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chez lesquelles on n’a pas réussi jusqu’ici a découvrir une sexualité. » Et ici viennent, se placer des mousses et des algues : telle est la chara crinita dont on ne rencontre dans le nord de l’Europe que des individus femelles qui se reproduisent cependant fort bien, mais ne produisent jamais par leurs graines que des individus femelles. Etrange phénomène, si l’on réfléchit à ce fait non moins singulier que les abeilles neutres fécondes ne produisent par parthénogenèse que des mâles (v. abeilles). Selon les auteurs allemands, les plantes apogames représentent des formes végétales entrant dans la dernière période de leur existence et à la veille de disparaître, en supposant toutefois avec eux que l’apogamie soit constante et qua ces plantes ne puissent revenir à la reproduction sexuée par la réapparition ou le développement normal de leurs gamètes. L’existence de ces plantes serait ainsi expli

?uée par leur sexualité antérieure, elles ne

eraient plus aujourd’hui que se conserver et se multiplier. Mais c’est là, comme ledit Van Tipghem, une hypothèse stérile qu’il sera toujours temps d’adopter en désespoir de cause. Il est plus sage et plus utile d’espérer, avec l’éminent professeur, que les progrès a venir feront découvrir une sexualité chez ces plantes, et de susciter des efforts en ce sens.

APOGYNIE s. f. (a-po-ji-nl — du gr. apo privatif ; i/miÉ, femelle). Physiol. végéi. État qui se présente dans la reproduction d’une plunte lorsque l’élément femelle représenté par l’œuf fait défaut ou avorte. V. apooâmie.

" APOII. (Charles-Alexis), peintre français, né à Mantes le 2* octobre 1809.— 11 est mort le 2î décembre 1867 à Sèvres. On lui doit un grand nombre de portraits, de pastels, de peintures sur porcelaine et des paysages, notamment : Pécheurs du Bas-Meudon (1857) ; Pécheurs de Saint-Cloud (1859) ; Pécheurs de Sèores (1861). — Sa femme, Mm« Estelle-Suzanne Apoil, née à Sèvres le 19 octobre 1825, est fille du peintre A. Béranger. Elle a obtenu des médailles aux Salons de lB4d et de 1848 pour ses gracieuses peintures de fleurs. Mme Apoil a cessé d’exposer depuis 1866, Outre de nombreuses peintures à l’huile ou à l’aquarelle de fleurs et de fruits, on lui doit des émaux estimés, notamment : l’Enlèvement de Déjanire, d’après Gnido Reni (1859) ; Sainte Famille, d’après Raphaël (1861) ; ta Poésie, d’après Raphaël (1864) ; Génies des Eaux (1866) ; etc.

APOLAIRE ndj. (a-po-lè-re — rad. a privatif, etpàte, dans le sens de saillie, prolongement). Anat. Se dit des cellules nerveuses qui ont une forme presque sphérique sans prolongement. Les cellules apolaires ne se trouvent que dans les ganglions. V. merf au tome XI du Grand Dictionnaire.

  • Apologie pour Hérodote, d’Henri Estienne

(1566). — On ne connaissait pas l’ouvrage intact d’Henri Estienue, lei qu’il était sorti de sa pensée et de ses presses. À peine était-il paru, que les hardiesses dont le livre est plein tirent peur au Consistoire de Genève, et que muJgré le permis d’imprimer qui avait été donné, on prit pour prétexte que l’auteur n’avait soumis a la censure ni l’avertissement, ni la table des matières pour l’accuser d’avoir commis une infraction h la loi. Henri Estienne dut faire amende honorable et se soumettre ; c’est ce qui résulte de pièces d’archives retrouvées à. Genève et publiées en 1879. Le grand Conseil se lit apporter l’édition entière, et obligea H. Estienne à faire des cartons portant sur une trentaine de pa^es, qui furent modifiées. Une certaine quantité d’exemplaires avait été expédiée à Lyon ; il dut les faire revenir, et ceux qui étaient déjà vendus, en très petit nombre, échappèrent seuls. On n’en connaît que deux : le premier ayant fait partie de la bibliothèque de M. Armand Beitin, appartient aujourd’hui à il. le comte Rojçer du Nord, sénateur ; le second est à AI, le baron de Rublé. Le Duchac, qui entreprit, en 1735, une édition de ce curieux ouvrage, avait eu évidemment entre les mains un exemplaire intact ; mais, l’ayant mal collationné avec les exemplaires cartonnés, il n’avait relevé qu’un seul carton, le plus important, il est vrai, celui qui a été fait à la page 280 de l’édition originale, où il est question d’un de ces droits féodaux dont

