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çaut partiellement l’alumine Al*0*. Les cristaux, qui sont petits, appartiennent au système du prisme doublement oblique et présentent des angles voisins de ceux de t’albite :

pm= 110°40’, pt = 114° 7’, mt= 120° 30’

avec clivage parfait suivant la face p, moins parfait suivant g.

L’anorthite est blanche ou incolore, translucide, quelquefois transparente, d’éclat vitreux ; sa cassure est conchoïdale. Dureté 6 (égale à celle de l’orthose) ; densité 2,69 à 2,75. Elle fond au chalumeau en un verre bulleux ; attaquée par l’acide chlorhydrique, elle laisse un dépôt de silice pulvérulente. On la trouve dans les laves du Vésuve, de l’Islande et de Java, dans les diorites de Corse. Los plus beaux cristaux viennent de la Somma.

ANOSTOSE s. f. (a-no-sto-ze — du gr. an priv. ; osteon, os). Méd. Atrophie des os. Cette atrophie s’observe toutes les fois que les os des membres sont soumis à un repos trop prolongé, comme dans les cas d’arthrite chronique, de tumeur blanche. L’anostoSe interstitielle (Bruns), atrophie sénile des os, est très prononcée dans les paralysies,

" ANOT DE MA1Z1ÈHES (Cyprien), littérateur français, né à Saint-Gennain-MoDt (Ardennes) le 27 avril 1794. — Il est mort à Versailles le 5 janvier 1879.

ANOXOLYINE s, f. (a-no-kso-li-i-ne — du gr. a priv. ; oxos, acide ; luein, dissoudre). Chim. Nom donné par Leconte et de Goumoens à la partie insoluble dans l’acide acétique des produits obtenus en décomposant, par l’acide chlorhydrique ou la potasse, l’albumine, la fibrine, la caséine et en général les matières organiques azotées.

ANOXYHÉMIE s. f. (a-no-xi-é-ml — de a priv. ; oxygène ; grec aima, sang). Pathol. Défaut d’oxygénation du, sang, u On dit aussi

ANOXÉMIE.

ÀNQUEZ (Léonce), historien français, né à Pans en 1821. Ses études terminées, M. Anquez entra U l’École normale, fut reçu agrégé d’histoire et s’adonna à l’enseignement. Après avoir occupé diverses chaires en province, il fut appelé u Paris et devint professeur d’histoire au lycée Saint-Louis. Depuis, il a été nommé inspecteur de l’académie de Paris. M. Anquez appartient à la religion protestante. Il a publié différents ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Histoire des assemblées politiques des Réformés de France (1859, in-8°) ; Un nouveau chapitre de l’histoire politique des Réformés en France (1865, in-8°) ; De l’état civil des Réformés en France (1888, in-8°) ; Histoire de France (1874, in-12) ; Le chancelier de l’Hospital (1881, in-18).

ANSAC, coram. de France (Charente), cant., arrond. et a 3 kilom. S. de Confolens ; 1.093 hab. Fabrique de tuiles.

ANSDELL (Richard), peintre anglais, né à Liverpool en 1815. —11 est mort à Londres le 20 avril 1885. Parmi les dernières œuvres de ce remarquable peintre animalier, nous citerons : les Hauts pays de l’Ouest ; les Hâtes non invités ; la Mère anxieuse (1675)i le Troubadour voyageur (1876) ; la Patrie des bêtes fauves (1877) ; etc.

    • ANSE s. f.— Electrothérap. Anse galvanique. Appareil employé pour l’ablation, à

l’aide de l’électricité, de membres, tumeurs, etc. V. GALVANOCAUST1B.

APiSEELB (Édouard), socialiste belge, né à Grand le 85 juillet 1856. Après avoir terminé ses études à l’Athénée de sa ville natale, il fut successivement clerc de notaire, typographe, homme de lettres, car il a publié deux romans, mais toujours et surtout socialiste militant, lutteur énergique pour la conquête du suffrage universel, orateur favori des grandes assemblées populaires. Il est le fondureur du journal la Volonté du peuple (Wolfeswill) et de En avant/ qui le reinplaça, ainsi que de l’association ouvrière portant le même nom que cette dernière publication : Vooruitt II est à remarquer que l’entrée du ■ Vooruitl » est interdite en France. Elu président du congrès ouvrier qui s’est tenu à Bruxelles au mois de juin 1886, M. Anseele fut prévenu de délits de presse et de rébellion contre la force publique ; acquitté du premier chef d’accusation, on le condamna sur le second à six mois d’emprisonnement. Il ne subit pas immédiatement sa peine et vint à Paris prendre part au congrès ouvrier du mois d’août 1886, où il prononça un grand discours sur le misérable état des ouvriers belges. Il a été un des promoteurs de la grève qui éclata en Belgique en mars 1887.

