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ciens et de fucotdes, auxquels il faut encore ajouter des corallc-ldes. Les animaux marins qui fournissent de l’huile sont aussi nora’ breux que dans les terres arctiques ; mais les , espèces sont différentes ; ainsi la baleine australe n’est pas la même que celle du pôle (Nord et le morse de cette région est remplacé par l’éléphant de mer. James Ross découvrit en 1844 des crustacés vivant à 720 mètres de profondeur. L’ours blanc parait faire complètement défaut ; a sa place ’ on rencontre une marmotte affublée d’une .’ sorte de tablier blanc. Les pingouins, innombrables, déposent dans ces régions d’énormes quantités de guano. Citons aussi l’albatros, le pétrel et la pintade. À l’exception des petits archipels de la zone subarctique, au S.-E. du cap Horn, le navigateur ne rencontre aucune lie au sud de l’Atlantique, du cap de Bonne-Espérance, de l’océan Indien et de l’Océanie, jusqu’au cercle polaire même. A 750 kilom. S.-E. du cap Horn, entre 61* et 63" de lat. S. et 16<> et 25* de long. 0., se trouve le groupe des Shetland méridionales, découvertes en 1819 par le capitaine anglais W- Smith. Ces lies sont orientées du S.-O. au N.-E. et séparées des terres antarctiques par le détroit de Bransfield. Elles sont montagneuses et volcaniques et atteignent une hauteur de 2.000 mètres. La végétation ne se compose que de mousses ; leurs seuls habitants sont les pingouins, les phoques, les pétrels blancs, les albatros et les pintades, et, dans la zone littorale des baleines à nageoires dorsales. Plus au S. se trouvent l’Ile de Joinville, la Terre de Louis-Philippe, celles de la Trinité, de Palmer et deGraham, qui, toutes montagneuses, s’étendent du N.-E. au S.-O. jusqu’au delà des cercles polaires. Dans la Terre de la Trinité, le mont Haddington s’élève à 2.300 mètres ; h. l’O., se trouvent le petit groupe de Biscoô et l’Ile Adélaïde. Cette dernière présente un aspect imposant : un pic la domine et 5, ’élêve jusque dans les nuages, tandis qu’une chaîne de montagnes neigeuses, plus basses, «.’étend sur une longueur de S kilom. du N. au S. Le dernier archipel de cette partie des terres antarctiques est celui des Orcades méridionales, entre 60° et 61° de lat. S. et 16» 25’ de long. O., à plus de 1.000 kilom. S.-E. du cap Horn. Ce groupe comprend cinq grandes lies et quelques petits Ilots, dont les sommet» atteignent 1.320 mètres d’altitude ; la plus grande des lies, appelée Ponione ou Mainland, aune superficie de 1.000 kilom. carrés. On n’y trouve que des mousses et des coralloldes ; mais les bâtiments y sont attirés par des bandes immenses de phoques, de pingouins et autres oiseaux de mer. Au sud de l’océan Indien, on rencontre : la grande lie d’Enderby (67»de lat. S.) et celle de Kerop, coupée par le cercle polaire et découverte par le voyageur de ce nom en 1839 ; puis, a l’opposé du continent australien, des fragments de terres qui forment, selon toute probabilité, le littoral de la terre de Wilkes. Celle-ci comprend une longue suite de terres, rangées sur le même cercle dans l’ordre suivant : Terres de Termination, de Knox, de Budd, deTotten, de Sobririaou Ballenyland, du Nord, avec la baie de Porpoise, enfin de Clarie et d’Adélie. La côte est formée d’une chaîne continue d’ilôts, et ses falaises revêtent une couleur d’ocre rouge, ce qui lui donne un aspect tout particulier. La Terre d’Adélie (1.200 et 1.300 mètres d’altitude) est entièrement couverte de neiges ; la roche est d’une nature essentiellement granitique ; le règne animal n’est représenté encore que par des-pingouins, et les pentes, nues, n’offrent pas la moindre trace de lichens. L’expédition de Dumont d’Urville ne recueillit qu’un seul fucus desséché, apporté là sans doute par les courants ou par des oiseaux. Au sud de la Nouvelle-Zélande, l’Ile de Young-Island se dresse à 3.650 mètres au-dessus du niveau de la mer, suivie de cinq Ilots abrupts formant le petit groupe de Balleny, par 66" 44’ de lat. S. Plus au S., la grande Terre de Victoria s’approche du pôle jusque vers 80° de lat. S. Elle est bordée de montagnes, dont les points les plus élevés sont : le mont Melbourne (5.000 mètres), le volcan d’Erebus (4.000 mètres) et le Terror (3.500 mètres), enfin les montagnes de Parry, plus au S-, tandis qu’à l’O. la cbalne moyenne du Prince-Albert renferme peut-être le pôle magnétique austral, par 76° de lat. S. et 1530 de long. E. À l’est de la terre de Victoria, on ne trouve plus que, près de 1 Amérique, la petite île de Pierre Ier, sous 68<> 57’ de lat. S., qui s’élève à 1.280 mètres d’altitude mais n’a que 32 kilom. de circonférence, et ta haute Terre d’Alexandre 1er, au S.-O. de la Terre de Grahara.

