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l’odeur de vanille. L’avénéine convenablement purifiée donne, par oxydation ménagée,

!e parfum caractéristique de la vanille que

l’on isole par agitation avec de l’éther. Ce nouveau corps fond vers 80» et se rapproche par ses autres propriétés de l’aldéhyde prolocatéchique.

"AVENEL(Paul), auteur dramatique et littérateur français, né à Chaumont (Oise) en 1823. — Cet écrivain a publié quelques nouveaux ouvrages : Un drame dans l’arrière-boutique, opérette (1878) ; les deux Mères ou la Mort d’un prince, volume de vers (1879) ; les Etudiants de Paris (1SS3) ; Mademoiselle de Mancini, opérette (musique de Jules Javelod) ; Une amie dévouée, roman de mœurs parisiennes (1884) ; le docteur Hait (1886). Il a fait également rééditer ses Chants et Chansons, avec portrait de l’auteur (Te édit.) et Alcôve et Boudoir, contes en vers. Cette édition n’a été tirée qu’à 250 exemplaires numérotés, sur papier du Japon avec frontispice de Tofani (1885).

AVEN EL (Georges, vicomten’), écrivain français, né à Neuilly (Seine) en 1855.11 a été pendant quelque temps chef du secrétariat de l’administration départementale et communale au ministère de l’Intérieur et s’est fait connaître par quelques ouvrages où il a fait preuve d’une sérieuse érudition. On lui doit : les Evêques et Archevêques de Paris depuis saint Denys jusqu’à nos jours, avec des documents inédits (1878, t vol. in-8°) ; les Octrois en France et à l’étranger (1881, in-8°) ; Richelieu et la monarchie française (i vol. in-8°), dont la publication a. été commencée en 1884 ; etc.

AVENETTE s. f. (a-ve-nè-te-du lat. avenu, avoine). Nom vulgaire de l’avoine des prés (avena pratensis),

— Eucycl. Cette graminée, beaucoup moins importante au point de vue de la création des prairies, que l’avoine élevée ou fromental (auena elalior) ou que l’avoine jaunâtre (avena flavescens), croit spontanément dans les prés secs et un peu arides. Elle fournit une herbe estimée pour le bétail ; elle mûrit au mois de juillet et donne ensuite un regain abondant et qui végète très tard. L’avoine des prés est, du reste, rarement employée seule et n’entre que par exception dans les formules des graines de prairies naturelles.

lj’avenette blonde n’est autre chose que l’avoine jaunâtre ou dorée (avena flavescens),

  • AVENIR s. m. — Prat. Acte d’avoué à

avoué, sommant la partie de comparaître. Doit s’écrire à.-venir, d’après la nouvelle orthographe del’Acad. éd. de 1877.

Avenir (i/), journal républicain socialiste qui parut à Lyon en 1884. Nous nous serions abstenus de parler de cette petite feuiile qui ne présenta, au point de vue politique, rien de particulièrement remarquable, si elle n’avait eu une certaine notoriété, grâce au système fort ingénieux, bien que complètement illégal, qu’elle employa pour se lancer. En première page et dans son premier numéro, publié le 16 mars 1884, l’Avenir contenait un avis aux termes duquel le lecteur était informé que certaines améliorations opérées dans la confection du journal avaient abouti à la réalisation d’une économie quotidienne de 100 francs. L’administration du journal ayant décidé, disait le même avis, que cette somme serait partagée entre ses lecteurs et les associations républicaines ; elle avait adopté pour opérer cette répartition le procédé suivant : Chaque exemplaire devait porter un numéro d’ordre. Un tirage aurait lieu tous les jours dans les bureaux de vente et le numéro sorti serait inséré le lendemain en tête du journal. Le possesseur de ce numéro recevrait la somme provenant de la répartition, soit 100 francs. Mais sur cette somme il prélèverait 25 francs qui seraient versés en son nom, par les soins du journal, à une société de bienfaisance, de prévoyance ou de propagande républicaines qu’il désignerait lui-même. Au cas où le numéro sorti serait celui d’un exemplaire invendu, le tirage serait recommencé le lendemain. Enfin, si le numéro gagnant n’était pas présenté dans la huitaine, les 100 francs étaient acquis au journal, qui les versait immédiatement et en totalité à une société républicaine ou à une société de bienfaisance.

