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L’acte est antérieur à la puissance dans la notion ; car la première puissance, la puissance véritable n’est que la possibilité de l’acte ; la notion de cette possibilité suppose évidemment la notion de l’acte dont elle est la possibilité ; on ne peut comprendre ce que c’est que la vue en puissance, si on n’a pas antérieurement la notion de la vue en acte.

L’acte est antérieur à la puissance dans le temps, en ce qui concerne 1 espèce, mais postérieur en ce qui concerne l’individu, l’être en nombre ; car l’homme est antérieur à l’enfant qu’il engendre, quoique dans le même individu, l’enfant, puissance de l’homme, Soit antérieur à l’acte. Dans l’ordre des phénomènes intellectuels nous retrouverons le même fait. Ainsi le musicien ne peut être devenu tel que par les leçons d’un musicien en acte, et par l’acte répété de faire de la musique.

L’acte est antérieur à ta puissance dans la substance. L’enfant, puissance de l’homme, ne puise sa substance que dans la substance de l’homme en acte qui l’a engendré. De plus, la fin, qu’elle soit renfermée dans la nature, ou qu’elle ne soit qu’une conception mentale, est le vrai principe du devenir : or, la fin est acte. La puissance n’a d’uuire raison d’être, d’autre cause d’existence que sa fin, son acte.

Ainsi, dans toute chose où se succèdent l’acte et la puissance, l’acte est antérieur. Mais il y a des choses dans lesquelles n’entrent pas et n’ont jamais entré ni la matière ni la puissance, c’est-à-dire dont le propre est d’exister constamment en acte. Ce sont les êtres premiers, éternels, immuables et nécessaires, qui sont la condition de toute existence et ne sont conditionnés par rien. Dans la langue d’Aristote et des scolastiques, ils sont appelés actes purs. Dieu, disaient les docteurs du moyen âge, est acte pur. 11 est manifeste qu’ici encore, l’acte est antérieur à toutes les puissances qu’il conditionne. L’antériorité de l’acte pur ou absolu à tous les actes relatifs et à toutes les puissances, se retrouve sous une autre forme, dans la philosophie cartésienne. ■ Le parfait, disait Bossuet, préexiste nécessairement à l’imparfait. • Il est inutile de faire remarquer l’opposition qui existe entre cette doctrine et les deux grands systèmes évolutionnistes de notre époque, celui de Hegel et celui ds M. Herbert Spencer.

ACTÉONELLE s. f. (akté-o-nel-le — du gr. aktê, rivage). Paléont. Genre de mollusques gastéropodes opisthobranches fossiles, créé en 184Î par d’Orbigny, aux dépens des genres Tornatella et Volvaria. Les caractéristiques de ce genre sont ; coquille épaisse, renflée, lisse, a spire courte, la dernière très grande ; l’ouverture, étroite, est de forme arrondie, large à la base, et elle se rétrécit progressivement jusqu’au sommet ; lu columelle accuse trois forts plis dont l’aspect esc celui d’un pa » de vis. Ce genre est très i énandu dans le crétacé turonù-n etsénonien d’Europe, d’Asie Mineure et de l’Amérique du Nord.

ACTÉON1DES s. f. pi. (ak-té-o-ni-de — du pr. aktê, rivage). Paléont. Famille de mollusques gastéropodes opisthobranches, section des tectibranches. Les formes connues commencent & apparaître dans le carbonifère, elles y sont peu abondantes ; moins rares dans le trias, elles se montrent nombreuses dans le jurassique et le crétacé pour diminuer dans les terrains tertiaires. Les espèces actuellement vivantes s’élèvent à une soixantaine ; les disparues sont au nombre de plus de cent soixante, et c’est parmi elles que l’on trouve lfs formes de plus grande taille. On assigne comme caractères généraux à ces mollusques une coquille spirale assez grande, à contour ovalaire, la bouche inférieurement urrondie, souvent échanorée, à opercule corné et columelle plissée. Les genres principaux sont : Actéon, Actéonelle, Conactéon, Builine, Volvuline, etc.

ACTÉONINE s. f. (ak-té-o-ni-ne — du gr. a/cté, rivuge). Paléont. Genre de mollusques gastéropodes opisthobranches fossiles de la famille des Aetéonides. Vient du calcaire carbonifère jurassique moyen ; la coquille, ovoïde, est allongée.

