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pittoresque et monumental’, titre gui, à lui seul, forme un programme. L’auteur, un Français établi depuis longtemps en Angleterre, essaye de faire revenir ses compatriotes de leurs idées fausses sur la Grande-Bretagne et ses habitants. Son ouvrage est divisé en quatre parties : Londres et ses environs, la Province anglaise, l’Écosse, l’Irlande. Mœurs et coutumes, industrie et commerce, sites et monuments, sont l’objet d’études, d’analyses ou de descriptions qui mêlent agréablement le pittoresque et les renseignements précis. Le texte est accompagné de plusieurs cartes et de six cents dessins, reproductions en fac-similés, par la photogravure, des compositions originales exécutées par d’excellents artistes d’après des vues prises sur place. En résumé, beau et bon livre, qui répond à une idée heureuse et patriotique.

ANGMASALIK, contrée sur les côtes orientales du Groenland (Terre de Christian IX), par 65° 37’ de lat. N., visitée pour la première fois par le capitaine Holm, chef de l’expédition danoise au Groenland (1884-1885), qui y passa l’hiver. Angmasalik est la dénomination du pays qui entoure le fiord ou golfe de ce nom, creusé profondément dans les terres. Le fiord présente un aspect pittoresque et renferme plusieurs lieux habités, dont le plus important est Tasiusarsuk-Kangigdlek. En général, la contrée est entièrement libre pour la navigation pendant les mois de juillet, d’août et de septembre. L’Angmasalik a une population totale de 350 âmes. Les habitants possèdent 142 kayaks (bateaux d’hommes), et 33 oumiaks (bateaux de femmes). Leur langage est le même que celui de la côte occidentale ; leur vois est agréable et douce. Us sont plus grands, mieux constitués que les Esquimaux des côtes méridionales et occidentules ; leur chevelure est de nuance claire ; leur visage ovale et plein de caractère. Ils semblent plus propres que les indigènes de l’Ouest et leurs vêtements, souvent ornés de jolies broderies, sont plus soignés. Les habitations, les armes et les ustensiles de ménage sont Les mêmes que ceux des Groenlandais de l’Ouest du temps d’Egede(m3), letoutsoigneusementtravaillè et présentant parfois des ornements artistiques. Les ustensiles sont en pierre et en os ; le fer est très rare, il se rencontre surtout à l’état de fragments de cerceaux et de débris de navires. Les vêtements d’été sont en peau et ceux d’hiver en fourrures ; leurs bonnets sont en peau de renard, dont la queue tombe sur les épaules. Ces vêtements ne se portent que dehors ; dans l’intérieur des huttes, les indigènes sont complètement nus ; seules les femmes ont une légère ceinture au’our des hanches. La situation sociale de la femme mariée n’est pas régulière tant qu’elle n’est pas devenue mère. Son vœu Je plus ardent est de donner le jour à un garçon, car alors les tribus possèdent un chasseur de plus. D’après une curieuse coutume, la femme enceinte qui veut avoir un fils danse en formant la figure d’un 8. Lorsque les garçons ont quatorze ans, on leur fait revêtir un pantalon, et ils sont alors regardés comme adultes. Au lieu de s’embrasser, les indigènes se frottent mutuellement le nez. Il leur arrive souvent d’échanger leurs femmes. Rarement on rencontre des hommes ayant atteint l’âge de soixante ans. Lorsqu’un individu tombe gravement malade, il consent, sur la demande de ses proches, a terminer ses souffrances en se jetant dans la mer. Les morts, dont les ancêtres ont péri dans la mer, y sont également jetés ; les autres sont enterrés et leur cadavre est couvert de pierres. Les habitants d’Angm&salik ne connaissent presque pas l’art de la pêche. Même le saumon, qui abonde dans les rivières, est pris avec des harpons, des lances et des flèches ayant la pointe en os ou en fer. On chasse principalement l’ours blanc, le narval, le phoque et la baleine. Les kayaks sont ornés de cornes de narval assez adroitement sculptées. En général, les indigènes sont très ingénieux à travailler le bois ou l’os. Les ustensiles de ménuge et les harpons sont parfaitement confectionnés et garnis souvent de petits morceaux d’os blancs. Parmi les objets rapportés par le capitaine Holm, on trouve une collection de bois représentant très exactement les contours de ia côte. Les détails que nous venons de donner sur cette contrée et ses habitants sont empruntés au « Dagbludet «, journal de Copenhague.

