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§ né leurs mandats. François-Joseph réponit par un refus, et, le cabinet ayant donné sa démission, un nouveau ministère fut constitué sous la présidence de M. Potocky (lî avril 1870), qui se proposa la tâche épineuse • de faire entrer dans la vie politique commune les éléments qui jusqu’à ce jour avaient persisté dans une voie de résistance et de refus ■. Tout d’abord, une amnistie générale fut accordée pour les délits politiques et les délits de presse, mesure visant surtout la Bohême ; puis, le gouvernement, tout en conservant la constitution existante, élabora un projet donnant quelques satisfactions au fédéralisme. II s’agissait de renforcer la Chambre des seigneurs par des délégués élus par les diètes et de faire nommer les députés au suffrage direct. Mais les électeurs consultés, à la suite d’une dissolution, se prononcèrent contre ce programme, et Potocky tomba, François-Joseph, voyant les Madgyars célébrer les victoires de la Prusse sur la France, forma un ministère fédéraliste, avec le comte Hohenwart pour chef. Dès les premiers jours, le comte Hohenwart eut a lutter contre l’opposition des Allemands, auxquels l’organisation électorale assurait la suprématie. Il n’en négocia pas moins avec les chefs politiques de la Bohême et présenta au Reichsrath un projet tendant à étendre la compétence des diètes provinciales. Ce projet fut repoussé, mais il en déposa un autre, sanctionnant en partie la « résolution » galicienne. Les députés de race allemande protestèrent violemment et écrivirent a l’empereur que le cabinet n’avait pas leur confiance (26 mai 1871). François-Joseph, pour réponse, ajourna les deux

Chambres cisleiihane^, puis prononça leur dissolution. Hohenwart reprit les négociations avec M. Rieger, le Deak de la Bohême, et le 14 septembre, à l’ouverture de la Diète de Prague, un rescrit royal invita la Diète a chercher un terrain de conciliation. • Considérant, disait ce document, la position constitutionnelle de la couronne de Bohème,

l’éclat et la puissance qu’elle a valus k nous et k nos successeurs ; considérant en outre l’inébranlable fidélité avec laquelle la population de Bohême a toujours soutenu son trône, nous reconnaissons volontiers les droits de ce royaume et nous sommes prêt à en renouveler la reconnaissance par le serment de notre couronnement. Nous ne pouvons pas non plus nous soustraire aux obligations solennelles que nous avons contractées à l’égard de nos autres royaumes et pays... Partant, nous invitons la Diète à discuter, dans un esprit de modération et de conciliation, la manière dont il convient de régler la situation de notre royaume de Bohême et k nous fournir la possibilité de terminer, sans violer les droits de nos autres royaumes et pays, un conflit constitutionnel dont la prolongation menacerait gravement les intérêts des fidèles populations de notre empire. » La Diète nomma une commission chargée d’élaborer un nouveau régime électoral, une loi sur les nationalités, etc., et cette commission, à la grande colère des Allemands de Bohême, présenta k l’Assemblée, qui l’adopta et l’envoya à Vienne, une série d’t articles fondamentaux • dont voici la substance : Les affaires étrangères, l’administra’ tion militaire, les finances sont reconnues comme affaires communes à la Bohême et à l’Autriche. Les lois de dépenses communes seront envoyées devant les Délégations pour les affaires communes, et la Bohême enverra dans ces Délégations quinze députés. Pour les affaires particulières à Prague, le droit de législation appartient exclusivement à la Diète. Il est institué au sein du ministère un chancelier aulique responsable. Pour les impôts nécessités par le traitement des affaires communes, il sera établi une quote-part de tant pour 100, dont le chiffre sera fixé par des délégués de la Diète. Un Sénat sera investi, pour la Bohême, des attributions de la Chambre des seigneurs. Un grand conseil l’ut tenu à Vienne, vers la Un d’octobre 1871, pour examiner la question : les trois ministres communs, le cabinet Hohenwart, le président du ministère hongrois (Andrassy) et le représentant de la Hongrie auprès de la cour d’Autriche, y assistaient. Le comte de Beust déclara à l’empereur que, selon lui, l’adoption des « articles fondamentaux • aurait pour conséquence de remplacer l’Autriche-Hongrie par des États-Unis autrichiens, et qu’il ne pouvait, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères, leur donner son approbation ; il se trouverait en face de députés qui non seulement désapprouvent sa politique, mais souhaitent d’en voir adopter une nouvelle, puisqu’ils sont favorables aux idées de la Russie sur l’Orient. M. Hohenwart, en présence d’une attitude aussi nette, fit quelques concessions aux dualistes, mais François-Joseph avait changé lui-même d’avis depuis ces entrevues d’Ischl, de Gastein et de Salzbourg qui préoccupèrent tant les cercles diplomatiques en août-septembre 1871 et qui eurent lieu entre l’empereur d’Allemagne, l’empereur d’Autriche, M. de Bismarck et le comte Andrassy. Le mouvement fédéraliste échoua, la politique de transaction avec les Tchèques fut abandonnée, le ministère Hohenwart démissionna, et pour des raisons restées secrètes, M. de Beust fut remplacé aux Affaires étrangères par le Madgyar Andrassy, ami de M. de Bismarck. Le