ANS1AUX, nom d’une famille de médecins belges.—Nicolas-Gabriel-Antoine-Joseph Ansiaux naquit à Ciney le 6 juin 1780, et mourut à Liège le 26 décembre 1834. Reçu docteur en 1803, il publia beaucoup d’articles dans les revues et les bulletins des sociétés savantes, et un certain nombre de volumes ; il fonda à Liège une école de chirurgie, devint, en 1806, chirurgien en chef da rhôpital de Bavière, et en 1816, professeur à l’université de Liège, etc. Mais son titre le plus important est d avoir en quelque sorte importé en Belgique et vulgarisé les questions de médecine légale. Ses principaux ouvrages sont : Clinique chirurgicale ou Recueil de mfmoi-

ANST

res et observations pratiques (1819, in-8°) ; Questions de médecine légale[lS2l, in-8°) ; Discours sur la médecine légale[s%5, in-8°), etc.

— Son fils, Nicolas-Joseph-Victor Ansiaux, né à Liège le 9 mars 1802, mourut dans la même ville le 24 juin 1882. Reçu docteur en 1823, il vint à Paris suivre l’enseignement de Roux et d’Amussat. Il a occupé diverses chiures à la faculté de Liège, et l’on a de lui : Traité des bandages et appareils (1827, in-8°) ; Description des appareils amovo-inamombles (1842, in-8°) ; Notice sur les maladies observées à la clinique ophtalmologique (1848, in-8<>) ; De l’influence de la position dans tes maladies chirurgicales (1852, in-8°), etc.-Oscar-Nicolas-Ambroise Ansiaux, fils du

précédent, est né à Liège le 28 janvier 1834. Après sa thèse de doctorat en médecine (1858), il Voyagea en France et en Angleterre, et, à son retour en Belgique, se fit recevoir spécialement docteur es sciences chirurgicales. Il n’a guère publié que des

mémoires dans les « Annales de la Société médico-chirurgicale de Liège » (1862-1866) : De l’emploi de la suture métallique en chirurgie ; Tumeur adénoïde de la voûte palatine ; Kyste congénital du plancher de la bouche ; De l’acupressure de Simpson ; De l’anesthésie locale, etc. En 1878, il fut nommé professeur à la faculté de Liège ; mais il mourut au mois de janvier de 1 année suivante.

ANSŒS ou ANSCS, tribu principale de l’Ile de Jobie qui a donné son nom à un village de cette lie. Ansœs est situé à la partie méridionale l’Ile de Jobie, dans la baie du Geelwinck (Nouvelle-Guinée, côte nord) ; c’est un grand village composé de maisons bâties sur pilotis, sur un banc de boue bordé de palétuviers. On compte, d’après M. Léon Laglaize, ’ voyageur français qui a visité la Papouasie en ces dernières années, une quarantaine de maisons renfermant en tout de 2.000 à 2.500hab. La tribu entière des Ansœs est plus nombreuse et une partie habite le village de Sesawa à l’E. et le village de Kariori à l’O. La tribu est bornée à l’E. par celle des Somouî et à l’O. par celle des Wanaps. Après les gens du havre de Dorey et de l’île de Mansinam, les indigènes d’Ansœs sont les plus civilisés de tous les Papous de la côte nord. Leur baie est le centre du commerce de la baie du Geelwinck et le rendezvous, à une certaine époque de l’année, de tous les schooners malais da Ternate. On y voit des représentants de toutes les tribus de la grande baie, et tous ces gens semblent être unis par une sorte de franc-maçonnerie commerciale rappelant celle des concis chinois en Malaisie ; ils se soutiennent réciproquement en cas de guerre. Peuple marchand avant tout, les Papous d’Ansœs ne cultivent que peu ou point la terre ; ce sont les habitants de l’Ile Mafor qui leur échangent les produits de leurs cultures ; le sagou leur vient d’Aropen, le tabac leur vient d’Amberbaki par l’intermédiaire des gens de Mansinam. Les principaux objets d’exportation d’Ansœs sont l’écaillé, les oiseaux de paradis, le tripang, la résine damar ; on y fait aussi un grand trafic d’esclaves, comme partout ailleurs en Nouvelle-Guinée. Depuis quelques années deux maisons de commerce se sont installées dans la baie d’Ansœs, près du village ; ce sont des comptoirs tenus par des Malais pour le compte de MM. A. Bruminjn de Ternate (lie Kaboni) et Duivenboden (lie Kambepi). On trouve de l’eau potable à Ansœs, mais pas de vivres ; la rade est très poissonneuse. Les Malais qui y séjournent y souffrent beaucoup du béribéri et de la nêvre, ainsi que de la dysenterie.