Explorations des régions antarctiques. Les explorations des régions antarctiques sont beaucoup moins nombreuses que les expéditions dirigées vers le pôle Nord ; elles n’ont commencé que très tard, et le premier voyageur qui approcha du cercle antarctique le lit, en quelque sorte, malgré lui. Il s’appelait Dirk Gerritz. Le bâtiment qu’il commandait, et qui portait le nom de • Bonne-Nouvelle •, . fut, en 1599, poussé par la tempête au delà du détroit de Magellan et vint aborder, à ce que l’on croit, aux Shetland du Sud. En 1671, La Roche découvrit la Géorgie du Sud. Les géographes avaient cru longtemps à l’existence d un vaste continent austral ; mais

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en démontrant que la Nouvelle-Hollande et la Nouvelle-Zélande étaient bien des terres isolées, Cook avait porté atteinte à une opinion qui ne reposait sur aucun fait positif. Cependant des doutes subsistaient, et la Société royale de géographie de Londres, appuyée par le gouvernement, chargea cet illustre navigateur de les éclaircir. Cook partit de Plymoutb, le 13 juillet 1772, avec la « Résolution • et 1’ « Aventure », relâcha à la baie do la Table, poussa droit au S. et navigua à travers les glaces flottantes entre les 50e et 67e degrés de latitude. Durant trois mois, il tenta vainement de franchir les banquises. Il vint se ravitailler à Taïti et gagna ensuite la Nouvelle-Zélande, d’où il repartit dans la direction du pôle, le 25 novembre 1773. Le 30 janvier 1774, il atteignait 70° 10’ ; mais, arrêté encore par les banquises, il rebroussa chemin. Une troisième tentative, qu’il fit au mois d’octobre, le conduisit jusqu’au 55« degré de latitude, c’est-à-dire beaucoup moins loin que précédemment. Cette fois, il se décida a revenir en Angleterre (1775), convaincu à tort qu’il n’existait aucune terre australe. Les découvertes postérieures ont prouvé que, s’il n’y a pas, sous le pôle Sud, un continent unique, des groupes d’Iles et des côtes étendues émergent bien au delà du 71e degré de latitude. « Dès 1819 et jusqu’en 1821, dit Vivien de Saint-Martin, le capitaine russe Bellingshausen, que son gouvernement avait chargé de reprendre les investigations de Cook dans les mers australes, y compléta la reconnaissance de la Géorgie (South Georgia), que Cook n’avait pu faire qu’en partie, contourna sur plusieurs points de son vaste pourtour le cercle polaire, toucha presque, à plusieurs reprises, au 70« parallèle, et découvrit près de cette latitude, vers le sud-ouest du cap Horn, deux îles nouvelles, qu’il nomma Iles de Pierre I«r et d’Alexandre Ier. Néanmoins, il ne put atteindre, à un degré et demi près, la haute latitude à laquelle Cook était parvenu. ■ Vers la même époque, le capitaine Palmer découvrait, entre les 64<> et 65» degrés de latitude, la terre qui porte son nom, et le capitaine George Powell abordait aux Orcades du Sud, sous le 61» parallèle (1821).

