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les huiles, on les soumet, en Angleterre, à l’action de la vapeur d’eau, en les versant sur une couche d’eau, dans des réservoirs peu profonds ; un serpentin, dans lequel circule de la vapeur, échauffe l’eau des cuves. Après ce traitement, on les expose a l’air pendant 12 à 15 heures. On peut aussi se servir du chlore, ou oxyder des huiles par l’acide chromique que fournissent le bichromate de potasse et l’acide chlorhydrique (procédé Èngelhand), ou par l’action de l’acide chiot-hydrique sur le bichromate de potasse (procédé Dietrich) ; on lave a l’eau chaude et on filtre.

Blanchiment de l’ivoire. Pour rendra leur blancheur primitive aux objets d’ivoire jaunis par le temps, on les brosse avec de la pierre ponce finement pulvérisée et délayée dans de l’eau ; puis on les place, chargés de cette pâte, sous une cloche que l’on expose au soleil. Le blanchiment est complet au bout de quatre jours, quand le temps est beau ; il dure un peu plus longtemps, quand le ciel est nébuleux. On peut aussi se servir de l’eau oxygénée.

Blanchiment des os. Les os, débarrassés de leur graisse par la vapeur d’eau, sont ensuite plongés dans du sulfure de carbone, dans de l’éther, de la benzine, et enfin dans de l’eau oxygénée.

Blanchiment de la paille. La paille que l’on tresse en chapeaux est dégraissée an savon, lavée à l’eau et plongée pendant quelques minutes dans une dissolution à 8 pour lûo d’hyposulfite de soude ; ce bain est ensuite étendu d’eau, puis on en retire la paille pour la sécher. On emploie aussi l’action des gaz, chlore ou acide sulfureux, ou encore le sel d’oseille en dissolution.

Blanchiment de la paraffine. La paraffine, pressée à travers un filtre, est oxydée par un mélange de bichromate de potasse et d’acide chlorhydrique. On la traite encore par le sulfure de carbone ; on la dissout dans de l’alcool anylique, pour la précipiter ensuite par l’acide sulfurique.

Blanchiment des plumes. On détruit les germes que peuvent renfermer les plumes en les chauffant dans un four, ou en les soumettant à l’action prolongée de la vapeur d’eau ; puis on les trempe dans un bain de savon pour les traiter ensuite par l’acide sulfureux, le bisulfate de soude ou l’eau oxygénée ■ on peut ensuite les tremper dans un bain d amidon avant de les sécher.

BLANCHISSEMENT s. m. (blan-chi-seman

— rad. blanchir). Action de blanchir, de prendre naturellement la couleur blanche : Le blanchissembnt des cheveux. L’aube est le premier blanchissembnt du jour.

BLANCO (Antoine-Guzman), homme d’État, général et président des États-Unis de Venezuela, né en 1832. Fils du publiciste Leocadio-Guzman Blanco, il avait à peine dix-sept ans qu’il était déjà, connu dans son pays comme écrivain politique, et, quelques années plus tard, il figurait parmi les hommes politiques les plus en vue. En 1868, au moment où éclata la violente guerre civile qui, en quelques semaines, couvrit de ruines les villes du Venezuela, Guzman Blanco accourut sous les drapeaux de l’armée libérale fédéraliste, que commandait le général Falcon. Pendant qu’il combattait sous les ordres de celui-ci, il secondait très habilement les négociations que son frère, don Leocadio, avait entamées en vue du rétablissement de la

fiais. Lorsque la guerre fut terminée et qu «  e général Falcon eut été réélu président, Guzman Blanco fut appelé à la vice-présidence de la République. Les États-Unis de Venezuela eurent une période de repos ; mais, dès le mois de février 1868, une nouvelle révolution éclatait, et le président Falcon dut abandonner la ville de Caracas et s’enfuir dans l’intérieur du pays. Le pouvoir tomba entre les mains du général Monagas ; puis, à la mort de celui-ci, trois autres généraux s’emparèrent du gouvernement du pays. C’était l’anarchie. La guerre civile désolait toutes les provinces de la République, et partant, les villes et les villages étaient saccagés. À ce moment, les patriotes, c’est-à-dire les libéraux fédéralistes, se pressèrent en foule autour du général Guzman Blanco, le— reconnaissant unanimement pour leur chef. Avec sa résolution et son énergie habituelles, il marcha sur la capitale, où, après de sanglants combats, il entra en libérateur, au mois de mars 1870. On le proclama aussitôt président provisoire. Peu de semaines lui avaient suffi pour vaincre l’anarchie sur les champs de bataille ; mais, malgré son indomptable énergie, malgré son incessante activité, il lui fallut plus de quatre années pour rétablir l’ordre et le calme dans le pays, que les luttes intestines avaient complètement bouleversé. Jusqu’en 1873 Guzman Blanco fut, en réalité, le dictateur de la République, et il exerça son pouvoir avec un discernement, une habileté et une modération que même ses adversaires politiques ne purent s’empêcher de reconnaître. Pendant ces trois années de dictature, le Venezuela a été en quelque sorte régénéré. Aussi fut-il acclamé président de la République des Etals-Unis de Venezuela le 20 février 1873. Pendant les quatre années suivantes, c’est-à-dire jusqu’en 1877, durée constitutionnelle de sa présidence, il continua et acheva l’œuvre d’apaisement et

