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de concurrent, furent déclarées insuiflsantes et qualifiées «vieux jeu». Il fallut trouver mieux que cela. L'annonce-réclame, qui jusqu’alors s’était modestement placée à la

troisième page du journal, sauta d’un bond à la première et se glissa dans la chronique. Des courtiers spéciaux, attachés aux feuilles mondaines en vogue, furent chargés de « faire la place» et de tâter le client. Des rédacteurs, habiles à placer une annonce discrète dans un récit émouvant ou léger, dépensèrent, a réussir dans cette chronique d’un nouveau genre tout ce qu’ils pouvaient avoir de finesse. Quelques-uns devinrent de véritables maîtres en ce nouvel art. Le prix de ces annonces, débattu de gré à gré, s’éleva rapidement a un chiffre très élevé et bientôt les clients se demandèrent si les tarifs qu’ils étaient contraints de subir n’étaient pas excessifs. D’autre part, bon nombre de feuilles de second ordre se mirent en quête d’annonces de cette espèce ; leurs courtiers maladroits et leurs chroniqueurs plus maladroits encore tuèrent rapidement l’annonce-chronique, qui ne se paye plus aujourd’hui ce qu’elle valait il y a quelques années. Cette forme de l’annonce ne pouvait plaire, d’ailleurs, a ceux qui veulent faire de l’éclat. A ceux-ci l’annoncier habile devait fournir, soit des affiches monstres, soit des affiches illustrées. Les murs de la capitale ont vu, depuis dix ans, défiler tous les types de ce genre de réclame. L’annonce illustrée (v. affiches illustrées) est de beaucoup la plus goûtée. Il n’est pas d’éditeur de romans qui ne l’emploie et ne s’efforce d’attirer le lecteur en plaçant sous ses yeux les scènes les plus lugubres ou les plus alléchantes de l’œuvre qu’ils publient. Quelques lanceurs de publications plus ou moins grivoises sont même allés assez loin dans cette voie pour que le parquet ait cru devoir intervenir et mettre un frein au dévergondage de certains dessinateurs.

L’affiche monstre n’est guère employée en France ; elle coûte d’ailleurs fort cher et ne saurait trouver place, en raison de son format, que sur un petit nombre de points ordinairement situés loin des quartiers fréquentés.

Nous avons montré l’annonce s’introduisant dans la chronique des journaux mondains. Elle a fait mieux : elle a forcé la porte de nos théâtres, où elle s’étale non seulement dans la salle, mais encore sur la scène. Vous assistez à une représentation fort intéressante dans un théâtre de premier ordre, la toile tombe sur un acte qui vous a ému, vous restez immobile quelques instants, encore sous le charme, vous relevez la tête, et

?ue voyez-vous ? un énorme bas-varice qui

ait vis-a-vis, sur le rideau, à, un gigantesque pot de moutarde 1 La vue de quelques cases • h louer » achève de tous replonger dans la réalité. La substitution du rideau-annonce au simple rideau de jadis est regrettable. Nous ne savons rien, en effet, de désagréable h l’œil comme ce damier où s’affichent les produits les plus divers ; la plus belle salle en est enlaidie, et nous pensons qu’un théâtre qui se respecte devrait s’abstenir de recourir à de pareils moyens pour garnir sa caisse.

L’annonce - réclame s’affiche carrément dans les théâtres de genre, où l’un quelconque des personnages veut bien nous apprendre que son mobilier, déclaré somptueux, sort des ateliers de X..., tapissier, telle rue, tel numéro. Elle se montre discrète dans les théâtres plus relevés, où l’on se contente de faire savoir au public, par la presse ou par l’affiche ordinaire, que les toilettes sont de M. Y.., et les meubles de M. Z... Cette dernière réclame est loin de choquer comme la chute d’un rideau-annonce sur une scène pathétique, mais elle est d’un moindre rendement.

On n’en Snirait pas si l’on voulait noter ici tous les modes de réclame pratiqués aujourd’hui. Notons, en passant, l’afrtche-sandwieh, le ballon-réclame, etc.

L’a/fiche roulante mérite une mention spéciale. Elle a, depuis quelques années, un vif succès. Tout le monde a vu sur nos boulevards ces immenses voitures qui se composent d’une simple plate-forme sur laquelle est monté un cadre présentant depuis 4 jusqu’à 8 et même 12 mètres de surface.