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nouveau cabinet cisleithan eut à sa tête le prince Auersperg, dont le programme constitutionnel et centraliste, bien accueilli par le parti allemand, laissait néanmoins entrevoir que des concessions seraient faites aux nationalités. Dès le lendemain de son entrée en fonctions, l’empereur ordonna des élections directes au Reichsrath : les Tchèques y répondirent en distribuant par milliers le texte du rescrit du 14 septembre et en le donnant comme modèle d’écriture dans les écoles ; puis, au lieu de combattre isolément, les nationalités slaves s’unirent dans un commun effort avec les Croates, les Serbes, et même la gauche du Parlement madgyar, lasse du joug des deakistes. Le gouvernement se hâta de manifester son mécontentement en prononçant la dissolution de la Diète de Prague. La pression officielle ne vint pourtant pas à bout de l’opposition fédéraliste, qui l’emporta k une faible majorité aux élections d’avril en Bohême (1872). Pendant ce temps, le ministère transleithan opprimait les Roumains, les Serbes et les Croates. Mais les violences, comme le veut la logique, ne faisaient que surexciter les partis. Le gouvernement viennois songea alors k substituer le système du scrutin direct uninominal au système de l’élection par les diètes des députés au Reichsrath. Le nombre des députés, fixé pour chaque pays, serait réparti entre les groupes compris dans les classements locaux ; grands propriétaires, hauts imposés, industriels, commerçants, etc. La durée du mandat serait de six ans. La nouvelle loi était calculée de manière à être favorable aux Allemands : en Bohême, elle donnait 34 députés à 2.5OO.000 Slaves et 56 représentants à 1.500.000 Germains. Le vote eut lieu le 6 mars 1873, en l’absence des Polonais et des Tchèques ; la lpi fut acceptée par 120 membres contre 2, et l’empereur sanctionna la prépondérance allemande en Cisleithanie. Quelques mois après, eut lieu cette célèbre crise financière connue sous le nom de krach, qui devait si longtemps affecter la crédit de 1 empire. Le parti fédéraliste ne manqua pas de rendre responsable de cette catastrophe le système politique dominant qui, disait-il, favorisait l’abus du crédit et les spéculations exagérées, mais en dépit do l’arme si puissante qu« l’opposition avait habilement mise k profit, l’issue de la campagne électorale fut tout à l’avantage des centralistes : les diverses fractions de l’opposition comptèrent 125 sièges, les indécis, 15 environ, la majorité constitutionnelle 223. À ce moment, voici quel était l’état exact des partis. L’opposition anticentraliste, loin d’être homogène, se composait de fractions, différant entre elles aussi bien dans leurs principes que dans leur tactique parlementaire. Les Tchèques de Bohême et de Moravie, persistant dans leur politique d’abstention et de résistance passive, diminuaient d’autant les forces fédéralistes par leur absence continue. La Rechtspartei (parti du droit), fraction bigarrée qui comprenait des fédéralistes, des cléricaux, des féodaux, prétendait au contraire siéger assidûment pour combattre activement la constitution de 1867 et demander une nouvelle organisation politique. Les Polonais (43 de Galicie, l de Silésie), tout en reconnaissant la constitution de IS67, revendiquaient uniquement une large autonomie provinciale pour la Galicie : autonomistes, ils étaient reniés par les fédéralistes, qui blâmaient leur opposition rare et molle, leurs nombreux votes favorables au gouvernement cisleithan, en un mot leur politique utilitaire. A ia tête des anticentralistes se trouvait maintenant le comte Hohenwart, l’ancien président du conseil, élu dans la Carniole par les fédéralistes Slovènes et leader de la Rechtspartei. La mnjorité ne formait pas davantage une masse homogène ; elle se décomposait : 1» en constitutionnels, représentant pour la plupart la majorité libérale allemande ; 2° en conservateurs-constitutionnels, représentant la grande propriété foncière allemande ; 3° en 15 ruthenes et 4 juifs de Galicie, soutenus dans les élections par les Allemands contre les Polonais ; 4° en nationaux allemands, plus libéraux que les constitutionnels, demandant le développement de la constitution dans le sens démocratique, l’abolition du système des groupes électoraux, l’introduction du suf-Irage égal et uniforme, la suppression des affaires communes entre l’Autriche et la Hongrie et l’établissement entre les deux pays d’une union purement personnelle, la suprématie de l’État sur l’Église ; 50 en une disaine de radicaux ou socialistes.

