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avoir professé pendant plusieurs années les mathématiques au collège Stanislas à Paris, il fut nommé, en 1854, professeur de calcul différentiel et intégral à la faculté des sciences de Marseille, où il ne cessa, depuis lors, d’enseigner. L’abbé Aoust était chanoine honoraire de Montpellier, membre de V Académie des sciences et belles-lettres de Marseille, et il avait été nommé officier de la Légion d’honneur ie 1S juillet 1880. Il était un des membres les plus distingués de l’enseignement supérieur en province. Outre de nombreux mémoires, on lui doit : Théorèmes sur la gè* nération des épicyctoîdes (1854, in-8°) ; Théorie des coordonnées curvilignes quelconques (1864-1868, 3 vol. in-4») ; Recherches sur les surfaces de second ordre (1864-1868, 3 parties, in-S») ; l’Homme et la Science (1861, in-8°) ; Analyse infinitésimale des courbe* tracées sur une surface quelconque (1869, in-8») ; Étude sur le P. Pézenas (1870, in-8°) ; Étude sur la vie et les travaux de saint Jacques de Silvabelle (1871, in-8°) ; Analyse infinitésimale des courbes planes (1873, »n-8°) ; Des courbes quelconques conjuguées (1875, in-8°) ; Analyse infinitésimale des courbes dans l’espace (1876, in-8°) ; Du système astronomique produisant l’égalité des jours solaires (1878, in-8<>) ; Le Verrier, sa vie, ses travaux (1878, in-8°) ; Considérations sur les études géométriques et cinémaliques de M. Habich de Lima (1882, in-8°) ; Des asymptotes paraboliques des courbes (1884, in-8°) ; etc,

APADÂNA, salle des réceptions solennelles dans les palais des rois de la Perse antique.

APAMA s. f. (a-pa-ma). Bot. Espèce du genre Braguotie, famille des Aristolochiées, qui passe puur antiparalytique.

APANDRIE s. f. (a-pan-drl — du gr. apo privatif ; anêr, mâle). Physiol. végét. Absence ou impuissance de l’élément mâle chez les plantes. V. afogamie.

•APARTÉS, m. — L’Académie (éd. de 1877) s’est décidée à admettre le pi. apartés, que nous avions donné avec de nombreux exemples.

APATORN1S s. m. (a-pa-tor-nis -*• du gr. apaté, tromperie ; ornu, oiseau). Genre d’oiseaux fossiles pourvus de dents, ressemblant aux reptiles par la tête et la colonne vertébrale.

— Encycl. Le genre Àpa(orni>aété formé par Marsh pour une espèce fossile (apatornis celer) trouvée par lui dans les terrains secondaires de l’Amérique du Nord (craie du Kansas) ; il fait partie de l’ordre des Odontotormoe de Marsh. Les apatornis avaient au plus 1» tiiille du corbeau ; leur port devait être analogue à celui de l’hirondelle de mer.

APATOSAURE s. m. (a-pa-to-sôr — du gr.

apaté, tromperie ; sauros, lézard). Paléont. Genre de dinosauriens fossiles dans les formations jurassiques des montagnes Rocheuses. V. ATLANTOSAUR1DKS.

APCHÉRON, ou mieux ABCHÉRON (lu

persan abi-chérin, eau douce, probablement a cause d’une source abondante qui jaillit près du promontoire en face de l’Ile Sainte), péninsule et cap de la côte occidentale de ta mer Caspienne (gouvernement de Bakou), par 40° 8 de lat. N. et 47» 40’ de long. E. Sa superficie est de 1.803 kilom. carrés. Lapresqulle forme le prolongement du Caucase et se poursuit dans la mer par des Ilots volcaniques, puis par un seuil immergé qui sépare nettement la mer Caspienne en deux bassins distincts, celui du Nord et celui du Sud. Le sol, ainsi que celui du littoral qui se développe vers le S. jusqu’aux bouches de la Kouro, est le théâtre d’une incessante activité volcanique. Il est en grande partie imprégné de naphte, et l’on y rencontre en abondance des jets de gaz, des eaux chaudes, des sources d’huile minérale, des volcans de boue, de salses et même de lave. La péninsule d’Apchéron, très accidentée, s’est dressée hors de la mer par une poussée intérieure, mais d’une manière très inégale ; il en est de même des lies qui la longent. Le relief du sol porte la trace ne nombreux plissements provenant de pressions latérales. Les principaux volcans de boue qui élèvent leurs cônes au-dessus de la péninsule sont : Boss-tlagh, 360 mètres d’altitude ; Osman-dagh, 398 mètres, et Kiriki (Mont brûlé), 156 mètres. Des maréciiges remplissent toutes les cavités, et la pointe de la presqu’île est fortement découpée. L’Ile Sainte (Svatoï Osteog), appelée aussi Paralagaï, située au nord du cap d’Apchéron, est de formation volcanique, ainsi que les autres des et lltits de son voisinage. L’Ile de Koumani s’éleva de l’eau en 1864 ; une autre, Lozï, fit trois éruptions en 1876 et rejeta des pierres jusque sur le cap Alat. lîn plusieurs endroits de la péninsule il suffit de percer la couche superficielle du terrain pour donner passage au gaz inflammable ; une simple étincelle allume un incendie, qui continue jusqu’à ce qu’une violente tempête où une forte pluie vienne l’éteindre. Il arrive parfois que des flammes surgissent spontanément ; du milieu même de la mer sortent des ruisseaux de naphte, bouillonnant sous les eaux et répandant au loin sur les vagues une mince pellicule irisée. Pi es du cap Chikov, au sud de Bakou, un jet de gaz fait tourbillonner l’eau de la mer avec