En 18Î3, le baleinier anglais James Weddel, voyant, vers le 60e parallèle, une mer libre de glaces permanentes, s’y dirigea résolument et arriva sans obstacle jusqu’au 74"i5’. En 1831, le capitaine Biscoë, qui faisait la pêche des cétacés pour le compte de la maison Enderby, aperçut sous 66° la terre à laquelle il donna le nom de son patron. L’année suivante, il vit la Terre de Graham, à cheval sur ie cercle polaire. Le capitaine Kemp, à son tour, attacha son nom à la Terre de Kemp (1833). Les découvertes partielles se succédaient, on le voit, depuis douze ans, presque sans interruption. Une nouvelle expédition commerciale fut envoyée, en 1838, dans les régions australes par la maison Enderby, sous le commandement de Balleny et de Freemann. Ces deux capitaines trouvèrent d’abord une terre élevée sous 6â°30’ (1839) ; Freemann réussit à débarquer sur le rivage : il Be trouva en présence de rochers à pic et de vallées couvertes de glaces, et il supposa qu’il venait de découvrir un groupe d’Iles d’origine volcanique ; il donna son nom à un pic, haut de 12.000 pieds peut-être.

Le gouvernement des États-Unis, qui suivait ces navigations avec un intérêt croissant, chargea le capitaine Wilkes, très versé dans la science hydrographique, de reprendre les investigations de Cook et de Bellingshausen. La marine anglaise ne voulut pas laisser aux Américains seuls le mérite d’une entreprise, dont la plupart des antécédents lui appartenaient, et elle choisit le capitaine Ross, connnu par ses voyages aretiques. Enfin la France confia a Dumont d’Urville le soin de la représenter sous l’affreux climat des régions sud-circumpolaires. D’Urville, prêt le premier, arriva le 27 février 1838, avec l’« Astrolabe» et la « Zélée •, en face d’une terre qu’il appela Terre Louis-Philippe (entre 63° et 640 de lat. S.) ; mais il ne put voir si elle est isolée ou si elle forme la portion avancée d’une masse continentale. Dans une seconde campagne, il partit de Van-Diémen le l«r janvier 1840. « Le le, par 6po’de latitude australe, dit le géographe cité plus haut, on rencontre les premières masses de glaces flottantes. Plusieurs l’ois, dans la journée du 19, on avait cru apercevoir la terre dans l’E. et dans l’O. ; ce n’était que des nuages imitant des cimes neigeuses. À partir de ce moment, les masses de glaces devinrent de plus en plus nombreuses et menaçantes. Bientôt, elles se montrèrent sans nombre, couvrant la mer comme autant d’Iles, séparées par des canaux étroits et sinueux. Ces murailles dépassaient de beaucoup les mâtures et surplombaient au-dessus des navires. A leurs pieds, se découvraient de vastes cavernes creusées par la mer, qui s’y engouffrait avec fracas. Il semblait que l’on fût entré dans une ville à rues étroites, ouvrage de géants. Plus d’une fois les corvettes durent passer entre deux masses si hautes et si rapprochées qu’elles étaient toute vue de la terre vers laquelle on marchait. Alors, dans le silence formidable de ces solitudes, on n’entendait que les commandements des officiers, renvoyés par l’écho. Enfin on sortit de ce dédale, et l’on se trouva

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dans un bassin plus libre, où la terre s’apercevait au S., à trois ou quatre milles de distance. > Cette terre, dont on ne voyait pas la fin, et qui était haute de 1.000 à 1.200 mètres, fut appelée Adélie (prénom de M»8 Dumont d’Urville) ; elle est située entre 660 et 67° de lat., c’est-à-dire sous le cercle pofaire même. Huit jours après, on aperçut une nouvelle côte, qu’on baptisa côte Clarie, et qui n’est peut-être qu’une prolongation de la terre Adélie.

Pendant ce temps, Wilkes, parti en février 1839 du cap Horn, cherchait vainement, dans une première campagne, à retrouver la mer libre de Weddell ; dans une seconde (1840), après avoir côtoyé durant cinq jours une barrière de glace, il apercevait sous 66° de lat. S. et 15° 6’ de long. E. la montagne Ringgold, ainsi nommée du commandant de l’un des bâtiments de l’expédition. Il lui fut impossible d’aborder.

