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le cueillit et l’offrit à Ralidâsa. En retour, il lui lut quelques vers du Nuage messager. Ce poème est un océan de poésie, mais vous savez que les premiers vers sont faibles. La Malini les goûta peu et, ennuyée, se leva pour partir. ■ Amie bouquetière, dit le poète,

« vous partez ?—Vos vers n’ont pas de saveur, répondit la Malini.— O Malini, vous « n’arriverez jamais au ciel.—Pourquoi donc

« pas ?—Il faut monter un escalier pour arriver au ciel, un escalier d’un million de « marches. Mon poème aussi a un escalier ;

« ces vers insipides sont les degrés. Si vous

■ ne pouvez monter ces quelques marches,

■ comment monterez-vous l’escalier du ciel ?» Alors la Malini, craignant de perdre le ciel par la malédiction d’un brahmane, écouta le Nuage messager du commencement à la fin. Elle admira le poème, et, le jour suivant, liant une guirlande de fleurs au nom du dieu de l’amour, elle en couronna les tempes du poète. »

  • ARC s. m. — Encycl. Arc voltaïque. Cet

important phénomène, découvert par Davy en 1821, n’a pas cessé d’être l’objet des in Arc voltaïque.

vestigations scientifiques ; nous rapporterons les principaux des résultats récemment obtenus.

Température de l’arc. La température de l’arc ne peut être mesurée avec exactitude ; mais on sait que cette température est de beaucoup la plus élevée que nous sachions proT duire ; le platine y fond aussi facilement que la cire dans une bougie, et cette haute température est précieuse pour la fusion des métaux très réfractai-res que M. Siemens a le premier réalisée industriellement. M. Rosetti évalue à 3.9000 la température maximum du charbon positif, à 3.150° celle du charbon négatif et à 4,800» celle de l’arc, quelles que soient l’intensité du courant et la longueur de l’arc.

Phénomènes de transport. On sait que quand l’arc voltaïque jaillit dans le vide entre deux pointes de charbon, la pointe positive se creuiie, tandis que la pointe négative s’accroît. Il y a transport de matière du pôle positif au pôle négatif, et c’est le flot continu de particules ainsi entraînées qui constitue le conducteur, grâce auquel le courant peut franchir l’espace interpolaire. Cette interprétation est conforme aux faits observés ; ainsi l’arc qui n’éclate d’abord qu’entre des rhéophores très rapprochés peut, dès qu’il est formé, être rallongé par l’écartement graduel des rhéophores jusqu’à une certaine limite, comme s’il était formé d’un fil conducteur élastique ; l’arc éclate plus facilement entre des métaux plus tenaces et facilement volatilisables ; si les rhéophores sont l’un d’argent, l’autre de charbon, l’arc est plus beau quand l’argent occupe le pôle positif, c’est-à-dire quand l’argent est entraîné par le courant.

D’ailleurs, le transport a lieu dans les deux sens, ainsi que l’a établi Van Breda en employant pour rhéophores deux métaux différents, et si le transport est toujours plus considérable dans le sens du courant, c’est-à-dire du pôle positif au pôle négatif, cela tient probablement, comme le pense M. Matteucci, à

la plus haute température du pôle positif. Le spectre de l’arc voltaïque montre toujours, tranchant sur la série continue des radiations solaires, ces raies brillantes, ces caractéristiques des corps dont sont formés les pôles.

Force étectromotrice. La résistance de l’arc voltaïque diminue avec l’intensité du courant : d’après M. Preece, pour un courant de 10 ampères, la résistance est de 2,77 ohms, tandis qu elle n’est plus que de 1,07 ohm pour un courant de 21,5 ampères, et enfin de 0,54 ohm pour un courant de 30,12 ampères.

La lumière fournie par l’arc est sensiblement proportionnelle à l’intensité du courant,

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et non à son carré comme avec l’incandescence.