Les unes portent, imprimées sur calicot, de gigantesques annonces sommairement clouées sur des traverses de bois. D’autres, établies avec un luxe relatif, possèdent des cadres vitrés et sont pourvues d’un mécanisme spécial qui permet de faire passer successivement sous les yeux du public une série d’annonces imprimées sur une toile qui se déroule mécaniquement. Ces voitures-annonces, dont l’apparition est récente, avaient été précédées par la voiture-réclame, qui avait pris, suivant les cas, les formes les plus diverses. Enfin, un industriel de nos boulevards, industriel anglais dont les voitures, de dimensions extraordinaires, durent être, par ordre du préfet de police, quelque peu raccourcies, avait imaginé il y a quelques années, comme moyen de réclame, de faire défiler en plein Paris, et durant de longues heures, une suite de vingt de ses voitures au moins. Ces véhicules encombrants et grotesques se suivaient lentement à la file, et pendant plus de quinze jours la partie la plus fréquentée d’un de nos grands boulevards fut lit ANNO

téralement encombrée par cette gigantesque réclame. L’autorité étant intervenue pour mettre fin à. cet abus, la presse se saisit du cas, et l’industriel en question, satisfait d’avoir forcé, à bon compte en somme, l’attention publique, consentit à remiser une portion de ses équipages.

Il est un genre d’annonces tout nouveau et qu’il nous faut signaler ici : nous voulons parler de l’annonce lumineuse et de l’ingénieux moyen qu’ont trouvé ses inventeurs pour contraindre le passant à subir leur réclame. Ce système fonctionne sur un de nos grands boulevards, au centre de Paris. Il consiste essentiellement en un écran de toile blanche, écran sur lequel se dessine l’ombre de clowns qui, sur une plate-forma ad hoc, jouent une pantomime quelconque. Le public commence-t-il à s’intéresser à la farce qui se joue derrière l’écran, immédiatement on voit surgir à la place des clowns une gigantesque affiche projetée, elle aussi, sur l’écran. Puis les clowns reparaissent quelques instants plus tard, et leurs exercices reprennent jusqu’à ce que reparaisse une nouvelle réclame. Ce système nous paraît être ce qu’on a fait de mieux jusqu’à ce jour comme affiche-réclame. Plusieurs théâtres, où se jouent ordinairement les féeries ou les drames à grand spectacle, ont eu recours à un procédé analogue pour attirer le public. Il faut constater toutefois que nos industriels, si on les compare à leurs confrères anglais ou américains, sont, en matière de réclame et d’annonce, d’une timidité excessive et manquent quelque peu d’esprit d’invention. Les plus audacieux copient tant bien que mal ce qui se pratique au delà de la Manche ou de l’Atlantique, mais la masse préfère l’annonça discrète et qui va trouver le client à domicile.

Pour satisfaire ces derniers, il s’est fondé à Paris plusieurs maisons dont l’industrie consiste à mettre sous enveloppe ou sous bande les prospectus et à les expédier, soit par la poste, soit par des porteurs, à certaines catégories de clients. Les trois ou quatre maisons qui exercent à Paris cette industrie expédient en France plusieurs millions de prospecfus-annoncM tous les ans. Bon nombre de commerçants, et des plus importants, ont exclusivement recours a ce mode d’annonce, qui «rendi, parait-il, beaucoup plus que l’affiche, sans coûter plus cher.

Ils nous reste à dire quelques mots d’un genre d’annonce qui fit, lors de son apparition, assez grand bruit. Il y a quelques années une feuille du matin, très répandue dans le monde où l’on s’amuse, ouvrit, bous le titre de Petite correspondance, une colonne aux personnes des deux sexes désireuses d’échanger leurs impressions ou

même de se donner des rendez-vous. La feuille en question, très conservatrice d’ailleurs et fort dévouée au trône et à l’autel, enregistra bientôt les plaintes amères d’un cœur délaissé à côté des appels désespérés d’une beauté en détresse. Ce fut un édifiant spectacle et qui scandalisa fort une autre feuille, également conservatrice, mais dont le succès dans le monde pieux était, en dépit de son autorité incontestable en matière dogmatique, bien plus modeste que celui de la feuille mondaine. Le journal austère fulmina ; le mondain, que rédigeaient d’ailleurs de parfaits sceptiques, s’amusa beaucoup de cette colère et n’en continua pas moins à réserver une place aux correspondances amoureuses. De temps il autre, et comme satisfaction à la morale outragée, il insérait quelques lignes où une veuve bien conservée demandait à épouser un homme riche et seul. Constatons cependant que le mariage par annonces, couramment pratiqué en Amérique et même en