Boss, arrivé le dernier sur le champ des recherches et informé du résultat des expéditions précédentes, se porta vers le 170e méridien Ë., dépassa le cercle polaire le l«r janvier 1841, arriva le 19 dans la mer libre et aperçut au loin une rangée de pics neigeux, qu’il appela Chaîne de l’Amirauté, s’élevant à 2.500 mètres, sur une terre inconnue (Terre Victoria), dont il prit possession sur un îlot dépourvu de toute végétation. Continuant sa route, il parvint au 74» degré de lat. S., le point le plus rapproché du pôle qu’on ait jamais atteint, et découvrit l’île Franklin, où un volcan haut de 4.000 mètres lançait une colonne de fumée de 100 mètres de diamètre. 11 reçut le nom d’Erebus et un volcan éteint du voisinage fut baptisé Pic Terror, Les deux campagnes qu’entreprit Wilkes en 1841-1842 et 1842-1843 n’amenèrent aucun résultat appréciable.

Depuis cette triple et mémorable expédition, patronnée par trois grandes puissances, l’activité des navigateurs ne s’est plus portée vers le pôle Sud. Cependant, en 1874, le capitaine Nares, exécuta des sondages entre 60° et 65« de latitude, avec le navire le « Challenger >.

  • ANTECHRIST s. m. — D’après l’Académie

(éd. de 1877) il faut écrire antéchrist, avec un accent.

ANTÉCOLOMBIEN, IENNE adj. (an-té-kolon-bi-ain, i-è-ne — de anté, avant, et Colomb). Qui a rapport à l’Amérique avant sa découverte par Christophe Colombt L’histoire de l’Amérique antÉcolombiennb est encore assez mal connue.

ANTÉDON s. m. (an-té-don). V. coma-

TUXE.

ANTENAIS, AISE s. et adj. (an-te-nê, è-ze — rad. antan). Zootech. Nom donné aux jeunes animaux qui, âgés de plus de douze mois, n’ont pas encore atteint l’époque de la sortie de leurs premières dents mitoyennes, c’est-à-dire deux années. Il Par extension, jeune animal qui n’a pas encore terminé sa seconde dentition.

•ANTENNES s. f. pi. — Zool. Les plus antérieurs des appendices des annélides et des arthropodes : Les antknnbs des insectes ne sont pas uniquement les organes du toucher (Claus). Les trachéates. n’ont qu’une paire a’ANTBNNKs (Gegenbaur).

— Encycl. Les nombreux travaux parus dans ces dernières années sur les animaux articulés ont donné la plus grande importance aux antennes, qu’ils traitent soit de leur morphologie, soit de leur rôle physiologique.

Annélides. Il y a peu à dire sur les antennes des annélides. Chez les chétopodes, il existe, sur le segment antérieur de la tête, des antennes représentées par des filaments dans lesquels semblent résider et se localiser, pour cette partie du corps, les fonctions tactiles. Quand ces tentacules font défaut, la sensibilité tactile paraît résider autour de la bouche. Lorsque ces antennes ou tentacules tactiles existent, on observe chez beaucoup de formes des filets nerveux dont les terminaisons ont lieu dans des appendices articulaires cylindriques ou papilles par de très fins poils rigides.

Chez les arthropodes, les appendices les lus extérieurs, qui reçoivent en même temps eurs nerfs du ganglion œsophagien supérieur, sont les antennes. Placées entre la bouche et les organes de vision, rapprochées

f)lus ou moins de ces diverses parties suivant es types, elles paraissent, à première vue, être surtout affectées au tact. En vérité, leurs fonctions sont plus nombreuses et plus complexes. Ou en rencontre le plus souvent une paire, souvent encore deux, jamais davantage ; il est des cas où elles paraissent manquer, mais encore sont-elles représentées par des mamelons, vestiges de leur partie basifaire.

Crustacés’. La majorité des crustacés possèdent deux paires d’antennes. Dans le développement de ces êtres, ce sont les premiers appendices qui paraissent, et, Comme nous l’apprend Gegenbaur, chez la forme Nauplius des larves d’entomostracés ils fonctionnent comme organes de locomotion, et même, chez les daphnides la deuxième paire d’antennes est également affectée à cette fonction.

Il est à considérer que la deuxième paire d’antennes des crustaeés correspond à la 93

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paire de membres de l’anneau buccal, qui, primitivement, « en même temps qu’elle remplissait le rôle de pattes locomotrices avec ses appendices maxillaires basilaires, remplaçait les organes de la bouche encore absents. ■ (Claus.)

