la circonscription du conseil ; les associés en nom collectif, patentés ou non, âgés de vingt-cinq ans accomplis, exerçant depuis cinq ans au moins une profession assujettie à la contribution des patentes et domiciliés depuis trois ans dans la circonscription du conseil; ! » les chefs d’atelier, contre maîtres et ouvriers, âgés de vingt-cinq ans accomplis, exerçant depuis cinq ans au moins leur industrie et domiciliés depuis trois ans dans ta circonscription du conseil.

Organisation du conseil. D’après la loi du 7 février 1880, les membres des conseils de prud’hommes réunis en assemblée générale élisent parmi eux, à la majorité absolue des membres présents, un président et un vice-président. En cas de partage des voix et après deux tours de scrutin, le conseiller le plus ancien en fonctions est élu. Si les deux candidats ont un temps de service égal, la préférence doit être accordée au plus âgé. Il en est de même dans le cas de création d’un nouveau conseil. Lorsque la président est choisi parmi les prud’hommes patrons, le vice-président ne peut l’être que parmi les prud’hommes ouvriers. La durée des fonctions du président et du vice-président est d’une année. Ils sont rééligibles. Le bureau particulierdu conseil de prud’hommes, institué par l’article 21 du décret du 11 juin 1809, est présidé alternativement par un patron et un ouvrier, suivant un roulement établi par le règlement particulier de chaque conseil. Le secrétaire attaché au conseil de prud’hommes est nommé à la majorité absolue des suffrages. Il peut être révoqué à volonté, mais, dans ce cas, la délibération doit être signée par les deux tiers des prud’hommes en exercice.

Les prud’hommes en Algérie et en Tunisie. La loi du 22 février 1881 organise en Algérie l’institution des prud’hommes. La législation relative à cette institution y est la même que dans la métropole, sauf les modifications suivantes. Sont électeurs : 1<> les patrons âgés de vingt-cinq ans accomplis, patentés depuis trois ans au moins et depuis un an dans la circonscription du conseil : 20 les chefs d’atelier, contremaîtres et ouvriers, âgés de vingt-cinq ans accomplis, exerçant leur industrie depuis cinq ans au moins et domiciliés depuis un an dans la circonscription du conseil. Sont éligibles, les électeurs âgés de trente ans accomplis et domiciliés depuis deux ans dans la circonscription du conseil. Dans les circonscriptions où l’importance de la population musulmane le comporte, les conseils de prud’hommes comprennent des prud’hommes

assesseurs musulmans. Les décrets qui instituent, au fur et à mesure des nécessités démontrées, des conseils de prud’hommes en

Algérie, déterminent le nombre des membres de chaque conseil et indiquent, s’il y a lieu, celui des prud’hommes assesseurs musulmans. Les patrons assesseurs musulmans et les ouvriers assesseurs musulmans sont toujours en nombre égal dans chaque catégorie. Dans les causes où se trouvent un ou plusieurs assesseurs musulmans non naturalisés, le bureau particulier et le bureau générai comprennent deux prud’hommes assesseurs

PRUS

musulmans, l’un patron, l’autre ouvrier, ayant voix consultative. Les prud’hommes assesseurs musulmans sont élus : 10 par les musulmans non naturalisés ayant vingt-cinq ans accomplis, patentés depuis trois ans au moins et depuis un an dans la circonscription du conseil ; 2 » par les contremaîtres et ouvriers musulmans non naturalisés, âgés de vingt-cinq ans accomplis, exerçant leur industrie depuis cinq ans au moins et domiciliés depuis un an dans la circonscription du conseil. La liste de ces électeurs est dressée séparément. Les prud’hommes assesseurs musulmans sont élus dans la même forme que les autres prud’hommes et ils sont soumis aux mêmes conditions.d’éligibilité. Toutefois, alors que l’on

exige des membres des conseils algériens la preuve qu’ils savent lire et écrire le français, il suffit, pour l’assessorat, de savoir parler le français, à la condition de lire et d’écrire la langue arabe. Les prud’hommes assesseurs musulmans, comme les autres prud’hommes, sont renouvelables par moitié tous les trois ans. Depuis 1887, l’institution des prud’hommes a été étendue à la Tunisie. Les règles observées pour la formation des conseils dans ce pays de protectorat sont celles que la loi du £3 février 18S1 a rendues applicables aux conseils de prud’hommes algériens.