ÉLAN

de régénération. Guzman Blanco s’attacha, dès le début, à réformer le système judiciaire et administratif. Il fonda des écoles dans toutes les provinces, embellit la capitale, dota les villes principales de musées et d’académies ; il fit creuser des canaux, ouvrir de grandes voies carrossables et construire la première ligne de chemin de fer au Venezuela. Son attitude vis-à-vis du clergé, qui penchait vers l’ancien régime, fut ferme et résolue, et, en 1876, il fit décréter par le Congrès vénézuélien l’établissement d’une Église nationale. Bien qu’il ne pût entièrement améliorer la situation financière de la République, obérée par une dette publique excessive, il put cependant reprendre le service des intérêts de cette dette, service qui s’était trouvé suspendu depuis plusieurs années. Habile diplomate, il termina d’une manière avantageuse le conflit qui avait surgi entre le Venezuela et le gouvernement néerlandais, auquel la République avait fermé ses ports à cause de la contrebande exercée au grand jour par les Hollandais. Lorsque, le 20 février 1877, Guzman Blanco remit le pouvoir présidentiel à son successeur, don Alcantara, le pays était dans un état de prospérité inconnu jusque-là. Il vint habiter Paris dans le courant de 1877. Son absence fut le signal de nouveaux troubles. Au reste, le désordre, l’anarchie ne tardèrent pas à s’introduire dans l’administration publique. Le pays se souleva ; les amis de Guzman Blanco se mirent à la tête du mouvement, et, l’armée s’étant ralliée a eux, en une huitaine de jours la révolution était accomplie. Acclamé par la grande majorité du pays, nommé président provisoire de la République (1879), quoiqu’il fût encore absent, Guzman Blanco se rendit en toute hâte dans sa patrie, où il fut accueilli avec enthousiasme. En peu de temps, il rétablit la paix intérieure et fut nommé président en titre de 1880 à 1882 ; puis, de nouveau, de 1883 à 1884. Comme par le passé, il fit preuve tout ensemble de décision et de modération ; son administration fut marquée au coin du bon sens calme et froid qui semble le trait distinctif de cet homme d’État. En 1884, il fut remplacé, comme président de la République, par le général Crespo, qui l’envoya à Paris comme ministre plénipotentiaire du Venezuela. C’est pendant cette mission que sa fille épousa te duc de Morny en juin 1886. À cette époque, le général Blanco venait d’être réélu encore une fois président du Venezuela. Il alla prendre possession du pouvoir, mais il donna sa démission en août 1887 et fut remplacé par le général Lopez. Il fit alors un voyage aux États-Unis, puis vint habiter Paris.

Blandan (MONUMENT DU SERGENT). Il y a

vingt ans, M. Maxime du Camp, après avoir raconté l’histoire héroïque du sergent Blandan, qu’on trouvera au tome XVI du Grand Dictionnaire, exprimait le vœu qu’un monument eommémoratif fût élevé à ce brave soldat. Grâce à une souscription faite dans l’armée sur l’initiative du colonel Trumelet, cet acte de justice est maintenant accompli. Le 1er mai 1887, a eu lieu à Bouffarick (département d’Alger) l’inauguration solennelle de la statue de Blandan. Sur un piédestal, dont chacune des faces porte un bas-relief représentant un épisode du combat, Blandan

est debout. L’artiste l’a saisi au moment où, le bras étendu, il dit à ses hommes ; « Courage, mes amis, défendez-vous jusqu’à la mort • ; paroles écrites sur le soubassement. Statue et bas-relief sont dus à M. Charles Gauthier ; ce sont des œuvres simples et fortes, comme le modeste héros dont ils conserveront la mémoire.

