Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 17, part. 1, A.djvu/397

Cette page n’a pas encore été corrigée
394 ATTÉ ATTÉ ATTR AUBE


des connaissances et des aptitudes spéciales. Non seulement ils se tiennent au courant des progrès réalisés chaque jour et constatés car es grandes manœuvres auxquelles ils assistent, mais Us doivent savoir exactement bien des choses relatives à l’organisation militaire, choses dont les Chambres et les journaux, ne parlent pas en connaissance de cause et aussi parce qu’elles sont trop en dehors de leur champ daction. Les attachés militaires s’efforcent donc de connaître d’une manière aussi précise que possible la valeur de l’armée ; ils cherchent à connaître les généraux, les colonels, les officiers sortis de l’Ecole supérieure de guerre et désignés pour occuper, à un moment donné, un poste important ; ils étudient leur caractère, leurs aptitudes. Là ne se bornent pas leurs investigations. Ils s’efforcent par tous les moyens dont ils peuvent disposer d’avoir copie des plans de mobilisation ; ils font, en un mot, tout ce qu’ils peuvent pour savoir exactement les forces militaires du pays. C’est lit leur rôle, c’est là le but de leur mission, c’est là leur raison d’être. Si les nations étrangères envoient en France des attachés militaires chargés de suivre notre organisation et de les renseigner sur nos forces, la France, de son côté, entretient partout, elle aussi, des ambassades, des légations ou des agences diplomatiques avec des attachés militaires qui remplissent la même mission et qui ont les mêmes obligations. C’est à eux qu’il appartient de s’informer sûrement et d’employer tous les moyens pour y arriver. Le devoir des attachés militaires français à l’étranger est de renseigner le plus exactement possible leur gouvernement sur l’organisation militaire, sur les forces des pays auprès desquels ils sont accrédités. Leur situation est la même que celle des attachés militaires étrangers en France ; ils ont les mêmes ressources et les mêmes moyens. On peut dire plus : les attachés militaires français à l’étranger doivent déployer plus d’activité, plus de zèle, )lus d’habileté. Si, par suite de la liberté de a presse, il n’y a, en France, que peu de choses à découvrir pour les diplomates étrangers, les diplomates français à l’étranger ont, eux, beaucoup à apprendre. En effet, chez la plupart des nations étrangères, les affaires publiques qui ont une importance réelle ne se traitent pas au grand jour ; elles se traitent entre le souverain et ses conseillers, lesquels sont en très petit nombre dans les pays où les journaux ne parlent pa3, où ils ne disent que ce que l’on veut bien leur laisser dire. C est dans de tels pays que le diplomate a besoin de toute son observation, de toute sa finesse et de tout son tact, et aussi de tout son patriotisme.

ATTACOLITE s. f. (supplément 2).(at-ta-ko-li-te — du gr. altakos, crabe). Miner. Phosphate hydraté où les bases dominantes sont l’albumine et la chaux avec du sesquioxyde de fer, du manganèse, du magnésium et du sodium. Sa couleur rappelle celle du crabe (d’où son nom) ; dureté 5, densité 3,09 ; fond facilement, avec bouillonnement, en un vert jaune brun. Il a été trouvé en Suède, dans la mine de "Westana.

Attentat de Bordeaux. V. HeNRIQUBZ.

* ATTÉNUATION s. f. (att-té-nu-a-si-onrad. atténuer).— Action d’atténuer, d’affaiblir.

Mèd. Atténuation des virus. Modification, par diverses influences, d’un agent pathogénique contagieux, qui dès lors ne détermine plus que de légers accidents et confère l’immunité envers une maladie pour un temps plus ou moins long.