Les deux paires d’antennes rudimentaires, en affectant des modifications spéciales chez l’animal adulte, sont plus développées chez les larves ; la paire antérieure est munie de filaments olfactifs très déliés et acquiert souvent, chez les mâles, un très grand développement. La paire postérieure affecte souvent la forme de rames bifides munies, chez les cladocères, de soies très longues, ou se modifie, chez les mâles, en organes préhensiles destinés à l’accouplement ; chez certains types (Apus), elles s atrophient et disparaissent, et alors les antérieures se réduisent à de courts filaments bi-articulés. Chez les ostracodes, à la région antérieure du corps, on observe deux paires d’appendices considérés généralement comme des antennes, bien qu’ils servent très souvent d’organes locomoteurs ; on remarque chez certains types des filaments olfactifs à la base des appendices de la première paire. Les antennes antérieures des copépodes sont, le plus souvent, longues et formées de nombreux articles ; elles portent des organes tactiles et olfactifs ; dans les foimes parasites elles se changent en appendices destinés à l’accouplement. Les inférieures restent toujours courtes ; tantôt elles se bifurquent, tantôt prennent la disposition la plus propre à la locomotion. Il n’existe jamais d’antennes postérieures chez les cirripèdes ; dans ce type inférieur, la seule paire existant (antennes antérieures) reste toujours très petite. Deux paires d’antennes se trouvent chez les leptostracés ; la tige des antérieures est formée de quatre articles portant une écaille latérale ciliée et sa prolonge en un long fouet ; celle des postérieures n’est que de trois articles et se termine également en un long flagellum démesurément allongé chez les ntâles.

Les édriophthalmes amphipodes possèdent également deux paires 5’antennes, composées le plus souvent d’une tige courte et d’un long fouet à nombreux articles qui peut parfois s’atrophier plus ou moins. Les antennes antérieures, très variables de forme, allongées chez les mâles, sont souvent munies d’un court fouet accessoire ; très courtes chez les femelles des hypérines, elles peuvent même affecter, comme chez les corophiides, la forme de pattes ou se réduire, comme on l’observe chez les phronimes, à un article basilaire (femelles).

Les crustacés isopodes possèdent deux paires d’antennes ; les antérieures, externes, sont presque toujours plus courtes que les postérieures ; parfois même, elles s’atrophient ou se dissimulent complètement, comme chez les cloportes, sous le bouclier céphalique. II est des formes, tels sont les apseudes, chez lesquelles elles «ont munies de deux fouets. Les antennes des thoracostracés, toujours au nombre de quatre, sont insérées à la partie très antérieure de la tête ; celles de la première paire portent parfois de deux à trois fouets sur la tige, et ces diverticulums paraissent être affectés à une sensibilité spéciale. Chez les décapodes, on observe à leur base des vésicules auditives ; sur la tige et les fouets sont situés de minces filaments et des poils où aboutissent des terminaisons nerveuses (organes olfactifs). On remarque à la base de celles de la seconde paire un long fouet et une écaille chez les décapodes macroures ; leur article basilaire porte un appendice tubuleux où débouche une glande dite antennale.

On doit considérer comme une paire d’antennes chez les xiphosures (limules), la première des 6 paires de membres, à cause de sa situation en avant de la bouche, bien qu’elle soit terminée par une pince.

Pour les trachéates, il n existe qu’une paire d’antennes qui, chez les arachnides, « en raison de la rétrogradation dont leur partie céphalique est le siège, se rattachent aux organes de la bouche •. On n’a pu déterminer encore avec certitude si cette paire antérieure de membres, les chélicères, correspond morphologiquement aux antennes, bien qu’on puisse le supposer d’après l’origine des nerfs qui y ont leurs terminaisons. Les chélicères portent souvent, à cause de cette assimilation, le nom d’antennes-pinces et peuvent être morphologiquement considérées comme les appendices de la première paire directement métamorphosés en organes buccaux. C’est là, du reste, ta modification la plus importante que subissent les antennes dans la série d’animaux qui en sont doués.

La paire unique d’antennes des myriapodes est insérée sur le front, dans une fossette, et sur son extrême bord (chilopodes). Ces appendices sont allongés et formés d’un nombre plus ou moins grand d’articles ajustés bout à bout. Courtes et composées de sept articles, dont le dernier est quelquefois atrophié chez les chilognathes, ces antennes sont longues et pluriarliculées chez les chilopodes. Les animaux composant la petite classe des onychophores possèdent aussi une paire d’antennes insérées sur les côtés du front, assez longues et pluriarticulées.

Insectes. Nous n’avons pas k revenir sur la constitution extérieure des antennes des