Les exemplaires de l’Avenir parurent numérotés comme de vrais billets de loterie, les tirages s’effectuèrent régulièrement et la . vente qui, au début, ne s’élevait qu’à cinq ou six mille, avait atteint, en cinq ou six jours, le chiffre de trente mille, lorsque le parquet de Lyon fit saisir les numéros des 24 et es mars pour infraction à la loi de 1838 sur les loteries et commença une instruction contre le gérant et l’imprimeur de cette feuille. En annonçant cette saisie, l’Avenir tlt connaître du même coup qu’il continuerait à donner chaque jour k ses lecteurs une somme de 100 francs, mais que, pour rester dans les limites de la loi, il changeait, à dater de ce jour, !5 mars, son mode de répartition. Ce n’était plus le sort qui devait prononcer entre les acheteurs, mais le conseil d’administration du journal qui, tous les jours, devait désigner publiquement et dans les bureaux du journal, le numéro d’ordre au por AVEN

tenr duquel la somme de 100 francs était allouée, • à titre de gratification ». Cette nouvelle combinaison n’ayant point empêché le parquet de Lyon de continuer k saisir le journal, et le tribunal correctionnel ayant condamné le gérant et l’imprimeur de cette feuille pour infraction à la loi de 1836 sur les loteries, l’Avenir suspendit sa publication au commencement d’avril.

Il reparaissait, le l« septembre de la même année, avec une nouvelle combinaison qui consistait essentiellement dans le tirage au sort quotidien d’une somme de 100 francs entre les détenteurs de bons de participation aux bénéfices du journal. Ces bons de participation étaient délivrés aux acheteurs-abonnés. Cette combinaison fit bientôt place à une troisième, dans laquelle tout acheteur qui représentait soixante numéros successifs recevait contre le paiement d’une somme de 4 francs un bon d’une société dite l’Avenir des familles, dont les opérations n’étaient pas sans analogie avec celles de la société des « Coupons commerciaux ». On ne tirait plus au sort une somme de 100 francs, mais l’époque à laquelle elle serait remboursée. Toutes ces primes devaient être payées au taux de 100 francs en un délai de 99 ans.

Le journal l’Avenir n’ayant pas obtenu de ces diverses primes les résultats qu’il attendait, revint franchement à la loterie au mois de janvier 1885. Voici le procédé très original qu’il employa : Le journal, plié suivant le mode ordinaire, était, à l’aide d’un œillet placé au coin à droite, fermé de telle sorte que l’ouverture de la feuille ne pouvait avoir lieu que par arrachement de l’œillet. Quelques-uns des exemplaires contenaient ce que 1 administration du journal appelait des « convocations », et l’acheteur qui dans son exemplaire trouvait une • convocation > n’avait qu’à passer au bureau de l’Avenir, où on lui remettait 10 francs. Le journal publiait chaque jour les reçus avec nom" et adresse de ceux de ses lecteurs qui avaient été coji- voqués.

Après une minutieuse enquête, le parquet de Lyon commença contre le gérant et 1 imprimeur da l’Avenir de nouvelles poursuites qui aboutirent, le 10 mars 1885, à la condamnation des prévenus à deux mois de prison et 1.000 francs d’amende, pour infraction à la loi de 1836 sur les loteries. Oppusition fut faite à ce jugement rendu par défaut ; mais la cour, adoptant les conclusions des premiers juges, déclara que les faits reprochés aux opposants constituaient une loterie non autorisée. Le journal l’Avenir alla jusqu’en cassation, et la Cour suprême décida que ■ les diverses combinaisons dans lesquelles le hasard préside à l’attribution d’une prime quotidienne k l’un des acheteurs d’un journal, tombent sous l’application de la loi du 21 mai 1836, portant prohibition des loteries. Ces combinaisons, en ce qui concerne leur caractère, ajoutait l’arrêt, sont souverainement appréciées par les juge3 du fait. »

L’Avenir cessa alors de paraître.

Plusieurs journaux avaient d’abord suivi l’exemple du petit journal lyonnais, entreautres le ■ Gaulois», de Paris, et le «Gagai, petit journal publié à Saint-Élie&ne ; mais ils renoncèrent bientôt à cette combinaison.