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tant de violence qu’il faut jeter l’ancre pour ne pas être entraîné. Le foyer principal des gaz brûlants se trouve à 15 kilom. N.-E. de Bultou, près du village de Balakhan et de Snunikhan, au bord d’un étnng salin d’une étendue considérable. La végétation est à peu près nulle, non que le sol ne puisse être

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fertile, mais parce qu’il est chauffé surabondamment par des feux souterrains et que l’eau manque. Cet endroit renferme le fameux sanctuaire Atesh-Gah, où brûle le feu éternel. V. Bakou.

L’importance industrielle de la grande usine naturelle que possèdent la presqu’île

CARTE DES GISEMENTS DE PETROLE DE L APCHERÛN ET DU CAOCASB.

Légende : — Gisements de naphte. — Chemins de fer. t= Routes.

d’Apchéron et l’Ile Sainte s’est considérablement accrue dans ces dernières années et elle a donné lieu à une exploitation importante, d’après les meilleurs procédés de l’industrie

moderne. Lavante des lots de terrains riches en naphte a rapporté à l’Ktat plus de 3 millions de roubles. Dans un grand nombre de maisons particulières et dans les usines voiv>z ; / ■ * v^’Hv •-Wè

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Un puits d’extraction de pétrole à Balakhan, dans t’Apohéroa. (Production, 160,000 kilogrammes par a, heures.}

sines des jets de gaz, on emploie ceux-ci pour le chauffage et l’éclairage ; cependant, le gaz qui les produit étant moins riche en carbone, ils donnent moins de lumière que le gaz artificiel. Les 700 puits de naphte creusés dans les environs de Bakou, à une profondeur de 80 à 100 mètres, sont extrêmement abondants et ils fournissent plus que les cinq sixièmes du pétrole recueilli dans le Caucase. Il y a deux espèces de naphte : le blanc, qui est le

plus pur et le plus apprécié, mais très rare comparativement au noir ; le noir, qui est épais et commun. D’après É. Reclus, la production de naphte k Bakou, en 1878, était de 320 millions de kilogr. et l’exportation s’élevait à 162 millions de kilogr., tandis que la production du sel était de 7,300 tonnes.

APEI. (Gui-Théodore), poète allemand, né à Leipzig le 10 mai 1811, mort ans cette

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ville le 25 novembre 1867. Il fit se3 études aux universités de Leipzig et d’Heidelberg, Devenu aveugle à la suite d’une chute de cheval, il fut obligé de renoncer à toute espèce de carrière, et trouva dans la culture des lettres quelque consolation à son malheur. Il a publié deux recueils de poèmes lyriques : Poésies (1840, in-18), puis Du cœur aux lèvres et des lèures au cœur (1845, in-18), remarquables par la fraîcheur des images et l’originalité du style. Un drame qu’il fit représenter quelque temps après, Gunlher de Schwarzenberg, eut un succès incontesté et le décida à se tourner du côté du théâtre. Il composa un certain nombre de comédies, dont les critiques ont loué le choix heureux des sujets, la vérité des caractères, la vivacité du dialogue. Les meilleures sont : Catherine la Couturière ; Jeunes et vieilles ; Est-elle fidèle ? at. le Pied de nez, imprimées dans ses Œuvres dramatiques (1836-1857, 2 vol.).