On trouvera facilement l’explication de ce fait dans le phénomène suivant :

M. Joubert, faisant des expériences sur une bougie Jablochkoff, constata qu’elle s’éteignait lorsque l’intensité du courant tombait au-dessous de 5 ampères, et que les charbons rougissaient sur toute leur longueur lorsqu’elle atteignait 11 ampères.

Entre ces limites, il trouva qu’il régnait entre les deux charbons une différence de potentiel sensiblement constante, égale à environ 45 volts.

Cette différence de potentiel étant indépendante de l’intensité, il fallait qu’elle fût produite, non pas par la résistance d’ailleurs très faible de l’arc, mais par une véritable force électromotrice de sens contraire à celle de la source d’électricité. Cette force électromotrice est due à une polarisation des électrodes, analogue à celle des électrodes d’un voltamètre, et occasionnée par le transport de matière qui s’opère constamment d’un pôle à 1 autre. M. Ed’und, qui a signalé l’existence de cette force électromotrice,

l’a étudiée comme une force électromotrice de polarisation ; il a

trouvé qu’elle croît avec l’intensité du courant jusqu’à une limite à partir de laquelle elle reste constante.

Si l’arc est produit dans un champ magnétique soumis aux mêmes variations que le courant, et dont la

direction soit normale au plan des charbons, comme dans la bougie

Jamin, la chute du potentiel est plus grande que dans le cas ordinaire et croit avec l’intensité du

champ.

On sait qu’un arc électrique constitue une véritable portion de circuit mobile avec lequel on peut reproduire toutes les expériences

d’Ampère sur les actions des aimants et des courants.

Pour l’application de l’arc à l’éclairage, V. ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE.

Arc (chevaueks de l’J. Bien peu de Parisiens se doutent que l’exercice de l’arc est fort en honneur,

non seulement en province, mais encore dans la capitale. L’attention du public ne s’est guère portée sur ceux qui s’y livrent que depuis 1884, époque à laquelle ils figurèrent dans une fêle publique aux

Tuileries. C’est cependant une association curieuse à étudier que

celle des « chevaliers de l’arc ■. C’est ainsi qu’ils se nomment eux-mêmes, et de fait ils sont organisés comme une véritable compagnie du moyen âge. À vrai dire, cette chevalerie de l’arc date de loin ; les tireurs actuels réclament pour ancêtres les francs-arebers d’autrefois, qui marchaient en tête des armées du Roy et

qui plus tard s’organisèrent en serments ou compagnies, ayant des franchises et des privilèges spéciaux. Dispersés par la Révolution et incorporés dans la garde naionale, ils se reformèrent aussitôt que des temps plus calmes le leur permirent. Aujourd’hui, les privilèges ont disparu ; mais la chevalerie de l’arc est toujours fort prospère. Tous les métiers, toutes les professions s’y coudoient ; en principe, on est chevalier de père en fils : les armes et les traditions se transmettent dans les familles comme un héritage. Quand un étranger sollicite son admission, il doit avant tout remplir les trois conditions suivantes : être âgé d’au moins vingt et un ans ; être, au point de vue de la moralité, un citoyen irréprochable ; s’engager formellement à obéir à tous les règlements de la chevalerie. Ces règlements, arrêtés en 1733, ne comprenaient pas moins de 270 articles ; ils ont été modifiés vers 1864 par le conseil supérieur de la famille de Paris. Ces derniers mots méritent explication. Les chevaliers de l’arc sont groupés en compagnies et en familles. La compagnie est la réunion en société d’un certain nombre de tireurs appartenant à la même famille ; la famille est la réunion de plusieurs compagnies placées à proximité les unes des autres, et chaque famille a un conseil supérieur. Chaque compagnie a son état-major, comprenant un roi, un capituiue, un lieutenant, un porte-drapeau, un secrétaire trésorier et un censeur. Il y a aussi quelquefois un empereur. Nous devrions plutôt dire il y avait, car depuis 1870 on a adopté les titres de président et de vice-président en remplacement des deux vocables par trop ancien régime. Est vice-président celui qui abat l’oiseau au grand concours annuel ; est président celui qui l’abat trois années de suite. Comme signe distinctif, le président porte un ruban en écharpe ; le viceprésident le porte en sautoir, les officiers l’ont en brassard. En toute circonstance, les simples chevaliers doivent déférence et obéissance à leurs dignitaires et officiers. Le tir à l’arc comprend plusieurs exercices : tir à l’oiseau, tir en parties, tir aux prix, etc. Nous dirons quelques mots au moins du premier, puisqu’il a pour résultat la désignation des dignitaires. Il a lieu au printemps, et le lieu de réunion, pour la région de Paris, est la forêt de Cornpiègne. Au jour dit, officiers et chevaliers se rendent à l’endroit convenu avec toutes leurs