Avenir de» colonie* e< de la marine (l*’)i journal hebdomadaire fondé à Paris le l« juillet 1882. Ce journal s’est donné pour but de défendre, à Paris, les intérêts des colonies françaises, d’étudier leurs besoins, de soutenir leurs légitimes revendications. Il étudie avec un soin particulier les questions se rattachant à la marine, au perfectionnement de l’outillage, du matériel naval, des engins de guerre et des moyens de défense maritime, questions d’un haut intérêt et qui sont à l’ordre du jour non seulement en France, mais encore à l’étranger. L’Avenir des colonies et de la marine, dont les informations politiques, commerciales et maritimes sont justement appréciées, est un journal républicain, indépendant dans la meilleure acception du mot et libre de toute attache. C’est une tribune librement ouverte à toutes les idées justes.

Avenir de Bennes (l/), journal politique

quotidien, fondé à Rennes en 1868. Ce journal n’a pas attendu la chute de l’Empire pour défendre la cause libérale et les intérêts de la démocratie. Républicain ferme et sage, il combat avec énergie les empiétements du clergé, sans attaquer les croyances religieuses. Aussi son influence en Bretagne est-elle considérable, et c’est en partie à sa propagande active que la République doit les succès électoraux qu’elle a obtenus dans l’Ille-et-Vilaine et les progrès qu’elle y fait chaque jour. À côté de son édition quotidienne, il publie une édition hebdomadaire qui s’adresse plus particulièrement aux cultivateurs. L’Avenir de Bennes est dirigé par M. Robidou, un républicain convaincu.

AVENTISTE s. m. (a-van-ti-ste — rad. avent). Celui qui croit k un deuxième et prochain avènement de Jésus-Christ.

— Adjectiv. Qui professe cette croyance, qui se rapporte à cet avènement.

— Encycl. Les aventistes professent que le Christ, lors de son deuxième avènement, qu’ils considèrent comme plus ou moins prochain, prendra en mains le gouvernement de

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la terre, non pas spirituellement ou dans un sens figuré, mais réellement, visiblement et en personne. À partir de ce jour commencera sur terre le millènium, ce qui veut dire que le règne personnel du Christ durera mille années.

L’Église aventiste contemporaine doit son origine à William Miller, né en 1781 à Pittsfield, dans l’État de Massachusetts. Aussi les membres de la nouvelle Église furent-ils d’abord appelés «milléristes ». En 1831, Miller, qui appartenait k l’Église baptiste, annonça le prochain avènement de Jésus-Christ et se mit à prêcher, exhortant les peuples à la pénitence. Calculant la date des prophéties bibliques et de leur réalisation d’après une méthode imaginée par lui et qu’il déclarait infaillible, il fixa le deuxième avènement du Christ à l’année 1843. > En cette année, enseignait-il, le royaume du Messie sera établi k la place des royaumes de ce monde ; la malédiction cessera de peser sur la terre ; la mort sera vaincue, et satisfaction sera donnée aux saints et aux prophètes. » La prédiction de William Miller fut accueillie avec faveur par un grand nombre de notabilités ecclésiastiques dans les Églises baptiste, méthodiste et épigeopale, et, en 1842, dix ans après les premiers efforts de Miller, l’Église aventiste était constituée. Elle avait ses journaux, ses revues, ses temples et comptait déjà environ 80.000 membres. Le 15 février 1843, dès minuit, les aventistes étaient prosternés dans les temples ou en prière, sous la voûte céleste, le regard fixé sur le ciel. C’était cette nuit-là que le Christ devait descendre des cieux sur la terre. Lorsque la journée se fut écoulée sans amener l’événement ^prême, on attendit cet événement le 15 mars, puis, enfin, le 14 avril. Après ces désappointements successifs, il y eut dans l’Église une période de découragement ; mais la foi, une foi ardente, inébranlable, eut raison de cette défaillance momentanée. Au reste, Miller reconnut qu’il s’était trompé en additionnant les dates prophétiques ; et, après quelque hésitation, il désigna le 22 octobre 1844 comme le jour définitif de l’avènement du Christ. Ce jour-là fut encore un jour d’anxieuse attente et de cruel désappointement. Mais, comme l’année précédente, la foi l’emporta. Les aventistes sollicitèrent William Miller de fixer une nouvelle date ; mais cette fois, le fondateur de l’Église aventiste s’y refusa. Craignant de se tromper et de tromper une troisième fois ses fidèles, il convoqua en synode tous les aventistes. Us se réunirent dans la ville d’Albany, capitale de l’État de New-York, et l’on y rédigea une profession de foi solennellement. Dans ce document, curieux sous tous les rapports, il est déclaré simplement que • le deuxième avènement du Christ est prochain ». On n’en fixe point la date. On ajoute que le Christ viendra coiporellement, personnellement, et que, par conséquent, il sera visible sur toute la terre. Celle-ci sera alors renouvelée de fond en comble, afin de servir d’habitation aux saints pendant le millènium, c’est-à-dire pendant le temps qui s’écoulera entre le jour de l’avènement du Christ (jour où les morts ressusciteront) etie dernier jour de son règne.