Formation et fonctionnement des conseils de prud’hommes. La loi du 10 décembre 1884 règle la procédure à suivre pour la formation et le fonctionnement des conseils de prud’hommes dans certaines circonstances particulières. Dans le cas où dans les élections pour les conseils de prud’hommes se produirait l’abstention collective soit des patrons soit des ouvriers ; dans le cas où les uns et les autres porteraient leurs suffrages sur les noms de candidats notoirement inéligibles ; dans le cas où les candidats élus par les patrons ou par les ouvriers refuseraient d’accepter le mandat ; dans le cas où les membres élus s’abstiendraient systématiquement de siéger, il serait procédé dans la quinzaine à des élections nouvelles pour compléter le conseil. Si après de nouvelles élections les mêmes obstacles empêchent encore la constitution ou le fonctionnement du conseil, les prud’hommes régulièrement élus, acceptant le mandat et se rendant aux convocations, constituent le conseil et procèdent, pourvu que leur nombre soit égal à la moitié du nombre total dont le conseil se compose.

Audiences de conciliation. Une audience au moins par semaine est consacrée aux conciliations. Cette audience est tenue par deux membres, l’un patron, l’autre ouvrier. Ces audiences de conciliation ont pour objet et pour résultat de rendre la procédure prompte, rapide et peu coûteuse pour toutes les contestations qui naissent entre les patrons et les ouvriers ou employés.

Prud’hommes mineurs. Depuis 1884 le gouvernement est investi du droit d’établir dans chaque arrondissement où cette mesure lui semble utile, en raison de l’importance de l’industrie des mines, après avis du conseil général du département, un ou plusieurs conseils de prud’hommes mineurs. Ces conseils ont pour mission spéciale de juger les différends entre les ouvriers mineurs et leurs patrons. Ils sont organisés d’après la législation suivie pour la formation des autres conseils.

Frais et dépenses des conseils de prud’hommes. Aux termes de l’article 136, paraphe 15, de la loi du 5 avril 1884, les frais et tes dépenses des conseils de prud’hommes sont obligatoires pour toutes les communes comprises dans le territoire de leur juridiction, et proportionnellement au nombre des électeurs inscrits sur les listes électorales spéciales à l’élection des membres de ces conseils. C’est là une innovation qui répond à un sentiment d’équité. La loi du 18 juillet 1837 mettait les frais et les dépenses des conseils de prud’hommes à la charge des seules communes’où siégeaient ces conseils. Le législateur de 1884 a jugé avec raison qu’il est

filus juste de répartir cette dépense entre es diverses communes comprises dans le territoire formant la circonscription de ces conseils. Les sommes nécessaires à acquitter la part incombant à chaque commune est votée chaque année par le conseil municipal dans sa session budgétaire. Elle seraitinscrite d’office par le préfet au budget de la commune, si le conseil municipal négligeait ou refusait de se conformer sur ce point aux prescriptions de la loi.


  • PRUDHOMME (Sully), poète français, né

à Paris en 1839. — Depuis la Justice, poème (1878, in-18), il a fait paraître:De l’Expression dans les Beaux-Arts (1884, in-8°) ; Discours prononcé à l’inauguration de la statue de Lamartine (1886, in-8°) ; le Prisme, recueil de poésies (1886, in-18) ; le Bonheur, poème (1888, in-18). Il a été élu membre de l’Académie française le 8 décembre 1881, à ia place de M. Duvergier de Hauranne, et a prononcé son discours de réception le 23 mars 1882; c’est M. Maxime Du Camp qui lui a répondu. M. Sully Prudhomme a été promu officier de la Légion d’honneur le 13 juillet 1888.


  • PRUSSE, royaume faisant partie de l’empire d’Allemagne. — La population, qui était en 1875 de 25.742.404 hab. se montait en 1885 à 28.318.470, sur lesquels 319.192 étaient originaires d’autres États allemands, et 156.969 étrangers, pour la majeure partie Autrichiens, Italiens, Danois et Russes. Quant au culte, 64 pour 100 environ sont protestants ; 34 catholiques et moins de 1 pour 100 juifs. La Prusse, en 1885, possédait 12 villes de plus de 100.000 habitants:Berlin (1.315.287) ; Breslau (299.610) ; Cologne (261.401) ; Francfort-sur-le-Mein (154.513) ; Kœnigsberg 151.151) ; Magdebourg (143.471) ; Hanovre 139.731) ; Dusseldorf (115.190) ; Dantzig (114.805) ; Elberfeld (106.499) ; Altona (104.717) ; Barman (103.068). 43, 63 pour 100 de la population totale s’occupent d’agriculture ; 34, 42 pour 100 d’industrie ; 9, 90 pour 100 de commerce.