  • APERCEPTION ». f. — Encycl. Philos.

Ce terme a été introduit par Leibniz dans la langue philosophique pour désigner la perception jointe à la réflexion. La distinction de la perception et de l’aperception est fondamentale dans la philosophie de Leibniz. Cette distinction est celle du genre et de l’espèce. La perception est le genre ; l’aperception, l’espèce. La perception est, pour Leibniz, une propriété, une qualité primaire, essentielle de la monade. L’aperception est la connaissance réflexiva que nous avons de telle ou telle perception. Kn un mot, l’aperception est une perception que l’on distingue, dont on s’aperçoit. Dans sa Monadologîe, Leibniz oppose cette distinction aux Cartésiens. • Létal passager, dit-i), qui enveloppe et représente une multitude dans l’unité ou dans la substance simple n’est autre que ce qu’on appelle la perception, qu’on doit distinguer de l’aperception ou de la conscience ; et c’est en quoi les Cartésiens ont fort manqué, ayant compté pour rien les perceptions dont on ne s’aperçoit pas. • Dans ses Nouveaux essais sur l’entendement, il l’oppose à Locke, qui avait confondu les deux phénomènes, à Je distingue, dit-il, entre percevoir et s’apercevoir. Lu perception de la lumière ou de la couleur, par exemple, dont nous nous apercevons, est composée de quantité de petites perceptions dont nous ne nous apercevons pus ; et un bruit dont nous avons perception, mais où nous ne prenons point garde, devient aperceptible par une petite addition ou augmentation. • Il montre en outre que cette distinction est non seulement d’observation psychologique, mais encore de nécessité logique. C’est une assertion inintelligible, Hvuit dit Locke, de dire qu’une chose pense sans s’apercevoir qu’elle pense.

— C’est une pétition de principe, répond Leibniz, d’avancer qu’il n’y a rien dans 1 âme dont elle ne s’aperçoive. «11 n’est pas possible que nous réfléchissions toujours expressément sur toutes nos pensées ; autrement l’esprit ferait réflexion sur chaque réfljxion à l’infini sans pouvoir jamais passer à une nouvelle pensée. Par exemple, en m’apercevan t de quelque sentiment présentée devrais toujours penser que j’y pense, et penser encore que je pense d’y penser et ainsi à l’infini. Mais il faut bien que je cesse de réfléchir sur toutes ces réflexions, et qu’il y ait enfin quelque pensée qu’on laisse passer sans y penser ; autrement on demeurerait toujours sur la même chose. •

Kant, dans sa Critique de la foison pure, se sert du mot aperception pour désigner la synthèse qu’opère l’esprit de ses impressions ou intuitions diverses. Selon lui, nos diverses représentations, les intuitions ou impressions de notre sensibilité n’existeraient pas pour nous sans un autre élément qui leur donna l’unité et en fait un objet de l’entendement. Or cet élément est précisément l’aperception. C’est ce qu’expriment les deux mitts, je pense, « Le je pense, dit Kant, doit pouvoir accompagner toutes mes représentations ; car autrement il y aurait en moi quelque chose de représenté, qui ne pourrait pas être pensé, ce qui revient à dire ou que la représentation serait impossible, ou du moins qu’elle ne serait rien pour moi. La représentation qui l’eut être donnée antérieurement à toute pensée se nomme intuition. Toute diversité de l’intuition a donc un rapport nécessaire au je pense dans le même sujet où elle se rencontre. Mais cette représentation je pense est un acte de la spontanéité, c’est-à-dire qu’on ne saurait la regarder comme appartenant h la sensibilité. • Quand le fait de l’aperception s’exerce, pour les relier et les unifier, sur leâ éléments divers de la sensibilité, Kant l’appelle aperception empirique. Mais il peu ; éire considéré en lui-même, abstrait des données de la sensibilité auxquelles il s’applique. alors Kant le nomme aperception pure ou primitive, ou unité primitive et synthétique de l’aperception, ou enfin, unité transcendentale de la conscience.

Selon Kant, l’aperception est ce qui distingue l’entendement de la sensibilité. Les intuitions appartiennent à la sensibilité ; elles sont soumises aux conditions formelles do l’espace et du temps ; l’entendement s’en empare en soumettant ce qu’elles ont de divers aux conditions de l’unité synthétique de l’aperception, « L’entendement, pour parlei généralement, est la faculté des connaissnnces. Celles-ci consistent dans le rapport dé-