1 énoncé ne peut se formuler décemment. Une édition complète, rétablissant tnus les passages que Henri Estienne avait été forcé de supprimer, a été publiée en 1879 (Liseux,

2 vol. in-8°), avec une introduction contenant l’interrogatoire d’H. Estienne et des noies érudites dues à M. Ristelhuber.

Apologoea du Talmud, par M. Hippolyte RoUri^ues (188-1, in-fio). L’ouvrage avait paru antérieurement sous le titre de : MidraSchim et fabliaux, qui pouvait être incompris de la plupart des lecteurs. Midrasuh (au pluriel Midraschim) signifie, en hébreu, explication, interprétation. C’est la forme populaire de l’interprétation de la Bible par l’apologue, l’allégorie et la parabole. Son but est d’instruire en amusant, de faire triompher la raison au moyen de l’imagination ; de mettre en relief un précepte de morale, une loi de la création ou même une simple règle de conduite, et surtout de faire ressortir l’esprit de la lettre Tel est le rôle des Midraschim dans le Talmud : « Bien avant que San’.eul,

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dit M. H. Rodrigues, eût prononcé sa fameuse devisa  : Custigat ridendo mores, la prédication aneûilotiqiie. subtile et intéressante, contenue dans les Midraschim, avait aussi voulu faire pénétrer les idées sérieuses sous une forme attrayante afin d’instruire en amusant. »

L’auteur a choisi un certain nombre de ces apologues et les a rendus en vers ; mais il donne de la plupart, dans l’appendice, une traduction littérale en prose, pour qu’on puisse juger de la justesse de son interprétation. Nous citerons, entre autres, la Tentation de rabbi Ktathia, la Fille des Bois, le Miracle de rabbi Eliézer et le N<tzir. Une singulière légende juive, d’après laquelle le pape Grégoire VI n’aurait été autre que le fils d’un savant rabbin juif, est raconiée en prose par M. H. Rodrigue.» ; elle a toute la saveur et l’étrangeté des vieux contes orientaux. Le rabbin Siméon, de Mayence, a un fils qui donne, dès son plus jeune âge, les marques les plus certaines de sa vive intelligence ; son père joue quelquefois aux échecs « vec lui et, comme il a un coup au moyen duquel il sait faire perdre infailliblement son adversaire, il le lui fait, un soir, dépité d’avoir perdu trois parties : son fils y répond, en i jouant de façon à paralyser l’attaque, et j gagne encore. Quelques jours après il dispa- j raltj on le croit mort. Vingt ans se passent < et des persécutions menacent les juifs de Mayence : l’évêque conseille au rabbin Siméon ] de se rendre près du pape Grégoire VI et d’implorer sa clémence. Le rabbin part pour Rome, obtient une audience du pape, et le trouve en train déjouer aux échecs avec ses cardinaux. « Si vous parvenez a me gagner, dit le pape a Siméon, je vous accorderai ce que vous désirez de moi, • Ils engagent la partie, seul à seul. Dr-jà, en voyant jouer le pontife, le vieux rabbin avait eu peine k maîtriser son émotion, car il reconnaissait le jeu de son fils, mais dans cette partie il n’a plus de doute : au fameux coup, le pape a répondu par cette parade que nul uutre que lui n’avait trouvée. Le fils se jette aux pieds de son père, lui explique qu’il a été emmené dans un couvent, sous un prétexte, par son précepteur, puis conduit à Rome, strictement enfermé et qu’il s’est laissé éblouir par la brillante destinée qu’on disait lui être promise, s’il voulait se faire catholique. Entraîné par l’ambition, il a renié le judaïsme, puis gravi une u une les plus hautes dignités ecclésiastiques et enfin il a été élu au pontificat suprême à la mort de Benoît IX, un pape de douze ans. Il luit dit encore que, resté juif au fond du cœur, il rêvait une ère de concorde et de liberté pour tous, voulait faire régner la lumière et chasser la superstition, mais il reconnaissait maintenant être venu au monde huit ou dix siècles trop tôt, il aimait mieux rentrer dans le sein du judaïsme que de continuer à dominer sur des moines ignorants et pervers. Son père lui ouvre les bras, tous deux s’enfuient, rentrent à Mayence, et l’ancien Grégoire VI succède à Siméon comme rabbin de la synagogue, sans que jamais les cardinaux aient su où leur pape avait passé.