"ACTIF s. m. — Comm. V. passif, au tome XII du Grand Dictionnaire.

ACTINACIS s. m. (ak-ti-na-siss — du gr. aktin, rayon ; akis, pointe). Paléont. Genre de polypiers, famille des Pontides, dont les représentants sont fossiles dans l’étage jurassique supérieur.

ACTINAR£A s. m. (ak-ti-na-ré-a — du gr. aktin, rayon ; raiein, briser). Paléont. Genre de polypiers fossiles, créé en 1849 par d’Orbigny. Polypier fossile dont la face inférieure est revêtue d’une épithéque ; par les prolongements de leurs cloisons ses calices sont confluents ; bien développées, les cloisons subJameilaires sont réunies par des prolongements de même nature qu’elles (synapticuies). La columelle est couverte de papilles. Il appartient & la faune corallienne jurassique supétieure.

ACTINOBÛLE s. m. (ak-ti-no-bo-le — du gr. aktin, rayon ; bolos, action de lancer). Zool. Genre d infusoires liolotriches, de la famille des EiK’bélides, caractérisé par le corps ovale ou globuleux, et les tentacules rélraetiles disperses autre les cils odoraux. L’acrtnobolus radiant Steio. porte sa bouche au

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bout d’un prolongement antérieur, mnni d’une couronne de cils et de tentacules rétractites entremêlés. Certains auteurs considèrent le genre Aetinobolus comme appartenant aux infusoires péritrichés >-t ont fondé pour lui une petite famille, dite des Actinobolides, dont la caractéristique est l’absence de cuirasse et la présence de tentacules rétractiles. Ces petits animaux vivent librement dans les eaux douces.

ACTINOCÉPHALE s. m. (ak-ti-no-sé-fa-le

— du gr. uktin. rayon ; kephalê, tête). Zool. Genre de protozoaires, division des Grégarines, caractérisé par un corps ovalaire ou oblong, préseiitantune cloison (îepium)mince, plane ou légèrement bombée en avant. La partie antérieure du corps porte un long appendice en forme de rostre on de trompe, allongé, élargi à son extrémité et portant une couronne de crochets. Ce rostre se détache plus tard et sa disparition coïncide avec la période libre de la vie de l’animal, qui était resté jusque-là fixé. La forme fixe se nommait céphalin, la forme libre prend le nom de sparadin. Les actinocéphales vivent en parasites dans le corps de divers articulés, crustacés, myriapodes, insectes ; Vactinocephalus stelliformis Schn. dans les coléoptères des genres Carabe et Staphyliti (ocypux oient Mul.) ; l’A, Di’jardini Schn. dans un myriapode (lithobins forcipatus Linn.) ; VA.digitalus Schn. dans l’intestin d’un autre coléoptère carabique (chlmnius vestitus Fab.).

ACTINOCÉRAS s. m. (ak-ti-no-sé-rassdu gr. aktin, rayon ; keras, corne). Paléont. Genre de mollusques céphalopodes fossiles, créé en 1834 par Brown, appartenant au groupe des Nautiles. En 1883, Hyait en a fait le type de la famille des Actinocératidés (v. orthûcéras, au tome XI du Grand Dictionnaire). Ces fossiles appartiennent au silurien inférieur et au carbonifère d’Amérique et d’Europe.

ACTINOCR1NIDES s. m. (ak-ti-no-crini-de

— du gr. aktin, rayon ; krinein, séparer). Paléont. Famille d’échinodennes crinoïdes fossiles, ayant pour type le genre Actinocrinus Miller, dont les espèces se trouvent dans le silurien supérieur, le dévonien et le calcaire carbonifère de l’Europe et de l’Amérique du Nord.

ACTINOCRINUS S. m. (ak-ti-no-cri-nussdu gr. aktin, rayon ; krinein, séparer). Paléont. Genre d’échinoclermes crinoïdes fossiles. Dénommé aiusi par Miller, ce genre a été quelque peu remanié, en 1881, par Springer etWachsmuth. Les caractéristiques du genre Actinocrinus sont:calice pyriforme, polymorphe, ovoïde ou sphérique, présentant par ses trois bases l’aspect d’un hexagone. L’opercule du calice est fortement bombé, muni de plaques épaisses, tuberculeuses, présentant souvent un tnbe anal; on constate la présence de dix à trente bras à deux rangées. Ce fossile est fréquent dans le calcaire carbonifère, et se rencontre encore dans le silurien et le dévonien:Belgique, France, Angleterre, etc., et Amérique du Nord.