Les premiers mois de l’année 1874 furent consacrés à d’importantes discussions confessionnelles, et Ion put croire que la catholique Autriche, jalouse des lauriers de M. de Bismarck, se préparait k avoir elle aussi son Cuttwkampf. Le SI janvier, le ministre des Cultes présenta en effet quatre projets de lois à la Chambre des députés cisleithane. Le premier, tendant k régler d’une manière générale la situation de l’Église catholique en Autriche, proclamait l’abolition du concordat de 1855, dont les effets avaient été déjà précédemment suspendus ; il établissait l’obligation de communiquer au gouvernement, avant leur publication, tous mandement, rescrit pastoral et aiures actes de même nature ; il défendait d’abuser du droit ecclésiastique pour entraver l’exercice des droits reconnus aux citoyens

par les lois de l’État, L’État moderne, disait en substance l’exposé des motifs, ne peut reconnaître dans son territoire aucune autre souveraineté que la sienne et ce principe doit être rigoureusement maintenu, surtout depuis la publication du Syllabus et la promulgation du dogme de l’infaillibilité du pape. Le second projet concernait l’établissement des communautés cloîtrées et leur imposait l’autorisation préalable de l’autorité civile. Le troisième réglait les contributions destinées k composer les fonds nécessaires à l’entretien du culte catholique. Enfin, le quatrième traitait de la reconnaissance légale des associations religieuses. Cette série de mesures provoqua k Vienne et dans les provinces une vive émotion. Des associations sa formèrent dans le but d’exercer une pression sur les deux Chambres et même d’entraver l’exécution de la loi si elle était votée. Le pape, dans une encyclique en date du 7 mars, condamna des lois qui, quoique plus modérées, ■ étaient conçues dans le même esprit que les lois prussiennes et préparaient à l’Église le même sort funeste >. En réalité, les lois confessionnelles soumises au Reichsrath n’avaient rien de commun avec les mesures vexatoires et oppressives décrétées par le Reichstag, et elles ne dépassaient point la limite des règles du droit public qui président en France aux rapports de l’État et de l’Église catholique ; aussi, furent-elles adoptées par les deux Chambres, avec de légères modifications. C’était un grand succès pour le cabinet Auersperg, dont les débuts semblaient promettre si peu et qui, au bout de deux ans, sortait des luttes parlementaires grandi et consolidé. Cette même année, les ■ jeunes Tchèques •, sans rien abdiquer de leurs prétentions, déclarèrent qu’ils siégeraient à la Diète de Prague et au Reichsrath, dans l’espoir d’y faire triompher leurs idées ; au contraire les « vieux Tchèques « voulaient persister dans l’abstention absolue, tant que la Bohème n’aurait pas été rétablie dans ses droits historiques.