* ANGOLA ou CONGO PORTUGAIS, colonie portugaise de la côte occidentale d’Afrique.

— Bornée au N. par le Congo, bu S. par la rivière de Counène qui la sépare des acquisitions allemandes, a l’O. par l’océan Atlantique, elle s’étend, à l’E., à 500 kilom. dans l’intérieur, sans limites bien définies. Sa superficie est évaluée à 1.200.000 kilom. carrés, et sa population à 8 millions d’habitants ; mais on ne connaît bien exactement ni l’étendue de cette colonie, ni le chiffre de ses habitants. Le pays se trouve partagé naturellement en trois parties bien distinctes : le littoral, la région des montagnes et les plateaux. Le littoral, de l’embouchure du Congo jusqu’au cap Frio, présente une côte de 1.350 kilom, de développement, de formation calcaire, aride, sablonneuse, insalubre, surtout aux abords des nombreux cours d’eau et des lagunes. Cette région stérile s’étend de 100 à 150 kilom. dans l’intérieur. Même dans les rares parties fertiles, la culture est difficile,

caries indigènes, que l’on peut seuls employer au travail des champs, ne sont pas exempts des fièvres endémiques. Sur les bords des fleuves, on ne voit que des palétuviers et de vastes espaces sans autre verdure que le carnpin, herbe trop sèche pour servir à l’alimentation du bétail. Sur la côte, le ressac a l mètre de hauteur ; pendant les mauvais temps, il atteint jusqu’à 4 mètres. Le rivage est coupé de nombreuses rivières, au cours rapide, et presque toujours navigables dans la partie inférieure. Les plus importantes sont : le Loundo, l’Ambrizette, le Loge, le Dandé, le Bengo, le Coanza, le Longo, te Couvo, l’Egypta, le Catumbela et le Counène. La plus grande, le Coanza, a sa source à 1.700 mètres d’altitude, sur le plateau de Bihé ; elle est navigable pendant 210 kilom. et son bassin a 303.000 kilom. de superficie. Son cours est obstrué par de nombreuses chutes et cascades, dont les plus importantes sont celle de l’Impératrice Augusta, puis le grand et le petit Cambambé, près de Dondo, où la navigation cesse. Sur la côte, le temps est relativement beau toute l’année, sauf les mois de mars et d’avril. Au delà de la région du littoral s’étend la partie satubre du pays, occupée par des montagnes, sur une largeur de 60 a 80 kilom., et qui ne parait pas excéder 1.900 mètres d’élévation ; elle est couverte de forêts vierges et de prairies superbes ; sa végétation est luxuriante ; elle possède la flore et la faune la plus riche. Dans cette région, les mois de février, mars et avril sont ceux des grandes pluies. La région des plateaux de l’intérieur commence à 230 kilom. de la côte, et présente une altitude de 1.000 à 1,200 mètres. La climat y est comparable à celui de l’Europe méridionale ; on y cultive avec succès les mêmes produits. Coupé d’innombrables rivières, son sol fertile est couvert de riches pâturages. Les forêts, plus étendues qu’épaisses, renferment les essences les plus variées, tandis que les terres encore incultes produisent naturellement les plantes les plus belles. En général, le climat est à la fois humide et brûlant, malsain surtout à cause des émanations des eaux stagnantes, laissées par les grandes pluies qui tombent de mai en septembre et même en octobre et novembre, dans certaines parties de l’intérieur,

Productions naluret les. Les terres basses et argileuses qui bordent les fleuvfes et les rivières sont d’une grande fertilité, de même que les plateaux élevés de l’intérieur. Dans ces derniers on trouve des gisements encore presque inexplorés de cuivre, de fer, de plomb, d étain, de mercure, de sel, de salpêtre, de soufre, de pétrole, de charbon de terre, et même d’argent et d’or. L’existence d’importantes sources de pétrole vient d’être confirmée sur le territoire de Libou^o et Cahenbé, qui sont d’un accès facile. Le café, la canne à sucre, le coton, le blé, le mais, et surtout le manioc, l’anis, le tabac, le palmier h huile, le coco, le ricin, l’indigo, l’orseille, les arachides, la gomme copal et la cire y viennent en grande abondance. On y trouve des bois de construction et d’ébénisterie durs et fins, des bois de teinture, le baobab, atteignant de grandes dimensions, et beaucoup de racines et d’herbes médicinales, dont le gouvernement a recommandé la culture. Le règne animal a pour représentants principaux parmi les fauves : le lion, le léopard, l’hyène, le chacal ; on y rencontre encore l’hippopotame, le crocodile, ie buffle, le zèbre, plusieurs espèces d’antilopes et beaucoup de singes. Le bétail de toute sorte et les porcs réussissent dans l’intérieur, et il y a dans le Benguéla des moutons et des bœufs d’une grosseur extraordinaire, mais les chevaux sont rares. Parmi les oiseaux, nous citerons : l’autruche, le perroquet, le flamant et le paon ; la volaille vient très bien. Les insectes nuisibles sont les sauterelles, les moustiques et les fourmis blanches, qui rongent et détruisent tous les objets auxqueU elles s’attaquent. Les rivières et les lacs renferment une grande variété de poissons.