ANSOOS (Félix-Louis), général français, né à Versailles le 17 juin 1819. Sorti de l’Ecole polytechnique en 1839, il commença sa carrière en Algérie. Capitaine du génie le 30 décembre 1846, il rentra en France en 1850 et accompagna le général Dalesme eu Crimée comme aide de camp ; cité à l’ordre de l’armée, il fut promu chef de bataillon après la prise de Sebastopol. Lieutenant-colonel en 1865 et colonel en 1869, il devint général de brigade en 1875 et général de divivision en 18SO. Membre du comité consultatif des fortifications et de la commission mixte des travaux publics, il fut nommé, le 1er avril 1882, au commandement du génie du gouvernement de Paris et passa au cadre de

réserve en 1884. Chevalier de la Légion d’honneur en 1852, officier en 1864 et commandeur en 1872, il fut promu grand officier le 28 décembre 1883, comptant quarante-six ans de service, huit campagnes et deux blessures.

  • ANSTED (David-Thomas), géologue anglais,

né à Londres en 1814. — Il est mort le 13 mai 1880. Secrétaire perpétuel de la Société géologique de Londres, il a donné une nouvelle impulsion aux travaux de la savante compagnie, dont il a réorganisé la bibliothèque. Quelques-uns de ses ouvrages ont eu un très grand succès. Outre ceux que nous avons cités au tome I«r du Grand Dictionnaire, nous mentionnerons les suivants : Guide du géologue (1845) ; Géographie physique (1852) ; Notices sur les scènes de la nature, les sciences et les arts (1854) ; Causeries géologiques (1860) ; le Grand-livre de pierre de la nature (1863) ; Application de la géologie aux arts et aux manufactures (1865) ; le

ANTA

Monde où nous vivons ou Premières leçons de géographie physique (1868), ouvrage tout à fait remarquable, qui a servi de modèle à une foule d’autres du même genre ; Histoire de la terre ou Premières leçons de géologie (1869) ; Géographie des comtés de Kent, Surrey et Susses (1872). Ansted avait fait plusieurs voyages en Europe, et il avait consigné le résultat de ses recherches dans divers recueils. Sous le titre de : Un voyage à tra~ vers la Hongrie et la Transylvanie (1862), il a publié de ses voyages une relation très intéressante. Citons enfin ses mémoires sur les Roches carbonifères et de transition en Bohême ; sur une Partie des formations tertiaires de la Suisse, etc.

  • ANSTER (John), poète et juriste anglais,

né à Charleville (Cork) en 1793. — Il est mort à Dublin le 9 juin 1867.

’ ANSTEY (Thomas-Chisholm), publiciste anglais, né à Londres en 1816. — 11 est mort le 12 août 1873.

ANTANKARAS (pavs des), contrée de la partie septentrionale de l’Ile de Madagascar, entre il» 57’ et 150 58’ de lat. S. La côte commence dans la partie intérieure de la baie d’Antongil, et forme sur l’océan Indien la baie de Vohémar et celle de Diego Suarez. Toute la côte est rochs’jse et bordée de récifs. Après le cap Durnfors Noss, qui limite à l’E. la grande baie d’Antongil, on trouve le cap Ngoncy ou cap Est, la pointe la plus orientale de 1 île de Madagascar, par 150 15’ de lat. S. et 48» 10’ 16" de long. E. ; la baie de Vohémar, qui offre un bon mouillage aux grands navires, et la baie de Diego Suarez, appartenant à la France depuis 1750. Au N. de celle-ci se trouve le cap d’Ambre, à l’extrémité N. de l’île de Madagascar, par lio 57’ 30" de lat. S. et 46° 58’31" de long. E. À partir de ce cap, la côte tourne au S.-O. et est encombrée de nombreuses lies jusqu’au cap Saint-Sébastien. Un peu plus au S., se trouve la grande baie de William Pitt, et ensuite celle de Passandava, qui s’avance à 24 kilom. dans les terres. En face de la pointe septentrionale de cette baie se trouve la grande de française de Nossi-Bé et la petite lie de Nossi-Cumba. La contrée est peu connue ; près du cap d’Ambre se trouvent plusieurs montagnes coniques, dont les points élevés atteignent une altitude de 310 mètres. L’intérieur du pays parait entièrement désert. De nombreux troupeaux errent sur les montagnes et les plaines, et on y rencontre des porcs sauvages, des pintades (poules de Guinée) et des oiseaux sauvages.