Angleterre, ne paraît s’acclimater en France que très lentement. Quelques feuilles spéciales publient pourtant des offres et des demandes pour le compte de certaines agences matrimoniales qui sont modestement co :ées sur la place.

Annonces judiciaires. Lors de la discussion de la loi du 29 juillet 1881 sur la presse, il parut utile à la Chambre des députés de régler par un texte de loi la question des annonces judiciaires. Elle adopta, d’accord avec le gouvernement, un article aux termes duquel les annonces judiciaires et légales pouvaient être insérées, au choix des parties, dans un des journaux publiés en langue française dans le département. Toutes les annonces relatives à. une même affaire devaient être, à peine de nullité, insérées dans le même journal.

Un paragraphe relatif aux frais d’insertion des jugements portait que les frais seraient remboursés à la partie plaignante par celle qui aurait succombé, d’après le tarif des annonces judiciaires. Cette rédaction, qui mettait fin à un provisoire qui n’avait que trop duré, ne fut point agréée par le Sénat, qui, sous prétexte que cette question des annonces judiciaires et légales était beaucoup plus une question de procédure qu’une question de presse, laissa au ministre de la Justice le soin d’apporter un texte de loi sur cette matière. Cinq ans après, on attendait encore le texte en question, et la situation restait la suivante : à Paris, le préfet, agissant en vertu de l’article 23 du décret du 27 février 1852, désignait tous les ans les journaux où la publication des annonces ju ANNU

diciair^s était obligatoire, et l’arrêté pris à cet effet était publié au «Journal officiel» dans les derniers jours de décembre ; dans les départements, la question était réglée par un décret du gouvernement de la Défense nationale, décret en date du 28 décembre 1870. Vers la fin de 1884, la Chambre des députés fut saisie par un de ses membres d’un projet de loi qui, dans la pensée de son auteur, devait trancher la question par la création dans chaque arrondissement d’un bulletin exclusivement consacré à la publication des annonces prescrites par la loi, soit en matière judiciaire, soit en matière administrative. L’impression de ce bulletin devait être mis en adjudication, puis imprimé en forme de recueil et de placard, etc. La commission chargée de statuer sur la prise en considération de ce projet se prononça, en 1885, pour le rejet, et, depuis lors, on n’entendit plus parler de cette réforme.

ANNONE D BRIANZA, bourg de l’Italie septentrionale, province de Côme, cire, et à 10 kilom. de Lecco, sur la rive gauche du lac d’Annone ; 1.200 hab.

ANNONE VENETO, petite ville de l’Italie septentrionale, dans la province de Venise, cire, et à 11 kilom. O. de Poitogruaro, sur un petit cours d’eau qui se jette dans la Livenza ; 2.400 hab.