Population. La population, comme celle de presque toute l’Afrique équatoriale, appartient à la grande famille des Bantous ; elle se distingue par des traits plats, le nez écrasé et le menton fuyant ; elle diffère des nègres de la haute Guinée par une teinte brun foncé ou olivâtre ; les cheveux Sont crépus, mais tirant sur le roux ; les lèvres sont peu épaisses et la stature petite. La langue des indigènes, le bounda, est très sonore ; les capucins italiens ont fait une grammaire et un vocabulaire bounda. Les nègres d’Angola, particulièrement ceux du littoral, ont ia réputation d’être poltrons, fainéants et médiocrement intelligents. À côté de la population soumise, il est resté, sur le littoral des possessions portugaises, beaucoup de tribus indépendantes, dont les plus féroces sont les peuplades des districts voisins de la côte de Benguéla. Malgré l’activité déployée par les missionnaires, le fonds de la croyance de la plupart de ces indigènes n’est qu’un grossier fétichisme, qui se cache sous le voile de cérémonies empruntées au christianisme. Les peuples de l’intérieur, connus sous le nom de Kimboundas, sont sociables et susceptibles d’être civilisés. Les nègres soumis forment plusieurs centaines de communes gouvernées par autant de chefs ou Soïoj, choisis dans les familles les plus notables ; ces noirs sont

presque tous polygames, et il en est de même de la plupart des métis portugais.

Division administrative. La colonie d’Angola est divisée en deux grandes provinces : l’Angola proprementdit auN., et le Benguéla au S. D’après les décisions de la conférence de Berlin (1885), il faut y ajouter le district du Congo, au N. de la province d’Angola, qui comprend en outre le district d’Ambriz, tandis que celui de Mossamèdes fait partie du Benguéla. La. colonie entière forme un gouvernement général. La province de Loanda

comprend les districts de Alto-Dandé, Arabaca, Ambriz, Barra de Bengo, Barra de Dande, Calumbo, Cazengo, Duque de Bragança, Encogé, Golungo-Alto, Icolo et Bengo, Loanda, Libongo, Malange, Novo-Redondo, Zenza de Golungo, et les présides de Cambambé, Massangano, Muxima et Pungo-Andongo. La province de Benguéla renferme les districts de Bumbo, Catumbella, Dombe-Grande, Égypto, Huéla, Mossamèdes, Quilenguès, et les présides de Benguéla et

Caconda. Les présides se distinguent des autres districts, en ce qu’ils ont un ou plusieurs forts avec une garnison. Le gouverneur et capitaine général de la colonie est le chef suprême de l’administration militaire et civile. La capitale de la colonie est Sâo-Paulo de Loanda. Comme toutes les possessions du Portugal, Angola envoie des députés aux Cortès. Le revenu de la colonie en 1880-1881 était de 2,500.000 francs, tandis que les dépensesdépassaient3.500.000 francs. Les troupes régulières, dites de première ligne, composées, partie de noirs, partie de disciplinaires européens, comptent 2.800 hommes, non compris la milice ; les compagnies de seconde ligne sont recrutées parmi les nègres empacasseiros ou chasseurs de buffles ; ceux-ci étant nourris par leurs femmes, ne coûtent au gouvernement que l’entretien des états-majors.

Les villes et les forts principaux sont : Sâo-Paulo de Loanda, Sâo-Philippe de Benguéla, Mossamèdes, Ambriz, Ambrizette,

Conga, Bembé, Encogé, Dondo, Mouchina, Malange, Kambala, Bailounda, Égypto, Conio, Cabonga, Caconda, Quilenguès, Houita, Pinda, Quihita et Hambé, etc.