Le réveil de la question d’Orient, en 1875, ne fut pas sansinconvénient pour le dualisme, car l’Autriche et la Hongrie ont des intérêts différents à faire prévaloir chaque fois que se pose la question du démembrement de l’empire turc. Les Slaves de Bosnie et d’Herzégovine (Serbes et Croates) ne trouvèrent point chez François-Joseph le libérateur sur lequel ils croyaient devoir compter, parce que ce monarque fut paralysé par les divisions intérieures de la monarchie, autant que par la pression du taar et de l’empereur Guillaume. Les Madgyars verraient avec déplaisir la population slave de l’Autriche-Hongrie s’accroître outre mesure, car cet ae« croissement pourrait bien avoir comme conséquence la substitution d’une tnarchie

austro-slavo-hongroisa au gouvernement k deux. De leur côté, la Russie et la Prusse n’ont aucun intérêt à laisser leur alliée élargir sas frontières et renforcer son année de soldats turbulents et belliqueux. ■ Depuis 1874, écrit M. Louis Léger, on a vu l’Autriche prendre tour k tour les mesures les plus contradictoires ; tantôt elle laissait impunément les Turcs violer son territoire et ravager les frontières de la Croatie, tantôt elle leur interdisait de débarquer dans l’enclave de Klek des armes et des troupes. À Constantinople, son ambassadeur, d’accord avec le général Ignatief, engageait la Porte k accomplir ces fameuses réformes qu’elle promet toujours et qu’elle n’exécute jamais. Les diplomates qui les recommandaient les savaient parfaitement irréalisables. » En janvier 1876, une note du comte Andrassy demanda pour les provinces insurgées la liberté religieuse, l’abolition du fermage des impôts, une loi garantissant l’emploi du produit des taxes directes dans l’intérêt local, l’amélioration de la situation des classes agricoles. La Porte accepta la note, mais n’en tint aucun compte. Après le massacre des consuls de France et d’Allemagne k Salonique, la Russie, l’Autriche et la Prusse préparèrent, k l’adresse de la Porte, le document connu sous le nom de Mémorandum de Berlin, et auquel l’Angleterre refusa d’adhérer ; mais, au moment où il allait être remis au sultan, une révolution éclata k Coustantinople (29 mai). Mourad V, k son avènement, eut beau faire les plus belles promesses, l’insurrection iierzégovtnienne continua et s’aggrava bientôt par l’entrée eu lutte de la Serbie et du Monténégro. En octobre, la Turquie ayant fait une réponse évasive au programme de paix formulé par l’Angleterre, la Russie proposa k l’Autriche, qui refusa, une intervention armée contre la Porte (v. Oribnt). Comment François-Joseph aurait-il pu accepter une telle offre, quand il voyait le spectre du panslavisme susciter chez le peuple madgyar une explosion d’enthousiasme turcoinane ? Ne se trouvait-il pas obligé, sous peine de rompre l’équilibre ethnographique de son empire, de se prononcer pour le statu guo en Orient ? S’associer k une action de la Russie, conformément aux vœux des Tchèques et des

Croates, n’était-ce pas donner à l’hégémonie dualiste un coup mortel ?

À ces embarras s’ajoutaient dans le même temps de gruves complications intérieures. Le système dualiste n’avait été établi que pour une période de dix ans, qui approchait de sa fin, et les Hongrois, satisfaits de la situation politique qu’ils avaient pu conquérir, voyaient

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avec peine les conditions fondamentales de l’État k la veille d’être remises en question. D’autre parr, ils n’étaient pas satisfaits au même degré de la situation économique qui leur était faite par le compromis de 1867. Suffisamment indépendants au point de vue politique, ils ne trouvaient pas qu’ils l’étaient assez au point de vue de leurs intérêts financiers et industriels. Ils se prétendaient lé.-és et exploités par les Cisleithans. De là un ensemble de réclamations et de revendications, dont le premier effet fut la dénonciation de la convention d’union douanière entre tes deux parties de la monarchie. Les Hongrois ne répudiaient pas absolument cette union, mais ils en demandaient la révision au gré de leurs intérêts, et, qu’ils s’en rendissent compte ou non, leurs griefs ne tendaient k rien moins qu’au rétablissement d’une frontière douanière entre Pesth et Vienne. Quand ils se plaignaient, par exemple, que l’arrivée des produits de l’industrie autrichienne sur les marchés hongrois empêchait l’essor de leur propre industrie, on ne voyait guère k quel remède, autre que la prohibition, ils pourraient recourir ; et pourtant, ils faisaient profession d’être libre-échangistea. Une autre réclamation portait sur certains impôts de consommation. Le fisc cisleithan prélevait un impôt sur les sucres, les esprits, la bière fabriqués en Autriche, et, comme une partie de ces articles se consommait en Trausleithanie, les économistes madgyar.* partaient de là pour réclamer du Trésor autrichien un remboursement proportionnel à la consommation hongroise. En troisième lieu, la Hongrie se prétendait victime de la Banque nationîile autrichienne, oui jouit d’un privilège d’émission pour toute la monarchie ; elle réclamait en conséquence que I» Banque de Vienne fût dualisèe comme l’etppire et qu’il

