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différencient le surt des hommes, l’auteur propose quelques maximes générales dont la mise en pratique doit permettre de jouir d’une vie relativement heureuse. Ces maximes concernent notre conduite envers nous-mêmes et notre conduite envers les autres. Er voici quelques-unes : 11 faut poursuivre l’aosence de douleur et non le plaisir. — 11 faut se garder d’asseoir la félicité de sa vie sur une base large en élevant de nombreuses prétentions au bonheur. — Il est sage de restreindre notre cercle de vision, d’action et de contact. — 11 faut emporter dans le monde une ample provision de circonspection et d’indulgence. — Il ne faut jamais prendre modèle sur un autre pour ce qu’on veut faire ou ne pas faire. — 11 est sage de ne jamais combattre l’opinion de personne. — Il ne faut pas se laisser aller à se louer soi-même, alors même qu’on en aurait toit le droit. — Il faut considérer toutes ses affaires personnelles comme des secrets. — 11 est inutile, dangereux, imprudent, ridicule, vulgaire de montrer de la colère ou de la haine dans ses paroles.

S^hopenhauer paraît mettre l’unique source du bonheur dans l’intelligence. Tous nos maix, toutes nos peines viendraient, selon lui, de ce qu’il appelle la volonté, c’est-à-dire des éléments passionnels de notre nature. Il nous semble que dans son analyse si ingénieuse, si intéressante des conditions du bonheur, il a oublié deux éléments très importants : d’une part les affections ou sentiments altruistes, de l’autre le sentiment moral. Il n’a pas vu la part qu’il fallait faire, à côté de celle de l’intelligence, à ces deux sources très réelles de bonheur : l’amour et le devoir,

APHROCALLISTE s. f. (a-fro-kall-li-stedu gr. ftp/iros, écume de mer ; kahistos, très beau). Zool. Genre d’épongés calcaires, famille des Hexatineliides, habitant en diverses mers et dont on retrouve les restes fossiles dans la craie et les terrains tertiaires.

— Encycl. Les aphrocallistes sont des éponges polysoîques, branchues, arrondies ; leurs rameaux ont leurs extrémités fermées. Les canajx radiaires sont prismatiques, juxtaposés, ouverts aux deux extrémités et traversent les parois de part en part. Ces canaux présentent d’autres caractères importants : la sesion hexagonale ; la composition rlu tissu qui les limite, formé de spicules à six rayons soudées entre elles, constituant un treillis irrégulier, à noeuds de croisement pleins. « Chez les aphrocallistes vivantes, la surface est recouverte par un mince réseau articufaire qui passe aussi sur les ouvertures des canaux ; elles contiennent en grand nombre des spicules de la chair en forme de plumets. ■ (Zittel.)

APHRODESCINE s. f. (a-fro-dèss-si-nedu gr, aphrodês, écumeux).Chim. Substance extraite des cotylédons du marron d’Inde.

—Encycl. L’aphrodescine C52Hs,1023> retirée par Freiiiy des cotylédons du marron d’Inde et regardée par lui comme identique avec la saponine, a été étudiée par Rochleder. D’apres lui elle se distingue de la saponine en ce que, contrairement à cette dernière, elle est soluble dans l’alcool, et que les alcalis la dédoublent eu acide butyrique et acide esciuique.

  • APHTE s. m. — S’écrit maintenant ainsi

d’après l Académie (édit. de 1877).

APHROMÈTBE s. m. V. MANOMETRE.

APIC1FIXE adj. (a-pi-st-ri-kse — du lat. apex, tommet ; fiants, rixe). Bot. Se dit des anthères fixées au filet de l’étamine par leur sommet.

APICOLOM s. m. (a-pi-ku-lomm — mot lat., d.iuinut. de apex, pointe). Hist. nat. Petite pointe qui termine un organe ; aiguillon.

AP1GÉN1NE s. f. (a-pi-jé-ni-ne — de apiine et >iu gr. gennaein, engendrer). Chhn. Corps oristallisable qui se forme en même temps que le glucose dans le dédoublement de l’apiine sous l’action de l’acide chlorhydrique bouillant. Encycl. h’apigénine C15H, O05 cristallise dans l’alcool en lamelles jaunâtres d’éclat nacre fondant vers 295°, peu solubles dans l’eau et dans l’alcool. Sa solution ne réduit pas la liqueur cupropotassique.