APOMORPHINE s. f. (a-po-mor-fi-nerad. apo, indiquant retranchement, et morphine). Chim. Corps blanc, de saveur umère, amorphe, qui dérive de la morphine par la perte d’une molécule d’eau.

— Encycl. L’apomorphine C34H3*Az20* se forme (Mathiessen) quand on chauffe en tube scellé de la morphine avec un excès d’acide ehlorhydrique ou de chlorure de zinc. On neutralise le produit de la réaction par !e bicarbonate de sodium, qui précipite à la fois l’apomorphine et la morphine non altérée, et on épuise le précipité par l’éther ou le chloroforme : la morphine reste indissoute. La solution éthétée d’apomorphine laisse déposer, après addition d’acide chlorhydrique, des cristaux de chlorhydrate d’apomorphine facile à purifier par cristallisation dans l’eau froide d’abord, puis dans l’eau bouillante.

Le chlorhydrate d’apomorphine cristallisé est anhydre ; à L’air, il s’oxyde en se colorant en vert. La solution s’altère encore plus rapidement. L’apomorphine, précipitée de la solution du chlorhydrate par le bicarbonate de sodium, est blanche, non cnstallisable ; elle se colore rapidement en vert au contact de l’air et la masse verte se dissout dans l’eau et l’alcool en vert, dans l’ether en rouga pourpre et dans le chloroforme en violet.

— Pharm. L’apomorphine ne produit pas les effets narcotiques de la morphine. Prise à l’intérieur (à la dose de 15 milligr.) ou en injection sous-cutanée (à la dose de 5 à 10 milligr.), elle est énergiquement vomitive et purgative. On peut aussi employer en injections la solution de chlorhydrate au centième, à condition de la préparer au moment même de s’en servir. Contrairement à l’émétine, l’apomorphine agit aussi bien sur la système nerveux central que sur la muqueuse gastrique.

ÀPONOS, peuple d’Afrique dans le Congo français. Les Aponos sont dispersés en plusieurs endroits assez éloignés les uns des autres, comme dans la partie supérieure du bassin de Ngounié ou Ouango et de celui de Lo !o, etc.

’ APOPHTEGME s. m. S’écrit maintenant ainsi d’après l’Académie (éd. de 1877).

•fcPorïiYGAinE adj. (a-po ri-zère — rad.

APOT

apophyse). Anat. et pathol. Qui se rapporte aux apophyses.

Points apophysnirps. Dnnleurs ressenties sur les apophyses épineuses de la colonne vertébrale dans l’irritation spinale. Ces douleurs sont souvent spontanées, mais elles sont avivées par la pression ou l’application d’un corps chaud. V. irritation spinale au tome IX du Grand Dictionnaire.

APOPLECTIFORME adj. (a- po -plè -ktifor-me — rad, apoplectique, et forme). Pathol. Se dit des accidents morbides qui ont pour siège l’encéphale et qui simulent l’apoplexie : Congestion apoplkctiforme. Syn. hybride da APOPLECTOÏDK, qui est mieux fait.

APOPLECTOÎDE adj. (a-po-plè-kto-i-derad. apoplexie ; terminaison oïde, du gr. eidns, apparence). Pathol. Se dit des symptômes qui rappellent ceux de l’apoplexie (Marshall-Hall) : La congestion apoplectoïde des centres nerveux, occasionnée par la strychnine, est souvent suivie de paralysie.

APOSTÉMATIQUE adj. (a-po-stf-ma-ti-ke — rad. a/iostème) Pathol. Se dit des maladies dont l’apostème est un symptôme : Pharymjite apostématkjob. Syn. de ANGINE phucgmo-

NEUSK.