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bannières. L’oiseau, les ailes et les pattes serrées contra le corps, est solidement collé par la queue contre une tige placée devant un carton ; pour que le coup soit valable, il faut : 1» que l’oiseau ait été touché avec la flèche ; 20 que tout son corps, et non une partie seulement, soit abattu. Le capitaine, à la tête de la compagnie, donne l’accolade au vainqueur, lui passe au cou les insignes, enfin lui remet un prix en même temps que l’oiseau abattu. Il j y a également une grande réunion, mais où l’on se contente de festoyer, le 20 janvier de chaque année. On compte, à Paris même, cinq compagnies de chevaliers de l’arc ; ce sont les compagnies du Centre de Belleville, de Saint-Pierre-Montmartre, d’Ulysse, du Maine et de la Réunion. Elles sont très nombreuses dans les communes de la banlieue ; c’est ainsi qu’on en trouve à Aubervilliers, Pantin, la Courneuve, les Lilas, Romainville, Vincennes, Saint-Denis, Saint-Ouen, Puteaux, Saint-Maur-les-Fossés, Charenton, Joinville, le Bourget, Dugny, Drancy, Enghien, Montmorency, Franconville, Villemonble, Gonesse, etc. On en rencontre également dans les départements de Seine-et-Marne, de l’Aisne et du Loiret ; enfin, si l’on remonte du côté du Nord et de la Belgique, les chevaliers de l’arc n’abondent plus, ils pullulent. Leur but est de former des groupes fraternels, d’exercer leur adresse et de s’amuser : but, en somme, des plus louables.

ARCAIS (Francesco, marquis d’), compositeur et critique musical, né à Cagliari, dans l’Ile de Sardaigne, le 15 décembre 1830. Venu de bonne heure à Turin avec sa famille, il s’y lit recevoir licencié en droit en 1851. Ses goûts le portaient de préférence vers la musique, qu’il cultivait en amateur. L’« Opinione «, qu’il suivit dans ses déplacements à Florence et à Rome, se l’attacha comme critique musical ; il a aussi collaboré au même titre à la < Rivista contemporanea •, à la « Gazetta musicale » de Milan, et à la « Nuova Antologia ». Le marquis d’Arcais est un partisan exclusif de la musique italienne, et, dans tous ses feuilletons, il se montre l’adversaire acharné, non seulement de Wagner, mais de Berlioz et de Gounod. Comme compositeur, il a fait représenter quelques opéras-bouffes qui n’ont eu que peu de succès : 1 duo precettori, Sganarello, La Guerra amorosa (1872) ; etc.