  • ANNUAIRE s. m. — Encycl. Un annuaire est un ouvrage paraissant chaque année

et dans lequel sont consignés des renseignements statistiques, commerciaux,

administratifs et autres d’une utilité générale. L’origine des annuaires est moins ancienne que celle des almanachs, plus récents eux-mêmes que les calendriers, déjà en usage dans l’antiquité. Le premier annuaire fut publié à Paris en 1532, avec le titre suivant : Fleur des antiquités, singularités et excellences de la plus que noble et triomphante ville et cité de Paris, capitalle du royuutme de France, adjoustées auttre la première impression, plusieurs singularités estant dans ladicte ville, Avec la généalogie du roy François, premier de ce nom.On les vend à Paris au premier piltier de la grande salle du Palais, par Galiot du Pré, 1532. L’auteur de ce livre était Gilles Corrozet (1510-1568), sur lequel M. Paul Lacroix (le bibliophile Jacob) a publié une très intéressante notice en tête de la réimpression de cet annuaire qu’il fit en 1874. L ouvrage obtint un grand succès, si l’on en juge par les réimpressions successives dont il fut l’objet, succès qui s’accentua encore davantage lorsque, dans l’édition de 1543, on eut ajouté le nombre des églises, chapelles et collèges, avec les nombres des rues et des ruelles avec leurs aboutissants. Ce volume se perfectionnait à chaque édition nouvelle. Eu 1555, il était accompagné d’une table, pour sçavoir trouver le nom des églises et chapelles, les noms des rues et des ruelles de tous les quartiers de Paris, avec leur aboutissant tant d’un cousté que d’autre, marqués chaseun à son feuillet. Nos annuaires modernes n’ont fait qu’emprunter à Gilles Corrozet sa manière de procéder, et l’on regrette qu’ils n’aient pas cru devoir l’imiter complètement en ajoutant k la suite du nom de chaque rue la désignation des édifices ou établissements remarquables qu’elle renferme.

Il faut maintenant aller jusqu’à l’année 1693 pour trouver un nouvel annuaire, en quelque sorte perfectionné. Alors, en effet, parut Je Livre commode, contenant les adresses de l’aris, et le trésor des almanachs pour l’année bissextile 1692 ; avec les séances et les vacations des tribunaux, l’ordre et ta discipline des exercices publics, le prix des matériaux et des ouvrages d architecture, le tarif des nouvelles monnayes, le départ des courriers et des voitures de roule, et généralement toutes les commodités sujettes aux mutations, par Abraham du Pradel, philosophe et mathématicien. À Paris, chez la veuve Denys Nion. Dans ce Livre commode, on trouve d’abord des renseignements relatifs à la cour, à l’étiquette, aux jours de réception et a ceux où le roi touche les écrouelles. Viennent ensuite les noms et les adresses des maîtres d’armes, des maîtres « à danser •, ceux des artistes, des architectes, des peintres, des sculpteurs. Ainsi ou y voit que Perrault, l’auteur de la colonnade du Louvre, demeurait place du Chevalier-du-Guet ; Mignard, rue Richelieu ; Jouvenet, dans l’un des pavillons du collège Mazarin (aujourd’hui l’Institut) ; les Coypel, au Louvre, et Coysevox, aux Gobelins. Le chapitre IV est consacré aux Académies, dont « on ferait quatre espèces, y est-il dit, si cellesdes jeux n’avaient pas été défendues «. C’est la qu’on apprend un détail peu connu sur les occupations de l’Académie française, dont les membres « sont uniquement appliquez à l’ornement, à l’embellissement de la langue française, sur quoy ils peuvent être consultez dans les assemblées qu’ils tiennent trois fois la semaine au vieux Louvre ». Il est intéressant de voir que les académiciens de ce temps-là, non seulement travaillaient, comme de nos jours, à la confection du Dictionnaire, mais encore donnaient des consultations sur la langue française à qui leur en demandait. Un autre chapitre du Livre commode donne les adresses des médecins, avec l’indication des remèdes spécifiques inventés par tel ou tel praticien : par exemple, les grains balsamiques » qui réparent l’impuissance de Vénus », l’eau hystérique « qui

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abaisse les vapeurs des femmes », enfin l’antidote universel « qui survient a toutes les maladies des pauvres gens et de leurs bestiaux ». Plus loin, c’est le commerce de la mercerie, de la quincaillerie, des habillements. Au chapitre XVII, il est fait mention du célèbre libraire Barbin, nommé par Boileau, qui imprimait « beaucoup de livres galans ». Il es>t permis da conclure du chapitre XVIII que la fraude des objets d’art, qui s’épanouit de nos jours dans le voisinage de l’hôtel des ventes, rue Drouot et aux environs, se pratiquait déjà chez nos pères. En effet, au cloître Sainte-Catherine-de-la-Couture, demeurait le jeune Langlois, qui avait « un talent particulier pour l’imitation des ornements de la Chine », Citons enfin un renseignementque se gardent bien de donner nos annuaires modernes ; le prix des repas dans les auberges à la mode. « On trouve, dit le Livre commode, des auberges réglées dans tous les quartiers de Paris, où l’on mange plus ou moins somptueusement, selon la dépense que l’on y fait. Dans quelquesunes on ne paye que dix sols par repas ; mais il y en a d’autres à quinze, à vingt, à trente et même k quarante sols. On mange à dix sois par repas : au Heulme, rue du Foin ; au Paon, rue Bourg - l’Abbé ; à quinze sols : rue de Savoie, à l’Hôtel Couronné ; rue du Petit-Bourbon, à la Belle Image ; rue de la Rose, à la Samaritaine. »

h’Almanach Royal, qui avait commencé sa, publication en 1679, finit par tuer le Livre commode.