BUnd bin. On désigne sous ce nom la loi monétaire des États-Unis d’Amérique, votée définitivement, le £8 février 1878, sur la proposition de M. Richard Bland, de l’Etat de Missouri. Ce bill eut pour résultat le remonnayage du dollar d’argent, qu’on ne frappait plus depuis 1873. Par suite de cette disposition, l’Amérique est soumise au régime du bi-métallisme.

, BLANDIN (Eugène), homme politique français, né à Villeneuve-les-Couverts (Côied’Or) le 28 janvier 1830. — Il fut réélu député d’Epemay, le 14 octobre 1877, par 14.810 voix, et, le SI août 1881, par 14.231 voix. Lorsque Gambetta forma son ministère, le 14 novembre 1881, M. Blandin reçut le poste de sous-secrétaire d’État au ministère de la Guerre, et il conserva ces fonctions jusqu’à la chute du cabinet, le 26 janvier 1882. Lors des élections législatives du 14 octobre 1885, il fut porté candidat dans la Marne par les républicains opportunistes, et élu député par 62.288 voix au scrutin de ballottage du 18 octobre suivant. M. Blandin a voté notamment, pour le divorce, pour le ministère Ferry au sujet de l’affaire du Tonkin, contre la revision de la constitution, pour le scrutin de liste dans les élections de la Chambre, pour le service de trois ans, pour l’expulsion des chefs des familles ayant régné en France.


BLANDY (Stella), femme de lettres française, née à Montesquieu-Valvertre (Haute-Garonne) en 1837. Elle débuta dans les lettres en écrivant à la « Revue contemporaine », alla ensuite à la « Revue des Deux-Mondes » et acquit une certaine notoriété dans le domaine de la littérature spécialement destinée aux enfants. Ses principales œuvres sont : la Dernière chanson, scènes du Maçonnais (1867, in-12) ; Revanche de femme (1869, in-12) ; les Indiscrétions du prince Svarnise, nouvelles (1874, in-12) ; le Petit Roi (1877, in-8°) ; le Procès de l’absent (1880, in-12) ; la Benjamine (1882, in-12) ; la Dette de Zééna (1882, in-12) ; les Épreuves de Norbert (1883, in-8°) ; Un oncle à héritage (1884, in-12) ; Trois sous neufs (1884, in-12) ; Mon ami et moi (1885, in-8°) ; Mont Salvage (1885, in-8°) ; Tante Marize (1885, in-12). Mme S. Blandy a, en outre, traduit de l’anglais : les Chasseurs de chevelures, les Deux filles du squatter, les Jeunes voyageurs, les Robinson de terre ferme, du capitaine Mayne-Reid ; de l’italien : Amour aveugle, le Trésor de Donnina, de Salvatore Farina ; etc.


BLANKENBURG (Henri), publiciste allemand, né près de Cologne le 7 octobre 1820. Il entra dans l’armée prussienne comme officier du génie, et, après avoir dirigé la reconstruction du château de Hohenzollern (1850 à 1857), il passa dans l’état-major en 1857. Il obtint rapidement le grade de major, puis celui de chef de bataillon ; mais il quitta l’armée peu après sa nomination de lieutenantcolonel, li se fixa à Breslau, où il dirigea la partie politique de la • Gazette de Silésie ». On lui doit.— la Guerre allemande de 1866 (Leipzig, 1868) et la Guerre civile de l’Amérique du Nord jusqu’à l’élection présidentielle de 1868 (Leipzig, 1869). M. Blankenburg avait déjà traité ces questions d’une façon plus brève dans le journal • Unsere Zeit » (1865 et 1867) ; il représenta l’arrondissement de Brieg-Ohlau à la Chambre des députés prussienne de 1870 à 1873.