fût formé deux directions, l’une k Pesth,

autre k Vienne, lesquelles, bien que puisant dans la même caisse, seraient indépendantes, autonomes, et émettraient, chacune k son gré, tout le papier k cours forcé dont chaque État aurait besoin. La Banque autrichienne résista énergiquement k ces prétentions, déclarant qu’elle préférait liquider plutôt que de se prêter k une combinaison contraire k tous les principes en matière de finances. De tk, une vive irritation en Transleithanie, et ce ne fut qu’après de laborieuses négociations qu’on arriva k transiger (mai 1878) : les Hongrois obtinrent un mode plus avantageux de répartition des produits douaniers et une plus grande liberté d’action pour la succursale de Pesth, rouis ils durent renoncer à leurs demandes relatives k l’impôt sur les produits importés de Cisleithanie et au dualisme des banques.

Vers la fin de janvier, la Chambre des seigneurs cisleithane avait voté une lot sur les couvents, destinée k compléter l’ensemble de la législation ecclésiastique de l’Autriche. Cette législation reposait au fond sur le même principe que la législation allemande et soulevait en théorie les mêmes objections de la part de l’Église ; ce principe, c’est que l’État a le droit de régler ses rapports avec l’Église nationale, de manière à la protéger contre les entreprises du pouvoir spirituel, du pape en un mot. Si l’Autriche n’eut pas son Cullurkampf, la cause en est dans 1 attitude des deux partis qui fut plus accommodante en deçk de la Leitha qu’en Prusse. La loi sur les couvents, tendant k soumettre ces établissements k un certain contrôle, quant aux propriétés et aux personnes, assurait en outre les droits des moines ayant renoncé k leurs vœux ; elle subordonnait la fondation d’associations nouvelles k une autorisation législative, tout en se contentant d’une simple approbation ministérielle pour les congrégations hospitalières ; elle portait que les ordres indigènes seraient fermés aux étrangers ; enfin, elle prohiba l’acceptation, sans autorisation de l’État, des legs supérieurs k 3.000 florins ou étrangers au but même de l’ordre. Naturellement, les catholiques emplirent le pays de leurs plaintes, mais le Parlement passa outre et adopta la loi projetée.

Lorsque la Russie victorieuse voulut, en 1878, imposer k la Turquie vaincue des conditions léonines et destinées à modifier l’équilibre européen, l’Autriche-Hongiie adressa au cabinet de Saint-Pétersbourg uoe note déclarant qu’elle considérerait comme non avenu, dans les conventions k intervenir entre le tsar et le sultan, tout ce qui, modifiant les traités existants, toucherait aux intérêts généraux de l’Europe ou aux intérêts particuliers de l’Autriche-Hongrie. En conséquence, elle proposait la réuuion d’une conférence k Vienne. La Russie, sauf, quelques réserves, accepta de soumettre les stipulations de la catégorie visée par la susdite note, mais elle demanda et obtint que le siège des délibérations fût autre part qu’k Vienne (on choisit plus tard Berlin) et que les puissances se réuniraient, non en conférence, mais en confrès. L’Angleterre, k la nouvelle du traité e San-Stetano, entra dans une vive inquiétude et refusa de prendre part au congrès, tant que la Russie ne consentirait pas k faire examiner toutes les clauses de cet instrument diplomatique : en présence de l’altitude presque unanime de à Europe, la Russie céda, et les plénipotentiaires se réunirent k Berlin. Le traité du 13 juillet 1878 (v. Berlin), dont les dispositions relatives k la navigation danu 53