— Encycl. Bien anciennement on remarqua pour la première fois que certaines maladies ne récidivent pas chez le même individu, même quand la première atteinte avait été bénigne. À la fin du siècle dernier, on inocula le liquide des pustules de variole dans le but de provoquer une éruption légère qui mettait à l’abri désormais ; la variole produisait ainsi le plus souvent une variole, bénigne, mais quelquefois grave et mortelle. Jenner, ayant remarque que la cow-pox ou vaccin de génisse préservait de la variole, pratiqua la vaccination ; il croyait inoculer une variole atténuée, car, d’après lui, l’éruption du pis des génisses » était autre que la variole transmise de l’homme aux animaux. En réalité, comme l’a démontré la commission de Lyon (Chauveau, Arloing, Meynet), il inoculait une maladie voisine, mais différente, capable de préserver de la variole. Cependant, la variole inoculée de l’homme & la génisse revient variole à l’homme, et Tevient atténuée par ce passage à travers un organisme (Thiellé et Uycly), engendrant une éruption bénigne et conférant l’immunité. Deux méthodes préservatrices se trouvent donc en présence : employer un vaccin, c’est-à-dire l’élément pathogène d’une maladie autre que celle que l’on veut éviter : ou bien inoculer avec un ■virus atténué, c est-à-dire inoculer la maladie même que l’on redoute, mais dans des Conditions telles, qu’elle ne sera pas dangereuse. On confond souvent, à tort, les deux méthodes sous le nom de « vaccination ».

Les virus peuvent être atténués par plusieurs influences, employées seules ou combinées diversement pour chacun d’eux :

îo Par le mode d’introduction ; la variole spontanée (introduction par les voies respiratoires ou digestives) est souvent grave ;


par inoculation, le virus produit une variole ordinairement bénigne. La rougeole s’atténue de même quand on inocule le sang des macules ou les larmes d’un rubéolique ; mais comme la maladie est ordinairement bénigne, la méthode n’est applicable que dans le cas d’épidémies de formes graves. Chez les animaux, l’inoculation du suc des poumons atteints de péripneumonie exsudative provoque une maladie infiniment moins grave que le contage. Une série d’inoculations affaiblit de plus en plus le typhus contagieux des bêtes a cornes, analogue & la fièvre typhoïde et si redoutable pendant les épidémies.

Par l’introduction de doses successives et très petites, bien qu’il s’agisse toujours d’éléments vivants, c’est-à-dire capables de se multiplier. On peut admettre que le microbe produit dans l’organisme une substance spéciale, véritable poison pour ses congénères et qui les empêche de pulluler outre mesure. Toussaint produisait l’immunité envers le charbon en inoculant un liquide charbonneux dont il croyait toutes les bactéries moites : Pasteur montra qu’il en contenait encore, mais qu’en raison de leur petit nombre elles étaient inoffensives. Sur onze bêtes inoculées du charbon symptomatique, une seule survécut, et l’enquête enseigna qu’elle venait d’un pays où la maladie était épidémique ; elle avait absorbé le poison à petite dose, elle s’y était habituée et s’était en quelque sorte vaccinée. Pour la même raison, les habitants des villes sont presque indemnes de la fièvre typhoïde (Bouchardat).

Par l’hérédité, l’organisme des descendants subit une modification inconnue qui diminue l’action du microbe ou l’annule complètement. Nous sommes moins éprouvés que nos pères par certaines maladies terribles dans les siècles passés, la syphilis, par exemple ; du moins les formes sont moins graves. Les étrangers arrivant de leur pays où une maladie est inconnue, la contractent plus facilement et l’ont plus grave. Les Esquimaux venus au Jardin d’acclimatation sont tous morts de la variole. Chez les animaux, Pasteur a constaté certaine immunité, par exemple, chez les agneaux. Des brebis inoculées du charbon et les moutons d’Afrique sont tout à fait réfractaires.

4* Par les agents chimiques. Paul Bert montra l’action de l’oxygène sur plusieurs ferments. Pasteur, inoculant à des poules des virus du choléra datant d’un, deux, huit mois, a vu que leur virulence diminuait progressivement. Et cependant chacun d eux pouvait se reproduire en conservant sa virulence propre. Des poules, inoculées avec le virus le plus atténué, étaient désormais préservées de tout accident produit par les liquides les plus virulents. Pour montrer que cette atténuation est due à l’oxygène de l’air, il cultive le microbe dans un tube contenant très peu d’air et fermé à la lampe. Le microbe, qui est aérobie, prend rapidement tout l’oxygène du tube et atteint dès lors un certain degré d’atténuation qu’il ne dépassera pas, tant qu’une nouvelle dose d’air ne lui sera pas donnée.