Plus de cent ministres de différents cultes chrétiens se rallièrent à cette profession de foi. Les aventistes déployèrent, k pailir de ce synode, une incroyable ardeur de propagande, et bientôt il n’y eut guère de ville importante aux États-Unis qui n’eût son temple aventiste. Mais aussi, depuis lors, l’Église aventiste, d’abord unie et compacte, s’est divisée en plusieurs sectes qui n’ont point manqué d’entretenir entre elles des discussions très vives et très subtiles. Nous allons énumérer ces différentes communautés aventistes, en signalant rapidement leurs traits caractéristiques.

I. Les aventistes éoangéligues sont restés strictement fidèles à la profession de foi d’Albany. Ils ne sont pas aujourd’hui les plus nombreux ; on évalue leur nombre à 10.000. Ils se réunissent en synode tous les ans à Hébronville, dans le Massachusetts. Ils croyent à une immortalité absolue de tous les hommes, bons et méchants, à la félicité éternelle de ceux-là, au châtiment éternel de ceux-ci. L'Adeent-Berald et le AfessiahSerald sont leurs deux seuls journaux.

II. Les chrétiens du deuxième avènement forment la secte aventiste la plus nombreuse. On en compte 60.000 dans l’Union américaine et dans le Dominion du Canada. Contrairement aux aventistes évangéliques, ils n’admettent qu’une immortalité conditionnelle. En effet, selon eux, l’âme par elle-même est sujette à la mort ; l’immortalité est un don de Dieu, don accordé seulement aux fidèles disciples de Jésus-Christ. Par contre, le pécheur impénitent et l’infidèle sont voués à la destruction éternelle. Les aventistes du deuxième avènement ont de nombreuses écoles publiques et entretiennent plusieurs sociétés de propagande. Ils ont des missionnaires dans les Antilles, en Angleterre et sur le continent européen, notamment en Italie et en Suisse. Leur centre d’action est dans le Massachusetts. Leurs temples sont nombreux, surtout à Boston, Us avaient, en 1881, un millier de ministres ; et au synode tenu à cette époque à Worcester (Massachusetts), il y avait 93 délégués, représentant les chrétiens du

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deuxième avènement établis aux États-Unis et au Canada. Dans ce synode de 1881, il fut décidé qu’on formerait une société centrale représentant toutes les communautés isolées, société qui fut instituée avant la fin de cette même année, sous le nom d’t Association des chrétiens du deuxième avènement ■. Le synode déclara que les chrétiens du deuxième avènement regardent la Bible comme la source unique de leur foi, bien qu’ils admettent la libre pensée • pour tout ce qui n’est pas essentiel au salut ». Ils ont deux revues hebdomadaires : la Crise du monde, qui parait à Boston, et le Temps des chrétiens aventistes, publié à Chicago.