ARCE (Gaspar Nunkz de), poète espagnol, né à ValJadolid en 1834. Il fit ses études à Tolède et montra, dès son extrême jeunesse, une vocation marquée pour les lettres, car à seize ans, en 1840, il faisait déjà jouer un drame en trois actes et en vers. Ses grades universitaires obtenus, il continua de s’adonner au théâtre et écrivit, soit seul, soit en collaboration, une dizaine de pièces, dont quatre seulement ont été imprimées : Dettes d’honneur ; Qui doit paye ; Justice providentielle et le Fagot (Sas de lena), où le poète a mis en scène Philippe II et Don Carlos, en rappelant, par le titre du drame, le mot du sombre monarque de l’Inquisition : ■ Si mon fils était hérétique, je n’hésiterais pas à porter moi-même le fagot au bûcher pour le brûler.» C’est surtout comme poète lyrique que M. Nufiea de Arce s’est placé à un rang élevé parmi ses contemporains. Le premier recueil publié par lui est intitulé ; Cris de combat (1874) ; composé principalement de pièces écrites durant la période révolutionnaire qui suivit l’expulsion de la reine Isabelle, il est d’une violence souvent injuste à l’égard des républicains. Beaucoup de morceaux ont déjà vieilli, ce qui est inévitable quand il s’agit de poésies politiques. Un poème qui complète le volume, Raymond Lulte, se fait remarquer par de grandes qualités littéraires : le poète a pris pour thème l’amour du grand alchimiste pour Blanche de Castelo, qui s’efforce de le fuir, quoiqu’elle l’aime aussi, et qui à la fin, découvrant sa poitrine, la lui montre ravagée par un ulcère épouvantable, fait qui, d’après la légende, aurait déterminé Raymond Lulle à s’en aller en Terre sainte. Son second recueil, publié en 1880, contient six poèmes : la Dernière plainte de lord Byron ; Idylle et Elégie ; ta Forêt obscure ; le Vertige ; l’Athée ; la Vision de Frère Martin ; c’est dans ce recueil que M. Nuflez de Arce a déployé ses plus éminentes qualités. Le sujet d’Idylle et Elégie est tout intime et familier. « C’est, dit M. Louis Lande, l’histoire d’une pure amitié d’enfants qui, se transformant avec l’âge, devient insensiblement de l’amour. Sur ce thème si simple, M. Nuûez de Arce a brodé des détails charmants. Dans la Vision de Frère Martin (ce frère Martin n’est autre que Martin Luther), la scène s’élargit et ouvre k l’imagination du lecteur les plus vastes horizons. Nous y trouvons, en effet, décrites avec une délicatesse exquise, les craintes et les hésitations d’une âme ardente, partagée entre le doute et la foi, qui tantôt brûle de secouer le joug de l’obéissance, tantôt recule épouvantée devant les conséquences de son acte. La Forêt obscure est peut-être l’expression la plus parfaite de la manière et du talent de 1 auteur. Là encore se retrouve l’idée morale qui domine et éclaire toute son œuvre, et dans le chaste amour du Dante pour Béatrice perce l’image symbolique de l’incessante aspiration de l’homme vers l’infini. Cette forêt, en effet, c’est cette dont

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Dante a parlé au commencement de son divin livre, et par laquelle chacun des mortels est tenu de passer ; c’est l’endroit, le moment mystique où, arrivé sur la seconds pente de la vie, il voit les illusions et les espérances s’échapper de son cœur. Perdu lui-même au milieu des ramures et des ténèbres, notre poète se lamente et désespère de jamais pouvoir retrouver sa route, quand il aperçoit la grande figure du maître italien, qui, prenant pitié de ses peines, s’engage à lui rendre le service qu’il reçut autrefois lui-même de l’ombre de Virgile... On a reproché à M. Nu5ez de Arce de ne faire vibrer que les cordes graves de la lyre, d’exprimer plutôt les sentiments énergiques que les émotions douces et tendres, d’être plus passionné que touchant. La critique ne nous semble pas bien juste, et si les tendances naturelles de son talent ou l’influence des événements et des idées qui font la société moderne l’attirent de préférence vers les sombres tableaux, il sait enfin parler au cœur et trouver les notes émues. »

M. Nufiez de Arce a également joué, comme publiciste et comme député, un certain rôle politique ; il appartient, comme ses Cris de combat le laissent assez deviner, au parti conservateur. Elu, en 1865, député aux Cortès par sa ville natale, Valladolid, il a depuis cette époque fait partie de presque toutes les législatures, mais n’a presque jamais abordé la tribune. Il a été élu, le s janvier 1874, membre de l’Académie espagnole en remplacement de don Antonio de los Rios.