ACTINODON s. m. (ak-ti-no-don-du gr. aktin, rayon ; vdous, dent). Erpét. Grand arophibien fossile des terrains permien et carbonifère qui tire son nom des rayons visibles au microscope sur une coupe transversale des dents.

— Encycl. L’aciinodon Frossardi, type du genre, trouvé près d’Autun dans les schistes du terrain permien, devait avoir plus de mètre de long; son crâne, qui mesure om, i8 en longueur sur om, 15 en largeur, était recouvert d’une armure composée de plaques osseuses. Les dents, très nombreuses, sont de différentes sortes, les unes rangées le long des mâchoires, les autres implantées sur tous les os de la bouche:celtes du vomer en arc transversal, celles des palatins alignées d’avant en arrière. En outre, le vomer et les os ptérigoïdieus sont armés d’une multitude de petites dents disposées en cardes comme chez les poissons. Il existe des arcs branchiaux. Les membres antérieurs sont vigoureux; une omoplate, un os coracWien, un os sus-claviculaire, deux os sternaux (endosternum et episternum) constituent la ceinture thoracique, qui rappelle par sa disposition celle des-iiiouotrèmes. Les larges côtes qui se joignent à l’endosternum et les écailles épineuses dont le ventre était armé complétaient une cuirasse ventrale permettant à l’animal de se défendre en se couchant sur le dos. Les pattes, qui ont quatre doigts aplatis, étaient disposées pour la na^e. Tout semble indiquer que c’était un animal d’eau douce, sorte de salamandre gigantesque formidablement armée. Au point de vue de

l’évolution des vertébrés, il reste un détail curieux à mentionner : tes vertèbres de l’actinodon présentent un corps ou centrum formé de trois parties non soudées entre elles et un arc u eu rai formé de deux parties dont la suture est visible. D’après M. ûaudry, les intervalles entre les trois noyaux osseux du centrum auraient été occupés par une portion persistante de la notocorde ; il en serait de même pour di vers autres reptiles dévoniens, trouvés en Allemagne et en Amérique, qui présentent une disposition semblable. On sait d’ailleurs que les plus anciens vertébrés des temps primaires, comme les embryons des vertébrés actuels, n’avaient pas de vertèbres proprement dites, à centrum ossifié.

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Les actinodons et vertébrés analogues de la fin des temps primaires marqueraient donc 1k passage des vertébrés imparfaits aux’vertébrés parfaits des époques ultérieures. On ne connaît pas en France de représentant plus ancien de la classe des Amphibiens.

M. Gaudry pense pouvoir rapporter au genre Actinodon la forme décrite sous le nom A’archegosaurus latiroslris de Saarbrùck. Ce genre rentrerait dans l’ordre des Gamocéphales d’Owen ou dans celui des Stégocéphalesde Cope.

ACTINOGRAPHE s. m. (a-kti-no-gre-fedu gr. aktin, rayon ; grapàein, écrire). Phys. Sorte d’actinomètrechinnque, consistant essentiellement en un papier imprégné d’une substance altérable à la lumière, lequel prend, pendant une exposition de durée déterminée, une teinte caractéristique de l’intensité d— la radiation et en laisse ainsi une véritable inscription. I/actinographe imaginé par Herschel a été souvent employé depuis, sous différentes formes ; il a l’inconvénient de ne donner d’indication que sur les radiations efficaces pour l’altération du papier sensible, lesquelles ne sont en général qn une faible partie delà radiation totale. V. actinométrib.

ACTINOMETRA s. m. (a-kti-no-mé-tradu gr. aktin, rayon ; nietron, mesure). Paléont. Genre d’echinodermes crinoïdes fossiles (Miller) de la famille des CoinatulidOS.

« ACTINOMÈTRE s. m. (a-kti-no-mè-tredu gr. aktin, rayon ; metron, mesure). Phys. Appareil destine à la mesure de l’intensité des radiations et plus particulièrement des radiations solaires : /.’actinomètru a » Herschel n’était autre qu’un héliothermomètre à tlsermomèrre très sensible, (J, Violle.) V. actiNométrik.