Commerce. La traite des noirs expédiés au Brésil formait autrefois à peu près tout le commerce d’Angola ; la suppression de la traite l’avait donc à peu près anéanti. Cependant, depuis une vingtaine d’années il regagne un peu d’importance par suite de l’exportation des produits naturels du sol ; le colon, la canne à sucre, l’indigo, le riz, le café, les graines oléagineuses, la gomme copal, le ricin, le tabac, le blé, les fruits, les peaux, les dents d’éléphants et de rhinocéros, le cuivre, le plomb et l’étain. Angola est un des pays qui possèdent les essences forestières les plus variées. À l’exposition universelle d’Anvers, en 1885, on pouvait voir des échantillons de ses bois : ébène, cocotier, acajou, teck, bois de rose, bois de velours, bois de sang, manpapa, mantambolé et munhanda, essences dures comme le chêne et ne se laissant pas entamer par le suladé, terrible ver rongeur qui, en quelques mois, détruit une habitation ; boia de fer, veludo, paode étéphanté, arbre colossal propre à la fabrication des planchers ; amoreira chappetlata, pour la construction des pirogues ; c«deira, d’où l’on extrait le caoutchouc ; bois de santal, etc. Parmi les nombreuses plantes médicinales, il faut particulièrement citer diverses variétés de chinchona (quinquina) très recherchées dans le commerce.

Les principaux ports sur l’Océan sont : Ambriz, le plus important au point de vue du commerce, Sâo-Paulo de Loanda, Sâo-Philippe de Benguéla et Mossamèdes. Les places commerciales de l’intérieur sont ; sur le plateau, à l’est de Loanda, Bragança, Malange, Ambaca, Pungo-Andongo ; à l’est d’Ambriz, également sur le plateau, Encogé. Malange est le port le plus oriental ; H est commandé par un officier, quoique au point de vue militaire il soit absolument sans importance. La route commerciale la plus fréquentée vers l’intérieur va de Benguéla, par Katombela et les montagnes jusqu’à Bihé. Le chiffre des affaires s’élève à 25 millions de francs, dont 10 millions à l’importation. Six lignes de bateaux à vapeur mettent Loanda en communication avec les autres ports de la côte, avec Banana, sur le Congo, et par cette ville avec Lisbonne. Une ligne de steamers joint Angola aux colonies anglaises de l’Afrique méridionale. Le gouvernement portugais fait de grands efforts pour améliorer ses colonies, et particulièrement Angola, dont il a l’intention de faire une province agricole et commerciale importante eu y introduisant des émigrants de l’Ile de Madère. Il a établi une ligne télégraphique de 344 kiloin. qui relie les huit stations de Loanda, Calumbo, Coungo, Boeeas de Quanza, Barra, Massangano, Dendot et Calcullo.

ANGOLOLA, ville du royaume de Choa (Abyssinie méridionale), à 17 kilom. S.-O. de Litché et à 240 kilom. S.-E. de Gondar, par 90 37’ de lat. N. et 370 13’ de long. E. ; l.OOO hab. d’après Elisée Reclus ; 4.000 hab. d’après le docteur Otto Delitsch. Angolola se trouve à 2.800 mètres d’altitude (Elisée Reclus) et k 1.600 mètres d’altitude (docteur Otto Delitsch) ; c’est une ancienne

capitale fondée en 1830 par le roi Sehla Sellasié.

ANGORNOU ou NGORNOU, ville d’Afrique, dans le Bornou, contrée du Soudan central, sur les rives S.-O. du lac Tchad, à 30 kilom. S.-E. de Koûk, par 13° 40’ de lat. N. et 11» 18’ de long. E. ; 20.000 à 30.000 hab. Angornou, c’est-à-dire • la Ville de bénédiction », a un air d’aisance et de propreté ; les clôtures sont bien entretenues, les huttes spacieuses, les rues ombragées de baobabs. C’est l’entrepôt de toutes les marchandises étrangères. Le grand marché se tient le vendredi, et il s’y réunît souvent jusqu’à 100.000 personnes. Un autre marché a lieu tous les soirs dans une place au milieu de la ville. Le poisson, la viande, la volaille y abondent ; mais on y voit rarement d’autres légumes que des tomates et des oignons. Les articles qui trouvent le plus de débitsont l’ambre et le corail, le laiton et le cuivre. Un collier d’ambre se vend jusqu’à cent dollars. Toutes les autres marchandises sont payées en esclaves ou en toiles de coton. Angornou a été visité par Barth, O verweg, Vogel, de Beurmann, Rohlfs, Nachtigal, etc.