Apoihéoie, tableau de M. L.-M. Boutet de Monvel, que l’artiste avait envoyé au Salon de 1S85 et que la Société des Artistes fiançais refusa d’exposer àctiusede l’illusion polilique évidente, bien que l’auteur fût dispensé par ses récompenses de 1 examen du jury d admission. ÙApothéose représente une barricade, au sommet de laquelle un voyou loqueteux est assis sur un trône royal à moitié démoli ; il tient d’une main un couteau, de l’autre une bouteille en guise de sceptre, et foule aux pieds une femme qui symbolise la France. Robert Macaire, placé à gauche, le couronne et le bénit, tandis que Bertrand bat la grosse caisse. Au premier plan, la populace chante et crie ; on distingue quelques têtes, mais surtout des bras, des mains étendues en l’air, des cannes et un étendard rouge flottant au bout d’un bâton. > C’est, dit M. Albert Wolff, une satire violente contre la démocratie envahissante. Il y a bien du mouvement et même du talent dans cet ouvrage, qui, toutefois, est plutôt un pamphlet à l’huile qu’un tableau proprement dit. » Exclue du Salon, ('Apothéose fut exposée pendant le mois de mai 1885, dans l’hôtel du Figaro.

Aprtire (l’), drame en trois actes et en vers, par Henri de Bornier (1881, 1 vol. in-8°). Nous ne saurions faire l’analyse de cette oeuvre mieux que ne l’a faite l’auteur lui-même ; l’apôtre dont il s’agit, c’est saint Paul, et M. de Bornier a expliqué qu’il avait voulu ■ peindre, dans un cadre restreint, la lutte des trois religions : polythéisme, judaïsme, christianisme... Le polythéisme est représenté dans ce drame par le duumvir romain Afranius, dont on trouvera facilement le type dans les Dialogues de Lucien ; le judaïsme, en ce qu’il a d’implacable, est représenté par Elymas, le rabbin sadducéen, c’est-a-dire le type de cette secte absolue, hautaine, avare, haineuse et cruelle ; le christianisme est représenté par saint Paul, c’est-à-dire par l’apôtre des Gentils. Au premier acte, saint Paul délivre une esclave de l’oppression criminelle du maître ; au second acte, c’est le maître qu’il délivre de l’erreur et de l’aveuglement ; au troisième acte, il se délivre lui-même des derniers attachements du monde. » Ces attachements sont particulièrement représentés par une belle Romaine, dont l’amour (l’amour joue dans ce drame étrange un rôle aussi considérable au moins que la religion), dont l’amour, disons-nous, manque d’arrêter l’apôtre en chemin. Parlant de la triple action où il nous montre son héros, « n’est-ce pas là, conclut M. de Bornier, l’éternelle mission, l’éternelle récompense, l’éternel martyre des grandes âmes ? » Soitl mais étant donné un pareil sujet, nous ne surprendrons personne en disant que l’auteur, malgré son talent incontestable, ne rencontra aucun directeur qui voulut jouer sa pièce. Il commença par en confier le manuscrit à M. Mounet-Sully, de la Comédie-Française, qui en fit une lecture publique à la salle des Conférences, boulevard des Capucines, puis il se décida a la publier en volume. On y trouve assurément de fort beaux vers ; comme nous ne pourrions en faire que des citations tronquées, nous aimons mieux donner en entier une curieuse Chanson de matelots placée au troisième acte, qui n’est certes . pas naturaliste :

Cette nuit, sous le ciel terrible,

La mer folle se débattait ;

L’éclair la trouait comme un crible.

Le vent comme un chien la fouettait.

Ce malin, la brise caresse

Et balance amoureusement

La voluptueuse paresse

Du flot qui frissonne en dormant.

Ce soir, qui sait ce qui s’apprête ?

Là-haut, ciel ; lîi-Uas, océan !

Le calme est (lis de la tempête,

Et pire aussi de l’ouragan.

Toi, que l’on plaint ou qu’on envia

Selon l’osptct du gouffre amer,

Mortel, ne demande à la vie

Que ce qu’on demande à la mer ! Les matelots de ce temps-là, on le vnif, ne cbantaient pas comme ceux du nôtre. Cela

APPE

n’empêche pas Y Apôtre d’être une œuvre vigoureuse et bien écrite.