, ACTINOMÉTRIE s. f. (a-kti-no-mé-trlrad. aclinomètre), — Phys. Mesure de l’intensité des radiations et plus particulièrement des radiations solaires.

— Encycl. Quand on reçoit sur un prisme un faisceau de rayons solaires, on le disperse en un spectre (v. spkctrk, au tome XIV du Grand Dictionnaire) où les radiations de différentes natures qui composaient le faisceau sont séparées. L’œil distingue une étendue colorée où le pouvoir éclairant, comme la coloration, varie beaucoup d’une région à l’autre. Chacune des radiations lumineuses possède, outre la faculté d’impressionner l’œil, une activité calorifique qui se traduit par un échauffeineut du thermomètre, et une activité chimique qui se traduit par des combinaisons, des décompositions ou des changements d’état. Une radiation déterminée (toute radiation peut être nettement définie par sa réfrangibilité) révèle donc son énergie suivant trois modes distincts : l’impression lumineuse, la propriété calorifique, et les actions chimiques ; mais, suivant les régions du spectre, l’une ou l’autre de ces propriétés prédomine ou s’eiface. Ainsi l’action sur le thermomètre, très faible dans le violet, le bleu, le vert, qui produisent une impression lumineuse assez vive est, au contraire, intense dans la partie la plus sombre du rouge et même en deçà du rouge (infra-rouge), où l’œil ne perçoit plus rien. L activité chimique se montre jusque dans les parties les moins lumineuses du vioiet et même au delà du violet (ultra-violet), où la propriété calorifique est insensible comme la propriété lumineuse. On a même dit longtemps que le maximum d’intensité calorifique se trouvait dans l’infrarouge, le maximum d’intensité chimique dans la région du violet ou Je t’ultra-violet, le maximum d’intensité lumineuse dans le jaune. Il y a quelque chose d’incorrect dans cet énoncé. D’abord, l’intensité lumineuse d’une radiation n’est pas une chose parfaitement définie, car si l’on peut comparer les éclait einents produits par des radiations de même nature en les amenant à l’égalité par un éloignement convenable des sources, il n’y a aucun moyen de comparer directement, avec quelque précision, les éclairemenls produits par deux radiations de nature différente, par exemple jaune et bleue. On a recours à ui » procédé conventionnel indirect fondé sur la visibilité de caractères noirs éclaires par les diverses radiations (v. photométribj. En second lieu, l’activité chimique d’une radiation n’est pas davantage une quantité bien définie ; elle dépend de la substance que l’on soumet à son action ; il y a dans le rouge et l’orangé des radiations qui sont efficaces pour produire la réduction de l’acide carbonique dans les plantes et dont l’action sur le chlorure d’argent est presque nulle, tandis que le violet et l’ultraviolet agissent éuergiqueuient sur cette dernière substance. Si donc on compare au point de vue chimique les diverses radiations, il est indispensable de spécifier la nature de la réaction. D’autre part, s’il est vrai que, dans le spectre produit par un prisme, le thermomètre s’échauffe plus vers la région infra-rouge qu’en aucune partie du spectre lumineux, cela ne prouve pas que les radiations infra » rouges aient une intensité calorifique plus grande et M. Langley, eu répétant 1 expérience (1882) aveu les spectres solaires donnés par le.s réseaux (v. ce mot), a trouvé que le maximum d’intensité calorifique est placé dans le jaune, à peu près au même point que le maximum d’intensité lumineu e. Celte divergence s’explique aisé ACTI