BLANPAIN (R), littérateur français, né à Quatre-Champs(Ardennes) le 3 décembre 1839, d’une famille de cultivateurs. Presque aveugle jusqu’à l’âge de quinze ans, sa première éducation fut nécessairement négligée ; cela ne l’empêcha pas de se faire recevoir bachelier à dix-huit ans, donnant ainsi une première preuve de la puissance de travail qu’il montra par la suite. Tour à tour étudiant en droit, clerc de notaire et d’avoué, un beau matin il se réveilla poète, et comme les cordons de la bourse paternelle se resserrèrent immédiatement à cette nouvelle, il se fit apprenti typographe à raison de 15 francs par mois. Rentré chez lui après une écrasante journée de travail, il trouvait encore moyen d’écrire des sonnets, de brocher des articles, de bâtir des nouvelles ou des romans, qui ont paru dans la t Ruche parisienne ! , les iTribunaux », la • Revue commerciale ! , le • Monde pour rire », le « Journal pour tous », etc. Il devint correcteur ; puis, lisons-nous dans les ■ Hommesd’aujourdTiui », auxquels nous empruntons la plupart de ces détails, « en 1870, il profite de la liberté de l’imprimerie pour installer à Vaugirard des presses, qui furent dès lors à la disposition de tous les écrivains de la démocratie. Aussi, quand éclatèrent les orages des 24 mai et 16 mai, Blanpain vit-il pleuvoir sur iui les procès pour offenses à M. de Mac-Manon, au clergé, et les condamnations à la prison ». Il refusa la candidature au conseil municipol que lui offrait la majorité des électeurs du XVe arrondissement, et accepta seulement les fonctions de Vénérable de la loge « Droit et Justice ».

M. Blanpain a publié, en feuilletons et en volumes, les œuvres suivantes : la Pièce d’or féléeet, les Alliés en Champagne(&w, in-18) ; la Vengeance d’un colosse et Lettres de Paris (1870) ; les Insurgés du 18 mars (1871, in-32) ; ta Marquise de Brinvilliers ; Nous aurons un réaliste ; Un diplomate en jupon ; Pour de la soie ; une traduction des Colloques d’Érasme ; les Roués célèbres (1880, in-4 » ) ; /* Voisin (1885, in-12) ; etc. Mais il est plus connu par différentes créations destinées en général à combattre le cléricalisme. C’est ainsi qu’il a fondé avec Victor Poupin la Bibliothèque des libres-penseurs, et qu’il a écrit en collaboration avec lui l’Internationale noire, histoire populaire illustrée des jésuites, où l’on rencontre non des déclamations banales, mais des preuves écrasantes contre cet ordre dangereux. M. Blanpain est en outre un des administrateurs les plus actifs de la Bibliothèque démocratique. Enfin, il publie, depuis

1878, le Musée féminin, galerie illustrée où défilent et revivent toutes les femmes célèbres à un titre quelconque, dans le bien comme dans le mal.

" BLANQUI (Louis-Auguste), homme politique français, né à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes) le 7 février 1805. — Il est mort à Paris le 1er janvier 1881. Au mois d’avril 1879, Blanqui, quoique inéligible, fut élu au second tour de scrutin par la 1ère circonscription de Bordeaux ; mais la Chambre invalida cette élection, que les intransigeants de droite avaient appuyée de toutes leurs forces, afin que « le gouvernement de la République se trouvât aux prises avec toutes les difficultés qu’il avait soulevées lui-même ». Le vieux démagogue n’hésita pas à poser de nouveau sa candidature le 31 août. « Citoyens, écrivit-il aux électeurs, une des principales intentions des électeurs de Bordeaux, en m’honorant de leur mandat, était d’obtenir une amnistie pleine et entière pour toutes les condamnations politiques encourues depuis le 4 septembre 1870 jusqu’au 31 mai 1871. Ce but n’ayant pas été atteint et restant toujours le même pour les électeurs, vous voulez bien m’offrir une seconde candidature. Je l’accepte. » Le premier tour de scrutin fut nul. Blanqui n’obtint que 4.000 voix et le collège comptait 24.000 électeurs. Au second tour, il échoua contre M. Achard, qui l’emporta de 200 voix, bien qu’il eût refusé de prendre l’engagement qu’on lui demandait d’appuyer à la Chambre une prochaine proposition d’amnistie plénière. L’année suivante, il ne fut pas plus heureux à Lyon (mai 1880), et d’ailleurs peu importait, au point de vue du fait, puisque le président de la République avait gracié et non amnistié Blanqui. Blanqui, libre enfin, se mêla à une foule de manifestations politiques et fonda, pour répandre ses doctrines, un journal intitulé:Ni Dieu ni maître. Il mourut peu après et fut inhumé au Père-Lachaise, où ses amis lui élevèrent un monument en bronze, œuvre du sculpteur Dalou.