ANTANOSSES, peuple de la partie méridionale de l’Ile de Madagascar, entre 24» et 25° 30’ de lat. S. Elle s’étend depuis l’embouchure de la rivière de Foutak (Foutaka) sur la côte S.-E. de Madagascar, par 24° 4’ de lat. S. jusqu’à la pointe de Barow sur la côte S.-O. Cette contrée est en partie boisée et en partie couverte de grandes dunes de sable très blanc, coupées par de nombreuses rivières, dont les plus importantes sont : l’Ambatoubé, Onghie, Mandrera et Afou-Vatou. Le cap Sainte-Marie forme l’extrémité méridionale de l’île de Madagascar, par 25» 39’ de lat. S. et 42° 46’ 30" de long. E. Il est haut et coupé à pic. Au S, -E. se trouve Fort-Dauphin, par 25° V’ 30" de lat. S. et 44° 42’ de long. E. Le fort, maintenant en ruines, était construit sur l’extrémité N. d’une presqu’île pour protéger le mouillage dans la baie de Sainte-Lucie. Les montagnes de l’intérieur sont très élevées et leurs sommets, au lieu d’être arrondis, comme la plupart de ceux de la côte S.-E. de l’Ile, sont tous découpés ; ils se détachent brusquement les uns des autres et leurs flancs sont profondément sillonnés de ravins. Le climat est sain en toute saison. Le commerce consiste principalement dans l’échange de marchandises, telles que fusils à pierre, poudre, verroterie de Venise, coutellerie, miroiterie, faïences, toiles, bijouterie fausse, etc. En retour on prend du riz, quatre ou cinq espèces de légumes secs, du maïs, des bois de charpente, de menuiserie, da charronnage et de teinture, diverses huiles, telles que celle de sésame, de ricin ou les graines de ces plantes oléagineuses, et plusieurs espèces de gommes. On se procure facilement sur la cote des bœufs, du gibier et du poisson.

  • ANTARCTIQUE i(océan). On comprend

sous cette dénomination la partie de l’Océan limitée par la portion méridionale du Pacifique, de l’Atlantique et de l’océan Indien, et qui baigne les terres antarctiques. La superficie de l’océan Antarctique est de 20.477.800 kilom. carrés, encore en grande partie inexplorés. D’après Elisée Reclus (la Terre), c’est dans l’océan Antarctique qu’il faut chercher l’origine des mers qui couvrent la plus grande partie du globe. Le physicien anglais "Whéwell, qui pendant de longues années a étudié les phénomènes du flux et du reflux, a donné le nom de berceau des mai-ées à cette grande nappe qui recouvre presque toute la surface de l’hémisphère austral, et où l’attraction combinée du soleil et de la lune soulève le flot qui, de rivage en rivage, va se heurter sur les côtes du Groenland et de la Scandinavie, C’est la que l’eau, peu d’instants après le passage de la lune au méridien, atteindrait elle-même son niveau le plus élevé et l’orme ANTA