En 1759, un libraire, nommé Hérissant, publia un annuaire auquel il donna le titre de : Tableau de Paris pour l’année mil sept cent cinquante-neuf, formé d’après les antiquités, l’histoire, la description de cette ville, et contenant ; vn calendrier civil, le précis de l’histoire de cette ville, un état abrégé du ministère ; les noms, les demeures et les districts de tous les premiers commis, des quatre secrétaires d’État, du. lieutenant général de police, du prévôt des marchands, du contrôleur général et des intendants des finances ; le gouvernement, les divers établissements pour les sciences et arts libéraux, la demeure des maîtres dans les langues, sciences, etc., les spectacles, les cabinets de, tableaux, d’histoire naturelle et autres curiosités ; les manufactures, la Compagnie des Indes, la Bourse et la définition des principaux effets qui s’y négocient, etc., ouvrage

UTILE AUX UNS ET NÉCESSAIRE AUX AUTRES.

On remarquera que, dans le titre des publications dont nous avons donné l’analyse et qui sont, en quelque sorte, les ancêtres des annuaires modernes, on ne trouva pas le mot «annuaire». Ce nom, en effet, est de date relativement récente, puisqu’il remonte seulement à l’année 1798. La Révolution, exagérant en cela comme en d’autres choses les tendances des écrivains de l’Encyclopédie, substituait volontiers des appellations dérivées du grec et du latin aux noms jusqu’alors en usage. Si ces innovations ne furent pas toujours heureuses, il faut convenir que le mot annuaire, substitué à « calendrier» et à «almanach», était bien trouvé. Son étymologie latine, annus, année, est en parfait accord avec l’objet du livre. Aussi, le temps, qui a fait justice de nombre d’autres appellations plus ou moins savantes, a-t-il consacré celle-ci, aussi simple que naturelle. Le premier ouvrage de ce genre qui porta le nom nouveau fut l’Annuaire de la République française, publié par un sieur Millin, en 1793. Cette publication fut suivie de près par l’Annuaire du Bureau des longitudes, qui parut en 1796, et dont nous avons parlé au tome Ier du Grand Dictionnaire.

C’est en 1797, l’an VI de la République française, que fut fondé, sous le nom d’Almanach du Commerce de Paris, par Duverneuil et de la Tynna, rédacteurs associés, l’important annuaire auquel Sébastien Bottin devait plus tard attacher son nom. De l’année 1797 jusqu’en 1805, des améliorations nouvelles furent introduites dans les éditions successives. En 1807, l’Almanach porte, sur la première page, ce nouveau titre : Almanach du Commerce de Paris, des départements de l’empire français et des principales villes du monde, par G. de la Tynna, membre de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale. En 1810, le prix de l’almanach, qui était de 8 francs, est porté à 10 francs, par suite de l’addition de plus de 6.000 adresses. Ce fut en 1819 que Sébastien Bottin prit la suite de l’oeuvre commencée par de la Tynna. La première amélioration qu’il apporta à l’Almanach, où ne figuraient pas moins de 50,000 adresses, fut d’y établir l’ordre alphabétique. En 1828, le prix du volume est porté à 12 francs. Cette même année, l’Almanach renfermait la statistique des 88 départements de la France, considérés sous le rapport topographique, agricole, industriel, commercial et administratif. Comme toutes les œuvres qui ont du succès, la publication que M. Bottin dirigeait et améliorait sans cesse avec autant de zèle que de compétence avait fait naître des concurrents. Dès 1828, un sieùr Lambert avait publié un Ahnanach général des Commerçants de Paris et des départements, contenant plus de 100.00O adresses. En 1835, se fondait l’Almanach général parisien, ou liste des 70.000 adresses de MM. les habitants de Paris, notables et commerçants, fabricants et artistes, par Lutton,