AP1NGI, tribu d’Afrique dans la région N.-O. du Congo français, sur la partie supérieure de la rivière Ngounié. Le territoire qu’elle occupe, borné au N. par le pays des Chiia, a l’E.par celui d^s Achango, nu S. par ceux d’Oslanda et des Bukala, est une contrée montagneuse parcourue du S. au N. par le Ngounié, qui y forme la chute Fougamou. Les Apingis, autrefois établis sur l’Ogôoué, dans le voisinage des Okata, ont été ch ; issés des rives du fleuve par les Fans Ossyéba. Ils sont industrieux et de mœurs douces ; l’habitude qu’ils ont de se limer les dents en pointe leur donne une physionomie féroce. Ils sont complètement vêtus, tandis que les femmes vont presque nues. Ils cultivent le hatchi, élèvent des abeilles, récoltent du caoutchouc et savent faire des nattes et de la poterie. Les Apingis ont été visités en 1858 par Du Chaillu.

APLANËTISME s. m. (a-pla-né-ti-smedu gr. a priv. et planètes, errant). Phys. Qualité d’un système optique consistant dans

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l’absence d’aberration des radiations simples : L’aplanètisme est une condition indispensable de la netteté des images dans les instruments d’optique.

—Encycl. Les miroirs et les lentilles à surfaces sphériques présentent des aberrations de sphéricité, et les rayons issus d’un point, au lieu de converger exactement en un point conjugué, ont pour enveloppe une caustique d’autant plus étalée que l’on admet des rayons plus éloignés de l’axe ; ces instruments ne sont donc pas aptanétiques, ce qui nuit à la netteté des images. On peut se proposer de réaliser l’aplanètisme parfait des lentilles et des miroirs en leur donnant une courbure convenable. Voyons dans quelle mesure la solution est possible.

Aplanëtisme des miroirs. Va miroir détaché au sommet d’un ellipsoïde de révolution est aplanétique pour un point lumineux pincé en l’un de ses foyers ; le second foyer de l’ellipsoïde est le foyer conjugué du premier avec une exactitude mathématique. Si l’on prend des ellipsoïdes à foyers de plus en plus écartés, l’ellipsoïde devient à la limite un paraboloïde, l’un des foyers étant rejeté à l’infini.

Le miroir de forme parabolique réalise donc l’aplanètisme pour un point situé à l’infini sur l’axe, et le foyer conjugué est le foyer même du paraboloïde. C’est ce qui a conduit Foucault à construire pour les télescopes des miroirs paraboliques. ■

Un miroir en forme d’hyperholoïde de révolution est également aplanétique pour un point situé en un de ses foyers ; le foyer conjugué d’un foyer réel est dans ce cas virtuel, et inversement.

En résumé, un miroir peut être rendu aplanétique pour un point particulier situé sur son axe de révolution, mais pour un point seulement. Un miroir parabolique est aplanétique pour un point situé à l’infini dans la direction de l’axe, et pratiquement il l’est pour tout point très éloigné sur l’axe.

La méthode employée par Foucault pour rendre paraboliques et par conséquent aplanétiques les miroirs de télescopes, est connue sous le nom de méthode des retouches locales. Voici en quoi consiste cette intéressante méthode.