Les bacilles du charbon cultivés dans le bouillon de poule et maintenus à l’air pur (dans des flacons bouchés à la ouate), à 420 ou 43», ne produisent plus de spores et s’atténuent de plus en plus. C’est par ce procédé que Pasteur prépare le liquide dit 1 vaccin du charbon» ; des centaines de milliers d’inoculations ont montré son efficacité. C’est encore à l’atténuation par l’air que nous devons l’extinction de certaines épidémies. Le choléra devrait détruire tous les habitants d’une ville, puisque dans chaque malade le bacille se multiplie à l’infini ; mais il s’atténue par l’air (Pasteur) et par la dessiccation (Koch). L’eau oxygénée agit parfois dans le même sens. L’acide phénique permet au bacille du charbon de vivre encore cinq mois dans une solution à 1 pour 100 ; mais les spores ne se produisent plus ; Chamberland et Roux obtiennent ainsi des liquides de virulence définie. L’acide sulfurique à 2 pour 100 atténue les spores et les bacilles qui en proviennent au point de rendre le virus du charbon inoffensif pour le lapin ; mais il tue encore le cobaye.

5* La chaleur a été le plus souvent associée à l’action de l’air, Chauveau atténue le virus charbonneux en maintenant 20 heures à 42° ou 430 le sang contaminé. On chauffe une seconde fois ce liquide, où des spores ont apparu : chauffé une heure seulement, le virus tue tous le3 lapins ; chauffé deux heures, il en tue la moitié ; bientôt il est inoffensif. Les spores des descendants de ces bacilles chauffées une heure à 80» sont atténuées, tandis que les spores normales chauffées aussi à 80° sont très virulentes. De même, les spores du charbon symptomatique perdent leur virulence et deviennent préservatrices après avoir été chauffées 10 heures à 85".

60 Par le passage des parasites à travers des séries d animaux de la même espèce ou d’espèces différentes. On obtient des effets variables suivant les microbes et suivant les espèces mises en séries. Jenner, en expliquant la vaccination par une atténuation du virus varioleux. grâce à son passage à travers la génisse (cow-pox), ou le cheval (horse-pox), donnait une interprétation fausse, car il confondait vaccin et virus atténué -, il n’en fut pas moins l’inventeur de la méthode. Le virus va ATTR

rioleux, en effet, s’atténue réellement et confère l’immunité ; il peut être employé comme le cow-pox, qui est cependant plus sûr. Pasteur et Thuillier ont montré que le virus du rouget du porc s’exalte en passant par une série de pigeons, et revient an porc plus violent. Ce virus détermine aussi la mort d’une série de lapins ; mais leur sang cultivé en milieu stérilisé contient des microbes devenus plus grands et ayant pris la forme d’un 8. Inoculé au porc, ce virus est inoffensif et lui confère l’immunité pour un an au moins, temps suffisant pour 1 élevage. Auzias Turenne (1866), étudiant le virus syphilitique, dont Lustgarten de Vienne a décrit récemment un bacille, réussit à conférer l’immunité, d’abord par inoculation de petites doses ; puis, le faisant passer par le singe, le chat, il le retrouvait atténué et ne provoquant plus chez l’homme que des accidents i bénins ; Ricord et Cullerier n’en reconnaissent pas la spécificité. La syphilisation, pratiquée en Autriche, est encore d’une opportunité discutable.

Le parasite de la rage, désigné d’une façon encore peu certaine, réside dans les nerfs et les centres nerveux : cerveau, bulbe et moelle. En l’inoculant directement dans le cerveau après trépanation, Pasteur diminue la durée de l’incubation et montre que ce virus s’exalte chez tes lapins et les cobayes en série. Il revient alors au chien plus terrible que la rage des rues et toujours mortel. Mais en passant du lapin aux singes en série il s’atténue et revient au chien bien moins puissant que le virus de la rage des rues -, injecté par la voie hypodermique, il le rend temporairement malade, mais désormais indemne.

Pasteur l’atténue encore en suspendant la moelle épinière de lapins morts de rage dans des flacons d’air desséché par de la potasse déposée au fond, et exposés à une basse température. Il obtient ainsi, en les conservant plus ou moins longtemps (2 à 16 jours), des virus atténués graduellement, de telle sorte que les plus anciens sont les moins virulents. Inoculant ces moelles avec la seringue de Pravaz, en commençant par les moins énergiques, il a rendu un grand nombre de chiens complètement indemnes, et c’est cette méthode qu’il a appliquée à l’homme. • Le séjour des moelles dans les flacons à air n’atténue pas le virus, comme on pourrait le croire, mais il en réduit la quantité. On peut aussi, sachant que certains organismes inférieurs semblent produire des matières qui leur sont nuisibles, supposer qu’il y a dans le virus rabique deux éléments, l’un vivant, l’autre inorganique, et que le premier s’épuise lentement au profit de l’autre. » (Pasteur.)