Agriculture. L’agriculture est développée surtout dans les provinces de Posen, de la Prusse orientale et occidentale, de la Poméranie. La petite et la moyenne culture dominent ; la grande culture ne se rencontre que dans quelques provinces de l’Est. L’impôt foncier varie depuis 11 fr. 50 par hectare, dans la Prusse orientale, jusqu’à 37 fr. 80 dans la province rhénane, et 39 francs en Saxe. La Prusse pourrait suffire à nourrir ses habitants ; néanmoins l’importation et 1’exportation des produits agricoles sont considérables. 8.146.037 hectares sont occupés par des forêts qui se répartissent fort inégalement, selon les régions, et dont 2.409.739 hectares appartiennent à l’État. Celui-ci les administre fort sagement et il a fait récemment des lois contre le déboisement.

Trois haras principaux appartenant à l’État pourvoient à l’entretien et au perfectionnement des belles races chevalines. L’ensemencement des rivières a produit d’excellents effets.

Mines. L’exploitation des mines en 1883 a donné 69.222.260 tonnes de minerai, d’une valeur de 458.000.000 de francs ; la houille seule atteignait une quantité de 50.611.018 tonnes, d’une valeur de 318.000.000 de francs. Les hauts fourneaux sont au nombre de plus de 200.

Industrie — La politique commerciale du gouvernement, les lois de protection des brevets, les capitaux considérables engagés dans les affaires, enfin les progrès qu’a faits l’enseignement technique ont mis la Prusse au rang des premières nations industrielles.

Moyens de communication. On estime la longueur totale du réseau des chemins de fer à 22.000 kilom. 90 pour 100 des lignes de chemins de fer sont la propriété de l’État.

Le nombre des bâtiments faisant le service sur les côtes et sur les rivières est de 13.120. Mais la flotte prussienne n’a pas dans le commerce universel une part en rapport avec son importance réelle, car elle emploie souvent l’intermédiaire des villes hanséatiques, de la Grande-Bretagne et des Pays— Bas.

Finances. L’administration prussienne est très économe des deniers publics. En 1888, la dette de la Prusse, y compris celle des pays annexés, était d’environ 5.000.000.000 de francs. Pour l’année financière 1888-1889, les recettes nettes se sont élevées à 946 millions 108.516 francs ; les dépenses, à. 1.763.411.151 francs. L’année financière commence le 1er avril.

Instruction publique. On sait que la Prusse est l’une des nations où l’instruction publique est le plus perfectionnée. L’enseignement élémentaire est obligatoire ; la direction supérieure de l’enseignement appartient à l’État. Parmi les recrues annuelles, c’est à peine si 2 pour 100 sont dénuées de toute instruction. Ce chiffre même s’abaisse encore pour certaines régions. Le nombre des écoles publiques est d’environ 33.000 où plus de 4.000.000 d’enfants reçoivent les leçons de 60.000 maîtres et maîtresses ; 120.000 enfants fréquentent les écoles privées. De nombreuses écoles du soir et du dimanche, souvent subventionnées par l’État, donnent aux adultes un complément d’instruction. Les frais des écoles primaires s’élèvent, chaque année, à plus de 120.000.000 de francs, dont 66 pour 100 sont fournis par les communes, 12 pour 100 par la rétribution scolaire qui n’est pas encore abolie partout; 12 pour 100 par l’État, et le reste par diverses autorités laïques ou ecclésiastiques. Chaque écolier coûte par an environ 30 francs. Il y a pour l’enseignement secondaire:500 gymnases et realschulen ; pour l’enseignement supérieur, des universités à Koenigsberg, Breslau, Greifswald, Berlin, Halle, Kiel, Gœttingue, Marburg et Bonn, avec plus de 1.000 professeurs et 13.000 étudiants environ ; des écoles techniques supérieures pour l’agriculture à Pappelsdorf et à Berlin, puis à Breslau, Halle, Gœttingue ; des académies forestières à Eberswald, Munden, et de très nombreuses écoles secondaires et inférieures pour toutes les branches de l’industrie et pour l’agriculture.

Les académies des Beaux-Arts de Berlin, Kœnigsberg, Cassel, Dusseldorf, l’École supérieure de musique de Berlin, etc., sont destinées à l’enseignement des arts.

Criminalité. Pour apprécier la moralité publique, nous remarquerons que, en 1884, sur 10.000 personnes âgées de plus de douze ans, 104.2 étaient condamnées, dont 17.4 pour des délits contre l’État, 1’ordre public ou la religion; 34.3 pour délits contre les personnes, et 52.0 pour délit contre la propriété.