Voyons d’abord comment on reconnaît si un miroir est ou n’est pas aplanétique pour un point lumineux donné. On constitue le point lumineux à l’aide d’un trou très fin percé dans un petit écran A et fortement éclairé par une lampe, et on fait coïncider avec le foyer conjugué un petit trou pereé dans un autre écran A’. En vertu du phénomène de la diffraction, l’image d’un point n’est pas un point mathématique, mais un disque très petit, et chaque point de ce disque reçoit la même quantité de lumière des différents points du miroir si celui-ci est aplanétique ; en sorte que l’œil placé au trou de l’écran voit le miroir uniformément éclairé, quelle que soient la forme et la dimension du trou ; l’intensité seule de l’éclairement varie. Si au contraire le miroir n’est pas aplanétique, les différents points du disque ne reçoivent pas la même quantité de lumière des différents points du miroir et si l’on vient à masquer une partie du disque par un très petit écran E, il y a des parties du miroir qui paraissent plus éclairées que les autres. L’effet produit est le même que si on regardait une surface présentant des saillies et des dépressions, et éclairée par une lumière venant obliquement du cô :é opposé au petit écran E. Alors, au moyen du polissoir, on retouche ces parties saillantes jusqu’à ce que l’éclairement devienne uniforme. Cela posé, on prend d’abord un miroir sphérique et on vérifie sa sphéricité en s’assurant qu’il est aplanétique pour un point lumineux placé en son centre ; pour que l’image ne coïncide pas exactement avec le point lumineux lui-même, ce qui rendrait l’observation impossible, on place le point lumineux un peu en dehors de l’axe, l’image est alors symétrique par rapport à l’axe. Après avoir rendu le miroir parfaitements phérique, on rapproche le point lumineux du miroir, ie foyer conjugué s’éloigne, on retouche le miroir afin de le rendre aplanétique pour cette nouvelle position ; il devient alors ellipsoïdal ; en rapprochant de plus en plus le point lumineux et en répétant l’opération dans chaque position, on transforme le miroir en un ellipsoïde de plus en plus voisin de la forme parabolique. On l’amène à cette forme par une dernière retouche en s’appuyant sur ie fait suivant : quand, à partir du point A pour lequel l’aplanètisme est réalisé, on éloigne le point lumineux d’une distance a, l’apparence de creux et de reliefs est la même pour deux formes du miroir peu différentes. Alors à partir de grand A on déplace l’écran de a et on examine l’aspect de la surface ; puis plaçant le point lumineux à la distance a du foyer, on retouche la surface jusqu’à ce qu’on ait retrouvé le même aspect ; le miroir est alors parabolique. Il est bon d’ajouter que ces retouches ne portent que sur des quantités de matière presque infinitésimales ; l’épaisseur à enlever ne dépasse pas un dixième de millimètre sur les bords d’un miroir de 1 mètre d’ouverture.

2° Aplanëtisme des lentilles. On pourrait calculer la courbure des surfaces dans les

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lentilles, de manière à les rendre parfaitement aplanétiques pour un point situé a une distance donnée sur l’axe. Dans la pratique on se contente d’une solution approchée. La distance focale f d’une lentille est donnée par la

formule - = (n — 1) (—, — — 1 où n est l’indice de réfraction de la substance, R et R’ les rayons de courbure des faces de la lentille, positifs si la concavité est tournée du côté d’où viennent les rayons, et négatifs dans le cas contraire. La distance focale étant donnée, on peut encore disposer des rayons de courbure pour diminuer l’aberration. Si l’objet est à 1 infini, le calcul montre qu’il faut prendre une lentille biconvexe dont l’une des faces ait un rayon de courbure six fois pius grand que l’autre (R’ = 6R) et tourner la face la plus bombée vers l’objet. En remplaçant cette lentille par une lentille plan-con vexe plus facile à construire, on n’augmente pas l’aberration longitudinale de plus d’un dixième de sa valeur. Dans les cas où l’on doit placer l’objet k une petite distance du foyer de la lentille, c’est an contraire le côté plat qui doit regarder l’objet si l’on veut satisfaire le mieux possible aux conditions d’aplanétisnw. APLASTIQUE adj, (a-pla-sti-ke — rad. a priv., et plaslique). Qui n’est pas plastique.

— Physiol. Sang aplastique, Sang qui a perdu totalement ou à un certain degré la faculté de se coaguler.

  • APLATISSEMENT s. m. — Encycl. Géod.

Les évaluations de l’aplatissement de la terre sont fondées soit sur les mesures géodésiques d’arcs de méridienne à diverses latitudes, soit sur des mesures d’intensité de la pesanteur au moyen du pendule, soit sur 1 observation des inégalités lunaires dues à la forme ellipsoïdale de la terre.