rait cette première intumescence régulatrice à laquelle la surface de toutes les mers obéirait de proche en proche. Suivant cette théorie, la vague de marée circule incessamment dans toute l’étendue de l’océan Antarctique ; elle suit de l’E. À l’O. le cours apparent de la lune et décrit ainsi autour de la terre une véritable orbite. La marée, arrêtée par le continent américain, se replie vers le N., en parcourant l’Atlantique du, S. au N. et accomplit le trajet du cap de Bonne - Espérance aux lies Britanniques (10.000 kilom.) en quinze heures, tandis que le voyage du centre de l’océan Antarctique à l’embouchure de la Tamise demande deux jours et demi. La profondeur de l’océan Antarctique est de 3.150 mètres entre 63° et 64° de lat. S., et James Ross a touché le fond, près 78° de lat. S., à 760 mètres. Les montagnes de glace de l’hémisphère antarctique offrent moins de variété dans leurs formes que celles de l’hémisphère opposé. Ce ne sont pas des aiguilles et des dômes aux contours bizarres, mais plutôt des sortes de falaises de 50 à 60 mètres d’élévation. Cependant les masses de glace sont peut-être plus considérables que celles du nord, et la forme des murailles australes doit être attribuée à la rigueur du froid qui règne dans la zone du sud et qui pousse la neige et les glaciers plus avant dans la haute mer. Déjà, par 50° de lat. S., les navires rencontrent des banquises d’une puissance égale à celles qui, de l’autre côté, se trouvent seulement au delà du cercle polaire. La débâcle des glaces antarctiques 3 accomplit, au printemps et en été, comme celles des glaces boréales, et par conséquent six mois plus tard, à cause de l’opposition des saisons dans les deux moitiés du monde. Les glaçons qu’on rencontre pendant l’hiver ne sont pas de simples fragments détachés de la banquise ; tandis qu’en décembre, en été, il y a 30 à 40 fois plus de glaces qu’en juillet, époque la plus froide. Quant à la multitude des masses flottantes, elle n’est point la même dans toutes les mers antarctiques. Au sud de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, les montagnes de glace sont relativement rares ; au sud du cap Horn, elles se rencontrent plus fréquemment ; mais on n’en voit jamais entre cette pointe de l’Amérique et les Iles Falkland ; elles dérivent toutes vers le N.-E., poussées par le grand courant polaire. C’est au sud de l’Afrique que les glaces se portent de préférence et se rapprochent le plus de l’équateur. On en a même aperçu de la villa du Cap, à 34° de lat. S. Ainsi, les fragments des glaciers antarctiques sont poussés & 400 kilomètres plus avant que les glaces boréales, dans la direction de la zone torride. La hauteur des vagues de l’océan Antaretique dépasse de beaucoup les vagues des autres mers. Depuis une vingtaine d’années, la pêche de la baleine y est plus importante et plus fructueuse que dans la zone boréale.

    • ANTARCTIQUES (terres). Elles sont situées

dans l’océan Antarctique ; les parties connues occupentunesuperficiede66t,000 kilom. carrés, dont 138,000 au sud de l’Amérique et 523,000 au sud de l’Australie. Elles sont complètement stériles, inhabitées et imparfaitement explorées. On trouve au sud de

l’Amérique ; la Terre de Graham, 100.000 kilom. carrés ; la Terre d’Alexandre Ier, 30.000 kilom. carrés ; la Géorgie du Sud, 4.075 kilom. carrés ; la Shetland du Sud, 2.200 kilom. carrés ; les Orcade3 du Sud, 1.650 kilom. carrés. Au sud de l’Australie : la Terre de Victoria, 330.000 kilom. carrés ; la Terre de Wilkes, 165.000 kilom. carrés ; et les Terres d’Enderby et de Kemp, ensemble 28.000 kilom. carrés.

On suppose que les banquises et les montagnes de glace ont jusqu’à présent défendu contre toute exploration 22.500.000 kilom. carrés. Quant aux terres du continent antarctique, on ne peut en connaître la configuration, puisque les contours des baies et des caps, des golfes et des presqu’îles disparaissent en grande partie sous les glaces. Celles-ci s’étendent bien au delà du cercle polaire ; il en résulte que le froid exerce son action sur une zone beaucoup plus étendue dans les terres antarctiques que dans les régions arctiques, dont les glaces, dans la saison chaude, atteignent rarement le cercle polaire. Les navigateurs qui se sont rapprochés le plus du pôle sud sont les commandants de 1’ • Erebus ■ et du « Terror • qui, en février 1842, arrivèrent jusqu’au 78" 10’ de lat. S. soit à 1.000 kilom. environ du pôle. Le pôle magnétique du sud n’a pas été reconnu jusqu’à nos jours ; mais, d’après les calculs de Duperrey, de Gauss, etc., il se trouve probablement à 14" 55’ du pôle sud. La température annuelle semble être assez régulière ; elle suit sensiblement les degrés de latitude et varie de 0° à — 5°. La température moyenne des mois de janvier, février et mars est de — 2° 6’ ; celle de février, de — 4° 2’. La température de la mer à la surface est presque invariablement de— 1* 5’. Partout le littoral des terres est bordé de glaces, contre lesquelles vient sa briser le ressac de la mer. L’intérieur des terres reconnues est couvert de neige, on n/y voit aucune trace de végétation. L’extrême limite de celle-ci est à l’île Cockburn (Shetland du Sud), où l’on a trouvé, par 64° 12’de lat. S., dix-neuf espèces de mousses, de U-