Ainsi, pour le virus rabique on emploie à la fois l’influence de plusieurs agents d’atténuation : l’air, la température basse, les séries et le fractionnement infinitésimal des doses.

70 Se basant sur ce fait que certains microbes ne peuvent provoquer d’accidents que dans tel tissu, tandis qu’il s’atténuent dans tel autre chez le même animal, Arloing, Cornevin et Thomas ont inventé une vaccination spéciale qui n’a encore été appliquée qu’au charbon symptomatique. Le virus est injecté directement dans le sang d’une veine ; l’atténuation se fait dans le sang, milieu intérieur, et l’animal est désormais préservé ; mais l’opération est des plus délicates, car une goutte tombant dans le tissu cellulaire causerait une mort certaine.

L’atténuation des virus a produit déjà de merveilleux résultats ; elle ne permet cependant pas encore d’espérer trouver un vaccin Iiréservatif pour toutes les maladies viruentes, car certaines de ces maladies, la tuberculose, la pneumonie, l’érysipèle, fablennorrhagie, les fièvres paludéennes se produisent d’autant plus facilement qu’on en a déjà subi une première atteinte. Mais il est probable qu’on arrivera à trouver le vaccin de toute maladie qui n’atteint qu’une fois dans sa vie un animal d’une espèce donnée, de telle Sorte qu’une première atteinte confère l’immunité. Il ne faut pas oublier d’ailleurs que l’immunité ne dure qu’un temps différent pour chaque cas spécial : cinq à dix ans pour la variole, un an à peu prés pour le charbon, le choléra des poules, le rouget du porc. Mais la revaccination est toujours possible et, chez les animaux, la durée de 1 immunité est en général suffisante pour l’élevage. Bien que Koeh ait conclu, dans un discours prononuè à Genève, à l’inutilité des inoculations préventives contre le charbon, les statistiques sont là. En Allemagne même (d’après Eggelin, 1883), la mortalité était, avant l’inoculation, de 13 à 17 animaux pour 100 ; elle est tombée depuis à une moyenne de 4 à 7 pour 1.000.

* ATTILA s. f. (att-ti-la — d’Attila, nom propre). Tunique courte, à tresses, en forme de dolman, portée par les hussards prussiens. Il Casaque de dame, garnie de tresses ou de fourrures, qui a été quelque temps à la mode.

ATTRACTIOMÈTRE s. m. (supplément 2) (at-tra-ksi-o-mètre — rad. attraction et mètre). Phys. Appareil destiné à mesurer des forces d’attraction : Z’attra.ctiomktrb de Siemens est un instrument d’une grande délicatesse pour mesurer les attractions horizontales. (Th. Andrews.) || On dit aussi attractionmètre.

— Encycl. L’attractiomètre, fréquemment


employé pour mesurer la force attractive d’un électro-aimant, se compose d’un fléau de balance à deux branches inégales, monté sur un couteau ; au-dessus de la petite branche du fléau, laquelle est constituée par une armature en fer doux, se trouve une plateforme mobile dans le sens vertical ; sur cette plate-forme se monte l’électro-aimant dont on veut mesurer la force d’attraction. Le long de la grande branche, glisse un curseur qui exerce une pesée variant suivant su position. C’est, eu somme, une balance romaine.

ATTRAPE-LOURDAUD s. m. (a-tra-pelour-dô). Chirur. Sorte de bistouri courbe dont la lame est protégée par une canule et commandée par un ressort qui la fuit rentrer ou sortir à volonté. Cet instrument, appelé aussi bistouri herniaire, s’employait pour débrider les plaies abdominales et pour pratiquer l’opération de la taille.

AUBAINE s. f. (ô-bè-ne — du gr. albus, blanc). Agric. Variété de blé poulard blanc de la Touraine. Il existe une aubaine rouge, que l’on cultive également en France ; aux environs de Nîmes, on la sème en automne, et, près de Paris elle réussit bien, même semée tardivement, en février.