ANGOZA, contrée portugaise d’Afrique, dans la partie S. de Mozambique, presque visà-vis du cap André, sur la côte de Madagascar, par 17° de lat. S. L’Angoza est un pays très bas, qui a l’aspect d’une masse de petits monticules de sable. Il est traversé sur une longueur de 40 kilom. environ par la rivière d’Angoza, large et profonde. Les indigènes prétendent que les petits navires peuvent la remonter pendant 240 à 260 kilom. Cette rivière, une des plus belles de cette région de l’Afrique, déverse une énorme quantité d’eau à la mer. La côte est formée de dunes de sable de 00 à 120 mètres de hauteur. Près du littoral se trouvant l’île Moukey et plusieurs Ilots qui, presque tous, portent le nom d’Angoza. La ville d’Angoza, située dans une plaine sablonneuse, est construite partie en bois et partie en pierre, et compte environ 1.000 habitants. Le sultan d’Angoza réside à 12 kilom. de la ville. Le nombre des habitants de la contrée varie suivant les époques de l’année. Ils sont armés de lances et possèdent quelques fusils. Ils vivent principalement de ■ exportation à Zanzibar de l’ivoire, de l’ébène, de la gomme copal et de l’huile de coco.

ANGRA-PEQUEÑA (en portugais, petite baie), baie sur la côte S.-O. de l’Afrique, dans le pays des Namaquas, à 240 kilom. N.-O. de l’embouchure de la rivière d Orange et à 1.280 kilom. S.-E. de l’embouchure du Congo, par 26" 38’ de lat. N. et 12054’ de long. E. À l’entrée de la baie, vers le N.-O., se trouvent plusieurs Ilots qui la protègent et qui offrent aux marins un abri à peu près sûr contre les gros temps et les tempêtes. Cette baie se compose de plusieurs parties distinctes : 18 le havre Robert, formé par la terre ferme et les Iles Shark et Penguin ; 2» la baie d’Angra, formée par l’Ile Shark et le continent ; 30 l’anse du Carénage, située dans l’intérieur de la baie d’Angra, du côté O. ; on y trouve un puits d’environ 3 mètres de profondeur qui donne une eau saumâtre, et c’est la seule aiguade de toute la baie ; 4° la ôafe SAearioater, entre la pointe d’Angra et la pointe Padestal ; 5» la baie Shiermonts, entre la pointe Padestal et un rocher noir situé très près de terre, nommé l’Ilot Bross ; 6° enfin Vanse Mermaid, comprise entre l’Ile Bross et l’Ile Mermaid. L’Ile Mermaid est formée d’un seul bloc de rochers volcaniques accessible seulement dans la partie N.-E. L’île Ludovic, située par 26°55’30" de lat. S., laisse entre elle et la terre ferme un bon mouillage. L’Ile Possession, par 27<>2’ de Int. S., à l’entrée de la buie Elisabeth, présente 6 kilom. de long sur 2 kilom. de large ; l’île Plumpudding, par 27» 9r 30de lat. S. a la forme d’une calotte sphérique avec un sommet de couleur rougeâtre. Ces Iles, formées d’énormes blocs de quartz, sont d’origine volcanique. Elles sont recouvertes de couches de guano, que les Anglais ont essayé d’exploiter dans ces dernières années. Le littoral de la baie d’Angra-Pequefia, du côté de l’E. est élevé et composé de montagnes de sable presque impraticables. Le côté de l’O. est formé de plusieurs couches de roches stratifiées, superposées et s’abaissant généralement vers la mer. Rien de plus triste, de plus aride, de plus désolé que l’aspect du pays sans eau qui environne la baie de PequeKa : dans un rayon de plusieurs lieues on n’aperçoit pas la moindre trace de végétation. Rien dans tout le paysage que

des rochers ; nulle part de l’eau douce. D Après les explorateurs Gulton, Kolbe et Kupt, c’est un désert de sable borné dans toutes les directions par l’horizon seul. Le sol de l’intérieur est sillonné, dans la direction du N. au S. et presque parallèlement à la côte, de montagnes et de collines dont la principale chaîne est le Wafeberg. Ces montagnes sont stériles et se composent de roches nues, où croissent cependant çà et là quelques plantes grasses, particulièrement une espèce d’euphorbe qui atteint jusqu’à 5 mètres de hauteur et dont les naturels se servent pour empoisonner leurs flèches, La composition de ces roches est tantôt schisteuse, tantôt quartzeuse, souvent ferrugineuse, entremêlée de riches couches de cuivre et de filons argentifères. Dans les monta-