Blanqui fut un mystique et un fanatique, un révolutionnaire et un autoritaire incorrigible. Il représenta l’esprit de conspiration dans un siècle où le peuple exprime librement sa volonté par le bulletin de vote et où, par suite, toute conspiration est un non-sens. Lorsqu’il commença sa carrière d’insurgé, les citoyens n’avaient guère d’autre moyen de faire triompher leurs idées, même les plus justes, que l’émeute ; sous la troisième République, Blanqui était comme le représentant dune génération morte, et, n’étant pas de son temps, il ne pouvait exercer aucune action sérieuse, bonne ou mauvaise. Quelle était sa doctrine ? On ne l’a jamais su, car il se déroba constamment derrière les expressions vagues et générales, et pourtant il fut pour les uns un épouvantail, pour les autres une véritable idole. Mais son parti ne pouvait lui survivre, n’ayant fondé rien de durable. Pour ceux qui jugent les hommes avec l’impartialité dont l’histoire ne doit jamais se départir, c’est-à-dire sans parti pris, il est presque impossible de comprendre et de porter un jugement définitif sur un homme essentiellement énigmatique, ni de deviner ce qui se cachait sous ce visage creux et rougeaud, aux oreilles décollées, à la barbe blanche, au regard d’halluciné. Sur sa bonne foi, tout le monde est d’accord, et, par haine de cette éducation classique dont on l’avait nourri, il fit de son fils un paysan, un laboureur, éreintant le corps pour avoir raison de l’âme. Lorsque, dans sa jeunesse, il était précepteur au château de Blagnac, il ne buvait ni vin, ni café, ni liqueurs, ne se nourrissait que de fruits et de légumes, laissait nuit et jour, même au fort de l’hiver, les fenêtres de sa chambre ouvertes. Venu à Paris, il s’éprit de la fille d’un riche banquier à laquelle il donnait des leçons, et pendant six ans il cacha cette passion, qui fut partagée. Il se maria ; mais étant condamné à la détention perpétuelle, la jeune femme mourut de langueur. « Pendant un an, a-t-il écrit, l’agonie d’une femme aimée s’éteignant loin de moi dans le désespoir; puis, quatre années entières, dans la solitude de la cellule, avec le fantôme de celle qui n’était plus, tel a été mon supplice, à moi seul, dans cet enfer du Dante. » Tout, chez cet homme, était incompréhensible. Lors de l’érection du monument de Mentana, à Milan, il entretint les démocrates milanais de la question sociale. « Citoyens, leur dit-il, défiez-vous de ceux qui prétendent résoudre en quelques heures la question économique. Lorsque en prison je cherchais un problème de mathématiques ou d’astronomie, je ne le découvrais qu’après bien des mois. Souvent, je ne le trouvais pas, je m’interrompais. Je le reprenais après des années. Et, pour un problème pareil à celui de la question économique, ce n’est ni par mois ni par années, c’est par siècles, peut-être, qu’il faudra compter ! Ceux qui vous disent le contraire vous égarent. »

Outre l’Éternité dans les astres (1872, in-18). curieux ouvrage auquel nous consacrons un article spécial, on lui doit : l’Armée esclave et opprimée (1880, in-18), et Critique sociale (1885, 2 vol. in-12).

Blanqui, statue en bronze de M. Dalou qui a figuré au Salon de 1885 et qui sert à la décoration du tombeau du célèbre révolutionnaire au cimetière du Père-Lachaise. Blanqui est couché et son attitude tranquille montre le calme qui a succédé à une vie si agitée. L’ensemble a bien le caractère frémissant que M. Dalou apporte à toutes ses œuvres.

BLAS (Charles), médecin belge, né & Fribourg en 1839. Il est professeur ordinaire à l’université de Louvain et membre de l’Académie royale de médecine de Belgique. On lui doit de nombreuses et savantes études : De l’acide salicylique (1876, in-8°) ; Méthode de l’analyse qualitative par la voie humide (1879, in-12) ; Précis de Pharmacognosie et Éléments de Pharmacie (1879, in-8") ; De la présence de l’acide salicylique dans les bières (1879, in-8 » ) ; Traité élémentaire de Chimie analytique (1880, in-8°) ; Estai d’application de lélectrolyse d la métallurgie, etc., avec M. E. Miest (1883, in-8°) ; Contribution à l’étude et à l’analyse des eaux alimentaires (1884, in-8°) ; Analyse pyrognostique par la méthode de Bunsen (1885, in-12) ; etc.

BLASCO (Eusebio), auteur dramatique et satirique espagnol, né vers 1835. En 1863, il entra dans le journalisme madrilène et se &t