  • APPEL s. m. — Eneycl. Techn. Appel

phonique. Petit appareil mngnéto-électrique imaginé par M. Sieur pour remplacer les avertisseurs à anche employés dans certains instruments comme moyen d’appel de téléphone à téléphone et qui sont insuffisants.

Cet appareil est s, courants alternatifs de haute tension et de courte durée ; c’est-à-dire dans les conditions voulues pour actionner fortement la membrane d’un téléphone, 11 se compose, comme le montre la figure cidesstis, d’un fort aimant recourbé, dont les pôles sont terminés par deux noyaux de fer doux, montés en retour d’équerre et recouverts chacun d’une bobine de fil tin. Entre les extrémités de ces noyaux passe une roue phonique, ou disque en cuivre, qui porte dans le voisinage de sa périphérie une série de petites entailles, exactement occupées par autant de barreaux de fer doux ; cette roue est munie d’un pignon commande par une roue dentée, actionnée elle-même an moyen d’une manivelle. Lorsqu’on imprime à ce système un mouvement de rotation, les barreaux viennent successivement se présenter presque au contact des deux noyaux polarisés des bobines pour s’en écarter ensuite, et chacun de ces passages rapides est marqué par la naissance de deux courants d’induction successifs et de sens contraire. Les courants alternatifs ainsi obtenus, se répétant a des intervalles très rapprochés, produisent un mouvement vibratoire bien accentué des membranes téléphoniques intercalées dans le circuit, et, par suite, un son assez intense pour être distinctement entendu à plusieurs mèlres du poste. Un commutateur sert : 1° pendant les périodes d’attente et de conversation, Si maintenir les téléphones dans le circuit et l’appareil d’appel hors du circuit téléphonique ; 20 pendant la durée d’un signal, à couper, au contraire, les téléphones du circuit pour y substituer l’appel phonique du poste attaquant. Le jeu de cet organe a donc pour effet d’éliminer, dans les deux cas, des résistances passives qui diminueraient le rendement des appareils récepteurs.

— Adm. Appel devant le Conseil supérieur de ïInstruction publique. La loi du 15 mars 1850 a donné aux conseils départementaux des pouvoirs disciplinaires sur les membres de l’enseignement primaire. Aux termes de l’article 30 de la loi précitée, le conseil départemental peut, dans certains cas déterminés, frapper soit d’interdiction absolue, soit d’interdiction pour la commune ou. il exerce, l’instituteur ou l’institutrice libre, la directrice d’école maternelle libre qui se seraient rendus coupables de fautes graves et spécifiées. L’article 33 de la même loi donne au conseil départemental le droit de frapper d’interdiction absolue, pour des faits déterminés, les instituteurs communaux, les institutrices communales et les direetrieescl’écoles maternelles communales. Enfin, la loi du 10 avrit 1867 attribue aax conseils départementaux le droit de faire opposition à l’ouverture d’une école libre. Les conseils départementaux sont ainsi armés de pouvoirs considérables, et il est juste de reconnaître qu’ils ont rarement l’occasion d’en faire usagf. Lorsque les circonstances les obligent soit à prononcer une interdiction, soit à faire opposition à l’ouverture d’une école, les intéressés sont autorisés a se pourvoir devant le conseil supérieur de l’Instruction publique. La procédure de ces sortes d’appel est ainsi réglée. Dans les huit jours qui suivent la décision du conseil départemental, celle-ci est notifiée par le préfet à la partie intéressée, avertie, en même temps, qu’elle a le droit de se pourvoir. Dix jours lui sont accordés pour former son recours, lequel est remis, contre récépissé, a l’inspecteur d’aCRdémie. Le préfet adresse au ministre le dossier du pourvoi. Aux termes de la circulaire du 12 août 1876, ce dossier doit comprendre : 1<> la plainte qui a motivé la décision du conseil départemental ; la copie m extenso de la délibération portant la désignation d’un rapporteur ; 3<> le rapport et toutes les pièces de l’enquête ; 4° le procès-verbal tu extenso de la séance dans laquelle Je conseil départemental a statué ; 5" les copies des diverses citations et ootiti-