* AUBANEL (Joseph-Marie-Jean-Baptiste-Théodore), poète provençal, né à Avignon le 26 mar3 1829. — Il est mort dans cette ville le 1er novembre 1886, d’une hémorragie encéphalique. Le poète avait continué à écrire des pièces de vers charmantes, qui le firent désigner pour présider les jeux floraux de Pétrarque en 1874, les fêtes de Forcalquier en 1875, et qui, l’année suivante, lui valurent d’être proclamé syndic de la Maintenance de Provence. Son grand drame, lou l’an dou pecat (le Pain du péché), que nous annoncions au tome 1er aa Grand Dictionnaire, fut représenté avec succès à Montpellier le 28 mars 1878 ; il en a composé deux autres qui n’ont pas été joués ; lou l’astre, et lou Âaubatori. Aubanel publiait ses poésies principalement dans l’« Armana provençau » et dans la « Revue des langues romanes». Son dernier ouvrage n’est guère connu que de quelques-uns de ses ami», car il a été tiré à un fort petit nombre d’exemplaires ; il a pour titre : li Fiho d’Avignoun. Dans la pléiade des littérateurs provençaux Aubanel représentait l’élément le plus indépendant. Parfois même ses hardiesses lui attirèrent de vives remontrances de la part de ses rivaux, qui lui reprochaient sa libre et fougueuse allure, accusant même de romantisme celui qui, d’autre part, a été surnommé • le Pétrarque français ». Aubanel était chevalier de la Légion d’honneur.

** AUBE (département db l’). — D’après le recensement de 1885, ce département compte une population de 256.901 hab. Il élit deux sénateurs et six députés. Il appartient au 6B corps d’année (Cbâlons), et au 8° arrondissement forestier.

AUBE (Hyacinthe-Laurent-Théophile), marin français, né à Toulon le 22 novembre 1826. Entré dans la marine en 1840, il fut nommé aspirant le 1er septembre 1842, enseigne le Ié novembre 1846, lieutenant de vaisseau le il juin 1853, capitaine de frégate le 16 août 1862, et capitaine de vaisseau le 22 juillet 1870. Dans ce dernier grade, il prit part à tous les combats de l’armée de la Loire. Gouverneur de la Martinique en 1879, il fut promu contre-amiral le 12 juillet 1880, et conserva son poste jusqu’en 1881. Dans le cabinet formé par M. de Freycinet le 7 janvier 1886, l’amiral Aube eut le portefeuille de la Marine en remplacement de l’amiral Galibert, et peu de temps après il fut promu vice-amiral (17 mars 1886). L’amiral Aube est un écrivain distingué ; il a publié de nombreux travaux sur le système défensif des côtes et des colonies, ainsi que sur la transformation du matériel naval ; dans des articles très remarqués, il a soutenu la nécessité de renoncer aux grands navires cuirassés et de constituer la défense maritime de nos colonies par des flottilles de torpilleurs et de canonnières à vitesse maximum. L’amiral Aube arriva au ministère avec un plan complet de réformes. Il modifia le haut personnel de son administration, créa une direction des torpilles et institua une série d’expériences pour élucider les points obscurs du problème des torpilles, avant d’entreprendre la réorganisation du matériel. Les essais qui furent faits par notre escadre d’évolution ne parurent pas confirmer les espérances que le ministre de la Marine avait mises dans l’emploi des torpilleurs, et le bateau-canon, exécuté sur ses indications personnelles, ne donna pas de résultats satisfaisants. L’amiral conserva son portefeuille dans le ministère Goblet (11 décembre 1886). Dans un discours qu’il prononça au Sénat le

27 avril suivant, il exposa les mesures qu’il avait prises depuis son arrivée au ministère, et l’état des travaux exécutés et en voie d’exécution. Il a été remplacé comme ministre de la Marine par M. Barbey, le 30 mai 1887.

Voici les principaux ouvrages de l’amiral Aube : Un nouveau droit maritime international (1875, in-8») ; Notes sur le Centre-Amérique (1877, in-8°) ; Entre deux campagnes, notes d’un marin (1881, in-12) ; la Martinique, son présent et son acemr (1882, in-8°) ; la Guerre maritime et tes ports militaires (1882, in-8°) ;