Les nombres trouvés pour la valeur du rapport, a et 6 étant les deux axes de l’el 1

APOG

301

lipsoïde terrestre» osciJient entre — et

2S2 " 310’

D’après M. Faye, les erreurs possibles par la méthode géndésique tiennent beaucoup plus à l’inexactitude des déterminations de latitude des points extrêmes des arcs mesurés qu’aux mesures mêmes de ces arcs ; cela tient à ce que la détermination de la latitude est liée à celle de la verticale, dont la direction peut être dérangée de plusieurs secondes par les attractions locales résultant de l’inégale répartition des densités dans les couches superficielles de la terre. Les plus récentes déterminations par la méthode géodésique ont été faites par le colonel Clarke en 1880 et par M. Faye en 1881. En 1881, le colonel Clarke a aussi déterminé l’aplatissement en tenant compte de toutes les observations connues du pendule. D’un autre côté, M. Faye a repris la détermination par les inégalités lunaires, en s’appuyant sur les observations de la lune faites à l’observatoire de Green-wich. La méthode gpodèsique, appliquée avec toutes les précautions possibles par d’aussi habiles opérateurs, mérite la plus grande confinnce ; tuais l’accord même des résultats obtenus par les diverses méthodes est une garantie de l’exactitude de ces résultats consignés dans le tableau suivant :

Erreur probable

Méthode.

Méth, géodésique.

Auteur. Résultat., sur le

aênorainà-

, Clarke

Faye

— du pendule. Clarke

Observ. lunaires. Faye

294

La valeur adoptée par le dépôt de la Guerre en France est celle de Clarke déterminée par

la méthode géodésique, .

L’aplatissement des planètes, du moins de celles pour lesquelles la mesure de cet élément a été faite, est, d’après l’« Annuaire du Bureau des longitudes i (1887) :

Jupiter

Saturne

1 TT l

, Uranus —,

11

17,11 9,10

    • APLATISSEUR s. m. — Instrument agricole

qui a pour but d’écraser les graines destinées à l’alimentation des animaux de la ferme et plus particulièrement l’avoine.

— Encycl. Dans l’avoine, le grain proprement dit (amande) est recouvert d’une écorce (glumelle), plus ou moins dure, que les chevaux très vieux ou très gloutons n’arrivent pas à écraser avec leurs dents, de sorte que le grain d’avoine pusse entier à travers le tube digestif, sans être attaqué par les sucs, et par conséquent sans profit pour l’alimentation.

L’aplatisseur obvie à cet inconvénient grave. Use compose, en substance, d’une poulie mue à la main, au manège ou encore à la vapeur, qui actionne deux poulies plates tangentieîles. Une trémie, dans laquelle tourne un petit cylindre cannelé, déver=e entre ces deux poulies, se rapprochant à volonté, les grains qui subissent ainsi une forte pression

et tombent dans un récepteur, aplatis mais non broyés.

APNEUMONES s. f. pi. (ap-neu-monndu grec a privatif ; pneumân, poumon). Zool. Sous-ordre d’holothuries, de l’ordre des Apodes, caractérisées par l’hermaphrodisme et l’absence de poumons.

— Encycl. Les apneumones portent des tentacules linéaires, pinnés ou digités et des organes infundibuliformes ciliés. Une seule famille compose ce sous-ordre, celle des Synaptides, renfermant les genres Synapte, Anapte, Chirodote. On a fondé deux familles, Eupyrgides et Oncilabides, devant rentrer dans cet ordre, mais elles sont douteuses. Les Holothuries apneumones se font également remarquer par leurs corpuscules calcaires en forme de roue ou d’ancre, ce qui a amené Munster à décrire comme appartenant à des Synaptides les ancres tricuspides fossiles trouvées dans le calcaire à scyphies de Franconie, ancres qui sont des spicules d’épongés.

APOACONITINE s. f. (a-po-a-ko-ni-ti-ne <. du préf. apo et de aconitine). Chim. Corps résultant de la transformation avec perte d’une molécule d’eau de l’aconitine sous l’action des acides étendus et bouillants. L’apoaconitine C**H*lAsO’l serait, d’après Wright, l’anhydride de l’éther monobenzoïque de l’aconineCî8H3AzOT(OHP(O.CO.Û«HS).