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ment : en effet, le thermomètre, quel qu’il soit, a une étendue appréciable ; il reçoit forcément tout un faisceau de radiations voisines, et c’est l’énergie calorifique du faisceau que mesure le thermomètre, non celle d’une radiation isolée ; cette énergie totale dépend du degré de dispersion des radiations, de ia densité du faisceau. Or, les réseaux fournissent des spectres où l’écartement de deux radiations est proportionnel à la différence de leurs longueurs d’onle ; la dispersion peut donc y être considérée comme uniforme et la densité des faisceaux est la même dans toute l’étendue du spectre. Dans le spectre fourni par un prisme, au contraire,’les radiations sont de moins en moins séparées au fur et à mesure qu’on s’avance du côté de l’infra-rouge, les faisceaux sont de plus en plus denses ; il n’est par conséquent pas surprenant que l’intensité calorifique y paraisse plus grande, quand bien même les radiations y seraient isolément moins intenses. L’étalement relatif des différentes parties du spectre vari « d’ailleurs avec la substance du prisme. Il est donc plus naturel d’adopter le résultat fourni par les réseaux et d’admettre que le maximum d’intensité calorifique appartient à une radiation jaune. D’ailleurs, M. M<>umn, dès 1879. en tenanteompte de la densité des différen tesparties du spectre, étaitarrivéà la même conclusion, On ne connaît que d’une façon empirique et imparfaite la loi de variation des trois intensités quand on passe d’une radiation à une autre ; mais on sait qu’il y a, pour une radiation déterminée, un rapport constant entre les intensités lumineuse, calorifique et chimique, en sorte gue, si 1 intensité lumineuse de cette radiation individuel e devient double ou triple, son intensité calorifique et son intensité chimique deviennent en même temps doubles ou triples. Quand on a unefo.s déterminé pour une radiation (définie par sa longueur d’onde ou sa réfrangibilité) les intensités lumineuse, calorifique et chimique, il suffira, pour connaître les trois intensités de la même radiation dans d’autres circonstances, de déterminer l’une d’elles par l’expérience. Soient fy Ic la les intensités lumineuse, calorifique et chimique d’une radiation, jaune, par exemple, dont la longueur d’onde est L ; quand une radiation de longueur d’onde L aura pour intensité lumineuse n.I/ son, intensité calorifique sera n.Ie et son intensité chimique (relativement à la même réaction) n.Ia Dans le cas d’une radiation complexe comme celle du soleil, il faudrait étudier séparément chacune des radiations individuelles ; mais, en admettant que toutes les radiations individuelles soient également modifiées sur leur parcours par l’absorption, on aura une idée de l’intensité de chacune d’elles en étudiant l’intensité totale de la radiation complexe, pourvu qu’on ait évalué une fois pour toutes la valeur relative des diverses radiations individuelles dont se compose la radiation complexe. C’est ce que l’on fait habituellement quand il s’agit de mesurer l’intensité des radiations solaires. Ainsi, on se borne à une mesure actinométrique unique portant soit sur l’intensité lumineuse, soit sur l’intensité calorifique, soit sur l’intensité chimique de la radiation totale.

Mesure de l’intensité lumineuse. Cette partie de l’actinomètrie constitue la photométrie (v. ce mot). La méthode photométrique a été appliquée en 1729 par Bouguer à l’étude des radiations solaires et de leur absorption par l’atmosphère. Il formule, comme résultat de ses expériences, la loi suivante : L’intensité du rayon transmis décroît en progression géométrique, quand la masse d’air traversée croit en progression arithmétique. Cette loi se traduit par la formule :

I = Ap*

où I représente l’intensité, À sa valeur avant l’absorption, e la masse d’air traversée, en prenant pour unité la masse que traverserait un rayon vertical, p une constante que l’on peut appeler coefficient de transparence. Toutefois les mesures photométriques de la radiation solaire ont été jusqu’ici très négligées, malgré l’intérêt qu’elles présenteraient an point de vue de la physiologie végétale.

Mesure de l’énergie chimique. L’idée de mesurer à l’aide de papiers sensibles l’intensité de la radiation solaire directe ou diffusée a été émise par John Herschel en 1841. La coloration prise par le papier exposé à ces radiations pendant un temps déterminé devait en quelque sorte inscrire leur puissance chimique, d’où le nom d’• actinograpne • donné à l’instrument. Bunsen a employé un actinographe au chlorure d’argent dans une suite d’observations, poursuivies pendant plusieurs années sur le toit du collège Owen à Manchester, observations qui lui ont permis de constater que la transparence chimico-actinique diminue rapidement, quand la proportion de vapeur d’eau augm-nte.

Draper, de New-York, en 1843, proposa, comme moyen de mesure actiuumètiique, la combinaison de l’hydrogène et du chlore mélanges à volumes égaux dans un appareil qu’il appelait > tithonometre >. Le principe ne fut appliqué avec succès que plus tard par Bunsen et Roscoe dans leur • photomètre i. À l’aide de cet instrument fort délicat, ils firent, en 1857 et 1158, trots sériesd’expériences auxquelles ils appliquèrent la for