III. Les aventistes du septième jour forment une secte compacte fortement organisée. Ils sont au nombre de 25.000 environ. Us croient fermement que le 22 octobre 1884, indiqué par Miller comme le jour de l’avènement, marquait bien la date de l’accomplissement d’une prophétie biblique ; toutefois, ils ajoutent que Miller s’était trompé sur la nature ou la signification de l’événement annoncé par cette prophétie. Le grand fait prédit pour cette date, bien qu’il soit d’une importance capitale pour le deuxième avènement du Christ, n’est pas, comme l’avait pensé Miller, l’avènement personnel et visible du Christ, mais un fait d’ordre spirituel et sa rattachant à la purification du sanctuaire. • Or, le sanctuaire en question, disent-ils, n’est pas la terre, mais le vrai sanctuaire, celui qui est dans les cieux, celui dont parle saint Paul, et où le Christ, notre grand prêtre est ministre. • Et de même que le prêtre.purifiait chaque année le sanctuaire de Moïse, de même Jésus-Christ doit purifier le sanctuaire céleste jusqu’au jour de son glorieux avènement. « Le 22 octobre 1844, disent-ils encore, nous a conduits à la dernière période de l’œuvre du Christ comme prêtre du vrai tabernacle, œuvre de purification spirituelle, nécessitée par la présence, dans ce tabernacle, du sang de Jésus-Christ répandu pour notre salut. » Cette dernière période serait de courte durée, bien qu’on ne puisse pas en déterminer le terme. Aussi doit-on s’attendre désormais à voir le Christ revenir personnellement sur la terre, d’un moment à l’autre, à l’improviste. Par conséquent, on doit se préparer à ce deuxième et glorieux avènement. Or, un des moyens les plus efficaces de s’y préparer est la stricte observance du sabbat, c’est-à-dire du septième jour. De là le nom de i aventistes du septième jour ». Bien que plusieurs théologiens aient activement contribué à la formation de cette congrégation aventiste, le véritable fondateur en est James White, né en 1821 à Palmyra, dans le Maine. Les visions du prêtre Joseph Turner et, plus encore, celles d’Hélène Harmon, l’impressionnèrent au point que, dès 1844, il s’en fit l’apôtre et l’interprète. Pour mieux les comprendre, pour mieux s’identifier avec elles, il épousa Hélène Harmon, et de cette union naquit l’Église des aventistes du septième jour. Les membres de cette Église acceptent les visions de « sœur Hélène » comme des manifestations surnaturelles et, par suite, comme des révélations ; or, ces visions ont été nombreuses et ont porté sur des sujets variés. Le centre d’activité de la nouvelle Église est aujourd’hui dans l’État de Michigan, à Battle-Creek. Un premier et modeste tabernacle y fut construit en 1855 ; quelques années plus tard, on en érigea un autre beaucoup plus vaste ; et enfin, en 1879, on y construisit un troisième tabernacle de 40 mètres de long sur 30 de large. Cet édifice, achevé en 1885, passe pour une merveille de l’architecture américaine. Les aventistes du septième jour entretiennent à Battle-Creek un grand collège et une institution unique en son genre, appelée Health-Reform Institute, c’est-à-dire Institut de Réforme sanitaire. On y enseigne la médecine et surtout l’hyfiène au point de vue de l’Église aventiste u septième jour, dont les membres font vœu de tempérance en général, et, en particulier, d’abstinence de vin et de toute boisson alcoolique ou ferraentée capable de troubler ou d’exciter l’âme humaine. En 1880, ces aventistes étaient au nombre de 20.000 aux États-Unis. Ils y avaient 640 temples ou tabernacles et 234 ministres. Comme les autres communautés aventistes, ils s’attachent moins à fonder.des écoles publiques qu’à favoriser l’œuvre des missions et à répandre à profusion des journaux et des brochures. Leur principal organe est la Revue aventiste, publiée à Battle-Creek. Ils entretiennent sept missions en Europe, où leurs missionnaires travaillant dans sept différents pays, parmi lesquels se trouve la France. Toutefois, le nombre des aventistes du septième jour ne dépasse guère un millier en Europe ; il y en a aussi quelques centaines en Égypte, qui est dotée d’une mission spéciale. Le gouvernement ecclésiastique est tout congrégationaliste, c’est-à-dire que ce sont les

fidèles qui élisent leurs ministres et surveillent l’administration de l’Église. Pour favoriser et rendre effective la surveillance collective des fidèles, on tient tous les mois des assemblées partielles sous des tentes ou en plein air, et.un synode solennel tous les ans. 11 n’est pas de communauté chrétienne qui témoigne d’un plus ardent esprit de charité que celle-ci, dont les membres consacrent le dixième de leur revenu hebdomadaire à des œuvres de bienfaisance. Aussi, en 1884, a-t-