APOCYNINE 8. f. (apo-si-ni-ne — rad. apocyn). Méd. Substance médicamenteuse retirée de la racine &’apocyn-cannabinum (chanvre du Canada) ; elle arrête le cœur en systole chez les grenouilles (Schmiepeberg et Lavater). On l’emploie comme médicament cardiaque et diurétique.

APOCYNÉINE s. f. (a-po-si-né-i-ne —rad. apocyn). Méd. Substance médicamenteuse, différente de l’apocynéine, retirée de la racine d’tipoq/n-cannabinum (chanvre du Canada). Ses propriétés chimiques et physiologiques sont analogues à celles de la digitaléine.

APOGAMIE s. f. (a-po-ga-rol — du grec apo privatif ; yamos, mariage). Physiol. végét. Phénomène par lequel quelques plantes ayant perdu la faculté de se reproduire par voie sexuée, le font par bourgeonnement ou se conservent simplement sans pouvoir en produire d’autres. L’apogamie doit être considérée, dans le premier cas, comme une forme de parthénogenèse arrivant après la perte de la sexualité.

— Encycl. Il y a apogamie, au sens étroit du mot, suivant Van Tieghetn, lorsque les deux gamètes (ou composants de l’œuf) se développent normalement mais demeurent sans action l’un sur l’autre (v. gamète). Ce phénomène se produit aussi bien chez les plantes Sauvages que chez les espèces cultivées. On distingue trois cas dans l’apogamie : ï’apandrie, lorsque les gamètes mâles sont nuls ou avortés ; Yapogynie, lorsque ce sont les gamètes femelles, Vapogénie, lorsque les deux gamètes ne se sont pas développés ou l’ont fait incomplètement. Il est des phanérogames présentant ce phénomène d’apogamie ; parmi ces plantes on remarque des fautria et des allium qui ont leurs organes femelles bien constitués et normalement développés, qui ont aussi du pollen, mais qui ne peuvent se reproduire par voie sexuée et le font par bourgeonnement. Mais l’apogamie est plus fréquente chez les cryptogames ; chez certains champignons mucorinés il n’est pas très rare de voir Ta cellule terminale d’un rameau prendre de l’accroissement et s’arrondir de son côté libre sans s’unir à une cellule de même nature, puis former une épaisse membrane d’enveloppe et germer enfin à l’instar d’un embryon. Ces cellules reproductrices se nomment des azygospores (v. ce mot) ; encore faut-il ne pas prendre ce phénomène dans le sens absolu du mot apogamie, mais le rapporter plutôt à la parthénogenèse, bien qu’il soit une forme de la première. Les embryons adventifs par lesquels se développent les plantes phanérogames. du genre Cœlebogyne représentent un cas d’apogamie ; en effet, on n’observe pas d’éta mines chez les C. ilicifolia qui produisaient des graines parfaites, quoique ce fussent des pieds femelles dépourvus d’étamines qui étuient observés par Smith et Robert Brown. Cette euphorbiacée de la Nouvelle-Hollande n’est pas la dernière plante qui ait attiré l’attention des botanistes sur ce curieux phénomène : de Bary a fait de consciencieuses recherches sur l’apogamie des cryptogames ; parmi les plantes que ce savant observa en Italie, il trouva deux fougères polypodiées du genre Aspidium (A.falcalum et pZlix mas, var. cristatum), qu’il reconnut comme ne pouvant se reproduire par voie sexuée et se reproduisant par bourgeonnement ; la première présentait des arebégones stériles. D’autres fougères encore n’en ont que des traces qui disparaissent souvent peu de temps après ce semblant d’apparition (pteris cretica).

Il est évident que l’apogamie représente on état actuel d’infériorité pour la reproduction de l’espèce, quand ce ne serait que par l’impossibilité qu elle apporte aux croisements entre individus de même espèce : « C’est peut-être, dit Van Tieghem, à cette apogamie complète et définitive, à cette aga-I mie actuelle que se rattachent les plantes