ARCELIN (Godefroy-Marie-Victor-Adrien), écrivain français, né à Fuisse {Saône-et-Loire), le 30 novembre 1838. Élève de l’École des chartes, il fut pendant quelques années archiviste de la Haute-Marne. Depuis lors, il est devenu secrétaire perpétuel de l’Académie de Mâcon, et conservateur des collections archéologiques au musée de cette ville. M. Arcelin s’est occupé particulièrement de recherches préhistoriques. Nous citerons de lui : l’Indicateur héraldique et généalogique du Maçonnais (1865, in-8») ; les Bulles pontificales des archives de la Baute-Marne (1865, in-8°) ; l’Age du renne en Maçonnais (Mâcon, 1868), en collaboration avec Henry de Ferry, dont il édita les œuvres posthumes ; le Maçonnais préhistorique (1870, in -4») ; Solutré, ou les Chasseurs de rennes de la France centrale (Paris, 1872, in-8°), sous le pseudonyme de Adrien Cranile ; la Question préhistorique (1873, in-s°) ; Études d’archéologie préhistorique (1875, in-8o) ; Explication de la carte géologique ides deux cantons de Mâcon (1S81, in-8<>) ; Silex tertiaires (1885, in-8°).

ARCH (Joseph), homme politique anglais, né à Barford (Warwiekshire), ie îo novembre 1826. Son père était un ouvrier agricole, chargé de famille et vivant dans la plus grande détresse. Joseph Arcb, gardeur de volailles, puis aide-laboureur aux appointements de onze francs vingt-cinq centimes par semaine, apprit presque tout seul à lire et, s’étant marié à vingt ans, entreprit de compléter seul son instruction. Son caractère honnête et droit, son savoir bien supérieur à celui des simples paysans de son entourage, lui valurent dès lors dans son district une sorte de popularité ; il faisait aux ouvriers agricoles d’intéressantes conférences sur les choses de leur métier, puis, aidé de quelques livres et s’élevant des notions pratiques aux généralisations, il acquit dans les questions relatives à l’agriculture une véritable autorité. Son salaire étant insuffisant pour faire vivre sa famille, il se décida à partir comme ouvrier ambulant, offrant ses services pour tailler les haies, faire des opérations de drainage, abattre du bois, etc ; ces voyages eurent pour effet de le rendre habile dans presque toutes les parties du travail agricole, et aussi de lui faire connaître à fond la vie, les besoins, les droits de ses compagnons de misère. Personnellement, il arrivait, à force de travail et d’économie, à envoyer au logis d’assez bonnes semaines, mais cela ne le détournait pas du but qu’il semble déjà s’être proposé. Il étudiait avec ardeur les causes de la détresse générale, et cherchant à y trouver remède, il se convainquit bientôt qu’il n’y en avait qu’un : la reconstitution complète du régime foncier en Angleterre. C’est alors (1872) qu ’il fonda la Ligue nationale des laboureurs. Inconnu la veille, sauf de quelque paysans, il était au bout de deux ou trois mois fameux dans le monde entier comme chef du mouvement le

filus rapide, le plus extraordinaire et le plus égitime de notre époque. Acclamé dans de grandes réunions d’ouvriers, il fut par elles envoyé au Canada étudier les questions d’émigration. Depuis son retour, il n’a cessé de se faire entendre dans les meetings. La Ligue ou Union nationale des Laboureurs, qu’il a tant contribué à développer, compte plus de 60.000 membres, et a rendu les plus grands services aux pauvres ouvriers agricoles. En 1886, il a été envoyé à la Chambre des communes et, particularité qui semblerait étrange en France, son élection a été faite aux frais d’un des plus grands propriétaires fonciers du Royaume-Uni, le marquis deRipon. Mais l’aristocratie anglaise (ou du moins quelques-uns de ses représentants) aime mieux aborder de front la solution des questions sociales et y coopérer que d’être submergée par elles. « Joseph Arch, dit un journal, est un homme d» soixante ans, qui en paraît à peine cin-